Vieil Antibes
Antibes: la vieille ville
Antibes est une ville qui a 25 siècles d'existence et conserve de nombreuses traces de cette longue vie. D'abord le
Chateau Grimaldi construit sur un fort de l'époque Romaine, l'ancienne
Cathédrale qui remonte à l'époque Romane, les
Remparts qui continuent à entourer une bonne partie de la vieille ville.
Le
vieil Antibes se compose d'un ensemble de rues étroites (cf photo ci-dessus) et de places typiques. Outre l'athmosphère bien méridionale l'ensemble a un cachet indéniable et la promenade dans la vieille ville est un élément incontournable de toute visite à Antibes.
Sur la photo ci-contre on peut voir le buste du Général Championnet situé devant la halle du marché. Championnet est mort du choléra à Antibes en 1800 à l'age de 38. Il s'était fait remarquer dans les armées Révolutionnaires en Allemagne et pendant la campagne d'Italie conduite par Bonaparte.
Chateau GrimaldiCe chateau s'élève sur l'emplacement de l'ancien Acropole de la ville Grecque d'Antipolis puis du
Castrum de l'époque Romaine. Il a été reconstruit au Moyen-Age, le reste de l'édifice date du XVIème siècle. Il a été racheté par la ville et transformé en Musée en 1928.
Suite à la proposition du Conservateur du Musée,
Picasso a installé son atelier de Peintre dans une partie du Chateau Grimaldi en 1946 et il y est resté plusieurs mois. Il a laissé de nombreuses oeuvres (peintures, gravures et céramiques) qui se retrouvent dans plusieurs salles du batiment qui sont maintenant dénommées
Musée Picasso. Ce musée comporte également des oeuvres d'autres peintres modernes comme Léger, Modigliani, Ernst, Nicolas de Stael, ...
Tours SarrazinesLa photo ci contre montre les Tours,
dites Sarrazines, et une partie des
Remparts de la ville qui donne directement sur la mer Méditerrannée. Les Tours Sarrazines ont été construites aux XI et début du XIIème siècle pour se protèger des incursions Sarrasines dont l'une des dernières, en 1125, a été particulièrement dévastatrice. La Tour près de la Cathédrale mesure 40 mètres de hauteur.
RempartsLa ville posède des remparts depuis l'antiquité, ils ont été remaniés u Moyen-Age et plus récemment au XVIIème siècle. Il en reste une partie significative avec d'abord celle en front de mer le long de l'avenue de l'Amiral de Grasse. L'autre partie fait face au Port Vauban. Le
Bastion Saint André est un élément du rempart qui a été construit par Vauban, il abrite maintenant le
Musée Archéologique de la ville.
Au Moyen-Age la vieille ville était ceinturée de Remparts à la fois sur la mer et coté intérieur des terres. Le
Portail de l'Orme donne une vue de la partie intérieure de l'enceinte, il abrite actuellement le
Musée de la Tour qui est consacré à l'histoire de la ville d'Antibes.
Dans un style bien différent Antibes accueille un musée portant sur les
Dessins Humoristiques, le
Musée Peynet (nom d'un dessinateur qui a vécu à Antibes). On peut y voir en particulier de nombreuses caricatures politiques.
Histoire d'Antibes
Le site d'Antibes est fréquenté dès l'âge du bronze par les
Décéates, une tribu ligure qui occupe la partie orientale de la
Provence. Le développement de l'habitat sur le site est étroitement lié à l'existence du port qui dispose de mouillages sûrs.
La ville d'
Antipolis est créée au Vème siècle avant J-C par les marins, d'origine Grecque, de
Massalia (Marseille) qui implantaient des comptoirs sur la cote Méditerranéenne (
Nice a la même origine). Trés tôt la ville est confrontée aux tribus indigènes, les
Décéates et les Oxybiens, qui sont installées dans le voisinage et en particulier à
Biot. En 154 avant J-C les habitants d'Antipolis sont obligés de faire appel à
Rome pour les aider à se défendre contre les Oxybiens dont le port se situait à l'arrivée de la rivière
La Brague. C'est dans les environs qu'a eu lieu le combat entre ceux-ci et les Romains, le Consul Quintus Optimus vainc les agresseurs et sécurise la bande côtière. Un monument rappelait cette bataille dans la pinède de
Juan les Pins, il a été transféré au musée d'Antibes en 1949.
Antibes : la Vieille Ville, le château et le Fort Carré en arrière plan
La période Romaine
Les Romains en profitent pour s'installer eux mêmes dans la région, c'est leur première implantation en
Gaule. Pendant prés de sept siècles la ville est pleinement intègrée dans la civilisation Romaine.
En 49 avant J-C, l'armée de
César prend
Massalia (Marseille) qui s'était ralliée à son adversaire Pompée, il lui retire la plupart de ses possessions. Antipolis devient autonome puis est rattachée à la
Province de Narbonnaise.
La Cité releve alors du droit latin, tout habitant de la cité, non citoyen romain, qui est élu magistrat, devient automatiquement citoyen romain à sa sortie de charge. Il est probable qu'Antipolis a obtenu le statut de colonie latine vers la fin du Ier siècle.
Antipolis est la capitale d'une cité limitée à l'Est par le Loup (ou même le Var), à l'Ouest par la Siagne, au nord elle s'étend au delà de
Grasse et, au Sud, est limitée par le littoral et comprend les
îles Lérins. Une grande route, la
Voie Aurélienne traverse le territoire de la cité, celle-ci n'a pas de vicus significatif, bien que la présence humaine soit attestée sur l'ensemble du territoire.
Pendant le
Haut-Empire, deux périodes chronologiques peuvent être distinguées pour l'urbanisation de la ville : la
période Augustéenne qui voit le premier plan d'urbanisation de la ville et la fin du IIème siècle avec de nombreuses transformations.
Sous le règne d'
Auguste, l'urbanisme d'Antipolis se met en place. La ville édifie des monuments, la population augmente et son commerce est en plein essor. Pendant le Ier siècle de notre ère, la ville continue à s'agrandir. Ses productions (garum, saumure) et son commerce contribuent à l'enrichir. Les installations permettant de les produire sont sans doute à l'extérieur de la ville, vu leur caractère nauséabond.
Plan et enceinte Gallo-Romaine d'Antipolis (Antibes)
La ville d'Antipolis s'est développée entre la presqu'île du Fort Carré, l'anse Saint-Roch, le rocher de la vieille ville jusqu'au Bastion Saint-André, l'avenue Reybaud, la place de Gaulle et le boulevard Foch. Le Cardo maximus suivait la rue de la République et le Decumanus maximus, la partie basse de la rue Sade. Un dessin original (conservé à Turin), effectué en 1592 par les troupes du duc de Savoie qui assiégeaient la ville, donne les monuments antiques encore visibles à cette époque. On y identifie la ligne des remparts (l'enceinte), un théâtre romain, un amphithéâtre et un arc de triomphe.
L'enceinte Romaine
Le tracé des remparts est donné par le plan de 1592. Un grand mur muni de deux tours semi-circulaires part du bord de mer et aboutit au théâtre. Il suit la même orientation que l'actuel boulevard Albert Ier. Un second mur est flanqué de deux tours carrées, l'axe de ce mur correspond à l'actuelle avenue Robert Soleau.
Les vestiges de l'enceinte romaine se situaient sur l'emplacement des fortifications du XVIIème siècle, et ont disparus soit de leur construction, soit de leur arasement à la fin du XIXème siècle.
La cité romaine était à l'étroit dans son enceinte et les habitations ont largement dépassé cette limite.
La Porte de l'Orme construite au IVème siècle à Antibes
Les nécropoles
Leur position donne des informations sur la limite de la ville. Plusieurs nécropoles sont connues à Antipolis : celle du quartier du Val Claret, celle de la presqu'île du Fort Carré, celle autour de l'anse Saint-Roch.
Sur la base des informations ci-dessus, la superficie d'Antipolis autour de 150 était au minimum de 30 hectares, vraisemblablement inférieure à 40 hectares.
La densité de l'habitat
Des
domus ont été redécouvertes dans les caves des habitations de la ville ancienne, elles ont permis la mise au jour de structures d'habitat bien conservées et montrant un certain luxe.
Des édifices significatifs ont été identifiés, ainsi ceux du jardin du presbytère de la rue Clemenceau. On y constate un plan comparable à celui des domus gallo-romaines telles que celles de
Saint-Romain-en-Gal, de vastes pièces autour au sol en mosaïque s'organisent autour d'une cour intérieure possédant une fontaine de marbre. Une autre demeure pavée de porphyre et de pierre verte a été fouillée rue des Palmiers et rue de la Blancherie.
Les monuments publics
Antipolis avait un forum, un théâtre et un amphithéâtre (voir ci-dessous). Antipolis possédait également plusieurs thermes, dont un a été localisé sur la rue Aubernon, où l'on a retrouvé une mosaïque lui appartenant. De même la ville possédait plusieurs temples. Un arc de triomphe a également été identifié, il en existait peut-être même un second.
Le théâtre
Il est bien visible sur le plan de 1592. Il est aussi attesté par la stèle funéraire de l'enfant Septentrion. Le théâtre devait avoir un diamètre de 80 mètres et une capacité d'environ 5000 places.
L'amphithéâtre
Lui aussi est visible sur le plan de 1592, il a été retrouvé lors de la démolition des remparts en 1896, une photographie en a été réalisée alors.
Ces vestiges ont permis d'estimer la taille de l'amphithéâtre : 120 mètres de grand axe, 100 mètres pour le petit axe et une capacité d'accueil estimée entre 15000 et 20000 places.
Le forum
Antipolis possède un forum, sous l'actuelle place Nationale et sous le pâté de maisons compris entre la rue Sade et la rue Georges Clémenceau. Sa superficie était probablement supérieure à 1 hectare.
L'approvisionnement en eau de la ville
Il était assuré par trois aqueducs dont deux principaux : l'aqueduc de la Bouillide et l'aqueduc de Fontvieille.
L'aqueduc de la Bouillide date sans doute de l'
époque d'Auguste. Il avait sa source à 10 kilomètres de la ville en direction de
Valbonne, elle était à une altitude de 125 mètres. Son débit, à l'époque romaine est évalué entre 50 et 80 litres par seconde.
L'aqueduc de Fontvieille a une longueur de 6 kilomètres sur la vieille route vers
Biot, il a sans doute été construit à l'époque flavienne (fin du Ier siècle).
Le volume d'eau débité par ces deux aqueducs s'élève à 14000 m3 par jour. Un troisième aqueduc a été identifié au XIXème siècle, mais on n'en a pas retrouvé la trace.
Vue la date de construction du premier aqueduc, on peut considérer que le débit utile (après pertes et fuites) est de l'ordre de 60%. On en induit que la ville devait compter de l'ordre de 10000 habitants.
Le Moyen-Age
La chute de l'Empire Romain d'Occident favorise l'avancée des Barbares qui s'installent dans la région puis ce sont les incursions et les implantations Sarrazines qui désolent le littoral et l'arrière-pays pendant plusieurs siècles.
La vie reprend à Antibes au XIème siècle, elle sert de point d'embarquement pour les chrétiens qui se rendent en pélerinage en Terre Sainte (Palestine). Son role prend encore plus d'importance avec le développement des Croisades au XIIème siècle.
A la fin du XIVème siècle le Pape Clément VI cède la place d'Antibes à la puissante famille des Grimaldi (d'où le nom du
chateau). Dans les vicissitudes consécutives à la mort de la Reine
Jeanne I de Naples, également Comtesse de Provence, le Comté de Nice revient aux Comtes de Savoie en 1388. Antibes devient une ville frontière du Comté de Provence.
A la fin du XVème siècle le dernier héritier de la famille d'Anjou cède la Provence au Roi de France
Louis XI et Antibes devient alors une ville frontière du Royaume de France, elle est assiègée au début du XVIème siècle par l'Empereur Charles Quint.
Le roi de France
Henri IV acquière la ville en 1608, lui et ses successeurs font renforcer les fortifications et l'ancienne Tour Saint Laurent est remaniée et devient le
Fort Carré (photo ci-contre). Les derniers travaux sont achevés en 1710 sous le Roi
Louis XIV par l'architecte militaire
Vauban.
Le Port Vauban et le Fort Carré à Antibes">
Pendant la Révolution Francaise, en 1794,
Bonaparte est chargé de défendre les cotes de la Méditerrannée, il s'installe avec sa famille à Antibes. A la chute de Robespierre il est enfermé quelques jours au Fort Carré. En 1815, la ville reste fidèle au Roi
Louis XVIII lorsque
Napoléon I (ex Bonaparte) débarque de l'Ile d'Elbe et demande assistance à la ville. Louis XVIII récompense ensuite Antibes pour son bon comportement.
En 1860 Nice est rattachée à la France et Antibes n'est plus une ville frontière. Commence alors un long déclin, ce n'est qu'avec l'apparition du tourisme avec la création de
Juan les Pins et le développement du
Cap d'Antibes que la commune d'Antibes retrouve une certaine prospérité.
Juan les Pins
Juan les Pins et le Golfe Juan vus de la Garoupe
Juan les Pins est l'archétype de la station balnéaire, tout est fait pour le tourisme et les touristes et pour leur changer les idées. Tous les sports utilisant la mer sont accessibles aux estivants : ski nautique, parachute ascensionnel, plongée et surtout baignade sur la longue plage de sable. Bien évidemment la ville est particulièrement animée pendant la saison estivale avec des manifestations connues comme le
Festival de Jazz.
Juan les Pins: la Plage et au fond le Phare de la Garoupe. Sur la droite l'ancien Hotel Le Provencal
Juan les Pins est une station balnéaire créée en 1882 et qui s'est développée à partir de 1925 sous l'impulsion du milliardaire Américain Frank Jay Gould et surtout de sa femme Florence Gould. A cette date le bord de mer est occupé par des villas qui ont maintenant toutes disparues. La seule survivance de cette époque est un parc planté de pins, la
Pinède, où de nombreux écureuils se laissent assez facilement approcher.
Maintenant le front de mer est occupé par une série d'immeubles dont la plupart ont été construits autour des années 1960 (cf photo ci-dessus). Une belle promenade longe la plage qui comporte de nombreux établissements privés et restaurants. La station est aussi connue pour ses magasins de vêtements branchés et c'est le principal lieu de rencontre des occupants du Cap d'Antibes.
C'est dans les années 1930 qu'est inventé, à Juan les Pins, le
Ski Nautique (cf photo ci contre), Florence Gould, qui dirige le club de Juan les Pins est la fondatrice de la Fédération Francaise de Ski Nautique. Les premiers championnats du Monde ont eu lieu en 1949 dans la baie de Juan les Pins.
Un des plus grands et beaux Hôtels de la Cote d'Azur, qui appartenait à Frank Jay Gould,
Le Provencal, domine la ville, il a été rénové.
Juan les Pins et son animation nocturne L'ancien Hotel Le Provencal
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Juan-les Pins
Festival de Jazz de Juan les Pins
Juan les Pins: la Pinède et l'ensemble métallique symbolisant le Festival de Jazz
Le Festival de Jazz de Juan les Pins a été créé dans les années 1960. Il a accuelli et accueille toujours, autour de la pinède, les plus grands artistes du Jazz comme Sydney Bechet, Louis Armstrong, Coltrane, Miles Davis, Ella Fitzegald.