Poitou Roman de Laurence Brugger - Zodiaque - ISBN: 2736903137
Cette nouvelle (et troisième) version de Poitou roman renoue avec la première, qui recouvrait l'ensemble des monuments de l'ancien diocèse de Poitiers, sans distinguer le Haut du Bas Poitou.
Une sélection plus étroite des églises bénéficiant de notices particulières a donc été nécessaire, même si, concurremment, des monuments délaissés ont regagné le devant de la scène artistique. Grâce à un découpage et un regroupement des édifices en itinéraires, l'ensemble du livre permet un survol exhaustif de l'expression romane en Poitou.
Passionnée d'iconographie médiévale, Laurence Brugger a initié ses études à l'Université de Genève, auprès du Professeur Yves Christe, avant d'élargir son champ de recherches d'abord à l'Italie, puis à la France, où elle a officié en qualité de directeur d'études invité à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes.
Comme Professeur de recherches auprès de l'Université de Fribourg, elle a poursuivi des recherches sur l'Espagne romane, et se consacre aujourd'hui l'élaboration d'un vaste corpus iconographique des voussures romanes et gothiques.
La région Poitou-Charentes est une des régions les plus riches de France en patrimoine roman.
Elle offre à découvrir plus de sept cent cinquante églises et une centaine de donjons sur ses territoires chargés d'histoire, auxquels s'ajoutent les collections d'art et d'archéologie de ses musées.
Avec Saint-Savin-sur-Gartempe et une vingtaine d'autres églises, elle possède un ensemble de peintures murales de l'époque romane unique en France, en quantité et en qualité.
Parcourant ces chemins de l'art roman en Poitou-Charentes, les auteurs ont choisi un bouquet de sites pour offrir au lecteur comme au visiteur un aperçu de ces merveilles.
Vocabulaire de l'Architecture Religieuse du Moyen-Age
La description des églises et édifices de l'architecture religieuse nécessite la connaissance d'un vocabulaire spécialisé dont les expressions ne sont pas intuitives. Pour vous aider vous pouvez vous appuyer sur cette page:
Elle reste fidèle aux Romains pendant la révolte du chef des Andes Dumnacus, celui-ci fait le siège de la ville mais doit renoncer lors de l'arrivée des Légions Romaines.
L'adaptation à la civilisation Gallo-Romaine semble avoir été rapide, la ville était importante et occupait une superficie de plus de 170 ha, elle était la capitale de la Cité des Pictons.
Les restes de l'ancienne ville Gallo-Romaine apparaissent dès que l'on fait des travaux en profondeur en centre ville.
Elle possèdait un grand amphithéatre qui a été détuit en 1858. Trois aqueducs alimentaient la ville en eau dont l'un commencait à Montreuil-Bonnin, une dizaine de kilomètres à l'Ouest.
Le rempart Gallo-Romain de Poitiers
Les premières incursions Barbares autour de 276 font de gros dégats et la ville s'entoure de remparts en réutilisant les ruines des anciens monuments. L'enceinte de Poitiers mesurait plus de 2600 mètres et couvrait une superficie proche de 50 hectares. Le mur faisait en moyenne dix mètres de haut et six mètres d'épaisseur à la base.
Il en reste un élément dans le sous sol du Musée Sainte Croix et dans le square des Cordeliers avec des prolongements sous le Palais de Justice.
Le Christianisme est apparu à Poitiers pendant la seconde partie du IIIème siècle, il se développe au IVème siècle, en particulier avec Saint Hilaire.
Côté Ouest du Baptistere Saint Jean à Poitiers
Pendant le Vème siècle les Wisigoths s'emparent de la ville. Ils favorisent l'Arianisme, mais le christianisme reste actif.
Le Baptistère Saint Jean est le plus ancien monument chrétien de France, il remonte au IVème siècle. La partie centrale a été construite autour de l'année 360, sur un édifice Gallo-Romain.
La piscine octogonale permettait le baptême par immersion, cette Cuve Baptismale (cf photo ci-dessus à droite) était alimentée par un aqueduc. Ce type de baptême est resté en usage jusqu'au début du VIIème siècle.
Le baptistère parait enfoncé dans le sol, en effet le niveau de celui-ci a été relevé d'environ 2,50 mètres au fil du temps.
Des modifications de l'architecture du bâtiment ont été réalisées aux VIème, VIIème, IXème et XIème siècles. L'abside est du VIIème siècle, la partie Ouest avec le narthex est du XIème siècle. Des décorations polychromes ont été ajoutées à l'époque Mérovingienne.
Les absidioles latérales sont semi-circulaires et voûtées en cul-de-four, elles ont été refaites au milieu du XIXème siècle.
Les fresques murales de la salle baptismale (l'Ascension, saints, un combattant qui lutte contre un monstre, etc) sont de la fin du XIème et du début du XIIème siècle. D'autres fresques sur la vie de Saint Jean-Baptiste ont été ajoutées au XIIIème siècle.
Côté Sud Baptistere Saint Jean à Poitiers Côté Est
L'édifice a été désaffecté au moment de la Révolution Francaise, en 1791, et vendu comme Bien National, il a servi comme hangar. Il a été sauvé de la démolition en 1834 par la Société des Antiquaires de l'Ouest et restauré au milieu du XIXème siècle.
Abbaye Sainte Croix
L'Abbaye Sainte Croix a été fondée par Sainte Radegonde vers 550, elle était l'épouse de Clotaire un roi Mérovingien. C'est un des plus anciens monastères réservés aux femmes. Des vestiges de l'abbaye restent visibles dans la rue Jean-Jaurès.
Radegonde avait obtenu de l'Empereur de Byzance un morceau de la vraie Croix, d'où le nom de son établissement.
Le monastère possèdait d'ailleurs bien d'autres reliques. Le monastère est parvenu à rester un temps autonome par rapport à l'évêque de Poitiers, ce qui a été la source de nombreux conflits.
A l'origine le monastère occupait les terrains situés entre la Cathédrale Saint Pierre et le Clain (cf gravure ci-contre).
Les débuts sont difficiles avec une révolte des nonnes à la fin du VIème siècle. Le roi Pépin Ier d'Aquitaine a été enterré dans l'église.
Au Moyen-Age une importante église Romane est construite sur la première église de l'époque Mérovingienne.
Ancienne Abbaye Sainte Croix de Poitiers en 1700
L'édifice a été endommagé au moment de la Révolution Française, il n'en reste que des vestiges archéologiques. On connait néanmoins son allure car il a été été dessiné à plusieurs reprises (cf gravure ci-dessus). L'abbaye a été reconstruite au XIXème siècle puis rasée dans les années 1960.
Le Musée Sainte Croix
Il est installé dans une aile du XVIIème siècle des bâtiments conventuels de l'ancienne abbaye Sainte Croix, près du Baptistère Saint Jean (cf photo ci-dessous). Il présente des pièces de la Préhistoire, de l'époque Gallo-Romaine, du Moyen-Age (dont l'Art Roman), de l'art et des traditions populaires, des beaux-arts et de l'art contemporain.
Poitiers: Musée Sainte Croix (à droite) près du Baptistere Saint Jean
Radegonde de Thuringe
En 531, les rois Mérovingiens Thierry et Clotaire envahissent la Thuringe, un territoire Germanique situé entre l'Elbe et le Danube.
Les deux enfants du roi de Thuringe sont capturés: Radegonde alors agée d'une dizaine d'années et son frère plus jeune, ils sont attribués à Clotaire, roi d'Austrasie.
Radegonde est élevée dans la villa royale d'Athies, près de Soissons. Quand elle apprend que Clotaire veut l'épouser elle s'enfuit, est rattrapée et ramenée à Soissons. Elle devient l'épouse de Clotaire, mais celui-ci fait assassiner son jeune frère de peur qu'il revendique la Thuringe.
Radegonde décide alors, en 544, de devenir religieuse, elle obtient d'être sacrée ainsi par Saint Médard, évêque de Noyon. Elle espère ainsi pouvoir vivre séparément de Clotaire, elle se retire en 550 dans le domaine de Saix , près de Loudun au Nord-Ouest du Poitou. Puis elle s'établit à Poitiers.
Le roi Clotaire accepte de lui accorder un terrain à Poitiers et les moyens d'y établir un monastère. Celui-ci fonctionne selon la Règle des Moniales édictée par Saint Césaire d'Arles.
Radegonde obtient de l'Empereur Justin II de Constantinople un morceau de la Croix du Christ, il accepte et la relique arrive à Poitiers en 569.
Sainte Radegonde soignant les pauvres (Médiathèque de Poitiers)
Le monastère prend alors le nom de Sainte Croix. Radegonde est morte en août 587, ses obsèques ont été célébrées par l'évêque Grégoire de Tours. Elle est inhumée sur une chapelle qui est ensuite transformée en l'église Sainte Radegonde qui devient un lieu de pélerinage pour les malades et infirmes.
Grégoire de Tours évoque à de nombreuses reprise Radegonde dans son Histoire des Francs.
L'église est quasiment détruite en 877 par les Normands. Un première reconstruction au début du XIème siècle est emportée par un grand incendie qui ravage Poitiers.
Clocher de l'église Sainte Radegonde
L'édifice actuel a été construit aux XIème et XIIème siècles, son architecture a été adaptée aux besoins générés par l'important pélerinage sur le tombeau de Sainte Radegonde.
L'église est en partie de style Roman, les premiers niveaux du clocher-porche (cf photo ci-contre à gauche), l'abside avec son déambulatoire et les chapelles rayonnantes sont de cette époque.
Portail Gothique de l'église Sainte Radegonde
Le Portail est de style Gothique flamboyant il est du milieu du XVème siècle (cf photo ci-contre à droite).
La façade possède un bel ensemble de sculptures réalisées à l'origine de 1455 à 1457. Très endommagées par les Protestants en 1562, elles ont été refaites au XIXème siècle.
La nef est du XIIIème siècle, elle comporte quatre travées sans bas-côtés, elle est de style Gothique Plantagenêt.
Le bas des murs latéraux présente des arcatures en plein cintre surmontées de modillons sculptés, au dessus de grandes verrières avec vitraux assurent l'éclairage de l'édifice.
Les voûtes sont formées d'une succession de coupoles avec des croisées d'ogives de huit nervures (cf photo ci-contre). Les premiers grands arcs soutenant les voûtes sont en plein cintre, les suivants (vers l'Est) sont en arc brisé, ce qui traduit les dates de construction.
Intérieur de la nef de l'église Sainte Radegonde
Le choeur est entouré par un déambulatoire qui dessert des chapelles rayonnantes.
L'abside (cf photo ci-dessous à droite) présente en bas une suite de sept baies en plein cintre reposant sur de fortes piles surmontées de chapiteaux sculptés.
On retrouve la même configuration à l'étage avec des baies toujours en plein cintre qui assurent l'éclairage de cette partie de l'édifice.
Dans l'abside les chapiteaux des colonnes sont sculptés avec des feuillages, des animaux et des scènes bibliques, certains étaient peints.
La voûte de l'abside est couverte de peintures murales du XIIIème siècle, elles ont restaurées au XIXème siècle.
Chapiteaux et fresques de l'abside
Le chevet est sobre avec une élévation sur trois niveaux: en bas des arcatures basses, au dessus de hautes fenêtres séparées par des contreforts, le tout surmonté par l'extérieur de l'abside qui est pentagonal.
Chevet de l'église Sainte Radegonde
La crypte se situe sous le choeur, elle contient le tombeau de Sainte Radegonde dans un sarcophage qui date de 587, année de sa mort.
Eglise Saint Hilaire
Saint Hilaire est issu de l'aristocratie Gallo-Romaine, il devient le premier évêque de Poitiers en 353 par le choix des chrétiens de la ville. Il lutte fortement contre l'hérésie Arienne. Il est exilé puis revient à Poitiers vers 360, la ville devient un centre de la chrétienté en Gaule. Il est mort en 368 et à partir de ce moment un pélerinage se développe sur son tombeau.
A l'époque de Saint Hilaire, Poitiers comptait sans doute plus de 10000 habitants, ce qui en faisait une des plus grandes villes de la Gaule. En 360, son disciple Saint Martin fonde le Monastère de Ligugé avant de devenir évêque de Tours.
Eglise Saint Hilaire de Poitiers: chevet avec ses absidioles et transept Sud
L'église qui porte le nom de Saint Hilaire le Grand a été construit sur l'emplacement du sanctuaire qui a été réalisé autour de son tombeau. A l'époque il était extérieur à la ville près de la voie Romaine qui se dirigeait vers Saintes et Bordeaux.
Il est une première fois pillé par les Arabes puis plus d'un siècle plus tard par les Normands en 863. Les reliques de Saint Hilaire sont alors transférées au Puy en Velay (une partie est ramenée au milieu du XVIIème siècle).
Autour de 970, Ebles, évêque de Limoges et trésorier de l'abbaye Saint Hilaire, frère de Guillaume Tête d'Etoupe, fait construire une enceinte pour protéger l'abbaye.
L'église actuelle a été reconstruite au XIème siècle et sa dédicace a eu lieu en 1049, elle a été complétée au XIIIème siècle. Cette reconstruction est due d'abord à la reine Emma de Normandie, épouse de Ethelred puis de Cnut le Grand, rois d'Angleterre, puis surtout à Agnès de Bourgogne comtesse de Poitiers. Elle est reprise à la fin du XIème siècle.
La construction commence par le clocher qui reste isolé, puis la nef qui est sans bas-côtés et le transept et enfin le chevet. La couverture de la nef et transept sont assurés par une charpente.
Nef et collatéraux Eglise Saint Hilaire de Poitiers Choeur, rond-point, déambulatoire, fresques et chapiteaux
Au début du XIIème siècle, la nef et le transept sont voûtés en pierre (cf photo ci-dessus à gauche). La voûte de la nef est constituée de trois coupoles sur trompes, la mise en place de piliers intérieurs crée des triples collatéraux. Le choeur est entouré par un déambulatoire.
Les chapiteaux de plusieurs piliers de la nef sont historiés, ces peintures datent du XIIème siècle et représentent des évêques de Poitiers.
Peintures du XIIIème siècle sur les piliers de la nef
La croisée du transept est au-dessus de la crypte qui contient la Chasse de Saint Hilaire. Cette croisée est couverte d'une coupole sur trompes. Les bras du transept sont dotés d'absidioles.
Le choeur a une abside en cul-de-four avec un rond-point de huit colonnes (cf photo ci-dessus à droite), cette abside comporte des peintures murales de la fin du XIème siècle avec des scènes de l'Apocalypse.
Le chevet est spectaculaire (cf photo au-dessus), il possède de nombreuses sculptures représentant des animaux et des feuillages: celles attachées à la corniche et celle des chapiteaux des contreforts-colonnes.
En 1590, au moment des Guerres de Religion, le clocher s'effondre et entraine avec lui une partie de la voûte de la nef. Cette voûte a été reconstruite puis la façade au XIXème siècle.
L'église Saint Hilaire le Grand a subi de nombreuses modifications à travers les siècles, mais elle reste principalement de style Roman. Elle est classée au Patrimoine Mondial de l'Unesco.
L'art roman est à la mode : notre oil moderne est davantage séduit par l'imagerie des églises romanes que par celle des églises gothiques.
Mais cette préférence ne s'accompagne pas toujours du savoir qui permettrait d'en comprendre les significations. En s'intéressant aux tympans et aux portails les auteurs montrent comment le décor sculpté n'a rien d'ésotérique.
Il a un rôle d'enseignement, à la fois théologique et moral, et est également mis en relation avec les rituels liturgiques (prières, chants, lectures, processions) qui se déroulent aux portes des églises.
Michel Pastoureau est historien, spécialiste des couleurs, des images et des symboles. Médiéviste, il a publié aux Editions du Seuil de nombreux livres dont certains ont été traduits dans une trentaine de langues.
Parmi les plus récents: Une histoire symbolique du Moyen-Age occidental (2004); L'Art héraldique au Moyen-Age (2007); Bestiaires du Moyen-Age (2011), Vert.
La Collégiale Notre Dame la Grande
Contrairement à ce que son nom indique cette église n'est pas très grande, ce nom permettait de la distinguer d'autres églises de Poitiers dédiées également à Notre-Dame.
Elle a été construite sur l'emplacement d'un ancien édifice Gallo-Romain. Une ancienne église Carolingienne a précédé l'édifice actuel.
Sa construction remonte au XIème et XIIème siècles. Sa façade Ouest, du début du XIIème siècle, est un des joyaux de l'Art Roman en France. Cette façade Ouest comporte un grand nombre de sculptures de grande qualité.
L'historique de la construction de l'édifice principal n'est pas très bien connu, seules sont identifiées les dates de réalisation (XVème siècle) des chapelles greffées sur l'église Romane.
Façade de la Collégiale Notre Dame la Grande
En 1174 Richard Coeur de Lion confie au chapitre de l'église le soin de conserver les clefs de la ville.
En 1562, au moment des Guerres de Religion, elle est assez sérieusement endommagée par les Protestants.
La façade
La façade possède un ensemble exceptionnel de sculptures réalisées au XIIème siècle, elles étaient peintes à l'origine. Elle est encadrée par deux faisceaux de colonnes portant chacun un lanternon ajouré coiffé d'une flèche en pomme de pin avec écailles.
Elles sont disposés sur trois niveaux, en bas le portail est entouré par des arcatures aveugles. La frise au-dessus du portail illustre des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament : Tentation d'Adam, Prophètes, Annonciation, Nativité, etc.
Au second niveau,autour de la baie centrale sont représentés les douze Apôtres et deux évêques, les têtes de ces sculptures ont été endommagées au moment des Guerres de Religion. Enfin, en haut, au centre du pignon, dans une mandorle est sculpté un Christ en gloire.
Rez-de-chaussée de la façade de Notre Dame la Grande avec la frise au-dessus du portail
Au rez-de-chaussée le portail est encadré par deux arcades aveugles en arc brisé avec à l'intérieur de chacune deux arcades gemellées et en plein cintre (cf photo ci-dessus).
Au-dessus de ces arcs une frise se développe sur toute la largeur de la façade. De la gauche vers la droite on reconnait Adam et Eve autour d'un arbre autour duquel s'enroule un serpent, ensuite le roi Nabuchodonosor est représenté assis puis quatre Prophètes; Daniel, Jérémie, Isaïe et Moïse. La sculpture suivante montre l'Annonciation avec l'Ange Gabriel de profil et la Vierge de face, elle est suivie d'une sculpture symbolisant l'Arbre de Jessé.
De l'autre côté de la baie centrale est représentée la scène de la Visitation puis celle de la Nativité avec la Vierge allongée et l'Enfant qui vient de naître. Ensuite deux femmes baignent le nouveau-né dans une cuve avec sur le côté Saint Joseph. En dessos de celui-ci deux personnages se tiennent embrassés.
La corniche s'appuie sur des modillons sculptés représentant des têtes humaines et d'animaux.
Le portail comporte quatre voussures rentrantes en plein cintre et sculptées de motifs répétitifs (cf photo ci-contre).
Ces voussures retombent sur des colonnes surmontées de chapiteaux sculptés (cf photo ci-dessous).
Portail de l'église Notre Dame la Grande
Sculptures au dessus des colonnes du portail de Notre Dame la Grande
Sculptures de la façade de Notre Dame la Grande: second niveau et frise au-dessus du portail
A l'étage deux séries d'arcatures sont partagées par une grande baie et superposées, la première avec huit arcades, la seconde avec six. Chaque arcature est garnie d'une statue des douze apôtres et de deux évêques. Les personnages des arcatures du bas sont assis tandis que dans celles du haut ils sont en position debout.
Cette double galerie est surmontée d'une corniche soutenue par une succession de petits arcs et de modillons sculptés de têtes humaines et animales.
Au-dessus le fronton est divisé en deux parties, la partie inférieure est décorée par des disques tandis que la partie supérieure comporte des losanges. Au centre dans un médaillon ovale se trouve la sculpture d'un Christ debout devant la Croix (cf photo au-dessus).
L'extérieur de l'église
Le mur Sud comporte de grandes arcades qui correspondent aux travées de la nef (cf photo ci-dessous). Il est percé de deux entrées, la première côté Ouest est de style Gothique et la seconde de style Roman. Jadis celle-ci était surmontée par un étage contenant une niche où était logée la statue d'un cavalier, cet étage a disparu au début du XIXème siècle. A la suite, côté Est, le bâtiment est une construction du XIXème siècle pour accueillir la sacristie.
Le clocher a une base carrée qui est surmontée par une rotonde ajourée (cf photo ci-dessous), elle-même coiffée d'un cône à écailles (comme les lanternons de la façade).
Eglise Notre-Dame la Grande de Poitiers, sur le flanc Sud, Porche Gothique et Porche Roman
L'absidiole centrale est d'origine, sur le mur Nord se trouvent ensuite neuf chapelles latérales dont huit sont matérialisées par des frontons triangulaires (cf photo ci-dessous à droite), elles ont été réalisées aux XIVème et XVème siècles.
Le cloître de la Collégiale était adossé au mur Nord, il a été demoli en 1860 ainsi que des bâtiments conventuels pour permettre l'établissement d'un Marché couvert.
La nef, les collatéraux et le clocher
Intérieur de la nef Eglise Notre Dame la Grande Flanc Nord de l'église avec les 9 chapelles
L'église comporte une nef centrale et deux bas-côtés qui sont de dimensions presque égales en largeur et en hauteur, ces constructions sont des XIème et XIIème siècles. L'édifice compte neuf travées et l'ensemble est couvert d'une toiture unique. De puissants piliers supportent le clocher.
Le vaisseau central est couverte d'une voûte en berceau renforcée par des arcs doubleaux. Il reçoit la lumière (assez faible) des collatéraux qui sont voûtés d'arêtes.
L'église n'a pas de transept mais elle est dominée par un clocher dont la base est carrée sur deux niveaux, au dessus un cylindre ajouré est surmonté d'un cône couvert d'écailles (cf photo ci-dessous).
Fresque Romane de la voûte du choeur de la Collégiale Notre Dame la Grande à Poitiers
La voûte du choeur est couvert d'une grande fresque du XIIème siècle qui a été reprise au XIIIème siècle (cf photo ci contre), malheureusement les couleurs ont terni. A l'origine, l'ensemble de l'église était peinte.
L'intérieur a été repeint en 1851 (cf photo ci-dessus à gauche), cette décoration a été critiquée et elle contribue à créer une ambiance sombre.
Le choeur est entouré d'un déambulatoire sur lequel donnent trois absidioles éclairées par des verrières. Le seul chapiteau historié de l'édifice est situé à l'entrée de la chapelle centrale, il date du XIème siècle et il est peint.
L'église conserve une petite crypte située sous le maitre-autel. Elle possède des peintures murales de la fin du XIème siècle, sur le cul-de-four est représenté une Vierge à l'Enfant et sur la voûte un Christ en majesté. D'autres fresques représentent des saintes femmes, des apôtres, des anes conduisant des fidèles, etc.
Poitiers est la capitale l'ancienne province du Poitou, elle a même été pendant uné période la capitale de l'Aquitaine.
La Cathédrale Saint Pierre est le monument le plus important de Poitiers par ses dimensions. Elle est située dans la partie Est de la ville qui descend vers le Clain.
Au début du XIème siècle, en 1018, un incendie ravage la cité de Poitiers et détruit la cathédrale. Un nouvel édifice de style Roman est reconstruit à l'initiative du duc Guillaume V le Grand.
A partir de 1162 la cathédrale est complètement reconstruite à l'initiative de Henri II Plantagenet et d'Aliénor d'Aquitaine avec l'assistance de l'évêque Jean aux Belles Mains. Cette cathédrale est de style Gothique dit Angevin avec ses voûtes légèrement bombées, ses grandes arcades aveugles dans les parties basses des murs latéraux et ses contreforts massifs à l'extérieur.
La construction était bien avancée en 1270 à l'époque du comte Alphonse de Poitiers, mais il restait à faire la façade, la partie supérieure des tours et les deux premières travées de la nef.
Ces parties ont été réalisées au XIVème siècle et l'église a été consacrée en 1379, pour autant les derniers éléments n'ont été achevés qu'au XVème siècle.
La construction de l'édifice s'est donc étalé sur trois siècles.
La cathédrale a subi des dommages de la part des Protestants en 1562, au moment des Guerres de Religion.
Le bâtiment a la forme d'un rectangle (avec les excroissances du transept) et mesure près de 100 mètres de long.
Il comporte une nef principale et deux collatéraux s'abaissant légèrement en direction du choeur (cf photo ci-dessous à droite). La hauteur sous les voûtes est de 27 mètres.
Les murs des collatéraux sont renforcés par des contreforts sans arcs-boutants, ce qui carectérise le style GothiqueAngevin (ou Plantagenêt).
Une vingtaine de verrières comportent des vitraux ceux du chevet sont du XIIème siècle, de nombreux autres datent du début du XIIIème siècle.
Façade et tours de la Cathédrale Saint Pierre
La façade
Elle a été commencée au milieu du XIIIème siècle (cf photo ci-dessus), sa réalisation s'est étendue jusqu'au milieu du XIVème puis finalisée à la fin de ce siècle.
L'achèvement des tours est postérieure, au debut du XVIème siècle.
Les dégâts causés par les Guerres de Religion n'ont été complètement réparés qu'au début du XXème siècle.
Portail central de la cathédrale Saint Pierre
Au rez-de-chaussée la façade comporte trois portails surmontés d'une grande rosace et elle est encadrée par deux tours qui sont restées inachevées. A cette époque (milieu du XIIIème et après) la construction est influencée par le Gothique du Nord de la France, en effet le Poitou est passé sous le contrôle des rois de France.
Les quatre voussures du portail principal sont en arc brisé, elles comportent des nombreuses sculptures qui entourent le tympan.
Celui-ci porte sur des scènes du jugement dernier (cf photo ci-dessous à gauche).
Sur le registre supérieur du tympan est sculpté un Christ en majesté avec la Vierge et Saint Jean encadrés par des anges.
En dessous le registre central présente le tri entre les bons (destinés au Paradis) et les méchants (destinés à l'Enfer).
Le registre inférieur décrit la Résurrection des morts.
Les portails latéraux sont plus petits, ils ont aussi quatre voussures sculptées (cf photo ci-dessous). Le tympan à gauche sur la photo est dédié à Saint Thomas qui est le Patron des Architectes, celui à droite est consacré à la Domition de la Vierge et à son Couronnement.
Sous les voussures des portails se développent, sur la largeur de la façade entre les deux tours, deux étages d'arcatures.
Rez-de-chaussée de la façade de la cathédrale Saint Pierre
Nefs, transept, choeur et chevet
Le vaisseau est ample, avec de hauts piliers relativement espacés. La longueur de l'édifice est de près de cent mètres, la largeur se rétrécit de 38 à 33 mètres et de près de 60 mètres au niveau du transept.
Plan de la cathédrale Saint Pierre de Poitiers
L'édifice est divisé en trois nefs de huit travées et les voûtes s'appuient sur deux rangées de sept piliers. La nef principale fait 10 mètres de largeurs tandis que les nefs latérales font à peine moins à 9,50 mètres.
Intérieur de la nef avec les arcades en bas des murs et les voûtes bombées
En bas des murs latéraux sont implantées de petites arcades en plein cintre dont les colonnettes sont surmontées de chapiteaux sculptés.
Au-dessus de ces arcades des modillons sculptés supportent une galerie de circulation faisant le tour de l'édifice (y compris les bras du transept) en contournant les gros piliers par un passage à l'intérieur des murs.
Les bras du transept accueillent en fait deux chapelles latérales.
Piliers, arcs et galerie de circulation de la nef et du transept de la cathédrale
Au-dessus de la galerie s'ouvrent 26 baies, simples ou géminées comme dans le transept, certaines sont en plein cintre et d'autres en arc brisé. Ces hétérogénéités de style sont la traduction de la longue durée de la construction de la cathédrale
Les voûtes s'élèvent à près de 30 mètres au-dessus de la nef centrale (cf photo au-dessus), elles sont supportées par des piliers cruciformes formés de colonnes groupées surmontées de chapiteaux.
Les arcs doubleaux qui séparent les travées retombent sur ces chapiteaux, il en est de même pour les nervures des croisées d'ogives.
Le choeur est cloturé par une grille en fer forgé, la première ayant disparu au XVIème siècle, celle présente actuellement a été réalisée au XIXème siècle.
Les stalles du choeur sont dues à l'évêque Jean de Melun, elles datent du XIIIème siècle et forment deux groupes parallèles comprenant chacun une rangée de vingt stalles hautes et et dix-sept stalles basses. Elles comportent des représentations des sept péchés capitaux et de scènes de la vie courante, les plus remarquables sont celles des écoinçons.
Le chevet a une allure originale, c'est un mur droit de 46 mètres de haut et 36 mètres de largeur. Trois vitraux du XIIème siècle occupent ce grand mur du chevet. Le plus célèbre se situe au centre du chevet de l'église, il date de 1170 et représente la Crucifixion sur 8 mètres de haut et 3 de large (cf photo ci-contre).
A la droite du Christ (à gauche sur l'image) sont représentés Henri II Plantagenet et Aliénor d'Aquitaine qui ont offert ce vitrail.
Vitrail de la Crucifixion au chevet de la cathédrale Saint Pierre
L'église comporte d'autres vitraux intéressants répartis sur les nombreuses baies de l'édifice, ils portent des scènes issues de l'Ancien et du Nouveau Testament.
Ces vitraux et la décoration sculptée ont souffert des dégâts causés par les Guerres de Religion (en 1562 et 1569). Les restaurations ont été fréquentes mais malheureusement pas toujours appropriées.
La cathédrale possède un mobilier de grande qualité comme le Rétable du transept sud. Il en est de meme pour les peintures telles la Résurrection et la Descente de la Croix, toutes deux du début du XVIème siècle.
Le premier orgue est signalé au milieu du XIVème siècle, il est détruit lors des actions des Protestants dans les années 1560. L'orgue actuel est un ouvrage du XVIIIème siècle.
Cathédrale Saint Pierre de Poitiers, vue en longueur
La cathédrale Saint-Pierre de Poitiers est avec celle d'Angers l'édifice le plus accompli qui ait été élevé dans le style gothique propre à la France du Sud-Ouest, souvent appelé gothique Plantagenêt.
Eglise Saint Porchaire
L'église Saint Porchaire se situe rue Gambetta, au coeur du quartier commercant de Poitiers.
Elle comporte une Tour qui remonte au XIème siècle et qui a été ajoutée sur un Porche datant de 950 (cf photo ci-contre). Initialement, la Tour devait avoir un niveau suppplémentaire, d'où son allure ramassée. Il est carré sur toute sa hauteur.
Chaque face est dotée de baies en plein cintre, le niveau du milieu a des arcatures aveugles, celles du premier niveau n'ont que des ouvertures très étroites.
Les angles du niveau supérieur sont pourvus de trompes puissantes qui laissent supposer qu'il avait été prévu de construire au-dessus un étage octogonal.
L'entrée du Porche est un arc en plein cintre dont les supports sont des faisceaux de colonnes surmontées de chapiteaux sculptés.
Tour Romane de l'église Saint Porchaire
L'église abritait le tombeau de Saint Porchaire, qui était un abbé de Saint Hilaire à l'époque Mérovingienne, ses restes ont été dispersés au moment de la Révolution en 1792.
L'église a été reconstruite entre 1508 et 1520, elle est de style Gothique. Elle a une forme rectangulaire avec une double nef et des chapelles latérales.
Trois piliers cylindriques forment l'axe de cette grande salle rectangulaire (cf photo ci-dessous). L'éclairage est faible, il vient du chevet plat et des baies voisines.
Nef de l'église Saint Porchaire, le chevet est constitué par le mur du fond
Abbaye Saint Jean de Montierneuf
Saint Jean de Montierneuf est l'église d'une ancienne Abbaye fondée vers 1070 par Guy-Geoffroy (Guillaume VIII) duc d'Aquitaine.
Il a confié en 1076 l'Abbaye à la Congrégation de Cluny. L'église abbatiale a été consacrée par le Pape Urbain II en 1096.
La nef a été sérieusement endommagée par les Protestants au moment des Guerres de Religion, en particulier en 1562. Elle a été modifiée en conséquence par la suppression de travées. Les parties Romanes qui subsistent dans la nef sont les piliers, les murs extérieurs des collatéraux de même d'ailleurs que les bras du transept.
Il a fallu près d'un siècle pour que l'église soit remise en état, ce qui est fait en 1644. La façade est dotée d'un portail dans le style du XVIIème siècle.
Le déambulatoire et à l'extérieur le bas du chevet sont de style Roman (cf photo ci-contre), par contre la partie haute du chevet est une reprise de la fin du XIIIème siècle en style Gothique.
Chevet de l'église abbatiale Saint Jean de Montierneuf
Au début du XIXème siècle, le clocher au-dessus de la croisée du transept s'est effondré, il n'a pas été reconstruit.
A côté de l'église se trouvent les bâtiments abbatiaux construits au XVIIème siècle.
Eglise Saint Germain
L'église Saint Germain se situe dans la rue du même nom. Elle a été fondée au Xème siècle sur l'emplacement d'une église Carolingienne, elle-même édifiée sur d'anciens thermes Gallo-Romains.
Elle est reconstruite au XIIème siècle puis remaniée aux XIIIème, XVème et XVIème siècles.
Le chevet et les murs de la nef sont de style Roman, le clocher est du XIIIème siècle (Gothique), la voûte de la nef et le collatéral Nord sont du XVème siècle et d'autres éléments sont du XVIème siècle.
Abbaye Saint Cyprien
L'Abbaye Saint Cyprien a été fondée par le roi Pépin Ier d'Aquitaine en 828. Elle était à l'époque hors-les-murs, au Sud de Poitiers dans l'actuel quartier du même nom (Saint Cyprien).
Elle est ent partie détruite par les Normands autour de 860. Frotier II devient évêque de Poitiers en 925, il fait reconstruire l'abbaye. Le comte de Poitiers Guillaume Tête d'Étoupe y est enterré en 962 et un bourg se forme autour du monastère.
L'abbaye est rattachée à l'Abbaye de Cluny au milieu du XIème siècle. Elle reçoit de nombreux dons et son assise foncière se développe aux XIème et XIIème siècles à Poitiers, dans le Poitou comme par exemple à Bressuire et même au-delà.
Sa puissance territoriale lui permet d'avoir une grande influence pendant tout le Moyen-Age.
Ancienne Abbaye Saint Cyprien de Poitiers en 1700
Elle est très endommagée pendant les Guerres de Religion dans la seconde partie du XVIème siècle.
Il ne reste plus rien de cette abbaye, l'Hôpital Pasteur de Poitiers a été établi sur le site de ce monastère.
Fontaine le Comte
Fontaine le Comte est un village qui se situe à une dizaine de kilomètres au Sud du centre de Poitiers près de la route qui conduit à Lusignan.
Ce village s'est formé autour de l'abbaye du même nom à partir du XIIème siècle.
Abbaye Notre-Dame de Fontaine le Comte
Cette abbaye a été créée autour de 1130 par le duc Guillaume X d'Aquitaine. Elle est confiée aux Chanoines de l'ordre de Saint Augustin.
Elle est prospère les premiers siècles de son existence. Dans la seconde partie du XIVème siècle, pendant la Guerre de Cent Ans, la voûte de l'église est détruite par un incendie.
A partir du milieu du XVème siècle l'église est restaurée et l'abbaye est fortifiée, comme le montrent les machicoulis au-dessus du portail du logis abbatial (cf photo en dessous).
L'abbaye est confiée au milieu du XVIIème siècle aux Chanoines de Sainte Geneviève (Génovéfains) qui effectuent des travaux de restauration. Ces chanoines quittent l'abbaye au milieu du XVIIIème siècle. Les voûtes de l'église ont été reprises aux XIXème et XXème siècles.
Nef, transept et clocher de l'église Abbaye Notre-Dame de Fontaine le Comte Plan de l'abbaye
L'abbaye a été construite au XIIème siècle en style Roman avec une nette influence Cistercienne.
Au Nord de l'église abbatiale se trouvent le cloitre et les bâtiments conventuels avec l'infirmerie, la cuisine et le réfectoire. Le Logis abbatial est sur le flanc Ouest de l'église (cf schéma ci-dessus à droite).
L'église abbatiale a un plan en forme de croix latine, sa longueur est d'environ 50 mètres et sa largeur de 30 mètres (y compris le transept). Son architecture est sobre et avec une décoration réduite. La nef est unique et arrive sur un important transept, au-delà le choeur est en hémicycle.
La façade est simple, elle était jadis percée par une grande baie Gothique qui a été murée (cf photo en-dessous à gauche). En bas un portail relativement simple avec des voussures qui retombent sur des colonnettes avec des chapiteaux sculptés.
La nef comporte cinq travées éclairées par autant de fenêtres en plein cintre qui percent chaque mur gouttereau (cf photo ci-contre). A l'intérieur, le mobilier est du début du XVIIIème siècle.
Des motifs sculptés apparaissent sur certains chapiteaux de la croisée du transept.
Le chevet comprend une abside en hémicycle et deux absidioles. L'abside est divisé en cinq parties par des contreforts plats, chacune est percée par une fenêtre en plein cintre haute et étroite. Sur les sculptures des sept baies qui éclairent le choeur apparaissent des motifs géométriques (dents de scie, pointes de diamants, entrelacs,...). Plus haut la corniche est soutenue par des modillons sculptés.
Logis abbatial Façade Abbaye de Fontaine le Comte Chevet
Une partie des bâtiments conventuels est préservée comme le Logis abbatial avec sa façade du XVème siècle et ses machicoulis (cf photo ci-dessus à gauche).
La Saintonge prise en compte correspond en fait au département de la Charente-Maritime, c'est à dire avec l'Aunis et l'ancienne Vicomté d'Aulnay (qui faisait jadis partie du Poitou) mais sans la région de Cognac, maintenant située dans le département de la Charente.
La Saintonge est une des régions où l'Art Roman (XIème et XIIème siècles) s'est le mieux épanoui, cela traduit sans doute sa prospérité à cette époque.
Les plus modestes villages de cette région conservent des églises remarquables de style Roman, on en dénombre plusieurs centaines ce qui n'a pas d'équivalent en France et même au-delà.
Les architectes et artistes médiévaux sont parvenus a concevoir et réaliser en Saintonge des édifices exceptionnels: ainsi l'église d'Aulnay et celle de Talmont sur Gironde sont classées au Patrimoine Mondial de l'Unesco.
La plupart des autres, ceux des villages présentent un plan simple: une façade souvent tripartite qui débouche sur une nef unique suivie d'une travée surmontée par le clocher. Ensuite se trouve le choeur et une abside voûtée en cul-de-four.
Le portail de la façade est sans tympan mais possède bien souvent un décor sculpté, un cas spectaculaire est Fenioux.
Les chevets sont souvent en hémicycle avec des fenêtres étroites, quelques-uns sont originaux comme ceux de Rioux et Rétaud.
Ces édifices sont parfois dûs à l'initiative de seigneurs féodaux et aux nombreuses abbayes du Poitou, de la Saintonge et des régions alentour qui développaient leur réseau de Prieurés.
Autre facteur important, les chemins du pélerinage vers Saint Jacques de Compostelle, en effet les ressources données par les nombreux pélérins contribuent à l'édification des plus belles églises Romanes. En pratique, souvent, tous ces facteurs jouent simultanément.
1000-1150. L'Europe occidentale se couverte d'un manteau de lieux protecteurs. Ce sont des églises, des châteaux et leurs édifices annexes.
Au XIXe siècle, archéologues et historiens ont baptisé du nom d'art roman les monuments de ce temps. L'un d'eux trouva la terre la plus propice à cet art, il en fit un laboratoire.
La Bourgogne rencontra ainsi sa nouvelle vocation : celle de témoin d'un temps, d'une société, d'un monde disparus. Inventaires et fouilles permettent aujourd'hui de comprendre enfin comment, en Bourgogne capétienne, la création artistique exposa l'effort et la synthèse de la nouvelle chrétienté qui s'est forgée alors, sous l'obédience romaine.
Voici, en somme, une réponse à la question "qu'est-ce que l'art ?" : il raconte, au fil de sept itinéraires à travers la Bourgogne romane, l'invention d'une société européenne qui a montré la voie pendant des siècles.
Guy Lobrichon aime brasser les créations du Moyen Age occidental. Directeur de l'Histoire de Paris et l'Histoire de Venise par la peinture, collaborateur du Guide de la Musique du Moyen Age, il écrit aussi sur La Bible au Moyen Age ou Héloïse. L'amour et le savoir.