Le Mont Saint-Michel est une île rocheuse qui se trouve dans une vaste Baie au débouché de la rivière le Couesnon, dans le département de la Manche, à une dizaine de kilomètres à vol d'oiseau de la ville d'Avranches. Il fait partie de la Normandie. Le site est classé au Patrimoine Mondial de l'Unesco. Le Couesnon marque traditionnellement la frontière entre la Normandie et la Bretagne.
Le Mont saint Michel est un des sites touristiques les plus visités de France. Il comporte très peu d'habitants permanents et il est la propriété de l'Etat Français et de quelques personnes.
Son Histoire est plus que millénaire, l'Abbaye était un important centre de pélerinage au Moyen-Age.
Elle a subi une période sombre de la fin du XVIIIème au milieu du XIXème siècle quand elle servait de prison.
Ensuite l'Abbaye a été restaurée et le Mont Saint Michel a trouvé une vocation touristique qui s'est développée avec les descriptions des auteurs à succés et les nombreuses peintures le représentant. A la fin du XIXème siècle une hôtellerie et une restauration significatives y sont implantées pour accueillir les touristes.
Maintenant le succés du site est grandissant et il reçoit chaque année de plus en plus de touristes, c'est la raison qui a conduit à en modifier les conditions d'accés.
Un Bourg s'est developpé dans la partie basse du Mont, il a conservé son caractère médiéval avec ses rues étroites et pentues. Ce Bourg et l'Abbaye étaient protégés par des Remparts toujours présents.
Près du Mont Saint Michel, à l'extrémité Ouest de la Baie se situe une petite ville intéressante, Cancale.
En appuyant sur + vous pouvez préciser le plan de l'île et de ses rues.
La Baie du Mont Saint Michel
La Baie est une sorte d'écrin au centre duquel se trouve un joyau: le Mont Saint Michel et son Abbaye. Comme le montre la carte ci-dessus, elle est vaste et peut être vue à partir de nombreux promontoires sur les côtes avoisinantes. La Baie se situe à l'embouchure d'une rivière, le Couesnon.
La Baie du Mont Saint Michel est caractérisée par des marées de grande amplitude, elle peut atteindre 14 mètres. Les eaux montent extrêmement vites, Victor Hugo a dit qu'elles remontaient dans la baie à la vitesse d'un cheval au galop. Autrefois la traversée de la Baie était considérée comme dangereuse car les voyageurs et pélerins imprudents pouvaient être surpris par la mer.
Baie du Mont Saint-Michel vue du Sud-Ouest
Alors que pendant longtemps le Mont était une île, progressivement la baie est victime un ensablement progressif. Actuellement des actions sont engagées pour rétablir le caractère maritime du Mont. Elles doivent éviter le dépôt des sédiments dans la baie avec en particulier la réalisation d'un nouveau barrage sur le Couesnon. En même temps la partie Sud de la Baie est utilisée pour des cultures maraîchères.
Deux sentiers de Grande Randonnée (GR 223 et GR 34) permettent de parcourir la Baie. Ils sont dans la continuité des Sentiers du Littoral utilisés par les Douaniers établis pour surveiller la côte.
Le GR223 est sur le Cotentin, il longe les plages et les falaises offrant de beaux panoramas. Le GR34 est du côté de la Bretagne.
Depuis le 28 avril 2012, l'accès au Mont Saint Michel est modifié, les touristes s'arrêtent à quelques kilomètres du Mont qu'ils peuvent ensuite rejoindre à pied ou grace à des navettes.
Ile de Tombelaine dans la baie du Mont Saint-Michel
Le Mont Saint Michel à travers les siècles
Au début de notre ère, l'espace autour du Mont Saint Michel était occupé par une grande forêt qui était dominé par un grand rocher. Il était sans doute utilisé pour des cérémonies Druidiques.
Au début du Haut Moyen-Age des ermites chrétiens y installent des sanctuaires dédiés à Saint Etienne et à Saint Symphorien.
Au début du VIIIème siècle, l'avancée de la mer transforme ce rocher en une île et l'évêque d'Avranches Aubert y fait édifier un sanctuaire qui est occupé par une douzaine de chanoines et qui porte le nom de Saint Michel au péril de la Mer. Au milieu du IXème siècle l'Empire Carolingien est confronté aux raids et aux invasions des Vikings. Les religieux quittent l'îlot, mais le rocher est un lieu de refuge qui reste occupé par quelques habitants et c'est ainsi que se constitue un bourg. Au début du Xème siècle, l'édifice est restauré et la chapelle Notre-Dame sous Terre est construite.
Le Traité de Saint Clair sur Epte, en 911, entre le roi Charles III le Simple et le Normand Rollon donne à celui-ci le comté de Rouen noyau du duché de Normandie. Le duc se convertit au catholicisme ce qui assure la protection du Mont Saint Michel. En 933, le Cotentin et l'Avranchin sont rattachés à ce duché ainsi donc que le Mont Saint-Michel.
Les successeurs de Rollon attribuent des biens au monastère et, en 966, le duc Richard Ier y fait venir des Bénédictins qui constituent une Abbaye dirigée par Maynard, l'ancien abbé de Saint Wandrille. Le duc fait construire les fortifications de l'abbaye. L'abbé est aussi le seigneur du lieu qui garde une forteresse. L'Abbaye reçoit de nombreuses donations qui l'enrichissent, elle possède des prieurés en France, en Bretagne, en Angleterre et même en Italie.
Le Mont Saint-Michel devient aussi un lieu de pélerinage important.
Le duc Richard II se marie à Judith de Bretagne dans l'église de l'abbaye et il appuie la réalisation d'un nouvel édifice par l'abbé Hildebert II (1017-1023). L'église Romane est édifiée de 1020 à 1080, elle faisait 80 mètres de long, il en reste les soubassements de l'édifice actuel et les cryptes. A la fin du siècle des parties de la nef s'écroulent et une campagne de reconstruction est lancée.
Abbaye du Mont Saint-Michel dans les Très riches heures du duc de Berry
L'abbaye continue à être favorisée par les ducs Richard III et Guillaume le Conquérant. L'abbé Ranulphe de Bayeux (1063-1084) commence la construction de bâtiments s'étageant sur trois niveaux: au premier se situe la Crypte, au second le Promenoir et au troisième le Dortoir.
L'abbé Bernard du Bec (1131-1149) fait effectuer des travaux dans l'église et construire le premier clocher au dessus de la croisée du Transept.
Sous Henri II Plantagenêt, l'abbé est Robert de Thorigny (1154-1180). Il développe la réalisation des manuscrits et enluminures ainsi que les activités d'études dans le scriptorium et la bibliothèque. L'abbaye compte alors une soixantaine de moines ce qui induit la construction de nouveaux bâtiments sur le flanc Sud: hôtellerie, infirmerie, etc.
Au début du XIIIème siècle, en 1204, l'armée du roi de France Philippe II Auguste conduite par Guy de Thouars s'empare du Mont, l'abbaye est en bonne partie détruite par l'incendie consécutive aux combats. Le roi Philippe II Auguste fait reconstruire le monastère à partir de 1211, il est quasiment achevé en 1228, ce sont les parties reconstruites à ce moment que l'on appelle la Merveille, un chef d'oeuvre de l'architecture Normande du XIIIème siècle qui reste bien visible sur le côté Nord.
La renommée du Mont Saint Michel s'est largement répandue et il devient un grand centre de pélerinage. Le roi de France Saint Louis y vient à deux reprises. Il fait renforcer le système défensif de l'abbaye.
En 1300, la foudre détruit le clocher, il est rapidement reconstruit. En même temps les rois de France successifs renforcent encore le système défensif.
A partir du milieu du XIVème siècle, au moment de la Guerre de Cent Ans, l'Abbaye du Mont Saint-Michel est en première ligne. Les Anglais en font le siège sans succés, dès 1356. Le dispositif de défense du monastère et de la ville est renforcé d'abord par l'abbé Pierre Le Roy à la fin du XIVème siècle puis par l'abbé Robert Jollivet au début du XVème siècle. une ceinture de remparts entoure le bourg. A l'usage, l'îlot est resté une place forte imprenable pendant la Guerre de Cent Ans, ses remparts et fortifications ont résisté à tous les assauts.
Remparts de l'abbaye du Mont Saint-Michel
En 1421, le Choeur de l'église s'effondre, l'abbé Guillaume d'Estouteville engage la reconstruction qui est achevée par l'abbé Guillaume de Lamps.
Pendant près d'une centaine d'années, batailles et escarmouches se succèdent pour sa possession, il ne sera jamais pris par les Anglais. D'autres travaux défensifs sont engagés à la fin du XVème siècle pendant le règne de Louis XI (qui y vient en pélerinage) puis au début du XVIème siècle.
A la fin du XVIème siècle l'abbaye entre en décadence, en 1622 les moines de la congrégation de Saint Maur reprennent l'abbaye. A partir de la fin du XVIIIème siècle et pendant la Révolution Française, l'abbaye devient une prison qui fonctionnera jusqu'en 1863, sous Napoléon III. A la sortie de cette période sombre, les bâtiments sont assez délabrés.
Dans les années qui suivent elle est remise au Service des Monuments Historiques et de grands travaux de restauration sont engagés. Les architectes des Beaux-Arts consolident et restaurent régulièrement ce monument depuis plus d'un siècle, il a ainsi retrouvé son visage d'autrefois.
Depuis 1979, le Mont Saint Michel est inscrit au Patrimoine Mondial de l'UNESCO.
La Restauration dans la seconde moitié du XIXème siècle
A la fin du XVIIIème siècle, l'abbaye devient une prison, le nef accueille des étages d'ateliers et un incendie la détruit partiellement. Elle est réparée au milieu du XIXème siècle sans respecter le style du monument.
Le Service des Monuments Historiques engage après 1870 le sauvetage et la restauration sérieuse de l'édifice. Les premières actions sont conduites par l'architecte Edouard Corroyer en 1872. Il commence par les parties les plus compromises: la construction d'un puissant contrefort à l'angle Sud-Ouest du monastère Roman, les consolidations en sous-oeuvre des piles et des murs des constructions romanes et une reprise de l'étanchéité de la terrasse de l'Ouest.
Il poursuit par la restauration du dernier étage de la Merveille. Le Cloître et le Réfectoire avaient été dénaturés. Le cloitre avait un étage de cellules et le réfectoire avait un plancher intermédiaire et il avait été cloisonné. L'architecte a rétabli l'organisation et les dispositions d'origine.
Ensuite l'architecte est M Petitgrand, en 1890 il consolide les piliers de la croisée du Transept et reconstruit le clocher et la flèche en s'inspirant de la gravure des Très Riches Heures du duc de Berry (cf gravure ci-dessus). Le clocher avait été remanié au XVIIIème siècle et surmonté d'un couronnement inadapté.
L'architecte suivant est Paul Gout, en 1898 il entreprend la restauration de l'église. Il utilise du béton armé pour rééquilrer l'édifice, de même une trrasse en ciment armé permet de réaliser l'étanchéité du déambulatoire et des chapelles attenantes. Il consolide l'ancien dortoir et le promenoir des moines.
Au final tous ces travaux permettent de redonner à l'abbaye son aspect d'origine.
Après 1918, les efforts portent sur l'environnement de l'abbaye, des maisons sont rachetées pour être soit restaurées soit détruites en fonction de leur adéquation au site. L'ensemble des bâtiments présents sur le Mont Saint Michel est désormais très protégé.
Ce livre est le fruit d'une passion commune, celle de trois enfants de Trans-la-Forêt qui ont toujours considéré leur baie comme l'une des plus belles du monde, écrin d'un monument prestigieux, le Mont-Saint-Michel.
Cet ouvrage présente l'histoire de cette baie qui a commencé à intéresser les hommes au temps des mammouths et qui, maintenant, est renommée pour ses huîtres, ses moules de bouchot, ses moutons de prés salés, qui tous tirent profit des marais salés les plus étendus des côtes françaises.
De grands travaux tentent de maîtriser l'extension continue de ces marais qui auraient pu mettre au péril de la terre ce Mont couronné par une abbaye baptisée la Merveille, phare de la chrétienté.
Elle vient de fêter le 1300e anniversaire de toutes les constructions dédiées à saint Michel. Son histoire est revisitée dans cet ouvrage.
Oeuvre architecturale hors du commun, Merveille de l'Occident, le Mont-Saint-Michel déclenche depuis sa création au VIIe siècle des admirations, voire des dévotions.
Né d'une vision, ce site unique au monde a abrité les moines et attiré les pèlerins ; connu la guerre et une période de décadence.
Mais tout ceci pour mieux renaître au XIXe siècle, faisant succomber sous son charme, architectes, écrivains, voyageurs illustres et touristes.
C'est toutes ses visions, tout ces témoignages empreints d'émotion qu'Henry Decaëns nous conte dans ses textes. Le photographe Didier Goupy apporte sa vision photographique du Mont, pleine de sensibilité et de poésie.
Ce sont les treize siècles de l'extraordinaire histoire religieuse, intellectuelle et artistique du Mont Saint-Michel qu'Henry Decaëns développe dans cet ouvrage illustré d'une riche iconographie. En effet, depuis 708 - date à laquelle le premier sanctuaire dédié à l'Archange a été fondé sur le mont Tombe par saint Aubert -, le Mont Saint-Michel a accueilli un monastère bénédictin avant que l'abbaye soit transformée en prison. Important centre de pèlerinage, il a été restauré à partir de 1872 et accueille désormais quotidiennement des milliers de touristes.
Les Abbayes étaient des monastères où des moines (hommes ou femmes) menaient une vie de prière et de travail loin des biens et des sollicitations de la société, même si cette vision idéale n'a pas toujours été conforme à la réalité. La conception de l'église abbatiale et des bâtiments monastiques de l'abbaye reflète bien les préoccupations et la manière de vivre des moines. Leur organisation est devenue complexe avec le temps surtout dans les grandes abbayes.
Le plan et l'organisation de l'Abbaye du Mont Saint Michel est aussi très spécifique, ceci est dû à la configuration du rocher sur lequel elle est implantée, il est de forme pyramidale. En même temps, au Moyen-Age, l'Abbaye du Mont Saint Michel était un grand centre de pélerinage et certains bâtiments ont été réalisés au rez de chaussée et au premier étage de l'édifice pour répondre à cette situation.
Abbaye du Mont Saint-Michel vue du côté Sud, La Nef, le Clocher, le Choeur et au premier plan les Logis Abbatiaux
L'abbaye a été construite à partir du milieu du XIème siècle, à cette époque une telle réalisation représentait une prouesse technique, il fallait amener d'imposants blocs de granit pour construire les bâtiments et arrimer ceux-ci à l'arête de l'ilôt. L'agrandissement de l'édifice s'est effectué régulièrement à travers les siècles médiévaux en relation avec la renommée grandissante de l'abbaye et l'afflux des pélerins. Les dispositifs de support et de contrebutement ont été particulièrement bien étudiés et implantés.
L'abbaye fait corps avec le rocher en granit qui la porte et les bâtiments s'enroulent autour du rocher, ils sont disposés en étages autour de l'église abbatiale.
Plan de l'Abbaye du Mont Saint Michel
L'abbaye du Mont Saint-Michel comprend quatre parties : l'église abbatiale, la Merveille, les logis abbatiaux et la chapelle Notre-Dame sous Terre.
L'église abbatiale est située au sommet, elle repose sur des cryptes qui constituent une plate-forme capable de supporte la charge de l'édifice du niveau supérieur. Les bâtiments de la Merveille s'appuient sur la pente du rocher.
L'entrée de l'Abbaye se situe sur le côté Est, elle est protègée par une barbacane crénelée (cf photo ci-dessus) qui a été construite au XIVème siècle et qui débouche sur un Châtelet.
Entrée de l'Abbaye du Mont Saint Michel: Grands Degrés et Chatelet sur la droite, la façade orientale de la Merveille
Ce châtelet comporte deux tourelles arrondies surmontées de créneaux (cf photo ci-dessus à droite). En franchissant la porte on accède au bâtiment de l'Officialité qui a été construit en 1257 par l'abbé Richard Turtin: on l'appelle la Salle des Gardes, elle est voûtée d'ogives et dispose d'une grande cheminée du XIVème siècle. La partie haute de l'Officialité abrite une salle où l'abbé rendait la Justice.
Le livre d'Umberto Eco, Le Nom de la Rose et le film qui en a été tiré donne une très intéressante description de l'organisation et de la vie d'un monastère médiéval.
Le Nom de la Rose de Umberto Eco, Jean-Noël Schifano -- ISBN: 2253033138
An de grâce 1327, la chrétienté est en crise. L'ex-inquisiteur Guillaume de Baskerville se rend dans une abbaye bénédictine du Sud de la France pour participer à une rencontre entre franciscains prônant la pauvreté du Christ et partisans d'un pape amateur de richesses. Dès son arrivée, il se voit prié par l'abbé de découvrir au plus vite la raison de la mort violente d'un de ses moines, retrouvé assassiné. L'inquisiteur Bernard Gui, dont la réputation de cruauté n'est plus à faire, est attendu, et l'abbé craint pour l'avenir de son abbaye. Tel un ancêtre de Sherlock Holmes, Baskerville se met à l'ouvrage, assisté du jeune Adso de Melk. D'autres morts vont venir compliquer sa tâche. Umberto Eco n'est pas seulement un romancier, c'est surtout un érudit qui connaît son sujet sur le bout des doigts. Il entraîne le lecteur dans une aventure à la fois philosophique et policière, où il est question d'Aristote, de liberté, d'injustice et de cyanure.
Le livre de Umberto Eco a été porté à l'écran par Jean-Jacques Annaud avec Sean Connery dans le rôle de Guillaume, Le Nom de la Rose fait date dans l'histoire des romans policiers historiques.
L'église abbatiale
L'église abbatiale est longue de 70 mètres, elle est orientée Est-Ouest, pour l'essentiel elle date du XIème siècle et elle est de style Roman.
Elle possède un édifice principal supporté par trois cryptes: Gros Piliers, Notre-Dame des Trente Cierges, Saint Martin.
Cette dernière crypte (Saint Martin) possède une voûte en berceau et en plein cintre datant du XIème siècle. La chapelle Notre-Dame des Trente Cierges a été remaniée à plusieurs reprises, en particuler au XIIIème siècle.
La Façade
En 1776 un incendie entraine la démolition de trois premières travées de la nef, une nouvelle façade est construite en 1780, elle est de style classique (cf photo ci-contre).
La terrasse devant la façade correspond à l'addition de l'ancien parvis avec l'espace libéré par la disparition des premières travées suite à l'incendie.
Par beau temps le panorama est splendide, il va de Cancale à l'Ouest jusqu'aux falaises Normandes à l'Est, vers le Nord se dresse l'ilôt de Tombelaine.
Façade de l'église abbatiale (XVIIIème siècle)
La chapelle Notre-Dame sous Terre Cette chapelle est au niveau inférieur de l'abbaye, côté Ouest. Elle est du début du Xème siècle et illustre l'architecture carolingienne, elle présente deux nefs parallèles qui se terminent par un choeur vouté.
La Nef
Les trois premières travées de la Nef se sont effondrées au XVIIIème siècle, l'espace libéré a été utilisé pour agrandir la terrasse, il subsiste quatre travées de l'édifice du XIème siècle. La partie Ouest de la Nef repose sur l'ancienne Chapelle Notre-Dame sous Terre.
La nef a été commencée en 1060, elle présente une élévation sur trois niveaux: arcades, triforium et fenêtres hautes.
Les travées sont bordées de grandes arcades cintrées qui reposent sur des piliers carrés flanqués de quatre colonnes engagées (cf photo ci contre). Les chapiteaux ont un décor simple, ils ont été reconstitués au XIXème siècle.
Le Triforium se développe au dessus des grandes arcades, pour chaque travée il est lui-même composé de deux arcades cintrées elles-mêmes subdivisées en deux fenêtres géminées.
Au dessus, le fenêtres sont étroites et en plein cintre.
La Nef est sous une voûte et une charpente en bois.
Travées Romanes de la Nef de l'église abbatiale, en haut,voûte et charpente en bois
Le Transept
Les deux croisillons du Transept sont voûtés en berceau et cintrés. Le mur du fond du croisillon Sud a conservé la configuration d'origine: deux fenêtres cintrées surmontées d'un oculus remanié au XVème siècle. La fenêtre du croisillon Nord est Gothique.
Les croisillons reposent sur deux cryptes romanes: Notre-Dame des Trente Cierges au Nord et Saint-Martin au Sud.
Croisillon Nord du Transept voûtés en berceau
Collatéral Roman, côté Sud
Collatéraux Le bas-côté Sud est de style Roman tandis que celui côté Nord est de style Gothique.
Le Clocher
Le Clocher s'élève au dessus de la croisée du Transept. La photo ci-contre le montre et enmême temps le décalage de hauteur entre la Nef et le Choeur.
Le clocher a été construit en 1136 par l'Abbé Bernard du Bec. Sa forme et son allure originale est donnée par la gravure des Très Riches Heures du duc de Berry.
Il a été modifié à la fin du XVIIème siècle et les travaux de la fin du XIXème ont essayé de le reconstituer tel qu'il était à l'origine.
Clocher de l'église abbatiale
Il se termine par une flèche aigue qui s'élève à 156 mètres au dessus de la mer, cette flèche est surmontée par une statue en bronze de Frémiet représentant Saint Michel terrassant le dragon et brandissant son épée.
Le Choeur et le déambulatoire
Choeur Gothique de l'église abbatiale Déambulatoire autour du Choeur
En 1421, l'ancien Choeur s'effondre, il est reconstruit à partir de 1446 par l'abbé Guillaume d'Estouteville, le chantier ne s'achève qu'en 1521. Ce nouveau choeur est de style Gothique flamboyant, il se caractérise par son élégance et sa légèreté, ses 25 mètres de hauteur créent une ambiance de verticalité, de grandes verrières fournissent un éclairage abondant.
Le Choeur comporte deux travées droites et un rond-point à sept pans. Autour du déambulatoire, neuf chapelles rayonnantes sont décorées de bas-reliefs de la Renaissance.
Vu de l'extérieur, le Choeur possède une décoration sophistiquée, les arcs-boutants s'appuient eux-mêmes sur des contreforts massifs. De nombreux pinacles accentuent l'impression de verticalité (cf photo ci-contre).
Vue extérieure du Choeur
La Crypte des Gros Piliers
La crypte Romane d'origine s'est effonfrée en 1421. La Crypte des Gros Piliers a été realisée au milieu du XVème siècle (achevée en 1450) pour soutenir le Choeur de l'église abbatiale, elle se situe donc juste en dessous de celui-ci.
Les fûts des colonnes ont une circonférence de 5 mètres et sont dépourvus de chapiteaux, les arcs de la voûte donnent directement sur ceux-ci.
On appelle la Merveille les édifices au Nord de l'église abbatiale, ce nom leur a été donné dès le moment de leur construction. Ils correspondent aux bâtiments conventuels qui ont été reconstruits après l'incendie de 1204 provoqué par les bandes armées de Guy de Thouars.
Ces bâtiments regroupent les plus belles salles de l'abbaye ils sont de style Gothique et sont disposé selon un schéma vertical.
C'est le bâtiment Est qui a été commencé en premier par l'abbé Jourdain. Le reste de l'édifice a été construit en un quart de siècle par les abbés Raoul des Iles et Thomas de Chambres, en particulier la partie Ouest (cf photo ci-contre). L'abbé Robert de Villedieu fait réaliser le Cloitre en 1228 ce qui achève la réalisation de l'édifice.
Cet ensemble se caractérise par ses puissants contreforts rendus obligatoire par la nature du terrain.
Façades occidentale et orientale de la Merveille
La photo ci-dessus permet de bien situer différentes composantes de la Merveille.
La façade Ouest est sur la première photo à gauche, l'escalier du bas est la sortie du Cellier, au-dessus apparait la grande baie de la Salle des Chevaliers, plus à droite à mi-hauteur se situe le Promenoir des moines.
La façade Est est sur la seconde photo à droite avec la Tour des Corbins et les ouvertures de la Salle des Hôtes et en dessous de l'Aumonerie.
Le cloître est au sommet de la Merveille. Ses dimensions sont réduites (25 mètres de long sur 14 de large).
Tout en étant un lieu de prière et de méditation, le cloître était le centre de la vie dans l'abbaye, il permettait la circulation entre les différents bâtiments de l'abbaye: église, réfectoire, cuisine, dortoir, chartrier, etc.
Il a été construit en trois ans, de 1225 à 1228, sous l'abbé Raoul de Villedieu. Côté Est, il communique avec le Réfectoire et les cuisines et côté Sud avec l'église.
C'est est un espace finement sculpté entre quatre murs de granit. Il présente un double rang de colonnettes légèrement décalées (cf photo ci-contre). La disposition en quinconce des arcades permet de leur assurer une grande stabilité, elles ont en effet à soutenir la voûte et la charpente (en bois).
Les écoinçons au dessus des colonnes portent des motifs sculptés représentant des thèmes sur la flore.
Cloître de l'Abbaye du Mont Saint Michel
La Salle des Chevaliers
Cette salle a été construite pour supporter le Cloitre.
Elle a été nommée ainsi au XVIIIème siècle, lors des assises de l'Ordre des Chevaliers, créé en 1469 par le roi Louis XI.
La salle est rectangulaire, ses côtés font 26 mètres et 18 mètres. Elle est divisée en quatre nefs dont les voûtes d'ogives retombent sur trois rangées de colonnes. Leurs chapiteaux sont décorés de motifs floraux et végétaux.
C'était la salle d'étude et de travail des moines. Ils y réalisaient en particulier les Manuscrits enluminés de l'Abbaye, ceux-ci sont conservés à Avranches.
Salle des Chevaliers
Le Réfectoire
Le Réfectoire, comme le Cloître, est au deuxième étage. Il est formé d'un vaisseau unique surmonté d'un voûte en bois. Les murs sont épais et décorés de minces colonnes avec des chapiteaux sur lesquels aboutissent des arcs brisés.
Elle comporte 59 fenêtres qui sont étroites car les murs doivent supporter le poids de la voûte et de la charpente. Une porte communique avec les cuisines et l'on peut identifier les traces d'un monte-charge qui permettait d'approvisioner cette pièce située au sommet du bâtiment.
Les moines restaient en silence pendant les repas. L'un d'entre eux était chargé de la lecture de livres saints ou édifiants, il se tenait à la chaire de pierre du mur qui est au Sud.
Réfectoire des bâtiments monastiques de l'Abbaye du Mont Saint Michel
La Salle des Hôtes
Cette salle est au premier étage, sous le Réfectoire, elle permettait d'accueillir les visiteurs de marque (rois, évêques ou nobles importants).
C'était une salle réservée aux festivités comme en témoigne l'éclairage assuré par de hautes baies et les grandes cheminées jumelles. Elle est divisée en deux nefs par six minces colonnes. Ces nefs sont couvertes par des voûtes d'ogives. Les chapiteaux des colonnes sont décorés de motis floraux et végétaux.
Jadis le sol était décoré de carreaux en terre cuite émaillée représentant les armes de la France et de la Castille.
Salle des Hôtes de la Merveille (Abbaye du Mont Saint Michel)
L'Aumonerie
Elle est implantée au premier niveau sous la Salle des Hôtes, elle a été construite au XIème siècle. Les deux nefs sont séparées par six colonnes cylindriques, ces nefs ont quatre travées voûtées d'arêtes.
C'est là que les moines accueillaient les pélerins et les pauvres.
Le Promenoir
Le Promenoir est une longue salle à double nef. Bien que construit au XIème siècle, les voûtes qui ont été refaites au XIIème siècle sont en croisées d'ogives ce qui est une première forme d'art Gothique.
Cette salle faisait office de premier cloitre avant la construction de celui de la Merveille.
Le Promenoir
L'Escalier Nord-Sud
Il est situé sous la terrasse devant la façade de l'église abbatiale.
C'était le grand axe de circulation du monastère de l'époque Romane, il partait de la Chapelle Saint Etienne pour atteindre le Promenoir au niveau supérieur.
L'escalier Nord-Sud
Les Logis Abbatiaux
Les Logis abbatiaux sont un ensemble de bâtiments sur le côté Sud de l'Abbaye, ils remontent aux XIIIème, XIVème et XVème siècles.
Ils ont été fortement modifiés au XVIIIème siècle d'abord puis au XIXème siècle par l'administration penitentiaire. Les architectes des Monuments Historiques ont essayé de se rapprocher le plus possible des dispositions d'origine.
Vus de l'extérieur, ce sont de hauts bâtiments percés de fenêtres étroites et dotés de machicoulis, ils sont soutenus par de puissants contreforts. L'étage supérieur a été rajouté au XVIIIème siècle.
Les Logis abbatiaux sur le flanc Sud de l'Abbaye du Mont Saint Michel
Les Logis abbatiaux comprennent, entre autres, l'ancien ossuaire des moines et la chapelle Saint Étienne, ces bâtiments sont du milieu du XIIème siècle, ils ont été construits sous l'abbé Robert de Thorigny.
Il y avait aussi une infirmerie qui s'est effondrée au début du XIXème siècle.
L'Ossuaire des moines
Il se situe dans les soubassements du Saut Gauthier. La disposition de ce bâtiment a été remanié à plusieurs reprises.
L'Ossuaire des moines avec au fond la Grande Roue
La Grande Roue Elle a été implantée sur une travée du bâtiment de l'ancien ossuaire des moines en 1820 afin de faire monter la nourriture pour les détenus (à cette époque, l'abbaye était une prison). Elle est en bois et bardée de fer.
La Grande Roue
La Chapelle Saint Etienne
Cette chapelle a été édifiée par l'abbé Robert de Thorigni.
Elle était la chapelle funéraire de l'abbaye, à l'origine sa voûte était en berceau brisé. La voûte d'ogives actuelle est du XIIIème siècle.
Jadis l'infirmerie était à proximité, elle était la partie haute de l'hotellerie qui s'est effondrée en 1816.
Le Bourg du Mont Saint Michel se situe en contrebas de l'Abbaye. Tant bien que mal il a réussi à préserver son caractère médiéval même s'il est envahi par des restaurants et des magasins de souvenirs qui accueillent les innombrables touristes provenant de tous les pays de la planète.
Le restaurant de la Mère Poulard est une institution gastronomique avec son omelette et son gigot de pré-salé.
La Porte du Roi: entrée fortifiée du Bourg
La Porte du Roi (cf photo ci-contre) s'ouvre sur la Grande Rue qui est l'axe principal du Bourg (cf photo ci-dessous). Cette porte est surmontée d'un logis décoré avec les armes de la ville et dea abbés.
Certaines maisons de cette rue sont construites avec un encorbellement. Jadis elle comportait des maisons de pêcheurs, des tavernes et des hôtelleries, maintenant tous se sont adaptés pour accueillir les touristes.
Les édifices les plus notables sont: la Maison de l'Arcade, l'Hôtellerie de la Licorne, l'Hôtellerie de la Sirène, la Maison des Trois Etoiles, l'Hôtellerie du Dauphin et l'Hôtellerie des Quatre fils Aymon, etc.
Le Bourg possède une église paroissiale spécifique dédiée à Saint Pierre qui a été fondée au XIème siècle, elle a été remaniée au XVème siècle, elle est tapissée d'ex-voto.
Au Nord-Ouest du Mont, sur un rocher s'avançant dans l'océan, se situe la Chapelle Saint-Aubert qui a été édifiée au XVème siècle. Elle est en dehors des murs de la cité proprement dite.
La Grande Rue du Bourg du Mont Saint Michel
Les Remparts du Mont Saint Michel
Le site du Mont Saint Michel assure lui-même une première forme de protection, elle n'était cependant pas suffisante pour se prémunir contre des agressions organisées.
Ceci est devenu d'autant plus sensible avec l'enrichissement progressif de l'abbbaye.
Une ceinture impose de remparts a donc été édifiée du XIIIème au XVème siècles et complétées dans les siècles suivant. Les parties Nord et Ouest étant escarpées, les fortifications sont surtout implantées au Sud et à l'Est.
Remparts côté Est de l'abbaye du Mont Saint-Michel: en bas la Tour Boucle
De ces deux côtés l'abbaye a disposé rapidement de murailles imposantes permettant de résister aux attaques. Au Nord-Est, la Tour Claudine a été bâtie au XIIIème siècle et remaniée aux XVème et XVIème siècles, elle servait d'appui aux Grands degrés qui se terminaient par un châtelet et une barbacane.
La Tour du Nord est du XIIIème siècle, elle aussi a été modifiée pendant les deux siècles suivants. Souvent les remparts, dotés de machicoulis suivent les pentes du rocher. C'est le cas jusqu'à la Tour Boucle (ex Tour de la Reine) comme le montre la photo ci-contre.
De nombreuses autres Tours sont établies sur les remparts, dans le sens des aiguilles d'une montre: la Tour Cholet, la Tour Basse (remaniée au XVIIème siècle), la Tour de la Liberté, la Tour de l'Arcade, la Tour du Roi et côté Ouest la Tour Gabriel.
Remparts côté Sud de l'abbaye du Mont Saint-Michel
L'entrée dans le Bourg est protègé par la Tour de l'Arcade (qui abritait le guet) et la Tour du Roi, elles ont été construites au XVème siècle par l'abbé Robert Jolivet.
Jadis la Porte du Roi avait un pont-levis qui franchissait le fossé. Le dispositif a été renforcé en 1531 sur le flanc Ouest par l'Avancée, ouvrage fortifié triangulaire auquel était adjoint le Corps de Garde des Bourgeois.
La Tour Gabriel est du XVIème siècle, elle a une forme circulaire.
Ce dispositif défensif mis en place, pour l'essentiel, au Moyen-Age est partie prenante de l'Histoire de l'Abbaye.
La ville a une origine ancienne, sa fondation date du milieu du VIème siècle quand un moine, Saint Méen, s'installe à cet endroit. Au milieu du XVIème siècle la ville devient fournisseur d'huitres de la Cour du roi de France.
La ville accueille un port de pêche depuis son origine, et elle est connue pour sa production d'huitres. Jadis y existaient aussi des chantiers de construction navale. Pendant longtemps le front de mer a été victime des marées, ce n'est qu'en 1838 qu'une digue significative (la Cale de l'Epi) a permis de le protèger.
A de nombreuses reprises Cancale a eu aussi un rôle militaire. En particulier au XVIIIème siècle où elle protégeait Saint-Malo contre les attaques de la flotte Anglaise.
Maintenant le tourisme y prend de plus en plus d'importance, Cancale est le point d'entrée de la Côte d'Emeraude. Elle bénéficie de la double proximité du Mont Saint Michel et de Saint-Malo. Les quais de Cancale sont maintenant occupés par de nombreux restaurants.
Au Nord de Cancale, la Pointe du Grouin et l'île des Landes