Depuis longtemps un clivage s'était manifesté dans l'ancienne Province du Poitou, il distinguait la partie Est, le Haut Poitou, et la partie Ouest, le Bas Poitou. Au moment de la Révolution Francaise, la Province a été découpée en trois départements: le Haut Poitou a donné naissance à la Vienne et aux Deux-Sèvres tandis que le Bas Poitou devenait la Vendée.
Le département de la Vienne possède un patrimoine architectural et culturel significatif avec en particulier avec ses églises romanes dont plusieurs sont renommées:
Poitiers, Civray, Chauvigny, etc, et aussi les fresques murales de Saint Savin qui sont les plus belles de cette époque Romane.
La découverte du département s'effectue en commençant par Poitiers et ses environs, elle se poursuit en allant du Nord au Sud et d'Ouest en Est à partir de Loudun pour se terminer à Montmorillon.
Le département de la Vienne fait partie d'une zone géographique dénommée Seuil du Poitou qui est une sorte de col entre le Massif Armoricain et le Massif Central. Les lignes noires illustrent le réseau de failles entre ces deux massifs.
Ce seuil était le point de passage privilégié entre le Nord et le Sud de la Gaule puis de la France. C'est pourquoi de grandes batailles structurantes pour l'Histoire de France ont eu lieu près de Poitiers.
Vous pouvez vous déplacer ou zoomer en utilisant les signes en haut à gauche
Le département de la Vienne a pour chef-lieu Poitiers avec deux chefs-lieux d'arrondissements, Châtellerault au Nord et Montmorillon au Sud.
Voici une description s'appuyant sur le réseau fluvial de ce département.
La principale rivière est la Vienne qui s'écoule dans la partie Est du département avec un affluent significatif, la Creuse qui forme la frontière avec l'Indre et Loire (Touraine).
Le Clain est un autre affluent de la Vienne, il s'écoule dans la partie Centre-Ouest du département.
Il a été fondé en 1983 par René Monory, alors Président du Conseil Général de la Vienne. Son objectif est de mettre en valeur les techniques avancées de l'époque dans les domaines de la communication et du traitement de l'information.
Il est construit selon une architecture avant-gardiste de Denis Laming qui a contribué à son succès, il accueille plusieurs millions de visiteurs par an.
Les expositions et spectacles présentés permettent de passer de l'infiniment petit (atomes) à l'infiniment grand (galaxies).
L'accent est mis sur les attractions pour enfants en leur donnant un caractère ludique. Une large part est faite au cinéma et plus généralement aux techniques audiovisuelles.
Le Pavillon du Futuroscope
Le Pavillon du Futuroscope (cf photo ci-contre) a la forme d'un prisme de verre dans laquelle est incrustée une grande boule blanche de 17 mètres de diamètre.
L'ensemble symbolise un lever de soleil sur un horizon qui bascule et veut évoquer le monde en mutation.
La ville de Jaunay-Clan se situe à une dizaine de kilomètres au Nord de Poitiers, à proximité immédiate du Futuroscope. Jaunay-Clan est issue de la fusion de deux villages: Jaulnay et Clan et la ville est traversée par la rivière le Clain
Le site est occupé par l'homme depuis l'époque Préhistorique. A l'époque Gallo-Romaine le vicus de Gelnacum possède un temple et un fanum.
La commune conserve les ruines (donjon et pans de murs) du château de Brin, un château-fort du XIVème siècle, il était jadis entouré de douves et on y accédait par un pont-levis.
Eglise Saint Denis de Jaunay-Clan
L'église Saint Denis a été construite sur l'emplacement d'un ancien temple païen.
L'édifice remonte au XIème siècle, la travée sous le clocher est du du XIIème siècle elle est surmontée d'une coupole sur trompes. Le portail occidental est de style Gothique.
Dans la nef, certains chapiteaux sont sculptés sur des thèmes variés (feuillages, animaux fantastiques, etc).
L'église comportait six travées et un chevet plat, en 1871 une abside à cinq pans de style néo-Gothique y a été ajoutée (cf photo ci-contre).
D'ailleurs l'église a été régulièrement remaniée du XIème au XIXème siècles. Elle comporte un triptyque moderne sur le thème de la Crucifixion, il a été réalisé en 1967 par le maître verrier Max Ingrand.
La petite ville de Ligugé se situe à une dizaine de kilomètres au Sud de Poitiers, elle est arrosée par le Clain. Ligugé accueille l'Abbaye Saint Martin.
Le monastère de Ligugé a été fondé par Saint Martin en 361. Il est devenu ensuite une abbaye.
Saint Martin est le fils d'un officier de l'armée Romaine qui est lui-même devenu soldat dans cette armée. Devenu un chrétien militant, il se fait libérer du servi militaire et vient rejoindre Saint Hilaire à Poitiers.
On a identifié à Ligugé, près de l'église actuelle, les traces d'une villa Gallo-Romaine remontant au IIème siècle, elle est encore habitée au IVème siècle et un lieu de culte y a été établi. C'est à cet endroit que s'installe Martin en 360 pour y mener une vie d'ascèse. Il y est rejoint par plusieurs disciples et il y fonde le premier monastère de l'Empire Romain d'Occident en 361.
Martin reste une dizaine d'années à Ligugé avant d'être appelé à la tête de l'évêché de Tours. Après la mort de Saint Martin en 397, Ligugé devient un lieu de pélerinage. Le monastère devient une Abbaye.
Quand Grégoire de Tours passe à Ligugé à la fin du VIème siècle, il signale outre le premier lieu de culte, l'existence d'une église à trois nefs. A la fin du VIIème siècle, l'abbé Ursinus remanie et augmente l'ensemble de l'édifice en construisant en particulier un chevet avec trois absides.
La vie de l'abbaye au VIIIème siècle est peu connue, elle est peut-être victime des troubles et des incursions Arabes. Elle est à nouveau victime d'un raid des Normands en 865 puis restaurée par la comtesse Adèle de Poitou.
Le monastère ne réapparait qu'au XIème siècle, il est devenu un Prieuré de l'Abbaye de Maillezais (située en Vendée). C'est à cette époque que la comtesse Aumode de Poitou fait construire la voûte qui supporte le clocher actuel.
Le Pape Clément V qui est venu à Poitiers en 1307 et 1308 a séjourné à plusieurs reprises à Ligugé. Consécutivement la reconstruction de l'église est entreprise, il en reste le mur Sud de la nef et des chapiteaux Gothiques dans l'édifice actuel.
L'église est ensuite victime des désordres provoqués par la Guerre de Cent Ans.
Façade Ouest et tour du clocher Abbaye de Ligugé: église Saint Martin Portail en style Gothique flamboyant
A la fin du XVème siècle, Jean d'Amboise, évêque de Maillezais et Prieur de Ligugé, engage la reconstruction des bâtiments conventuels. L'ouvrage est achevé par un de ses successeurs, l'évêque Geoffroy d'Estissac dont le secrétaire était François Rabelais.
Cet évêque fait également reprendre et remanier l'église, il en reste la façade Ouest, la nef (sauf le mur Sud), la chapelle au Nord et la tour du clocher (cf photo ci-dessus à gauche). Le portail sculpté est de style Gothique flamboyant (cf photo ci-dessus à droite).
L'église Saint Martin a été restaurée au milieu du XIXème siècle: voûte de la nef, charpente et couverture, le dôme du clocher et son lanternon sont remplacés par une flèche couverte d'ardoises, un chevet pentagonal est construit et des vitraux sont posés.
Au même moment la vie monastique est rétablie à Ligugé et le monastère redevient une Abbaye en 1864. De nouveaux bâtiments sont construits et l'église Saint Martin est maintenant l'église paroissiale de Ligugé.
La petite ville de Nouaillé-Maupertuis est à une dizaine de kilomètres au Sud-Est de Poitiers, bordée par la rivière Miosson qui se jette dans le Clain à quelques kilomètres vers l'Ouest.
Elle est connue pour deux raisons, d'abord par son Abbaye et ensuite parce que c'est à cet endroit que s'est déroulé une bataille importante de la Guerre de Cent Ans (appelée Bataille de Poitiers) en 1356, celle où le roi de France Jean II le Bon a été fait prisonnier par l'armée Anglaise du Prince Noir.
L'Abbaye Saint Junien de Nouaillé-Maupertuis
En raison de son histoire plus que millénaire, l'Abbaye Saint Junien est un édifice comportant des parties Romanes, Gothiques et Classiques.
Le premier monastère a été fondé au VIIème siècle par des moines issus de l'Abbaye Saint Hilaire de Poitiers, il relevait de cette abbaye. A la fin du VIIème siècle, ce monastère devient une abbaye à part entière, peut-être à l'initiative de Charlemagne, il observe la règle Bénédictine.
Panorama sur l'abbaye Saint Junien de Nouaillé-Maupertuis
En 830, lors de la dédicace de l'église, le corps de Saint Junien (mort en 587), un familier de Sainte Radegonde, y est déposé. Un pélerinage se développe sur son tombeau et la construction d'un sanctuaire est engagée. La partie la plus ancienne de l'église est la crypte qui remonte peut-être à cette époque. Elle a été dégagée au XVIIème siècle, lors de le reconstruction du choeur, elle se situe sous celui-ci et comporte une abside principale en hémicycle bordée de petites absides elles aussi en hémicycle.
Gravure Abbaye Saint Junien de Nouaillé-Maupertuis Plan de l'église
En 1011, elle est affiliée à l'Abbaye de Cluny. Elle est réédifiée, le choeur a été réalisé au-dessus de la crypte pendant le XIème siècle.
L'église a une nef unique de quatre travées carrées et un transept, la nef est d'abord couverte grace à une charpente en bois. La structure des murs latéraux (gouttereaux) est de cette époque, le cloitre est sur le côté Sud.
La nef a été modifiée à la fin du XIème siècle (cf photo ci-dessous à gauche), des collatéraux sont établis avec des piliers renforcés par des colonnes engagées.
Les murs latéraux sont également renforcés et dotés de contreforts pour pouvoir tenir face à la poussée d'une nouvelle voûte, en pierre cette fois.
Toutes ces dispositions permettent de garantir la solidité de l'édifice. La voûte de la nef centrale est en berceau brisé, celle des collatéraux est en plein cintre.
Mur Nord de l'église Saint Junien
Pour la même raison,
Le mur Nord est pourvu d'étages d'arcades (cf photo ci-contre).
Les trois étages d'arcades de ce mur on une présentation différente. En bas des arcs simples et en plein cintre, ceux au-dessus sont plus étroits, certains retombent sur des colonnettes surmontées de chapiteaux sculptés. Enfin au troisième niveau se trouvent de grands arcs brisés percés en leur centre par une fenêtre.
Nef de l'église Abbaye Saint Junien de Nouaillé-Maupertuis Fortifications
Dans la nef les chapiteaux surmontant les piliers et colonnes n'ont pas un caractère religieux, ils présentent des scènes profanes: combat grotesque (cf photo ci-dessous), lutteurs, moine à qui on apporte à boire et à manger, etc.
La tour-porche est construite à la fin du XIIème siècle, sa base carrée est surmontée d'une coupole à huit nervures qui se concentrent sur un oculus (cf photo ci-contre). Elle est supportée par de puissants piliers avec des colonnes engagées.
Quatre ouvertures assurent l'éclairage de cette partie de l'édifice. Elle est ornée par les sculptures de têtes grimaçantes et de motifs décoratifs.
Coupole au-dessus du porche de l'église Saint Junien
Le clocher est massif, chaque face présente cinq arcades aveugles hautes et étroites, au-dessus le toit est pyramidal.
L'Abbaye est restée prospère pendant toute la période médiévale précédant la Guerre de Cent Ans.
A cette époque elle est entourée par une enceinte fortifiée pour se protéger des bandes armées qui parcourent les campagnes, il en reste deux tours (cf photo ci-dessus à droite).
Chapiteaux de de la nef l'église Saint Junien de Nouaillé-Maupertuis: scène de combat grotesque
L'abbé Raoul du Fou fait réaliser d'importants travaux à la fin du XVème siècle, en particulier un beau logis abbatial.
L'abbaye ne sort pas indemne des Guerres de Religion dans la seconde partie du XVIème siècle, elle est incendiée par l'armée Protestante de l'Amiral de Coligny en 1569, le choeur et le transept, certains bâtiments conventuels sont détruits.
Bâtiments conventuels de l'abbaye Saint Junien
En 1618, les moines de l'Ordre de Saint Maur viennent s'installer dans l'abbaye. Ils engagent alors des travaux de reconstruction de l'église et des bâtiments conventuels. Le choeur est refait à la fin du XVIIème siècle en style Classique.
Les Mauristes font aussi refaire le mobilier intérieur: stalles, jubé, statues en terre cuite, etc.
L'abbaye est vendue comme Bien National au moment de la Révolution Française.
Ces multiples épisodes ont fait de l'Abbaye Saint Junien un édifice complexe comportant des parties Romanes, Gothiques et néo-Gothiques.
La bataille de Nouaillé-Maupertuis - 19 septembre 1356-
En septembre 1355 Edouard de Woodstock, Prince de Galles, fils d'Edouard III, débarque à Bordeaux avec une petite armée, il est surnommé le Prince Noir. Il renforce son armée avec des Gascons (commandés par Jean de Grailly, Captal de Buch) et divers mercenaires, elle peut alors compter environ huit mille hommes. Il passe la fin de l'année 1355 à désoler le Languedoc entre Bordeaux et Narbonne.
En avril 1356, il part de Bordeaux et remonte avec son armée vers le Nord de la France, il pille le Limousin, l'Auvergne et le Berry. Le Prince Noir est accompagné de Jean Chandos et du Captal de Buch, deux remarquables capitaines.
Le roi Jean II rassemble une armée de plus de 10000 hommes à Chartres et part à sa rencontre, il franchit la Loire au début de septembre.
Les deux armées se trouvent face à face à Nouaillé-Maupertuis au Sud de Poitiers dès le 18 septembre, elles engagent la bataille le lendemain 19.
Les Anglais simulent une fuite et les chefs français tombent dans le piège, ils se désorganisent et l'armée française est accablée par les archers Anglais. Par fierté le roi de France refuse de fuir et il est fait prisonnier, on compte de trés nombreux morts et prisonniers coté Francais.
A nouveau l'armée Anglaise remporte une victoire écrasante sur les Francais qui ont conduit le combat en dépit du bon sens. C'est un véritable désastre puisque le roi Jean II le Bon est emmené en captivité à Bordeaux puis à Londres en Angleterre et mis à rancon.
Le fils ainé du roi Jean, Charles, devient Lieutenant-Général du Royaume
La Villedieu du Clain
La petite ville de La Villedieu du Clain est à une quinzaine de kilomètres au Sud de Poitiers.
L'église Saint-Jean-Baptiste remonte au XIIème siècle. La façade et le choeur sont de cette époque et de style Roman. La nef est une reprise du XIXème siècle.
La façade comporte un porche dont les chapiteaux sculptés. Juste au-dessus la corniche possède des modillons dont les sculptures sont intéressantes.
Sculptures des modillons de la corniche
Les chapiteaux du choeur sont sculptés avec des motifs représentant des animaux et des végétaux.
Eglise de La Villedieu du Clain
Panorama sur la ville de Loudun avec la Tour Carrée et le clocher de l'église Saint Pierre du Marché
Loudun est à 30 kilomètres au Sud Ouest de Chinon, une ville qui est aux confins de la Touraine (elle faisait partie de la Généralité de Tours), du Poitou et de l'Anjou.
La ville est dominée par un donjon qui est visible de très loin alentour, il a été construit par le comte d'Anjou Foulques III Nerra un peu après l'an 1000.
Au XVIème et au début du XVIIème siècles la ville connait une période de prospérité. Théophraste Renaudot, le fondateur en 1631 du premier journal francais, la Gazette, est né à Loudun. Mais elle est confrontée à l'hostilité du Cardinal de Richelieu qui favorise le développement de sa ville qui est proche.
Au début du XVIIème siècle la ville se trouve au centre d'une affaire de sorcellerie dans le couvent des Ursulines (Les possèdées de Loudun) qui se termina par la condamnation et l'exécution d'un prêtre, Urbain Grandier.
Martaizé est un village à une quinzaine de kilomètres au Sud de Loudun près de Moncontour.
Ce village a été marqué par un exode rural important puisque sa population n'est que la moitié de ce qu'elle était au XIXème siècle.
L'église Saint Maurice
Elle a une origine médiévale, elle est sur un promontoire au centre du bourg et était jadis entourée de douves, elle a été fortement remaniée au XIXème siècle.
De la construction d'origine seul subsiste la Tour-clocher (cf photo ci-contre) qui est de style Roman. Elle a une forme carrée, en hauteur elle est percée de deux baies en plein cintre sur chaque côté. La flèche est octogonale. La nef comporte trois travées avec des collatéraux.
Tour-clocher de l'église Saint Maurice de Martaizé
A proximité le hameau de Ouzilly-Vignolles conserve une petite église avec un chevet Roman.
Eglise Saint Martin de Ouzilly-Vignolles
Moncontour
A 10 kilomètres au Sud d'Oiron et 15 kilomètres au Sud-Ouest de Loudun se situe le village de Moncontour qui à plusieurs reprises s'est trouvé au coeur de l'histoire de la région et même de la France. Il est le long de la rivière la Dive.
Au début du XIème siècle le comte d'Anjou Foulques Nerra construit un château-fort pour sécuriser les conquêtes angevines à l'encontre des comtes de Poitou. L'édifice a été remanié au XIIème siècle, positionné sur une colline, il domine toute la région et on le voit de très loin (cf photo ci-dessous à gauche).
Au début de 1034, le comte d'Anjou Geoffroy II Martel remporte une importante victoire à Moncontour sur le comte de Poitou Guillaume le Gros, il le retient prisonnier pendant plus de trois ans.
Pendant la Guerre de Cent Ans, le château a été l'objet d'apres luttes entre les Anglais et les Français Olivier de Clisson et Bertrand du Guesclin entre 1370 et 1372.
Pendant les Guerres de Religion, le 30 octobre 1569, l'armée du duc d'Anjou (futur Henri III), qui compte 25000 hommes) remporte une victoire sur l'Armée Protestante de l'Amiral de Coligny (forte de 18000 hommes) dans la plaine entre Moncontour et Saint Jouin de Marnes qui n'est que trois kilomètres à l'Ouest.
Château-fort de Moncontour
Le château-fort comporte un donjon carré de 12 mètres de côté et qui s'élève à 24 mètres de hauteur. Les murs sont renforcés par des contreforts et dotés de machicoulis. Il a été remanié au XIVème siècle. A côté subsistent quelques vestiges de la chapelle Notre-Dame qui faisait partie du château.
Moncontour conserve aussi une maison très ancienne (peut-être du XIème siècle) rue Porte-aux-Dames, la Maison Coligny du XIVème siècle et une maison à pans de bois du XVème siècle, les deux sont place Coligny.
L'église Saint Nicolas
L'église Saint Nicolas remonte au XIIème siècle, elle est de style Roman, elle a été remaniée au XVIème et au XIXème siècles. Elle relevait de l'Abbaye Saint Jouin de Marnes toute proche (quatre kilomètres vers l'Ouest).
La façade comporte un portail avec trois niveaux de voussures et des arcatures aveugles, au premier niveau la baie n'est ouverte que dans sa partie centrale.
A l'origine elle possèdait un transept. La nef est percée de douze baies en plein cintre, le choeur se termine par une abside en hémicycle. Elle possèdait sans doute des fresques murales. La plupart des vitraux sont du XIXème siècle.
Eglise Saint Nicolas de Moncontour
Mirebeau
Mirebeau est une petite ville qui se situe à 25 kilomètres au Sud de Loudun. Elle est sur une colline à environ 150 mètres d'altitude.
Le successeur de Geoffroy Grisegonelle, son fils Foulques III Nerra, fait construire une forteresse à Mirebeau pour mieux contrôler la ville et sa région et se positionner contre des attaques venant du Poitou.
La région de Mirebeau est de fait intégrée au comté d'Anjou jusqu'à la Révolution Française qui l'attribue alors au département de la Vienne. Néanmoins la ville a toujours fait partie du diocèse de Poitiers.
Au Moyen-Age, Mirebeau est une ville prospère, la ville compte cinq paroisses et elle accueille d'importantes foires à la Saint Barthélémy et à la Saint André. A une époque elle est même siège d'une Cour de Justice.
Cette prospérité est mise à mal en deux temps, d'abord au moment des Guerres de Religion puis lorsque Richelieu acquiert la baronnie de Mirebeau pour l'incorporer à son duché. Il réduit alors l'importance de la ville au profit de celle qui porte son nom.
Le château-fort médiéval a été détruit en 1629 par une ordonnance de Louis XIII à la demande de Richelieu.
Pour autant Mirebeau conserve des éléments de ses anciens remparts. Quelques édifices médiévaux subsistent dont la Grange aux Dîmes qui remonte sans doute au XIIIème siècle et le château de Rochefort du XVème siècle mais remanié à plusieurs reprises..
Collégiale Notre-Dame de Mirebeau (reconstruite au XIXème siècle)
La Collégiale Notre-Dame remonte au XIIème siècle, elle est très endommagée en 1568, au moment des Guerres de Religion. Elle est restaurée à la fin du XVIème siècle.
Elle a été presque totalement reconstruite à la fin du XIXème siècle, dans le style néo-Plantagenêt. Elle conserve une Vierge à l'enfant, sculpture sur bois polychrome, de la fin du XIIème siècle.
L'église Saint André faisait partie d'un ancien Prieuré relevant de l'Abbaye de Bourgueil, il avait été créé au XIème siècle. Il en reste la salle capitulaire et un corps de logis, tous deux du XIIIème siècle. L'église a été complètement reconstruite au XIXème siècle.
La Vallée de la Vonne
La Vonne est une rivière qui prend sa source dans le département des Deux-Sèvres, sa longueur est de 73 kilomètres.
Une fois dans le département de la Vienne, elle passe d'abord à Sanxay, où elle s'écoule au pied du site Gallo-Romain, puis Curzay sur Vonne. Ensuite elle atteint Jazeneuil et Lusignan avant de rejoindre le Clain à Vivonne.
Sanxay
Sanxay est à une quinzaine de kilomètres au Nord-Ouest de Lusignan.
A l'époque Celtique et Gauloise, le site était un lieu de rassemblement de la tribu des Pictons pour y tenir des rassemblement religieux et politiques.
L'amphithéâtre (cf photo ci-contre) a un grand axe d'une longueur de 90 mètres, il pouvait accueillir près de 8000 spectateurs.
Amphithéâtre Gallo-Romain de Sanxay
Le sanctuaire comprenait aussi des thermes qui ont été remaniées à la fin du IIIème siècle, ils étaient alimentés en eau par des sources proches.
Il y avait aussi un grand temple dont la terrasse faisait 70 mètres de côté et était entourée par une galerie comportant près de 300 colonnes.
La sanctuaire a été détruit autour de 420 par des Bagaudes.
Avec le temps, il s'est retrouvé enfoui et donc non apparent. Il a été déblayé et remis en visibilité à la fin du XIXème siècle.
Guides Archéologiques de la France
Les Guides archéologiques de la France font découvrir les vestiges des grands sites préhistoriques, antiques ou médiévaux de notre territoire et leur histoire. Ils donnent une lecture topographique de leur évolution et présentent les monuments principaux à l'aide de cartes, de plans en couleur et, le plus souvent possible, de restitutions 3D, les photographies de fouilles et d'objets viennent compléter cette documentation. Des visites des musées sont proposées ainsi que des itinéraires de découverte des quelques témoins architecturaux qui subsistent.
Jazeneuil est un village à six kilomètres au Nord-Ouest de Lusignan, il est arrosé par la Vonne. Le site était habité à l'époque Gallo-Romaine, on y a retrouvé les traces d'une villa située sous le Logis de la Cour, un édifice médiéval.
Le village conserve une église d'origine très ancienne puisque son existence est signalée dès le VIIème siècle, elle est près de la rive de la Vonne.
Cette église faisait partie d'un Prieuré relevant de l'Abbaye de la Chaise-Dieu en Auvergne. Elle est reconstruite au XIème siècle avec des ajouts aux XIIème et XVème siècles.
Elle est endommagée pendant les Guerres de Religion en 1574 quand l'armée du duc de Montpensier séjourne dans le village.
Chevet, transept et clocher de l'église Saint Jean Baptiste de Jazeneuil
Cette église est dédiée à Saint Jean Baptiste, elle est principalement de style Roman avec la croisée et le bras sud du transept (le bras Nord a été détruit) ainsi que l'abside qui est en hémicycle. Le voûtement de l'abside et du choeur est original, il ressemble à celui de l'église Notre-Dame de Lusignan qui est voisine.
La croisée du transept est couverte par une coupole sur pendentifs. Le bras Sud du transept est voûté en berceau et sa façade comporte une porte et deux fenêtres en plein cintre, les angles de ce transept sont renforcés par des contreforts et le pignon est triangulaire, il a été surélevé au XVème siècle.
Le chevet a une belle allure avec l'ensemble des contreforts-colonnes et les arcatures de l'abside principale (cf photo ci-contre). Les chapiteaux possèdent de belles sculptures avec des motifs végétaux (feuillages). Les modillons sous la corniche sont sculptés de têtes grotesques.
La nef a été refaite au XIXème siècle, elle ne conserve que des portes Romanes sur les côtés Ouest et Nord.
Lusignan
Lusignan est une petite ville qui se situe à 20 kilomètres au Sud-Ouest de Poitiers, elle domine une boucle de la Vonne. Lusignan est la patrie d'une puissante dynastie féodale, les sires de Lusignan.
L'ancien château médiéval de Lusignan (extrait des Très Riches Heures du duc de Berry)
Un oppidum était établi à cet endroit à l'époque Celtique, puis au Moyen-Age. Un puissant château-fort (cf photo ci-dessus) a été construit par les sires de Lusignan, il surplombait la rivière. Il a été très endommagé pendant les Guerres de Religion, lors du siège de la ville conduit par les troupes du duc de Montpensier en 1574-1575.
La ville conserve une Halle construite à la fin du XIXème siècle mais avec une facture plus ancienne et une belle charpente (cf photo ci-dessous).
Elle possède aussi plusieurs maisons anciennes dans le centre-ville. La maison ci-contre remonte au XVème siècle.
Halle de Lusignan
Eglise Notre-Dame et Saint Junien
Ce sont ces seigneurs qui sont à l'origine de l'église Notre-Dame et Saint Junien. Hugues IV le Brun en initialise la construction à proximité de son chateau en 1025, il en confie la tutelle à l'Abbaye de Nouaillé dont elle devient un Prieuré.
Elle est achevée par Hugues VII autour de 1110. L'édifice est endommagé par les conflits entre Henri II Plantagenet et les sires de Lusignan, elle est reconstruite à la fin du XIIème siècle.
Côté Sud de l'église Notre-Dame et Saint Junien de Lusignan: Portail, nef, clocher, transept
Elle est à nouveau endommagée au moment de la Guerre de Cent Ans. En 1373 les Anglo-Gascons s'emparent de Lusignan et Bertrand du Guesclin, Connétable du Royaume de France, vient assièger le château, qui est proche de l'église. .
Les combats provoquent l'effondrement du clocher et des voûtes
L'édifice est restauré à partir de 1377 par le duc Jean de Berry qui est aussi comte de Poitou.
Les murs de la nef et le bras du Nord du transept (cf photo ci-contre) proviennent de l'église du XIème siècle.
Côté Nord de l'église Notre-Dame et Saint Junien de Lusignan
A la fin du XIIème siècle des modifications notables sont apportées à la nef et au transept: piliers pour porter les voûtes (cf photo ci-dessous à droite), carré du transept et clocher.
De même sont modifiés le bras Sud du transept (cf photo en-dessous à gauche) et son absidiole (cf photo ci-contre).
Le choeur est en hémicycle et le chevet est renforcé par des contreforts formés de faisceaux de trois colonnes, les arcs en plein cintre des fenêtres sont sculptés.
Chevet de l'église Notre-Dame et Saint Junien de Lusignan
La nef comporte sept travées sur 60 mètres de longueur et 15 mètres de hauteur, à l'intérieur les murs sont garnis d'arcatures en plein cintre avec des chapiteaux sculptés.
Chaque mur gouttereau est percé par un portail, celui au Sud est du XVème siècle, celui près du bras Nord du transept est la réimplantation du portail d'entrée du Prieuré, il présente un bestiaire sculpté de l'époque Romane qui est intéressant, il a été dégagé à la fin du XXème siècle.
La façade et les cinq premières travées de la nef ont été reconstruites à la fin du XVème siècle pour réparer les dégats de la Guerre de Cent Ans. Le portail.
Les travées à l'Est restent voûtées en berceau brisé de même que les collatéraux. Les voûtes d'ogives du choeur ont quant à elles été refaites au XIXème siècle.
Les piliers de la nef sont renforcés par des semi-colonnes engagées (cf photo ci-dessous à droite) qui accueillent les retombées des arcs.
Ce dispositif se retrouve dans la croisée du transept et à l'entrée de l'abside.
Clocher et bras sud du transept Eglise Notre-Dame et Saint Junien de Lusignan La nef: voûtes en ogives et au fond en berceau brisé
Au-dessus du carré du transept a été réalisée une coupole sur trompes surmontée par le clocher.
Celui-ci est doté de contreforts-colonnes, il a une allure puissante, il est sur deux niveaux, le premier avec des arcatures aveugles et le second avec une arcature aveugle de chaque côté de deux baies (cf photo ci-dessus à gauche).
A l'angle du transept et de la nef, un escalier est implanté dans une tourelle ronde surmontée d'un cône à écailles.
Crypte de l'église Notre-Dame et Saint Junien de Lusignan
La crypte située sous le choeur (cf photo ci-contre) n'a été dégagée qu'au milieu du XIXème siècle.
Elle est voûtée d'arêtes, les colonnes qui les supportent sont surmontées de chapiteaux avec des feuilles lisses et des volutes d'angle.
Vivonne est une petite ville située à une vingtaine de kilomètres au Sud de Poitiers. Elle est à la confluence de la Vonne et du Clain ainsi que d'une petite rivière, le Palais.
Son origine est ancienne, des Thermes Gallo-Romains y ont été retrouvés à la fin du XXème siècle. Au Haut Moyen-Age, la ville est d'abord le siège d'une viguerie puis devient ensuite le siège d'une seigneurie. Un château-fort y est construit au XIème siècle, il n'en reste que des ruines. La famille de Rochechouart a détenue cette cette seigneurie du début du XIVème jusqu'à la fin du XVIIème siècle.
La ville conserve un petit centre ancien le long de la Vonne avec des rues et maisons pittoresques. La Mairie occupe une partie des bâtiments de l'ancien Couvent des Carmes. Ce couvent a été détruit par les Protestants en 1562 et reconstruit à partir de 1620.
L'édifice actuel est de style Gothique, le choeur et transept sont de la fin du XIIème siècle, la nef et la façade sont du milieu du XIIIème et le clocher est du XIVème. L'église a été endommagée au moment de la Guerre de Cent Ans et restaurée dans la seconde partie du XVème siècle.
Au moment de la Révolution Française l'édifice a été temporairement transformé en Temple de la Raison. A la fin du XIXème siècle la partie supérieure du clocher a été refaite.
Intérieur de l'église: nef et choeur Eglise Saint Georges de Vivonne Façade, nef et clocher
Description
La façade, le portail et la nef (cf photo ci-dessus à droite) sont du XIIIème siècle. Le portail comporte quatre voussures simples en arc brisé, la dernière est décorée de motifs sculptés, les piédroits sont surmontés de chapiteaux sculptés.
La nef n'a que deux travées, elles sont couvertes de voûtes d'ogives refaites au XVème siècle, elles sont bombées selon le style Plantagenet (cf photo ci-dessus à gauche).
Les bras du transept sont inégaux, celui au Nord est plus long avec une voûte bombée, il conserve un enfeu (tombeau) de la fin du XIVème siècle.
L'abside est à cinq pans.
Le clocher s'élève au-dessus du bras Sud du transept (cf photo ci-contre), il est du XIVème siècle, massif et soutenu par de puissants contreforts.
Le choeur est vouté d'ogives sexpartites, il comporte quatre grandes fenêtres en arc brisé. La fresque, représentant le Christ au Jugement dernier (cf photo ci-contre), qui est peinte sur la voûte de l'abside est du XVIème siècle.
Fresque murale sur la voute de l'abside de l'église Saint Georges de Vivonne
Des peintures murales ont été redécouvertes dans l'église au début du XXIème siècle, certaines ont été réalisées à partir du XIIIème siècle.
Autour de Vivonne
Plusieurs châteaux sont à proximité de la ville, le château de la Planche est du début du XVème siècle, le château de Jorigny a été réalisé aux XVIème et XVIIème siècles.
Le château de Cercigny est sur la rive du Clain à trois kilomètres au Sud de Vivonne. Il remonte au XIVème siècle, il appartenait à la famille de Rochechouart. Endommagé au moment de la Guerre de Cent Ans et des Guerres de Religion, il a été restauré au XVIIème siècle.
Cinq kilomètres à l'Est de Vivonne se trouve le village de Château-Larcher qui conserve les ruines d'une ancienne forteresse médiévale et l'église Notre-Dame et Saint Cyprien qui date du XIIème siècle et était à l'origine la chapelle du château, elle relevait de l'Abbaye Saint Cyprien de Poitiers.
Château-Larcher est une petite ville située à 6 kilomètres à l'Est de Vivonne et à une dizaine à l'Ouest de Gençay. Le village est sur les rives de la Clouère, un petit affluent du Clain, il est au pied des ruines d'un ancien château-fort.
Entrée du château-fort Ensemble castral de Château-Larcher Eglise
Histoire et seigneurs de Château-Larcher
L'occupation du site est ancien, une nécropole Celtique y a été identifiée (mais détruite au XIXème siècle).
Dès la fin du IXème siècle une forteresse y est implantée permettant de surveiller la vallée du Clain, un prieuré y est fondé en 969. A la même époque la seigneurie est détenue par Ebbon qui a pour épouse Oda, fille d'Isembert de Chatelaillon. Leur fils Achard a laissé son nom au village (après déformation de Chastel-Achard). Amélie, fille et héritière de Achard épouse le vicomte Boson Ier de Chatellerault, les vicomtes de Châtellerault deviennent un temps seigneurs de Château-Larcher.
Au milieu du XIème siècle le seigneur est Jourdain de Chastel-Achard, il a pour fils Boson auquel ses fils Hugues, Guillaume et Joscelin Ier succèdent. Jourdain II épouse Amélie de Morthemer, ils ont pour enfants Pierre Tallafer, Jourdain III et Boson II. Boson II et sa femme Marguerite ont pour fils: Géraud de Torçay et Geoffroy de Chastel-Achard. Boson III cède sa seigneurie pour financer son départ en Croisade avec Richard Coeur de Lion.
En 1196 la seigneurie passe à Hugues IX de Lusignan sous la suzeraineté des Plantagenêts, duc d'Aquitaine et rois d'Angleterre. Les sires de Lusignan reconstruisent le château au début du XIIIème siècle.
Ils conservent cette seigneurie jusqu'en 1242. Elle est alors confisquée sur Hugues X de Lusignan après la victoire des armées du roi de France Louis IX sur celles de Henri III Plantagenet à Taillebourg.
Après être revenue sous la tutelle des Plantagenets, elle repasse sous celle des rois de France après 1372.
En 1504, les Rochechouart de Mortemart héritent de la châtellenie qu'ils conservent jusqu'en 1686. Ils font restaurer le château et l'église qui avaient été endommagés au moment des Guerres de Religion.
Pendant la Révolution Française, le château est vendu par lots et sert de carrière pour la construction de maisons du village.
Eglise Notre-Dame et Saint Cyprien
En 969, le Prieuré Notre-Dame à Château-Larcher est fondé par Ebbon, son épouse Oda et leur fils Achard. Il est attribué à l'Abbaye Saint-Cyprien de Poitiers et doté de biens dans les vigueries de Vivonne, Rom, Bouin, Blanzay, Brion, Jiniers, Melle, etc.
L'église date du XIIème siècle, elle était intégrée dans l'ensemble castral comme le montre la photo ci-dessous avec une tour (XIVème siècle) qui est juxtaposée à la façade.
Façade Eglise de Château-Larcher Portail
La façade Ouest est renforcée par des contreforts rectangulaires dans sa partie Nord. La partie centrale est sur trois niveaux, en bas le portail, au-dessus une fenêtre haute et étroite qui est surmontée par le pignon.
Le portail est entouré par trois voussures sculptées qui retombent sur des colonnes avec des chapiteaux sculptés (cf photo ci-dessus à droite).
La voussure centrale présente une série de quadrupèdes assis et se faisant face, les autres voussures ont des motifs végétaux.
Sculptures en haut des colonnes du portail de l'église de Château-Larcher
Les chapiteaux au-dessus des colonnes montrent des animaux fantastiques (cf photo ci-contre).
La corniche au-dessus du portail est supportée par des modillons sculptés et séparés par des métopes.
La nef comporte deux travées, elle sont voutées en arc brisé.
Le clocher s'est effondré en 1668 et a emporté le choeur, celui-ci a été remplacé par un mur droit (cf photos ci-dessous).
Chevet Eglise de Château-Larcher Vue du côté Nord
Château-Fort
La première mention d'une forteresse sur ce site est de la fin du IXème siècle (888). Le château est reconstruit par Achard de Château-Larcher à la fin du Xème siècle. Les sires de Lusignan le reconstruisent au début du XIIIème siècle.
Pendant la Révolution Française, le château est vendu par lots et sert de carrière pour la construction de maisons du village.
Restes du Donjon Château-fort de Château-Larcher Châtelet d'entrée
Dans les ruines qui subsistent on peut remarquer le châtelet d'entrée avec ses deux grosses tours et sa herse (cf photo ci-dessus à droite et au-dessus) et des restes du donjon (cf photo ci-dessus à gauche).
Ce donjon est de forme pentagonale, il a été reconstruit au XIIIe siècle et était desservi par un pont-levis.
On peut remarquer la Capitainerie du château qui a été construite au XVème siècle et accueille maintenant l'Office du tourisme.
Gencay
Gençay est une petite ville située à une vingtaine de kilomètres au Sud de Poitiers au confluent de deux rivières, la Clouère et la Belle.
Le site est habité depuis des temps très anciens. Au Moyen-Age, autour de l'An Mil, plusieurs hameaux sont rassemblés et forment la ville de Gençay. Un puissant château-fort est construit et il est contrôlé par les seigneurs de Gençay qui font partie de la famille de Rancon.
A la fin du XIIIème siècle, la seigneurie passe à la famille de Bueil qui détient déjà la baronnie de L'Isle Bouchard.
En 1173 Geoffroy III de Rancon, seigneur de Gençay, se soulève avec d'autres seigneurs du Poitou contre Henri II Plantagenêt. Après de nombreux épisodes, Gençay, ainsi que le comté de Poitiers, sont annexés au royaume de France.
Au XIXème siècle la ville a connu une période de prospérité comme en témoigne la construction de la Halle moderne. Par contre la situation économique de la ville et de sa région est devenue plus difficile dans la seconde moitié du XXème siècle.
Rue ancienne à Gençay
Outre les ruines d'un puissant château-fort, la ville conserve des rues et des maisons anciennes intéressantes.
Jadis la ville organisait des foires réputées, elles rassemblaient des céréales, des vins, des draps, des cuirs, etc. Un marché aux boeufs, cochons et mules se tenait sur le pré de la Roche, en avant des Halles.
Cette grande halle avec charpente et piliers en bois a été remplacée autour de 1870 par l'édifice actuel, avec des structures en fer, qui sert aussi de Mairie, de salle de spectacle, etc.
Juste à coté de la Halle, l'Hôtel des Trois Marchands était un édifice significatif de la ville. Il a été construit à la fin du Moyen-Age. Au début du XVIIIème siècle il accueillait les notaires et procureurs fiscaux de Gençay en relation avec les foires. A partir de 1766 il est transformé en auberge et le reste jusqu'au milieu du XXème siècle. Actuellement il est extérieurement revétu d'un crépi qui ne contribue pas à le mettre en valeur.
Le Logis de la Briauderie est du XVème, c'était une dépendance du château qui était utilisée par le capitaine de la forteresse. En face de ce logis, sur la rivière la Belle, se trouvait le moulin banal du seigneur de Gencay, les habitants du bourg étaient obligés de l'utiliser et pour cela versait une taxe au seigneur.
Le château de Gençay
Château de Gençay, à droite la Tour du Moulin
Le premier château-fort de Gençay est attesté autour de l'An Mil, il est sur un éperon rocheux au confluent de la rivière la Belle et de la Clouère. Il est détruit par Aldebert I, seigneur de Charroux et comte de la Marche. Reconstruit, le château est incendié à deux reprises au XIème siècle.
Le château actuel a été construit à partir de 1245 par Geoffroy IV de Rancon, seigneur de Gençay, afin de protèger la frontière sud du Poitou.
Il est pris par les Anglais après leur victoire à Nouaillé en 1356, au début de la Guerre de Cent Ans, le roi de France Jean II le Bon y est détenu prisonnier une nuit par le Prince Noir avant son transfert à Bordeaux. Le château est repris aux Anglais par Bertrand du Guesclin en 1375 après un siège qui a duré trois ans et à l'issue d'une négociation.
Pendant les Guerres de Religion, en 1569, l'armée Protestante de l'amiral Gaspard de Coligny s'empare du château.
Le château-fort n'a plus été utilisé à partir de la fin du XVIème siècle, il s'est dégradé progressivement. Au début du XIXème siècle, les ruines du château sont utilisées comme carrière de pierres pour la construction des maisons du bourg.
Tour du Moulin
Le château a la forme d'un triangle irrégulier (cf photo au-dessous à droite) avec une tour ronde à chacun de ses angles, les murs sont très épais, les courtines hautes et les archères disposées de manière efficace. Il est entouré par un large fossé. L'ensemble du dispositif en faisait un château très difficile à prendre.
La Tour du Moulin (cf photo ci-contre) est à l'extrémité Ouest, elle est la plus puissante de la forteresse. Elle repose sur un épais soubassement rocheux. L'intérieur comportait trois niveaux, il en subsite deux salles circulaires voûtées connectées par un escalier à vis réalisé dans l'épaisseur du mur.
On accède au château par deux entrées, la principale est dotée d'un puissant châtelet (cf photo au-dessous à gauche) qui commandait un pont-levis. Ce châtelet a la forme d'un fer à cheval avec une cour entourés de quatre tours. Il est face au plateau d'où pouvaient venir les attaques.
Moins d'un kilomètre à l'Est de Gençay, et indissociable de cette ville, se trouve le village de Saint Maurice la Clouère qui conserve une belle église Romane.
L'église Saint Maurice
Cette église faisait partie d'un Prieuré donné par les seigneurs de Gencay à l'Abbaye Saint Cyprien de Poitiers autour de l'an 1100.
La particularité de cette église de style Roman est son plan en forme de trèfle.
Le chevet en hémicycle est doté d'absidioles (cf photo ci-contre), il est renforcé par des contreforts-colonnes qui le divisent en cinq pans percé chacun par une grande fenêtre en plein cintre.
Au dessus une série d'arcatures jumelles également en plein cintre décore la partie haute de ce chevet et la corniche présente des modillons sculptés.
Chevet et transept de l'église Saint Maurice la Clouère
Le transept possède des bras avec à l'extérieur des extrémités à pans coupés (pentagonales cf photo ci-contre)) et à l'intérieur en hémicycle.
La croisée du transept est surmontée par une coupole sur trompes avec au-dessus un clocher carré qui a été transformé au XVème siècle en tour de défense.
La nef principale (cf photo ci-dessous à droite) est bordée de collatéraux, elle est longue et comporte quatre travées.
Plan de l'église Saint Maurice la Clouère
L'entrée de l'édifice est sur le flanc Nord (cf photo ci-dessous à gauche et ci contre), le portail comporte trois voussures, l'ensemble est richement sculpté (griffons, oiseaux, animaux, entrelacs et feuillages).
Portail de l'église Saint Maurice la Clouère
A l'intérieur de l'église se trouvent de nombreux chapiteaux sculptés (cf photos ci-dessous) et des peintures murales dont certaines remontent au XIVème siècle. Les grandes arcades sont en arc brisé et à double rouleaux, il en est de même de la voûte de la nef principale et des collatéraux (cf photo ci-dessous à droite).
L'abside est voûtée en cul-de-four avec une fresque du XIVème siècle représentant un Christ en Majesté. En dessous se développe une galerie de cinq fenêtres en plein cintre dont les arcs retombent sur des colonnettes surmontées de chapiteaux sculptés.
Flanc Nord Eglise de Saint Maurice la Clouère Intérieur de la nef, au fond l'abside
Chapiteaux dans la nef de l'église de Saint Maurice la Clouère
Usson du Poitou
Usson du Poitou est une petite ville à une quinzaine de kilomètres au Sud-Est de Gençay. Le site est habité depuis l'époque Préhistorique, on y a retrouvé des sépultures du Néolithique. Les traces d'un villa ont été identifiés au gué de la Châtre pour l'époque Gallo-Romaine.
Le christianisme est implanté à Usson dès le IVème siècle avec l'existence probable d'un lieu de culte.
A proximité d'Usson se situe le monastère de la Font-Saint Martin qui a été fondé par l'Abbaye de Fontevraud
L'église Saint Pierre et Saint Paul
Elle a été construite à la fin du XIème siècle, pour l'essentiel elle est de style Roman, elle a été fortifiée au moment de la Guerre de Cent Ans. Remaniée au début du XVIème siècle, elle a été endommagée au moment des Guerres de Religion dans la seconde partie de ce siècle.
Eglise Saint Pierre et Saint Paul d'Usson du Poitou: clocher et flanc Sud
Le chevet est en hémicycle et simple, il est couvert de lauzes.
Une absidiole est accolée à chaque bras du transept, à l'intérieur la croisée du transept est surmontée d'une coupole sur trompes qui a été restaurée au milieu du XVIIème siècle.
Au dessus de cette croisée s'élève un clocher carré massif, vu de l'extérieur au premier niveau chaque face comporte deux grandes arcatures aveugles, au deuxième niveau chacune comporte quatre petites arcatures, seules les deux arcatures centrales ont été ouvertes plus tard pour servir de meurtrières. Au dessus la partie haute est pyramidale.
La nef est encadrée par des collatéraux qui étaient étroits à l'origine, le collatéral Sud a été reconstruit et élargi au début du XVIème siècle en style Gothique. A part pour cet ajoût, les voûtes de l'édifice sont en berceau.
La façade est divisée par des contreforts plats, elle est percée par un portail en plein cintre avec deux voussures décorées de sculptures géométriques. Les chapiteaux du portail présentent des lions et des animaux fantastiques. Au dessus les modillons sculptés de la corniche sont du XVIème siècle.
Au premier étage la fenêtre centrale est aussi en plein cintre, les colonnettes ont des chapiteaux s'appuyant sur deux atlantes.
Sous la fenêtre, un bas-relief est consacré à la Crucifixion avec le Christ encadré par deux Romains avec leur lance, latéralement sont représentés à gauche la Sainte Vierge (penchant la tête) et à droite Saint Jean (cf photo ci-dessous).
Crucifixion du Christ de l'église Saint Pierre d'Usson du Poitou
L'église conserve d'autres éléments intéressants: un tabernacle en bois peint de la fin du XVIIème siècle, des statues en bois polychrome: une représentant Saint Roch, l'autre est une Vierge à l'Enfant.
Civray
Civray est une ville qui se situe à une cinquantaine de kilomètres au Sud de Poitiers, elle est arrosée par la rivière la Charente qui s'oriente vers le Sud à la sortie de la ville.
Histoire
La ville s'est développée autour d'un gué permettant de franchir la Charente. Autour de l'An Mil, la construction d'un château-fort en fait une place forte du Poitou qui relevait des seigneurs de Charroux également comtes de la Marche.
Au moment de la Guerre de Cent Ans, en 1360, suite au Traité de Brétigny, Civray passe dans les domaines du roi d'Angleterre. La ville est reconquise pour le compte du roi de France par Bertrand du Guesclin en 1373.
Pendant l'Ancien Régime (XVIIème et XVIIIème siècles) Civray est le siège d'une Sénéchaussée qui comprenait Melle, Aulnay, Chizé, Saint Maixent et Usson.
Au moment de la Révolution Française la cité devient pour un temps chef-lieu d'un arrondissement. Elle est maintenant rattachée à celui de Montmorillon.
La ville
Civray conserve une remarquable église Romane dédiée à Saint Nicolas, elle est est située à un angle de la place Leclerc en centre-ville. Elle possède aussi plusieurs hôtels particuliers dont l'Hôtel de la Prévôté (aussi appelé Hôtel de Louis XIII).
Des restes de l'ancien château-fort sont encore visibles sur une butte, il a été construit au début du XIème siècle pour surveiller le gué sur la Charente et en même temps sécuriser la frontière du comté de la Marche face au comte d'Angoulême.
Eglise Saint Nicolas de Civray
L'église a été construite dans la seconde partie du XIIème siècle, elle est de style Roman. Elle faisait partie d'un Prieuré de l'Abbaye de Nouaillé. L'élément le plus significatif de l'édifice est sa façade avec ses sculptures Romanes.
Elle n'a pas été vraiment entretenue pendant l'Ancien Régime et en conséquence un programme de restauration de l'édifice a été réalisé au milieu du XIXème siècle.
Chevet, transept et clocher Eglise Saint Nicolas de Civray Intérieur peint (XIXème siècle)
La nef centrale (cf photo ci-dessus à droite) a quatre travées, elle est voûtée en berceau brisé. Elle est flanquée de collatéraux eux aussi voûtés en berceau brisé et qui sont presque aussi haut que la nef. La plupart des chapiteaux sont sculptés avec des motifs végétaux.
Les peintures de l'intérieur de l'église ont été réalisées par le peintre et sculpteur Pierre-Amédée Brouillet en 1865.
Fresque murale dite de Saint Gilles (XIIIème siècle)
Cependant sur le mur sud du transept subsiste une fresque murale (dite de Saint Gilles) qui a été réalisée au XIIIème siècle (cf photo ci-dessus).
Chaque bras du transept possède une absidiole (cf photo au-dessus à gauche).
Le choeur comporte une travée et l'abside qui est voûtée en cul-de four, elle comporte trois fenêtres qui assurent l'éclairage. Cette abside est trés décorée, toutes les peintures ont été réalisées en 1865.
Coupole au dessus de la croisée du transept
Les baies du chevet sont encadrées par des colonnettes dont les chapiteaux comportent des sculptures d'animaux et de végétaux. Les sculptures des arcs sont des motifs géométriques.
Le clocher (cf photo au-dessus) s'élève au dessus de la croisée du transept (cf photo ci-contre). Celle-ci a été réalisée au XIIème siècle.
Ce clocher est carré à la base puis octogonal en hauteur, il atteint 46 mètres de hauteur. Le lanternon sur deux niveaux a été ajouté au XIXème siècle.
La Façade
Façade de l'église Saint Nicolas de Civray
La façade de l'église est rectangulaire, 19 mètres de long sur 14 mètres de hauteur. Elle est sur deux étages présentant chacun trois arcades, ces deux étages sont séparés par une corniche dotée de modillons sculptés. Cette façade comporte de nombreuses sculptures qui pour la plupart ont été réalisées au XIIème siècle.
Au premier étage, l'arcature centrale montre des sculptures illustrant le combat des Vertus contre les Vices. Les vertus sont symbolisés par des chevaliers médiévaux avec leurs heaumes et boucliers. Ils piétinent ou percent de leurs lances des monstres qui symbolisent les vices. De chaque côté de la fenêtre se trouvent les statues de Saint Pierre et Saint Paul.
Sur l'arcature à droite sur la photo sont représentés les vieillards de l'Apocalypse, ils entourent les quatre évangélistes et en dessous la légende de Saint Nicolas avec trois jeunes filles qui ont pu se marier grace a lui.
Sur l'arcature de gauche des anges font la louange de Dieu avec des instruments de musique. Ils entourent une statue équestre mutilée, on devine que le cheval foule avec ses pieds un personnage recroquevillé.
A l'origine, la façade était probablement surmontée par un pignon triangulaire comme Notre-Dame la Grande de Poitiers. Les clochetons avec écailles aux extrémités supérieures de la façade ont été réalisées dans les années 1880.
Elle a été un peu endommagée pendant les Guerres de Religion puis au moment de la Révolution Française, elle a été reprise au milieu du XIXème siècle.
Portail de l'église Saint Nicolas de Civray (le tympan est du XIXème siècle)
La première voussure au-dessus du portail représente le Christ entouré des Evangélistes avec leurs symboles (ange, lion, aigle et taureau).
La deuxième illustre la parabole des vierges sages et des vierges folles (de l'évangile selon Saint Mathieu), elles entourent un Christ de petite taille dans une mandorle tronquée.
L'Assomption de la Vierge figure sur la troisième voussure et la quatrième s'attache à montrer les travaux des champs.
Le tympan (cf photo ci-dessus) est l'oeuvre du sculpteur Pierre-Amédée Brouillet, il a été réalisé en 1858.
Charroux se situe à 60 kilomètres au Sud de Poitiers et à une dizaine de kilomètres à l'Est de Civray. Elle est légèrement à l'Est de la rivière Charente.
Charroux est maintenant une petite ville trés (trop) tranquille qui ne laisse pas facilement deviner son passé brillant.
Panorama sur Charroux, au centre la Tour Charlemagne
Histoire
La ville a une origine ancienne et a eu une certaine importance au Moyen-Age. D'abord par la présence de son importante Abbaye Saint Sauveur, ensuite par ses seigneurs auxquels les ducs d'Aquitaine et comtes de Poitiers ont confié le comté de la Marche dès sa création.
Ceci s'est traduit après l'An Mil par l'apparition de deux bourgs: Bourg l'Abbé au Sud avec l'abbaye et Bourg le Comte au Nord au pied du château-fort (disparu).
En 1175, le comte de la Marche s'accorde avec l'abbé et les bourgeois de Charroux pour établir les Coutumes de Charroux qui, en particulier, améliore le statut des serfs.
Pendant une bonne partie du Moyen-Age la ville est prospère, en particulier grace à ses foires. Elle est protégée par des remparts qui entourent aussi l'abbaye, cette enceinte est percée par sept portes. En 1316, une Cour d'Appel ayant compétence sur l'ensemble du royaume de France est établie à Charroux, elle reste six ans en activité.
Le château-fort est très endommagé pendant la Guerre Cent Ans, il tombe en ruines et n'est pas relevé.
A la fin du XVème siècle le Bourg l'Abbé et le Bourg le Comte sont fusionnés en une seule ville: Charroux.
Pendant l'Ancien Régime, la ville et l'abbaye ont décliné de concert.
Porte de l'Aumonerie (XIIIème siècle), elle était le point d'entrée dans l'Abbaye St Sauveur
La ville
La ville possédait plusieurs églises en dehors de l'abbaye.
L'église Saint Sulpice (cf photo ci-dessous à gauche) se situe en hauteur, au Sud de l'abbaye Saint Sauveur.
Elle est la plus ancienne (1045) et la plus grande des églises paroissiales, elle conserve de cette époque les piles qui supportaient l'ancien clocher. L'église actuelle a été réalisée du XIIème au XVème siècle, elle a une allure massive et comporte une nef et deux collatéraux.
Eglise Saint Sulpice Maison à colombages du XVème siècle
Jadis, la ville avait des maisons à colombages, il en reste une, bien préservée (cf photo ci-dessus à droite). Elle se situe juste en face de la façade de l'église Saint Sulpice.
Halles de Charroux, à gauche une maison ancienne
Charroux conserve une Halle imposante par ses dimensions, elle a été construite au XVIème siècle et illustre la prospérité de la ville à cette époque. Elle accueillait de nombreuses foires dont celle de la Saint Laurent au mois d'août. La ville avait alors une importante activité artisanale: fabrication de textiles, de chapeaux et tanneries.
Abbaye Saint Sauveur de Charroux
Maquette de l'Abbaye Saint Sauveur de Charroux (Musée de Charroux)
L'Abbaye Saint Sauveur a été fondée à la fin du VIIIème (années 780) siècle par le comte Roger de Limoges et sa femme Euphrasie. Elle a ensuite été dotée largement par Charlemagne et Louis I le Pieux puis remaniée à plusieurs reprises jusqu'au XIème siècle. Elle relevait directement du Saint-Siège (c'est à dire du Pape).
Plan Abbaye Saint Sauveur de Charroux Tour Charlemagne
C'était une des plus grandes Abbayes Bénédictines d'Occident, elle faisait 114 mètres de longueur et avait une grande rotonde de 44 mètres de diamètre.
Elle devait sa renommée à la possession d'une relique de la Sainte Croix, elle accueillait un pélerinage important et a connu une grande prospérité pendant plusieurs siècles du Moyen-Age.
Ses possessions étaient importantes, de nombreux Prieurés relevaient de l'abbaye dans le Poitou et les Charentes, dans le Limousin, le Périgord, l'Auvergne et même dans des provinces plus lointaines.
L'abbaye a accueilli plusieurs Conciles. Le plus important a eu lieu en 989, avec l'appui de Guillaume IV, duc d'Aquitaine et comte de Poitiers, il rassemblait les évêques de Limoges, Angoulême, Périgueux et Saintes qui ont établi la Paix de Dieu afin de limiter les guerres entre les seigneurs féodaux. En 1028 un autre concile s'est tenu à Charroux pour traiter du Manichéisme.
A partir du XIème siècle l'Abbaye est victime d'incendies (1022,1048) et de reconstructions successives qui n'empêchent pas le développement d'un important pélerinage lié aux reliques qui y sont déposées. Le maitre-autel est consacré par le Pape Urbain II le 10 janvier 1096, il en profite pour reaffirmer l'autonomie de l'abbaye Saint Sauveur par rapport aux pouvoirs temporels et ecclésiastiques.
L'église est en bonne partie reconstruite au XIIIème siècle, en style Gothique.
L'abbaye est victime des ravages de la Guerre Cent Ans et périclite rapidement. Elle reprend de la vitalité après 1450, trois abbayes, 60 prieurés et de nombreuses églises sont toujours sous sa tutelle.
Elle est endommagée lors des Guerres de Religion à la fin du XVIème siècle puis tombe en décadence pendant l'Ancien Régime (XVIIème et XVIIIème siècles).
En 1762 par une bulle du Pape Clément XIII ferme l'abbaye et rattache ses biens à celle de Saint Julien de Brioude en Auvergne.
Lors de la Révolution Française, les bâtiments sont vendus comme Biens Nationaux. Ils servent de carrière de pierres, les démolitions sont irréparables.
Abbaye Saint Saveur au début du XIXème siècle
Le monument subsistant le plus significatif est la Tour Charlemagne, de forme octogonale (cf photo ci-dessus), cette construction était le noyau de la rotonde évoquée au-dessus.
On peut y voir aussi de nombreuses sculptures de style gothique.
La Vienne est le fleuve le plus important du Poitou, il a en effet laissé son nom au département de la Vienne.
En remontant le fleuve (du Nord vers le Sud), la Vienne passe à Ingrandes et près de deux villages, Usseau, et Oyré, ces trois villages ont de belles églises Romanes.
Châtellerault est une ville située sur la Vienne à 30 kilomètres au Nord de Poitiers et 70 kilomètres au Sud de Tours.
Au Moyen-Age la ville était le siège d'une vicomté importante à l'intérieur du Poitou. Dès cette époque elle amorca une activité industrielle avec la Coutellerie (fabrication des couteaux). Cette expérience fut un facteur favorable à l'implantation d'une manufacture d'armes au XIXème siècle.
Vue panoramique sur la La Ville Haute avec les chateaux de Chauvigny et la Collégiale Saint Pierre
Chauvigny se situe 25 kilomètres à l'Est de Poitiers et à plus de 100 kilomètres au Sud de Tours, l'importance et le caractère des monuments médiévaux de cette cité sont remarquables comme le montre très bien la photo ci dessus. Sur le promontoire dominant la Vienne et la ville basse se juxtaposent cinq châteaux médiévaux et une belle église Romane: la Collégiale Saint Pierre.
Les premiers châteaux ont été construits pour le compte des évêques de Poitiers à la charnière de l'An Mil. Les vicomtes de Chatellerault sont à l'origine d'une autre forteresse nommée le château d'Harcourt. Près du donjon de Gouzon se trouve la Collégiale Saint Pierre avec en particulier ses remarquables chapiteaux à l'intérieur de l'édifice.
La petite église de Saint Pierre les Eglises comporte une abside carolingienne surélevée à l'époque Romane.
A l'intérieur, sur le pourtour de l'abside, se trouvent de belles fresques murales sur les thèmes de la Visitation, la Nativité, les Mages devant Hérode, la Crucifixion, etc. Elles datent de la fin du Xème siècle.
L'église est entourée par un cimetière (cf photo ci-dessus) où l'on peut voir de nombreux sarcophages Gallo-Romains.
Civaux
Civaux est un village situé sur la rive gauche de la Vienne, sur la rive droite la Tour au Cognum assurait jadis la protection de la ville, elle remonte au XIème siècle.
La Vienne à Civaux avec la Tour au Cognum à gauche
A l'époque Mérovingienne, Civaux reste une agglomération significative, elle est le siège d'une Viguerie et on y a retrouvé au XVIIème siècle une Nécropole dont la surface approchait les trois hectares. Même réduit, ce site demeure impressionnant, l'enclos est délimité avec des dalles de sarcophages.
Eglise Saint Gervais et Saint Protais avec le site archéologique
L'église Saint Gervais et Saint Protais a été bâtie sur l'emplacement d'un Temple Romain. Au pied de cette église un chantier archéologique a fait apparaitre des constructions remontant l'époque Gallo-Romaine: fanum, etc.
L'église est signalée autour de 1100 dans les biens relevant de l'Abbaye Saint Cyprien de Poitiers, mais son nom et une stèle chrétienne du IVème (ou Vème) siècle montrent que son existence est très ancienne.
L'édifice est de style Roman, il comporte des parties mérovingiennes. Le chevet (abside) est de cette époque, son plan est heptagonal et il est construit en petit appareil.
La nef comporte quatre travées avec des collatéraux, elle est épaulée par des contreforts simples, elle date des XIème et XIIème siècles, sa charpente est de cette époque et elle est voûtée en berceau. A l'intérieur les chapiteaux sont de la fin du XIème siècle, ils sont sculptés avec des animaux médiévaux: griffons, dragons qui dévorent un homme, oiseaux, serpents, etc. Un chapiteau représente le mariage (deux personnages se tenant la main) et la tentation.
Le clocher est au-dessus de l'abside, il a une forme carrée avec deux étages ajourés de deux baies en plein cintre sur chaque côté.
Sculpture d'un chapiteau de l'église Saint Gervais et Saint Protais
L'église Saint Gervais et Saint Protais a été remaniée à partir du XVème siècle. Au milieu du Moyen-Age elle est passée sous la tutelle de l'Abbaye de Lesterps.
Une Centrale Nucléaire a été implantée au Nord du village à la fin des années 1990 (cf photo ci-dessous), elle utilise les eaux de la Vienne pour son refroidissement.
La Centrale Nucléaire de Civaux
Lussac les Châteaux
Lussac les Châteaux est situé en hauteur au-dessus de la Vienne, sa position en a pendant longtemps fait un site fortifié difficile à prendre.
Le site de Lussac est occupé par l'homme depuis la Préhistoire. La Grotte de La Marche et la Grotte des Fadets ont laissé plusieurs plaquettes avec des dessins préhistoriques et la Grotte de l'Hermitage contenait de nombreux outils de cette période. La ville a mis en place un Musée Préhistorique pour mettre en valeur ce patrimoine.
Au Moyen-Age une villa Carolingienne y a été identifiée. Un château-fort apparait autour de l'An Mil.
A l'époque Féodale, le seigneur de Lussac dépend du comte de la Marche et défend la limite du comté contre les agissements des seigneurs du Poitou. Le bourg de Lussac prend forme à ce moment-là.
En 1370, lors de la Guerre de Cent Ans un combat oppose les Français aux Anglais de John Chandos, sénéchal du Poitou, celui-ci y laisse la vie.
En 1569, pendant les Guerres de Religion, une armée de l'Amiral de Coligny s'empare et endommage le château.
Eglise Sainte Marie Madeleine (jadis dédiée à Saint Maixent)
L'église Sainte Marie Madeleine était jadis dédiée à Saint Maixent et dépendait de l'Abbaye de Saint Savin. La façade et le chevet sont en partie de style Roman (cf photo ci-contre), le reste date de la fin du XIXème siècle.
Plan des remparts de Lussac les Châteaux au Moyen-Age
Porte Saint Michel
Au Moyen-Age Lussac était une ville fortifiée entourée de remparts. Ceux-ci était percés de quatre portes situées aux points cardinaux.
La Porte de Narbonne est au Nord, elle donne essentiellement accès au château qui est proche. Dans le sens des aiguilles d'une montre, la Porte Saint Michel est à l'Est, la Porte du Brouard est au Sud et la Porte Saint Maixent à l'Ouest.
La rue Saint Michel est un axe Ouest-Est qui joignait les deux portes correspondantes, elle s'appelait jadis la Grande Rue et comporte plusieurs maisons anciennes des XVIème et XVIIème siècles et les restes de la Porte Saint Michel sont toujours visibles (cf photo ci-dessus).
La première mention du château-fort remonte à 1065. Il a appartenu à de grandes familles féodales comme celle des Rochechouart qui a été seigneur de Lussac de 1526 jusqu'à la Révolution Française. Il a été endommagé au moment des Guerres de Religion.
Le château a été vendu comme bien national au moment de la Révolution Française. Racheté par des professionnels du bâtiment, il a été utilisé comme carrière de pierres pour construire les maisons des habitants. En outre la construction de la ligne de Chemin de fer a complété sa destruction, ne laissant que des vestiges.
Au Moyen-Age de grandes piles supportaient le pont-levis qui permettait d'accéder au château, il subsiste quatre piles au dessus des anciennes douves (cf photo ci-dessous), le tracé de celles-ci reste d'ailleurs bien visible.
Les Piles du pont-levis du château de Lussac les Châteaux
L'Isle Jourdain est à une vingtaine de kilomètres au Sud de Lussac les Châteaux. L'essentiel de la ville s'étage sur sur les flancs d'un coteau pentu au dessus de la rive droite de la Vienne, une partie est également située sur la rive gauche au débouché du pont.
Pont Saint Sylvain: vue de la Vienne à L'Isle Jourdain avec l'église Saint Gervais et Saint Protais
La ville a toujours vécu de sa situation de point de passage essentiel entre la Marche et le Poitou.
Située dans une région d'élevage la ville accueillait des marchés aux bestiaux importants et un artisanat prospère s'y était développé.
La situation économique de la ville est maintenant difficile, de nombreuses maisons du centre-ville sont maintenant inoccupées et parfois même abandonnées.
Le nom de L'Isle Jourdain est issu de Jourdain seigneur de l'Isle (île sur la Vienne) autour de l'an 1100, ce site était le chef-lieu de sa seigneurie. Un pont la reliant à la rive droite y est établi à cette époque et c'est là qu'est construit un château-fort.
L'Isle-Jourdain a sans doute été christianisée dès la fin du IVème siècle comme en témoigne le nom même de l'église Saint Gervais et Saint Protais qui est située en hauteur au-dessus de la Vienne. Rien ne subsiste du premier édifice réalisé à cet endroit.
Cette église relevait au Moyen-Age de l'Abbaye de Lesterps, la base du clocher de l'église et de certains murs remontent aux XIème et XIIème siècles (cf photo ci-contre), le reste est une reconstruction réalisée au début des années 1870.
Clocher de l'église Saint Gervais et Saint Protais
Du parvis de l'église on découvre un beau panorama sur la vallée de la Vienne (cf photo du bas).
Eglise Notre-Dame de Saint Paixent
Eglise Notre-Dame de Saint Paixent
Légèrement à l'Est de la ville se trouve l'église Notre-Dame de Saint Paixent (cf photos ci-dessus) dont l'origine remonte au XIème siècle. Au debut du XIIème siècle elle relève du monastère du Moutier d'Ahun qui la fait rebâtir en style Roman. La nef et le clocher ont été significativement restaurés dans la seconde partie du XIXème siècle.
Son portail est original avec trois voussures polylobées inspirées de l'art Mudéjar d'Espagne. L'église possède des chapiteaux sculptés et des sculptures intéressantes de même qu'un retable en bois du XVIIème siècle.
Le Viaduc du Chemin de fer
Le Viaduc du Chemin de fer (cf photo ci-dessous) a été construit entre 1882 et 1884 pour la ligne reliant Le Blanc et Lussac les Châteaux à Civray, il fait plus de 300 mètres de longueur. Depuis 1969 il est désaffecté et est devenu un lieu de promenade.
Vue de la Vienne à L'Isle Jourdain, au premier plan l'île et à l'arrière-plan le viaduc du Chemin de fer
Le Vigeant
Trois kilomètres à l'Ouest de l'Isle-Jourdain se situe le petit village de Le Vigeant qui possède l'église Saint Georges datant des XIème et XIIème siècles, elle est de style Roman.
La Vienne à Availles: l'église Saint Martin est en hauteur et les fortifications médiévales donnent sur le fleuve
Availles-Limouzine est une petite ville qui se situe sur la Vienne à égale distance de Limoges, Angoulême et Poitiers. Availles est dans une région d'élevage qui conditionne son activité économique.
Le site a été occupé dès l'Antiquité, des ruines Gallo-Romaines y ont été identifiées.
Au Moyen-Age, la ville s'est développée près d'un point de passage à gué de la Vienne. Un château-fort protège le pont qui franchit la rivière. La seigneurie d'Availles était possédée par la famille d'Archiac.
Le centre de la petite ville est entourée de fortifications qui restent bien visibles (cf ci-dessous, extrait du panneau de l'office du Tourisme). Il conserve de nombreuses rues étroites avec des maisons anciennes.
Le tracé de la ville fortifiée apparait sur le plan ci-contre (il est issu du cadastre de 1825). Elle était entourée de douves.
Deux portes permettaient l'accés à la ville, la première (1) s'appelle la Porte des Cavaliers (cf photo ci-dessous à gauche), la seconde est la Porte de la Rivière (2), elle donne sur la Vienne (cf photo ci-dessous à droite).
La Porte des Cavaliers (1) avait deux tours dont une seule est visible, l'autre est incorporée dans la maison voisine. Elle conserve les traces de la herse qui permettait de clore l'entrée de la ville, et un pont-levis permettait de franchir les douves. Son nom est issu des régiments de cavalerie qui passaient leur quartier d'hiver à Availles, ils logeaient chez l'habitant.
Comme son nom l'indique, la Porte de la Rivière (2) donne sur la Vienne, de part et d'autre de cette porte les remparts sont bien visibles, en particulier sur le côté Nord (3).
Availles: les fortifications médiévales, extrait du panneau de l'office du Tourisme
Les bases de l'ancien château (4) sont situées près du pont dont il assurait la protection. L'edifice a été bouleversé et remanié à travers les siècles au point d'être difficilement identifiable.
La Porte des Cavaliers Availles-Limousine La Porte de la Rivière
Au début de la Guerre de Cent Ans, Availles-Limouzine est assiègée par les Anglais en 1350, ils détruisent le pont et dévastent la ville. L'église est restaurée au XVème siècle. De même, pendant les Guerres de Religion la ville est très endommagée et en particulier le château (4).
L'église Saint Martin se situe en hauteur, au sommet du faubourg qui s'est développé en dehors de la ville fortifiée. Cette église remonte au XIème siècle, elle dépendait de l'Abbaye Saint Cyprien de Poitiers.
Elle a été remaniée à plusieurs reprises. Le choeur a été reconstruit en style Gothique au XVème siècle. Au XVIIIème c'est au tour des chapelles d'être reconstruites et enfin l'édifice a été restauré au XIXème siècle.
L'église Saint Martin et les fortifications médiévales (3) au bord de la Vienne
Pressac
Six kilomètres à l'Ouest, le village de Pressac conserve une église Romane commencée au XIIème siècle et dédiée à Saint Just, elle relevait de l'Abbaye de Marmoutier près de Tours. Elle possède une nef simple sans transept, elle a été utilisée comme ouvrage de défense pendant la Guerre de Cent Ans.
Le département de la Haute-Vienne (87)
Au-delà d'Availles-Limouzine, la Vienne sécoule dans le département de la Haute-Vienne dont le chef-lieu est l'importante ville de Limoges.
La Creuse est un affluent de la Vienne, sur la fin de son parcours elle marque la frontière entre le département de la Vienne et celui d'Indre et Loire (Touraine).
Une autre rivière, l'Anglin, est un affluent de la Gartempe, elle passe à Angles sur l'Anglin qui conserve les ruines d'une forteresse spectaculaire.
La Roche Posay
La Roche Posay est une station thermale dynamique et animée qui se situe 20 kilomètres à l'Est de Chatellerault. La petite ville est à l'extreme limite sud de la Touraine. C'est à cet endroit que la Gartempe, qui vient de Saint Savin et Montmorillon se jette dans la Creuse.
La vertu curative de ses eaux est connue et utilisée depuis l'époque Gallo Romaine en particulier pour les soins dermatologiques. Elles ont été remises en valeur dans les années 1570 par le Médecin du futur Henri IV.
Actuellement de nombreux Etablissements Thermaux donnent un cachet particulier (magasins pour touristes, casino, hotels et restaurants) à cette cité qui est pourtant située en plein coeur d'une région rurale.
Porte médiévale à La Roche Posay
La ville possède plusieurs monuments médiévaux (Eglise, Donjon, Porte) et maisons anciennes. A trois kilomètres vers le sud, le long de la Gartempe, se situent les ruines de l'Abbaye de la Merci-Dieu fondée en 1150 par un Baron de Preuilly.
Eglise Notre-Dame de La Roche Posay
Vue extérieure avec les échauguettes Eglise Notre-Dame de La Roche Posay Intérieur de l'église
L'église est en haut d'un côteau qui domine la rive gauche de la Creuse. Elle était intégrée aux fortifications de la ville médiévale comme le montre les échauguettes carrées et avec des machicoulis (cf photo ci-dessus à gauche).
L'église est d'origine mais elle a été transformée pendant les siècles postérieurs, en particulier au début du XVème siècle.
La porte Ouest est protégée par un porche, elle est en accolade de style Gothique flamboyant. A l'intérieur, la nef est courte avec deux travées, sa voûte est Gothique avec huit nervures. Il en est de même du choeur qui a une forme rectangulaire (cf photo ci-dessus à droite).
Les piliers de la croisée du transept sont d'origine, ils supportent le clocher, les bras du transept sont courts. Le clocher est également Roman, il est couvert en bâtières avec deux baies perçant chaque face. Les échauguettes s'appuient sur les contreforts Nord de l'édifice, elles sont sur la passage d'un chemin de ronde.
Angles sur l'Anglin possède de magnifiques ruines d'un chateau médiéval, le village est en outre très pittoresque et dégage un charme tout à fait particulier. Le tourisme s'y développe d'ailleurs assez bien, aidé par la proximité de la station thermale de La Roche Posay mais aussi de celles des villes de Chauvigny et de Saint Savin. Il est qualifié un des Plus beaux villages de France.
Saint Savin se situe 40 km à l'est de Poitiers et à à l'ouest du Blanc dans le département de l'Indre.
Ce village est célèbre pour son Abbaye dont l'église et ses Fresques Murales en font un haut lieu de l'Art Roman et en tout cas un des plus beaux de France. Ces fresques sont classées au Patrimoine Mondial de l'Unesco depuis 1984. Elles ont été sauvées par Prosper Mérimée qui les a redécouvertes lors d'un passage à Saint Savin en 1835.
La fondation de l'Abbaye remonte au temps de Charlemagne. Elle devient puissante pendant le IXème siècle mais est endommagée en 878 par les Normands. L'Abbaye est toujours influente au Xème siècle.
L'église actuelle a été construite à partir de 1040 et les fresques datent de la fin du XIème siècle. Elles ont été réalisées sur une courte période. Plusieurs scènes sont encore intactes et le berceau de la nef (42 mètres de long) est entièrement recouvert de peintures, ce qui représente une surface de 460 m2.
Villesalem est un hameau de la commune de Journet qui se situe à une quinzaine de kilomètres au Sud-Est de Saint Savin.
Le Prieuré de Villesalem
Le hameau de Villesalem possède un Prieuré Roman qui remonte au début du XIIème siècle (1109). Il a été fondé par l'Abbaye de Fontevraud pour accueillir des religieuses à l'imitation de sa maison-mère.
Ce prieuré comprenait une église, un cloitre et des bâtiments conventuels, ils ont été construits au milieu du XIIème siècle.
Il a d'abord été victime de la Guerre de Cent Ans aux XIVème et XVème siècles puis des Guerres de Religion dans la seconde partie du XVIème siècle (destructions des bâtiments conventuels).
La reconstruction des bâtiments conventuels a lieu dans la seconde partie du XVIIème siècle, ils cachent une partie de la façade de l'église.
L'église a été vendue comme Bien National au moment de la Révolution Française, elle a été utilisée comme bâtiment agricole. L'histoire agitée de l'édifice a eu pour conséquence de nombreuses dégradations. Elle a été rachetée par l'Etat Français en 1961 qui l'a remise en valeur.
Description de l'église
Le plan est habituel, d'Est en Ouest: abside, choeur, transept avec absidioles, nef de cinq travées avec deux bas-côtés assez étroits (deux travées ont disparu au début du XIXème siècle).
L'abside est voûtée en cul-de-four légèrement brisé, elle est renforcée à l'extérieur par des contreforts-colonnes (cf photo ci-contre). Le choeur est voûté en berceau, il est précédé d'une travée.
Eglise Notre-Dame du Prieuré de Villesalem: chevet et transept avec absidiole
Le transept n'est pas symétrique, les bras sont dotés d'absidioles (cf photo ci-contre), ils sont voûtés en berceau. La croisée du transept supporte le clocher.
La nef était voûtée en berceau brisé et épaule par les arêtes des collatéraux. Un portail a été ouvert dans le collatéral Nord de l'église. La nef et les collatéraux conservent de nombreuses sculptures Romanes du XIIème siècle: celles des chapiteaux au dessus des colonnes adossées aux murs gouttereaux et celles des piliers.
La façade occidentale est intéressante, elle est divisée verticalement en trois par des contreforts-colonnes. Elle possède trois niveaux délimités par deux corniches ornées de modillons et de métopes sculptés.
Au rez-de-chaussée, le portail est entouré par deux arcatures aveugles. A l'étage se retrouve la même organisation, la baie centrale est aveugle, elle est simplement percée par un oculus. La décoration sculptée de ces deux niveaux est remarquable avec des motifs gémétriques, des palmettes, des animaux fantastiques, des oiseaux qui s'opposent, etc.
Montmorillon
Montmorillon est une ville située sur la rivière la Gartempe à 50 km au Sud-Est de Poitiers. Elle est positionnée à la jonction de trois régions: le Poitou, le Berry et le Limousin et on y retrouve les influences de chacune de celles-ci.
La ville s'est construite autour d'un château du XIème siècle qui s'élevait au point le plus haut de cet endroit, il a aujourd'hui disparu. Il en subsiste la Motte castrale sur laquelle a été élevé au XIXème siècle un édifice dénommé le Rocher de la Vierge.
Panorama sur Montmorillon et la Gartempe
Le principal monument de la ville est l'église Notre-Dame (cf photos ci-dessous) qui est positionnée en hauteur au dessus de la Gartempe. Elle est en partie de style Roman (chevet), dans la crypte des fresques murales racontent la légende de Sainte Catherine d'Alexandrie.
Quartier du Brouard Eglise Notre-Dame de Montmorillon Transept, clocher et chevet au-dessus de la Gartempe
Montmorillon s'est baptisée Cité de l'Ecrit et des Métiers du livre, de nombreux libraires, bouquinistes et artisans du livre (relieurs, calligraphes, enlumineurs) sont installés dans le Quartier du Brouard. C'est le coeur de la ville ancienne, il se compose de petites rues médiévales prés de l'église Notre Dame. En bas de ce quartier, on débouche sur un vieux pont qui date du XVème siècle.
Le Poitou est une des régions où l'Art Roman (XIème et XIIème siècles) s'est le mieux épanoui.
Les architectes et artistes médiévaux sont parvenus a y concevoir et réaliser des édifices exceptionnels.
Hotels de la Vienne (86) et des Deux-Sèvres (79) Voici des Hotels du Département de la Vienne et des Deux-Sèvres. Ce département correspond à une partie de l'ancienne Province du Poitou. La ville de Poitiers possède un bel ensemble de monuments avec en particulier une splendide église Romane, Notre-Dame la Grande.
Hotels de la Vendée (85) Voici des hôtels dans le Département de la Vendée qui possède plusieurs sites balnéaires sur la Cote Atlantique, en particulier Les Sables d'Olonne et l'Ile de Noirmoutier.