Livres sur la Grèce et le monde Héllènistique Livres sur l'Asie mineure et la Turquie Librairie de FranceBalade
Gênes et la Ligurie | |
Vous etes ICI : Accueil > Italie >Gênes et la Ligurie Gênes est la capitale de la Ligurie. La ville a un passé historique prestigieux et conserve une vieille ville très intéressante. Les marins de la République de Gênes ont dominé la Méditerranée occidentale pendant de nombreux siècles au Moyen-Age et au début des Temps modernes. Depuis le XIXème siècle, la région est devenue industrielle, ce qui n'a pas empêché le développement d'activités touristiques en particulier le long de la côte méditerranéenne. La Ligurie est une région du nord de l'Italie. A partir de la frontière française, elle se développe, sur 250 km, en arc de cercle le long de la mer Méditerranée pour rejoindre la Toscane. Composée de criques, de plages et de promontoires, dotée de stations balnéaires et de ports de pêche, la Ligurie offre des sites et panoramas magnifiques et bénéficie d'un climat doux la plus grande partie de l'année. La région côtière s'appelle la Riviera (italienne), elle prolonge la Côte d'Azur française. |
Le Phare de Gênes |
La Riviera se décompose en deux parties: la Riviera du Levant à l'est de Gênes et la Riviera du Ponant à l'ouest de cette ville.
Vous pouvez visiter sur la Riviera du Levant : Recco, Camogli, Santa Margherita Ligure, Portofino, Rapallo, Chiavari, Sestri-Levante, les Cinque Terre, Portovenere, La Spezia et le Golfe des Poètes avec en particulier Lerici. La Spezia est la seconde ville de la Ligurie. Et également sur la Riviera du Ponant, plus précisément sur la Riviera des Palmiers, visitez : Arenzano, Savone, Spotorno, Noli, Varigotti, Finale Ligure, Pietra Ligure, Loano, Albenga, Alassio. La Riviera des Fleurs est au sud, autour de Imperia, San Remo jusqu'à Bordighera et Vintimille. Il existe d'ailleurs bien d'autres stations intéressantes sur la côte ligure. | |
Avec Google
|
GênesGênes est avant tout un centre maritime, un port, toute son histoire est conditionnée par cette situation géographique et par son large accès à la Méditerranée occidentale. L'emplacement primitif de la cité est une baie semi-circulaire, ouverte vers le sud et entourée de collines. Aujourd'hui, Gênes reste un des premiers ports méditerranéens. La ville s'est développée par agrandissements successifs sur le flanc de ces collines qui entourent le port. Aujourd'hui l'amplitude de l'agglomération sur le littoral dépasse sensiblement les 30 kilomètres (de Voltri à au-delà de Nervi).Des hauteurs de la ville on a une très belle vue sur le port de Gênes (cf photo ci-dessous). A partir du Mont Righi (300 mètres d'altitude, accessible par funiculaire), le panorama s'étend sur la ville et toute la région avoisinante. Le port moderne de Gênes Près du Port de la ville se situe le centre historique, c'est un des plus grands ensembles médiévaux d'Europe avec des monuments romans et gothiques, en particulier les églises. Dans la vieille ville, les rues sont étroites, les places petites, les escaliers nombreux, tout ceci rappelle près de mille ans d'histoire. |
La Piazza Di Ferrari est le coeur de Gênes, elle dessert à la fois l'ancienne ville et la ville moderne. Celle-ci est plus en hauteur avec de grandes artères bordées de palais. La puissance de Gênes au XVIème siècle trouve sa traduction dans ces édifices. La photo ci-contre montre la fontaine, au centre de la place, et des bâtiments entourant la Piazza di Ferrari: au fond le Théâtre Carlo Felice (inauguré en 1828 et un des plus grands d'Italie), à droite le Palais de l'Académie Linguistique. La promenade que nous allons faire dans Gênes commence avec le Port, se poursuit avec la ville Médiévale et Renaissance, y compris les Palais et enfin s'achève avec une visite des Eglises. |
Le Port et le Palais San Giorgio Le Port est la raison d'être de la ville, c'est un ensemble de quais de plusieurs dizaines de kilomètres, de nombreuses digues et surtout une animation intense et permanente. D'içi partent de grands paquebots et une gare maritime dessert la Sardaigne, la Corse (c'est bien utile parfois), la Sicile et l'Espagne. La promenade piétonne en bord de mer se prolonge jusqu'à la Tour de la Lanterne, qui fait 75 mètres de haut. Elle date de 1543 et symbolise la ville de Gênes. Le Porto Antico est la partie la plus ancienne du port, on y trouve l'Aquario qui est le plus important aquarium de la Méditerranée. Le Bigo de Renzo Piano sur le Porto Antico Le Palais San Giorgio, vue de côté de la place Caricamento Le Palais San Giorgio, siège de l'Autorité portuaire, repeint à neuf, supervise le vieux port. Sa construction initiale remonte à 1270 à l'initiative du doge Simon Boccanegra. Il a été agrandi en 1571 puis restauré à plusieurs reprises. A l'origine, il s'appelait Palazzo del Capitano del Popolo, en 1451 il devient le siège de la Banco di San Giorgio qui a fini par symboliser l'état génois. La Banque di San Giorgio a été fondée en 1407, la famille Grimaldi, avec d'autres familles génoises, a été particulièrement impliquée dans sa création et son fonctionnement. Au pied du Palais San Giorgio se trouve la Place Caricamento qui est un des lieux les plus animés de Gênes avec l'accés au vieux port, les portiques de Sottoripa, les restaurants et les nombreux magasins qui sont particulièrement fréquentés. C'est là qu'aboutissent de nombreuses rues de la vieille ville. Le Palais San Giorgio, face au vieux port (Porto Antico): Saint Georges terrassant le dragon |
Gênes Médiévale et Renaissance Le noyau primitif de Gênes s'étendait sur la colline de Sarzano qui domine la mer et le port. A l'époque romaine, une forteresse se trouvait sur l'emplacement de l'église actuelle de Santa Maria di Castello. Cloître de San Andrea Porte Soprana et maison de Christophe Colomb La Porte Soprana (ou San Andrea) est issue de l'enceinte de la cité romaine, elle a été remaniée au moyen-âge avec ses deux tours de l'époque gothique. En contrebas se trouvent le Cloître de San Andrea et la maison des parents de Christophe Colomb (cf photos çi-dessus), celle-ci a en fait été reconstruite au XVIIème siècle. Place Matteoti La place Matteoti est dans le coeur du centre médiéval de Gênes. L'église de Gesu donne sur cette petite place de même que le Palais Ducal (devenu Palais de Justice), là où résidaient les Doges (cf photo ci-contre). Le Palais Ducal a été réalisé à la fin du XVIème siècle et en partie rebâti (en particulier la façade) à la suite de l'incendie de 1777. |
Place et église San Matteo La place conserve un style médiéval, on y trouve les maisons des Doria avec les couleurs familiales: noir et blanc. Les Doria ont été une famille très puissante à Gênes du XIIème au XVIIème siècle. L'église San Matteo a été édifiée par Martino Doria en 1125. Elle abrite la tombe de Lamba Doria, le vainqueur de la bataille de Curzola contre Venise en 1298, et celle du grand amiral Andrea Doria. La Via San Luca Du XIVème au XVIème siècle, c'est une des rues les plus importantes de la ville. La chapelle San Luca, fondée en 1138, était la propriété de la famille Spinola et le Palais Spinola est aussi proche de cette rue. Un peu plus loin se trouve l'église San Siro. Le Palais Spinola est à l'origine celui des Grimaldi qui le firent bâtir au XVIème siècle. Les Spinola l'ont acquis au XVIIème siècle et y déposèrent leur oeuvres d'art et collections. Les PalaisLa puissance de Gênes au XVIème siècle est illustrée par ses palais. La puissance et le faste de ces résidences symbolisent la force financière et commerciale de la ville. Même si au XVIIème siècle la puissance de Gênes commence à décliner la construction de nouveaux et beaux palais reste très active.Exemples de Palais de la ville de Gênes Cette rue a été tracée au XVIème siècle, elle est bordée de nombreux palais des XVIème et XVIIème siècles. Cette rue a servi de décor à plusieurs oeuvres de Rubens. Le Palais Bianco a été construit autour de 1550, en face se situe le Palais Rosso, édifié dans les années 1670, ces deux palais sont le siège de musées artistiques de la ville, ils abritent les oeuvres des plus grands maitres de la peinture. Ces deux palais ont été légués à la ville de Gênes par la duchesse de Galliera dans les années 1870. Proche de ces palais se trouve le Palais Municipale (anciennement Doria-Tursi) construit à partir de 1564, ses escaliers et sa cour sont remarquables. Les autres palais de la via Garibaldi ne sont visibles que de l'extérieur: Palais del Podesta, Palais Doria, Palais Parodi Lercari, Palais Cambiaso, etc. Dans le prolongement de la rue, place Fontane Marose se situent le Palais Spinola (dei Marmi) et le Palais Pallavicini. La Via Balbi Cette rue porte le nom de Paolo Balbi qui y a fait construire plusieurs édifices, les Balbi étaient une des grandes familles financières de la République de Gênes. Cette rue est en légère pente, elle relie la Gare principale de Gênes avec la Place de la Nunziata et au delà le Porto Antico. Les palais de la Via Balbi ont un style différent de ceux de la Via Garibaldi. Les principaux édifices sont le Palais Balbi-Senarega, le Palais Raggio, le Palais de l'Université, le Palais Cattaneo Adorno avec ses jardins et le Palais Balbi-Durazzo devenu le Palais Royal avec ses riches tapisseries, ses fresques et ses tableaux. On trouve aussi d'autres palais dans le centre de la ville comme le Palais del Principe (ou Doria Pamphili) construit en 1529 pour Andrea Doria. |
Les Eglises de GênesLa Cathédrale San Lorenzo (cf photos ci-dessus) est un monument de premier ordre, sa construction a commencé en 1118. Elle est incendiée en 1296, reconstruite au début du XIVème siècle et agrandie pendant la Renaissance. De l'église romane, il ne subsiste que le narthex, des colonnes de la nef et les portails latéraux. Commençons par une vue de l'extérieur. La façade et les Tours sont à bandes blanches et noires. La Tour de droite a été achevée en 1522, la Tour de gauche est tronquée et surmontée d'une loggia réalisée en 1427. Les trois portails de la façade, remarquables, ont été réalisés au XIIIème siècle. Les murs latéraux portent également de belles décorations, sur le côté droit, on y trouve des sarcophages des III et IVèmes siècles et le portail de Saint Gothard est décoré de sculptures romanes (XIIème siècle). L'intérieur (cf photo ci-contre) de l'édifice est à trois nefs, il est resté homogène en dépit des travaux successifs. Les colonnes sont en porphyre avec des chapiteaux sculptés au XIIIème siècle. Une coupole a été ajoutée au transept en 1567, le choeur a été transformé au début du XVIIème siècle, il contient des stalles du XVIème siècle. Les différentes chapelles sont richement décorées avec des statues et des fresques, l'exemple le plus important est la chapelle de Saint Jean Baptiste. La sacristie permet d'accéder au Trésor qui est un des plus significatifs d'Italie avec des vases précieux (dont le Sacro Catino: Saint Graal), des croix et des chasses et objets religieux remarquables. Intérieur de la cathédrale San Lorenzo |
Eglise de Gesu Plusieurs autres églises ont un intérêt architectural et artistique. L'église de Gesu, aussi dédiée à Saint Ambroise et André (cf photo ci-contre), elle a été édifiée pour les Jésuites à la fin du XVIème siècle, elle abrite des peintures de Rubens et Guido Reni. L'église San Siro est la première cathédrale de Gênes, elle a été édifiée avant le IXème siècle puis remaniée au début du XIème et enfin reconstruite à la fin du XVIème siècle. La façade est de 1820. L'église Santa Maria di Castello est sur le centre primitif de la ville. L'église a été fondée au VIIème siècle et reconstruite entre le XIème et le XIIIème siècle et enfin agrandie au XVème siècle. A l'intérieur, certaines parties des colonnes sont issues de ruines de l'époque romaine. L'église San Donato a été batie aux XIIème et XIIIème siècles. Le campanile est octogonal et se compose de galeries superposées, chacune différente des autres. L'église Annunziata a été construite au XIIIème siècle puis remaniée de 1590 à 1620. La façade est de 1863 et l'ensemble de l'édifice a été restauré après la dernière guerre. L'intérieur illustre bien le baroque génois avec la décoration basée sur des fresques, des stucs et de l'or. L'église Santa Maria Assunta di Carignano est un édifice monumental. Elle a été commencée en1552 sur les pans de Galeazzo Alessi, un disciple de Michel-Ange, et achevée seulement en 1700. Deux clochers encadrent la façade et elle est surmontée d'une haute coupole. Le portail principal est du XVIIIème siècle, il est surmonté par une Vierge de l'Assomption réalisée par Schiaffino et David. A gauche et à droite, Saint Pierre et Saint Paul (cf photo ci-dessous). Réservez votre Hotel à Gênes |
(2009) de Antoine-Marie Graziani -- ISBN : 2213631530 Gênes est "de toutes les Républiques commerçantes la plus enviée, la plus dénigrée et la moins connue", écrit Giuseppe Gorani à la fin du XVIIIe siècle. De fait, la dernière monographie consacrée à cette pièce-maîtresse du système économique méditerranéen date de plusieurs dizaines d'années. C'est que Gênes n'est pas Venise : rares sont ceux qui, comme Nietzsche ou Valéry, ont été saisis par l'"émotion génoise". La ville, adossée aux montagnes et "jetée à la mer" (Jacques Heers), ne révèle pas facilement ses secrets, et la plupart de ses centaines de palais ne se visitent pas. Et pourtant quel destin que celui de la "cité du griffon" ! Dès le Moyen Age, les Génois parcourent l'ensemble du monde connu afin d'y nouer des relations commerciales. Ils s'imposent ensuite comme de brillants financiers, et, banquiers de la monarchie espagnole, ils dominent l'Europe au XVIIe siècle, baptisé "siècle des Génois". Mais ce génie des affaires ne se traduit pas en politique, et la République génoise est sans cesse le théâtre de rivalités et de luttes intestines, de complots et de révoltes... Gênes, enfin, c'est la ville de l'essor économique risorgimentale, le grand port industriel italien, le haut lieu de l'industrialisation et des luttes sociales des XIXe et XXe siècles. Antoine-Marie Graziani montre combien, tout au long de sa tumultueuse histoire, la cité bat au rythme d'événements plus vastes et d'équilibres fort lointains. Car si elle est enfermée derrière ses murs, menacée par des forces féodales ou de puissants voisins, victime de crises politiques, Gênes se réinvente en permanence et paraît, aux yeux de Fernand Braudel, "comme un monstre d'intelligence [...] condamné à s'approprier le monde, ou à ne pas être". |