Loches se situe à 40 km au Sud Est de Tours. C'est la capitale d'une région à caractère rural, le Pays Lochois. Depuis plus d'un siècle, l'exode rural a dépeuplé cette partie de la Touraine, mais la partie Nord reprend de la vigueur en relation avec l'élargissement de la zone d'influence de Tours.
En tout cas, Loches a su réaliser depuis une dizaine d'années des travaux qui ont revitalisé son activité et son tourisme.
Panorama sur la partie Nord de la Cité Médiévale de Loches: Collégiale Saint Ours et Logis Royal, à droite la Tour Saint Antoine
La ville de Loches est classée Ville d'Art et d'Histoire. Le tourisme y est une ressource essentielle et Loches possède un grand nombre de monuments historiques qui l'ont fait répertorier parmi les Plus beaux détours de France.
L'enceinte qui entoure la Cité fait près de 2 kilomètres de longueur, l'élément essentiel en est la Porte Royale..
Cité médiévale de Loches vue du Nord
Histoire de la Cité
Sa position est stratégique et facile à défendre, un point fort y a été établi depuis les temps les plus anciens. Le site a sans doute été utilisé par les Romains comme retranchement fortifié. Une église y est construite vers 450 par Saint Eustoche, évêque de Tours. Peu après Saint Ours s'établit dans une grotte de la colline, il y crée un monastère. A cette époque le bourg de Loches relevait de la Viguerie de Dolus.
Dès le VIème siècle, Grégoire de Tours signale l'existence d'une forteresse à Loches. En 742 Pépin le Bref et Carloman rois des Francs s'emparent et detruisent le château de Loches alors propriété de Hunald comte de Toulouse.
En 840 Charles le Chauve, roi de la Francie de l'Ouest, fait reconstruire la forteresse et l'attribue au Sénéchal Adalard, ancêtre des premiers
seigneurs de Loches, avec pour mission de protèger la Vallée de l'Indre des invasions Normandes. Cette famille seigneuriale était également possessionée à Amboise.
En 886, Roscille, fille de Garnier (lui même fils d'Adalard) seigneur de Loches, se marie avec Foulques I le Roux comte d'Anjou. Ils ont trois enfants dont Foulques II le Bon comte d'Anjou.
C'est le fils de ce dernier Geoffroy I Grisegonelle qui fonde la Collégiale Notre Dame à la place d'une église en ruines.
Son fils Foulque III Nerra s'appuie sur Loches pour mener ses combats contre les comtes de Blois et ses alliés dont Guelduin de Saumur.
C'est Foulque III qui a fait construire la forteresse féodale mais aussi de l'Abbaye de Beaulieu les Loches en 1007. On y a retrouvé ses restes au XIXème siècle.
Loches est assiègé et pris par le roi de France Philippe II Auguste en 1189. La ville subit plusieurs sièges et captures dans les années qui suivent. Au final Philippe Auguste l'attribue en fief à Dreu de Mello en 1205.
Louis IX le rachète en 1249, à partir de là Loches fait partie du domaine Royal. Plus tard, au XVème siècle, Charles VII séjourne à de nombreuses reprises à Loches.
La Porte Royale
Vue de l'extérieur de la Cité La Porte Royale de Loches Vue de l'intérieur de la Cité
La Porte Royale a été construite au XIIIème siècle et reprise au XVème, elle est la seule voie permettant de pénétrer dans la Cité Médiévale.
L'enceinte qui entoure la Cité a été construite par Henri II Plantagenêt dans la seconde partie du XIIème siècle. Ces fortifications ont été renforcées au XIIIIème siècle avec en particulier le creusement des fossés.
La Forteresse médiévale
La forteresse de Loches est particulièrement impressionnante, elle est construite à l'extrémité Sud de l'éperon rocheux qui porte la Cité Médiévale. Le Donjon s'élève à 37 mètres de hauteur.
Ce château-fort et les fortifications associées sont relativement bien préservées. L'ensemble permet de se rendre compte de ce qu'était une forteresse au Moyen-Age.
Forteresse médiévale de Loches vue du Sud-Ouest
Foulque III Nerra, comte d'Anjou, est le bâtisseur du chateau-fort que nous pouvons contempler.
Ce château faisait partie d'un ensemble de forteresses qu'il avait construit pour proteger ses domaines.
Sous l'enceinte du château se trouvent de nombreux souterrains dont l'origine remonte à la nuit des temps.
Vu du côté Est Le Donjon de Loches Vu du côté Ouest, au premier plan le Martelet
Le Donjon a été construit de 1010 à 1035 par Foulque III Nerra, comte d'Anjou. Il a été construit selon un plan rectangulaire et s'élève à 37 mètres de hauteur avec des murs faisant près de 3 mètres de large. Il est flanqué de contreforts cylindriques.
Au fur et à mesure du temps lui ont été ajoutés un fossé sec, une tour, trois autres tours à bec, une tour cylindrique et au final le pavillon du pont-levis.
Il a été remanié au XVème siècle par les rois de France Charles VII et Louis XI. Ils font ajouter la Tour Ronde et le Martelet qui ont servi de prison pour des personnages importants.
Louis XI y a emprisonné ses ennemis ou ceux qui l'avaient trahi (Cardinal La Balue, le duc d'Alencon, Philippe de Commynes ...).
Il y a même fait emprisonner Ludovic Sforza, duc de Milan (il a laissé des inscriptions sur les murs) qui y est mort le 18 mars 1508.
La Collégiale Saint Ours
La Collégiale Saint Ours est un édifice essentiellement de style Roman, de nombreuses parties subsistantes datent du XIème siècle.
Histoire
Son origine remonte au Vème siècle quand un oratoire y a été édifié par Saint Eustoche, évêque de Tours.
Vers l'an 500 Saint Ours y crée un monastère, il s'est attaché à convertir au christianisme les campagnes autour de Loches.
En 965, au retour d'un pélerinage à Rome, le comte d'Anjou Geoffroy Grisegonelle fonde la Collègiale pour y placer et honorer une ceinture de la Vierge, c'est pourquoi pendant longtemps les comtes d'Anjou ont exercé une tutelle sur l'établissement.
Le Pape Jean III accorde à la Collègiale le privilège de relever directement du Saint-Siège. Les Chanoines restèrent toujours vigilants à ne pas laisser les archevêques de Tours empièter sur leurs droits.
Jadis cette collégiale était dédiée à Notre-Dame et était l'église du château, elle a été dédiée à Saint Ours au début du XIXème quand elle est devenue église paroissiale en remplacement d'une ancienne église Saint Ours détruite pendant la Révolution Française.
Architecture
L'édifice actuel a une architecture originale, c'est la résultante de travaux s'étalant du Xème au XIVème siècles.
Les éléments remontant au XIème siècle sont: le clocher-porche y compris le premier étage, une partie des murs latéraux de la nef et le croisillon Nord du transept.
Vue d'ensemble de l'église Saint Ours: à droite le clocher au-dessus du transept, au centre les deux pyramides au-dessus de la nef, à gauche la tour-clocher au-dessus du porche
Une coupole sur trompes s'élève au-dessus de la croisée du transept, elle supporte une tour carrée d'un étage surmontée d'une pyramide à huit pans cantonnée par quatre clochetons.
La tour est renforcée par des contreforts-colonnes aux angles et au milieu de chaque face.
La nef a un système de voûtes original (cf photos ci-dessous). Au XIIème siècle, le Prieur Thomas Pactius constate le mauvais état du plafond de la nef et fait construite une voûte autour de 1165. Il en reprend les murs et fait réaliser en couverture deux pyramides (dubes), ce qui est un élément d'architecture relativement rare.
Plan de l'église Saint Ours Nef, au fond le transept et le choeur Cône au-dessus de la nef
La nef est précédée par un narthex qui recouvert d'une voûte sur croisée d'ogives. Les chapiteaux des colonnes portent de nombreuses sculptures.
Le Portail est entouré par trois voussures dont deux ont conservé des sculptures d'animaux et de personnages. Sur la droite, la statue de Saint Pierre est mutilée, sur la gauche la statue est celle d'un évêque non identifiable.
Au-dessus, le tympan est très mutilé, on y reconnait cependant la Vierge qui tient l'Enfant Jésus sur ses genoux, ils sont entourés par les rois Mages.
Narthex et Portail pour accèder à la nef de l'église Saint Ours, au-dessus le Tympan
Sur la photo ci-dessus, à droite en bas du Portail se trouve un élément d'une antique colonne Gallo-Romaine qui a été évidée pour être transformée en bénitier.
Le Tombeau d'Agnès Sorel Agnès Sorel, surnommée la Dame de Beauté, était la favorite du roi de France Charles VII.
Son tombeau date du XVème siècle et il est resté dans la Collégiale Notre-Dame jusqu'à la Révolution Française.
Il a été endommagé ainsi que la statue en 1793 par des soldats des bataillons de l'Indre qui l'ont prise pour une statue glorifiant une sainte.
Restauré d'une manière qui en modifie un peu le caractère, le monument a été ramené à Loches en 1809, il a alors été placé dans une salle du Logis Royal .
Depuis 2005, le tombeau a été replacé dans la Collégiale Saint Ours.
Tête de la statue du tombeau d'Agnès Sorel, la Dame de Beauté
Livres des Editions Zodiaque sur l'Art Roman, Collection La Nuit des Temps
Partie Sud: influence médiévale Le Logis Royal de Loches (façade Est) Partie Nord: influence du Gothique
Le Logis Royal est dans la partie Nord de la Cité Médiévale, la façade principale (cf photo ci-dessus) est tournée vers l'Est.
Ce château a été construit en deux temps, la partie Sud a été construite à la fin du XIVème siècle, la partie Nord de la fin du XVème siècle. Cet édifice illustre la transition entre l'architecture médiévale et celle de la Renaissance (cf photo ci-dessus).
La partie Sud possède quatre tourelles avec un chemin de ronde crénelé à la base de la toiture, elle a aussi des meurtrières et sur la droite de la photo ci-contre (et sur la gauche de la photo au-dessus) se dégage la Tour de la Belle Agnès (Sorel). La façade est aérée de fenêtres à double croisée de meneaux.
Vue du côté Sud du Logis royal
Le logis neuf (Nord, à droite sur la photo au-dessus) a été construit sous les rois de France Charles VIII et Louis XII.
Il est marqué par le style Gothique avec des fenêtres élégantes et des lucarnes décorées.
A l'intérieur du château se trouve un oratoire de style gothique ayant appartenu à Anne de Bretagne reine de France.
Au début du XVème siècle, Loches a été la résidence du Dauphin de France (futur Charles VII), avant la reconquête du territoire de la France sur les Anglais. Il y a vécu avec sa maitresse Agnès Sorel, le tombeau de celle-ci est d'ailleurs installé dans l'église Saint Ours.
C'est dans une des salles de ce château que Jeanne d'Arc l'a décidé (en mai 1429) à aller se faire sacrer à Reims.
Un intéressant tryptique de l'école de Jehan Fouquet est également présenté(cf photo ci-dessous), il provient de la Chartreuse du Liget.
Le Triptyque de l'école de Jehan Fouquet dans le Logis Royal à Loches
La ville médiévale de Loches
Le bourg médiéval de Loches s'est formé en contrebas de la Cité Médiévale, il abritait les artisans, commerçants et personnes nécessaires à la vie courante de cette cité. Il conserve de nombreux monuments anciens.
D'abord une partie de ses remparts du Moyen-Age, dont le tracé est bien visible sur le dessin ci-contre. Ils sont en fait parallèles à l'enceinte de la Cité Médiévale. Il y avait jadis quatre portes dont deux seulement subsistent: la Porte des Cordeliers et la Porte Picois.
Sur le côté Est, les remparts suivaient le cours de l'Indre (cf photo ci-dessous) et arrivaient à la Porte des Cordeliers qui gardait l'entrée Est de la ville.
La Tour Saint Antoine a été édifiée sur le rempart qui se continuait jusqu'à la Porte Picois et de là se poursuivait en contrebas du côteau.
Plan de la ville médiévale de Loches
La Grande rue, pentue, conduisait à la Porte Royale, point d'entrée dans la Cité Médiévale. C'est dans cette rue que se situent les principales maisons anciennes de la ville.
La ligne des anciens remparts de Loches côté Est le long de l'Indre
La Porte des Cordeliers
La Porte des Cordeliers gardait l'entrée Est de la ville, elle possèdait deux pont levis, dont les traces restes visibles, au dessus de la rivière.
Elle a été construite au XVème siècle et possède des machicoulis en encorbellement avec des tourelles aux angles et des fenêtres juste au-dessus.
Un fenêtre à croisée s'ouvre en pleine façade.
La Porte des Cordeliers, à l'arrière-plan en hauteur, le Logis Royal
La route d'Espagne, en provenance d'Amboise, débouchait sur cette porte.
La Tour St Antoine (cf photo ci-contre) a été construite au milieu du XVIème siècle, d'où son architecture Renaissance. C'est l'un des rares beffrois du Centre de la France.
Cette tour est le vestige d'une ancienne église dont il était le clocher. La tour a été commencée en 1529 et achevée autour de 1570.
La tour est quadrangulaire, renforcée par des contreforts aux angles avec une colonne engagée au milieu de chaque côté.
Les deux avant-derniers étages sont légèrement en retrait par rapport à celui du dessous, il sont percés de baies en plein cintre dont les moulures sont continues et séparées par des pilastres.
Une galerie bordée par une balustrade est décorée par des sculptures rappelant les noms des principaux donateurs pour la réalisation de cette tour: le marquis de Villars alors Gouverneur de Loches et son épouse.
Le dernier étage étage est octogonal, avec un dôme de pierre surmonté par un lanternon qui forme le couronnement de la tour.
La Porte Picois est une tour à base quadrangulaire percée à sa base par une arche qui servait de porte d'accés à la ville.
Côté intérieur de la ville, elle possède une fenêtre Gothique encadrée par des fleurons et une petite niche Renaissance au dessus de la Porte.
La Porte Picois vue de l'extérieur de l'enceinte Vue de l'intérieur de l'enceinte, sur la gauche l'Hôtel de Ville La Porte Picois et l'Hôtel de Ville
Hôtel de ville
Il est accolé à la Porte Picois et a été construit postérieurement à celle-ci (photo de droite) au milieu du XVIème siècle à la demande du roi de France Francois I en 1519 pour accueillir la Justice, le Grenier à sel et la prison. Il sert maintenant d'Hôtel de Ville de Loches.
Il est composé de quatre étages qui sont séparés par des entablements et des pilastres avec des chapiteaux portant des feuillages.
Les maisons anciennes
Le centre ville comporte plusieurs maisons anciennes, les plus intéressantes sont sur la Grande Rue qui mène à la Porte Royale.
Les plus significatives sont la Maison du Centaure et la Chancellerie, des hotels particuliers des XVème et XVIèmes siècle.
La Maison du Centaure
Elle a été construite dans la première partie du XVIème siècle, à l'époque du roi de France François Ier.
C'est le motif sculpté de la photo ci-dessous à gauche, sur le côté Est de l'édifice, qui a donné son nom à cette maison.
Un haut-relief représente Hercule (François Ier) transperçant d'une flèche empoisonnée le centaure Nessus qui est en train d'enlever Déjanire, l'épouse d'Hercule.
Détail de la Maison du Centaure La Chancellerie, à l'arrière-plan la Maison du Centaure
La Chancellerie
La chancellerie est une maison de style Renaissance construite en 1551. Elle est originale car les pilastres sont en retrait et non en relief comme cela se pratiquait habituellement.
Cette technique est issue de Michel-Ange qui l'a utilisée à Florence, elle a été importée en France par Philibert Delorme.
Beaulieu les Loches
La route qui quitte Loches face à la Porte des Cordeliers traverse la plaine de l'Indre et conduit à Beaulieu qui n'est distant que d'à peine un kilomètre.
Plusieurs batiments intéressants longent cette route: l'Hôpital qui date du XVIIème siècle, l'Hôtel d'Armaillé qui est devenu la sous Préfecture et surtout le Château de Sansac. Celui ci a été construit en 1529 par un fidèle du roi de France Francois I. C'est sans doute dans ce château que Francois I a reçu l'Empereur Charles Quint le 1° décembre 1539.
Abbaye de Beaulieu les Loches
Cette abbaye a été fondée en 1007 par Foulque III Nerra, comte d'Anjou, à son retour d'un pélerinage à Jérusalem en Terre Sainte qu'il avait accompli en expiation du meurtre de Hugues de Beauvais.
Il y a placé un fragment du tombeau du Christ qu'il avait rapporté de son voyage.
Elle est dédiée à la Sainte Trinité, Foulque III Nerra, qui est mort à Metz en 1040, y a été enterré, son tombeau a été redécouvert à la fin du XIXème siècle.
Eglise abbatiale de Beaulieu les Loches
L'abbaye a connu un fort développement après l'An Mil, la ville de Beaulieu s'est développée autour de ce monastère et les constructions qui subsistent dans le bourg montrent bien sa prospérité à l'époque Médiévale.
Pendant la Guerre de Cent Ans, en 1412, l'abbaye et la ville ont été pillées et incendiées par les troupes Anglaises. l'église abbatiale a été en partie reconstruite au XVIème siècle.
L'église d'origine est en ruines, seul subsiste un beau clocher du XIIème siècle à trois étages, sa flèche octogonale est décorée de lucarnes et des pinacles sont implantés aux angles.
Gravure de 1699 représentant l'Abbaye de Beaulieu les Loches: au centre la Tour-Lanterne du Saint Sépulchre Eglise abbatiale de Beaulieu les Loches
Eglise Saint Laurent L'Eglise Saint Laurent (photo ci contre) était l'église paroissiale de la ville, elle se situe légèrement au nord de l'Abbaye.
C'est un édifice du XIIème siècle avec des remaniements postérieurs, la nef est voûtée dans le style Anjou-Plantagenêt.
Fresque de l'église Saint Laurent de Beaulieu les Loches
A l'intérieur, elle conserve des fresques murales de l'époque médiévale (cf photo ci-dessus).
Vieilles Maisons de Beaulieu les Loches Beaulieu les Loches conserve de nombreuses constructions anciennes et en particulier de vieilles maisons qui remontent aux XVème et XVIème siècles.
Parmi les édifices anciens on peut citer le chevet et une tour de l'église Saint Pierre, la Tour Chevalleau et la Léproserie qui sont du XIIème siècle.
Pour les maisons, La Maison des Templiers, la maison dite d'Agnès Sorel du milieu du XVème siècle, le Logis du Prieur avec ses tourelles carrées, les Anciennes Postes du XVème siècle, la Maison de Justice des XVème et XVIIIème siècles, etc.
Cette chapelle se trouve à une dizaine de kilomètres à l'Est de Loches dans la direction de Montrésor, elle est sur le territoire de la commune de Chemillé sur Indrois.
Elle a été construite en 1170 et dédicacée par Eudes de Sully, évêque de Paris autour de 1200. C'était sans doute un oratoire.
C'est un petit édifice cylindrique (cf photo ci-contre) qui fait un peu plus de 7 mètres de diamètre et 6 mètres de hauteur, à l'intérieur il est voûté par une coupole.
On y accèdait par une porte basse côté Sud. La nef a été ajoutée peu de temps après sur le côté Ouest, elle a disparu et on n'en voit que les traces qui forment maintenant l'entrée principale.
La chapelle a été rachetée par l'Etat en 1851, elle était alors en très mauvais état et a été restaurée, en particulier la coupole hémisphérique et la corniche extérieure.
La chapelle Saint Jean du Liget
La chapelle se présente avec sept fenêtres qui définissent six panneaux.
Les fresques murales
L'intérieur est recouvert de fresques du début du XIIIème siècle, à l'origine il y en avait aussi sur la coupole et la nef.
Fresque: détail de l'Arbre de Jessé
La qualité et la couleur de ces fresques sont remarquables avec 6 tons de rouge, 3 tons de bleu, du gris-vert et du blanc.
Sur les murs on voit une évocation de l'Arbre de Jessé (cf photo ci-contre), la Nativité, la Présentation au Temple, la Descente de Croix, les Saintes Femmes au Tombeau et la Dormition (Mort) de la Vierge.
Dans les ébrasements des fenêtres sont représentés: Saint Benoit et Saint Gilles, Saint Etienne et Saint Laurent, Saint Maurice (la fresque en face a disparu), Saint Brice et Saint Denis, Saint Pierre et Saint Paul, Saint Nicolas et Saint Hilaire.
Elle a été construite en 1178 à l'initiative de Henri II Plantagenet, peut-être en pénitence du meurtre de l'archevêque de Cantorbery Thomas Beckett le 29 décembre 1170.
Seules subsistent des parties en ruines de l'église (cf photos ci-dessous) et le cloitre, les autres batiments sont du XVIIIème siècle.
De l'édifice du XIIème siècle sont conservé les murs de la nef (cf photo ci-dessous à gauche) et une partie de la façade occidentale avec la porte en plein cintre (cf photo ci-dessous à droite).
Murs de la nef Ruines de la Chartreuse du Liget Porte en plein cintre de la façade
A la fin du XVIème siècle, la Chartreuse du Liget est victime des Guerres de Religion, les Protestants l'endommagent. Elle est restaurée et revitalisée au XVIIème siècle, la vie intellectuelle y est active avec l'abbé Michel de Marolles qui possède une grande bibliothèque (7000 volumes).
Au XVIIème siècle, les Chartreux engagent la reconstruction du monastère, il en reste le monumental Portail, des restes du cloitre, le Logis du Prieur et des communs. Le Portail porte deux bas-reliefs, l'un rappelle Saint Bruno le fondateur de l'Ordre, l'autre est consacré à Saint Jean-Baptiste.
Le monastère a été supprimé en 1791, au moment de la Révolution Française, il ne comptait plus que 11 moines au moment de cette suppression.
La Corroirie
A un kilomètre à l'Est de la Chartreuse du Liget on peut voir La Corroirie (cf photo ci-dessous), elle est à 5 kilomètres à l'Ouest de Montrésor.
Panorama (vu du côté Sud) sur la Corroirie au Liget avec le logis d'habitation à gauche et l'église à droite
A l'origine la Corroirie était une église accompagnée d'une sorte d'hôtellerie et de celliers.
Son nom vient de ce que c'était à cet endroit que les religieux fabriquaient leurs parchemins.
Avec le développement de la Guerre de Cent Ans elle est devenue une maison forte qui protègeait la Chartreuse. En cas de danger les moines venaient s'y réfugier.
La Corroirie vue du côté Ouest: porte fortifiée et logis
La porte fortifiée (cf photo ci-contre) est une tour carrée avec des machicoulis et un pont-levis, le logis d'habitation du XVème siècle est contigu sur la droite de cette porte. Elle était entourée par des douves.
Le capitaine de la Corroirie était nommé par le roi de France sur proposition des Chartreux.
Il reçoit les eaux de son affluent l'Indrois puis traverse Cormery, qui conserve les ruines d'une importante Abbaye médiévale, puis Esvres et Montbazon.
En empruntant la Vallée du Lys chère à Balzac on arrive à Azay le Rideau et Ussé, deux châteaux de rêve, le dernier a inspiré le conte de La Belle au bois dormant.
Au delà d'Ussé, l'Indre se rapproche petit à petit de la Loire pour la rejoindre au Sud de Bourgueil.