Soria est située dans une boucle du Duero à une altitude de 1050 mètres. C'est une ville moyenne d'environ 40000 habitants qui est dans un beau cadre naturel et possède des monuments de premier ordre, en particulier certaines églises Romanes sont exceptionnelles (cf photo ci-dessous de la façade Ouest de Santo Domingo).
Façade de l'église Romane Santo Domingo
Les ruines de la ville antique de Numance, haut-lieu de la résistance des Ibères face aux Légions Romaines se situent à une dizaine de kilomètres au Nord de Soria.
Soria est située sur une colline dans une boucle du Duero à une altitude de 1050 mètres. Elle est à une centaine de kilomètres au Sud de Logrono, la capitale de la Rioja.
C'est une ville moyenne d'environ 40000 habitants qui est dans un beau cadre naturel et possède des monuments de premier ordre qui sont construits avec des pierres d'une couleur rougeatre caractéristique.
La rue El Collado est l'artère principale du centre-ville, elle aboutit à la Plaza Mayor. De nombreuses rues qui remontent à la période médiévale subsistent dans le centre ville.
L'origine de Soria est très ancienne, la ville est d'origine Celtibère. Au moment de la conquête Romaine de nombreux villages de la région sont détruits, pour autant Soria subsiste. Elle est conquise par les Arabes au VIIIème siècle, ils en gardent le contrôle jusqu'au XIème siècle.
Pendant tout le Moyen-Age, Soria est une ville-frontière, elle est reconquise sur les Almohades (Al-Andalous) par les rois de Castille au XIème siècle. Alphonse VII favorise son développement et lui accorde de nombreux privilèges car pendant la Reconquista elle est une place frontière entre les royaumes Catholiques et les Arabes d'Al-Andalus. Elle est alors gouvernée par un conseil formé par douze familles nobles (les Douze Lignées) qui sont la souche des familles aristocratiques de la ville.
Conséquence de l'avancée de la Reconquista qui déplace la frontière avec les Arabes vers le Sud, Soria est ensuite une place forte du royaume de Castille face aux royaumes de Navarre et d'Aragon. Tout ceci explique l'importance de ses remparts médiévaux.
En effet, la ville conserve des parties importantes de ses anciens remparts (cf photo ci-contre).
Ceux-ci faisaient plus de 4 kilomètres de longueur et protégeait une surface intérieure de plus de 100 hectares.
Huit portes fortifiées permettaient d'y entrer ou d'en sortir. La ville était également protégée par un château (Castillo) positionné sur une colline au Sud et dont il reste des ruines, de cet endroit on découvre un beau panorama sur la ville et ses environs.
Eléments de remparts le long du Duero
Du XVIème au XVIIIème siècles Soria est une ville prospère grace à l'élevage et au textile (activités autour de la laine), mais elle a ensuite subi le déclin de la transhumance des troupeaux de moutons entre la Castille et le régions du Nord de la péninsule.
Plusieurs écrivains et poètes se sont attachés à mettre en valeur cette ville: Antonio Machado, Gustavo Adolfo Bécquer, Gerardo Diego, etc.
La Plaza Mayor
La Plaza Mayor est une grande place rectangulaire entourée par de nombreux monuments: le Palais de la Audiencia, l'Ayuntamiento, la Casa del Comun, l'église Nuestra Senora de la Mayor, la Torre de Dona Urraca et au centre la Fontaine aux Lions.
Elle était initialement la place où se tenaient les marchés, plus tard la place a été utilisée comme arènes. La Fontaine des Lions est un don du roi Carlos IV (cf photo ci-dessous), elle a été réalisée en 1798.
En commençant par le côté Est, le Palais de la Audiencia a été édifié au XVIème siècle comme siège des autorités locales puis reconstruit en 1769 pour servir de Palais de Justice, il est maintenant le Centre Culturel de la ville. Il est en style Néo-Classique avec un portique supporté par de gros piliers rectangulaires(cf photo ci-dessous à gauche). L'horloge a été installée en 1862.
Plaza Mayor à Soria avec la Palais de la Audiencia et l'Ayuntamiento
L'Ayuntamiento (Hôtel de Ville) est sur le côté Sud de la place (cf photo ci-dessus au centre), il est du XVIème siècle. Il est aussi appelé la Casa de los 12 Linajes qui étaient les principales familles dirigeant la ville et dont les chevaliers les représentant se réunissaient dans cet édifice.
En 1897, la municipalité l'a racheté pour en faire l'Ayuntamiento. Le rez-de-chaussée comporte un portique, il est surmonté par deux étages, le premier est avec des balcons.
Sur le côté Nord de la place (cf photo ci-dessous) se situe la Casa del Comun (Maison Commune), c'est l'endroit où se réunissaient au XVIème siècle les représentants de la ville, il accueille maintenant les archives municipales. La grande arche du rez-de-chaussée de l'édifice est surnommé l'Arche de la Corne, c'est par là que rentraient les taureaux quand la place était utlisée comme arènes.
Plaza Mayor à Soria: au centre la Fontaine aux Lions et à droite la Casa del Comun
Eglise Nuestra Senora de la Mayor
Cette église se situe aussi sur le côté Nord de la Plaza Mayor, un peu au-delà à droite de la photo ci-dessus.
La première église a été construite au XIIème siècle, elle était dédiée à San Gil, elle a été rebaptisée plus tard en Nuestra Senora de la Mayor.
Eglise Nuestra Senora de la Mayor sur la Plaza Mayor
L'édifice actuel de Nuestra Senora de la Mayor est une reconstruction du XVIème siècle.
Il ne subsiste que quelques éléments de style Roman en particulier le portail de la façade Sud avec trois archivoltes et des chapiteaux sculptés (cf photo ci-dessous à gauche) et une partie de la tour qui est de forme carrée.
A l'intérieur la nef principale est encadrée par deux collatéraux.
Torre de Dona Urraca
Torre de Dona Urraca
Cet édifice est situé à l'extrémité Est et légèrement décalé par rapport au reste de la place (cf photo ci-contre).
Il est est nommé ainsi car la reine Urraca de Castille est supposée être venue à Soria.
Il est aussi appelé Palais Sorrovega, car il a appartenu à cette famille.
A l'origine il comptait quatre étages, il n'en reste que trois.
La prospérité de la ville au XVIème siècle a eu pour conséquence la construction de plusieurs palais. Le plus significatif est le Palais des comtes de Gomara, mais on peut également citer le Palais de Los Rios y Salcedo, le Palais de Los Castejones, le Palais de Don Diego de Solier, etc.
Palais des comtes de Gomara
Ce Palais du XVIème siècle (achevé en 1592) témoigne de la prospérité de la ville à cette époque. Il a été construit pour Francico Lopez del Rio, ses successeurs ont obtenu le titre de comtes de Gomara à l'époque du roi Charles II. Le portail est très décoré.
Il comporte une longue façade surmontée d'une Tour surmontée de petits pilastres.
Palais des comtes de Gomara à Soria
Palais de Don Diego de Solier Palais à Soria Palais de Los Rios y Salcedo
Le Palais de Don Diego de Solier (cf photo ci-dessus à gauche) a été construit à partir de 1598, il a été influencé par le Palais des comtes de Gomara qui venait juste d'être terminé.
Le Palais de Los Rios y Salcedo (cf photo ci-dessus à droite) a été construit au milieu du XVIème siècle (1549) pour Alonso del Rio y Salcedo. Par la suite il a été attribué un couvent de Clarisses puis a été affecté à la Garde Civile. Il accueille maintenant les Archives Historiques de la Province de Soria.
Le Palais de Los Castejones a été construit au XVIème siècle près des remparts de la ville, il possède un portail sculpté surmonté des armes des Castejones.
Les Eglises de Soria
Soria possède de nombreuses églises, en particulier celles examinées ci-dessous.
Comme autres églises on peut citer: Santa Maria la Mayor, San Salvador dont il reste le chevet en hémicycle (cf photo ci-contre) et San Nicolas qui est en ruines
Chevet et transept de l'église San Salvador de Soria
Eglise Santo Domingo de Soria
Cette église a été fondée à la fin du XIIème siècle, sur l'emplacement d'une église antérieure, par le roi Alphonse VIII de Castille et sa femme Eléonore Plantagenêt.
Eléonore est la fille de Henri II Plantagenêt et Aliénor d'Aquitaine.
Alphonse VIII est le roi qui a remporté la bataille décisive de Las Navas de Tolosa contre les Maures en 1212, lui et Eléonore sont les parents de Blanche de Castille, reine de France et mère de Saint Louis.
L'église Santo Domingo est en bonne partie de style Roman, l'origine d'Eléonore Plantagenêt explique l'influence saintongeaise sur la façade. L'église a été remaniée dans les siècles suivant et en particulier au XVIème siècle.
A l'origine cette église était dédiée à San Tomé, elle a été renommée Santo Domingo quand un couvent de Dominicains lui a été adjoint au XVème siècle. Ce couvent est actuellement occupé par des Clarisses.
L'église Romane Santo Domingo de Soria
Les deux fondateurs de l'église sont représentés sur les sculptures à droite et à gauche au-dessus des voussures du portail (cf photo ci-dessous).
Les voussures du portail sont décorées par de nombreuses sculptures sur des thèmes issus de la Bible.
La qualité de cet ensemble sculpté est exceptionnel. C'est un des plus remarquables de l'Art Roman Espagnol.
L'église est en forme de croix latine. A l'intérieur, la nef est entourée de deux collatéraux. Des remaniements ont été effectués au XVIème siècle sur le transept et l'abside.
Sculptures de la façade de l'église Romane Santo Domingo de Soria
Le portail Roman est une oeuvre d'Art, le plus bel exemplaire de cette époque en Espagne. Les sculptures, au nombre d'environ 250, sont très ouvragées et représentent des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament. Sur les côtés les arcatures aveugles illustrent bien l'influence des artistes Saintongeais. La Rosace du fronton est du XIIIème siècle.
Le tympan du portail représente Dieu tenant le Christ sur ses genoux, ils sont entourés par la Vierge Marie, le prophète Isaïe et quatre anges portant les symboles des Evangélistes.
La première voussure (celle du bas) porte les sculptures des 24 vieillards de l'Apocalypse, la seconde porte sur le Massacre des Innocents, la troisième sur la naissance et la vie de Jésus et la quatrième sur sa mort et sa résurrection.
Sculptures de la façade de l'église Romane Santo Domingo de Soria, en bas le Massacre des Innocents, en haut scènes de la vie du Christ
Sculptures de la façade de l'église Romane Santo Domingo de Soria: en bas le Massacre des Innocents, en haut scènes de la vie du Christ
Sculptures de la façade de l'église Romane Santo Domingo de Soria: naissance du Christ
Les sculptures des chapiteaux au-dessus des colonnes de la façade sont également remarquables, elles portent sur des thèmes plus profanes (cf photo ci-dessous).
Sculptures des chapiteaux au-dessus des colonnes de la façade de l'église Romane Santo Domingo de Soria
Eglise San Juan de Rabanera
Façade, transept Nord et clocher Eglise Romane San Juan de Rabanera à Soria Chevet et transept Sud
L'ancien village de Rabanera a contribué au Moyen-Age au repeuplement de Soria, il a laissé son nom comme suffixe à celui de l'église.
L'église a un plan en croix latine avec une nef unique et un transept. Le chevet a une forme en hémicycle (cf photo ci-dessus à droite). On retrouve dans cette église, qui est Romane à la base, à la fois des influences Byzantine (coupole hémisphérique au-dessus la croisée du transept) et Ogivale. Le bras Nord du transept est du XVIIème siècle. Les murs du chevet comportent des arcades aveugles en plein cintre.
Sculptures du portail de l'église Romane San Juan de Rabanera à Soria
Le portail, le tympan et les chapitaux portent des sculptures illustrant la vie de Saint Nicolas et des scènes du Nouveau Testament, ils proviennent d'une église antérieure. Les quatres voussures plates qui entourent le tympan ne sont pas sculptées.
A côté de cette église se trouve le Palais de la Diputacion, une vaste bâtisse du XIXème siècle.
Cathédrale San Pedro
Cet édifice est la reconstruction d'une église antérieure qui s'est effondrée au début du XVIème siècle. L'édifice actuel est du XVIème siècle, il est devenu une co-cathédrale en 1659, l'évêché est partagé avec la cathédrale d'El Burgo de Osma..
L'église est soutenue par de puissants contreforts (cf photo ci-contre).
A l'intérieur la nef est accompagnée de doubles collatéraux, le tout supportés par d'importants piliers cylindriques. Le rétable dédié à Saint Pierre est remarquable.
La Cathédrale San Pedro de Soria
Mais c'est surtout le cloître qui est intéressant, il est du XIIème siècle et constitue tout ce qui subsiste de l'ancienne église Romane.
Il conserve des chapiteaux sculptés représentant des plantes, des animaux, des scènes de la Bible, etc.
Eglise San Juan de Duero
Cloître du monastère San Juan de Duero, à l'arrière-plan, en hauteur la ville de Soria
Cette église se situe sur la rive Est du Duero à la sortie de la ville. Une première église a été intégrée à un monastère des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem fondé au XIIème siècle.
Ils l'ont renovée, par exemple avec les deux petits temples de la nef (cf photo ci-dessous à gauche) qui séparent cette nef du chevet.
L'ensemble est de style Roman avec une nef unique et l'abside est en cul-de-four (cf photo ci-dessous à gauche). La charpente de la toiture est en bois.
Elle conserve des chapiteaux historiés remarquables (cf photo ci-dessous à droite).
Intérieur de l'église Eglise San Juan de Duero de Soria Chapiteau sculpté
Juste à côté de l'église, le cloître est des XIIème et XIIIème siècles (cf photo ci-dessous). Il ne subsiste que les arcades de la galerie, certaines sont en plein cintre, d'autres sont entrelacées (influence de l'Art Musulman). Les chapiteaux sont sculptés avec des figures.
Cloître du monastère San Juan de Duero de Soria
Le monastère a été abandonné au XVIIème siècle, seule l'église est restée utilisée pour des offices jusqu'au siècle suivant. Il a ensuite servi d'étable pour du bétail avant d'être déclaré Monument National en 1882 puis restauré ensuite.
Ermitage San Saturio
Le chemin qui mène à l'Ermitage San Saturio passe sur le site de l'ancien Monastère San Polo fondée par l'Ordre des Templiers au XIIIème siècle, il reste quelques éléments de son église.
Chapelle San Saturio au-dessus du Duero
San Saturio est le Patron de la ville de Soria, il est fêté le 2 octobre de chaque année. Sur le site où cet ermite s'était réfugié, à environ 2 kilomètres à l'Est de la ville, le long du Duero, un ermitage a été créé au XVIIème siècle avec une chapelle de forme octogonale comportant des fresques à l'intérieur
Il est accroché aux rochers qui canalisent le fleuve Duero et s'appuie sur plusieurs salles naturelles.
Castille Romane Tome I de Luis-Maria de Lojendio, Abundio de Rodriguez - Collection Zodiaque La nuit des temps - ISBN : 2736900774
Castille Romane Tome II de Luis-Maria de Lojendio, Abundio de Rodriguez - Collection Zodiaque La nuit des temps - ISBN : 2736900782
Leon Roman de Antonio Vinayo Gonzalez - Collection Zodiaque La nuit des temps - ISBN : 2736901185
Galice Romane de Manuel Chamoso Lamas, Dom Victoriano Gonzalez, Dom Berardo Regal - Collection Zodiaque La nuit des temps -
Numance
Numance se situe en hauteur sur une colline qui domine le confluent du Duero et du Tera ainsi que la plaine alentour (partie de la Meseta), à 8 kilomètres au Nord de Soria.
Cette cité a été le dernier point de résistance des Ibères contre les armées Romaines qui achevaient la conquête de la péninsule Ibérique dans les années 130 avant J-C.
Panorama sur le site archéologique de Numance
Dans les années 130 avant J-C, 8000 hommes de la tribu des Arevacos se fortifient dans Numance et s'opposent avec succés aux légions Romaines dépéchées contre eux.
Excédés les Romains envoient en 134 avant J-C leur meilleur général, Scipion Emilion, le vainqueur de Carthage, avec la mission de prendre Numance. En 133, après 8 mois de siège, les habitants de Numance préfèrent périr dans l'incendie de la ville plutôt que de se rendre aux Romains.
Dans les années qui suivent les Romains reconstruisent la ville, ce sont principalement les restes de cette cité qui subsistent sur le site archéologique actuel, mais il y a aussi des parties de l'époque Préhistorique et de l'époque des Ibères.
De nombreux éléments issus des ruines de Numance sont conservés au Musée Archéologique de Soria.
A l'Ouest de Soria, une cinquantaine de kilomètres en direction de Valladolid se situe la petite ville de El Burgo de Osma.
Dès l'époque des Wisigoths, la ville devient le siège d'un évêché. Il a été rétabli par le roi Alphonse VI au moment de la Reconquista.
La première cathédrale était de style Roman, elle est remplacée par un édifice en style Gothique qui est construit à partir de 1232. Il comporte une nef principale et deux collatéraux, un transept et initialement cinq absides. Deux d'entre elles ont été détruites au XVIIIème siècle afin de construire un déambulatoire. Le portail Sud est remarquable.
La tour est du XVIIIème et le cloître du XIVème avec une salle capitulaire ornée de chapiteaux historiés. Le Palais Episcopal conserve un portail du XIIème siècle.
Le bourg possède des rues à arcades et des maisons anciennes de caractère. Sur la Plaza Mayor se trouvent le Palais Episcopal, l'Hôpital de San Agustion et la façade de l'ancienne Université de Santa Catalina.
Juste à côté de la ville subsiste les ruines de la ville romaine d'Osma (Uxama Argelae) avec des mosaïques et des éléments d'un aqueduc.
Le long du Duero
En se digeant vers le Sud-ouest de Soria, plusieurs petites villes et villages sont intéressants dans la zone autour du Duero qui a longtemps été une frontière naturelle entre les possessions des Chrétiens et celles d'Al-Andalous au début du Moyen-Age.
Au Moyen-Age, San Esteban était une ville habitée par des communautés Mudéjares.
La ville reste dominée par les ruines d'une forteresse construite par les Arabes, l'enceinte comporte 24 tours.
Les murailles de la cité ont été en partie détruites par les armées Napoléoniennes en 1808.
Cette ville conserve deux églises Romanes, celle du Rivero et San Miguel (cf photo ci-contre à droite) qui ont chacune des porches avec de nombreuses sculptures.
Elle possède aussi des palais anciens et son vieux pont comporte seize arches.
Gravure de la Porte de San Gregorio
Eglise San Miguel
Gormaz
Gormaz est un petit village à une vingtaine de kilomètres au Sud de El Burgo de Osma. La ville conserve un ancien château-fort construit à l'origine par les Arabes et surtout l'Ermitage San Miguel de Gormaz.
Le château-fort, édifié sur le sommet de la colline, est issu d'une forteresse Arabe du Xème siècle implantée au dessus du Duero. Il fait plus de 350 mètres de longueur et son pourtour mesure plus d'un kilomètre avec 24 tours, les murs atteignent 10 mètres de hauteur.
En 975, les Arabes repoussent les assauts des rois de Leon et de Navarre, mais en 1002 le chef des Musulmans Al-Mansour est vaincu par les Chrétiens à Calatanazor et Gormaz tombe aux mains de ceux-ci.
L'Ermitage San Miguel a été construit aux XIème et XIIème siècles. Il a une nef unique recouverte par une charpente en bois et une toiture à deux pans. A l'intérieur, voûte et murs sont recouverts de fresques murales du milieu du XIIème siècle.
Berlanga de Duero
Le bourg de Berlanga de Duero est à une cinquantaine de kilomètres au Sud-Ouest de Soria. Il a été significatif au Moyen-Age, il était au coeur de la lutte entre Chrétiens et Musulmans.
Il conserve un château-fort, de longs remparts médiévaux flanqués de nombreuses tours, la collégiale Nuestra Senora del Mercado. La Plaza Mayor est entourée de bâtiments avec des arcades.
Le château de Berlanga a été construit par les Arabes, il a été pris d'abord par le roi Ferdinand Ier de Castille puis à nouveau et définitivement par le roi Alphonse VI de Castille.
Château de Berlanga del Duero
La ville conserve plusieurs autres monuments: le Palais des ducs de Frias construit à la Renaissance, et une collégiale du début du XVIème siècle.
Une dizaine de kilomètres vers le Sud-Est, le village de Casillas de Berlanga conserve une chapelle Mozarabe, l'Ermitage de San Baudelio qui remonte à la fin du Xème siècle en style Mozarabe. Il se compose d'une nef et d'une abside toutes deux carrées. A l'intérieur une grande colonne porte des arcatures en forme de palmier, elles supportent la voûte.
Mais ce sont les peintures murales qui décoraient l'édifice qui étaient les plus remarquables, elles ont été vendues au début du XXème siècle et se trouvent maintenant dans des Musées des Etats-Unis.
Almazan
Almazan est une petite ville qui se situe à 35 kilomètres au Sud de Soria, sur la rive Sud du Duero, elle est à 950 mètres d'altitude. Son nom est issu de l'Arabe avec la signification "d'espace fortifié".
Elle conserve de nombreux monuments comme le Palais des comtes d'Altamira, d'anciennes portes médiévales avec des éléments de ses anciens remparts et une église Romane remarquable: San Miguel.
Panorama sur Almazan: l'église San Miguel et le Palais d'Altamira avec les arcades donnant sur le Duero
La Plaza Mayor
La Plaza Mayor a une belle allure (cf photo ci-dessous) avec le Palais de los Hurtado de Mendoza, l'église San Miguel, l'Ayuntamiento et un peu au delà la Puerta de la Villa.
Le Palais de los Hurtado de Mendoza (également appelé d'Altamira) donne sur cette place ( la façade est du XVIème siècle) mais en même temps présente une galerie d'arcades au dessus du Duero (cf photo ci-dessus).
Plaza Mayor à Almazan: Palais d'Altamira, église San Miguel et Ayuntamiento
Histoire
Almazan, situé sur le Duero, a été une place importante à l'époque de la Reconquista, aprement disputée entre les Chrétiens et les Arabes.
Faisant partie Al Andalus, la ville est conquise par l'armée chrétienne du roi Alphonse VI de Castille en 1068 puis reprise rapidement par les armées d'Al Andalus, elle tombe définitivement aux mains des Chrétiens au début du XIIème siècle.
Le roi Alphonse le Batailleur fait alors repeupler la ville qui passe ensuite sous la tutelle de l'évêque de Siguenza. En 1158 le roi Sanche III de Castille crée à Almazan l'Ordre des Chevaliers de Calatrava.
Un traité de paix y est signé en 1375 entre le roi Pierre IV d'Aragon et Henri de Trastamare, roi de Castille. Par la suite la ville est attribuée à la famille Hurtado de Mendoza et elle passe à une branche de cette famille, celle des comtes d'Altamira.
Pendant la Guerre d'Indépendance, le 10 juillet 1810, la ville qui résistait aux Français est incendiée par le Général Mouton-Duvernet.
Remparts et portes médiévales
Almazan conserve des murailles médiévales avec trois portes d'accès la Puerta Herreros (cf photo ci-dessous à gauche), la Puerta de la Villa (cf photo ci-dessous à droite) et la Puerta del Mercado.
Puerta Herreros Puerta de la Villa
Eglise San Miguel
Vue du côté Sud Eglise San Miguel Vue du côté Nord
L'église San Miguel (cf photo ci-contre) a été construite à la fin du XIIème siècle, elle est de style Roman. Sa structure est de type Cistercien avec une influence Mudéjar.
Sur la façade Sud (cf photo ci-dessus à gauche) trois arcs en plein cintre donnent sur un avant-corps précèdant le portail.
Au dessus de la croisée du transept s'élève sur deux étages un clocher de forme octogonale et dont la partie haute est en briques (cf photo ci-dessus à gauche), sur le côté une tourelle (cf photo ci-contre) permet d'accéder à ce clocher. La décoration, ainsi que celle du chevet, est composée d'arcs lombards.
Chevet de l'église San Miguel
A l'intérieur, la nef est encadrée par deux collatéraux étroits. La coupole au dessus du carré du transept est remarquable, la tranformation du carré en octogone s'effectue à l'aide de trompes formées de cinq portions d'arcs.
Au milieu de chaque côté de l'octogone, une console sert de point d'appui aux arcs qui s'entrecroisent au sommet de la coupole.
Les arcs doubleaux sont brisés et la décoration s'effectue grace à des motifs végétaux.
Almazan possède deux autres églises d'origine Romane mais qui ont reçu de nombreuses transformations postérieures: l'église de Santa María de Calatanazor et l'église de San Vicente.
L'église de Santa María de Calatanazor (cf photo ci-contre) a été reprise au XVIIème siècle et elle conserve un beau rétable du XVIème siècle.
Eglise de Santa María de Calatanazor
A proximité, le village de Moron de Almazan a été attribué en fief à Bertrand du Guesclin qui, en 1369, était venu assister Henri de Trastamare contre son frère Pierre le Cruel. Le village conserve plusieurs maisons de la Renaissance.
Medinaceli est situé à l'extrémité Sud de la Province de Soria, à une quarantaine de kilomètres au Sud d'Almazan. Elle est sur un plateau plus de 1000 mètres d'altitude.
Panorama sur Medinaceli avec le château-fort et la ville
Sa position, qui domine la confluence du Rio Jalon et du Rio Arbujuelo et aussi le parcours d'une importante voie de communication, en a fait de tout temps un endroit stratégique. A l'époque Romaine une importante voie conduisant à Caesaraugusta (Saragosse) passait dans cette vallée.
Medinaceli a joué un rôle de premier ordre dans les différentes étapes de la Reconquista de l'Espagne par les rois Chrétiens aux dépens d'Al Andalus.
Vue de Medinaceli sur la vallée du Rio Jalon
Histoire
Medinaceli existait déjà à l'époque Celtibère, elle portait le nom de Occilis.
A l'époque Romaine elle s'appelle Mediolum, il en reste un Arc de Triomphe de la fin du Ier siècle composé de trois arches (cf photo ci-dessous à gauche) faisant 9 mètres de hauteur et près de 14 mètres de longueur. La ville était entourée par une enceinte rectangulaire percée de quatre portes d'accés correspondant au Cardo et au Decumanus.
Arc de Triomphe Romain Puerta Arabe
Elle avait une certaine prospérité à l'époque Arabe (où son nom est Medinat Salim). Elle était également protégée par des murailles, il en reste la Puerta Arabe (cf photo ci-dessus à droite).
Son château-fort (cf photo ci-dessous) servait de point d'appui (alcazaba) pour les armées d'Al Andalus qui conduisaient des expéditions militaires vers les zones Chrétiennes du Nord.
C'est à cet endroit qu'est mort et a été enterré Al-Mansour, le grand chef militaire d'Al-Andalus juste après l'An Mil, en 1002.
Medinaceli a été conquise par les Chrétiens en 1123, elle est restée une ville importante qui a longtemps préservée les trois cultures: arabe, juive et chrétienne.
A partir de cette date le château-fort est contrôlé par les comtes de Medinaceli, le premier comte est Bernal de Béarn et Foix. Il servait de point d'appui pour les armées chrétiennes qui engagaient des actions militaires vers le Sud.
Château-fort de Medinaceli
La Plaza Mayor
La Plaza Mayor (cf photo ci-dessous) est vaste et est entourée par le Palais des ducs de Medinaceli et de nombreuses mainsons avec des portiques. A l'arrière-plan, la collégiale est du XVIème siècle.
Plaza Mayor à Medinaceli, à gauche le Palais des ducs de Medinaceli, légèrement à droite l'Ayuntamiento et la Collégiale à l'arrière-plan
L'Ayuntamiento sur la Plaza Mayor La Collégiale Nostra Senora de la Asuncion
La ville conserve aussi de nombreuses maisons seigneuriales décorées avec des blasons.
Cette petite ville se situe à une trentaine de kilomètres au Nord-Est de Medinaceli, sur le Rio Jalon et près de la frontière avec l'Aragon. Elle conserve un monastère remarquable.
Eglise du Monastère de Santa Maria de Huerta
Santa Maria de Huerta est un ancien monastère Cistercien (cf photo ci-dessus) fondé en 1162 à l'initiative du roi Alphonse VII de Castille. Il bénéficie rapidement de donations du roi Alphonse VIII de Castille et de la protection de l'archevêque de Tolède Don Rodrigo Jimenez de Rada, ce qui assure sa prospérité.
L'église est de la fin du XIIème et du XIIIème siècles. Elle possède une nef principale et deux collatéraux, un transept et cinq absidioles à l'extrémité du choeur. La façade occidentale et la salle capitulaire sont assez bien conservées.
Elle a été remaniée aux XVIème puis au XVIIIème siècle avec des éléments de style Pateresque et Baroque dans la nef principale. Le rétable principal est de 1776 réalisé par Félix Malo. Des fresques illustrant la bataille de Las Navas de Tolosa y ont été réalisées en 1779. Il a été restauré dans les années 1930.
Parmi les bâtiments conventuels, le réfectoire et les cuisines sont remarquables: le réfectoire est du XIIIe siècle, de style gothique français. Le cloître est du XIIIème siècle puis remanié (partie supérieure) dans la suite, il est à la fois de style Gothique et de style Renaissance.
La ville de Santa Maria de Huerta conserve d'autres monuments comme par exemple le Palais Cerralbo qui conserve des restes archéologiques de l'ancienne cité Ibère d'Arcobriga située à moins de 10 kilomètres de Santa Maria de Huerta.
La Castille
Panorama sur Burgos, au centre la Cathédrale
La Castille occupe une bonne partie de la Meseta, un haut-plateau au centre de la péninsule ibérique. Autour de l'An Mil, la Castille (plus vaste que la Communauté Autonome de Castille-Leon) est un puissant royaume chrétien. Dans les siècles qui suivent, il joue un rôle majeur dans la Reconquista de la péninsule ibérique sur les Arabes (Maures).
L'ancienne capitale du royaume était Burgos, elle a été remplacée par Valladolid. La ville de Salamanque a une Université ancienne et célèbre. La ville de Ségovie possède des monuments intéressants de même qu'Avila.
Burgos a été la capitale du royaume de Castille jusqu'à la fin du XVème siècle. Son principal monument est sa Cathédrale qui est un chef-d'oeuvre de l'Art Gothique. Sa construction a été engagée en 1221 et elle s'est étalée sur trois siècles, du XIIIème au XVIème siècles. Ses deux tours marque le paysage de la ville (cf photo ci-dessus), elles s'élèvent à 84 mètres de hauteur.
Ségovie remonte à l'époque Romaine, elle en conserve un aqueduc impressionnant (128 arches) et des murailles qui cernent la ville ancienne. Un monument significatif est la Cathédrale qui domine la ville. Celle-ci possède aussi un Alcazar dont la construction a été commencée par les Maures au XIème siècle, il se dresse sur un piton rocheux de 80 mètres de hauteur.
Avila se situe à plus de 1100 mètres d'altitude, elle conserve ses immenses murailles médiévales qui se développent sur 2,5 kilomètres de longueur avec 88 tours. C'est une ville qui remonte à l'époque Romaine, elle a éte sous la domination des Maures pendant trois siècles, jusqu'au XIème siècle. C'est la patrie de Sainte Thérèse d'Avila qui y a vécu au XVIème siècle.
Contempler la façade baroque de la cathédrale, à Santiago de Compostela. Passer la nuit dans un des villages miraculeusement préservés des vallées du Saja ou de la Nansa, en Cantabrie.
Déguster l'exceptionnelle cuisine de la mer galicienne. Poser sa serviette sur l'une des nombreuses plages sauvages qui bordent les rías galiciennes. Se balader à vélo sur le front de mer de Santander.
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- De spectaculaires dessins d'architecture vous dévoilent l'intérieur du musée Guggenheim à Bilbao, de la Sagrada Família à Barcelone ou de l'Alhambra à Grenade….
En effet, la ville conserve des parties importantes de ses anciens remparts (cf photo ci-contre).
