Tolède est une ville inscrite depuis 1986 au patrimoine mondial de l'UNESCO (pour sa partie ancienne), dans toutes les périodes historiques elle a été au coeur du destin de la peninsule ibérique.
Elle est une des villes les plus monumentales de l'Espagne et l'une des plus fréquentée par les touristes espagnols et étrangers.
La photographie ci-dessus montre un panorama de la ville vue de son flanc Sud. La ville est construite sur une colline granitique au-dessus d'un boucle du Tage, son altitude dépasse les 500 mètres.
Sur la droite se situe un monument emblèmatique, l'Alcazar (cf photo ci-contre), au centre la Cathédrale du XIIIème siècle.
L'Alcazar de Tolède
Tolède se compose d'un dédale de rues anciennes et étroites qui concentrent de nombreux monuments, elle conserve aussi une partie de ses anciens remparts médiévaux avec deux ponts anciens spectaculaires le Pont d'Alcantara et le Pont San Martin qui franchissent le Tage.
Elle est la patrie du grand peintre Le Greco et plusieurs musées permettent d'y admirer ses oeuvres.
La ville de Madrid est à environ 70 kilomètres vers le Nord-Est, cette proximité (cette ville est à moins de 30 minutes par la ligne de chemin de fer à grande vitesse) a revitalisé la ville de Tolède ces dernières années.
La Province de Tolède est dans la partie Ouest de la Communauté de Castille et la Manche qui comprend aussi les Provinces d'Albacete, de Ciudad Real, de Cuenca et de Guadalajara. Outre Tolède l'autre ville significative de la Province est Talavera de la Reina.
La Province de Tolède est bordée côté Est par celle de Cuenca, côté Sud par celle de Ciudad Real. Elle est limitée au Nord d'une part par la Province d'Avila dont elle est séparée par une chaine de de montagnes, la Sierra de Gredos, et d'autre part par la Communauté de Madrid. La Province d'Avila fait partie de la Communauté de Castille et Leon.
Côté Ouest, la Province de Tolède est bordée par la Communauté d'Estrémadure et touche les Provinces de Badajoz et Caceres.
Tolède est une des villes les plus intéressantes d'Espagne, elle a une longue et riche Histoire associée à la réalisation de nombreux monuments. Tolède est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, la ville a gardé un caractère médiéval avec des rues étroites et sinueuses, les places sont de taille réduite.
La ville est construite sur une colline granitique qui s'élève au dessus d'une boucle du Tage qui l'entoure sur les côtés Est, Sud et Ouest (cf plan ci-dessous). C'est au sommet de cette colline, dans sa partie Est, que se situe l'Alcazar, un des symboles de la ville, et dont la construction remonte au xx siècle.
Le Quartier autour de l'Alcazar se situe dans la partie Est de la vieille ville.
Ce quartier et ses environs comportent plusieurs monuments intéressants à visiter même si la plupart ont du être reconstruits après les destructions dues à la Guerre Civile en 1936.
L'Alcazar se situe à l'extrémité Est du promontoire occupé par la vieille ville, sur la partie la plus élevée de celle-ci et il surplombe le Tage.
Il a une forme rectangulaire avec quatre tours qui encadrent une place centrale (cf photos ci-dessous)
Vue du côté Sud-Est Alcazar de Tolède L'Alcazar au-dessus du Tage
L'Alcazar est implanté sur un emplacement où s'élevait une forteresse avec une garnison à l'époque Romaine (au IIIème siècle), c'était le point d'appui des murailles de Toletum (Tolède).
L'édifice devient un palais à l'époque des Wisigoths et enfin une forteresse Arabe pendant le Haut Moyen-Age.
Après la prise de Tolède par les chrétiens en 1085, le roi de Castille Alphonse VI fait restaurer et transformer l'ancien château construit par les Arabes. La garnison est un temps commandée par la Cid Campeador.
L'édifice est ensuite renforcé pendant les règnes des rois Alphonse VII, Alphonse VIII et Alfonse X le Sage.
Il est reconstruit en résidence royale au XVIème siècle pendant le règne de Charles-Quint (qui avait fait de Tolède sa capitale) par les architectes et artiste Alonso de Covarrubias, Francisco Villalpando et Juan de Herrera. Au centre de l'édifice est réalisé un patio avec une statue de l'Empereur Charles-Quint.
En 1710 l'Alcazar est incendié par l'armée Anglaise et Portuguaise qui lutte contre le nouveau roi Philippe V de Bourbon dans le cadre de la Guerre de Succession d'Espagne du début du XVIIIème siècle.
L'Alcazar est à nouveau victime d'un incendie en 1810 provoqué par l'armée Napoléonienne, il faut attendre plus de cinquante ans pour sa restauration qui s'achève en 1867.
Il devient le siège d'une Académie Militaire en 1882, rôle qu'il a toujours en 1936 au début de la Guerre Civile.
Maintenant il accueille la Bibliothèque de Castille-La Manche et le Musée de l'Armée Espagnole.
L'Alcazar de Tolède et la Guerre Civile Espagnole en 1936
L'Alcazar de Tolède avant 1936
En juillet 1936, le colonel Moscardo, gouverneur militaire de la province et commandant de l'école militaire établie dans l'Alcazar, prend parti pour le soulèvement Nationaliste contre la République. A la fin du mois, les républicains de Tolède exercent un chantage contre le colonel Moscardo en menaçant d'exécuter son fils (qui est entre leurs mains) s'il ne se rend pas. Moscardo refuse et cet épisode donne un caractère symbolique à la défense de la forteresse.
Seuls quelques cadets restaient présents dans l'établissement en raison des vacances d'été mais des gardes civils, des officiers et des phalangistes la rejoignirent et se barricadèrent dans la forteresse constituant une force armée supérieure à mille hommes. Il y avait également dans celle-ci environ cinq cent femmes et enfants et des otages pris parmi les républicains de Tolède.
Des miliciens républicains venant de Madrid se positionnent dans la ville à la fin de juillet, pendant le mois d'août ils établissent des barricades autour de l'Alcazar dont les défenseurs se retrouvent assiégés. Le siège va durer 72 jours.
L'armée nationaliste avançait rapidement vers Tolède et au début de septembre, le général Franco qui était alors le principal commandant des forces nationalistes, décide de porter secours aux défenseurs de l'Alcazar.
L'évolution de la situation militaire conduit les assiègeants républicains à faire sauter des mines à la base de la forteresse, sans grand succès mais l'édifice n'est plus alors qu'un champ de ruines.
L'Alcazar de Tolède à l'issue du siège en 1936
Fin septembre les troupes nationalistes du général Varela arrivent aux portes de Tolède puis s'en emparent le 28, ils exercent de terribles représailles dans la ville.
Moscardo, qui a tenu dans l'Alcazar dans des conditions extrèmes, devient alors un héros nationaliste. Cet épisode permet aussi à Franco de devenir le chef incontesté de son camp.
L'Alcázar a été reconstruit à partir de 1940, il accueille maintenant en particulier le Musée de l'Armée Espagnole.
La Guerre d'Espagne de Anthony Beevor -- Livre de Poche -- ISBN : 2253120928
Anthony Beevor est membre de la Royal Society of Literature en Angleterre, il s'est spécialisé sur les conflits européens de la fin de la première moitié du XXème siècle.
L'ouvrage décrit la Guerre Civile Espagnole en s'appuyant sur des souces ignorées jusqu'alors car protégées: les archives soviétiques et allemandes.
La terreur rouge, la terreur blanche, les règlements de comptes dans chaque camp, les interventions étrangères, intéressées (les soviétiques, les nazis et les italiens) et désintéressées (les Brigades internationales) sont racontés ici avec rigueur et objectivité, à la lumière, notamment, d'archives soviétiques et allemandes récemment et brièvement rendues accessibles, et qu'a consultées l'auteur à Moscou.
Ce livre fondamental éclaire bien des zones d'ombre d'une guerre particulièrement cruelle qui devait sonner le glas des espérances et montrer le vrai visage des totalitarismes prêts à se déchaîner en Europe.
Anthony Beevor est membre de la Royal Society of Literature en Angleterre, il s'est spécialisé sur les conflits européens de la fin de la première moitié du XXème siècle.
La guerre civile en Espagne a toujours été l'objet d'une profonde controverse. Comment les sympathisants de gauche, venus du monde entier, ont-ils pu s'engager, à leurs risques et périls, dans une cause à laquelle leurs gouvernements se refusaient à apporter un soutien actif ?
Dans cette édition entièrement révisée de La Guerre d'Espagne, Hugh Thomas présente l'analyse objective d un conflit dans lequel s'affrontèrent à la fois le fascisme et la démocratie, le communisme et le christianisme, le centralisme et le régionalisme, et qui fut une guerre internationale, tout autant qu espagnole.
Musée de Santa Cruz
Le Musée Santa Cruz est implanté dans un ancien Hôpital créé au début du XVIème siècle par le Cardinal Pedro Gonzalez de Mendoza et achevé par la reine Isabelle la Catholique.
Musée de Santa Cruz
L'Hôpital Santa Cruz a été réalisé à partir de 1504 par l'architecte Enrique de Egas.
Le bâtiment a la forme d'une croix grecque avec deux étages, chaque étage a quatre nefs et trois patios.
Son architecture illustre bien le style Renaissance en Espagne même si on y retrouve l'influence des styles Gothique et Maure.
La façade et le portail sont de style Plateresque et remarquables (cf photo ci-dessus), le tympan porte des statues de Sainte Hélène, Saint Pierre et Saint Paul avec à côté d'eux le Cardinal Mendoza.
Il a été sérieusement endommagé suite aux combats de la fin de 1936, pendant la Guerre Civile. Il est maintenant restauré.
Patio de l'Hôpital Santa Cruz
Le Musée Santa Cruz est dédié aux Beaux-Arts, à l'Archéologie et aux arts décoratifs.
Il possède des oeuvres du Greco, en particulier l'Assomption réalisée en 1614, le Couronnement de la Vierge, la Sainte Famille, etc. Il possède aussi des peintures de Luis de Morales, Coello, Ribera, Goya, etc.
Il présente une collection de cartes et de documents qui ont appartenu au roi Charles-Quint, il expose aussi une belle collection de céramique espagnole.
La Plaza Zocodover
La Plaza Zocodover se situe en contrebas de l'Alcazar, sur le côté Nord et juste à l'Ouest du Musée Santa Cruz, elle a été très endommagée en 1936 pendant la Guerre Civile espagnole, ainsi l'Arco de la Sangre del Cristo, porte d'origine Mauresque a été detruite. Certains éléments ont été reconstruits autour de 1945.
Son nom est issu du terme arabe Suk-al-dawab qui signifie marché. Elle est la principale place de la ville même si sa dimension est relativement réduite.
La Plaza Zocodover, au fond à gauche l'arc qui remplace l'Arco de la Sangre del Cristo
Elle est bordée par de nombreux restaurants dont plusieurs fast-food avec leur signalisation voyante.
Vers l'Est, un escalier descend vers une statue de Cervantes (qui habitait à proximité) et vers le Musée Santa Cruz.
Le Castillo San Servando
Le Castillo San Servando se situe juste en face de l'Alcazar, de l'autre côté du Tage.
Sa construction initiale remonte à l'époque Arabe. Il a été restauré à l'initiative du roi Alphonse VI de Castille après la reconquête de Tolède, il y a nommé le Cid Campeador (Rodrigue Diaz de Vivar) comme gouverneur.
Le château a ensuite été attribué à l'Ordre des Templiers jusqu'à leur suppression au début du XIVème siècle.
Il a été très endommagé au moment de la guerre opposant Pierre Ier de Castille et Henri de Trastamare.
Castillo San Servando
Il a été restauré à plusieurs reprises et il est maintenant affecté à une auberge de jeunes.
Le Pont et la Porte d'Alcantara
Le Pont
Le Pont d'Alcantara permet de franchir le Tage en contrebas de de l'Alcazar. Son nom vient de l'arabe al cantara qui signifie pont.
Il a été construit par les Arabes en 866 près de l'emplacement d'un ancien pont remontant à l'époque Romaine.
Une crue du Tage l'a emporté en 1257 et il a été reconstruit à la demande du roi Alphonse X.
Le Pont d'Alcantara avec au premier plan l'arche extérieure, à droite la tour et en hauteur à l'arrière-plan l'Alcazar
Il se compose de deux arches, le fleuve passe sous l'arche principale. Il est protégé par une tour du côté de la ville et décoré par un arc sur le côté extérieur.
La Porte
La Porte d'Alcantara se situe en arrière du pont, elle faisait partie des remparts de la ville dès l'époque Arabe, elle était un des points permettant d'accéder à l'intérieur la ville.
La Porte d'Alcantara
Les Portes et Remparts
Tolède a été fortifiée des les premiers temps de son Histoire. Comme le Tage assurait une protection naturelle, les murailles ont été, pour l'essentiel, réalisées sur la bordure Nord de la ville.
La muraille des Wisigoths protégeait une superficie plus importante en fonction du développement de la ville. Entre les Ponts d'Alcantara et de San Martin elle comptait près de 100 tours sur la partie non protégée par le Tage. C'est à cette époque qu'est édifiée la porte sur l'emplacement de l'actuelle Puerta del Sol et celle sur l'emplacement de la Puerta de Cambron.
Remparts entre la Puerta del Vado et la Puerta de Bisagra
A leur arrivée, les Arabes ont renforcé les murailles. Plus tard, le roi de Castille Alphonse VI a lui aussi restauré les murailles, particulièrement la partie entre la Porte d'Alcantara et celle de Bisagra (cf photo ci-dessus).
La Puerta de Bisagra
La Porte de Bisagra (Puerta nueva de Bisagra) a été reconstruite au milieu du XVIème siècle (1550), son nom vient de l'expression arabe bib shara (porte rouge). C'est la porte la plus importante de la ville, elle donne sur la route qui conduit à Madrid.
Remparts près de la Puerta de Bisagra Puerta de Bisagra (côté extérieur) à Tolède
Elle se compose de deux corps de bâtiments séparés par une cour.
Le côté extérieur (Nord, cf photo ci-dessus à droite) présente deux grosses tours de granit rondes et crénelées qui encadrent une grande sculpture taillée dans la pierre.
Le côté intérieur (ville) comprend deux tours carrées avec les armoieries de Charles-Quint.
La Puerta del Sol et la Puerta de Alarcones
A l'origine, ces portes faisaient partie de l'enceinte élevée par les Wisigoths dont Tolède était la capitale. La Puerta de Alarcones (ou Valmardones) est toute proche de la Mezquita.
La Puerta del Sol se compose d'une tour carrée et d'une tour à demi-ronde. Elle a été reconstruite par les Hospitaliers au début du XIVème siècle. La muraille est percée par une ouverture surmontée d'ogives en briques de style Mudéjar et elle est surmontée par des créneaux.
côté Est La Puerta del Sol côté Ouest La Puerta de Alarcones
La Puerta de Alfonso VI
La Porte d'Alphonse VI est l'ancienne porte de Bisagra, elle remonte à l'enceinte construite par les Arabes au début du IXème siècle. C'est un édifice imposant avec créneaux et meurtrières.
En 838, le cheik Hixem qui s'était révolté contre le Calife Abd-der-Rahman a été pendu aux créneaux de cette porte.
Puerta de Alphonse VI à Tolède Puerta de Alphonse VI à Tolède
C'est par cette cette porte qu'est rentré le roi Alphonse VI de Castille lorsqu'il a conquis la ville de Tolède le 25 mai 1085.
La Puerta de Cambron
La Porte de Cambron a son origine au VIIème siècle, elle a été réalisée à l'initiative du roi Wamba. Elle porte ensuite le nom de Bib-al-Makara et est renforcée au XIème siècle.
Reconstruite en 1576 (cf photos ci-dessus), elle a été endommagée au moment de la Guerre Civile en 1936 et restaurée depuis. Elle comporte deux corps de bâtiments surmontés de tours carrées.
Côté extérieur Puerta de Cambron Côté intérieur
Le Puente San Martin
Puente San Martin au dessus du Tage
Le Pont San Martin a été construit au XIIIème siècle. Endommagé lors de la guerre entre Pierre Ier et Henri de Trastamare, il a été reconstruit au XIVème siècle à l'initiative de l'archevêque de Tolède Tenorio.
Il a à nouveau été restauré au XVIIIème siècle.
Il se compose de cinq arches avec la grande arche principale au centre (cf photo ci-dessus).
Il est encadré aux extrémités par deux têtes de pont (tours) avec des arcs de type arabe et des créneaux, elles sont de style Mudéjar.
Sur celle exterieure à la ville se trouve une statue en pierre de l'archevêque Saint Julien.
Tête de pont extérieure du Puente San Martin au dessus du Tage, avec la statue de Saint julien
L'église Santiago del Arrabal se situe près de la Porte de Bisagra, elle est représentative de l'art Mudéjar à Tolède.
Elle a été construite au début du XIIème siècle, juste après la reconquête de Tolède par les Chrétiens, à l'initiative du roi des Castille Alphonse VI sur l'emplacement d'une ancienne mosquée musulmane dont des éléments restent identifiables dans l'abside et dans la tour.
Elle a un plan en forme de croix latine avec une nef principale et deux collatéraux qui se terminent tous trois par des absides en hémicycles (cf photo du chevet ci-dessus).
A l'intérieur, le rétable de l'autel principal est du XVIème siècle, il a été réalisé par Juan de Tovar.
Façade occidentale de l'église Santiago del Arrabal
La façade occidentale (cf photo ci-contre) est assez décorée.
La Mezquita Cristo de la Luz
La Mezquita Cristo de la Luz se situe juste à côté de la Puerta del Sol et de la Puerta de Alarcones (à gauche sur la photo ci-dessous). Elle a été réalisée à la fin du Xème siècle sur des constructions Romaines ou Wisigothiques.
Chevet (abside) de l'église Vue extérieure de la Mezquita Cristo de la Luz Partie de l'ancienne mosquée
C'est un exemple rare d'une petite mosquée remontant à l'époque des Califes de Cordoue, elle portait alors le nom de Bab-al-Mardum. Deux siècles plus tard, le conquérant de Tolède, le roi Alphonse VI de Castille, la confie aux Chevaliers de l'Ordre de Saint Jean qui la transorment en chapelle en lui donnant le nom de Santa Cruz (déformé ensuite en Cristo de la Luz). Une abside est alors ajoutée préservant le style (Mudéjar) de l'ensemble de l'édifice.
La partie correspondant à l'ancienne mosquée est de taille réduite avec trois nefs séparées par des colonnes dans chaque sens (cf photo ci-dessous à gauche). Les neufs voûtes s'inspirent de celles de la Mosquée de Cordoue même si certains chapiteaux traduisent une influence Wisigothique.
L'abside Mudéjare est la plus ancienne de ce type à Tolède avec sa ma maçonnerie et ses rangées de briques caractéristiques. Sur la voûte en hémicycle, une fresque murale représente le Christ en majesté entouré par le Tetramorphe (les symboles des quatre évangélistes), sur les murs latéraux des fresques représentent des saints.
Partie mosquée Intérieur de la Mezquita Cristo de la Luz Abside de l'église
Cercle des Arts (anciennement San Vicente)
Le Cercle des Arts de Tolède est implanté dans l'ancienne église San Vicente qui est du XVIème siècle avec une abside de style Mudéjar.
Eglise San Vicente
Castille Romane Tome I de Luis-Maria de Lojendio, Abundio de Rodriguez - Collection Zodiaque La nuit des temps - ISBN : 2736900774
Castille Romane Tome II de Luis-Maria de Lojendio, Abundio de Rodriguez - Collection Zodiaque La nuit des temps - ISBN : 2736900782
Leon Roman de Antonio Vinayo Gonzalez - Collection Zodiaque La nuit des temps - ISBN : 2736901185
Galice Romane de Manuel Chamoso Lamas, Dom Victoriano Gonzalez, Dom Berardo Regal - Collection Zodiaque La nuit des temps -
Façade Ouest La Cathédrale de Tolède Vue d'ensemble
La première cathédrale a été construite par l'archevêque Saint Eugène sous le règne du roi Wisigoth Reccared. L'archevêque de Tolède porte le titre de Primat d'Espagne.
Après la conquête Arabe au début du VIIIème siècle elle est transformée en mosquée.
Elle redevient une église après la reconquête de Tolède par les Chrétiens à la fin du XIème siècle.
Après la victoire de Las Navas de Tolosa en 1212, la situation militaire a définitivement tourné en favaur des rois chrétiens. En 1226, le roi Ferdinand III fait démolir l'ancien édifice et reconstruire une grande cathédrale en style Gothique probablement par un architecte français. Une bulle du Pape Honorius III facilite le rassemblment des importants moyens financiers nécessaires.
Sa construction s'étale sur près de trois siècles, en effet elle ne sera achevée qu'à la fin du XVème siècle.
La façade occidentale
La façade a été réalisée à partir de la fin du XIVème et pendant le XVème siècle.
La tour sur la gauche (cf photo ci-dessus à gauche) s'élève à 92 mètres de hauteur, elle accueille une grosse cloche dont le poids est de 18 tonnes. La seconde tour a été remplaçée par un dôme qui est issu des dessins de Jorge Manuel Theotocopouli, le fils du Greco.
L'accès à l'intérieur de l'édifice s'effectue par trois portes monumentales (cf photo ci-dessus à gauche) et deux portes secondaires. Sur le tympan de la Puerta de Perdon (cf photo ci-contre) la Vierge remercie San Ildefonso de la dévotion qu'il lui témoigne.
Portail principal (Puerta del Perdon) de la façade occidentale de la Cathédrale
A gauche se situe la Porte du Jugement, en effet le tympan porte une scène sculptée représentant le Jugement Dernier. A droite se trouve la Porte de l'Enfer (ou des Palmiers).
La Porte de l'Horloge (del Reloj)
Sur le flanc Nord de la cathédrale est implantée la Porte de l'Horloge (ou de la Chapineria, ou de la Feria: cf photo ci-contre à gauche) qui est la plus ancienne de toutes.
Au-dessus a été placée une horloge au XVIème siècle, d'où son nom.
Le tympan est une sculpture de la fin du XIIIème siècle, les trois bandeaux horizontaux représentent la Dormition de la Vierge, l'Enfance et la Vie du Christ.
La Porte des Lions
Deux portes sont situées sur le flanc Sud, la Porte Simple et surtout la Porte aux Lions, oeuvre de sculpteurs flamands dans la seconde partie du XVème siècle, à partir de 1452.
Initialement appelé Portail de la Joie, il est renommé Portail des Lions au milieu du XVIIème siècle en raison des lions qui ornent la grille qui le précède (cf photo ci-contre à droite).
Les trois archivoltes sont décorées par des sculptures d'anges musiciens avec en complément des statues représentant les apôtres et la Vierge Marie.
L'intérieur de la cathédrale
A l'intérieur, la nef principale (cf photo ci-contre à gauche) fait plus de 110 mètres de longueur, 60 mètres de large et environ 30 mètres de hauteur, elle est est bordée de chaque côté par des doubles nefs collatérales, d'imposants piliers effectuent la séparation entre ces nefs. Sur le pourtour sont implantées 22 chapelles.
Nef principale de la Cathédrale de Tolède
La Capilla major a été réalisée de 1498 à 1504. Le rétable de l'autel principal est de style Gothique flamboyant, il est polychrome et raconte la vie du Christ (cf photo ci-contre à droite).
Rétable de la Capilla Major de la Cathédrale
Le Coro est de style gothique flamboyant, il est entouré par une grille et comporte des stalles réalisées aux XVème par Maese Rodrigo et au XVIème siècle par Philippe de Bourgogne et Alonso Berruguete.
Le déambulatoire est double, il est bordé par sept absidioles. A noter plusieurs chapelles intéressantes, la chapelle Mozarabe à l'initiative du Cardinal Cisneros, celles de San Ildefonso et de Santiago.
La Sacristie est une réalisation de la fin du XVIème et du début du XVIIème siècle, la voûte du grand salon a une surface de 250 m2 qui a été peinte par le peintre italien Luca Giordano. Elle présente des oeuvres de grands peintres comme Le Greco (El Expolio), Titien (Portrait du pape Paul III), Van Dyck (Sainte Famille), Morales (Dolorosa), Goya (L'arrestation du Christ), etc.
La Salle Capitulaire est la salle de réunion du Chapitre, elle est spectaculaire et date du début du XVIème siècle, c'est une réalisation de Enrique Egas et de Pedro Gumiel.
Elle est rectangulaire et recouverte par les portraits des archevêques de Tolède, certains de ces portraits et les fresques sont l'oeuvre du peintre français Jean de Bourgogne.
La porte extérieure est de style Gothique, l'antichambre est décoré par des lambrissages Mudéjars de Francisco de Lara, ses murs latéraux sont décorés dans le style Plateresque.
Le Cloître est sur le côté Nord de la cathédrale c'est une réalisation du XVème siècle de l'architecte Rodrigo Alonso, à l'initiative du Cardinal-archevêque Tenorio. Il comporte deux étages, l'étage inférieur comporte des fresques. La bibliothèque du chapitre comporte des manuscrits exceptionnels.
Le Palais Archiépiscopal est sur le flanc Ouest de la cathédrale, il a été réalisé au XVIIIème siècle.
L'Ayuntamiento et le Palais Archiepiscopal
L'Ayuntamiento se situe juste en face de la façade occidentale de la Cathédrale (cf photo ci-dessous à droite).
Il a été commencé à la fin du XVème siècle à partir de dessins de Jorge Manuel Theotocopoulos (le fils du Greco. Il a été remanié au début du XVIIème siècle.
Le bâtiment principal comporte trois niveaux, il est encadré par deux tours identiques. Victime d'un incendie en 1939, il a été restauré ensuite.
Le Palais Episcopal L'Ayuntamiento
Le Palais Archiepiscopal
Ce palais (cf photo ci-dessus à gauche) se trouve sur le flanc Nord de la place sur laquelle donnent l'Ayuntamiento et la Cathédrale.
Sa construction remonte au XIIIème siècle, l'arche qui relie le palais à la Cathédrale au dessus de la Porte del Mollete a été réalisée à l'initiative du Cardinal Mendoza. Il a été restructuré au XVIIème siècle.
L'église de Santo Tomé
Tour mudéjare de l'église Santo Tomé L'enterrement du comte d'Orgaz
L'église Santo Tomé est une des plus anciennes de Tolède. Elle a été édifiée au XIIème siècle sur l'emplacement d'une ancienne mosquée.
Mal entretenue et en mauvais état, elle a été restaurée au XIVème siècle pour Gonzalo Ruiz seigneur d'Orgaz. La tour mudéjare est également du XIVème siècle (cf photo au-dessus à gauche).
Elle a à nouveau été modifiée au XVIIème siècle sous la direction de Bartolomé Sombigo.
Dans la chapelle se trouve une oeuvre remarquable du Greco: l'enterrement du comte d'Orgaz réalisée entre 1586 et 1588 avec les portraits de nombreux notables de la ville à cette époque.
Le Greco: Enterrement du comte d'Orgaz à Santo Tomé
Cette peinture est considérée comme une oeuvre majeure de l'art espagnol. Il comporte deux parties, en bas se trouve la mise au tombeau du comte par Saint Augustin et Saint Etienne qui sont entourés par de nombreuses personnages de Tolède, en haut est représentée la destinée glorieuse de l'âme du comte qui est transportée au royaume des cieux.
La rue Santo Tomé avec au fond une Tour de la Cathédrale
La rue Santo Tomé est une des artères commerçantes de Tolède, elle débouche vers l'Ayuntamiento et le parvis de la Cathédrale.
Le Greco: partie basse de l'Enterrement du comte d'Orgaz à Santo Tomé
Le Palais de Fuensalida se trouve à côté de l'église Santo Tomé, il a été construit en 1440 pour Pedro Lopez de Ayala, comte de la Fuensalida.
Isabelle, l'épouse du roi Charles-Quint est morte en 1539 dans une des pièces de ce palais.
Le Quartier de la Juderia
Le Quartier de la Juderia se situe dans la partie Ouest de la vieille ville, il évoque l'époque médiévale où de nombreux Juifs habitaient Tolède.
Ce quartier et ses environs comportent plusieurs monuments intéressants à visiter:
L'église Santa Leocadia, l'église Santa Eulalia et le Couvent Santo Domingo del Antiguo
A gauche Santo Domingo del Antiguo et le chevet de Santa Leocadia Façade Nord de l'église Santa Leocadia
L'église Santa Leocadia
Cette église (aussi nommée Cristo de la Vega) était à l'origine un sanctuaire élévé en l'honneur la sainte du même nom, martyre du IVème siècle.
Il a été significativement agrandi au VIIème siècle par le roi Wisigoth Sisebut ce qui lui a permis d'accueillir plusieurs Conciles.
En bonne partie détruite à l'époque Musulmane, l'église a été reconstruite par le roi de Castille Alphonse VI après la reconquête de Tolède en 1085.
Elle a été très modifiée au XVIIIème siècle puis endommagée au début du XIXème siècle, pendant la Guerre d'Indépendance, elle a ensuite été restauréeà nouveau.
Elle ne conserve que l'abside mudéjare comme partie vraiment ancienne.
L'église Santa Eulalia est juste à côté de la précédente.
Le Couvent Santo Domingo del Antiguo
Le Couvent Santo Domingo el Antiguo remonte au XIIème siècle, il a été édifié à l'initiative du roi Alphonse VI de Castille sur les ruines d'un monastère Wisigoth qui avait été détruit pendant la période Arabe.
L'église a été reconstruite à partir de 1575, elle est en forme de croix latine avec une nef unique.
En 1577, à la demande du Doyen de la Cathédrale, Le Greco entreprend la rénovation des rétables des principaux autels en y réalisant des oeuvres majeures comme l'Assomption de la Vierge, etc.
L'église San Ildefonso (des Jésuites)
San Ildefonso est né en 607 à Tolède, il appartenait à l'une des familles royales du royaume Wisigoth. Il a été archevêque de Tolède de 657 à 667.
Façade L'église San Ildefonso Les tours et la coupole avec à gauche à l'arrière-plan le Couvent Santo Domingo del Antiguo et l'église Santa Leocadia
L'église San Ildefonso est une église de style Baroque située au centre de la vieille ville, elle a été construite à partir de 1629 pour l'Ordre des Jésuites, sa construction s'est achevée près d'un siècle plus tard. Sa façade est encadrée par deux tours imposantes (cf photo ci-dessus à gauche). A l'intérieur le choeur est remarquable.
Les Jésuites ont été expulsés d'Espagne en 1767 par le roi Charles III, de nouveau autorisés ils ont repris possession de cette église en 1937.
Du haut des tours on découvre un beau panorama sur Tolède.
Le Monastère San Juan de los Reyes
Le Monastère San Juan de los Reyes a été commencé à la fin du XVème siècle par l'architecte flamand Jean Guas pour les rois Catholiques (Isabelle et Ferdinand) suite à la victoire de Toro en 1476 qui a été décisive pour la succession au trône de Castille en faveur d'Isabelle.
Le monastère a été endommagé en 1808 par l'armée Napoléonienne avant que celle-ci ne quitte Tolède. Il a été restauré après la fin de la Guerre Civile Espagnole des années 1936-1939.
Vue d'ensemble et façade Ouest L'église San Juan de los Reyes Façade Nord
La construction s'est étalée sur le XVIème siècle sur la base de dessins de Covarrubias. L'édifice est en style Gothique tardif influencé par le style Mudéjar.
L'église est à nef unique (longueur 56 mètres) avec quatre travées surmontées de voûtes complexes. Les tribunes royales sont implantées sur les piliers d'articulation du transept.
A l'intérieur des chapelles sont implantées entre les contreforts. Le choeur et l'abside sont richement décorés.
Le rétable d'origine, les stalles et la bibliothèque ont été détruits par les troupes Napoléoniennes pendant la Guerre d'Indépendance. Le rétable actuel (cf photo ci-contre) vient de l'Hôpital Santa Cruz, il a été réalisé par Francisco de Comontes.
Rétable de l'église San Juan de los Reyes
La façade Nord est la partie la plus remarquable de l'église, elle est postérieure au reste de l'édifice, elle est l'oeuvre de Nicolas de Vegara.
Le portail (cf photo ci-dessus à droite), a été achevé en 1610 par Juan Bautista Monegro à partir de plans de Covarrubias.
Cette façade est décorée par les chaines qui servaient aux prisonniers chrétiens de Grenade, elles ont été ramenées à Tolède comme trophées de guerre après la victoire finale des rois Chrétiens en 1492.
Le cloître
Le Monastère San Juan de los Reyes conserve aussi un beau cloître (cf photo ci-dessous).
Il se situe sur le flanc Sud-Est de l'église, il a été réalisé à la fin du XVème siècle en style Gothique dit fleuri, il se développe sur deux étages de quatres ailes.
La décoration est finement sculptée dans la pierre et le cloitre conserve un bel ensemble de statues.
Cloitre de église San Juan de los Reyes
Les Synagogues Santa Maria la Blanca et del Transito
La communauté Juive de Tolède était importante au Moyen-Age, ainsi on a compté jusqu'à une dizaine de synagogues dans le quartier de la Juderia.
Pour autant sa situation faite aux Juifs beaucoup varié dans le temps et dépendait des souverains, ainsi ils ont connu une période faste avec Alphonse X de Castille et Pierre Ier, mais d'autres moments ont été beaucoup moins favorables.
La synagogue Santa Maria la Blanca
Cette synagogue est la plus ancienne de Tolède, elle a été fondée en 1180 et construite par des architectes Arabes. Elle est remaniée au XIIIème siècle.
L'intérieur fait 28 mètres de long sur 20 de large et comporte cinq nefs. Elle a le style d'une mosquée de type Almohade, 24 piliers octogonaux (avec des chapiteaux décorés en stuc) soutiennent des arcs en fer à cheval (cf photo ci-contre).
Intérieur de la synagogue Santa Maria la Blanca
Elle est prise d'assaut par des chrétiens conduits par San Vicente en 1405 et ensuite convertie en église catholique. Le chevet a été modifié au XVIème siècle.
En 1550 elle devient un refuge pour les femmes de mauvaise vie qui se sont repenties et qui y vivent comme dans un couvent.
En 1791, l'édifice devient une caserne puis un entrepôt militaire, au final il a été restauré à la fin du XIXème siècle.
La synagogue del Transito
Cette synagogue a été construite au milieu du XIVème siècle (en 1366) pour Samuel ha Levi, trésorier du roi de Castille Pierre Ier. Son aspect extérieur est sobre en opposition avec la richesse de la décoration intérieure (cf photos ci-dessous).
Cette époque marque l'apogée de la communauté Juive à Tolède. Suite à l'expulsion d'Espagne des Juifs et des Arabes par les rois Catholiques (Isabelle et Ferdinand) elle est attribuée à l'Ordre militaire de Calatrava en 1494. Ceux-ci l'ont transformée en local d'archives de leur Ordre puis en une église catholique.
Vue extérieure La Synagogue del Transito Vue intérieure avec arcatures et tapisserie
La synagogue est représentative de l'art Mudéjar à Tolède. L'intérieur se compose d'une nef unique de 23 mètres de longueur sur une dizaine de large.
La grande salle servait pour la prière, elle est ornée de 54 arcatures polylobées dans la partie haute des murs (cf photo au-dessus à droite). Les murs sont décorés principalement par une grande tapisserie de soie.
Le Musée et la Maison du Greco
Le Greco
Le vrai nom du Greco est Domenicos Theotocopoulos, il est né à Candie dans l'île de Crète en 1546. Il apprend la peinture selon les principes de l'Ecole Byzantine.
Il part ensuite pour Venise où il travaille avec des maîtres Vénitiens, il produit ses premières significatives: la Guérison de l'aveugle et l'Adoration des rois. Il s'installe ensuite à Rome mais les critiques qu'il exprime sur le travail de Michel-Ange l'obligent à partir vers l'Espagne.
Il commence par travailler au couvent de Santo Domingo el Antiguo puis le roi Philippe II lui commande une peinture pour l'Escurial. Il revient s'installer définitivement à Tolède en 1577, où il passe la dernière partie de sa vie.
A partir de 1585, il s'est installé dans une maison établie sur l'emplacement de l'actuel Musée El Greco. Elle a été reconstituée dans le style du XVIème siècle, on peut y voir une réplique de l'atelier du peintre, de son cabinet de travail avec une peinture de San Pedro, de la salle à manger, du salon, de la cuisine, etc.
Patio La Maison du Greco à Tolède Atelier du Greco avec une peinture de San Pedro
Le Greco a produit à Tolède ses oeuvres majeures: La Spoliation, l'Enterrement du comte d'Orgaz, etc. Il y est mort en 1614 et a été inhumé dans le couvent de Santo Domingo el Antiguo.
Le Musée del Greco
Le Musée Greco possède de nombreuses oeuvres du peintre et plusieurs de ses tableaux les plus célèbres portent sur la ville, en particulier une Vue et Plan de Tolède (qui complète celle détenue par le Metropolitan Museum of Art de New York) mais aussi le Christ et les Douze apôtres, etc.
Plusieurs musées et monuments de Tolède présentent des oeuvres du Greco: le musée du Gréco, le musée Santa Cruz (avec l'Assomption de la Vierge), la Cathédrale, l'église Santo Tomé (avec en particulier l'enterrement du comte d'Orgaz), l'Hôpital de Tavera (avec Le Baptême du Christ).
L'Hôpital et Musée de Tavera
L'Hôpital de Tavera a été fondé, à l'extérieur de la ville sur le côté Nord, par le Cardinal et archevêque de Tolède, Juan Pardo de Tavera, à l'époque du roi Charles Ier (Charles-Quint).
La construction s'est déroulée au milieu du XVIème siècle sur la base de projets de Bustamante, Covarrubias, Gonzalez de Lara, etc.
Bien que retouchée a plusieurs reprises, sa façade a conservé le style de la Renaissance Espagnole avec son allure sobre (cf photo ci-dessous).
A l'intérieur deux grandes cours successives permettent d'accéder à l'église, le grand autel est l'oeuvre du Greco et la sépulcre du cardinal Tavera celle de Alonso Berruguete.
L'édifice conserve une Pharmacie qui possède tous les instruments et ustensiles qui étaient utilisés dans les années qui ont suivi sa fondation.
L'Hôpital et Musée de Tavera
A la fin de la Guerre Civile, en 1939, la duchesse de Lerme, membre de la famille des ducs de Medinaceli, s'y installe avec ses collections d'art. Elles sont maintenant exposées dans un musée, on y trouve des oeuvres du Greco comme une Sainte Famille, le Baptême du Christ, etc.
Une peinture réalisée par Ribera El Espanoleto est surprenante: la Femme à Barbe. On y trouve aussi un portrait équestre du roi Charles V réalisé par Le Titien.
D'autres peinture majeures y sont également exposées oeuvres d'artistes comme Le Tintoret, Caravage, Zurbaran, etc.
Histoire de Tolède
Tolède est une ville qui a un grand passé historique et qui dispose d'un riche patrimoine artistique et culturel, avec l'Alcazar et le Castillo San Servando, la Cathédrale et ses églises, des mosquées et des synagogues. C'est un véritable musée qui a été classé au Patrimoine mondial de l'Unesco.
Panorama sur Tolède avec la Cathédrale et à droite l'Alcazar (gravure française du XVIIIème siècle)
En 192 avant J-C, les Romains fondent la ville de Toletum noyau de base de Tolède, il subsiste des traces de leur présence mais elles sont à l'état de ruines. Tolède est citée par l'historien Romain Tite-Live.
Au Vème siècle, la ville est prise et pillée à plusieurs reprises par les vagues de Barbares qui ont envahi la péninsule Ibérique à partir de 409: Vandales, Suèves, Alains, etc. En accord avec les Romains les Wisigoths investissent la péninsule ibérique et en chassent les Barbares qui s'y étaient installés.
La ville est une capitale religieuse de la péninsule depuis le début du Vème siècle puisque des Conciles chrétiens se réunissent à Tolède dès cette époque.
À partir du milieu du VIème siècle (vers 560), Tolède devient la capitale du royaume des Wisigoths qui ont conquis la plus grande partie de l'Espagne.
Lors du Concile de Tolède en 589, le roi Reccared abandonne officiellement l'Arianisme pour le Catholicisme. L'archevêque de Tolède est le Primat d'Espagne, Tolède devient la ville où se tient l'élection et le sacre des rois.
Au début du VIIIème siècle, après la défaite de Guadalete en 711, Tolède tombe aux mains de l'armée Arabo-Berbère de Tarik ibn Ziyad. Les Musulmans s'y installent, construisent des ponts sur le Tage et renforcent les murailles.
La ville fait alors partie d'Al-Andalus avec l'Emirat de Cordoue qui devient ensuite le Califat de Cordoue en 929.
Peu après l'An Mil le Califat de Cordoue implose avec la création de petits royaumes (les Taïfas) dont le plus important est celui de Tolède, créé en 1012, qui se trouve très vite exposé aux attaques des rois Chrétiens du Nord (Castille-Leon, Navarre, Aragon) qui ont engagé la Reconquista de la péninsule ibérique.
Le souverain Al-Mamun de Tolède accepte en 1062 de payer un tribut (paria) au roi Ferdinand de Castille-Leon, en échange de sa protection vis à vis des autres rois Chrétiens. Plus tard le souverain Yahya ben Ismaïl al-Quadir, mis sous pression par les souverains de Saragosse, Séville et le roi d'Aragon, accepte le protectorat complet d'Alphonse VI de Castille lors d'une entrevue à Cuenca. Ceci entraine la révolte de la population de Tolède qui fait appel au roi de Badajoz. Alphonse VI de Castille engage alors le siège de Tolède pendant l'été 1081.
A l'issue d'un long siège, le roi Alphonse VI de Castille s'empare de Tolède en mai 1085, c'est un grand succés pour les Chrétiens qui reprennent pied dans l'ancienne capitale des rois Wisigoths.
De nombreux monuments Musulmans sont alors transformés en édifices Catholiques. Entre le XIIème et XVIème siècles, Tolède est une des principales villes du royaume de Castille.
Las Navas de Tolosa -1212-
Tolède est également une ville de garnison où se préparent les expéditions militaires contre les Musulmans du Sud. L'archevêque de Tolède Rodrigo Jimenez de Rada, Alphonse VIII de Castille, Sanche VII de Navarre, Pierre II d'Aragon et Alphonse IX de Leon se mettent d'accord pour s'opposer à la menace des Almohades venus du Maroc. En 1209 le Pape Alexandre III émet une bulle appelant à la Croisade contre les Musumans d'Espagne.
A la Pentecôte 1212 les armées Chrétiennes se rassemblent à Tolède, y compris des chevaliers Français conduits par les archevêques de Narbonne, Bordeaux et même l'évêque de Nantes. Le 20 juin les Croisés se mettent en marche vers le Sud, Calatrava est prise le 30 juin.
La bataille se déroule à Las Navas de Tolosa le 16 juillet 1212, la puissance des charges de la cavalerie Chrétienne disloque l'armée Almohade. Cette victoire Chrétienne est un épisode décisif de la Reconquête qui se développe alors progressivement vers le Sud.
Pendant une très longue période Chrétiens, Musulmans et Juifs ont vécu ensemble et Tolède a eu une culture et une économie brillantes. Au XIIème siècle elle comptait environ 30000 habitants dont 12000 Juifs. La ville a été un lieu de rencontre entre les savants des trois religions.
Au XIIème siècle sous l'impulsion de l'archevêque Raymond et au XIIIème siècle sous celle des rois Ferdinand III et Alphonse X le Sage la ville devient un grand foyer intellectuel avec de nombreux savants et artistes. C'est à cette époque que nombreux ouvrages issus de l'antiquité sont traduits de l'Arabe au Latin grâce à la collaboration de savants Musulmans, Juifs et Chrétiens. L'art Mudéjar s'épanouit sur de nombreux édifices (synagogues et églises).
Pourtant en 1355, sous le règne de Henri de Trastamare, un pogrom fait de nombreuses victimes Juives.
Au plan économique, la production d'acier était réputée et les épées de Tolède étaient les meilleures d'Europe, illustrant la qualité des armuriers de la ville.
La reine Jeanne la Folle, fille des rois Catholiques (Ferdinand et Isabelle) y nait en novembre 1479, son fils Charles-Quint fait de Tolède la capitale du royaume d'Espagne lui assurant une grande prospérité pendant une bonne partie du XVIème siècle.
A la fin de la Reconquista, en 1492, de nombreux Juifs et Musulmans qui refusent de se convertir à la religion Catholique sont expulsés. Au début du XVIème siècle, Tolède est une des principales villes impliquées dans la Révoltes des Communeros contre le gouvernement de Charles-Quint, un des principaux chefs de cette révolte, Juan de Padilla, est un habitant de Tolède.
En 1561, sous le règne de Philippe II, Madrid remplace Tolède comme capitale de l'Espagne, il ne reste à la ville que son statut de capitale religieuse et de capitale provinciale. A partir de ce moment la ville entre progressivement en déclin.
De 1603 à 1614, sous le règne de Philippe III, les derniers Musulmans sont expulsés de Tolède comme de toute l'Espagne.
En 1936, au moment du déclenchement de la Guerre Civile, Tolède est dans une zone tenue par les Républicains, mais l'Alcazar, siège de l'Académie Militaire tient pour les Nationalistes. Le siège de l'Alcazar et sa libération par l'armée nationaliste ont été un des évènements symboliques de cette guerre .
Panorama sur Tolède avec la Cathédrale et à droite l'Alcazar
Le panorama ci-dessus montre que la ville a peu changé à travers les siècles (comparer avec la gravure du XVIIIème siècle au-dessus).
La domination musulmane en Espagne commença en 711 avec le débarquement du berbère Tarik, s'étendit rapidement grâce au prince omeyyade Abdar Rahman, qui fonda l'émirat de Cordoue (756) et culmina à la fin du Xe siècle.
L'auteur dépeint les hauts faits et la civilisation des grands émirs qui consolidèrent, agrandirent le royaume et combattirent les royaumes chrétiens du nord de la péninsule.
Il fait une large place au rôle de l'Espagne musulmane, toutes religions confondues, dans la transmission de la pensée et des œuvres des écrivains, des philosophes et des mathématiciens de la Grèce antique, aux " intellectuels " d'Occident. Il dépeint l'essor de l'architecture dont l'influence se répandit dans toute la France centrale et la société hispano-musulmane.
C'est la reprise de Tolède en 1085 qui fut la première grande étape de la " Reconquista ". En 1270, l'Espagne musulmane se réduisit au petit royaume de Grenade qui subsista encore 222 ans, et dont la conquête par les Rois catholiques acheva l'unité de la péninsule.
Du VIIIème au XVème siècle, la reconquête chrétienne de la péninsule Ibérique va refouler méthodiquement l'Islam Andalou et fixer pour longtemps certains traits caractéristiques de l'histoire et de la société espagnoles.
Cet ouvrage explique donc l'histoire de la reconquête ibérienne du VIIIème au XVème siècle, avec un prolongement au XVIIème siècle pour l'expulsion des Morisques.
Pendant le millénaire (409-1474) du Moyen-Age, il n'y a pas une mais des Espagnes qui s'allient ou s'affrontent. Les royaumes Chrétiens engagent la Reconquête de la péninsule sur Al-Andalus et l'achèvent en 1492 par la chute du royaume de Grenade.
L'ouvrage décrit ces luttes avec en même temps la coexistence des religions, l'importance des villes qui structurent l'espace, etc.
Plusieurs âges d'or marquent lhistoire de l'Espagne : de l'époque romaine à la conquête musulmane, de la reconquête au Siècle d'Or, de l'expansion coloniale à, plus près de nous, après la movida, l'expansion économique des dernières années. Sans oublier les heures sombres, comme celles de la guerre civile et du franquisme.
Cet ouvrage, réédité plus de vingt fois, offre une remarquable synthèse de l'histoire dune terre dont Pablo Neruda disait quelle était « au coeur » de tous les hommes de bonne volonté.
Talavera de la Reina
Talavera de la Reina est une ville importante de la Province de Tolède à une centaine de kilomètres à l'Ouest de Tolède. Elle est située sur le Tage près de sa jonction avec le Rio Alberche, à une altitude d'environ 370 mètres.
Côté Nord, la ville et la vallée du Tage sont au débouché de la route qui franchit la Sierra de Gredos par le Puerto del Pico qui s'élève à 1352 mètres d'altitude.
Talavera de la Reina est au coeur d'une région fertile, elle a toujours eu un artisanat de qualité produisant de la céramique et des broderies. Talavara est un centre commercial qui est devenue maintenant une ville industrielle.
La céramique de Talavera (principalement les azulejos) est réputée depuis le XVIème siècle, de nombreux musées en Espagne et même à travers le monde exposent les productions réalisées par ses potiers.
Histoire
La ville existait déjà à l'époque Romaine, elle s'appelait alors Caesarobriga et faisait partie de la Province de Lusitanie. Des tours de l'ancienne enceinte Romaine restent visibles.
Les Arabes s'emparent de la ville en 712, ils font alors construire une muraille pour la protéger. La ville est conquise par le roi Alphonse VI de Castille en 1083, elle est reprise par les Musulmans lors de l'offensive Almohade du début du XIIème siècle puis à nouveau et définitivement reconquise par les Chrétiens en 1113. Au Moyen-Age la ville est le siège d'un évêché.
En 1328, le roi Alphonse XI de Castille épouse Marie de Portugal à Talavera, c'est cet événement qui fait ajouter la Reina au nom de la ville.
Pendant la Guerre d'Indépendance, à la fin de juillet 1809, une armée Anglo-Espagnole commandée par Wellesley a vaincu l'armée Napoléonienne commandée par les Maréchaux Jourdan et Victor.
En 1833, dans le cadre de l'organisation territoriale de l'Espagne, Talavera la Reina est rattachée à la Province de Tolède.
En 1936, au début de la Guerre Civile, l'aviation Nationaliste a bombardé certains quartiers de la ville et le Colonel Yagüe s'en est emparé le 3 septembre. Elle subit ensuit des raids de l'aviation Républicaine en juillet 1937 puis mars 1938.
Façade de la Collégiale Santa Maria à Talavera de la Reina
Les Monuments
La Collégiale Santa Maria (cf photo ci-contre) a été commencée au début du XIIIème siècle, sa construction s'est étalée jusqu'à la fin du XVème siècle. Sur la photo ci-contre la rosace de la façade est en style Gothique flamboyant.
Deux autres édifices sont à signaler, l'église Romane de San Salvador (XIIème siècle) et au Nord de la ville l'église Santiago (la Neuve) de style Mudéjar est une construction du XIVème siècle. Talavera possède plusieurs autres églises et couvents intéressants.
Talavera conserve un pont ancien de 35 arches sur le Tage. Outre les restes de fortifications Romaines subsistent de nombreuses tours carrées de type Mauresque qui remontent à l'époque médiévale. La Puerta de Sevilla est un arc semi-circulaire en briques de la fin du XVIème siècle.
La Sierra de Gredos
La Sierra de Gredos sépare la Province d'Avila de celle de Tolède. Certains sommets dépassent les 2500 mètres d'altitude: El Almanzor (2592m), la Gaiana (2564m), etc.
Panorama sur la Sierra de Gredos
Le Puerto del Pico qui s'élève à 1352 mètres d'altitude est un des points de franchissement de cette sierra. Il débouche sur la vallée du Tage et sur la ville de Talavera de la Reina.
L'autre route franchit le Puerto de la Paramera à 1395 mètres d'altitude, elle débouche sur la vallée du rio Alberche et permet d'atteindre directement Tolède.
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