Niort est le siège de la préfecture du département des Deux-Sèvres, elle est construite sur des collines au dessus de la Sèvre Niortaise. La vieille ville et le centre sont sur la rive droite de cette rivière.
La ville est le siège de nombreuses compagnies d'assurances qui contribuent significativement à son activité économique. Elle comporte aussi des établissements industriels (fabrication de bois contreplaqué, textiles et cuirs, machines agricoles, etc).
La place des Halles à Niort: le Marché couvert et à l'arrière-plan le château
Histoire
Niort existe sans doute depuis l'époque Celtique grace à un gué qui permettait de franchir la Sèvre. Le site était occupé à l'époque Gallo-Romaine, on y a identifié un sanctuaire, une nécropole et deux voies Romaines. Au Haut Moyen-Age ce site dépend de la viguerie de Bessac.
Le nom de Niorto apparait pour la première fois en 940, il est issu de Novio Rito, nouveau gué (rito signifie gué en language Gaulois). En plus c'est le premier endroit sur la Sèvre qui est navigable vers l'Océan. Un premier château-fort est construit sur une colline.
Au Moyen-Age, la ville fait partie des domaines des Plantagenets et Henri II fait construire un puissant château-fort (cf photo ci-dessous) avec une enceinte fortifiée (qui a disparu), ces remparts étaient renforcés par douze tours et par des douves.
Château-fort de Niort construit par Henri II Plantagenet
Niort change de maître en fonction de la situation politique, ainsi en 1205 Aimery de Thouars fait le siège et enlève la ville pour le compte du roi de France Philippe II Auguste. Deux ans plus tard Savary de Mauléon la reprend pour le roi Jean sans Terre. Elle est rattachée au royaume de France en 1244 puis redevient possession des Plantagenets en 1360 (Traité de Brétigny), au début de la Guerre de Cent Ans. En 1368, le Prince Noir, qui gouverne les possessions Anglaises en France convoque son parlement à Niort.
En 1369 la ville est reprise par les Français, elle repasse aux Anglais en 1372 qui se vengent en tuant de nombreux habitants. La ville est finalement reprise par Bertrand du Guesclin l'année suivante, en 1373.
Le port sur la Sèvre est à la base du développement commercial de Niort (sel, produits agricoles et vin surtout) et favorise la tenue de grandes foires qui assurent la prospérité de la ville.
Les Guerres de Religion dans la seconde partie du XVIème siècle atteignent durement la ville qui comporte de nombreux Protestants. L'armée Protestante de d'Andelot s'empare de la ville en juillet 1569, les Catholiques en reprennent le contrôle en octobre 1569. Elle est reprise sur les Ligueurs (Catholiques) en 1588.
Suite à l'Edit de Nantes de 1598, Niort devient une place forte Protestante jusqu'en 1685, date de la Révocation de l'Edit de Nantes par Louis XIV. Les conséquences de cette révocation sont très préjudiciables à la ville, de nombreux habitants s'exilent vers l'Allemagne, les Pays-Bas, la Suisse et l'Angleterre. En conséquence l'économie locale périclite.
L'activité reprend au XVIIIème siècle en particulier grace aux importations de peaux du Canada, mais cette activité périclite à son tour au XIXème siècle.
Hôtel de Ville de Niort
Au XXème siècle, à partir des années 1930, Niort a été revitalisée par l'implantation progressive de nombreuses compagnies d'assurance (des Mutuelles: MAIF, MAAF, MACIF, etc).
La ville
Le centre de la ville est la Place de la Brèche réalisée au XVIIIème siècle à l'extérieur des remparts de la ville ancienne. Elle est bordée par l'église Saint Hilaire qui a été construite à la fin du XIXème siècle.
La vieille ville est en partie piétonnière, la Place des Halles contient un marché couvert construit en 1869 (cf photo au-dessus). Elle conserve des maisons anciennes comme le Logis de l'Hercule, la Maison du Gouverneur, la Maison du Rabot, la Maison des sires d'Estissac, la Maison du Présidial où est née en 1635 Françoise d'Aubigné, future Mme de Maintenon.
Eglise Saint André Le Pilori à Niort
Le Pilori (cf photo ci-contre à droite) est l'ancien Hôtel de Ville de Niort, il est nommé ainsi car il a été construit sur la place du Pilori aux XVème et XVIème siècles, il est de style Renaissance avec des tours rondes aux angles qui ont des machicoulis. Derrière cet édifice se trouve un beffroi du XVIIème siècle (le clocheton est du XIXème).
L'église Saint André (cf photo ci-contre à gauche) a été reconstruite à la fin du XIXème siècle en style néo-Gothique. Les clochers s'élèvent à 70 mètres de hauteur.
L'église Notre-Dame
Au Moyen-Age, à cet endroit, une première église Romane dédiée à Saint Florent relevait de l'Abbaye de Charroux.
Cet édifice a été remplacé à la fin du XVème siècle par une église de style Gothique flamboyant, l'église Notre-Dame, qui est le plus ancien et le plus bel édifice religieux de Niort.
Cet édifice a été endommagé pendant les Guerres de Religion et remanié au XVIIIème siècle.
Pendant la Révolution Française l'église sert d'hôpital militaire et de casernement et finalement d'entrepôt à grains.
Les voûtes du choeur et du transept se sont effondrées en 1910, l'église a été restaurée depuis.
Chevet et clocher Eglise Notre-Dame à Niort Portail du bras Nord du transept
L'église Notre-Dame a un plan rectangulaire, la nef avec collatéraux est courte, le transept peu saillant et le clocher s'élève à l'extrémité du bras Sud du transept.
Le vaisseau central est voûté sur croisée d'ogives avec des nervures, il est soutenu par la voûte des bas-côtés.
Le chevet est plat (cf photo ci-dessus à gauche) avec quatre travées, ses grandes fenêtres assurent l'éclairage de la partie Est de l'édifice.
Le portail du bras Nord du transept (cf photo ci-dessus à droite) est décoré d'un balcon avec une balustrade ajourée et des médaillons Renaissance. Il est encadré par des contreforts surmontés de pinacles.
Autour de l'An 500, l'Océan Atlantique était proche de la cité de Niort. L'accumulation de sédiments apportés par la Sèvre Niortaise, les rivières Vendée, Autize et le Mignon a fait reculer le bord de mer et transformer ces nouveaux territoires en marécages. Au fur et à mesure des siècles une partie de ceux-ci se sont assèchés et sont devenus des prairies, une autre partie, le marais mouillé est envahie dès que la Sèvre est en crue. Cette dernière partie n'est alors accessible qu'en barques en empruntant des canaux, y compris pour transporter des animaux.
Le Marais Poitevin
Le Marais Poitevin est à la charnière de trois départements: les Deux-Sèvres, la Vendée et la Charente-Maritime. Dans le département des Deux-Sèvres, la principale ville du Marais Poitevin est Coulon.
Dès le Haut Moyen-Age des abbayes et monastères aménagent les marais afin d'en utiliser les ressources (marais salants, pêche, etc). L'existence d'un village sur le site de Coulon est attesté depuis le milieu du IXème siècle, son territoire alentour relevait de l'Abbaye de Charroux.
Le canal du Bot Neuf (canal du Clain) est creusé au début du XIIIème siècle, les noms de plusieurs de ces canaux évoquent bien leur origine: canal du Curé, canal des Cinq Abbés, etc. De grands travaux sont réalisés pendant tout le XIXème siècle puis dans le seconde partie du XXème siècle.
La problèmatique actuelle est de maitriser l'évolution du marais afin de préserver son existence et sa biodiversité.
Le Marais mouillé
Le Marais Poitevin et en particulier la partie Est (Marais mouillé ou Venise verte) est devenu un point d'attraction touristique de plus en plus fréquenté.
La végétation y prospère, les arbres (peupliers, saules, aulnes, frênes, ...) sont nombreux et denses. Ils entourent les multiples canaux et chemins d'eau où l'on peut se déplacer en barques ou petits bâteaux.
Beaucoup de maisons sont au bord de l'eau avec un petit embarcadère pour les barques qui étaient le moyen de transport usuel.
Coulon est le principal point de départ pour les promenades en barques dans le Marais Mouillé.
Le château-fort de Coudray-Salbart est sur le territoire de la commune d'Echiré à une dizaine de kilomètres au Nord de Niort, sur le bord de la Sèvre. Il est en ruines mais six grandes tours subsistent, elles dominent la plaine de Niort et la Sèvre Niortaise.
Un première forteresse a sans doute été construite sur ce site à l'époque des invasions Normandes.
Le château actuel a été construit au début du XIIIème siècle par Hugues I et Guillaume V l'Archevêque sires de Parthenay. Ce dernier s'en sert pour rançonner les voyageurs et menacer Niort, il finit par se faire excommunier.
Le château a un plan rectangulaire, il est dépourvu de donjon. Les six tours de l'enceinte ont un diamètre de plus de 12 mètres et leurs murs font plus d'un mètre d'épaisseur, elles sont reliées par des courtines dans l'épaisseur desquelles a été réalisée un conduit percé d'archères sur les deux côtés, ce qui permettait de se défendre même si les assaillants avaient pénétré dans le château.
Ce conduit permettait de circuler dans les courtines pour renforcer rapidement les points sensibles du château en cas d'attaque.
De nombreux autres dispositifs (portes, archères, herses, chicanes, etc) rendaient difficiles la progression de l'assaillant.
Toute cette organisation du système de défense en a fait une forteresse quasiment imprenable.
Saint Maixent l'Ecole
Saint Maixent l'Ecole est à 23 km à l'Est de Niort sur la Sèvre Niortaise.
Quand le roi de France Philippe-Auguste acquiert le Poitou en 1204, il prend l'Abbaye de Saint Maixent sous sa protection et la réunit à la Couronne de France, lui assurant ainsi une sécurité solide. Son fils Louis VIII fait construire un château-fort sur l'emplacement actuel de l'Ecole Militaire.
En 1440, la ville se retrouve impliquée dans la Praguerie une révolte de féodaux contre le roi Charles VII. En 1469, le roi Louis XI autorise la création de foires et marchés à Saint-Maixent.
Au XVIème siècle, la ville est peuplée d'artisans et de petits commerçants qui penchent vers le Protestantisme. Suite à l'Edit de Nantes de 1589, Saint Maixent est déclaré place de sureté pour les Protestants. Mais au XVIIème siècle la Contre-Réforme et la Révocation de l'Edit de Nantes font que de nombreux habitants s'exilent à l'étranger. L'économie locale s'en ressent durement.
Héliogravure du milieu du XIXème siècle: Tanneries le long de la Sèvre Niortaise
A la fin du XIXème siècle la ville acquiert une vocation militaire, à partir de 1880 l'École Militaire d'Infanterie (EMI) forme des officiers issus du corps des sous-officiers jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale.
L'école des sous-officiers s'est installée à Saint Maixent en 1948, elle est devenue en 1963 l'École Nationale des Sous-Officiers d'Active (ENSOA), qui forme tous les sous-officiers de l'armée de terre française.
L'Abbaye Saint Maixent
Un groupe de moines ermites s'est installé à cet endroit à la fin du Vème siècle sous le nom de Saint Saturnin, il est conduit par Saint Maixent qui a exhorté les soldats de Clovis avant la Vouillé, il est mort au début du VIème siècle.
Grâce aux rois Mérovingiens le monastère est prospère aux VIème et VIIème siècles.
Ansoald évêque de Poitiers en fait une abbaye au VIIème siècle. L'abbé Léger devient évêque d'Autun, il est acteur dans les luttes de l'époque mérovingienne et finit par être décapité à Fécamp. Son corps est ramené à l'abbaye de Saint Maixent, il est canonisé et une église est édifiée pour accueillir ses reliques.
Un important pélerinage se développe pour vénérer les reliques de Saint Maixent et de Saint Léger.
L'abbaye bénéficie de la protection des Carolingiens puis est victime des incursions des Normands dans la seconde partie du IXème siècle. Les moines se réfugient d'abord en Bretagne puis en Bourgogne.
L'Abbaye de Saint Maixent
Elle est revitalisée et restaurée au Xème siècle par Eble évêque de Limoges et frère de Guillaume Tête d'Etoupe. L'abbaye se dote d'une milice féodale pour assurer sa défense et devient alors une seigneurie féodale qui attribue des fiefs en bénéfice à d'importants seigneurs.
La vie de l'abbaye, avec ses évènements marquants, est décrite dans la Chronique de Saint Maixent
Après beaucoup de vicissitudes (incendies en particulier celui de 1082, tremblement de terre etc), l'église abbatiale est reconstruite à partir de la fin du XIème siècle en style Roman, elle est complétée aux XIIIème et XIVème siècles.
Elle est endommagée par les Protestants en septembre 1568, pendant les Guerres de Religion.
Passée à la Congrégation de Saint Maur, dans la seconde partie du XVIIème siècle elle est en partie reconstruite en style Gothique tout en conservant d'anciennes parties Romanes.
Au moment de la Révolution Française les moines quittent l'abbaye, l'église est transformée en Temple de la Raison puis en magasin de fourrages. Elle a été rendue au culte en 1806.
Ruines de l'église Saint Léger à Saint Maixent l'Ecole
Eglise Saint Léger
Sur le côté Nord de l'église abbatiale subsistent les ruines de l'église Saint Léger du XIVème siècle, destinée à abriter le corps de ce saint.
La crypte située en dessous remonte au VIIème siècle. Elle a des piliers rectangulaires qui soutiennent des arcs puissants formant deux galeries transversales en avant du sanctuaire.
Description de l'église
L'église est un édifice imposant avec plus de 90 mètres de longueur.
Eglise abbatiale de Saint Maixent l'Ecole
En partant côté Est (en haut sur le plan ci-contre à droite), le choeur rectangulaire a été édifié au XIIIème siècle au-dessus d'une crypte, il est bordé d'absidioles. Le chevet est plat et percé d'une grande rosace.
Au-dela le transept est également du XIIIème, il est vaste et donne sur une nef à collatéraux dont les murs latéraux sont issus de l'église du XIème siècle.
L'edifice se termine côté Ouest par un clocher-porche (cf photo ci-contre).
Le porche est celui du XIème siècle, les étages du clocher sont du XVème et la flèche date de la fin du XIXème siècle et s'élève à près de 70 mètres de hauteur.
Exoudun est un village à 5 kilomètres au Sud-Est de La Mothe-Ste Héray et à une vingtaine au Nord de Melle. Le village conserve un église d'origine Romane et un château-fort médiéval (cf photo ci-dessous).
Pour le remercier celui-ci lui fait épouser Alix (dont il avait la tutelle), héritière de l'important comté d'Eu en Normandie, elle était la fille de Henri II comte d'Eu et de Maud de Warenne. En plus de ses seigneuries de Melle, Chizé, Civray, Raoul devient comte d'Eu en 1186, il est mort à Melle en 1219.
Les descendants de Raoul et Alix ont été comtes d'Eu et seigneurs d'Exoudun pendant près de soixante ans, la seigneurie est ensuite passée par mariage dans la maison de Brienne.
Celles sur Belle
Celles sur Belle est à une dizaine de kilomètres à l'Ouest de Melle et à une vingtaine de kilomètres à l'Est de Niort.
L'église Notre-Dame a été construite au XIème siècle, elle faisait partie d'un Prieuré de l'Abbaye de Lesterps. Elle devient abbaye à part entière en 1137.
Elle est reconstruite à l'initiative du roi de France Louis XI entre 1460 et 1467. Une grande église de style Gothique flamboyant se substitue alors à l'Abbatiale Romane. Le Clocher-porche comporte un portail avec des arcs polylobés.
L'église est endommagée, en 1569, lors des Guerres de Religion. Elle est reconstruiteentre 1660 et 1685 par l'architecte François Le Duc dit Toscane qui y ajoute un grand bâtiment conventuel dont la façade principale fait plus de 80 mètres de longueur (cf photo ci-dessous).
Les travaux ont conservé le style de l'église, une attention particulière a été apportée à l'éclairage de la nef et des collatéraux.
Au moment de la Révolution Française, l'église et les bâtiments conventuels sont vendus comme Biens Nationaux. L'église devient paroissiale au début du XIXème siècle.
De l'église d'origine il ne subsiste que le portail qui est de style Roman avec des voussures polylobées et des masques grimaçants.
Melle se situe à une dizaine de kilomètres au Sud-Est de Celles sur Belle et à une trentaine de kilomètres de Niort. La ville est bâtie sur un promontoire dominant la région alentour.
A l'époque Gallo-Romaine, la région de Melle était traversée par la voie Romaine qui reliait Poitiers à Saintes. Deux étapes apparaissent sur l'Itinéraire d'Antonin: Rauranum (Rom) et Brigiosum (Brioux) avec son passage à gué de la Boutonne. Melle était à huit kilomètres à l'Ouest de cette voie, ce qui montre son importance mineure pendant cette période.
Un bourg existe dès le Haut Moyen-Age, il se développe grâce à ses mines d'argent situées le long de la Béronne et dans les environs, elles ont été exploitées à partir de la fin du VIème siècle pendant plus de quatre cent ans.
A l'époque Carolingienne un important Atelier monétaire est établi à Melle au milieu du VIIIème siècle. Il justifie la formation de la vicomté de Melle au début du Xème siècle, les vicomtes s'effacent et sont remplacés par les seigneurs de Melle. L'Atelier monétaire a subsisté jusqu'à la fin du XIIème siècle.
Une motte fortifiée est bâtie au milieu du Xème siècle. Au XIème siècle un château-fort est construit sur l'actuelle Place Bujault, il comporte un donjon rectangulaire avec enceinte renforcée par des tours.
Vue d'ensemble de Melle au XVIIème siècle (Gravure de Chastillon), à droite les ruines du château-fort
A la fin du XIIème siècle la ville haute est protégée par des fortifications qui s'ajoute au château implanté côté Nord.
Melle est impliquée dans les luttes entre les Plantagenets (ducs d'aquitaine) et les rois de France puis pendant celles de la Guerre de Cent Ans.
Les remparts de la ville sont renforcés, on y pénètre par les portes Saint Hilaire, Saint Pierre et Fossemagne.
Au milieu du XVIème le Protestantisme s'implante à Melle et dans sa région et la ville est l'objet de sièges et d'attaques pendant les Guerres de Religion. Les Catholiques s'en emparent en mars 1577 et endommagent le château et les remparts.
La Révocation de l'Edit de Nantes en 1685 conduit de nombreux habitants Protestants à s'exiler à l'étranger, la ville se dépeuple et entre en déclin.
Melle est favorable à la Révolution Française, elle constitue une base arrière des armées républicaines lors des Guerres de Vendée.
La ville retrouve de la vitalité économique au XIXème siècle, c'est un centre agricole (élevage de mulets, ...), artisanal (tanneries, ...) et commercial (marchés et foires). Le chemin de fer y arrive en 1885 (ligne Niort - Ruffec).
C'est aussi à cette époque que l'urbanisme de la ville se transforme, dès 1770 la Place Bujault est créée sur l'emplacement de l'ancien château-fort, au début du XIXème les remparts et portes d'accès disparaissent en grande partie. Dans la seconde partie de ce siècle et au début du XXème sont réalisés des édifices publics: Mairie, écoles, halle, Poste, etc. Ceci est amplifié par l'installation d'une usine de produits chimiques qui utilise un personnel nombreux.
La ville
Hôtel de Menoc à Melle
L'Hôtel de Menoc
Cet hôtel a été réalisé dans la seconde partie du XVème siècle pour la famille de Cousdun qui était seigneur des Ousches en Melle. Il a accueilli un Temple Protestant de 1582 à 1646.
Il a été modifié et complété au milieu du XIXème siècle pour y installer le Palais de Justice qui y est resté jusqu'au début du XXIème siècle.
Il comporte deux tours d'escaliers en style gothique flamboyant et un bâtiment du XIXème siècle.
Les Halles
Elles ont été construites au début du XXème siècle à la place de l'ancien bâtiment en bois et en pierres. Elles sont de style Baltard, du nom de l'architecte qui a réalisé les Halles de Paris.
Marché couvert de Melle
Ces halles sont supportées par des poteaux de fer. les murs comportent à la base un muret de briques surmonté par des verrières. De chaque côté, au centre, se trouve une porte en pierre, surmontée d'un fronton triangulaire sculpté.
Le toit est en ardoises, il est sur deux niveaux afin de faciliter l'aération de l'édifice.
A l'intérieur, de grands poteaux de fonte supportent la toiture.
L'église Romane Saint Hilaire est inscrite au Patrimoine Mondial de l'Unesco.
Elle est implantée légèrement à l'extérieur du bourg, dans la vallée d'une petite rivière, la Béronne. La construction d'un pont voisin a fait rehausser la route, d'où l'allure enfoncée du monument. Cette église faisait partie d'un Prieuré dépendant de l'Abbaye de Saint Jean d'Angély.
Façade et nef Eglise Saint Hilaire de Melle Chevet, transept et clocher
L'édifice actuel a été construit à partir de la fin du XIème siècle en remplacement d'une ancienne église déjà dédiée à Saint Hilaire (évêque de Poitiers mort en 367).
Melle se situe sur la route du pélerinage vers Saint Jacques de Compostelle et cette église est organisée pour accueillir les pélerins avec le déambulatoire autour du choeur et des chapelles où étaient déposées des reliques de saints.
Les Guerres de Religion, pendant la seconde partie du XVIème siècle, contribuent à endommager le monument et en particulier les sculptures.
Au moment de la Révolution Française, en 1794, l'église Saint Hilaire est transformée en Temple de la Raison. Elle se dégrade et est en mauvais état quand en 1840, Prosper Mérimée la remarque. L'abside et le clocher sont près de s'effondrer. Mérimée, qui est Inspecteur des Monuments Historiques entre alors en action et sauve l'église.
Depuis cette époque plusieurs restaurations successives ont permis de retrouver quasiment l'édifice d'origine.
Description de l'église
L'église comporte en fait deux parties assez différentes: le sanctuaire (choeur, transept) d'une part et la nef d'autre part.
Le choeur
Le sanctuaire comprend une abside à déambulatoire avec trois chapelles rayonnantes, le tout en hémicycle et voûté en cul-de-four.
Les colonnes des arcades du choeur et du déambulatoire portent des chapiteaux sculptés à décor végétal et entrelacs (cf photo ci-contre).
L'absence de fenêtres dans les parties hautes de l'abside entraine une éclairage limité, quasiment une pénombre.
Vu de l'extérieur le chevet (cf photo au-dessus à droite) est spectaculaire avec son étagement des toitures.
Les absidioles sont renforcées par des contreforts-colonnes.
Choeur et abside de l'église Saint Hilaire
Le transept et le clocher
Il ne déborde pas des collatéraux, la croisée du transept est surmontée par coupole sur trompes au-dessus de laquelle s'élève un clocher carré.
Le clocher (cf photo au-dessus) est percé à l'étage par trois baies étroites sur chaque face et renforcé par des contreforts-colonnes. Les baies centrales accueillent une fenêtre les autres sont aveugles.
Les chapiteaux au-dessus des colonnes sont simples.
La nef et les bas-côtés
La nef est plus haute que le choeur alors que les bas-côtés (collatéraux) sont presque aussi élevés que le vaisseau central, d'ailleurs une seule toiture couvre l'ensemble (cf photo au-dessus à gauche).
Nef et collatéral Nord Eglise Saint Hilaire de Melle Nef, collatéraux et déambulatoire
A l'intérieur la nef est encadrée par des collatéraux, elle est bien éclairée par les nombreuses fenêtres en plein cintre de ceux-ci (deux par travée).
La nef comporte six travées voûtées en berceau brisé. Les collatéraux sont voûtés en berceau simple (plein cintre), ils sont prolongés par le déambulatoire.
Les piliers séparant le vaisseau central des collatéraux se composent d'une base rectangulaire avec quatre colonnes engagées (cf photo ci-dessus à droite) qui sont surmontées par des chapiteaux sculptés, on y reconnait une Chasse au sanglier (cf photo ci-dessous à gauche) et des Quadrupèdes (cf photo ci-dessous à droite).
Chasse au sanglier Chapiteaux de la nef de l'église Saint Hilaire de Melle Quadrupèdes
La façade du côté Nord
La facade du côté Nord est la plus travaillée avec un portail remarquable (cf photo ci-dessous à gauche).
La partie supérieure du portail et les voussures sont en arc légèrement brisé.
Ces voussures portent de riches sculptures (cf photo ci-dessous): la Luxure, le Triomphe des Vertus sur les Vices, les Travaux des mois, etc.
Portail côté Nord de l'église Saint Hilaire
Au-dessus une grande niche ornée de palmettes contient la sculpture d'un cavalier dont le cheval foule un personnage avec son sabot. Elle a été mutilée pendant les Guerres de Religion.
Elle fait référence à l'Empereur Constantin assurant le triomphe du Christianisme sur le Paganisme.
Les cordons et archivoltes des fenêtres du mur latéral Nord et leurs chapiteaux (avec des monstres: cf photo ci-dessous) ont un décor sculpté remarquable.
Sculptures du mur latéral Nord de l'église Saint Hilaire
Sculptures du Portail Nord de l'église Saint Hilaire de Melle
La façade Ouest
La façade Ouest (cf photo ci-contre) est un bon exemple du style Roman Poitevin, avec trois arcs sur deux niveaux et sur chaque côté des colonnes surmontées par des lanterneaux à couverture conique et à écailles.
Cette façade à deux étages est surmontée par un pignon triangulaire, la séparation horizontale est assurée par deux corniches avec des modillons sculptés.
Les deux étages sont divisés verticalement en trois parties par des contreforts-colonnes. Ce dispositif respecte, à l'extérieur, la structure interne de l'édifice (nef et collatéraux).
Façade Ouest de l'église Saint Hilaire de Melle
Au niveau bas le portail central est entouré par trois voussures en plein cintre, il est encadré par deux arcatures aveugles également en plein cintre.
A l'étage, le dispositif est le même mais les arcatures sont ouvertes par des fenêtres et les voussures sont sculptées (cf photo ci-dessous).
Leur décoration est constituée par un bel ensemble de motifs géométriques et de fleurs.
Premier étage de la façade Ouest de l'église Saint Hilaire
Eglise Saint Pierre
L'Eglise Saint Pierre est une belle église Romane qui étatit celle d'un Prieuré relevant de l'Abbaye de Saint Maixent. Elle se situe dans la partie haute de Melle un peu en dehors du centre ville.
De même que Saint Hilaire, elle servait à accueillir les pélerins de Saint Jacques de Compostelle. Elle a été fortement endommagée au moment des Guerres de Religion (2° partie du XVIème siècle) puis a servi de salle de réunion pour les assemblées d'habitants au moment de la Révolution Française. Elle est remarquée par Prosper Mérimée qui, à partir de 1855, y fait réaliser d'importants travaux de restauration.
Chevet Eglise Saint Pierre de Melle Mur latéral Sud, transept et clocher
Le premier édifice élevé à cet endroit au milieu du Xème siècle était un oratoire. L'église actuelle a été construite au XIIème siècle en deux périodes.
Première étape, la réalisation du choeur, du transept, de l'abside et des absidioles qui sont éclarées par des fenêtres richement décorées (cf photo ci-dessus) et le clocher carré qui s'élève au-dessus de la croisée du transept.
L'abside est semi-circulaire (cf photo ci-dessus à gauche), elle est ajourée de baies en plein cintre ébrasées vers l'intérieur avec une partie basse en gradins, les chapiteaux des colonnes portent des motifs de feuillagés, de scènes du quotidien, d'acrobates et musiciens. La corniche du chevet est ornée de modillons sculptés intéressants.
Portail Sud de l'église Saint Pierre de Melle
Deuxième étape, la nef avec cinq travées encadrée par des collatéraux qui permettent de contrebalancer la poussée des voûtes de la nef. De nombreux chapiteaux sont intéressants: motif aux paons, mise au tombeau du Christ, tireur d'épine, oiseaux, griffons.
L'entrée s'effectue par le portail du mur latéral Sud (cf photo ci-contre), il est en cintre brisé avec des voussures sculptées restaurées au XIXème siècle.
Au-dessus la corniche a des métopes et modillons intéressants: les quatre évangélistes, les signes du zodiaque et des animaux.
Au second niveau se trouve une niche dont les sculptures ont été endommagées au moment des Guerres de Religion. Ces sculptures représentent un Christ en gloire entourés de deux personnages mutiles (sans doute Pierre et Paul).
Eglise Saint Savinien
L'église Romane Saint Savinien se situe dans la partie centrale de la ville de Melle, son chevet est soutenu par les anciens remparts.
A l'origine elle était sans doute la chapelle du château, elle est ensuite devenue une Collègiale dépendant de l'Abbaye de Saint Jean d'Angély.
Elle a été désaffectée lors de la Révolution Française et a servi de prison pendant plus d'un siècle. Sa restauration a été effectuée dans la seconde partie du XXème siècle.
Eglise Saint Savinien de Melle
L'église comprend deux parties d'allure trés différente: la nef (XIème siècle) et le sanctuaire (début du XIIème siècle), tous les deux sont de style Roman.
La nef
Elle date du XIème siècle, c'est une simple salle rectangulaire sans collatéraux (cf photo ci-contre).
Elle n'est pas voûtée et son éclairage s'effectue par des fenêtres latérales exigües tracées en plein cintre (cf photo ci-dessus à droite), non ébrasées à l'extérieur, appareillées de petits claveaux.
La façade Ouest (cf photo ci-dessus à gauche) est divisée par des contreforts-colonnes.
Le portail a deux voussures, l'archivolte prend appui sur des chapiteaux ornés d'animaux et d'entrelacs. Il est encadré par deux arcatures aveugles hautes et étroites.
Au-dessus la corniche est sculptée de motifs variés: masques, monstres, animaux, etc.
Intérieur de la nef de l'église Saint Savinien
Le sanctuaire (choeur et transept) (cf photo ci-dessus à droite)
Il comprenait à l'origine outre le choeur, une abside et deux absidioles solidaires du transept, les absidioles ont été en bonne partie défigurées.
Les chapiteaux des colonnes ont souffert, ils étaient sans doute consacrés à la vie et au martyre de Saint Savinien de Sens.
Le clocher est monté sur la croisée du transept, il conserve peu d'élements de style Roman car il a été partiellement reconstruit en 1466.
Articulation du transept (à gauche) et du choeur (à droite) de l'église Saint Savinien de Melle
Saint Romans les Melle se situe à moins de 5 kilomètres au Sud de Melle.
Au Moyen-Age ce bourg a commencé par appartenir aux seigneurs de Lusignan.
L'église Saint Romain relevait de l'abbaye Saint-Cyprien de Poitiers, elle a été construite au cours du XIIème siècle en style Roman. Son orientation est originale, la façade est au Nord et le chevet au Sud.
La façade est encadrée par deux puissants contreforts rectangulaires, elle est sur deux niveaux.
En bas le portail est surmonté de voussures simples en arc légèrement brisé. Ces voussures sont portées par des colonnes surmontées de chapiteaux sculptés (cf photos ci-dessous).
Une corniche avec des modillons sculptés de visages humains fait la séparation avec le niveau supérieur. Celui-ci est en fait la pignon triangulaire, il est percé par une fenêtre en plein cintre.
A l'intérieur, l'édifice a une nef unique, une travée droite et une abside voûtée en cul-de-four.
Le chevet comporte trois parties délimitées par des contreforts-colonnes (cf photo ci contre), à l'intérieur l'abside a une voûte en cul-de-four.
Eglise Saint Romain de Saint Romans les Melle
L'édifice a été remanié dans le seconde partie du XVème siècle, à la fin de la Guerre de Cent Ans.
La tour carrée est de cette époque.
Chapiteaux du portail del'église Saint Romain de Saint Romans les Melle
Clussais-La Pommeraie
Clussais est un village qui se situe à une quinzaine de kilomètres au Nord-Est de Chef-Boutonne et à une vingtaine à l'Est de Melle.
L'église actuelle est de la seconde moitié du XIIème siècle. Son originalité tient dans les proportions de la nef, étroite et longue, et l'importance des contreforts latéraux (cf héliogravure ci-contre), ils ont été réalisés au XIVème siècle.
La façade est sur deux niveaux. Le niveau bas présente un portail à trois voussures en arc légèrement brisé encadré par deux baies aveugles. Le niveau supérieur possède trois baies, celle au centre est percée d'une fenêtre.
Le clocher-porche est sur trois étages, le second comporte des baies, celles sur les côtés sont aveugles, les autres sont percées de fenêtres étroites. Le troisième étage est un ajoût de 1841.
L'église Notre-Dame de Clussais (héliogravure de Jules Robuchon, XIXème siècle)
A l'intérieur la nef comporte trois travées avec des arcs doubleaux qui retombent sur des piliers, la nef est voûtée en berceau brisé.
L'abside est en hémicycle, vu de l'extérieur le chevet est partagé en trois par des contreforts colonne (cf heliogravure ci-contre) et percé de trois fenêtres en plein cintre. En haut la corniche porte des modillons sculptés.
Chef-Boutonne
Chef-Boutonne est à une vingtaine de kilomètres au Sud-Est de Melle, la ville possède deux monuments intéressants dans le quartier de Javarzay. C'est là que la rivière la Boutonne prend sa source.
Le site de Javarzay est occupé depuis l'époque Gallo-romaine, les restes d'une villa y ont été identifiés.
Chef-Boutonne a été le siège d'une seigneurie au Moyen-Age.
L'ancien château-fort (cf gravure ci-contre) a été détruit au moment de la Révolution Française et au début du XIXème siècle.
Gravure du château-fort de Chef-Boutonne (XVIIème siècle)
L'ancienne église paroissiale était dédiée à Saint Barnabé, elle a été détruite au moment des Guerres de Religion
Chef-Boutonne, Javarzay et Lussay avait jadis chacun une paroisse. En 1790, Javarzay est rattaché à Chef-Boutonne, en 1830 c'est au tour de Lussay.
Le château de Javarzay
Ce château (cf photos ci-dessous) a été édifié par François de Rochechouart, Gouverneur de Gênes, au début du XVIème siècle. Il était alors protégé par une enceinte qui comportait douze tours. Il est ensuite passé à la famille de la Rochefoucauld.
Il a traversé une période difficile après le Révolution Française puis qu'il a même été laissé à l'abandon un certain temps.
Château de Javarzay
Le châtelet d'entrée possède un porche qui conserve les traces du pont-levis.
La grosse tour présente encorbellement, machicoulis et créneaux derrière lesquels se développe un chemin de ronde. Cette tour est surmontée d'une toiture en cône.
La chapelle conserve une porte sculptée. Les douze tours de l'enceinte ont été détruites au XIXème siècle.
La commune de Chef-Boutonne l'a racheté en 1982 et l'a restauré et réhabilité. Il accueille un musée de coiffes et bonnets régionaux.
L'église Saint Chartier
Cette église (cf photo ci-contre) faisait partie d'un Prieuré sans doute fondé à la fin du Xème siècle. Elle a été construite entre 1130 et 1150 en style Roman.
L'église a été endommagée au moment des Guerres de Religion et restaurée à la fin du XVIème siècle puis à nouveau dans les années 1870.
La façade
Elle est large et divisée verticalement en trois parties par deux puissants contreforts rectangulaires (cf photo ci-dessous à gauche).
Au niveau bas elle possède un portail à quatre voussures retombant sur de chapiteaux légèrement sculptés, celui-ci est encadré par deux doubles arcatures en plein cintre et aveugles.
En haut de ce niveau, une corniche transversale sur la longueur de la façade porte des métopes et modillons sculptés.
Eglise Saint Chartier: transept, clocher et choeur
Le niveau supérieur est percé d'une fenêtre étroite en plein cintre, au-dessus le pignon triangulaire est simple.
Façade Eglise Saint Chartier à Javarzay (Chef-Boutonne) Nef et collatéral
Nef et collatéraux
La nef Romane possède trois vaisseaux voûtés en berceau brisé (cf photo ci-dessus à droite). Les quatre travées de la nef et des collatéraux sont séparées par des piliers de huit colonnes surmontées de chapiteaux sculptés avec des représentations d'animaux et de végétaux. Les murs latéraux sont percés de fenêtres étroites.
Transept et coupole de l'église Saint Chartier à Javarzay
Le transept
Celui-ci est resté Roman, les bras sont voûtés en berceau brisé.
La croisée du transept est surmontée d'une coupole sur pendentifs à quatre nervures toriques (cf photo ci-contre), des cordons de dents de loup soulignent le pourtour des pendentifs et le passage de ceux-ci à la coupole.
Au-dessus de cette coupole s'élève un clocher carré sur deux étages percé d'une fenêtre étroite par face, il a une tourelle accolée côté Nord (cf photo au-dessus à gauche).
Le choeur
Il est large et s'ouvre à la sortie du transept. Il a été reconstruit en style Gothique flamboyant au début du XVIème siècle avec au fond une grande fenêtre tréflée à meneaux. Il abritait les tombeaux de la famille de Rochechouart.
Les chapiteaux sculptés
Ils sont assez nombreux et représentent des sujets varies. Outre le chapiteau du Lièvre et des Lions et le chapiteau des Chèvres (cf photos ci-dessous), on peut aussi citer les Masque avalant un Pénitent, un acrobate, des animaux fantastiques.
Chapiteau du Lièvre et des Lions Eglise Saint Chartier à Javarzay (Chef-Boutonne) Chapiteau des Chèvres
Mauléon
Mauléon est bâti sur un éperon rocheux qui domine la vallée de l'Ouin. A l'extrémité Ouest se trouvait jadis un château-fort médiéval, il faisait face à un promontoire nommé Château-Gaillard également doté d'un château-fort médiéval (en ruines).
Pendant plus de deux siècles, de 1736 à 1965, la ville s'est appelée Châtillon sur Sèvre et a été le siège d'un duché au XVIIIème siècle. Elle a maintenant repris son nom d'origine.
Mauléon conserve plusieurs monuments . Au centre de la ville est implantée l'Abbaye de la Trinité qui remonte au XIème siècle, l'église a été reconstruite au XIXème siècle, seul subsiste un portail Roman du XIIème siècle.
L'ancien château-fort est détruit mais il en reste sa porte d'accès du XVème siècle. Le Palais de la Sénéchaussée a été construit au XVIIIème siècle dans l'enceinte du château.
Histoire
La ville apparait au XIème siècle, elle est un fief de la vicomté de Thouars qui est attribué à une branche cadette de cette puissante famille.
Au début du XIIIème siècle, Savary de Mauléon est un partisan acharné des Plantagenets dans la lutte qui les oppose aux rois de France. Il est nommé Sénéchal du Poitou et en 1205 prend Niort pour le compte de Jean sans Terre, roi d'Angleterre.
Pendant les Guerres de Religion, Mauléon est prise en 1587 par l'armée Protestante de Henri de Bourbon-Vendôme puis reprise et prise successivement par les adversaires, Ligueurs et Protestants.
En 1642, Richelieu fait démanteler le château-fort afin de réduire les dernières vélléités féodales.
En 1716, le vicomte de Thouars ( de la famille des La Trémoille) vend la baronnie de Mauléon, elle finit par échoir au duc Alexis de Châtillon, qui fait renommer Mauléon en Châtillon sur Sèvre.
Pendant la Révolution Française et les Guerres de Vendée, Châtillon est une des ville principales tenues par les Vendéens. En juillet et octobre 1793, elle est prise deux fois par l'armée Républicaine du Général Westermann, elle en ressort dévastée.
Bressuire est un chef-lieu d'arrondissement au Nord-Ouest du département des Deux-Sèvres, une partie de la cité est sur un promontoire qui domine la rivière le Dolo. La ville est relativement à distance d'agglomérations plus importantes, la plus proche est Cholet à plus de quarante kilomètres.
Bressuire est située dans une région d'élevage avec un important marché aux bestiaux et des activités connexes. Elle s'est diversifiée dans l'agro-alimentaire (conserveries) et dans des activités industrielles.
Panorama sur Bressuire et les ruines de son château-fort
Histoire
La ville de Bressuire remonte sans doute à l'époque Celtique mais elle n'apparait vraiment dans l'Histoire qu'après l'An Mil. Elle dépend alors de la vicomté de Thouars et appartient à des seigneurs châtelains vassaux qui gardent pour ces vicomtes un puissant château-fort (cf photo ci-dessus) sur une colline qui domine la ville. La famille de Beaumont possède la seigneurie de Bressuire de 1060 jusqu'au début du XVIème siècle.
Panorama sur le château-fort de Bressuire (gravure du XIXème siècle avant l'effondrement de 1876), au centre le clocher de l'église Notre-Dame et en bas le Dolo
Faisant partie du domaine des Plantagenets, la ville est prise au début du XIIIème siècle par l'armée du roi de France Philippe II Auguste.
Bressuire a toujours été un centre commercial et disposait d'une Halle et d'un Champ de foire dès le XIVème siècle, la Halle a disparu dans l'incendie de 1794.
La cité est prospère et à la fin du XVème siècle elle approche les 10000 habitants, ce qui est considérable pour cette époque.
Dans la seconde partie du XVIème siècle (en 1568), pendant les Guerres de Religion, les Protestants s'emparent de la ville, ils pillent et endommagent les églises et les monastères.
Ensuite Bressuire se maintient difficilement grace à ses activités textiles (serge, etc) puis celles-ci déclinent à partir du milieu du XVIIIème siècle.
Pendant la Révolution Française, la ville est prise par les Vendéens. Elle subit la répression des armées républicaines qui l'incendient en 1794.
Le chemin de fer arrive à Bressuire en 1866 et entraine un développement de la ville qui est devenue sous-préfecture du département des Deux-Sèvres en 1926.
Au Moyen-Age, la cité était protègée par une enceinte qui a été démolie au XIXème siècle. Elle comportait une douzaine de tours et était percée de six portes, il ne subsiste de cette enceinte que la Tour de la Papaudière .
Eglise Notre-Dame
L'église Notre-Dame est au centre de la ville ancienne. A la fin du XIème siècle, Thibaut de Beaumont, seigneur de Bressuire, donne l'église Notre-Dame à l'Abbaye Saint Jouin de Marnes, ce que confirme le vicomte Aymeri IV de Thouars.
L'abbaye y établit un Prieuré et reconstruit l'église pendant le XIIème siècle, elle est en granite sauf les parties décorées qui ont été taillées dans de la pierre calcaire. L'édifice a été significativement reconstruit par Pierre de Laval, seigneur de Bressuire, au début du XVIème siècle.
Façade et clocher de l'église Notre-Dame
La façade
Elle est sur trois niveaux, le dernier est constitué par un pignon triangulaire simple et sans décoration.
En bas de la façade, le portail est entouré par des voussures en arc brisé, elles portent tores et gorges et des groupes de colonnettes portent des chapiteaux sculptés (cf photo ci-dessous).
Une corniche fait la séparation avec le premier étage qui est percé d'un frande fenêtre centrale en plein cintre.
Le clocher est à l'angle Sud-Ouest de l'édifice. Il est du début du XVIème siècle avec son lanternon, il a été restauré en 1728. Il s'élève à 56 mètres de hauteur et traduit une influence italienne.
Sur le côté Sud de l'église se trouve une porte qui conserve des éléments Romans.
Sculptures des chapiteaux du portail de l'église Notre-Dame
La nef
Elle est sans collatéraux, elle a été réalisée à la fin du XIIème siècle en style Gothique Angevin. Elle comprend trois travées à voûtes bombées supportées par des nervures moulurées avec des tores. La nef est éclairée par de grandes fenêtres.
Côté Sud avec le choeur Eglise Notre-Dame de Bressuire Voûtes de l'église
Le choeur est une reconstruction du début du XVIème siècle, son plan est carré avec trois travées dotées de collatéraux de même hauteur. Les compartiments des voûtes comprennent six nervures (cf photo ci-dessus à droite). L'éclairage est assuré par de grandes baies avec des remplages de soufflets et mouchettes. Le choeur contient des stalles du début du XVIème siècle.
A l'extérieur, les murs sont renforcés par de puissants contreforts rectangulaires (cf photo ci-dessus à gauche) surmontés de pinacles.
L'église Saint Cyprien
Le site de Saint Cyprien se situe sur la rive gauche du Dolo en contrebas du château. Il était habité dès le Haut Moyen-Age et une église y a été fondée au Xème siècle par un vicomte de Thouars. Un de ses successeurs la donne en 1028, avec le bourg attenant, à l'Abbaye Saint-Cyprien de Poitiers qui y établit un Prieuré, celui-ci a perduré jusqu'à la Révolution Française.
Façade Eglise Saint Cyprien à Bressuire Chevet et nef
L'église est reconstruite au début du XIIIe siècle en style Roman. La façade est simple (cf photo ci-dessus à gauche) avec une porte en arc brisé surmontée d'une fenêtre étroite. La nef est sans collatéraux, elle est éclairée par des fenêtres étroites ressemblant à des meurtrières, elle conserve une fresque murale.
Le chevet est en hémicycle supporté par des contreforts plats (cf photo ci-dessus à droite), une corniche avec des modillons sculptés (visages, animaux) est à la limite de la toiture. La fenêtre axiale assure un bon éclairage de l'abside.
En dessous de l'abside se trouve une crypte dont les voûtes en arc légèrement brisé, retombent sur un unique pilier central.
Cette église a servi de grange et d'écurie au XIXème siècle. Elle est maintenant utilisée comme Espace Culturel.
Le château-fort
Le premier château a été construit au XIème siècle sur un promontoire dominant le Dolo. Il est agrandi et renforcé au XIIIème siècle avec une enceinte dont la longueur approche les 700 mètres avec une trentaine de tours et au pied de laquelle se développe un fossé. Ensuite les seigneurs de Bressuire renforcent au fur et à mesure les points rendus sensibles par l'évolution des techniques militaires.
Jacques de Beaumont, sire de Bressuire, est chambellan du roi Louis XI, dans la seconde partie du XVème siècle il fait réamenager un logis dans la partie centrale du château
Le château-fort de Bressuire, à droite le château de la fin du XIXème siècle
Le château est quasiment abandonné à la fin du XVIème siècle et tombe progressivement en ruines, une partie du donjon s'écroule en 1730. Après la Révolution Française, il sert de carrière de pierres et le logis s'effondre en 1876.
Un château moderne est construit dans la cour de l'édifice autour de 1880.
Thouars est une ville située à 40 km au sud de Saumur et de la Loire, à 25km à l'ouest de Loudun et une trentaine de kilomètres au Nord-Ouest de Bressuire.
Panorama sur Thouars et son chateau au -dessus du Thouet
La ville
Le centre de la ville se situe sur un promontoire dans une boucle du Thouet. Ce lieu facile à défendre est habité depuis les temps les plus anciens.
En 762, Pépin le Bref, qui mène une campagne pour soumettre les Aquitains, s'en empare. Les textes de l'époque indiquent que Thouars était une des places les plus fortes d'Aquitaine.
Conséquence de son riche passé historique Thouars conserve de nombreux monuments qui méritent d'etre visités, le château du XVIIème (cf photo ci-dessus), l'église Saint Médard, l'église Saint Laon et les restes significatifs des remparts dont les Tours de la Porte au Prévost (cf photo ci-contre) et du Prince de Galles.
La ville possède des maisons anciennes comme l'Hôtel des Trois Rois et l'Hôtel Tyndo qui sont du XVème siècle.
L'activité économique de la ville s'est bien développée du milieu du XIXème siècle jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale. Depuis la cité s'est assoupie.
Ce dernier l'a fait reconstruire dans les années 1170. La façade est particulièrement remarquable, le porche est un chef d'oeuvre de l'art Roman alors que la rosace qui le surmonte est plus tardive et de style Gothique.
L'église a été profondément remaniée au XVème siècle. Elle a subi des déprédations au moment des Guerres de Religion au XVIème siècle, c'est également à cette époque que des maisons lui ont été accolées défigurant la facade.
La restauration de l'ensemble a été réalisée en 1866.
Façade de l'église Saint Médard de Thouars
Thouars possède un autre église intéressante, celle de Saint Laon, issue d'une abbaye fondée au XIème siècle. Elle est devenue rapidement très riche par les nombreux dons qu'elle a recu. Ceux ci sont confirmés par le vicomte Aimery V Thouars puis en 1119 par le Pape Calixte II.
Saint Laon aidait à guérir de la folie et au Moyen-Age le pélerinage auprès de ce saint avait un grand succès.
Oiron est une petite ville à une dizaine de kilomètres à l'Est de Thouars. Elle possède deux monuments intéressants, le château des Gouffier et la collègiale Saint Maurice.
Chateau d'Oiron
Le château d'Oiron a été construit par la famille Gouffier dont plusieurs membres ont occupé des fonctions importantes pendant plus d'un siècle (1450-1550).
Ils sont originaires de la région de Chatellerault et de Bonnivet plus précisement. Guillaume, marié à la soeur du Cardinal Georges d'Amboise est Chambellan de Charles VII. Il achète Oiron en 1449. Ses fils participèrent aux campagnes d'Italie et Guillaume II Grand Amiral de France (l'Amiral de Bonnivet) est mort à la Bataille de Pavie en 1525.
C'est son frère Artus I qui a fait construire le chateau, à sa mort les travaux furent poursuivis par sa veuve Hélène du Hangest. Leur fils Claude, Comte de Caravaz et qui possèdait une immense fortune, a servi de modèle au Marquis de Carabas du Chat Botté des Contes de Perrault.
Claude Gouffier a fait construire l'escalier Renaissance et la galerie. Dans le première moitié du XVIIème siècle, Louis Gouffier agrandit la galerie vers l'extérieur et il fait construire le pavillon du Roi sur le flanc Est.
Mme de Montespan, la plus célèbre favorite de Louis XIV, vint séjourner à Oiron en 1690 quand elle se retira de la Cour de France.
La Collègiale Saint Maurice
Cette collègiale a été construite à l'initiave d'Hélène du Hangest de 1518 à 1550 sur l'emplacement de l'ancienne église paroissiale qui remontait au Xème siècle. La Collègiale servait de chapelle du chateau dont elle est très proche.
L'église mèle le style Gothique flamboyant avec celui de la Renaissance.
Elle comporte une nef unique haute d'environ 20 mètres sur 55 de long, elle est croisée par une large transept. Le choeur se termine par une abside à trois pans.
Le clocher (cf photo ci-contre) est une tour carrée surmontée par un édifice circulaire.
Collègiale Saint Maurice
Dans le transept reposent quatre gisants (dus à Jean Juste) de la famille Gouffier: Celui d'Artus Gouffier, celui de Philippe de Montmorency sa mère, celui de l'Amiral de Bonnivet et enfin celui du neveu de ce dernier Guillaume Gouffier.
Ces tombeaux ont été démontés lors de la Révolution Francaise puis réinstallés en 1839.
Saint Jouin de Marnes
Saint Jouin de Marnes se situe à une quinzaine de kilomètres au Sud-Est de Thouars et à une dizaine au Nord-Est d'Airvault, en hauteur au dessus de la vallée de la Dive.
Abbaye de Saint Jouin de Marnes
Elle est implantée en hauteur sur une colline qui domine la plaine de Moncontour, ce village n'est en effet qu'à 4 kilomètres vers l'Est.
Histoire
Cette abbaye a été fondée en 342 par un Ermite, Jovinus, peut-être frère de Saint Maixent, évêque de Poitiers, et Saint Maximin, évêque de Trèves (qui à cette époque était la capitale de la partie occidentale de l'Empire Romain).
En 843 des moines, fuyant les pirates Normands, se refugient dans l'abbaye et y établissent la règle de Saint Benoit. A cette époque elle bénéficie de la protection du roi Pépin II d'Aquitaine. Les moines reconstruisent une nouvelle église abbatiale à la fin du IXème siècle.
L'abbaye est ensuite protégée par les vicomtes de Thouars. En dépit de disputes fréquentes avec le seigneur de Moncontour qui contrôle le voisinage, l'abbaye prend de l'importance et devient très riche ce qui permet la construction de l'église actuelle au début du XIIème siècle.
Chevet, transept et clocher de l'église de Saint Jouin de Marnes
Au début du XVème siècle, conséquence de la Guerre de Cent Ans, les moines fortifient l'Abbaye et l'abbé Pierre d'Ambois fait reconstruire le cloitre en 1476. Le 28 février 1568 l'abbaye est dévastée par les Protestants.
L'Abbaye connait sa dernière période faste au XVIIème siècle quand l'abbaye est revitalisée par les moines de congrégation de Saint Maur. Lors de la Révolution Française les batiments annexes de l'Abbaye sont vendus comme Biens Nationaux et en partie démolis.
L'église par contre a heureusement été conservée, c'est un véritable chef d'oeuvre de l'Art Roman.
Description
L'église abbatiale comporte un chevet avec trois absidioles, un transept et une nef de dix travées avec collatéraux.
Les parties les plus anciennes sont le transept et la travée vers le choeur.
La façade
Façade Eglise abbatiale de Saint Jouin de Marnes Portail central
Elle est une illustration de l'Art Roman du Poitou. Les faisceaux de colonnes sur les côtés sont surmontés par des clochetons octogonaux et pyramidaux, à couvertures d'écailles.
Des doubles colonnes-contreforts divisent la façade en trois parties correspondant à celles du vaisseau à l'intérieur de l'édifice. En haut, le pignon est décoré par des sculptures.
Le niveau bas comprend le portail central (cf photo ci-dessus à droite) et deux petits portails latéraux. Les voussures du portail central sont sculptés avec d'une part des masques barbus, des représentations des travaux des mois et d'autre part des saints et des scènes de l'Evangile, etc.
Le premier étage a la même organisation avec au centre une grande fenêtre. En haut des contreforts-colonnes les chapiteaux sculptés représentent un cavalier qui écrase un vaincu et Samson qui triomphe du lion.
A la base du pignon, une sculpture figure une double cortège qui converge vers la Vierge, avec au-dessus au centre le Christ en croix.
Intérieur: nef, transept et choeur
La nef est encadrée de collatéraux qui se prolongent dans le transept puis forment le déambulatoire du choeur.
Le choeur et ses voutes Eglise abbatiale de Saint Jouin de Marnes Vue d'ensemble
La voûte de la nef est renforcée par le voutement des collatéraux qui en berceaux plein cintre. Les grandes arcades divisant l'édifice sont en plein cintre. Les voûtes des trois travées Ouest sont en berceau plein cintre, les autres voûtes du vaisseau central sont de style angevin et sexpartites (cf photo ci-contre), elles ont été réalisées au XIIIème siècle avec des clefs de voutes sculptées de thèmes historiés.
Nef de l'église de Saint Jouin de Marnes
Le transept et la première travée du choeur sont les plus anciennes de l'église. La croisée du transept, la coupole sur trompes et la voûte des bras sont de la fin du XIème siècle.
Les colonnes portent des chapiteaux sculptéss d'animaux fantastiques, des oiseaux et des personnages.
Le bras Sud du transept a été complété par un dispositif de défense (cf photo au-dessus à droite) avec en particulier des machicoulis.
Le choeur (cf photo ci-dessus à gauche) est entouré par un déambulatoire bien éclairé, les arcades sont surmontées d'arcatures aveugles elles-mêmes sous les fenêtres. La voûte est du XIIIème siècle.
L'église Saint Jean-Baptiste a une origine très ancienne, elle a été donnée en 854 par le roi Charles le Chauve à l'Abbaye Saint Philibert de Grand Lieu (dans le département de la Loire-Atlantique).
Clocher et transept de l'église Saint Jean-Baptiste
Portail de l'église Saint Jean-Baptiste de Marnes
L'église a été construite à partir du XIIème siècle sur un édifice antérieur. Elle a la forme d'une croix, la nef possède trois travées avec des voûtes en berceau brisé, elle n'a pas de collatéraux. Le transept est assez important et le chevet est carré. L'édifice conserve quelques sculptures intéressantes.
Saint Généroux est un village situé à un peu plus de cinq kilomètres à l'Ouest de Saint Jouin de Marnes et à une dizaine de kilomètres au Nord d'Airvault.
En face de l'église un Pont ancien remontant au XIIIème siècle franchit le Thouet, il comporte des avant-becs et fait plus de 100 mètres de longueur (cf photo ci-dessous). Il possède cinq arches dont trois en plein cintre et deux en arc brisé.
Pont Roman sur le Thouet de Saint Généroux
Eglise de Saint Généroux
Cet édifice est un des plus anciennes églises du Poitou. Sa première construction remonte à l'époque Carolingienne (aux IXème et Xème siècles), elle a donc un caractère préroman.
Elle faisait partie d'un Prieuré de l'Abbaye de Saint Jouin de Marnes et porte le nom d'un de ses abbés, Saint Généroux, mort en 521.
La partie la plus significative est l'abside avec deux absidioles (cf photo ci-contre).
La nef d'origine était rectangulaire avec une charpente, elle a été remaniée au XIIIème siècle. Elle a alors été subdivisée en trois vaisseaux par une double série d'arcades sur piliers rectangulaires.
Comme bien d'autres, cette église a été sauvée par Prosper Mérimée vers 1840.
Airvault
Airvault est situé sur le Thouet, à une vingtaine de kilomètres au Sud de Thouars et seulement 9 kilomètres à l'Ouest de Saint Jouin de Marnes.
La ville
Airvault possède une remarquable église Romane, la Collégiale Saint Pierre, et de nombreux autres monuments. Sur un promontoire subsistent les restes d'un château du XIVème siècle avec son enceinte (cf photo ci-dessous à droite). La ville a aussi un Pont Roman du XIème siècle et de belles Halles (cf photo ci-dessous).
Les Halles d'Airvault Château d'Airvault
La Collégiale Saint Pierre
Une Collègiale, dédiée à Saint Pierre, est fondée à Airvault en 975 par Aldéarde, la femme du vicomte Herbert I de Thouars. Elle devient une abbaye à la fin du XIème siècle. En 1096, Pierre de Saine-Fontaine est élu abbé, il relance la construction de l'église, celle -ci est consacrée le 31 octobre 1100.
Façade Eglise Romane Saint Pierre d'Airvault Porche et narthex
La facade, comme à Saint Jouin de Marnes, est caractèristique du style Roman Poitevin. Elle est du XIIème siècle et encadrée de colonnes qui séparent trois travées dont l'aspect asymétrique est original (cf photo ci-dessus à gauche).
Le porche comporte une entrée qui donne sur le narthex (cf photo ci-dessus à droite). La façade a trois portails, les portails latéraux sont en plein cintre et le portail central en arc brisé. Celui-ci a trois voussures et la partie supérieure de l'archivolte a des sculptures avec des motifs végétaux surmontant les sculptures des 24 vieillards de l'apocalypse.
On accède au narthex en descendant quelques marches, il a deux travées voûtées d'arêtes. Au centre un arc plein cintre est porté par deux piliers carrés. Au fond le portail est en plein cintre, il donne accès à la nef.
Le clocher central est, lui, du XIIIème siècle, la tour est carrée mais la flèche est octogonale. L'originalité de Saint Pierre d'Airvault provient de les sculptures et de la symbolique des nombreux chapiteaux.
La nef se compose de trois vaisseaux avec sept travées sur la longueur. Les voutes du vaisseau central et du choeur sont dotées d'ogives de style Plantagenet (XIIème siècle).
Les bras du transept comportent des absidioles, la chapelle du croisillon Nord comporte le tombeau du constructeur d'Airvault, Pierre de Saine-Fontaine.
Le choeur est entouré par un déambulatoire sur lequel donnent trois chapelles rayonnantes (cf photo ci-dessous). Les chapiteaux des colonnes sont dotés de sculptures sur les thèmes de la genèse, les travaux, la guerre, etc.
Chevet de la collégiale Saint Pierre d'Airvault
A l'origine, comme pour beaucoup d'églises médiévales, l'intérieur de Saint Pierre d'Airvault était peint, il subsiste des traces de ces fresques.
Le Cloitre
De l'autre côté de la rue, dans les jardins de l'abbaye, subsistent des vestiges de l'ancien cloitre dont la plupart des galeries ont été incendiées suite à la bataille de Moncontour, le 3 octobre 1569. La salle capitulaire est de la seconde moitié du XIIème siècle. Elle a été vendue comme Bien National lors de la Révolution Française. Un partie importante de cette salle capitulaire a été démolie en 1866 pour la construction de la rue actuelle.
Saint Loup sur Thouet
Château de Saint Loup sur Thouet
Quatre kilomètres au Sud d'Airvault, toujours sur le Thouet, se situe le château de Saint Loup construit de 1600 à 1610 sur l'emplacement d'un château du Moyen-Age par le gouverneur du Poitou Louis Gouffier, le petit fils de Claude dont nous avons parlé dans le paragraphe sur Oiron.
Ce chateau illustre trés bien ce qu'on appelle le style Louis XIII. Saint Loup est la ville dont est originaire la famille Arouet qui a un illustre membre: Voltaire, le grand écrivain et philosophe du XVIIIème siècle.
En continuant à suivre le Thouet vers le sud on atteint Parthenay qui a conservé de nombreux monuments Médiévaux (chateau et murailles en particulier).
Hotels de la Vienne (86) et des Deux-Sèvres (79)
Voici des Hotels du Département de la Vienne et des Deux-Sèvres. Ce département correspond à une partie de l'ancienne Province du Poitou. La ville de Poitiers possède un bel ensemble de monuments avec en particulier une splendide église Romane, Notre-Dame la Grande.
La ville de Parthenay est à 40 kilomètres au Sud de Thouars et à la même distance au Nord de Niort. Elle s'est développée autour d'une Citadelle installée sur un éperon rocheux dans une boucle du Thouet.
Depuis une cinquantaine d'années, Parthenay a réussi la mise en valeur de son patrimoine médiéval en effectuant une restauration de qualité.
Porte Saint Jacques et le château à Parthenay
Au Moyen-Age la ville a compté jusqu'à trente tours de défense et elle possèdait trois lignes de fortifications dont il reste d'importants vestiges. Le monument le plus remarquable est la Porte Saint Jacques (cf photo ci-contre) au dessus de la rivière qui entoure la ville, le Thouet.
Parthenay est supervisée par un promontoire qui porte la Citadelle. A l'extrémité nord de celle-ci se trouve le Château des seigneurs de Parthenay, les ruines permettent néanmoins d'en apprécier le dispositif et l'importance.
Cette seigneurie était une des principales du Poitou au Moyen-Age. Les sires de Parthenay ont eu un rôle important aux XIIIème et XIVème siècles, à l'époque du rattachement du Poitou au royaume de France puis pendant la Guerre de Cent Ans.
Secondigny est une petite ville à moins de 15 kilomètres à l'Ouest de Parthenay.
Une forteresse y est identifié au début du XIème siècle, celle-ci est tenue par un gardien relevant du seigneur de Parthenay. Un bourg s'est developpé autour de cette forteresse et de l'église Sainte Eulalie à partir du XIIème siècle.
L'église Sainte Eulalie
Un prieuré a été fondée par l'Abbaye Saint Pierre de Bourgueil suite à un don de Joscelin II de Parthenay fait en 1068. L'église a été construite à partir de la fin du XIème siècle en style Roman, mais une bonne part est du XIIIème siècle. Au final, pour l'essentiel l'édifice reste de style Roman.
Réalisée trop près des douves du château, l'abside s'est effondrée plusieurs fois, elle a été reconstruite plus tard en style Gothique.
Côté Sud Eglise Sainte Eulalie de Secondigny Nef centrale
Le porche sur le côté Sud est un ajoût du XVème siècle, par contre au fond le portail est Roman avec des chapiteaux intéressants, en particulier celui où deux oiseaux boivent dans une coupe (cf photo ci-dessous, au centre), c'est un motif qui remonte aux origines du Christianisme.
Chapiteauxsculptés du portail Sud de l'église Sainte Eulalie de Secondigny
Le transept est peu saillant, la croisée du transept et les deux bras ont des voûtes nervurées de style Gothique, elles ont remplacées l'ancien couvrement.
Le clocher est excentré, il s'élève au-dessus du bras Sud du transept (cf photo au-dessus à gauche), il est carré à la base puis devient octogonal dans sa partie supérieure.
La nef a été allongée côté Ouest de trois travées à la fin du XIXème siècle, les voûtes sont en berceau légèrement brisé (cf photo au-dessus à droite).
Des collatéraux encadrent la nef centrale, ils sont voûtés en demi-berceaux. Les piliers de séparation entre la nef et les collatéraux sont renforcés par quatre colonnes engagées (cf photo ci-contre) surmontées de chapiteaux sculptés et d'arcs en plein cintre..
Piliers de la nef et collatéral de l'église Sainte Eulalie
Ces chapiteaux, ainsi que ceux de la croisée du transept, sont sculptés avec des animaux (griffons, etc) et des figures humaines (cf photos ci-dessous).
Le portail Ouest est un remploi de l'édifice Roman, les chapiteaux sculptés représentent des monstres qui semblent avaler les colonnettes.
Chapiteaux de la nef de l'église Sainte Eulalie de Secondigny
Champdeniers-St Denis
La petite ville de Champdeniers-St Denis se situe à une quinzaine de kilomètres au Sud de Secondigny et à une vingtaine au Nord de Niort.
L'église Notre-Dame de Champdeniers
Elle a été construite à partir du XIème siècle, elle relevait de l'Abbaye de Maillezais. L'édifice est en bonne partie de style Roman: crypte, nef et collatéraux, clocher.
Le choeur et l'abside ont été reconstruits au XVème siècle en style Gothique, on retrouve le tracé de l'ancienne abside dans la crypte. Celle-ci permet de rattraper la pente du terrain qui porte l'église.
Façade Eglise Notre-Dame de Champdeniers Portail
Sur la façade Ouest (cf photo ci-dessus à gauche), le portail d'entrée est précédé par un petit auvent. Ce portail est flanqué latéralement d'arcatures aveugles (cf photo ci-dessus à droite).
La nef est voûtée en berceau et cette vôute est soutenue par les voûtes d'arêtes des collatéraux construits de chaque côté (cf photo ci-contre).
Les piliers de séparation ont quatre colonnes accolées, ils portent des arcades en plein cintre. Ces colonnes sont surmontées de chapiteaux à palmettes ou en fers de lance.
Le clocher octogonal s'élève au-dessus de la croisée du transept, des baies en plein cintre ajourent les faces et la flèche est en charpente.
Nef et collatéraux de l'église Notre-Dame de Champdeniers
Les chapiteaux de la nef
L'intérieur de l'église possède de nombreux chapiteaux sculptés représentant des figures humaines, des animaux fantastiques, des feuillages et des palmettes (cf photos ci-dessous).
Chapiteaux de la nef de l'église Notre-Dame de Champdeniers
Chapiteaux de la nef de l'église Notre-Dame de Champdeniers
Chevet et transept Eglise Saint Pierre d'Aulnay Façade et cimetière avec la croix Hosannière
L'église Saint Pierre est une des plus belles églises Romanes, elle est classée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Elle se situe, côté Ouest, à l'extérieur de la ville d'Aulnay.
Elle est entourée par un cimetière où l'on remarque une belle croix (cf photo ci-dessous). Elle est au bord d'une route utilisée par les pélerins pour se rendre à Saint Jacques de Compostelle.
L'église est dans son ensemble bien équilibrée et harmonieuse quelque soit l'angle sous lequel on la regarde. La photo ci-dessus à gauche a été prise au Sud-Est. La face Sud du transept comporte un portail remarquable qui possède de nombreuses et remarquables sculptures.
Sur la facade, côté Ouest, le portail central (cf photo ci-dessus à droite) comporte des sculptures trés travaillées, c'est aussi le cas sur les deux arcatures aveugles (à droite et à gauche). Plus généralement les chapiteaux sont tous d'une grande qualité et les sujets représentés sont variés.