Quand on arrive à Tours les deux clochers de la Cathédrale se remarquent de très loin. Balzac l'évoque très bien dans plusieurs de ses romans.
Initialement, dès le IVème siècle, la Cathédrale était dédiée à Saint Maurice, ce n'est qu'à partir du XIVème siècle qu'elle a été dédiée à Saint Gatien, le premier évêque de Tours.
Plusieurs édifices se sont succédés avant celui que nous contemplons actuellement qui est essentiellement des XIIIème et XIVème siècles.
Cathédrale Saint Gatien de Tours
Au Moyen-Age, la ville était un centre religieux important à cause du pélerinage sur le tombeau de Saint Martin.
En dehors de la Basilique Saint Martin consacrée à ce saint dont il ne reste que deux tours, la Cathédrale Saint Gatien est l'édifice le plus important des cinquantes églises qu'à compté la ville pendant l'Ancien Régime (XVIème au XVIIIème siècles).
Histoire et Construction de la Cathédrale Saint Gatien
La Cathédrale Saint Gatien a été construite sur un partie légerement en hauteur par rapport à la Loire. C'est là que se sont établis les premiers habitants de Tours, même si sur l'autre rive le site de Saint Symphorien a été habité bien auparavant. L'église était ainsi dans un périmètre protègé des inondations.
La première construction a été initiée en 340 (Gregoire de Tours, Histoire des Francs) par Saint Lidoire le second évêque de Tours, elle était dédiée à Saint Maurice.
En 561, en pleine luttes internes entre les rois Francs, l'église est détruite par un incendie. Grégoire de Tours la fait reconstruire à partir de son élection en 573, elle est consacrée en 590. Les attaques Normandes de 853 et 903 et les luttes entre les comtes de Blois et les comtes d'Anjou ne semblent pas avoir eu de conséquences négatives sur le bâtiment qui se trouvait protègé à l'intérieur des murailles de la Cité.
En 998, l'archevêque Archambaud de Sully célèbre dans la cathédrale le mariage du roi Robert II le Pieux et de Berthe de Bourgogne veuve de Eudes I de Blois. En 1054, Hildebrand, qui allait devenir le pape Grégoire VII, y préside un concile qui juge l'hérésie de Béranger de Tours, un maitre d'école de la ville. En 1096, le pape Urbain II y est reçu solennellement.
La Cathédrale de Tours a tenu pendant 600 ans, jusqu'au XIIème siècle. Son mauvais état conduit l'archevêque Hildebert de Lavardin (il avait déjà conduit la reconstruction de la Cathédrale du Mans) à engager des reconstructions (façade et bras Sud du transept). L'opération s'achève vers 1150 et le pape Alexandre III y tient un concile en 1163. Un incendie endommage lourdement l'édifice en 1167 et il subit d'autres vicissitudes jusqu'à la fin du siècle.
L'archevêque Juhel de Mathéfelon entreprend un programme de reconstruction plus conséquent à partir de 1230. Le roi de France Louis VIII apporte son soutien à cette opération et après sa mort sa femme Blanche de Castille prolongea ce soutien. Ensuite, leur fils, le roi Saint Louis facilite aussi cette reconstruction.
Les travaux commencent par le Chevet qui est achevé en 1267, les reliques de Saint Maurice (la cathédrale portait alors son nom) y sont alors transférées.
Façade et Tours de la Cathédrale Saint Gatien de Tours
Le Transept et les deux travées les plus à l'Est sont entreprises à la fin du XIIIème siècle, sans doute sous la direction de l'architecte Etienne de Mortagne (il avait dèja reconstruit l'Abbaye de Marmoutier de l'autre coté de la Loire).
Au début du XIVème siècle l'architecte Simon du Mans implante les arcades des quatre travées Ouest de la Nef, de leurs bas-côtés et de leurs chapelles latérales. Un écroulement partiel en 1329 ralentit les travaux, la construction de la Nef et des travées s'étalera sur plus d'un siècle, en effet les travaux avancent lentement à cause de la première phase de la Guerre de Cent Ans.
En 1425 le roi de France Charles VII et le duc de Bretagne Jean V apportent leur concours financier à l'opération. Ceci permet à l'architecte Jean de Dammartin d'achever la Nef et la partie supérieure des travées.
Plan chronologique de la Cathédrale de Tours
La construction de la Façade (orientée à l'Ouest comme la plupart des églises de la région) s'étale de 1427 à 1484, elle incorpore des éléments de celle du XIIème siècle.
La Tour Nord est l'oeuvre de Pierre de Valence ainsi que de Bastien et Martin Francois, elle est terminée en 1507. La Tour Sud est réalisée entre 1534 et 1547 par Pierre Gadier, elle porte le gros bourdon qui provient de l'Abbaye de Cormery. En haut des 392 marches de la tour, le panorama sur la ville et les vallées de la Loire et du Cher est magnifique. C'est en 1547 que s'achève cette énorme entreprise.
Au final, il aura donc fallu plus de 300 ans pour mener à bien la reconstruction de la cathédrale. Pour autant en mars 1562, elle est en partie saccagée par les Huguenots, dès la fin de l'année, les Chanoines se remettent à l'ouvrage et réparent les dégâts. Une tempête endommage les vitraux en 1637, l'archevêque Bertrand d'Eschaud les fait réparer, il a sans doute aussi fait restaurer de nombreuses statues. Le campanile qui est au-dessus de la croisée du Transept a été réalisé en 1736. L'architecte Jacquemin a effectué des réparations autour de 1780 qui ont permis de reconsolider la cathédrale.
En 1787, le Jubé, à l'intérieur de l'édifice, est démoli. Au moment de la Révolution Française, le mobilier est vendu et en 1793 le bâtiment devient un Temple de la Raison puis un Temple de l'Etre Suprême. La cathédrale est rendue au culte catholique en 1802. Elle est classé monument historique en 1862 et des campagnes de restauration régulières la maintienne en état.
Un ouvrage incontournable, tant par ses photographies que par la qualité de son texte, pour les passionnés d histoire de l'art, d'architecture et/ou du patrimoine de Tours.
Claude Andrault-Schmitt a été professeur d'histoire de l'Art médiéval à l'université de Tours et exerce aujourd'hui à l'université de Poitiers.
Elle s est attachée à décrire, siècle après siècle, les modifications architecturales de la cathédrale de sa construction à nos jours. En remettant chaque modification ou chaque décor dans son contexte historique, l'auteur nous permet de comprendre toute l'histoire de ces pierres en intégrant également les grands événements de l'histoire de France : art roman, art gothique, guerre de Cent Ans, Révolution, séparation de l'Église et de l État, restauration des Monuments historiques...
C'est avec plus de 200 photos inédites (détails architecturaux, vitraux et grandes vues d'ensemble) et un texte d'une grande qualité historique que l'auteur présente ce joyau tourangeau d'architecture.
Abbayes de Touraine Relié - de François-Christian Semur, Michel Sigrist - ISBN : 2845617666
Voici une étude du patrimoine des abbayes de Touraine. Il recense les abbayes tourangelles sur les différents sites, présents ou disparus. Un ouvrage complet, réalisé par des spécialistes du sujet, pour mieux connaître ce patrimoine historique régional.
La façade de la Cathédrale Saint Gatien est haute et étroite, elle frappe par la verticalité de ses lignes et la qualité de son ornementation. Quatre puissantes colonnes organisent cette façade.
Structurellement, la façade reste celle de la cathédrale du XIIème siècle sur laquelle a été plaquée l'ornementation en Gothique flamboyant et Renaissance du XVIème siècle. Sur le côté des Tours on voit bien la persistence du style Roman, en particulier sur la Tour Sud. L'escalier qui sert à monter dans cette Tour est dans la tourelle à droite sur la photo ci-contre, il est du XIIème siècle avec des reprises au XVème.
Style Roman sur le côté de la Tour Sud
Globalement les volumes sont symétriques et la décoration très abondante. Les réseaux de pierres supportant les vitraux forment des arcs en forme d'accolade, des soufflets, l'association de courbes et contre-courbes permet d'imaginer des flammes.
La Tour Nord comporte la salle du beffroi et l'escalier royal au dessus de cette salle, c'est un escalier à vis qui s'élèvent au centre d'une coupole. Il est soutenu par des arcs disposés en étoile. Les marches sont portées par des meneaux qui forment une cage hélicoïdale.
Le décor des Tours mélange le Gothique flamboyant et le style Renaissance avec sur les côtés des restes Romans.
Dans la Tour Nord, le fenêtres sont géminées et dividées par un meneau vertical. Celles de la Tour Sud sont en plein cintre et plus étroites, elles sont séparées par des pilastres.
Partie haute des Tours de la Façade de la Cathédrale de Tours
Les deux Tours s'élèvent chacune à environ 70 mètres de hauteur. Elles sont divisées en cinq étages symétriques avec des différences dans les détails de la décoration comme le montre la photo ci-dessus. Ainsi la Tour de droite possède des statues qui n'existent pas sur l'autre et les baies ouvertes sont un peu différentes.
L'architecte a réalisé une transition élégante entre la forme carrée et la forme circulaire. Les coupoles Renaissance avec leur décor d'écailles de tortue sont analogues celle de la Tour Saint Antoine à Loches. Elles sont surmontées d'un lanternon, l'ensemble est richement décoré.
Partie haute de la Façade de la Cathédrale de Tours
La galerie est composée d'arcs trilobés qui reposent sur des colonnettes. Le pignon pointu est juste au dessus de la partie centrale. Sur les côtés des galeries identiques sont légèrement en contrebas.
Partie centrale de la Façade de la Cathédrale de Tours avec la Grande Rosace
Au dessus de la porte centrale, la partie entre le gable triangulaire surmontant le portail et le pignon qui la termine est ajourée par une verrière et une grande rosace. Une galerie horizontale à la base de la verrière (cf photo ci-dessous) et une autre au dessus de la rosace permettent d'équilibrer la composition.
Les parties latérales sont en contrebas de la partie centrale et de chaque côté se situe une rosace plus petite et une simili-verrière non ajourées.
Partie basse de la Façade de la Cathédrale de Tours
La base de la façade est percée d'une triple porte surmontés de gables aigus. Les voussures de la porte centrale sont décorées de statuettes refaites au XIXème siècle par le sculpteur Pierre Damien, la plupart des statuettes originales ont été détruites pendant les Guerres de Religion et lors de la Révolution Française.
Statuettes du portail central de la Cathédrale de Tours
La porte centrale est divisée en deux baies par un trumeau. La croix au dessus du tympan date du XIXème siècle.
Les tympans des trois portails sont ajourés et occupés par des verrières.
Une galerie permet de circuler près des vitraux du triforium et de la grande rosace. La décoration est analogue au dessus des portails latéraux. Au dessus de ces portails existe aussi une galerie légèrement en contrebas de la galerie centrale.
Statuettes du portail central
La Nef de la Cathédrale
Arcs-boutants de la Tour Sud
La Nef a été réalisée en trois temps, ce qui pour autant n'a pas nui à l'unité architecturale de l'édifice.
Les deux travées proches du Transept sont du XIVème siècle, elles ont d'ailleurs le même style (cf photo ci-dessus) et le même type de décoration, à l'extérieur les arcs-boutants sont à double volée.
Les six travées à partir de la façade sont de la fin du XIVème et du XVème siècles, les deux travées proches de la façade sont des années autour de 1430. Les bas-côtés et les chapelles sont de la même époque.
Dans les parties hautes de la nef, le triforium, les fenêtres et les voûtes sont du XVème siècle, ils sont de style gothique flamboyant.
Les piliers sont robustes et massifs, ce sont des cylindres flanqués de trois colonnes (cf photo ci-contre), ils soutiennent les arcades et les doubleaux qui donnent sur l'axe des voûtes. Les clefs de la voûte sont ornés d'armoiries.
Transept Nord, Nef et Tour Nord de la Cathédrale de Tours
Vue intérieure de la Nef de la Cathédrale
Les piliers près des Tours sont plus massifs que les autres et la travée proche de la façade n'a pas de fenêtres mais des baies aveugles.
Vue de la Grande Rose de la façade (de l'intérieur de la Nef)
Intérieur de la Nef: piliers, arcades, triforium, fenêtres hautes et voûtes
C'est de l'intérieur que l'on a la meilleur vision de la Grande Rose et des tympans ajourés au dessus des trois portails de la façade (cf photos ci-dessus). Les vitraux de la Grande Rose ont été offert par François de Laval et par son épouse Catherine d'Alençon, c'est pourquoi l'agneau du centre est entouré de certains blasons aux armes des Montmorençy-Laval.
Collatéraux et chapelles
Le vaisseau central de la Nef est bordé d'un bas côté (collatéral) de part et d'autre. Ils sont voûtés en ogives et desservent des chapelles rectangulaires. Ces chapelles contiennent des tableaux, certains sont intéressants, ils sont en général des XVIIème et XVIIIèmes siècles.
Le Transept
Vue de l'extérieur Transept Nord de la Cathédrale de Tours Vue de l'intérieur avec la Rosace et la Claire-voie
Les Rosaces Nord et Sud du transept sont remarquables en particulier pour la finesse des dessins formés par la pierre.
Le bras Nord du Transept est du XIVème siècle (cf photo ci-dessus et ci-contre). Il surmonte une crypte dont les murs ont servi pour ses fondations. Rapidement la solidité du croisillon n'a pas été jugée satisfaisante et les angles ont été renforcés par un contrebuttement extérieur effectué par un double étage d'arcs-boutants placés en biais.
La Rosace a été étayée par une épine de pierre verticale (cf photo ci-dessus). Sous cette Rosace, la claire-voie est garnie de vitraux. Cette Rosace est originale, elle s'inscrit dans un carré dont les quatre écoinçons sont ajourés. Au centre se situe le symbole de la divinité: un noeud sans commencement ni fin. Autour la Vierge à l'enfant et les apôtres, les prophètes et les ancêtres du Christ. Les quatre évangélistes sont dans les écoinçons.
Rosace Nord au dessus du Cloitre
Le bras Sud du Transept conserve des parties Romanes du XIIème siècle mais l'essentiel est du XIVème siècle. La Rosace est du XIIIème siècle, elle se développe selon trois cercles concentriques coupés par les meneaux qui rayonnent à partir de l'oeil central (cf photo ci-dessous à gauche et au centre). Les vitraux figurent des anges, des saints et des évêques. Le Transept Sud accueille le Grand Orgue de la cathédrale (cf photo ci-dessous).
Rosace du Transept sud (extérieur)
Le Grand Orgue de la Cathédrale
Le Grand Orgue (cf photo ci-dessus) date du début du XVIème siècle, il est installé dans le bras Sud du transept.
Il a été offert par l'archevêque Martin de Beaune, fils du Surintendant des Finances Jacques de Beaune-Semblançay. Il a été remanié un siècle plus tard par Carlier, un des plus grands instrumentistes du temps.
Sa partie instrumentale et ses sonorités ont été remises à niveau par Daniel Kern au milieu des années 1990. Simultanément ses boiseries ont aussi d'etre restaurées.
Une fresque murale du XVIème siècle représente Saint Maurice (cf photo à droite) auquel était dédié, à l'origine, cette cathédrale.
Tombeau des Enfants de Charles VIII
Tombeau des Enfants de Charles VIII Fresque murale sur Saint Martin
Ce tombeau concerne les enfants du roi Charles VIII et d'Anne de Bretagne, Charles Orland et Charles, qui sont morts très jeunes (cf photo à gauche).
Initialement placé, en 1506, dans la Basilique Saint Martin, le tombeau a été déplacé en 1815 dans la Cathédrale dans la première chapelle au Sud du déambulatoire.
Les gisants des deux enfants reposent allongés sur une dalle de marbre très décorée, ils ont été réalisés par Guillaume Regnault qui faisait partie de l'atelier de Michel Colombe. Les visages sont délicats, les drapés des manteaux sont parsemés de fleurs de lys et de dauphins, ils sont sobres.
La cuve du tombeau est l'oeuvre d'un Italien, Jérome de Fiésole, que le roi Charles VIII a ramené d'Italie. Le décor ornemental et les sculptures sont très fins et minutieux avec un caractère italien marqué, les angles sont ornés de dauphins et de pattes de lions.
Sur le côté de la chapelle, une fresque murale présente Saint Martin en train de partager son manteau (cf photo à droite).
Le Choeur et l'Abside
Choeur et abside de la Cathédrale
Le Choeur de la cathédrale a été réalisé de 1236 à 1270, c'est à dire au milieu du XIIIème siècle. Il est remarquable par son élégance avec un accent particulier sur la sculpture des chapiteaux et la qualité des vitraux. L'abside est à cinq pans et il est bordé par un déambulatoire qui dessert des chapelles.
Le choeur est entouré de quatorze piliers cylindriques avec quatre colonnettes accolées. Les piliers sont des cylindres massifs flanqués de quatre colonnes engagés de moins de la moitié. Les deux piliers d'entrée du choeur sont plus massifs et robustes (cf photo de gauche), ils ont été réalisés au XIIIème puis repris au XIVème siècle. Les colonnes montent directement aux voûtes. Les voûtes sont formées de croisées d'ogive, la voûte de l'abside est à six branches (cf photo ci-dessus à droite).
Les arcades sont brisées et moulurées par des rouleaux (cf photo ci-dessous à gauche). Au dessus d'elles se situe un triforium à claire-voie avec des arcades géminées, une balustrade est réalisée côté intérieur.
Les grandes fenêtres occupent le troisième étage du choeur, elles sont larges dans la partie droite, elles deviennent plus étroites dans la partie circulaire. Elles comportent un des plus beaux ensembles de verrières du XIIIème siècle.
Choeur de la Cathédrale: Triforium et Pilier d'angle avec le Transept Partie Sud du Déambulatoire autour du Choeur de la Cathédrale
Déambulatoire et chapelles rayonnantes
Le Choeur est bordé par un déambulatoire (cf photo ci-dessus) sur lequel s'ouvrent cinq chapelles rayonnantes qui correspondent aux cinq arcades tournantes.
Une nervure renforce la partie la plus large de la voûte et divise celle-ci en cinq branches (cf photo ci-contre), elle rencontre ensuite la clef de l'arcade d'entrée dans les chapelles.
Les arcs-doubleaux qui séparent les voûtes retombent , du côté des chapelles, sur des groupes de trois colonnes.
Articulation des voûtes entre déambulatoire et chapelle rayonnante
Les Chapelles sont en hémicycle à la base puis pentagonales pour faciliter la réalisation des fenêtres. Celles-ci sont au nombre de trois dans chaque chapelle et sont dépourvues de meneaux,leur décoration est analogue à celle du Choeur.
Ces chapelles sont voûtées de sept branches d'ogives, l'une delles rejoint la clef de l'arcade d'entrée, les six autres retombent sur les colonnettes montantes.
Sur la gauche, un arc-doubleau retombe sur un groupe de trois colonnes
Le Chevet
La Chevet est bien visible à partir de la place Grégoire de Tours sur le flanc Est de la cathédrale. Il se caractérise par la simplicité de ses lignes et l'harmonie de ses proportions. Il est la partie extérieure du Choeur et de l'abside.
Il est entouré par cinq chapelles et épaulé par des arcs boutants à deux étages. Juste au-dessus du premier niveau, une balustrade surmonte les murs polygonaux des chapelles. Plus haut une autre balustrade comporte des statues d'évêques. Les eaux de la toiture s'écoulent par des gargouilles.
Ces murs forment un assise puissante pour les parties hautes du Choeur qui sont en outre épaulées par des arcs-boutants à double volée qui prennent appui sur les contreforts séparant chaque chapelle. Ces arcs-boutants sont à deux étages.
Les verrières occupent une surface significative par rapport aux surfaces pleines.
Chevet de la Cathédrale de Tours
Vitraux de la Cathédrale
Vitraux du Haut-Choeur de la Cathédrale de Tours
De gauche à droite: Légende de Saint Pierre, Légende de Saint Maurice, La Passion, L'Arbre de Jessé
La Cathédrale conserve un certain nombre de vitraux implantés dès l'origine dans l'édifice du XIIIème siècle et sans doute réalisés par Richard le Vitrier, compagnon d'Etienne de Mortagne, l'architecte de la cathédrale. D'autres proviennent de l'ancienne Basilique Saint Martin et de l'Eglise Saint Julien.
Un grand nombre des vitraux des verrières basses ont disparu, une bonne part de ces disparitions est imputable aux Huguenots qui ont investi la cathédrale le 27 mars 1562 et démoli tout ce qui était à leur portée, dont les verrières basses. Le reste des dégâts est dû aux aléas climatiques (grêle, tempête, etc), ainsi en 1637, 1664, 1751 et 1792.
Au moment de la Révolution Française, les vitraux ont été relativement épargnés.
Les plus beaux vitraux sont ceux en haut du choeur, ils sont au nombre de quinze et ont été mis en place à partir de 1255 jusqu'en 1267. Ils présentent des ressemblances avec ceux de la Sainte-Chapelle à Paris.
Les thèmes iconographiques sont: la Passion du Christ en position centrale, l'Arbre de Jessé et l'Enfance du Christ, Saint Maurice et la légion thébaine offert par Saint Louis, Saint Pierre, Saint Martin, les archevêques de Tours (cf photo ci-contre), les chanoines de Loches, etc.
Ils ont été restaurés au milieu de 1848 à 1857 par le maitre verrier Léopold Lobin. Démontés lors de la Guerre de 1870, ils ont été remontées en désordre. A nouveau démontés en 1940, ils ont été remontés en 1945, cette fois dans l'ordre original.
Verrière des archevêques de Tours
Les huit archevêques présentés ne sont pas identifiables.
Dans la verrière représentant les chanoines de Loches, le château de Loches apparait en arrière-plan.
Les vitraux racontent des histoires (ou des légendes) un peu à la manière des bandes dessinées actuelles. Un vitrail se lit de bas en haut et de gauche à droite.
Vitrail de la Légende de Saint Martin (environ 1300)
La cathédrale posède plusieurs panneaux sur la vie de Saint Martin.
Celui présenté sur la photo de gauche porte sur la deuxième partie de la vie de Saint-Martin.
Ce vitrail est sur le troisième médaillon de la dixième fenêtre, donc sur le flanc Sud. Le donateur est l'Abbé de Cormery, monastère qui dépendait de l'Abbaye Saint Martin de Tours.
En haut, trois scènes évoquent la tentative des Poitevins pour s'emparer de son corps et la réplique des Tourangeaux qui emmènent rapidement son corps à Tours.
Vitrail de la Légende de Saint Martin
Vitrail de l'Alliance (1254)
Il comporte cinq scènes, la scène principale est encadrée par des scènes plus petites.
De bas en haut, les scènes principales sont :
1 - L'Agonie de Jésus-Christ
2- Jésus porte la Croix
3 - Le Christ en Croix avec Marie et Jean
4 - Le 3ème Jour (la Résurrection)
5 - La Parousie ou le Retour du Christ
Vitrail de l'Alliance
Les deux grandes rosaces du transept appartiennent à la campagne de construction des environs de 1300. La rose Nord représente la Glorification de la Vierge.
Le Cloitre de la Psalette se situe sur le coté nord de la Cathédrale, sa construction remonte aux XVème et XVIème siècles. Il se nomme ainsi car une de ses salles servait au Moyen-Age de salle de répétition pour les chants religieux (psaumes).
A l'époque de Balzac, le cloitre de la Psalette avait été transformé en maisons d'habitations. Il l'évoque dans son roman, le Curé de Tours. Le cloitre a été restauré à plusieurs reprises depuis le XXème siècle, l'étage sur le côté Est a été supprimé.
L'Escalier à spirale du Cloitre de la Psalette à l'angle du côté Nord et du côté Est
La partie Ouest est la plus ancienne, elle date de 1460 et a été financée par le Chanoine Raoul Segaler. Elle s'appuie sur les ruines de l'enceinte Gallo-Romaine qui sont réapparues.
Les deux autres ailes ont été construites au début du XVIème siècle (1508-1524). La partie Nord a été réalisée sous la direction de Martin Francois, un élève de Michel Colombe. Le premier étage abritait les archives du Chapitre.
Elle comporte un mélange des styles Gothique flamboyant et Renaissance.
L'aile Ouest contient la Bibliothèque du Chapitre de la Cathédrale (photo ci-dessus au premier étage), c'était une grande salle accueillant la librairie des Chanoines. Elle était une des plus riches de France jusqu'au XVIIIème siècle.
La Bibliothèque est en fait une belle salle voutée (photo ci contre). Les chanoines y passaient une bonne parte de leur temps à lire les manuscrits. Perpendiculairement (nord) se trouve le Scriporium, l'endroit où les moines travaillaient à copier les manuscrits.
Bibliothèque du Cloitre de la Psalette
La Tour contenant un escalier à spirale de style Gothique est à l'angle des ailes Nord et Est, elle a été réalisée en 1524. Une toiture en forme de cône a été ajoutée au XVIIème siècle et supprimée au XXème siècle. Cet escalier est très intéressant et évoque celui du Chateau de Blois.
Une des salles servait pour la répétition des chants religieux, les psaumes (d'où le nom du cloitre).
Au commencement de l’automne de l’année 1826, l’abbé Biroteau, principal personnage de cette histoire, fut surpris par une averse en revenant de la maison où il était allé passer la soirée. Il traversait donc aussi promptement que son embonpoint pouvait le lui permettre, la petite place déserte nommée le cloître, qui se trouve derrière le chevet de Saint-Gatien, à Tours... Dans la comédie humaine, l’abbé Birotteau est le frère du célèbre parfumeur parisien César Birotteau.
Il reste une partie de l'ancien archevêché médiéval au chevet de la Cathédrale: la Salle des Synodes (appelée aussi Salle des Etats Généraux)
Elle date du XIIème siècle et est de style Roman. La facade donnant sur la place Grégoire de Tours porte une tribune rajoutée au XVIème siècle (cf photo ci dessous) et d'où étaient prononcés les jugements du Tribunal épiscopal. La salle du premier étage servait de Tribunal, les prisons étaient en dessous.
Balcon du Tribunal de l'Officialité
Après le XVIème siècle
En 1562, au début des Guerres de Religion, Tours est prise par l'Armée Protestante du Prince de Condé, l'intérieur de la Cathédrale est mise à sac.
Lors de la Révolution Francaise l'église devient un Temple de la Raison puis un Temple de l'Etre Supreme. Elle échappe au triste sort de la Basilique Saint Martin (qui a été détruite) et est rendue au culte catholique en 1802. Elle a été classée Monument Historique en 1862.
L'Archeveché occupe tout le sud de la Cathédrale, l'envergure des batiments reconstruits aux XVII et XVIIIèmes siècles traduit l'importance qu'avaient à cette époque les fonctions ecclésiastiques, en particulier celle d'Archeveque de Tours.
Ces bâtiment sont construits sur les fondations de l'enceinte Gallo-Romaine qui est visible dans les caves. Le bâtiment qui touche la Tour Gallo-Romaine est due à l'archevêque Bertrand d'Eschaux, il a été édifié sous le roi de France Louis XIII. L'archevêque Rosset de Fleury a fait construire le bâtiment à l'est du précedent au XVIIIème siècle.
L'Etat Francais est devenu propriétaire de l'ensemble en 1905, il l'a ensuite transmis à la Ville de Tours qui l'a transformé en Musée des Beaux-Arts.
Autour de l'archeveché et de la Cathédrale beaucoup de maisons restent la propriété de Congrégations Religieuses, en particulier à l'intérieur de l'ancien Amphithéâtre Gallo-Romain.
Les Evêques et Archevêques de Tours
L'Evêché de Tours remonte au IIIème siècle, l'Archeveché a été institué en 815. Il supervisait dix Eveques suffrageants, ceux du Mans, d'Angers, de Nantes, de Rennes, de Dol, de Léon, de Saint Malo, de Tréguier, de Saint Brieuc et de Quimper. Maintenant l'Archeveque de Tours n'a plus que quatre suffrageants: Le Mans, Angers, Laval et Nantes.
Le premier évêque de Tours est Saint Gatien, il vivait autour dans les années 250-300.
Ses successeurs sont :
Tout les événements marquants de cette région, décryptés par un spécialiste.
Voici résumée toute l'histoire de la Touraine, de la Préhistoire à nos jours. À travers les personnages emblématiques de la région et les faits historiques incontournables tourangeaux, l'auteur nous explique comment s'est construit le prestige de la Touraine.
De Saint-Martin évangélisant les campagnes au désaccord entre De Gaulle, Pétain et Churchill sur la conduite à tenir face aux Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, en passant par Anne de Bretagne, Gambetta ou Agnès Sorel (première maîtresse officielle d un roi de France), Pierre Audin nous dresse un portrait précis et sans détour de cette belle région.
Tours est une ville qui a eu une grande importance historique pendant tout le Moyen-Age. Capitale d'une Province Gallo-Romaine puis capitale religieuse avec le culte voué à Saint Martin, elle est enfin devenue capitale politique avec Charles VII et surtout Louis XI.
Cette étude se propose d'aborder l'espace urbain comme une construction impensée de l'activité humaine. Les pratiques et les représentations des acteurs qui s'impliquent dans la ville de Tours (les chanoines de Saint-Martin, les moines de Saint-Julien et de Marmoutier, les rois, les archevêques, les comtes...) sont examinées tout d'abord pour elles-mêmes, comme une série de moments particuliers, liés à chaque fois à des finalités spécifiques et très diverses - et en général non urbaines. Puis, elles sont mises en relation avec les caractéristiques de l'espace urbain, c'est-à-dire le parcellaire et le réseau viaire précisément décrits grâce à un système d'information géographique, en montrant qu'elles participent à structurer cet espace urbain de manière dialectique, et non causale ou immédiate.
Les temporalités propres à l'activité sociale, qui ne sont pas les mêmes que celles de la structuration de l'espace urbain, interagissent néanmoins en permanence avec celles de la ville. C'est ce jeu de décalage entre des temporalités aux rythmes différents qui permet d'expliquer la morphogenèse de la ville.
Ce livre est un ouvrage de référence sur l'histoire de la Touraine, il a été réalisé par des Universitaires spécialistes de l'Histoire. Il décrit la vie de la Touraine au travers de toutes les époques: Gallo-Romaine, Moyen Age, Renaissance, XVII et XVIIIèmes siècles, Révolution et Empire, XIX ème siècles, les Guerres Mondiales et enfin la période contemporaine jusqu'aux années 1980. Il possède de très nombreuses illustrations qui viennent appuyer les textes.