Le Moyen-Age s'étend sur plus de mille ans (500-1500), on divise cette période en deux parties, le Haut Moyen-Age qui va de l'an 500 à l'an Mil et le Bas Moyen-Age qui va de l'An Mil à 1500.
Le Haut Moyen-Age peut lui-même pour la France et l'Europe Occidentale être divisé en deux périodes, celle des Mérovingiens jusqu'au début du VIIIème siècle et celle des Carolingiens jusqu'à l'An Mil.
Bible de Charles le Chauve (IXème siècle)
Le Bas Moyen-Age est lui aussi divisible en deux périodes, la première qui va de 1000 à 1300 correspond à la féodalité, pour autant c'est une période de développement et de prospérité. Ainsi les royaumes d'Occident sont capables de conduire plusieurs Croisades contre le monde Musulman que ce soit en Palestine (la Terre Sainte) ou en Espagne.
Même si l'usure du temps et les destructions de tous ordres ont réduit le patrimoine architectural, ce passé a laissé de très nombreux monuments: châteaux-forts, églises Romanes et églises Gothiques.
Cette librairie présente d'abord une page de synthèse sur le Moyen-Age avec les principaux livres sur cette période. Ensuite, les livres sont classés selon trois axes : géographique, chronologique et thématique.
Les Invasions Barbares de Pierre Riché et Philippe Le Maitre -- Que Sais-je ? -- ISBN : 2130532284
Huns, Wisigoths, Vandales, Suèves, Burgondes, Ostrogoths, Lombards, Jutes, Angles, Saxons, Francs : sous le coup des invasions germaniques, l'Empire romain s'écroule au profit des royaumes barbares. Qui étaient les Germains, comment se sont opérées les grandes invasions et l'effondrement de Rome, quelle organisation ces nouveaux royaumes ont-ils adoptée, comment le catholicisme s'est-il imposé ?
De l'Empire de Rome à celui de Charlemagne, cet ouvrage retrace l'histoire d'une période de transition et de genèse de notre Occident, entre l'Antiquité tardive et le Moyen Age.
Les origines franques Ve - IXe siècle Nouvelle histoire de la France médiévale Tome 1 de Stéphane Lebecq -- Collection Points Histoire -- ISBN : 2020115522
L'Ordre Seigneurial XIe - XIIe siècles Nouvelle histoire de la France médiévale Tome 3 de Dominique Barthélémy -- Collection Points Histoire -- ISBN : 2020115549
Sur près de cinq siècles l'ensemble de régions conquises par les Francs va avoir une Histoire commune, pendant le règne des Mérovingiens puis pendant l'Empire Carolingien.
Le Haut Moyen-Age débute à la chute de l'Empire Romain d'Occident en 476. Des peuples Germaniques ont envahi et se partagent cet Empire, ainsi les Wisigoths s'établissent dans le Sud de la Gaule et en Espagne, les Ostrogoths arrivent en Italie, les Burgondes sont en Bourgogne.
L'Europe en 476 lors de la chute de l'Empire Romain
Les Francs (Saliens), venus de la zone actuelle du Benelux (en noir sur le schema ci-contre), s'implantent d'abord dans la Gaule au Nord de la Loire. Par une succession de victoires, le roi Franc Clovis et ses fils conquièrent pratiquement toute la Gaule, repoussant par exemple les Wisigoths en Espagne.
Les descendants de Clovis constituent la dynastie des Mérovingiens qui règnent deux siècles et demi sur un espace recouvrant la Gaule et l'Ouest de la Germanie.
Au milieu du VIIIème siècle, les Carolingiens, une grande famille franque, prennent leur place et constituent un Empire sur l'Europe Occidentale (France, Allemagne, Bénélux et Nord de l'Italie).
Cet Empire éclate au milieu du IXème siècle. Au début du Xème siècle le roi de Germanie (de l'Ouest) se place au-dessus des autres rois et reprend le titre d'Empereur.
Mais pour autant la désagrégation sociale et politique se poursuit bien que l'idée de l'unité issue de la Rome Impériale subsiste pendant quelque temps dans les esprits. A la fin du Xème siècle l'Empereur Germanique favorise le remplacement des Carolingiens de la Francie de l'Ouest par une grande famille Franque, les Robertiens/Capétiens. Les Capétiens vont occuper le trône de France pendant plus de 800 ans.
Sept siècles séparent le moment où Clovis devient roi des Francs à Tournai (481-482) de l'accession au trône du jeune Philippe Auguste en 1180. Durant cette longue période la Gaule romaine est devenue la France. De ses origines franques, elle a tiré son nom, celui du peuple germanique qui l'a rapidement conquise au VIe siècle.
Le royaume mérovingien (VIe-VIIe siècle) est le produit de l'Antiquité tardive. Les Francs ont recueilli l'héritage antique qui a été progressivement transformé par l'apport barbare et la christianisation. Des forces nouvelles permettent aux Carolingiens de rassembler les populations chrétiennes au sein d'un vaste empire franc (VIIIe-IXe siècle). La France naît de la dislocation de cet empire. Elle se définit au Xe siècle, lorsque le royaume issu du partage de Verdun (843) devient une entité inaliénable.
La jeune dynastie capétienne, soutenue par la force de son idéologie, résiste en s'adaptant à la crise sans précédent que subissent les pouvoirs centraux au XIe siècle. Grâce à la reprise démographique, à l'essor économique, à l'appui de l'Eglise et des villes en expansion, elle acquiert au XIIe siècle la puissance nécessaire pour construire une véritable monarchie féodale.
Le livre tient compte des apports de la recherche récente et des nouvelles perspectives offertes par le recours à l'interdisciplinarité. Aucun domaine n'est laissé de côté, dans une perspective chronologique qui rend la lecture de l'ouvrage aisée.
Les Mérovingiens (481-751)
Les Francs Saliens sont un peuple Germanique installés sur le territoire de l'actuelle Belgique. A la fin du Vème siècle, leur roi est Chilpéric. Son fils Clovis lui succède en 481.
Clovis profite de l'affaiblissement de l'Empire Romain pour développer son royaume au Nord de la Gaule. Il bat d'abord le Romain Syagrius à Soissons en 486, ce qui lui permet de conquérir les territoires entre la Loire et la Somme (cf carte au-dessus) puis d'étendre son domaine entre la Seine et la Loire.
En 496, il remporte la bataille de Tolbiac (près de Cologne) sur les Alamans et s'étend ainsi sur la rive droite du Rhin. Il intègre les Francs Ripuaires qui le reconnaissent pour roi.
Il vainc aussi les Burgondes et épouse Clotilde, une princesse Burgonde, il se convertit alors à la religion Catholique ce qui lui rallie l'Eglise qui est fortement implantée dans les Gaules.
Clovis est mort en 511 à Paris, la ville dont il avait fait sa capitale. C'est le fondateur de la dynastie des Mérovingiens (Mérovée était le nom du grand-père de Clovis) qui a règné sur sur la Gaule et une partie de la Germanie de 481 à 751.
Royaume Franc à la mort de Clovis
Clovis a réussi la construction de son royaume en composant avec les pouvoirs antérieurs: les évêques qu'il gagne en se convertissant à la religion catholique et les grands propriétaires terriens dont il ne confisque pas les terres.
Ses fils élargissent le domaine Franc en poursuivant les conquêtes. Entre 530 et 540, ils prennent la Provence, annexent la Thuringe et le royaume Burgonde et deviennent protecteurs des Bavarois. De l'autre côté des Alpes ils occupent le Val d'Aoste. A la fin du VIème siècle les rois Francs dominent l'essentiel de l'ancienne Gaule et une partie de la Germanie. Pourtant la Bretagne n'en fait toujours pas partie.
Royaumes Francs vers la fin du VIème siècle
En pratique, l'espace Franc est divisé entre les enfants des rois, d'où une succession de partages et de conflits entre eux.
Trois entités assez stables se forment, la Neustrie dans le Nord-Ouest, l'Austrasie dans le Nord-Est et la Bourgogne (qui correspond au territoire des Burgondes).
A la fin du VIème siècle, la lutte entre deux reines, Brunehaut (Austrasie) et Frédégonde (Neustrie), perturbe le monde Franc. Clotaire II, roi de Neustrie, réunit tout le royaume à partir de 613, cette situation est prolongée par son fils Dagobert I, un grand roi, jusqu'en 639.
A la mort de celui-ci, le royaume Franc se disloque. Progressivement ce sont les Maires du Palais qui prennent le pouvoir réel. A l'issue de luttes internes, la famille des Maires du Palais d'Austrasie émerge: les Pippinides qui sont les ancêtres des Carolingiens.
Sur près de cinq siècles l'ensemble de régions conquises par les Francs va avoir une Histoire commune, pendant le règne des Mérovingiens puis pendant l'Empire Carolingien.
En général les rois Mérovingiens cherchent à préserver les institutions Romaines en les mettant à leur profit, pour autant les Germains sont des guerriers et certaines lois et usages germaniques s'installent durablement. Au final, sous les Mérovingiens, la civilisation Romaine régresse et la Francie perd tout lien avec l'Empire Romain d'Orient.
- de Régine Le Jan - Collection Que-Sais-Je ? - - ISBN : 2130585175
L'histoire des Mérovingiens s'inscrit dans l'histoire des royaumes barbares entre Antiquité et Moyen Âge et traduit la complexité des sociétés du haut Moyen Âge.
Cet ouvrage montre la capacité des élites franques à tirer parti de la christianisation et du renouveau économique puis à rejeter la dynastie des « rois aux longs cheveux », symboles d'un monde achevé.
Clovis, franc salien de Tournai et fils de Childéric, est le roi d'un petit groupe de Francs installés en Gaule romaine. Par conquêtes et alliances subtiles il contrôle progressivement la majeure partie du territoire de la Gaule et regroupe sous son pouvoir une mosaïque de peuples d'origines diverses. Sa conversion au catholicisme, qui était déjà la religion de la majorité de la population, et son baptême (498-499) lui permettent d'accélérer la fusion de l'élément gallo-romain et de l'élément germanique dans son royaume. Clovis combine donc pendant son règne plusieurs héritages du passé : la tradition politique romaine, le christianisme de confession catholique et les traditions germaniques de ses ancêtres. Ce faisant, il crée une nouvelle entité politique et fait entrer la Gaule dans l'Europe médiévale qui se dessine au VIe siècle.
L'auteur s'appuie non seulement sur les sources littéraires mais aussi sur les apports les plus récents de l'archéologie et introduit le lecteur au coeur des débats sur les fusions de populations et les événements majeurs du règne de Clovis. Par ses choix politiques et religieux, Clovis contribue à la création de cet ensemble religieux, politique et culturel qui se nomme toujours l'Europe.
L'Histoire des Francs de Grégoire de Tours décrit la vie politique et humaine aux VI et VIIème siècles, pendant les Rois Mérovingiens. C'est une source historique unique et précieuse sur cette époque.
- de Geneviève Bührer-Thierry, Charles Mériaux - - - ISBN : 2701133580
Les Carolingiens
Avec les Mérovingiens, les centres de pouvoir étaient entre Loire et Somme et en particulier à Paris. Les Carolingiens sont restés fidèles à leur région d'origine, c'est à dire l'Austrasie, ainsi Charlemagne avait sa capitale à Aix la Chapelle dans l'Allemagne actuelle.
Progessivement les Maires du Palais prennent un pouvoir prédominant dans les royaumes Mérovingiens. En 687, le Maire du Palais d'Austrasie, Pépin de Herstal bat l'armée de la Neustrie à Tertry. Il s'impose comme le Maire du Palais dominant des royaumes Francs.
Son fils, Charles Martel s'illustre en stoppant l'expansion Arabe en Europe grace à sa victoire prés de Poitiers en 732.
En 751, le fils de ce dernier, Pépin le Bref se substitue aux Mérovingiens. Il devient roi de la Francie et fonde la dynastie Carolingienne. Il crée l'Etat Pontifical autour de Rome pour protèger le Pape contre les Lombards. Dans le Sud de la France, il mate les seigneurs Aquitains qui contestaient son autorité et il conquiert la Septimanie (région de Narbonne et Nîmes) qui était restée contrôlée par les Arabes.
Le fils de Pépin le Bref, Charlemagne conquiert une bonne partie de la Germanie (Allemagne) à la suite d'une série de guerres très dure contre les Saxons. Il conquiert aussi l'Italie du Nord sur les Lombards. Il oblige les Slaves de Bohême à lui payer un tribut. Pour protèger les frontières, il crée des Marches placées sous l'autorité de Marquis.
Il reconstitue ainsi une bonne partie de l'ancien Empire Romain d'Occident. Il associe l'Eglise de Rome (Catholique) à ses succés, il est couronné Empereur à Rome en 800.
L'Eglise d'Orient (Orthodoxes) reste liée à l'Empire d'Orient (Byzance). Pendant quelques années la Renaissance Carolingienne renouvelle la civilisation Franque, elle reste limitée dans le temps puisque l'Empire se disloque dès le milieu du IXème siècle.
Le fils de Charlemagne, Louis I le Pieux s'avère incapable de gérer cet immense Empire, il n'arrive pas à maitriser les querelles entre ses fils.
Le Traité de Verdun, en 843, marque un tournant dans l'histoire de l'Europe Occidentale. L'Empire Carolingien est découpé en trois parties: la Francie de l'Ouest (royaume de Charles), la Lotharingie (de la Hollande à l'Italie) et la Germanie (royaume de Louis).
Ensuite la Lotharingie (de la Hollande à l'Italie en passant par l'Alsace, la Lorraine, la Suisse, la Savoie, le couloir Rhodanien et la Provence) implose en trois royaumes à la mort de Lothaire (855) et se retrouve en déséquilibre entre le royaume de Francie de l'Ouest et celui de Germanie. Le Traité de Meersen traduit cet état de fait en 870 et confirme en même temps le partage de 843.
La décadence est accentuée par les incursions Normandes en Francie de l'Ouest. Une province du Nord-Ouest de la France est finalement attribuée aux Normands (en 911) et prend leur nom: la Normandie.
De manière analogue, les Arabes dévastent l'Italie du Sud et la Provence. Le royaume Germanique doit faire face à la fois aux Normands , aux Slaves et aux Hongrois.
Cette dislocation de l'Empire Carolingien est à la source des luttes entre les deux royaumes, Francie et Germanie (Allemagne), elles sont d'abord sporadiques puis elles prendront une tournure catastrophique aux XIXème et XXème siècles (Les deux Guerres Mondiales).
Voici un ouvrage de référence sur les Carolingiens, celui de Pierre Riché, le meilleur spécialiste actuel de cette période du Moyen Age.
Charlemagne -- de Jean Favier -- Fayard ; ISBN : 2213604045
Charlemagne est devenu un personnage mythique à l'heure où l'Europe qu'il avait constituée avec son Empire Carolingien est en train de se réunifier plus de 1200 ans plus tard.
Louis Halphen a écrit cet ouvrage dans la tourmente de la Seconde Guerre Mondiale. Ce livre a été publié en 1947. C'est un des ouvrages de référence sur Charlemagne et l'Empire Carolingien.
Pourquoi et comment les Vikings purent-ils se déplacer dans toute l'Europe, de 800 à 1500 environ ? Dans quelles circonstances se sont-ils installés du Groenland à la Normandie et à l'Angleterre ? Comment ont-ils fondé l'Etat russe ? Auraient-ils pu découvrir l'Amérique ?
Grâce à des sources archéologiques strictement contemporaines de la civilisation viking, Régis Boyer démêle les confusions et les erreurs qui s'attachent au mythe du Viking cruel et sanguinaire. S'ils n'étaient pas les guerriers invincibles que l'on croyait, il demeure que leur migration est un des temps forts de l'histoire de l'Occident, et qu'elle continue de surprendre.
Le Moyen Age (XIème - XVème siècles)
Le Moyen-Age qui va du XIème au XVème siècle est lui aussi divisable en deux périodes, la première qui va de 1000 à 1300 correspond à la féodalité, pour autant c'est une période de développement et de prospérité. Ainsi les royaumes d'Occident sont capables de conduire plusieurs Croisades contre le monde Musulman.
Le Xème siècle marque la décadence des Carolingiens, les forces centrifuges se sont amplifiées.
A partir de la fin du IXème siècle, dans la Francie de l'Ouest, des rois Robertiens alternent avec des rois Carolingiens. En Germanie, Otton le Grand, qui n'est pas de souche Carolingienne, est un roi capable et énergique. Il s'impose aux grands seigneurs, vainc les Hongrois, établit un protectorat sur les Slaves de Bohême. Il annexe la Lorraine et une bonne partie de la Belgique, il établit son autorité sur Italie du Nord. Depuis 920, il n'y avait plus d'Empereur, en 962, Otton le Grand se fait couronner Empereur par le Pape à Rome. Son Empire comprend les anciens royaumes de Louis le Germanique et de Lothaire et il exerce une forte influence sur le royaume de Francie de l'Ouest par l'intermédiaire de son frère Brunon, archevêque de Cologne, qui a été régent de ce royaume pendant plusieurs années à partir de 956.
En 987, c'est avec l'appui de l'Empereur Otton III que Hugues Capet devient roi de France en évinçant un rival, Charles de Basse-Lorraine, le frère de Louis V le dernier roi Carolingien.
Les Etats de l'Europe autour de l'An Mil
A leur arrivée sur le trône de France, les Capétiens ont peu de pouvoir sur les grands seigneurs qui dominent la plupart des régions françaises. Le XIème siècle est une période où la désagrégation des structures sociales est forte. Les comtes et leurs vassaux accaparent les pouvoirs politiques, militaires et administratifs et constituent des seigneuries autonomes, c'est la Société féodale dont le symbole le plus caractèristique est le Château-fort. Les seigneurs imposent la transmission héréditaires de leurs domaines et fondent des dynasties régionales et locales qui régentent concrètement les populations. En dehors de son domaine direct le pouvoir du roi de France est faible.
En 1066 le duc de Normandie, Guillaume le Conquérant, envahit l'Angleterrre à la tête d'une armée composée des seigneurs et nobles de tout le Nord de la France. La victoire d'Hastings entraine la colonisation de l'Angleterre par les Normands. Beaucoup de seigneurs Francais obtiennent ainsi une seconde seigneurie en Angleterre.
Pendant ce temps les Capétiens s'attachent à reprendre et réagréger les pouvoirs politiques et militaires sur le royaume de France. Il faudra quatre siècles pour réaliser trés progressivement l'unité de la France. Les débuts ont été modestes puisqu'au début du XIIème siècle le roi de France Louis VI est obligé de guerroyer contre de petits seigneurs de l'Ile de France. L'étape suivante est beaucoup plus difficile car le roi doit réduire de grands féodaux (comtes d'Anjou, de Blois) qui sont en fait de véritables concurrents. Henri II Plantagenet, initialement comte d'Anjou, bâtit un Empire qui s'étend de l'Ecosse aux Pyrénées. A l'issue de la première lutte entre Capétiens et Plantagenets, les premiers solidifient leur controle sur le royaume de France en particulier grâce à la victoire de Bouvines que remporte le roi de France Philippe II Auguste en 1214. Les Plantagenets s'installent eux aussi dans le royaume d'Angleterre, mais en même temps ils conservent de grands domaines dans le Sud-Ouest de la France.
Pendant le XIIIème siècle un mouvement hérétique se développe dans le Sud de la France. A l'initiative du Pape Innocent III une Croisade est lancée contre les Albigeois. Elle permet aux rois de France de reprendre pied dans le Sud de la France.
A ce stade on ne peut pas encore vraiment parler de nations. Territoires et populations constituent les domaines des grandes familles féodales. Ceux-ci se les transmettent via les alliances matrimoniales ou les guerres. L'évolution politique est conditionnée par la lutte de pouvoir entre les grandes familles de l'Ouest de l'Europe: Capétiens, Plantagenets, Hohenstaufens, Habsbourgs, ....
Outre la féodalité et les Châteaux-forts la Civilisation Médiévale a été fortement marquée par l'influence de l'Eglise qui régente la vie des populations. L'envergure et la qualité des Cathédrales et des Abbayes médiévales traduisent bien cette puissance de l'Eglise.
de Jean-Pierre Poly, Eric Bournazel ---- ISBN : 2130535038
Qu'est-ce que la féodalité ? Les historiens ont longtemps distingué les institutions féodales de la société dite féodale, l'accent étant mis sur la dislocation du pouvoir central et la constitution de la seigneurie. Pourtant la généralisation du lien féodo-vassalique et l'établissement de la seigneurie banale sont les éléments d'une même mutation où s'achève de disparaître en Europe occidentale au seuil de l'an mille, un très ancien mode de production. Ni l'esclavagisme antique, ni son succédané, la corvée carolingienne, n'avaient réussi à soumettre les communautés paysannes libres. La vieille société campagnarde se disloque presque partout et la paysannerie doit mettre sa force productive au service d'une nouvelle aristocratie. Le Fief devient l'idée dominante de la société médiévale, fondant en droit une durable hiérarchie politique allant même jusqu'à investir le geste de la prière chrétienne et les rapports amoureux : une pédagogie de la soumission à l'origine d'un Etat construit à partir de la féodalité.
Les années 980-1060 passent pour le moment où la féodalité" a connu en France son expression la plus parfaite, où le dénuement, la barbarie, la violence et le désordre ont été à leur paroxysme.Désespérés, les gens de ce temps auraient alors cru dur comme fer à l'imminence de la fin du monde, et ce n'est qu'en lançant le mouvement de la paix de Dieu que l'Eglise aurait redonné confiance au peuple et obligé la chevalerie à limiter son agressivité. Une véritable mythologie nationale est venue plus tard se mêler à l'histoire, envahissant jusqu'à l'oeuvre des plus grands chercheurs. Une lecture attentive des sources et des raisonnements oblige pourtant à en rabattre : aucun des "dossiers de l'an mil" ne révèle - à la fin du Xe siècle et dans la première moitié du XIe - une peur panique de la fin des temps ni même une crise sociale. C'est nous, les modernes, qui projetons nos propres inquiétudes sur le Haut Moyen Age ! Les multiples textes exhumés ou réexaminés ici (chroniques, chartes, décrets de conciles, récits de miracles) prennent en défaut une tradition historienne somme toute récente et permettent de bâtir à nouveaux frais un captivant récit de l'époque des trois premiers rois capétiens (Hugues Capet, Robert le Pieux, Henri Ier).
On n'en saisit qu mieux, au fil des pages, l'étrangeté d'une société adonnée à la vengeance et en même temps régulée par les tractations et les procédures de paix ; d'une religion férue de châtiments miraculeux et qui prône des pratiques aussi surprenantes que le jugement du fer ardent ou l'épreuve de l'hostie. Loin de s'opposer dramatiquement, le christianisme et la féodalité s'interpénètrent de façon quasi inextricable.
Professeur d'histoire médiévale à l'université de Paris-XII, directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études (EPHE), Dominique Barthélémy a publié, entre autres ouvrages, La Société dans le comté de Vendôme, de l'an mil au XIVe siècle et La mutation de l'an mil a-t-elle eu lieu ?
Nombre d'historiens (et parmi eux quelques illustres) demeurent soumis à un modèle - la "société féodale". Comme tout modèle rigide, il les pousse à forcer le trait, à transformer les évolutions en ruptures (par exemple la France de l'an mil), à interpréter toute variation dans le style ou le volume de la documentation comme l'indicateur de bouleversements sociaux. La coupe est pleine quand on fait ressurgir le mythe des terreurs de l'an mil ! Contre la "révolution" prétendument survenue en ces temps, il faut revenir à la chronologie traditionnelle. La servitude antique a changé de visage dès le IXe siècle et la classe dominante a très longtemps conservé les mêmes valeurs, la chevalerie n'ayant pas surgi ex nihilo à l'aube du XIe siècle (Charlemagne n'était-il pas déjà "chevalier" ?).
L'histoire des sociétés médiévales marche d'un pas lent et les évolutions l'emportent sur les mutations brusques. L'auteur s'en prend aux idées à la mode et il multiplie les études de cas, s'attachant aux rites d'entrée et de sortie dans la servitude et la chevalerie, à leurs fonctions pratiques et aux idées qui les sous-tendent. Il montre que coexistent une noblesse héritée et une énergie proprement chevaleresque; on retrouve en Charlemagne l'éclat d'une chevalerie royale et dans les récits de la paix de Dieu (989-1054) l'emprise des modèles de l'Ancien Testament.
Les Croisades en Orient
A la fin du XIème siècle la Papauté veut restaurer l'accés aux Lieux Saints de la Chrétienté (Jérusalem, ...), en effet depuis les années 1070, les Turcs Seldjoucides se sont emparés de l'Asie Mineure et ont pris Jérusalem en 1078. Il devient alors très difficiles aux chrétiens de faire un pélerinage sur les Lieux Saints. En outre, l'Empire de Byzance, sérieusement menacé par les Turcs, demande leur aide au Pape et aux royaumes occidentaux.
Dans cette perspective, le Pape Urbain II lance une Guerre Sainte pour reconquérir la Terre Sainte (Palestine). On donne le nom de Croisades à ces expéditions parce que les chrétiens qui s'y engagent portent une croix sur leurs vêtements.
La Première Croisade commence en 1095. Les armées occidentales sont à Byzance en mai 1097, elles sont commandées par Godefroy de Bouillon, un grand seigneur flamand. Elles pénètrent en Asie Mineure, s'emparent de Nicée, d'Antioche et prennent Jérusalem le 15 juillet 1099.
Itinéraires de la Première Croisade
Les Occidentaux créent quatre Etats Latins d'Orient: le royaume de Jérusalem qui revient à Godefroy de Bouillon, les principautés d'Antioche et d'Edesse et le comté de Tripoli. Les Croisés, alimentés régulièrement par de nouveaux venus, s'implantent progressivement en Palestine.
Les Turcs reprennent Edesse en 1144, ce qui provoque la mise en action de la Deuxième Croisade, son principal prédicateur est Saint Bernard de Clairvaux. Cette croisade se termine par un échec.
Autour de 1170, l'émir Saladin parvient à contrôler les émirats de Damas et Mossoul ainsi que l'Egypte, il entoure complètement les Etats Latins d'Orient. Les Croisés Francs sont mal dirigés par le roi de Jérusalem Guy de Lusignan, un seigneur d'origine Poitevine. Le 4 juillet 1187, Saladin vainc totalement les Croisés à Hattin puis le 2 octobre il s'empare de Jérusalem.
Ces évènements désastreux provoquent l'organisation d'une Troisième Croisade où participent les principaux rois d'Occident, l'Empereur Romain-Germanique Frédéric Barberousse, le roi de France Philippe II Auguste, le roi d'Angleterre Richard Coeur de Lion.
Frédéric Barberousse part le premier mais il se noie dans une rivière en Arménie en 1190, les Allemands reviennent dans leur pays. Philippe II Auguste et Richard Coeur de Lion font le siège de Saint Jean d'Acre. Richard Coeur de Lion resté seul s'empare de cette ville et obtient des Musulmans l'accès libre à Jérusalem pour les pélerins chrétiens, en même temps il s'empare de Chypre aux dépens de l'Empire de Byzance. En 1192, le royaume de Chypre revient à Guy de Lusignan.
Sous l'influence des Vénitiens, la Quatrième Croisade est détournée de ses objectifs vers Constantinople (Byzance). En 1204, les Francs d'Occident s'emparent de Constantinople et d'une partie de l'Empire Byzantin, plusieurs Etats et principautés sont créées, elles ne durent pas longtemps.
La Cinquième Croisade est dirigée par le roi de Jérusalem Jean de Brienne, elle se déroule, entre 1219 et 1221, principalement en Egypte. Au final les Croisés abandonnent l'Egypte.
La Sixième Croisade est dirigée par l'Empereur Romain-Germanique Frédéric II de Hohenstaufen qui négocie avec les Turcs, il devient roi de Jérusalem en 1228.
En 1244, Jérusalem est reprise par les Turcs qui anéantissent la dernière armée chrétienne cette même année.
Le roi de France Saint Louis dirige la Septième Croisade en 1248 qui débarque en Egypte. Il est vaincu et fait prisonnier en 1250 à Mansourah. Il est libéré contre une énorme rançon et se rend alors dans les royaumes et principautés chrétiennes pour les remobiliser, sans succés.
La Huitième Croisade, à partir 1267, est encore conduite par Saint Louis sous l'influence de son frère Charles d'Anjou roi de Sicile et de Naples. Les Croisés débarquent en Tunisie mais la Peste ravage leur armée. Le roi Saint Louis meurt de la peste à Carthage le 25 août 1270.
Après ces échecs il n'y plus de grandes Croisades mais des expéditions militaires de portée bien moindre et dirigée autant contre l'Empire Byzantin que contre les Musulmans.
L'épilogue arrive 200 ans plus tard quand les Turcs s'emparent de Constantinople en 1453 mettant fin à 2000 ans d'Empire Romain en Orient.
Au final les Croisades sont un échec militaire mais elles ont eu d'autres conséquences significatives. Les royaumes Occidentaux sont rentrés directement en contact avec l'Orient. Les villes maritimes d'Italie: Venise, Gênes et Pise ont obtenu des bases commerciales en mer Méditerranée et en mer Noire ce qui a permis le développement des échanges entre l'Orient et l'Occident et une certaine inter-pénétration des cultures et civilisations.
La croisade fut un mouvement prêché par les papes, relayé par les prédicateurs (saint Bernard, Pierre l'Ermite...) et soutenu par un élan populaire qui relança l'intérêt de l'Occident chrétien pour Jérusalem et la Terre sainte. Autant initiative d'ordre religieux qu'aventure militaire, la première croisade draine menu peuple, mystiques et exaltés, mais aussi les plus puissants barons d'Europe dans le but de rouvrir la route des pèlerinages vers le tombeau du Christ.
René Grousset démêle l'écheveau politique, religieux et social de cette aventure couronnée par la prise de Jérusalem, le 15 juillet 1099, et l'établissement des croisés en Terre sainte, menace redoutable pour un monde musulman, divisé par des querelles dynastiques et religieuses. En 1130, la Méditerranée devient une sorte de " mer chrétienne ".
Le chef-d'œuvre de René Grousset fait partie des classiques de l'Histoire au succès jamais démenti.
Ce deuxième volume raconte l'histoire du redressement musulman - scandé par la prise d'Edesse en 1145 et la victoire totale de Hattin en 1187 - et le long bras de fer qui oppose les deux camps lors des première et deuxième croisades. On y voit les rivalités déchirer les barons et les rois de France et d'Allemagne, les croisés et les établis, les prédicateurs et les missionnaires. Avec sa clarté
d'expression légendaire, René Grousset décrit la remise en ordre politique et militaire menée par Nûr al-Dîn, puis Saladin. La présence occidentale, bien qu'affaiblie, survivra encore cent ans.
Le chef-d'oeœuvre de René Grousset fait partie des classiques de l'Histoire au succès jamais démenti.
Les Croisades vues par les Arabes, c'est l'histoire "à l'envers". Amin Maalouf, écrivain d'origine libanaise, écrit le roman des Croisades vues à travers le regard arabe. Pour cela, il s'inspire des oeuvres des historiens arabes médiévaux. Dans ce roman historique, les princes de l'Islam (Nourredine, Saladin, Baibars...), dénigrés par les chroniqueurs occidentaux, sont présentés comme des héros. À l'inverse, les Croisés deviennent des barbares, pire encore, "les cannibales de Maara".
En partant pour les croisades, ces preux chevaliers avaient bonne conscience : ils portaient leur croix sur le dos et la divine parole en Orient. L’Orient, c’était la terre promise. Ils pillèrent la terre, violèrent les femmes, massacrèrent les hommes, au nom de la chrétienté.
Ces barbares furent combattus tout ausi férocement du côté de l’islam, où se trouvait la civilisation la plus avancée, mais aussi les rivalités et « la torpeur du monde arabe ». Et Jérusalem, Damas, Beyrouth, connurent l’enfer.
Amin Maalouf est spécialiste du monde arabe et des relations entre l’Occident et le Moyen-Orient.
La fin du Moyen-Age
Le XIVème siècle et le début du XVème siècle a été une période terrible pour la France et même pour toute l'Europe Occidentale qui a été frappée par une crise générale.
Un changement climatique défavorable a commencé à se manifester à la fin du XIIIème siècle. A partir de là, la période est touchée par des crises de plusieurs natures: famines et épidémies qui génèrent des soulèvements populaires.
En France et en Europe, les années 1314 et 1315 sont très pluvieuses et les récoltes sont très réduites, la conséquence en est la famine. En outre la mauvaise santé de la population favorise le développement des épidémies.
A partir de 1347, des épidémies de Peste Noire emportent plus du tiers de la population et à la même époque commence un long conflit, la Guerre de Cent Ans qui oppose les rois de France à ceux d'Angleterre.
A l'issue de toutes ces calamités la population de la France a été réduite de plus d'un tiers entre 1350 et 1450.
L'Eglise Catholique n'est pas épargnée, elle est confrontée à plusieurs situations difficiles. D'abord l'installation du Pape à Avignon au début du XIVème siècle, ensuite le Grand Schisme à partir de 1380, tout ceci concourt au développement des hérésies et au repli national des Eglises de chaque royaume. Le Pape a beaucoup perdu en autorité.
Après 1450 la situation change, les rois de France l'emportent sur les grands seigneurs féodaux. L'Etat Bourguignon qui menaçait le royaume de France disparait. En même temps se produit une reprise économique qui favorise l'essor intellectuel et artistique préludant à la Renaissance.
Famines, Grande Peste, Soulèvements populaires
Les Famines
De l'An Mil à la fin du XIIIème siècle de vastes territoires ont été mis en valeur: défrichements, assèchements des marais, etc. La production de vivres à été sensiblement augmentée.
Au début du XIVème siècle ce mouvement est stoppé. Des tempêtes ravagent les régions côtières et les intempéries (pluies, ...) réduisent les récoltes et l'insuffisance des réseaux de transport ne permettent pas de venir au secours des populations sinistrées.
Un grande famine frappe l'ensemble de l'Europe de 1315 à 1317. D'autres famines significatives se produisent de 1360 à 1440, elles frappent particulièrement l'Europe méridionale.
La Grande Peste
En 1347, un navire venu d'un comptoir de Gênes en Mer Noire apporte la peste noire en Sicile, à Messine d'abord puis à Gênes et à Marseille.
L'hygiène est très insuffisante: absence d'égoûts, cimetières à l'intérieur des villes, multiplications des rats, etc. En peu d'années la maladie se répand dans tout l'Occident avec une forte mortalité. La première vague qui dure jusqu'en 1352 est la plus terrible.
Pendant la seconde partie du XIVème siècle elle sévit par vagues successives de deux à trois ans chacune.
Au final, la population de l'Occident a été réduite de plus d'un tiers consécutivement aux famines et à cette terrible épidémie. Dans certaines régions la durée de vie moyenne est passée de 35 à 25 ans. Les campagnes se dépeuplent et les friches regagnent des territoires.
Les Soulèvements populaires
Toutes ces calamités génèrent de la colère populaire qui se tourne vers des boucs émissaires supposés être coupables: les étrangers et les Juifs.
Dans les campagnes, les paysans sont excédés par la lourdeur des redevances féodales et du fisc royal, par les destructions des gens de guerre. Ils se soulèvent en de nombreux endroits, ces mouvements sont qualifiés de Jacqueries. Ainsi celle de 1358 dans le Beauvaisis est particulièrement forte et elle est réprimée très durement. D'autres se produisent autour de 1380 dans le Languedoc.
La gravure ci-contre illustre la dureté de la répression contre les soulèvements paysans. Ceux-ci sont massacrés sur le pont de Meaux et jetés dans la rivière
Les villes ont vu leur population augmenter car beaucoup de campagnards viennent s'y réfugier à cause de l'insécurité dans les campagnes (armées, etc). Pour autant seuls les grands bourgeois dirigent les cités et à leur avantage. La créations de corporations permet de limiter la concurrence et d'empêcher la création de nouvelles entreprises. Les ouvriers sont dans une situation précaire qui les conduit à se soulever contre leurs employeurs.
Certains bourgeois savent récupérer ces mouvements comme Etienne Marcel, en 1358, à Paris.
L'Eglise et la religion catholique
Le Palais des Papes à Avignon
La Papauté à Avignon
En 1305 est élu Clément V, un pape d'origine française. Rome et les Etats Pontificaux sont alors en plein désordre à cause des luttes entre factions, le nouveau Pape ne peut pas s'y installer. Il choisit de s'établir dans une ville de la vallée du Rhône, Avignon, en 1309. Les six Papes qui lui succèdent restent dans cette où est édifié le Palais des Papes (cf photo ci-dessus).
Ce tranfert contribue à diminuer l'autorité des Papes, les rois des autres pays considèrent que le Pape est sous l'influence des rois de France. Urbain V tente de retourner à Rome en 1367, il ne s'y sent pas en sécurité et revient à Avignon en 1370. Quelques années après, en 1377, Grégoire XI retourne définitivement à Rome.
Le Grand Schisme
Grégoire XI meurt en 1378, les Romains imposent alors un pape italien, Barthélémy de Prignano, qui prend le nom de Urbain VI. Très vite celui-ci est contesté par de nombreux Cardinaux qui élisent un nouveau pape, Clément VII. La lutte commence alors entre les deux papes, Clément VII vient s'installer à Avignon. L'Empereur (Saint Empire Romain Germanique), le roi d'Angleterre et les princes italiens se déclarent pour Urbain VI. Cette division en deux de la chrétienté s'appelle le Grand Schisme. Urbain VI meurt en 1389 et ses partisans élisent alors un nouveau pape. Pour résoudre le conflit, un Concile est réuni à Pise en 1408 qui élit un nouveau pape. On se retrouve alors avec trois papes. Un nouveau Concile est réuni à Constance par l'Empereur Sigismond de Luxembourg, il aboutit à l'élection d'un pape reconnu par tous, Martin V, en 1417.
Un conflit d'un type nouveau surgit alors, le Concile se prétend supérieur au Pape. Les deux parties entrent en lutte et le Concile de Bâle en 1431 n'arrange rien. Tous ces épisodes ont considérablement amoindri l'autorité du Pape.
Les Hérésies
La conséquence de cette situation et l'athmosphère fébrile due au contexte général favorisent les révoltes à l'encontre de la religion dominante: le catholicisme. Des hérésies se développent. La première est celle de Wycliff, un prêtre Anglais à la fin du XIVème siècle, qui fonde la secte des Lollards. La seconde est celle de Jean Huss, un prêtre Tchèque, qui est dans la même perspective que Wycliff, il conteste la hierarchie catholique. Il est condamné par le Concile de Constance en 1415 et brûlé comme hérétique. Son éxecution provoque une révolte en Bohême, elle a duré une vingtaine d'années, jusqu'en 1436.
La Guerre de Cent Ans (1340-1460)
La Guerre de Cent Ans est avant tout une guerre de succession entre dynasties qui revendiquent le trône de France. D'abord la dynastie règnante, les Capétiens qui entend conserver sa position. En face, une autre dynastie d'origine française, les Plantagenêts qui ont possédé l'Ouest de la France et règnent sur l'Angleterre. Ils conservent toujours l'Ouest de la Guyenne, de la Charente aux Pyrénées ainsi que le comté de Ponthieu dans le Nord. Pour ces régions, le roi d'Angleterre Edouard III est vassal du roi de France Philippe VI de Valois, il lui prêté serment de fidélité en 1329.
Au milieu du XIVème siècle la guerre active reprend entre le roi de France et le roi d'Angleterre qui revendique toujours ses anciens domaines Francais, c'est la Guerre de Cent Ans. La victoire d'Edouard III Plantagenet à Crécy en 1346 repositionne ce dernier en France. Il s'empare de Calais en 1347 puis son fils, le Prince Noir, remporte une seconde grande victoire près de Poitiers en 1356 où il fait prisonnier le roi de France Jean II le Bon. Le Traité de Brétigny en 1360 est un désastre pour le roi de France, le roi d'Angleterre obtient la possession tout le Sud-Ouest de la France et la Picardie dans le Nord.
Le roi Charles V, avec l'aide de Bertrand du Guesclin, reconquiert l'essentiel des domaines perdus entre 1370 et 1380. En juin 1372, la flotte du roi de Castille, allié de la France, détruit la flotte Anglaise prés de La Rochelle, elle apportait des renforts en provenance d'Angleterre. Ceci permet à l'armée Francaise conduite par Bertrand du Guesclin de reprendre Poitiers, La Rochelle, Saintes et Angoulême et d'engager la reconquête du reste du Poitou, de la Saintonge et de l'Angoumois. Du Guesclin s'empare même ensuite de plusieurs villes de Guyenne. A la fin de l'année 1380, les Anglais ne conservent que Calais, Cherbourg, Brest, Bordeaux et Bayonne sur les cotes de la Manche et de l'Atlantique. Ils restent toujours installés dans de nombreuses forteresses du sud de l'Aquitaine. Pour autant les effets du Traité de Brétigny ont été quasiment annulés.
Après une situation de paix-guerre larvée qui dure de 1380 à 1413, le roi Henri V d'Angleterre relance le conflit, il débarque en France et remporte une grande victoire à Azincourt en 1415. Le roi d'Angleterre conquiert d'abord la Normandie puis ajoute l'essentiel des régions au Nord de la Loire à ses domaines Aquitains.
La France en 1429, les Anglais occupent la partie Nord et le duc de Bourgogne accroit ses domaines dans l'Est
Le Capétien Charles VII ne règne plus que sur quelques villes autour de Tours dans le Val de Loire, il s'installe à Loches et Chinon. La dynastie Capétienne semble destinée à disparaitre devant celle des Plantagenêts: Henri VI porte le titre de roi de France et d'Angleterre. La situation se retourne dans les années 1430 en particulier grâce à la contribution de Jeanne d'Arc. Charles VIIreconquiert progressivement la France avec les victoires de Formigny en 1450 et de Castillon en 1453. Il redevient roi à part entière tandis que l'Angleterre s'enfonce dans la Guerre des Deux Roses.
L'histoire de la France aux XIVe et XVe siècles est marquée par un conflit à rebondissements, qualifié par les historiens de « guerre de Cent Ans ». Le conflit a connu plusieurs phases, entrecoupées d'accalmies. La durée du conflit, de même que les souffrances de ceux qui l'ont animé ou en ont pâti, interdisent de le réduire à l'écume des événements c'est la raison du titre de cet ouvrage.
Ce livre s attachera donc moins à la narration circonstanciée des détails de ces guerres, qu'à les comprendre comme éléments d un contexte général. La trame du récit est ainsi subordonnée au développement chronologique des grands phénomènes qui marquent la période.
La fin du Moyen Âge est marquée par trois phénomènes majeurs, d'ampleur européenne et qui s inscrivent dans le temps long : une phase de forte croissance de l État aux XIIIe-XIVe siècles, une crise économique d'origine agraire après trois siècles de croissance et une crise démographique avec la réapparition de la peste en Occident après sept siècles d absence. Les deux premiers phénomènes sont l'effet du modèle de développement de la civilisation féodale du Moyen Âge central, mais le dernier paraît exogène; tous concourent cependant à précipiter le pays dans une des plus vastes dépressions de son histoire.
Le Prince Noir vainqueur de Jean II le Bon à Poitiers, Isabeau de Bavière imposant le honteux traité de Troyes, Armagnacs contre Bourguignons, Jeanne d'Arc délivrant Orléans et sanctifiée par le bûcher de Rouen, autant de noms et d'images qui composent la mémoire collective de la guerre de Cent Ans (1337-1453).
C'est que ce conflit extraordinaire par sa durée comme par ses enjeux a profondément marqué le destin de l'Europe et contribué à l'émergence des nations, France et Angleterre au premier chef. L'économie, la politique et l'idéologie ont pesé aussi lourd que les affrontements militaires et les négociations diplomatiques.
Les cultures et les mentalités, dans tous les milieux sociaux, sont sorties transformées de cet affrontement séculaire. C'est pourquoi, autant qu'un récit vivant et documenté, cet ouvrage sur la guerre de Cent Ans est un essai d'histoire totale.
Le Moyen-Age dans le Val de Loire et le Centre de la France
L'Histoire Médiévale du Centre de la France et du Val de Loire est particulièrement intéressante, c'est en effet de cette région que sont issues les deux principales dynasties qui ont règné sur la France et l'Angleterre, les Capétiens et les Plantagenêts.
Le développement de la société féodale y a été particulièrement significatif et a contribué à développer des centres de pouvoirs politiques et religieux.
Pendant de nombreux siècles une ville comme Tours a été plus importante que Paris, avec le culte de Saint Martin c'était une des principales villes de la Chrétienté. Orléans, quant à elle, a été la capitale des Robertiens et des premiers rois de France Capétiens autour de l'An Mil.
Angers, Blois et Poitiers ont eu le rayonnement associé à la puissance de leurs seigneurs. Chinon a été pendant quelques années la quasi-capitale de l'Empire Plantagenet. C'est de Vendôme que sont issus les Bourbons-Vendôme qui ont règné sur la France à partir de Henri IV.
De nombreuses Cathédrales et Abbayes de style Roman ou Gothique témoignent de l'époque Médiévale. Le style Roman se développe à la fin de l'époque Carolingienne et pendant l'époque féodale (XIème - XIIème siècles). Le style Gothique est plus spécifique à la France du Nord.