Le département de l'Indre (36) se situe au centre de la France. Il tire son nom de la rivière l'Indre qui le traverse du Sud-Est au Nord-Ouest sur environ 130 kilomètres de longueur.
Les liens de la région avec sa voisine du Nord-Ouest sont donc forts et anciens. A titre d'exemple le château d'Azay le Ferron appartient à la ville de Tours.
Cette petite ville se situe à une vingtaine de kilomètres au Sud-Ouest d'Argenton sur Creuse et à la même distance à l'Ouest d'Eguzon. Elle domine la rivière le Portefeuille. Elle se situe dans un pays de bocage (le Boischaut Sud) qui n'à guère évolué depuis le XIXème siècle.
Panorama sur Saint Benoit du Sault
Saint Benoit du Sault est une ville d'origine ancienne, des dolmens situés à proximité montrent l'ancienneté de l'occupation humaine du site.
C'est un village remarquable qui a conservé de nombreux monuments et maisons de caractère qui lui donnent une atmosphère ancienne, presque médiévale. Ces maisons s'étagent sur les pentes de la colline.
La cité conserve des éléments et des tours de ses anciens remparts, une porte d'accès à la ville et des vieilles demeures le long de rues étroites et en pentes (cf photos ci-dessous). Une grande partie du bourg est classé en secteur sauvegardé.
Rues et Maisons à Saint Benoit du Sault Le Portail
A l'origine, la ville s'appelait Salis, elle était sur la voie Romaine qui reliait Argentomagus (Argenton sur Creuse) à Limoges et qui passait sur le pont médiéval.
Elle était aussi sur le territoire de la vicomté de Brosse, une puissante seigneurie médiévale aux confins du Poitou et du Berry, elle en était d'ailleurs la ville principale.
Les moines Bénédictins de Fleury sur Loire (Saint Benoit sur Loire) y ont créé un Prieuré à la fin du Xème siècle qui a pris lui aussi le nom de Saint Benoit.
Le bourg qui s'est formé autour de ce prieuré est devenu Saint Benoit du Sault, la ville avait une certaine importance au Moyen-Age.
La partie la plus ancienne est autour du Prieuré Saint Benoit, elle était protégée par une première enceinte.
A partir du XVème siècle la ville s'est étendue pour abriter des commerçants et des artisans et elle a à son tour été protégée par une nouvelle ligne de remparts dont il subsiste quelques éléments.
La Maison du Gouverneur
Le Portail (cf photo ci-dessus à droite) était l'accés principal à la ville ancienne. La maison du Gouverneur (cf photo ci-contre) accueillait des troupes en cas de nécessité. La rue Grande a toujours été la rue commerçante de la ville.
Eglise Saint Benoit
Cette église appartenait à un Prieuré de l'Abbaye de Saint Benoit sur Loire qui avait remplacé un prieuré antérieur établi à Sacierges depuis le VIIIème siècle. Située aux confins du Limousin le Prieuré contribuait à l'influence de sa maison-mère dans les régions au Sud de la Loire.
Vue du côté Est: chevet, nef et clocher Eglise Saint Benoit Intérieur: nef, collatéral et abside
L'église comporte une nef principale avec deux collatéraux et l'abside en hémicycle (qui a perdu ses absidioles), elle n'a pas de transept (cf photo ci-dessus à droite).
Elle a été fondée en 974 et construite au début du XIème siècle, elle été intégrée au système de défense de la ville comme le montrent certains murs puissants.
La nef et l'abside sont de cette époque et sont de style Roman (cf photos ci-dessus). A l'extérieur, le chevet en hémicycle est épaulé par des contreforts rectangulaires.
A l'intérieur, la nef est encadrée par des collatéraux, elle comporte sept travées. Les arcades entre la nef et les collatéraux sont en plein cintre et portées par des piliers quadrangulaires dont certains portent des chapiteaux sculptés au-dessus de colonnettes. La nef est recouverte par une charpente en bois, par contre l'abside est voûtée en cul-de-four.
La construction du clocher-porche en avant de la nef a eu lieu XIVème siècle en style Gothique, ce qui a conduit à la suppression de la façade Romane.
Le portail occidental n'a pas de tympan, il comporte des archivoltes en arc brisé dont les voussures retombent sur des colonnettes avec des chapiteaux sculptés qui ne sont pas en bon état.
L'église a reçu des modifications postérieures: suppression des absidioles latérales en 1832, ... Des restaurations réalisées dans la seconde partie du XXème siècle ont contribué à sa remise en valeur.
Panorama sur Saint Benoit du Sault (vu du côté Est)
Chaillac et le château de Brosse
Chaillac est à une dizaine de kilomètres à l'Ouest de Saint Benoit du Sault. C'est un site qui était déjà occupé par l'homme à l'époque Préhistorique.
Le château de Brosse (cf photo ci-contre) est situé sur le territoire de cette commune. Il est en ruines et le principal élément encore visible est le donjon.
Au Moyen-Age, la vicomté de Brosse était une entité féodale importante qui relevait des comtes de Poitou qui étaient aussi ducs d'Aquitaine.
Le château a été laissé à l'abandon à partir du XVIIIème siècle.
Ruines du château-fort de Brosse à Chaillac
L'église Saint Pierre de Chaillac est d'origine Romane.
La nef est de la fin du XIIème siècle, le transept et le choeur sont du début du XVIème siècle. Le clocher est du XVIIIème siècle.
Prissac
Prissac est un village situé à une douzaine de kilomètres au Nord-Est de Saint Benoit du Sault. C'est un bourg qui donne une bonne idée du Boischaut Sud. Un Musée est dédié au machinisme agricole.
Le clocher est de la fin du XIIème siècle avec un porche à sa base, un premier portail y donne accès et un second portail permet d'entrer dans la nef.
Le reste de l'édifice est du XVème siècle. Une nef et un seul collatéral sont composés de quatre travées carrées, les nervures des voûtes d'arêtes retombent sur des colonnes.
Le chevet est plat, il est percé par deux fenêtres à meneaux de style Gothique flamboyant. Les voûtes sont recouvertes par des peintures.
Trois kilomètres au Nord-Ouest de Prissac se trouve le château de la Garde-Giron, il a des donjons des XIVème et XVIIème siècles. Il a été restauré au XIXème siècle.
Bélâbre
Bélâbre est un chef-lieu de canton situé à une quinzaine de kilomètres au Sud-Est du Blanc. Il est traversé par la rivière l'Anglin qui est une affluent de la Gartempe.
La ville a incorporé en 1822 les paroisses de Jovard et de Nesmes. Le hameau de Jauvard conserve une église remontant au XIIème siècle. Celle de Nesmes a aussi son origine du XIIème, elle relevait de l'Abbaye de Saint Savin.
Au début de la Guerre de Cent Ans, Bélâbre appartient à la famille de Naillac qui prend le parti des Plantagenêts, rois d'Angleterre. En 1372 le roi Charles V les dépossède de ce domaine a bénéfice d'un de ses fidèles.
La ville a souffert des Guerres de Religion, les protestants l'ont assiègée en 1587 et les Ligueurs en 1591.
En 1650 la terre de Bélâbre devient un marquisat Pour Jacques Le Coigneux, Président du Parlement de Paris et Chancelier de Gaston d'Orléans, frère du roi de France Louis XIII. Le château féodal est alors démoli et remplacé par un château de style Mansart. Laissé à l'abandon au début du XXème siècle il a été démoli dans les années 1930.
Ingrandes
Ingrandes est un village à une dizaine de kilomètres au Sud-Ouest du Blanc. Il est traversé par la rivière l'Anglin.
Comme son nom l'indique il est sur la frontière entre le Berry et le Poitou. Il est situé sur la voie Gallo-Romaine qui joignait Argentomagus à Limonum (Poitiers) et il figure sur la Table de Peutinger avec le nom de Fines..
Ingrandes sur l'Anglin
Il conserve les restes d'un château féodal le long de l'Anglin (cf photo ci-contre)
Plusieurs écrivains ont séjourné dans ce village: Henry de Monfreid, Françoise Mallet-Jorris, etc.
Saint Gaultier est sur la Creuse à une trentaine de kilomètres à l'Est du Blanc. C'est une petite ville d'environ deux mille habitants qui a conservé beaucoup de caractère.
Panorama sur Saint Gaultier et la Creuse
La vue à partir de la Creuse est remarquable (cf photo ci contre).
Quelques vestiges des remparts ceinturant la ville au XVème siècle subsistent. Elle a conservé des maisons anciennes et l'aménagement du centre ville est réussi.
Eglise Saint Gaultier
Eglise Saint Gaultier
L'église a été construite au début du XIIème siècle à l'initiative de moines de l'abbaye de Lesterps, elle est donc influencée par le style Roman du Poitou.
La nef est bordée par des collatéraux voûtés avec des berceaux latéraux, une coupole surmonte la croisée du transept au-dessus de laquelle s'élève la tour carrée à deux étages qui porte le clocher.
La façade Ouest possède un portail avec des voussures en plein cintre. Le chevet comporte des chapiteaux et modillons sculptés.
De Saint Gaultier il est facile de parcourir la Brenne et de longer la Creuse de Gargilesse vers le Sud-Est et côté Ouest jusqu'à la ville du Blanc.
Le château de Romefort
Légèrement en contrebas du village, surplombant la Creuse, se trouve le château de Romefort.
Il a été construit au XIIème siècle et le donjon carré a été réalisé pour Gaudin de Romefort entre 1180 et 1190, il est flanqué de quatre tours rondes.
Il était en ruines dans les années 1870 quand le comte de Bondy engage sa reconstruction qui est réalisée entre 1872 et 1877.
Ruffec le Chateau
Ruffec le Chateau est une bourgade située sur la Creuse quelques kilomètres après Le Blanc en se dirigeant vers Saint Gaultier.
Eglise Saint Alpinien de Ruffec le Chateau
Eglise Saint Alpinien
Ruffec conserve une belle église Romane dédiée à Saint Alpinien (cf photo ci-contre). Elle dépendait de l'abbaye Saint Martial de Limoges.
La nef comporte quatre travées voûtées d'arêtes alors que les collatéraux comptent huit travées. Les bras du transept sont saillants et le clocher s'élève au-dessus de la croisée de ce transept. Une courte travée aboutit ensuite à un chevet plat.
Un linteau (qui est un réemploi de la construction du XIème siècle) porte des sculptures représentant des scènes de la Passion.
Le Blanc
Le Blanc est une sous-préfecture du Département de l'Indre qui se situe à 40 kilomètres à l'Est de Chauvigny en Poitou.
Elle s'étend sur les deux rives de la Creuse et le site permettait de bénéficier d'un passage à gué de cette rivière, il est à l'origine de la ville.
Le Blanc: la Ville haute avec le château Naillac et l'église Saint Cyran, en bas la Creuse
Histoire
Le Blanc est une ville ancienne, elle s'appelait Oblincum à l'époque Gallo-Romaine et se situait au carrefour de plusieurs voies Romaines dont celle d'Argentomagus (Argenton sur Creuse) à Lemonum (Poitiers).
Elle est structurée en deux parties: la Ville basse et la Ville haute. Jadis elle comptait trois châteaux et aussi trois paroisses: Saint Etienne, Saint Cyran et Saint Génitour.
Le premier pont a sans doute été construit au XIIème siècle, il a été emporté par une crue en 1530. Pendant plus de trois cent ans le passage de la rivière s'est effectué à gué ou par des bacs. Un nouveau pont n'a été mis en service qu'en 1823.
A partir de 1838 une filature de lin s'est développée dans un ancien moulin, en 1859 elle compte 400 ouvriers mais pourtant elle ferme en 1861.
En 1885 et 1886 a été édifié près de la ville un viaduc pour permettre la circulation sur des chemins de fer, il fait plus de 500 mètres et comporte 21 arches. A cette époque Le Blanc était un important noeud ferroviaire.
La Ville basse
L'église Saint Genitour
Elle est le principal monument de la Ville Basse.
A la fin du XIème siècle l'Abbaye de Déols fait construire un Prieuré prés d'un chapelle ancienne dédiée à Saint Génitour.
Il en reste une partie du choeur et le clocher qui s'élève au dessus du croisillon Sud du transept, ces éléments sont en style Roman.
Elle devient l'église paroissiale de la Ville basse qui s'est implantée autour du Prieuré.
L'église est agrandie aux XIIIème siècle en style Gothique. Les travaux ont portés sur la nef principale, le transept, le choeur et l'abside.
La façade est percée par un portail protégé par un petit auvent. La nef comporte quatre travées, les piliers sont surmontés de chapiteaux sculptés.
Le choeur est désaxé par rapport à la nef et il s'achève par un chevet plat.
Les deux nefs latérales sont du XVème siècle. L'édifice a été restauré au XIXème siècle.
Eglise Saint Génitour dans la ville basse du Blanc
La Ville haute
Cette partie s'est développée autour de deux châteaux: le château Naillac avec l'église Saint Cyran et les Hautes-Tours près de l'église Saint Etienne.
La Ville haute conserve des maisons anciennes en particulier dans la Grande rue.
Le château Naillac (cf photo au dessus)
Il domine la ville depuis plus de 800 ans, il surveillait le gué sur la Creuse. Il a été détenu par la famille de Naillac, seigneurs du Blanc, du XIIème au XVIème siècles.
Il comprend deux donjons carrés édifiés au XIIème siècle avec une tour ronde accolée à chacun.
Les deux donjons sont reliés par un bâtiment rectangulaire réalisé au XVIIème siècle.
Le château Naillac accueille maintenant l'Ecomusée de la Brenne.
Eglise Saint Cyran dans la ville haute du Blanc
L'église Saint Cyran
Elle est juste à coté du château. Elle a été construite au XIème siècle, elle était alors dans l'enceinte du château.
Elle se compose d'une nef rectangulaire qui se termine par une abside en hémicycle (cf photo ci-contre).
A l'intérieur elle conserve une fresque du XVème siècle appelée Le dit des trois Morts et des trois Vifs.
L'église a été restaurée en 1985 et sert maintenant de salle d'exposition.
L'église Saint Etienne
L'église d'origine portant ce nom a disparu. Il a été repris par la chapelle d'un couvent des Récollets fondé en 1619 et qui a été fermé au moment de la Révolution Française.
Cet édifice est devenu l'église de la paroisse Saint Etienne au début du XIXème siècle.
Abbaye Notre-Dame de Fontgombault
Le village de Fontgombault est à une dizaine de kilomètres au Nord-Ouest du Blanc. Il est surtout connu pour son importante abbaye qui est l'édifice de style Roman le plus significatif du Bas-Berry, il est situé le long de la Creuse.
Le village conserve des maisons anciennes et l'église Saint Jacques est de style Roman, certaines parties datent du XIIème siècle.
Vue d'ensemble Eglise abbatiale de Fontgombault Façade
Histoire
Le nom de Fontgombault provient de celui d'un Ermite du Xème siècle, Gombault, qui vivait dans des grottes de cet endroit sur la rive gauche de la Creuse.
En fait ce site était peuplé dès l'époque préhistorique, on y a retrouvé des pierres taillées ou polies remontant au paléolithique ou au néolithique.
Le bourg s'est développé dans le sillage de la fondation de l'Abbaye en 1091.
Jadis les habitants vivaient de la culture de la vigne et produisaient le vin de Fontgombault.
L'Abbaye Notre-Dame de Fontgombault a été crée à la fin du XIème siècle par Pierre de l'Etoile, l'église a été consacrée en 1141. Les Moines obéissaient à la règle de Saint Benoit.
Aux XIIème et XIIIème siècles l'abbaye se développe et possède une vingtaine de prieurés.
Au XVème siècle, avec l'Abbaye St Cyran (St Pierre) de Meobecq, elle contribue à la création d'étangs dans la Brenne qui permettent d'y étendre l'élevage des poissons et la peche.
En 1569 l'abbaye est mise à sac et pillée par les Protestants. Restaurée à la fin du XVIIème siècle elle est pourtant réduite au rang de séminaire en 1741 faute de moines.
Pendant la Révolution Francaise elle est vendue comme Bien National, les pierres des batiments servent de matériaux de construction et sont utilisées pour empierrer les routes.
Rachetés au milieu du XIXème siècle, l'église et les batiments sont restaurés et occupés par des moines Trappistes jusqu'en 1905.
Ils servent d'Hopital Militaire de 1914 à 1918 puis abritent un séminaire jusqu'en 1948.
Depuis les années 1950 Fontgombault est redevenu une Abbaye Bénédictine grace aux moines de l'Abbaye Saint Pierre de Solesmes.
Chevet, choeur et transept Eglise abbatiale de Fontgombault Intérieur de la Nef
L'église abbatiale Notre-Dame de Fontgombault a une architecture relativement simple mais remarquable.
La façade et le portail (cf photo au-dessus à droite) restent sobres et relèvent d'une influence Poitevine. Le pignon est encadré par des petites tours, les quatre contreforts forment trois zones verticales. En bas le portail principal, avec quatre voussures en plein cintre, est entouré de portes aveugles. Au-dessus la fenêtre est haute et étroite à double baie, elle est du début du XIIIème siècle.
La nef de huit travées (cf photo ci-dessus à droite) mesure plus de 80 mètres de longueur, elle est dotée de collatéraux qui sont relativement larges et comportent des chapiteaux sculptés. Le transept et le choeur sont légèrement désaxés par rapport à la nef.
Le transept est saillant, la croisée du transept a la forme d'un trapèze, elle est encadrée par quatre puissants piliers sur lesquels reposent les arcs qui supportent le clocher.
Le clocher s'élève au dessus de la coupole de la croisée du transept, la base est romane et la partie supérieure a été reconstruite après l'incendie de 1569.
Le choeur comporte une travée double, il est sur trois niveaux. A la base les colonnes portent sept arcs surhaussés, au deuxième niveaux on compte treize arcs en plein cintre et sept au troisième niveau. Ils sont surmontés par une voûte en cul-de-four. Il est entouré par un déambulatoire avec des chapelles rayonnantes qui datent du XIIème siècle, les chapiteaux sculptés sont remarquables avec des thèmes végétaux.
Le chevet (cf photo ci-dessus à gauche) est la traduction extérieure du choeur, il est plus bas que le reste de l'église, les chapelles comportent trois fenêtres avec des arcs en plein cintre qui retombent sur des colonnettes.
Avant la Révolution Francaise Tournon-Saint Martin et Tournon-Saint Pierre formaient une commune unique: Tournon.
On ne sait pourquoi en l'an XI de la République Tournon Saint Pierre a été rattachée à l'Indre et Loire alors que Tournon-Saint Martin s'est trouvée rattachée au département de l'Indre.
L'église de Tournon-Saint Pierre remonte au XIème siècle, elle a été remaniée à diverses reprises, la nef est du XVIème siècle.
Au nord de la commune se trouvait le fief de Gaudru, celui ci a été acquis en 1789 par Stefanopoli Commène, un descendant de la famille des Empereurs de Constantinople et de Trébizonde.
La Vallée de la Claise
La Claise est une rivière dont la source se situe près de l'Etang des Loges quelques kilomètres au Sud-Ouest de Châteauroux.
Elle rejoint la Creuse un peu en amont de la ville de Descartes après un trajet d'environ 80 kilomètres.
Dans sa première partie elle commence par la petite ville de Vendoeuvres, traverse la Brenne, une région d'étangs, de landes et de marais, , passe à Mézières en Brenne, Saint Michel en Brenne puis Martizay. Les villages de Paulnay et d'Azay le Ferron (avec son château) sont à proximité.
La Brenne est dans le département de l'Indre, c'est une région humide composée d'étangs, de landes et de marais, sa superficie est d'environ 80 000 hectares.
Les étangs ont une faible profondeur qui permet le développement d'une micro-faune et d'une flore diversifiée. C'est en particulier un refuge pour les oiseaux qui peuvent s'y reproduire au calme ou s'y arreter lors de leurs migrations.
La plupart de ces étangs ont été creusés à partir du XIIème siècle par les moines des Abbayes de Fontgombault, Saint-Cyran et Méobecq pour y élever des poissons et en particulier des carpes qui étaient un mets très recherché au Moyen-Age.
La capitale de la Brenne est Mézières en Brenne, qui, avec le dévelopement du tourisme de la nature, est devenue une petite ville agréable et coquette.
Vers l'Ouest et également sur la Claise, le village de Saint Michel en Brenne accueillait jadis l'Abbaye de Saint Cyran (aujourd'hui disparue. Légèrement vers le Nord se trouve Paulnay avec une église romane qui conserve des fresques murales et Azay le Ferron avec son château et son église. On retrouve la Claise au village de Martizay.
La Brenne est en fait la partie Nord du Parc Naturel Régional qui s'étend sur tout la partie Sud-Ouest du département de L'Indre.
Mézières en Brenne est la principale ville de la Brenne. Sa position en fait un centre touristique agréable et fréquenté par les amateurs de nature et de détente.
Mézières possède deux monuments: une partie de l'ancien château dit des seigneurs d'Anjou, son église de style Gothique, ancienne Collégiale du Château, et plusieurs maisons anciennes des XVème, XVIème et XVIIème siècles.
Le château
Le château remonte à une forteresse du XIème siècle dont il subsiste deux tours, il a été reconstruit au XVème siècle. Une tourelle d'escalier est accolée à la grosse tour ronde. Il n'a plus été entretenu à partir du milieu du XVIIIème siècle et a été en bonne partie détruit au moment de la Révolution Française.
Les parties restantes accueillent maintenant un Musée de l'histoire locale et la Maison de la Pisciculture.
Partie de l'ancien château de Mézières
Les seigneurs de Mézières
Des seigneurs de Mézières sont identifiés depuis le début du XIème siècle, Gilbert de Brenne, seigneur de Mézières a signé l'acte de fondation de l'Abbaye de Déols en 1012. Au XIIIème siècle, Jeanne de Brenne épouse Hervé III de Vierzon et lui apporte la seigneurie. Leur fille Jeanne épouse Geoffroy de Brabant seigneur d'Aerschot.
Au début du XIVème siècle Alix de Brabant, leur fille, est l'héritière de la seigneurie, elle est l'épouse de Jean III d'Harcourt vicomte de Châtellerault. Alix est un grand personnage de l'époque, en effet sa tante Marie de Brabant est l'épouse du roi de France Philippe III.
La famille d'Harcourt détient la seigneurie jusqu'en 1445, à cette date Jean VII d'Harcourt l'échange avec Charles IV d'Anjou, comte du Maine contre celle de La Ferté-Bernard dans le Maine.
Vitrail du XIVème siècle au milieu de l'abside de l'église Sainte Marie-Madeleine
En bas à gauche, blason des Anjou, à droite blason des Craon, La Trémouille et Thouars
En conséquence, pendant plus d'un siècle, une branche de la famille des ducs d'Anjou détient la baronnie de Mézières. Charles IV d'Anjou est le fils du duc d'Anjou et roi de NaplesLouis II d'Anjou et de Yolande d'Aragon dont le rôle a été déterminant au début du règne du roi de France Charles VII.
Charles IV a pour fils naturel Louis d'Anjou à qui il attribue la baronnie de Mézières.
Louis épouse Louise de la Trémouille, il est mort en 1489. Ils ont pour fils René (1483-1524), lui aussi baron de Mézières, époux de Antoinette de Chabannes.
Leur fils Nicolas est né en 1518, il devient Marquis de Mézières et épouse Gabrielle de Mareuil, leur fille et héritière est Renée (1550-1573) épouse de François de Bourbon, duc de Montpensier.
La dernière héritière des Bourbon-Montpensier est la Grande Demoiselle, fille de Gaston d'Orléans (le frère du roi Louis XIII) et de Marie de Bourbon-Montpensier.
L'église Sainte Marie-Madeleine
C'est l'église d'une Collégiale fondée en 1334 à l'initiative d'Alix de Brabant, elle est administrée par un chapitre de chanoines.
L'église a été commencée en 1333, elle a été réalisée en six ans et consacrée en 1339, elle est de style Gothique.
Elle a été endommagée au moment des Guerres de Religion, en particuler les statues des voussures du portail ont été décapitées pour la plupart d'entre elles (cf photo ci-dessous).
La Collégiale et son chapitre sont dissous au moment de la Révolution Française, les bâtiments du chapitre sont vendus comme Bien National en 1790. L'église devient paroissiale en l'An IV.
L'église est victime d'un orage en juin 1829 qui lui cause de sérieux degâts. Les travaux de remise en état se sont étalés sur le XIXème siècle.
Elle est qualifiée Monument Historique dès 1862. Elle est à nouveau restaurée dans les années 1960.
Eglise Sainte Marie-Madeleine avec à droite la chapelle d'Anjou
La façade est surmontée par la tour principale du clocher et deux clochetons sur ses côtés, le clocher était en pierre à l'origine, il a été repris en ardoises au XIXème siècle.
A l'intérieur du porche le portail est très décoré. Le tympan est entouré d'arcs en berceau brisé avec des nombreuses statuettes.
Statuettes sur les voussure du portail de l'église Sainte Marie-Madeleine
La nef est couverte par une charpente et des pans en chêne. Les peintures ont été refaites au XIXème siècle.
Le choeur s'achève avec une abside à trois pans, il comporte des stalles du XVIème siècle venant de l'église de Saint Cyran en Brenne.
La chapelle Saint Pierre, à gauche du choeur, a été construite au début du XVème siècle. La chapelle d'Anjou, à droite de la nef et du choeur, a été construite entre 1540 et 1550 puis consacrée en 1559.
Les verrières de la nef et du choeur sont du XIVème siècle, sans doute une réalisation des ateliers de Rouen (cf photo au-dessus à droite).
Les verrières de la chapelle d'Anjou sont du XVIème siècle, ils sont l'oeuvre des verriers de Saint Fargeau.
Elles représentent des membres de la famille d'Anjou (cf photos ci-dessous) et leur patrons. Elles anticipent celles réalisées à la demande des Bourbon-Montpensier à Champigny sur Veude.
Vitraux de la chapelle d'Anjou de l'église Sainte Marie-Madeleine de Mézières en Brenne
Vue d'ensemble de l'église Eglise Saint Etienne de Paulnay Fresque murale sur le cul-de-four de l'abside
L'église Saint Etienne de Paulnay
Cette église remonte sans doute au XIIème siècle, elle dépendait de l'abbaye de Saint Cyran qui n'est située qu'à cinq kilomètres au Sud.
Elle a été significativement restaurée aux XIXème et XXème siècles.
La façade comporte trois arcades, les deux latérales sont aveugles (cf photo ci-dessus à gauche).
Le portail central est encadré par deux contreforts rectangulaires, il a été restauré en 1946. La décoration est assurée par des sculptures de feuilles, de palmettes recourbées, etc (cf photo ci-dessous à gauche). Les chapiteaux au-dessus des colonnes comportent des monstres à tête humaine.
La nef comporte trois travées qui sont voûtées en berceau brisé (cf photo ci-dessous à droite). La travée sous le clocher est voûtée en plein cintre avec doubleaux ainsi que le choeur, l'abside est en cul-de-four. Les chapiteaux sculptés sont de l'époque Romane, ils étaient peints.
Fresques des travaux des mois de l'église Saint Etienne
Les fresques murales
Des fresques murales se trouvent dans toutes les parties de l'église. La date de leur réalisation n'est pas connue.
La grande fresque du cul-de-four de l'abside représente un Dieu en majesté (cf photo au-dessus à droite) entouré des symboles des Evangélistes. Dans le choeur les fresques montrent deux anges musiciens.
Le deuxième doubleau de la nef porte des fresques représentant les douze mois du calendrier, il en subsiste 10 (cf photo ci-contre).
Sur la voûte de la première travée de la nef on peut identifier l'Enfer avec des têtes au milieu des flammes.
Portail sculpté Eglise de Paulnay Nef, choeur et abside de l'église
Azay le Ferron est un village qui se situe à six kilomètres à l'Ouest de Paulnay et à une douzaine à l'Est de Preuilly sur Claise.
Il conserve un château construit du XVème au XVIIIème siècle avec un beau parc. Juste à côté, l'église est d'origine Romane.
Le château
La seigneurie d'Azay le Ferron relevait des Barons de Preuilly, elle est détenue par Nicolas Turpin de Crissé au milieu du XIIIème siècle.
Elle passe ensuite à la famille de Preuilly puis par mariage à Pierre Frotier. Son petit-fils, également nommé Pierre joue un rôle important à la cour du roi de France Charles VII. Le premier château identifié date de cette époque.
Au milieu du XVIème siècle le château passe à la famille de Crevant. Ensuite le château a changé souvent de propriétaire. La dernière propriétaire, Marthe Luzarche d'Azay (épouse Hersent) en a fait don à la ville de Tours à son décés en 1951.
Château d'Azay le Ferron: la tour et les trois pavillons
Le château se compose d'un corps principal d'habitation et de bâtiments annexes.
Le corps principal se compose de quatre pavillons (cf photo ci-dessus) construits à différentes époques.
Sur la gauche, la tour ronde est issue de l'ancien château médiéval et a été réalisée par Prégent Frotier autour de 1480.
Le bâtiment sur sa droite est du milieu du XVIIème siècle, il a été réalisé pour Louis de Crevant d'Humières, son allure est de style Classique.
Toujours en allant vers la droite le grand pavillon est de la première partie du XVIème siècle. Sur les fronton de certaines on peut y voir des salamandres sculptées, ce qui fait référence au roi François Ier.
Le pavillon le plus à droite est du XVIIIème siècle, il a été commencé pour Louis Le Tonnelier de Breteuil, propriétaire au début de ce siècle, puis achevé vers la fin du XVIIIème.
Le grand bâtiment perpendiculaire au corps principal sur le côté Ouest (cf photo ci-dessous) est une réalisation du XVIIème siècle.
Les pièces du château sont meublées avec un mobilier de qualité et décoré avec des peintures, aquarelles et objets remarquables.
Bâtiments côté Ouest du château d'Azay le Ferron
Le parc est une création du XVIIème siècle, il s'étend sur une cinquantaine d'hectares, il a été revalorisé au milieu du XIXème siècle par les frères Buhler.
L'église Saint Nazaire
Voûte d'ogives de l'abside Eglise Saint Nazaire
Cette église est sur une place a proximité immédiate et au Nord du château.
L'église Saint Nazaire remonte au XIIème siècle et conserve une allure extérieure de style Roman.
Elle conserve d'ailleurs quelques éléments Romans comme le portail sur le flanc Sud de la nef (cf photo ci-contre).
Portail Roman de l'église Saint Nazaire
Elle a été reprise postérieurement en style Gothique.
La nef, le choeur et l'abside ont des voûtes d'ogives de style Plantagenêt (cf photo ci-dessus à gauche).
La façade a été refaite au XIXème siècle.
Martizay
A Martizay se trouve un site Préhistorique important. Il y avait des ateliers de métallurgie 1500 ans avant JC, on y a retrouvé en particulier des moules à bronze.
Des fouilles réalisées au milieu du XXème siècle ont permis de dégager partiellement une villa Gallo-Romaine (Saint Romain) ornée de peintures dont les plus anciennes remontent à 30 avant JC.
L'occupation de ce site a perduré à travers les invasions barbares sans doute jusqu'à l'époque Carolingienne.
Un Musée y expose des objets des époques Préhistorique, Gallo-Romaine, Mérovingienne.
Il présente en particulier la décoration et les peintures murales de la villa Gallo-Romaine de Saint Romain permettant de comprendre le cadre de vie des riches Gaulois de cette époque.
Le Musée est juste à côté de l'église.
Eglise de Martizay
L'église de Martizay (cf photo ci-contre) est principalement de style Gothique.
Vatan est une ville d'origine ancienne, mais la plupart de ses monuments ont disparu au XIXème siècle.
Saint Christophe en Bazelle est un village modeste, pour autant il est resté chef-lieu de canton qui comprend en particulier la petite ville de Chabris près du Cher.