Limoges est la préfecture du département de la Haute-Vienne, la ville et ses environs accueillent une partie significative de la population de ce département. En importance c'est la seconde ville de la Région de Nouvelle Aquitaine après Bordeaux qui en est la capitale.
Elle est disposée en amphithéâtre sur la rive droite de la Vienne et sur les territoires entre les vallées de la Valoine, de l'Auzette et de l'Aurence.
Son principal monument est la Cathédrale Saint Etienne, on peut aussi citer les églises Saint Pierre et Saint Michel, les autres édifices médiévaux: Abbaye Saint Martial, château, remparts, ont tous disparu.
Au Moyen-Age la ville est divisée principalement en deux quartiers: la Haute-Cité et l'Abbessaille. La ville ancienne a été significativement restaurée à la fin du XXème siècle.
La Haute-Cité
Elle est juste au dessus de la Vienne, autour de la cathédrale Saint Etienne avec des établissements religieux, des maisons de chanoines et de celles des notables et des principaux marchands de la ville. Les noms des rues rappellent souvent ceux d'anciens couvents.
Eglise Saint Pierre du Queyroix Quartier de l'Abbessaille à Limoges Eglise Saint Michel
L'Abbessaille est le quartier populaire de la ville médiévale, à partir du IXème siècle il est le vrai centre de la ville avec ses activités artisanales et commerciales.
Il comporte des petites places et de nombreuses rues étroites bordées de maisons à pans de bois. La Place Fontaine des Barres (cf photo ci-contre) est entourée par de belles maisons Renaissance.
Limoges: maisons anciennes et fontaine des Barres (Abbessaille)
Les principaux édifices sont l'église Saint Pierre et l'église Saint Michel (cf photos ci-dessus), toutes deux de style gothique, et les Halles (cf photo ci-dessous).
L'église Saint Pierre du Queyroix a été construite à partir du XIIIème siècle sur l'emplacement d'une ancienne église Romane, elle a été remaniée dans les siècles postérieurs, en particulier au XVIème.
L'église Saint Michel est un édifice de la charnière des XVème et XVIème siècles, elle conserve les reliques de Saint Martial.
Les Halles métalliques ont été construites en 1889 selon la technique d'Eiffel.
Au Moyen-Age, la ville était protégée par des remparts. Ils ont été abattus au XVIIIème siècle et remplacés par des boulevards.
A noter le Musée National de la Céramique qui présente de nombreuses faïences françaises et européennes et même chinoises.
Les Halles de Limoges
Histoire
Augustoritum
Son origine est ancienne, sa fondation remonte au début du Ier siècle, elle devient la capitale de la cité Gauloise des Lemovices avec le nom de Augustoritum (le gué d'Auguste), en référence à un gué permettant de franchir la Vienne.
Comme la plupart des villes RomainesAugustoritum est organisée selon un plan avec des rues à angles droits bordées de plusieurs grandes demeures de notables. Elle est dotée des monuments caractéristiques: amphithéâtre, théâtre, thermes, forum, etc. L'emplacement de ces édifices est connu mais il n'en reste rien de visible. Plusieurs aqueducs permetaient s'approvisioner la ville en eau.
Le christianisme y est implanté au milieu du IIIème siècle par Saint Martial qui est le premier évêque de la ville. Elle est dévastée au moment des invasions barbares. La population se réfugie sur un site en hauteur à l'emplacement actuel de la cathédrale.
Le Moyen-Age
En 488 les Wisigoths investissent la région au Sud de la Loire et s'emparent de Limoges et du Limousin, ils doivent refluer devant la progression des Francs Mérovingiens qui prennent le contrôle de la région.
Au début du VIème siècle un second bourg se forme autour du sanctuaire abritant le tombeau de Saint Martial. Au début du Haut Moyen-Age, à l'époque Mérovingienne, Limoges est doté d'un atelier monétaire où se forme Saint Eloi qui a contribué à la formation de l'école d'orfévrerie de la ville.
Au milieu du VIIIème siècle la ville subit les incursions de l'armée de Pépin le Bref qui intègre l'Aquitaine au royaume Carolingien.
Un palais royal est construit près de Limoges, au Palais sur Vienne. L'Empereur Louis le Pieux y tient des assemblées. A partir du milieu du IXème siècle la ville subit des raids des Normands, en particulier en 862.
Quand elle se relève elle comprend deux quartier bien distincts, la Cité avec la Cathédrale Saint Etienne, c'est l'actuel quartier de l'Abbesaille. L'autre quartier (Haute-Cité) se forme autour de l'abbaye bénédictine établie sur le tombeau de Saint Martial, qui attire de nombreux pélerins, et du château où s'installent des vicomtes, c'est la partie dynamique de Limoges.
Aux XIème et XIIème siècles la ville s'enrichit et ses artisans sont connus pour la qualité de leur travail de l'émail. Elle bénéficie aussi de l'importance et du prestige de l'Abbaye Saint Martial, et c'est alors une des principales villes du duché d'Aquitaine.
Temps Modernes
Au XVIème siècle la vicomté appartient à la maison d'Albret, elle est rattaché au domaine royal en 1601, sous le roi Henri IV. Même si les Protestants sont peu nombreux à Limoges, la Contre-Réforme impacte fortement la ville au XVIIème siècle avec la création de couvents et de congrégations de Pénitents.
Au XVIIIème siècle, le Limousin est administré par un intendant célèbre, Turgot, il améliore le réseau routier, développe l'industrie du textile, de la porcelaine et du cuir. Il fait construire deux beaux édifices: le Présidial et un nouveau Palais Episcopal.
Au moment de la Révolution Française, Les deux composantes de Limoges (Château et Cité) sont officiellement réunis, les biens de l'Eglise sont vendus, dont l'Abbaye Saint Martial qui est endommagée, la Place de la République actuelle est sur son emplacement.
Epoque Contemporaine
Au XIXème siècle, Limoges s'industrialise avec des fabriques de porcelaine, de textiles et de chaussures ce qui induit une importante population ouvrière issue des campagnes environnantes.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, sous le Régime de Vichy, Limoges fait partie de la Zone Non Occupée jusqu'en 1942. Elle est libérée en 1944 par les Résistants commandés par Georges Guingouin.
L'Abbaye Saint Martial
C'est une ancienne abbaye bénédictine de la ville de Limoges qui a eu une grande importance au Moyen-Age.
Saint Martial a contribué à la christianisation de la ville au IVème siècle. Une communauté de moines s'établit sur le sanctuaire abritant son tombeau.
En 848, ces moines fondent une abbaye dédiée au Sauveur avec l'appui du roi Charles le Chauve, elle cherche à ne pas dépendre de l'évêque de Limoges ce qui est la source de multiples conflits. Un nouveau bourg (situé autour de l'actuelle Place de la République) se forme près de cette abbaye face à la cité, autour de la cathédrale, qui est contrôlée par l'évêque.
L'abbaye reçoit de nombreux dons, se développe et devient à partir du Xème siècle un des principaux établissements religieux d'Aquitaine. En 1062 elle est rattachée à l'Abbaye de Cluny et devient un grand centre culturel au XIIème siècle. Elle se détache pourtant de Cluny dans les années 1250.
En 1535 l'abbaye est transformée en un collège de chanoines qui décline dans les siècles suivants. L'établissement est supprimé au moment de la Révolution Française, en 1791 ses bâtiments sont vendus comme Biens Nationaux, ils sont détruits dans les années qui suivent.
L'église abbatiale du Sauveur L'église carolingienne est rapidement devenue trop petite pour accueillir les pélerins venant se recueillir sur le tombeau de Saint Martial. Elle est remplacée à partir des années 1020 par un grand édifice de style Roman qui est consacré par le Pape Urbain II en 1095. Il a souvent été remanié dans les siècles postérieurs.
L'église mesurait environ 100 mètres de longueur, la nef avait une largeur de 20 mètres et le transept faisait plus de 60 mètres.
L'entrée principale était côté Ouest, avec un clocher-porche de quatre étages, les deux étages du bas étaient rectangulaires, ils étaient surmontés par deux étages octogonaux.
La nef comportait dix travées avec collatéraux. Le transept avait aussi des collatéraux et la croisée était surmontée par une coupole. Le choeur était entouré par un déambulatoire desservant cinq chapelles rayonnantes.
Plan de l'église abbatiale Saint Martial de Limoges
L'abbaye comprenait des bâtiments conventuels répartis autour de cloîtres.
La crypte archéologique de la place de la République conserve les vestiges du tombeau de saint Martial et de deux chapelles (Saint Pierre du Sépulcre et Saint Benoît) qui faisaient partie de l'abbaye. Ces éléments ont été redécouverts lors de fouilles réalisées dans les années 1960.
La Cathédrale Saint Etienne
La Cathédrale Saint Etienne a été construite sur un puy en hauteur au-dessus de la Vienne. Le site était le siège de la Cité qui était protégée par des murailles, c'est là que la population s'est regroupée au moment des invasions barbares du Vème siècle.
La première cathédrale, consacrée en 1095, était de style Roman, il en subsiste la crypte et la base du clocher. Elle a été remplacée à partir de 1273 par une nouvelle cathédrale de style Gothique, ce qui est peu fréquent au Sud de la Loire.
La construction a été très longue, la partie orientale du transept, le choeur et l'abside sont achevés en 1327, la partie Sud du transept en 1350.
Une nouvelle campagne de construction commence en 1458 avec l'achèvement du transept et l'édification des deux travées orientales de la nef, ces travaux sont achevés en 1499. Le portail Nord (Saint-Jean) a été réalisé de 1516 à 1530, il est de style Gothique flamboyant.
Cathédrale Saint Etienne de Limoges
Le remplacement du reste de la nef Romane commence vers 1530, mais les travaux sont bientot interrompus.
En pratique l'édifice n'a été vraiment finalisé qu'à la fin du XIXème siècle avec le raccordement du la nef au clocher.
Clocher Cathédrale Saint Etienne de Limoges Clocher, rosace et nef
Côté Ouest l'édifice présente un clocher-porche massif (cf photo ci-dessus à gauche). A l'origine ce clocher était séparé de la nef, il a été renforcé au XIVème siècle par un massif de maçonnerie à sa base car il menaçait de s'effondrer. La partie supérieure se compose de six étages et s'élève à près de 70 mètres de hauteur. Le porche et les deux premiers étages sont de l'époque Romane. Les quatre étages supérieurs ont été édifiés a près 1240, le dernier étage est octogonal, tous sont ajourés sur chaque face par de hautes fenêtres.
Ensuite vient un narthex qui ouvre sur la nef par trois portes, en hauteur se trouve une grande rosace de style Gothique du XIXème siècle (cf photo ci-dessus à droite), elle est encadrée par de puissants contreforts et au-dessus le pignon est triangulaire.
La nef se compose de cinq travées flanquées de collatéraux qui desservent des chapelles latérales (cf photo ci-dessous à gauche), celles-ci ont été aménagées entre les culées des arc-boutants extérieurs. La nef est voûtée en ogives qui retombent sur des piliers flanqués de colonnes. Le triforium présente quatre baies pour chaque travée avec au-dessus de hautes fenêtres. Sur le côté Ouest de cette nef se trouve un jubé Renaissance (cf photo ci-contre) restauré au XXème siècle.
Jubbé dans la nef de la cathédrale Saint Etienne de Limoges
Le bras Nord du transept est débordant, c'est là que se trouve l'entrée principale avec le portail Saint Jean en style Gothique flamboyant.
Le choeur comporte trois travées dotées de collatéraux et de chapelles latérales, tout cet ensemble est aussi voûté d'ogives.
L'abside est un peu plus large que le choeur, elle a sept travées et est entourée par un déambulatoire avec sept chapelles rayonnantes, les ogives de la voûte rayonnent autour d'une clef centrale.
Une crypte Romane s'étend en-dessous du choeur, elle comporte trois vaisseaux voûtés d'arêtes. La voûte est décorée par une peinture du XIIème siècle représentant un grand Christ.
Nef et Choeur Cathédrale Saint Etienne de Limoges Chevet
Le Pont Saint Etienne sur la Vienne
Limoges: Cathédrale Saint Etienne et Pont Saint Etienne sur la Vienne
Le Pont Saint Etienne sur la Vienne a été construit au XIIIème siècle pour doubler le vieux pont Saint Martial situé plus en aval. C'est le pont d'où partaient les routes vers Clermont-Ferrand et Toulouse.
Sur la rive droite, le pont était encadré par les maisons des laveuses qui assuraient, jusqu'au début du XXème siècle, la lessive de la bourgeoisie de la ville. Sur la rive gauche, le Clos Sainte-Marie était un quartier populaire avec de nombreuses auberges.
Pont Saint Etienne sur la Vienne
Les vicomtes de Limoges
La vicomté de Limoges s'est constituée progressivement, à son apogée elle s'étendait principalement au Sud de la Vienne, sur les départements de la Haute-Vienne et de la Corrèze et également sur la partie Nord du Périgord.
A la fin du VIIIème siècle un comte est établi à Limoges, Roger, qui est le fondateur de l'Abbaye Saint Sauveur de Charroux. Par la suite il n'y plus de comtes identifiés et des vicomtes apparaissent à la fin du Xème siècle, leur pouvoir ne s'étend que sur un territoire limité.
Au XIème siècle les vicomtes sont maitres de plusieurs châteaux sur leur territoire: Limoges, Ségur où résidaient souvent les vicomtes, Auberoche, Excideuil, Nontron, puis ensuite Aixe sur Vienne, Saint Yrieix, Chalus.
La première famille vicomtale des Limoges est sans doute issue des comtes de Rouergue. Ces vicomtes relèvent des comtes de Poitou et ducs d'Aquitaine. La vicomté passe par mariage à la famille de Comborn puis à la famille des ducs de Bretagne.
Les premiers vicomtes apparaissent à la fin du IXème siècle. Géraud Ier est vicomte au milieu du Xème, il épouse Rothilde la fille du vicomte Adhémar de Brosse, parmi leurs enfants l'ainé Gui Ier lui succède, Hilduin et Hildegaire deviennent évêques de Limoges et Aymeri Ier devient seigneur de Rochechouart. Ceci permet de situer l'importance acquise par cette famille.
Gui Ier épouse Emma de Ségur qui lui apporte la châtellenie de Ségur. A la fin du XIème siècle Brunissende de Limoges épouse Archambault IV vicomte de Comborn et lui apporte la vicomté de Limoges. A la fin du XIIème siècle, la fille de Guy VI de limoges, Marie, épouse le duc Arthur II de Bretagne.
Plus tard au XIIème siècle des seigneurs châtelains se mettent dans leur vassalité, ainsi celui d'Aixe sur Vienne.
Après la famille des ducs de Bretagne la vicomté passe à celle des Blois-Chatillon, puis à celle d'Albret et enfin aux Bourbons-Vendôme par Jeanne d'Albret, son fils le roi de France Henri IV en devient le détenteur et la rattache alors à la Couronne de France.
Le corps de Saint Martial, premier évêque de Limoges, a été inhumé, selon la coutume dans une nécropole située à l'extérieur de la cité.
Le tombeau de Saint Martial est devenu le lieu d'une importante dévotion et il a donné progressivement naissance à un pélerinage.
Au IXème siècle, l'Abbaye Saint Martial de Limoges est réputée, prospère et dirigée par de grands Abbés. Du XIème au XIIIème siècle elle étend son influence sur tout le Sud-Ouest de la France.
L'auteur, Limousine de coeur, a donné vie au souvenir de l'abbaye de Saint-Martial de Limoges, aujourd'hui disparue, alors qu'elle fut, du IXe au XIIIe siècle, grande par son pouvoir de la prière, sa puissance politique et " humanitaire ", sa création musicale, architecturale, littéraire et artistique (émaux, enluminures).
Elle déclina entre les XIVe et XVIIe siècles et disparut à la fin du XVIIIe siècle.
Il n'en reste aujourd'hui que le souvenir... et le fonds très riche des manuscrits conservé à la Bibliothèque nationale de France.
Le Plateau de Millevaches (on dit aussi La Montagne) se situe à l'Ouest du Massif Central. Il s'étend sur plusieurs départements: principalement la Corrèze, la Creuse et la Haute-Vienne. Il culmine à 1000 mètres d'altitude au Mont Bessou et au Puy Pendu.
Le Plateau de Millevaches et son réseau hydrologique
La Vienne est en bleu, la zone blanche est à environ 1000 m d'altitude, la rose au-dessus de 500m, la jaune de 200 à 500m
Ce plateau est peu peuplé, il a pendant longtemps été une terre d'émigration. Il est recouvert essentiellement de forêts et de paturages. En même temps il constitue une des plus grandes réserves naturelles d'eau en France car il reçoit des précipitations abondantes.
Plusieurs rivières y prennent leur source, entre autres: la Corrèze, la Vézère, la Creuse et la Vienne.
La Vienne y prend sa source dans une combe marécageuse, au pied du Signal d'Audouze à une altitude d'environ 900 mètres d'altitude, près du village de Millevaches. Elle commence en pente douce dans une vallée aux flancs evasés. Ensuite, à son arrivée dans le département de la Haute- Vienne, entre Nedde et Eymoutiers elle passe dans des gorges étroites.
La Vienne Après un trajet d'une vingtaine de kilomètres dans le département de la Corrèze, la Vienne pénètre dans le département de la Haute-Vienne près de Eymoutiers.
Elle reçoit les eaux de la Maulde une dizaine de kilomètres avant Saint Léonard de Noblat. Elle remonte vers le Nord-Ouest et forme un coude dont la pointe est à Saint-Priest-Taurion, à la confluence avec le Taurion, le fleuve se dirige alors au Sud-ouest vers Le Palais sur Vienne et Limoges.
Eymoutiers se situe sur une butte granitique au-dessus de la Vienne, à 45 kilomètres à l'Est de Limoges.
Vue de la Vienne à Eymoutiers (photographie du début du XXème siècle)
Eymoutiers est une petite ville d'un peu plus de 2000 habitants. Elle s'est développée à partir du VIIème siècle autour d'une église, puis d'un monastère, implantés sur le tombeau d'un saint ermite, Psalmet. Au Moyen-Age la ville était protégée par une enceinte et dotée d'un château-fort.
Située dans une région d'élevage d'ovins et de bovins, Eymoutiers possède un marché important et bénéficie de la présence de la Vienne. La ville a eu très tôt, dès le XIème siècle, une activité basée sur les métiers de la peau: tanneurs, chaussures, etc. Cette activité est restée significative jusqu'au début du XXème siècle avec une apogée aux XVIIème et XVIIIème siècles.
Anciennes Halles (Bibliothèque) d'Eymoutiers
Eymoutiers conserve de nombreuses maisons anciennes (cf photo ci-contre) comme la Maison Romanet, celle des Maîtres Tanneurs (début XVIIème siècle) dans le faubourg de de Farges et d'autres rue Gabriel Péri.
Les bâtiments de l'ancien couvent des Ursulines sont devenus l'Hôtel de Ville.
Histoire
Au Moyen-Age, la ville est un fief de l'évêque de Limoges, elle est protégée par un château (cf photo ci-contre) puis par des remparts.
Restes de l'ancien château d'Eymoutiers
A la Renaissance, Eymoutiers adopte la religion réformée et devient une place forte des Protestants. Ceci lui vaut d'être endommagée au moment des Guerres de Religion dans la seconde partie du XVIème siècle.
Au moment de la Révolution Française, la ville est considérée comme contre-révolutionnaire et sanctionnée (plusieurs prêtres de la région sont guillotinés), en fait son attitude était plutôt due à la concurrence avec Saint Léonard de Noblat qui était devenu le chef-lieu du district dont dépendait Eymoutiers.
A partir de 1883, la ville a été desservie par le Chemin de fer à partir de Limoges. Corrélativement ceci accentue l'émigration qui frappe toute la région aux XIXème et XXème siècles.
Au début du XXème siècle la ville penche vers le Communisme avec son maire le docteur Fraisseix, un des fondateurs du Parti Communiste au Congrès de Tours en 1920.
Georges Guingouin Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Eymoutiers et sa région faisaient partie de la zone d'action des FTP de Georges Guingouin contre l'occupation Allemande. Celui-ci, instituteur à Saint Gilles les Forêts, a organisé un mouvement de résistance dès juillet 1940 dans le secteur d'Eymoutiers, de Saint Léonard de Noblat, de Châteauneuf la Forêt et de Saint Germain les Belles.
Il passe dans la clandestinité en avril 1941 et engage la lutte armée dès octobre 1941. En octobre 1943 son maquis comporte plus de 140 combattants, il effectue des sabotages et réceptionne les parachutages alliés. Ses communiqués (qu'il signe comme Préfet du Maquis) s'opposent à ceux du Régime de Vichy. Il manifeste son autonomie par rapport aux ordres (pas toujours très opportuns) qu'il reçoit du Parti Communiste clandestin. Il devient colonel des FFI et c'est grâce à lui que Limoges a été libéré sans effusion de sang en août 1944.
Il a été fait Compagnon de la Libération par le Général de Gaulle qui lui a rendu un hommage public. Georges Guingouin a été Maire de Limoges de 1945 à 1947. Il est décédé en 2005 à l'âge de 92 ans.
La Collégiale Saint Etienne d'Eymoutiers
A l'origine l'église Saint Etienne est une Collégiale (dirigée par un chapitre de chanoines) qui a été construite à partir du XIème siècle. Elle a été endommagée au moment de la Guerre de Cent Ans puis restaurée au XVème siècle, d'où la présence de parties Romanes et de parties Gothiques.
Clocher et premières travées de la nef Eglise Saint Etienne d'Eymoutiers Portail sur le bras Sud du transept
Le plan de l'église est à la base en croix latine mais transformée puisque le transept n'est pas tout à fait perpendiculaire à la nef.
Le clocher (qui s'élève à 35 mètres de hauteur) avec son porche et les premières travées de la nef restent principalement de style Roman.
Ce clocher s'élève sur cinq niveaux, les trois premiers sont Romans, les deux derniers étages sont postérieurs. Le clocher a été consolidé au XVIIème siècle puis au début du XXème siècle.
Les premières travées de la nef sont voûtées en berceau (cf photo ci-contre), les arcs doubleaux retombent sur des colonnes adossées à des piliers. De grandes arcades marquent la séparation d'avec les collatéraux.
Partie Romane de Eglise Saint Etienne d'Eymoutiers
Les dernières travées de la nef et le choeur sont de style Gothique (cf photo ci-dessous à droite) avec des collatéraux. Elles sont voûtées d'ogives quadripartites (cf photo ci-dessous à gauche).
Le bras Sud du transept est du XIIIème siècle, il comporte le portail d'entrée dans l'église (cf photo ci-dessus à droite) qui comporte quatre voussures en arc brisé, elle retombent sur des colonnettes surmontées de chapiteaux sculptés. Une corniche supportée par des modillons sculptés surmonte ce portail.
Le choeur est à deux travées éclairé par de hautes fenêtres avec de beaux vitraux réalisés au XVème siècle, il contient un rétable du XVIIème siècle. L'abside est pentagonale.
Le trésor de la collégiale comporte une croix reliquaire du XIIIème siècle, elle est ornée d'émaux.
Voûtes Gothiques Eglise Saint Etienne d'Eymoutiers Vue extérieure de la partie Gothique
Au-delà, elle se dirige vers l'Ouest ou elle est régulée par une série de huit petits barrages (Mont-Larron, Martineix, Fleix, l'Artige, etc) jusqu'à sa jonction avec la Vienne au Prieuré de l'Artige, en amont de Saint Léonard de Noblat. Ce Prieuré a été fondé au XIIème siècle et abandonné au moment de la Révolution Française.
Le lac de Vassivière
Panorama sur une partie du lac de Vassivière
Le lac de Vassivière s'étend sur une superficie de près de 1000 hectares. C'est une création artificielle pour produire de l'énergie hydroélectrique.
Pour ce faire, un barrage est établi sur la Maulde et tout un dispositif complémentaire est créé pour l'alimenter suffisamment en eau. Il a été mis en service en 1951.
En complément, plusieurs bases nautiques ont été installées sur ses rives.
Le lac est entouré de collines boisées comme le montre les photos ci-dessus et ci-dessous et il est constitué en fait de plusieurs retenues d'eau interconnectées.
Carte du lac de Vassivière
Plusieurs villages se situent sur ses marges. En commençant par l'Ouest, Nedde, Beaumont du Lac, Peyrat le Château et Eymoutiers.
Au Nord, Saint Martin-Châyeau, Royère de Vassivière (avec à l'Est le lac de Vaud-Gelade) et côté Est Gentioux-Pigerolles et Faux la Montagne (avec le lac de Faux).
Panorama sur une partie du lac de Vassivière
Peyrat le Château
Panorama sur l'étang et le donjon de Peyrat le Château
Peyrat le Château est une petite ville située à une trentaine de kilomètres à l'Est de Saint Léonard de Noblat et à dix kilomètres au Nord d'Eymoutiers.
Elle est située au bord d'un étang (cf photo ci-dessus) sur les rives duquel subsiste le donjon carré d'un ancien château-fort. A la fin du XIIIème siècle, la ville est devenue le siège d'une seigneurie qui avait été attribuée à un cadet de la famille des sires de Lusignan, ceux-ci étaient également comtes de la Marche.
L'église Saint-Martin a été incendiée à la fin du XIIème siècle puis reconstruite au XIVème, elle est de style Gothique.
Panorama sur Peyrat le Château avec l'église, le donjon carré est en haut à gauche
Saint Léonard de Noblat
La petite ville de Saint Léonard de Noblat est située à une vingtaine de kilomètres à l'Est de Limoges. Elle est bâtie sur une colline à près de 350 mètres d'altitude, entre la Vienne et des affluents, le Tard et la jonction avec la Maulde est proche.
La ville a conservé une allure médiévale autour de son église Romane. Un boulevard circulaire suit le tracé des anciens remparts. De nombreuses maisons anciennes se situent dans le centre de la ville, certaines remontent au XIIIème siècle, les Maisons de la Tour ronde et de la Tour carrée sont du XVIème siècle.
A l'origine, un gué permettait de franchir la Vienne au pied de ce site (au lieu-dit Noblat) et les traces d'un Oppidum Gaulois ont été retrouvées à proximité.
Saint Léonard est issu d'une noble famille Franque, il est né vers 494 près de Vendôme. Il séjourne d'abord dans le monastère de Micy près d'Orléans avant de devenir ermite dans le Limousin où il s'installe dans le site qui est devenu Noblat. Il accueille d'anciens captifs pour les réhabiliter par le travail. Il est mort en 559.
Saint Léonard est le patron des prisonniers et des femmes enceintes. Le site est une étape du pélerinage vers Saint Jacques de Compostelle (Voie de Vézelay).
Au IXème siècle, sa sépulture est transférée sur une butte dominant la vallée de la Vienne et son affluent le Tard. Des miracles qui se produisent sur son tombeau attirent de plus en plus de pélerins dont des princes importants comme Bohémond d'Antioche et Richard Coeur de Lion.
Le culte de Saint Léonard s'est répandu en Europe de l'Ouest, de nombreux villages en France, en Italie, en Belgique, en Angleterre et en Allemagne portent son nom.
Progressivement un bourg se développe autour de la sépulture de Saint Léonard. Un château a été édifié en hauteur autour de l'An Mil pour protéger le gué. Une église significative est construite au milieu du XIème siècle. Au XIIème siècle, la ville se protège avec des remparts. Ils entourent alors le quartier religieux et administratif autour de la collégiale et le quartier des artisans et marchands autour de la halle.
Plusieurs confréries de pénitents s'y sont implantées pendant l'Ancien Régime, elles sont supprimées au moment de la Révolution Française.
L'activité économique s'appuyait sur des tanneries, des moulins à papier et surtout des fabriques de porcelaine.
Saint Léonard comptait environ 5000 habitants au milieu du XVIIIème siècle, ce qui en faisait la deuxième ville du Limousin après Limoges. Elle conserve plusieurs maisons et édifices anciens.
Saint Léonard est la patrie du célèbre physicien Gay-Lussac qui y est né en 1778, il a découvert en particulier la loi de dilatation des gaz.
La Collégiale Saint Léonard
Eglise Romane de Saint Léonard de Noblat
La Collégiale Saint Léonard est inscrite au Patrimone Mondial de l'Unesco au titre des chemins de Saint Jacques de Compostelle.
De l'édifice du XIème siècle il subsiste les travées de la nef et le transept. Le choeur et le déambulatoire est de la fin du XIIème siècle, ce déambulatoire dessert sept chapelles voutées en cul-de-four (cf photo ci-contre), les deux chapelles aux extrémités débordent légèrement les bras du transept. Le choeur possède aussi des stalles intéressantes.
En 1603 se produit un écroulement des parties hautes du choeur, il est reconstruit avec des consolidations qui ont modifié son aspect.
A l'Ouest, la façade d'origine était Romane, elle a ensuite été dotée d'un portail Gothique ogival avec de nombreuses voussures et encadré par deux niches trilobées à colonnettes, au-dessus se situe une grande fenêtre de même style (cf photo ci-dessous à droite).
Une chapelle est située entre le clocher et le croisillon Nord du transept, elle est aménagée en baptistère, elle a été restaurée en 1880.
Clocher de la Collégiale et maisons anciennes
Clocher de la Collégiale
Façade de la Collégiale
Une Tour carrée servant de porche est élevée sur le côté Nord, elle est endommagée par la foudre en 1270, elle est reconstruite et relevée de deux étages avec une flèche de pierre de style ogival s'élevant à 52 mètres de hauteur. Au final, le clocher comporte 3 étages carrés qui sont surmontés de 3 étages octogonaux (cf photo ci-dessus au centre). Ces étages possèdent des ouvertures en plein cintre, elles ont été restaurées à la fin du XIXème siècle.
La Taurion est une rivière qui prend sa source dans le département de la Creuse près de Pontarion. La rivière est équipée de plusieurs barrages, en descendant le cours: barrages de de la Talamie, de l'Etroit, de Saint Marc et de Chauvant. A signaler le Pont du Dogon, au bas du village de Saint Laurent les Eglises.
Le Taurion passe à 5 kilomètres au Sud d'Ambazac puis rejoint la Vienne en amont du Palais sur Vienne à Saint Priest-Taurion.
Ambazac et les Monts d'Ambazac
Panorama sur Ambazac
Ambazac est une petite ville qui est située à moins de 20 kilomètres au Nord-Est de Limoges. Elle est à 380 mètres d'altitude
L'église a été construite au XIIème siècle et remaniée au XVIIème. On y trouve une chasse-reliquaire de cuivre ornée de pierreries et d'émaux issue du trésor de l'Abbaye de Grandmont.
Cette abbaye importante était le siège de l'Ordre de Grandmont, elle était installée à Grandmont près de Saint-Sylvestre à 5 kilomètres d'Ambazac, les bâtiments en ont été démolis au début du XIXème siècle, il ne reste que des ruines.
La rivière le Taurion passe dans des gorges profondes et traverse le Sud de la commune d'Ambazac avant de rejoindre Saint Priest-Taurion où elle se jette dans la Vienne.
Au Nord du village, les Monts d'Ambazac ont pour point cuminant le Puy de Sauvagnac qui s'élève à 700 mètres d'altitude, ils sont recouverts de forêts. Des mines d'uranium y ont été en exploitation pendant la seconde partie du XXème siècle.
Le Palais sur Vienne
Le Palais sur Vienne
Le Palais sur Vienne est une petite ville qui est à moins de dix kilomètres à l'Est de Limoges. Son nom est issu de la présence d'un palais à l'époque Carolingienne. Louis I le Pieux y séjournait quand il était roi d'Aquitaine.
Pendant l'occupation Allemande, en 1943, le Résistant FTP Georges Guingouin endommagea sérieusement une usine de caoutchouc implantée au Palais et qui était vitale pour les Allemands.
L'église (cf photo ci-dessus) est d'époque Romane.
Aixe sur Vienne
Aixe sur Vienne est à une quinzaine de kilomètres au Sud-Ouest de Limoges, elle est principalement implantée sur la rive gauche de la Vienne. En même temps c'est là qu'un petite rivière l'Aixette rejoint la Vienne.
L'origine de la ville est due de la présence d'un gué sur la Vienne et un pont y est construit dès l'époque Gallo-Romaine.
Un château y a été élevé autour de l'An Mil, il dépendait des vicomtes de Limoges. Cette importante forteresse s'étendait sur l'éperon dominant la confluence de l'Aixette et de la Vienne jusqu'aux bords de l'Aixette. Il ne subsiste que peu d'éléments de ce château.
A cette même époque, un pont est également réalisé et un bourg se constitue autour de ces deux constructions. Il est ensuite protégé par des remparts.
Au milieu du XVIème siècle, Aixe sur Vienne passe dans les domaines de la famille de Rochechouart.
La ville s'est développée aux XIXème et XXème siècles grace à l'industrie du kaolin qui sert à la fabrication de porcelaines.
Eglise Sainte Croix d'Aixe sur Vienne
L'église Sainte-Croix est du du XIIIème siècle, à la fois Romane et Gothique, dans la nef les trois travées sont voûtées d'ogives, elles datent du XVIème siècle. La ville conserve quelques maisons médiévales et du XVIème siècle.
Saint Yrieix sous Aixe
Saint Yrieix sous Aixe est à une dizaine de kilomètres au Nord-Ouest de Aixe sur Vienne, elle est implantée sur la rive Sud de la
Vienne.
L'église de Saint Yrieix sous Aixe
L'église d'origine a été construite au XIIème siècle, en style Roman, la nef faisait alors moins de 7 mètres de largeur. Il en reste des éléments au chevet et sur la façade qui est surmontée d'un pinacle à deux baies.
L'église a été transformée à la fin du XVème siècle, elle possède deux nefs parrallèles avec chacune deux travées, elles sont voûtées d'ogives.
Saint Victurnien sur Vienne
La Vienne à Saint Victurnien
Saint Victurnien est un village à une douzaine de kilomètres à l'Ouest de Limoges, elle est principalement implantée sur la rive Nord de la Vienne.
Son nom rappelle un ermite qui vivait en cet endroit au Vème siècle et sur le tombeau duquel s'est développé un pélerinage.
Au début du Moyen-Age une chapelle est édifiée le long de la Vienne (cf photo ci-dessus) près du tombeau du saint et un bourg se forme autour.
Cette chapelle est agrandie et devient une église au XIIIème siècle, des travaux complémentaires sont réalisés au XIVème siècle.
Le portail de l'église est en arc brisé avec trois voussures qui retombent sur des chapiteaux sculptés.
Une dalle de granit à l'arrière de l'autel forme un retable avec des peintures sur le thème de la mort du Christ.
Portail Sud de l'église de Saint Victurnien
La vallée de la Briance
La Briance est une rivière qu prend sa source au Mont Gargan à la limite du département de la Corrèze. Son premier affluent est la Petite Briance qui provient des environ de Saint Germain les Belles. La vallée de la Briance est assez représentative du paysage Limousin avec ses pentes recouvertes de taillis et ses prairies.
Le pont présente un léger dos d'âne avec quatre arches. Il dispose de becs face au courant et de contreforts à l'arrière ce qui lui permet de résister lors des fortes crues. Pour autant les crues de 1993 l'ont endommagé, il a été réparé depuis.
Pont Rompu sur la Briance en aval de Solignac
Solignac
Solignac est une petite ville à une dizaine de kilomètres au Sud de Limoges, elle est située sur la rive droite de la Briance. La ville est ancienne, elle portait le nom de Solemniacum à l'époque Gallo-Romaine.
Elle s'est ensuite reconstituée et développée autour de l'abbaye qui a été fondée au Haut Moyen-Age. La ville conserve plusieurs maisons anciennes.
Au bas du village un pont du XIIème siècle franchit la Briance, il est à dos d'âne avec quatre arches, avec des becs face au courant et contreforts à l'arrière (cf photo ci-dessous).
Pont du XIIème siècle sur la Briance à Solignac
Abbaye de Solignac
Eglise abbatiale de Solignac, vue du côté Nord, la base du clocher est bien souligné par le décrochage de la toiture
Une Abbaye y a été fondée en 631 par Saint Eloi, le conseiller de Clotaire II puis de Dagobert, à l'époque Mérovingienne, c'est cette abbaye qui est le berceau de l'orfèvrerie limousine. Saint Eloi y fait venir le premier abbé, Saint Remacle, qui devient par la suite évêque de Maestricht.
L'église de Solignac est un des plus beaux édifices à coupoles de France. Elle est construite en granit.
Histoire
Gravure ancienne de l'abbaye de Solignac Plan de l'église avec la position des coupoles
Le monastère semble avoir souffert au VIIIème siècle des incursions Arabes, il est réparé au début du IXème siècle. Il est pris par les Normands vers 860 et incendié, il semble avoir à nouveau été endommagé à la fin du IXème siècle. En 922, le roi Charles III le Simple attribue 16 églises à l'abbaye de Solignac qui semble très liée à celle de Fleury sur Loire.
Aux Xème et XIème siècles, l'abbaye est très riche ce qui lui permet d'engager les travaux de reconstruction du monastère et de l'église.
En effet, les bâtiments de l'abbaye ont été endommagés au moment de la Guerre de Cent Ans, ainsi en 1388 le choeur de l'église est incendié. Puis en 1568, pendant les Guerres de Religion, une armée protestante pille Solignac et l'abbaye.
Le couvent et l'église sont réparés au milieu du XVIIème siècle par les moines de la Congrégation de Saint Maur qui s'y étaient installés.
Pourtant une partie du clocher Ouest s'effondre en 1783, vers 1810 un clocher-mur est construit en remplacement.
Après la Révolution Française les bâtiments conventuels sont utilisés pour héberger une fabrique de porcelaine pendant plus d'un siècle, de 1817 à 1932. Ils sont redevenus un monastère depuis les années 1950.
Description de l'église
Eglise de Solignac: intérieur de la nef avec les coupoles
Façade et clocher-mur de l'église de Solignac
Les bâtiments sont principalement du milieu du XIIème, ceux de l'église ont été complétés au début du XIIIème siècle. L'église a la forme d'une croix latine, elle est orientée Est-Ouest, sa longueur est de 70 mètres et celle du transept de 38 mètres. La largeur de la nef approche les 15 mètres.
La nef Quand on pénètre dans l'édifice, la nef est en contrebas par rapport à l'entrée et il faut descendre plusieurs marches pour atteindre le sol de cette nef (cf photo ci-contre).
Eglise de Solignac: les marches en descendant du porche vers la nef
La nef comporte deux travées, elle est large et sans bas-côtés. Cette église possède quatre coupoles hémisphériques d'influence Byzantine sur pendentifs (triangles maçonnés en arc de cercle), deux sur la nef, une sur la croisée du transept et une sur le croisillon Nord. Ces pendentifs reposent sur de gros piliers carrés, les piliers sont reliés les uns aux autres par des arcs en berceau brisé (cf photo ci-dessus). Le bras du transept Sud est plus court, il est voûté en berceau.
Sculptures du portail du bras Nord du transept
Le flanc extérieur Nord de la nef (cf photo au-dessus) est très organisé, le module de base est constitué par une fenêtre en arc ouvert et un arc aveugle trilobé. On compte quatre modules séparés par deux colonnes et un puissant contrefort. La lumière pénètre bien dans l'édifice grace à ces fenêtres.
Jadis trois clochers surmontaient l'édifice, il ne subsiste que la base (porche) de celui en avant de la nef qui est légèrement desaxé par rapport à celle-ci. Une reconstruction du XIXème siècle en a fait un clocher-mur (cf photo ci-dessus). Le clocher au dessus du de la croisée du transept a été détruit au XVème siècle (cf la gravure au-dessus).
Le portail du bras Nord du transept est surmonté par un bas relief représentant un Christ en majesté très endommagé (cf photo ci-contre).
A l'intérieur de la nef, des stalles remarquables ont été réalisées au XVème siècle, à l'origine elles occupaient une bonne partie de la nef avant d'être déplacées au fond de l'abside. Elles représentent des animaux, des personnages fantastiques ou symboliques (cf photos ci-dessous).
Stalles de l'église de Solignac
Les chapiteaux de la nef comporte des sculptures réalisées pour certaines dans le granit (il est difficile à travailler) et d'autres dans du calcaire. Les sujets représentés sont des animaux et des humains (cf photos ci-dessous).
Chapiteaux de la nef de l'église de Solignac
Le Choeur Le choeur comporte sept arcades et trois chapelles rayonnantes, sa coupole est ovale, il est dépourvu de déambulatoire.
Là encore les chapiteaux sont sculptés avec des thèmes variés.
Deux peintures du XVIIème siècle représentent la tentation de Jésus et son agonie. Les vitraux sont du XVème siècle.
Choeur de l'église de Solignac
Fresque murale de Saint Christophe La peinture murale située sur un gros pilier à droite du choeur est du XVème siècle. Elle représente Saint Christophe, patron des voyageurs, qui porte sur ses épaules l'enfant Jésus.
Cette fresque a été offerte par un châtelain du voisinage, Bony de la Vergne, pour rendre grâce à Saint Christophe de sa libération, en effet il avait été capturé par les Mauresques.
Son château se situait à Saint Priest Ligoure, à une dizaine de kilomètres au Sud de Solignac. Il est représenté en haut, à droite et à gauche de la peinture et les armoiries de la famille figurent aussi sur cette peinture.
Extrait de la fresque murale: Château de Saint Priest Ligoure
Sur l'extrait de droite on entrevoit la femme du châtelain qui l'accueille à son retour de captivité.
Le Chevet Le chevet est de style Roman, il est polygonal avec cinq absidioles. Les nombreuses et amples fenêtres avec des arcs en plein cintre assurent un bon éclairage du choeur même si de nombreuses petites arcatures sont aveugles. Il comporte de nombreuses sculptures.
Chevet de l'église de Solignac
En plus de l'église, l'abbaye de Solignac conserve d'importants bâtiments conventuels du XVIIIème siècle. Elle était protégée par des remparts comme en témoigne l'actuelle rue des Remparts. Au Sud, la Porte Saint Jean (cf photo ci-dessous à gauche) était celle par laquelle les pélerins pénétraient dans le monastère. La Porte Saint Michel était côté Est, elle n'xiste plus mais une peinture en donne une représentation (cf photo ci-dessous à droite).
Porte Saint Jean Remparts de l'abbaye de Solignac Porte Saint Michel (plaque en céramique de Jacques Abadie)
Le Vigen est un petit bourg à un kilomètre à l'Est de Solignac. Il possédait un pont médiéval sur la Briance qui en avait fait de longue date un site de marché, ce pont a été détruit au XIXème siècle.
L'église Saint Mathurin a une origine ancienne, elle est sans doute issue d'un oratoire de la fin du VIIème siècle.
L'édifice actuel est de style Roman. Il est des XIème et XIIème siècles pour ce qui concerne la nef, le transept et le choeur. .
La façade est remarquable et date des XIIème et XIIème siècles, elle comprend un portail surmonté d'un arc en plein cintre avec de nombreuses voussures et un clocher-mur (cf photo ci-contre).
L'église a été restaurée à la fin du XIXème et au début du XXème siècle.
Façade de l'église Saint Mathurin de Le Vigen
Château de Chalusset (Chalucet)
Ruines du château médiéval de Chalusset
Il se situe à un peu plus de cinq kilomètres au Nord de Pierre-Buffière et à un peu plus de dix kilomètres au Sud de Limoges, en hauteur sur un éperon au-dessus du confluent de la Briance et de la Ligoure. Il est sur le territoire de la commune de Saint Jean de Ligoure.
Le château a été construit à l'initiative du vicomte de Limoges et de l'évêque de cette ville vers 1130, il était situé sur les domaines de l'abbaye de Solignac qui en est restée le seigneur éminent.
Château de Chalucet, en bas à droite, sommet de la Tour Jeannette
L'édifice est agrandi significativement par Géraud de Maulmont au début du XIVème siècle et devient une des plus puissantes forteresses du Limousin. Il a la forme d'un trapèze, les salles ont conservé des chapiteaux et des amorces de voûtes d'ogives. L'entrée est au milieu de la base inférieure. Le donjon rectangulaire est au centre de l'enceinte de la forteresse.
Ce château supérieur est complété par un second château, la Tour Jeannette, qui est, plus bas, sur le confluent de la Briance et de la Ligoure. Le château principal se compose d'une enceinte et d'une tour carrée construites au XIIème siècle. Des ouvrages connectaient ces deux châteaux.
Au XIVème siècle, le château de Chalusset dépend du roi de France pendant une courte période puis il est attribué à Henri de Sully, Gouverneur de l'Aquitaine pour ce roi.
Pendant la Guerre de Cent Ans, le château devient le repaire de bandes armées qui rançonnent le pays alentour.
Pendant les Guerres de Religion, il est d'abord une place forte des Protestants, puis il est pris et endommagé par les Catholiques et ensuite démantelé en 1594 sur ordre du roi Henri IV.
Depuis 1996, il est devenu la propriété du Conseil Général de la Haute-Vienne qui y a engagé des travaux de restauration pour la remise en valeurs des bâtiments et du site.
Pierre-Buffière est une petite ville située sur une colline au-dessus de la Briance, du Blanzou et du Breuilh. La photo ci-dessus montre le viaduc réalisé en 1891 pour la ligne de chemin de fer, au second plan le viaduc de l'autoroute A20 réalisé en 1979. Entre les deux, caché par la verdure, se situe le Pont de l'Ermitage qui remonte au XIIème siècle.
Pierre-Buffière: les viaducs (chemins de fer et A20) au dessus de la Briance
Pierre-Buffière a une origine est ancienne, le site était habité à l'époque Gauloise, et on y a retrouvé les traces de la villa d'Antone (Gallo-Romaine), elle occupait une superficie de 6000 m2 et était alimentée en eau par un aqueduc.
L'église Sainte Croix est du XIIème siècle, elle a été très remaniée aux XIVème et XVème siècles, son chevet est plat avec des absidioles en hémicycle. Le clocher s'élève au dessus de la croisée du transept.
Au Moyen-Age Pierre-Buffière était le siège d'une puissante seigneurie et la ville était dominée par un château-fort et entourée de fortifications. Ce château appartenait en 1789 à la famille de Mirabeau.
Pierre-Buffière est la patrie du médecin Guillaume Dupuytren qui y est né en 1777, il a laissé son nom à une maladie concernant la rétractation des ligaments de la main.
Le nom de Saint Yrieix est issu d'Aredius qui a fondé un monastère à cet endroit au milieu du VIème siècle. La ville s'est ensuite développée autour de ce monastère grace au pélerinage sur les reliques de Aredius, elle était sous la tutelle des vicomtes de Limoges.
Au Moyen-Age, le bourg principal forme un enclos religieux entourant le monastère, il subsiste jusqu'au XVIIème siècle. Il est entouré par des faubourgs au Nord et au Sud.
Enclos de Saint Yrieix au XVIIème siècle
Certaines belles maisons du centre ancien attestent de la relative prospérité de Saint Yrieix à la fin du Moyen-Age et pendant la Renaissance.
Pendant longtemps l'activité économique de la ville a reposé sur les foires aux bestiaux issus des élevages environnants. Corrélativement s'y est constituée une activité de fabrication de chaussures.
Au XVIIIème siècle des gisements de kaolin ont été découvert à proximité de Saint Yriex, ce matériau est la base pour la production de porcelaines et ce sont ces gisements qui ont permi le développement de la fabrication de la porcelaine à Limoges et dans plusieurs villes de la région.
Maisons anciennes dans le centre-ville de Saint Yrieix la Perche
Aredius (Saint Yrieix)
Aredius est né vers 510, il est issu d'une grande famille de Limoges, sa mère Pélagie était peut-être parente des Mérovingiens. Il est envoyé en Austrasie, à la cour du roi Théodebert Ier, pour complèter son éducation. Nicet, évêque de Trèves, le prend en charge et Aredius séjourne dans cette vill. Vers 530, il est de retour à Limoges. Il part alors s'établir comme ermite dans une grotte de son domaine d'Attanum (futur Saint Yrieix).
Il fonde une communauté religieuse à Attanum et fait construire un monastère avec deux églises: l'une dédiée à Saint Hilaire, l'autre à Saint Julien, avec en plus un oratoire dédié à Saint Maximin.
Sa réputation et son prestige attire de nombreuses personnes à son monastère car il est protégé des incessants conflits entre les différents rois Mérovingiens. Il fait la connaissance de Férréol, évêque de Limoges, de la reine Radegonde qui à fondé le monastère de Sainte Croix à Poitiers, de Léonard qui a fondé le monastère de Saint Léonard de Noblat, de Grégoire de Tours qui relate sa vie dans son Histoire ecclésiastique des Francs.
Il est mort en 591 et a été inhumé dans l'église Saint Hilaire qu'il avait fondée.
La Collégiale de Saint Yrieix
Vue du flanc Sud La Collégiale de Saint Yrieix la Perche Clocher-porche Ouest
Le monastère fondé par Aredius est devenu la Collégiale du Moûtier autour de l'An Mil en même temps que se développait le pélerinage sur le tombeau du saint. Aredius avait attribué son monastère à l'Abbaye Saint Martin de Tours qui en a gardé la tutelle jusqu'à la Révolution Française.
L'église collégiale (sous la responsabilité d'un collège de chanoines) a été construite à partir de 1180 sur l'emplacement de l'ancienne église Romane, elle est de style Gothique. L'initiative en revient au doyen du chapitre des chanoines, Bernard de Comborn, issu d'une puissante famille du Limousin.
Intérieur de la Collégiale: nef et amorce du bras Nord du transept
Les travaux commencent par le choeur, il est profond et voûté en ogives, pour autant il n'est finalisé qu'au XIIIème siècle avec les vastes baies dans l'abside.
Le transept est commencé par le croisillon (bras) Nord, le croisillon Sud (cf photo ci-dessus à gauche) et son portail ont été réalisés en fin de chantier dans le courant du XIIIème siècle.
Le portail sur le bras Sud du transept (cf photo ci-dessus à gauche) est de style Gothique, il est surmonté d'un Christ en majesté réalisé au XIIème siècle.
La nef est large mais peu profonde (deux travées: cf photo ci-dessus), elle est voûtée d'ogives. Le plan initial comportait quatre travées mais des difficultés financières et l'intervention de la maison-mère, l'Abbaye Saint Martin de Tours ont limité l'ambition des chanoines.
C'est ce qui fait que pour l'essentiel le clocher-porche occidental antérieur, de style Roman (cf photo ci-dessus à droite), est préservé, il est joint à la nouvelle nef. Le portail comporte deux voussures surmontées d'une archivolte. L'avant-dernier étage du clocher est typiquement Roman avec sur chaque face six arcs aveugles trilobés s'appuyant alternativent sur une colonne forte puis une colonne mince (certaines sont manquantes).
La Tour du Plô
A proximité de la Collégiale, la Tour du Plô fait une vingtaine de mètres de hauteur avec des murs de deux mètres d'épaisseur. C'est un donjon quadrangulaire dont les contreforts sont plats, elle comptait quatre niveaux.
Cette tour dépendait du vicomte de Limoges, pour lequel elle était à la fois un dispositif de protection et de contrôle de la ville.
La Tour du Plô à Saint Yrieix la Perche
Coussac-Bonneval La petite ville de Coussac-Bonneval est à une dizaine de kilomètres à l'Est de Saint Yrieix. C'est entre ces deux villes que se situaient les principales carrières de Kaolin à l'origine de la porcelaine de Limoges.
Coussac-Bonneval possède un important château médiéval détenu par la famille de Bonneval, il a joué un rôle important pendant la Guerre de Cent Ans.
Le Chalard
Le Chalard est un village à une dizaine de kilomètres au Nord-Ouest de Saint Yrieix. La rivière l'Isle s'écoule à proximité.
Des mines d'or y étaient exploités dès l'époque Gauloise. Elles ont à nouveau été exploitées de 1982 à 2001.
Eglise de l'Assomption du Chalard
Mais l'intéret du Chalard provient de son église de style Roman (cf photo ci-contre), bien en évidence sur un promontoire.
A l'origine un ancien monastère y était implanté, il a été détruit par les Normands autour de 850. Saint Geoffroy du Chalard fonde un nouveau monastère rattaché à l'Ordre de Saint Augustin à la fin du XIème siècle. Geoffroy, assisté par des moines, fait défricher les environs.
Chevet, transept Nord et Cimetière des Moines Eglise Romane du Chalard Intérieur de l'église
L'église est commencée après 1080 et achevée en 1100. Elle n'a pas de nef et un transept surmonté par une coupole (cf photo ci-dessus à droite), les arcades sont en plein cintre.
L'escalier qui permettait d'accéder à un chemin de ronde est toujours visible.
Les voûtes sont en arc légèrement brisé, les colonnes qui les supportent sont en granit et portent des sculptures représentant des thèmes variés.
Le choeur comporte une abside pentagonale voûtée en cul de four. Les arcades dont en plein cintre, trois sont ouvertes et percées d'une fenêtre, les deux autres sont aveugles.
Les sculptures en haut des colonnes du transept et du choeur ont été réalisées dans le granit (cf photos ci-dessous).
La crypte est décorée de peintures murales (cf photo ci-contre), elle communiquait jadis avec le cloitre.
Fresque murale de la crypte de l'église Romane du Chalard
Son clocher massif s'élève au-dessus de la croisée du transept, il comporte douze ouvertures en plein cintre.
Sculptures en granit de l'église Romane du Chalard
Au fond du transept, pour protéger le tombeau de Saint Geoffroy que les pélerins grattaient avec leurs ongles, un buffet a été installé au XVème siècle (cf photo ci-contre), il recouvre le tombeau de Saint Geoffroy, ses panneaux en chêne sont sculptés en style Gothique flamboyant.
Dans une niche, une chasse du XIIIème siècle est ornée de plaques d'émaux polychromes.
Buffet recouvrant le tombeau de Saint Geoffroy
Le chevet de l'église est entouré par le Cimetière des Moines (cf photo ci-dessus) qui possède des pierres tombales originales, certaines ont la forme d'édifice religieux, d'autres portent des signes religieux et sur d'autres encore sont gravés les outils associés au métier du défunt, elles ont été réalisées du XIIème au XVIème siècle.
Au XVème siècle les Anglais s'emparent et fortifient l'édifice, ainsi sur le flanc Est des arcades et modillons ont été aménagés dans le but d'y réaliser un chemin de ronde (il a disparu). Il a fallu un siège d'un mois et des combats acharnés que les Français reprennent cette position.
Le Chalard possède également quelques maisons anciennes intéressantes.
Chalus
Chalus est une petite ville située à une trentaine de kilomètres au Sud-Ouest de Limoges. Elle est traversée par une petite rivière, la Tardoire. On y distingue la ville Haute autour de l'ancien château-fort (dit Chabrol) et la ville basse qui conserve des maisons anciennes.
La ville Haute a été habitée par l'homme dès l'époque préhistorique et le site était fortifié à l'époque Mérovingienne. Une abbaye s'établit près du château-fort et facilite la formation d'un bourg castral avec ensuite la création de foires.
La ville Basse posséde aussi un château-fort, le château de Maulmont qui a été édifié à la fin du XIIIème siècle, il est de l'autre côté de la Tardoire par rapport au château de Chalus-Chabrol, il en reste des ruines. Une partie de la Tour s'est d'ailleurs effondrée en 1994.
Chalus a connu une certaine prospérité au XIXème siècle grace à ses marchés aux boeufs et chevaux et à ses foires.
Comme la plupart des villes de la région, Chalus a décliné depuis le début du XXème siècle où la ville comptait plus de 2500 habitants, il en reste environ 1600 maintenant.
Le château de Chalus-Chabrol de la ville Haute Au Moyen-Age, le château de Chalus est une importante forteresse qui s'élève au dessus de la Tardoire et de la ville.
Il a été construit au XIème siècle par les vicomtes de Limoges pour contrôler la route allant de Limoges à Périgueux.
Il comportait à l'origine quatre niveaux, en outre le niveau bas n'était pas directement accessible. La garnison et les chevaliers vivaient dans les étages qui communiquaient par un escalier établi dans la muraille. Les murs avaient une épaisseur d'environ 3 mètres.
Une aile a été ajoutée au XVIIème siècle, elle accueille maintenant une salle sur l'histoire du château et la vie de Richard Coeur de Lion Il subsiste de ce château le donjon (cf photo ci-contre) et un corps de logis.
Château de la ville Haute de Chalus
La mort de Richard Coeur de Lion Chalus est surtout connu par un épisode de la lutte entre Richard Coeur de Lion et le roi de France Philippe II Auguste en 1199.
Le vicomte Adhémar V de Limoges, est un vassal de Richard Coeur de Lion. Il a trahi son suzerain pendant le séjour de celui-ci à la Croisade et pendant son emprisonnement sur le chemin du retour.
Pour reprendre le contrôle de cette partie de son domaine, Richard vient mettre le siège devant le château de Chalus. A un moment, il est blessé à l'épaule par un carré d'arbalète, sa blessure dégénère en gangrène et il meurt quelques jours plus tard et est enterré dans l'Abbaye de Fontevraud. Pour autant le château a été enlevé et ses défenseurs durement punis.
La rivière la Charente prend sa source à Chéronnac, à 300 mètres d'altitude, à une dizaine de kilomètres au Sud-Ouest de Rochechouart.
L'arrondissement de Rochechouart
Les petites villes de Saint Laurent sur Gorre, d'Oradour sur Vayres et de Saint Mathieu sont les seules agglomérations significatives du centre et du Sud de l'arrondissement.
Tout au Sud de l'arrondissement, le Château de Montbrun a une allure remarquable.
Panorama sur Rochechouart avec le château et l'église Saint Sauveur
Rochechouart est à environ dix kilomètres au Sud de la Vienne et de Saint Junien. La ville est située sur un éperon rocheux, qui est à l'origine de son nom, au-dessus d'une petite rivière, la Graine, qui rejoint la Vienne près de Chabanais.
Rochechouart se situe dans le cratère formé par la chute sur la Terre d'un météorite, il y a plus de 200 millions d'années, il faisait plus d'un kilomètre de diamètre et a laissé un cratère d'environ 20 kilomètres de diamètre. Ceci se retrouve dans la nature et la couleur des roches et des constructions de la région qui résistent sans problèmes aux épreuves du temps.
L'église Saint Sauveur
Au IXème siècle, l'Abbaye de Charroux établit un Prieuré sur l'emplacement de l'église actuelle. Celle-ci a été construite dans la première moitié du XIème siècle et elle est représentative de l'Art Roman de cette époque.
Elle a été modifiée au XIIIème siècle, en particulier le choeur et aussi avec la réalisation du portail (côté Ouest).
A l'intérieur subsiste une fresque murale du XVème siècle.
Eglise Saint Sauveur de Rochechouart et son clocher Tors
La base du clocher est carrée, en hauteur il devient octogonal (cf photos ci-dessus), il date de la fin du XIVème siècle. La flèche du clocher est hélicoïdale (clocher Tors), elle a été réalisée à la fin du XVIIIème siècle.
Rues et Maisons anciennes La rue Jean Parvy conduit de l'église Saint Sauveur au château, elle s'appelait jadis la rue Dorée, elle était empruntée par les vicomtes quand ils se rendaient du château à l'église Saint Sauveur pour les cérémonies officielles.
On y trouve la Maison des Consuls qui a été construite au XVème siècle (cf photo ci-contre).
D'autres maisons de cette époque subsistent dans les rues de la ville ancienne. Au Moyen-Age, Rochechouart était protégée par des fortifications.
Maison des Consuls à Rochechouart
Chatelet d'entrée du château
Les vicomtes de Rochechouart et leur château
Les vicomtes de Rochechouart sont apparus autour de l'An Mil, la ville s'est développée autour de la forteresse qu'ils ont édifié.
Le premier vicomte est Aymeri Ier, fils de Géraud vicomte de Limoges, il épouse Ève (Ava), fille de Foucaud de la Roche, le premier seigneur de La Rochefoucauld. Il en a deux fils: Aymeri II qui lui succède et Géraud.
Aimeri II a pour fils le vicomte Aimeri III de Rochechouart et Ildegaire qui est vicomte de Champagne-Mouton.
Le vicomte Aymeri IV participe à la première Croisade et à la prise de Jérusalem à la fin du XIème siècle.
Le château (cf photo ci-dessus) a été construit autour de 1200 par Aymeri VI, il en reste le donjon et le chatelet d'entrée (cf photo ci-contre).
A partir du milieu du XIIIème siècle, les vicomtes ont tenu pour les rois de France, y compris pandant la Guerre de Cent Ans. Jean Ier a participé à la bataille de Crécy en 1346, il est mort dix ans plus tard à la bataille de Poitiers.
Louis de Rochechouart a combattu aux côtés de Bertrand du Guesclin et son petit-fils Geoffroy était aux côtés de Jeanne d'Arc.
A la fin du XVème siècle le château est transformé avec la réalisation d'un corps de logis (cf photo ci-dessous) montrant l'architecture du début de la Renaissance (par exemple avec les colonnes torses).
Mais la personne la plus connue de cette famille est sans conteste Françoise de Rochechouart de Mortemart, en fait Madame de Montespan, la grande favorite de Louis XIV. Elle était issue de la branche des Mortemart, descendante du vicomte Aymeri VIII (1206-1245) par son deuxième fils Guillaume.
Cour intérieure du château de Rochechouart
Le château appartient au département de la Haute-Vienne depuis le milieu du XIXème siècle, il accueille un Musée d'Art Contemporain ainsi que la Sous-Préfecture.
Saint Junien est une ville d'origine ancienne située au confluent de la Vienne et de la Glane, Oradour sur Glane est à une quinzaine de kilomètres vers l'Est.
La cité a été fondée autour d'un monastère dédié à Saint Junien, un ermite du VIème siècle. Dès la fin du VIème siècle un pélerinage se dévelope sur sa tombe, favorisant la création d'un bourg. Le monastère est détruit par les Normands en 866, il reprend vigueur après l'An Mil.
Au XIIIème la ville se protège par la construction de remparts.
Pendant les Guerres de Religion, en 1569, la ville est endommagée par les Protestants.
La ville est implantée principalement sur la rive Nord du fleuve, elle est bâtie en amphithéâtre sur le côteau. Elle est la deuxième ville du département de la Haute-Vienne pour la population derrière Limoges.
A partir du Moyen-Age, la principale activité économique de Saint Junien est la fabrication de gants avec la présence des artisans associés: tanneurs, teinturiers, etc. En effet la région autour de la ville a une activité d'élevage et la présence du fleuve facilite l'implantation de ces artisans.
Saint Junien a aussi une activité de papeterie. La ville a été à son apogée au XIXème siècle.
La Collégiale Saint Junien
Collégiale Saint Junien
Saint Junien possède une église remarquable qui faisait partie d'une Collégiale. Saint Junien était un ermite qui vivait au début du VIème siècle. L'église a été édifiée à l'endroit où il est mort, le pélerinage qui s'ensuit permet d'y établir une abbaye. Autour de l'An mil, l'évêque de Limoges supprime l'abbaye, il nomme un Prévôt et une Collégiale est consacrée en 1102. Plusieurs paroisses rurales lui sont rattachées.
L'église a été édifiée en trois campagnes successives, à la fin du XIème, au XIIème siècle et au XIIIème pour le chevet et le choeur. Elle conserve des fresques murales des XIIème et XIIIème siècles ainsi que de nombreuses statues anciennes. Le tombeau de Saint Junien est du XIIème siècle.
Dans le centre de Saint Junien se situent également de nombreuses maisons anciennes.
En contrebas de la ville, le Pont sur la Vienne est à la sortie de Saint Junien, en direction de Rochechouart, il a son origine au XIIIème siècle, sur le côté Nord se trouve une chapelle ancienne, Notre-Dame du Pont, elle est du XVème siècle (cf photo ci-dessous).
Le Pont, Notre-Dame du Pont et la Vienne à Saint Junien
Le peintre Camille Corot (1796-1875), a réalisé des peintures sur les bords de la Glane dans les environs de Saint-Junien.
Oradour sur Glane est une petite ville située à une douzaine de kilomètres à l'Est de Saint Junien sur la Glane, une petite rivière qui est un affluent de la Vienne.
Cette ville est tristement célèbre par les évènements du 10 juin 1944. Une compagnie de la division SS Das Reich y a massacré 640 habitants. Le site a été conservé en état de ruines afin de conserver la mémoire de cette tragédie.
Chaillac sur Vienne
Chaillac sur Vienne est un village situé en hauteur au dessus de la rive gauche de la Vienne à deux kilomètres à l'Ouest de Saint Junien.
Eglise Saint Saturnin de Chaillac sur Vienne
L'église Saint Saturnin est au départ de style Roman. Elle a été réalisée à partir du XIIème siècle avec la nef, voûtée en plein cintre, et le chevet plat. Le portail est de la fin du XIIIème siècle.
Au milieu du XVème siècle des travaux permettent d'agrandir l'édifice. En particulier la grande chapelle des vicomtes de Rochechouart sur le flanc Sud (cf photo ci-dessus à droite) est réalisée à la fin du XVème siècle, elle est de style Gothique et contient des fresques murales.
Saint Laurent sur Gorre
Saint Laurent sur Gorre est une petite ville située à une quinzaine de kilomètres au Sud-Est de Rochechouart sur la Gorre, une petite rivière qui rejoint la Vienne à Saillat sur Vienne. La Gorre traverse également Saint Auvent et Gorre.
Saint Laurent tire son origine d'un passage à gué sur la Gorre et de sa situation de carrefour de voies antiques.
L'église de Saint Laurent est en granit, à la fois Romane et Gothique, elle possède un clocher intéressant. le village conserve des rues étroites et des maisons anciennes du XVIIème siècle.
Le château des Bermondet a conservé des éléments remontant à la construction d'origine aux XVème et XVIèmes siècles.
Village de Saint Laurent sur Gorre: photographie du début du XXème siècle
Saint Auvent
Panorama sur Saint Auvent: photographie du début du XXème siècle
Au Nord de Saint Laurent, le village de Saint Auvent est situé en hauteur et domine les alentours, on y a retrouvé les traces d'un oppidum Gaulois de la tribu des Lémovices.
L'église est du XIIème siècle, le château est de la même époque, il a été remanié aux XVème et XVIIIème siècles. Le village conserve des éléments de ses anciens remparts et des maisons anciennes.
Cinq kilomètres au Sud de Saint Laurent, le village de Gorre avait une église paroissiale du XIIème siècle qui relevait de la Collégiale de Saint Junien, elle a été démolie à la fin du XIXème siècle. Le château est du XVIIIème siècle.
Oradour sur Vayres
Oradour sur Vayres est une petite ville située à une quinzaine de kilomètres au Sud de Rochechouart sur la Vayres, une petite rivière qui rejoint la Graine au pied du château de Rochechouart.
Le site est très anciennement peuplé comme en témoignen des dolens et l'ancien oppidum des Chalards. La ville conserve une bonne activité économique avec la présence d'entreprises réputées.
L'église Saint Christophe remonte au XIème siècle, elle a été reconstruite au XIXème siècle.
Le château de Montbrun est situé sur la commune de Dournazac, à une dizaine de kilomètres de Chalus. Il est caractérisé par son donjon carré flanqué de grosses tours rondes (cf photo ci-contre).
Le site est occupé par un dispositif défensif depuis le Haut Moyen-Age comme en témoigne la présence d'une Motte castrale à proximité.
La châtellenie de Montbrun faisait partie de la vicomté de Rochechouart et le château actuel a son origine au XIIème siècle, il en subsiste le donjon carré.
Pendant la Guerre de Cent Ans il est une élément du dispositif de défense de l'Aquitaine (alors Anglaise) contre le roi de France. Il est incendié et reconstruit au XVème siècle par l'évêque de Limoges Pierre de Montbrun qui fait réaliser un corps de logis réuni par de grosses tours circulaires. Il possède un pont-levis et des douves qui entourent le château.
Château de Montbrun
Il est vendu comme Bien National et très endommagé au moment de la Révolution Française. Il est reconstruit au XIXème siècle puis et repris au début du XXème siècle.
Le département de la Charente (16) Le département de la Haute-Vienne est bordé sur le côté Ouest par celui de la Charente.
Les villes principales sont Bellac et Le Dorat, l'influence Poitevine et du Bas-Berry commence à s'y faire sentir, l'altitude est moins élevée et le climat moins rude que dans le reste du département.
L'arrondissement comporte de nombreux ruisseaux et étangs, il est traversé par la Gartempe, une rivière qui passe dans deux petites villes : Bessines et Châteauponsac.
Les Monts de Blond sont les premiers contreforts du Massif Central en venant de l'Ouest. Leur altitude varie entre 350 mètres et 500 mètres, le point cuminant est à 515 mètres. Ces monts comportent surtout des forêts et des prairies et ils conservent de nombreux dolmens et menhirs élevés au Néolithique.
Blond
La petite ville de Blond est située juste au Nord de ces Monts, elle est à une altitude d'environ 300 mètres. Elle est traversée par la rivière l'Issoire qui est un affluent de la Vienne.
Elle possède une église qui a été construite à la fin XIIème siècle. Des fortifications ont été ajoutées au XVIème siècle, des machicoulis sont disposés en hauteur au-dessus du portail qui est encadré par deux contreforts massifs (cf photo ci-contre).
Eglise de Blond
Mortemart
Mortemart est à cinq kilomètres à l'Ouest de Blond, le village fait partie des Plus Beaux Villages de France.
Il conserve les restes d'un château-fort remontant au Xème siècle qui a été en partie restauré, des églises et un monastère ancien, des maisons anciennes et de belles Halles.
La seigneurie de Mortemart est passé à la famille des sires de Rochechouart au début du XIIIème siècle.
Bellac
Le Pont de Pierre sur le Vincou à Bellac
Bellac est une petite ville disposée en amphithéâtre sur une colline dominant le Vincou, une petite rivière qui est un affluent de la Gartempe. Le vieux pont qui franchit la rivière a son origine au XIIIème siècle (cf photo ci-dessus).
Elle se situe à 40 kilomètres au Nord de Limoges, la ville est dans un environnement valloné et verdoyant.
Au Xème siècle, le comte de la Marche Boson le Vieux implante un château sur le promontoire dominant le Vincou. Un bourg castral se forme autour de château. Au XIIème siècle, la commune obtient une charte de libertés du comte Aldebert III ce qui favorise le développement d'activités commerciales et l'implantation de tanneries le long de la rivière.
Eglise Notre-Dame de Bellac Plan de Bellac
A l'origine, l'église Notre-Dame de Bellac était la chapelle du château des comtes de la Marche.
Elle possède une double nef, une partie est romane du XIIème siècle, une autre est de style Gothique, du XIVème siècle. Le choeur est à chevet plat et les chapelles latérales sont du XVème siècle. Le clocher est du XIVème siècle.
A l'intérieur se trouve une belle chasse en cuivre émaillé et doré du XIIème siècle, illustration de la qualité du travail des orfèvres Limousins de cette époque.
La place principale est la Place du Palais (cf photo ci-dessous). La Mairie est installée dans un petit château du XVIème siècle qui conserve des échauguettes, elle se situe place de la République. La ville conserve des maisons anciennes construites du XVème au XVIIIème siècles.
L'écrivain Jean Giraudoux (1882-1944) est originaire de Bellac, un monument lui rend hommage dans le jardin public. Il évoque son enfance dans un livre: Suzanne et le Pacifique, où il donne une description de la ville à la fin du XIXème siècle.
Place du Palais à Bellac
Le Dorat
Le Dorat est une petite ville située sur une colline au-dessus d'une petite rivière, la Seure. Elle s'étend sur une pente inclinée vers le Sud et vers l'Est.
Le Dorat était jadis la capitale de la Basse-Marche, une région aux confins du Limousin, du Poitou, du Bas-Berry et de la Charente.
La ville a été fondée au Xème siècle par des missionnaires originaires d'Ecosse. Elle faisait partie du comté de La Marche, les comtes y avait édifié un premier château, puis un second sur l'emplacement du jardin public (ancien champ de foire).
En 1356, l'armée du Prince Noir fait le siège et s'empare du Dorat, il continue ensuite sa route pour remporter la bataille de Poitiers sur le roi de France Jean II le Bon. L'armée Anglaise s'empare à nouveau de la ville en 1405, c'est ce qui conduit dans les années 1420, à la construction de murailles pour protèger Le Dorat.
Porte Bergère de Le Dorat entre deux tours semi-circulaires
Guillaume IV l'Hermitte, Abbé du chapitre du Dorat, fait réaliser, avec l'accord de Jacques II de Bourbon comte de la Marche, une enceinte fortifiée pour protèger la ville. Elle comportait vingt tours et quatre portes. Il en reste la Porte Bergère qui possède des machicoulis (cf photo ci-dessus). L'essentiel des murailles et les autres portes ont été détruites aux XVIIIème et XIXème siècles.
Pourtant, en dépit de ces murailles, en 1567, pendant les Guerres de Religion la ville est prise par les Protestants qui endommagent l'église, par la suite elle passe alternativement aux Catholiques et Protestants.
Le Dorat conserve plusieurs maisons anciennes du XVIème siècle et des hôtels particuliers du XVIIIème siècle.
La Collégiale Saint Pierre aux Liens
Nef, collatéraux et clocher au-dessus de la croisée du transept Collégiale Saint Pierre aux Liens de Le Dorat Haut de la façade
La Collégiale Saint Pierre aux Liens est une des plus belles églises de style Roman du Limousin. L'édifice est solide, trapu ce qu'illustre particulièrement la façade Ouest.
Elle a été réalisée, avec le soutien du comte Boson Ier de La Marche, à la fin du Xème siècle sur l'emplacement d'une église antérieure. Elle en conserve une cuve baptismale Carolingienne du IXème siècle.
La construction a débuté par la crypte qui est dédiée à Sainte Anne puis continuée juste au-dessus par le choeur et l'abside en hémicycle (qui comporte un déambulatoire avec tris chapelles), elle s'est achevée à la fin du XIIème siècle. Elle est en granit gris issu de carrières locales.
Plan de Saint Pierre aux Liens Portail de la Collégiale
La façade posède un portail avec des voussures en festons (cf photo ci-contre), il est surmonté d'un clocher trapu avec deux clochetons octogonaux (cf photo ci-dessus).
Sur la croisée du transept s'élève un clocher à trois étages octogonaux, il est terminé par une flèche de pierre qui atteint 60 mètres de hauteur et elle-même surmontée par un ange en cuivre doré du XIIIème siècle, c'est un ouvrage des orfèvres du Limousin. Les croisillons sont identiques et voûtés en berceau brisé avec deux travées chacun.
La nef est assez élevée (18 mètres). Elle possède cinq travées, les premières sont voûtées en berceau brisé et la dernière est surmontée d'une coupole hémisphérique. La nef est dotée de collatéraux étroits voûtés d'arêtes qui lui servent aussi de contreforts. La longueur de la nef est de 47 mètres et la longueur totale de l'édifice est de 78 mètres.
Au-dessus de la croisée du transept se trouve une coupole, les croisillons sont voûtés en berceau et ont chacun une absidiole latérale en hémicycle.
Au XVème siècle un système de fortification a été établi par l'abbé Guillaume IV l'Hermitte autour de l'église, il faisait partie de celui de la ville, il en reste une tour sur la chapelle axiale de l'abside.
En 1567, l'église est endommagée par les Protestants au moment des Guerres de Religion.
La Collégiale a bénéficié d'une restauration d'ensemble au XXème siècle.
A 7 kilomètres à l'Est du Dorat se trouve la petite ville de Magnac-Laval qui conserve une église remontant au XIIème siècle, elle conserve les reliques de Saint Maximin, évêque deTrêves en Germanie au IVème siècle, il était orignaire du Poitou.
De l'autre côté, Ouest, à une dizaine de kilomètres, le bourg de Darnac conserve les ruines du château de la Côte-au-Chapt.
La Dordogne à Beaulieu avec la chapelle des Pénitents, à l'arrière plan l'église Saint Pierre
La Corrèze est un département qui est limité au Nord par les deux autres département de la Région : la Haute-Vienne et la Creuse.
Le département de la Corrèze possède un ensemble exceptionnel de sites et de monuments avec, en particulier, de nombreux Plus beaux villages de France. Il est devenu maintenant un département très recherché pour le tourisme culturel et le tourisme vert.
Département de la Corrèze avec ses arrondissements et les départements voisins
La préfecture est Tulle mais la ville principale est Brive la Gaillarde à l'extrémité Sud-Ouest du département, elle est une sous-préfecture.
Le Nord-Est du département fait partie du Massif Central par le relief et le climat, il borde le Puy-de Dome et le Cantal. La ville principale est Ussel qui est un chef-lieu d'arrondissement.
Dans la partie Sud l'influence de la vallée de la Dordogne est bien perceptible. Cette rivière arrive dans le département à Bort les Orgues puis traverse Argentat et Beaulieu sur Dordogne.
Le département de la Creuse s'étend sur le Nord-Ouest du Massif Central. Il fait partie de la Région du Limousin et correspond à peu près à l'ancienne province de La Marche.
Son nom est issu de la rivière la Creuse qui est le principal cours d'eau qui le traverse.
Son altitude est comprise entre 900 et 200 mètres, en allant du Sud vers le Nord. Les zones les plus élevées ont un climat assez rude, la pluie est abondante et donc la neige en hiver. Beaucoup de rivières prennent leur source sur le Plateau de Millevaches.
Carte du département de la Creuse
Depuis le milieu du XIXème siècle, le département a subi un déclin de sa population, corrélativement il a été progressivement reboisé à partir de cette date. L'économie est basée sur une agriculture moyennement productive, en particulier l'élevage.
Des tentatives sont faites pour développer le tourisme vert et culturel.
Le département de la Creuse comprend deux arrondissements, celui de Guéret, la préfecture, pour la partie Nord et celui d'Aubusson pour le Sud. La Souterraine est la seconde commune la plus peuplée du département, après Guéret, avec un peu plus de 5000 habitants.