L'Art Roman s'étend, dans une approche globale, sur les XIème et XIIème siècles.
Il précède l'Art Gothique qui commence environ au XIIIème siècle, mais la limite entre ces deux périodes architecturales varie selon les régions.
Cette page présente des édifices religieux (églises, abbayes, monastères) du Limousin (Haute-Vienne, Creuse, Corrèze) construits pendant cette période Romane, c'est l'époque où l'Europe de l'Ouest se couvre d'un blanc manteau d'églises, pour citer Raoul Glaber, un chroniqueur des environs de l'An Mil.
En général, le plan des églises est une croix latine donc avec un transept, le chevet est à l'Est et la façade à l'Ouest. A l'intérieur la nef est assez souvent flanquée de collatéraux, la séparation est faite par des colonnes qui soutiennent les arcades, le voûtement est bien souvent en berceau. Le choeur est parfois entouré d'un déambulatoire qui dessert des absidioles.
Certains édifices ont peu changé depuis leur construction d'autres ne conservent que des éléments Romans préservés au fur et à mesure des réaménagements des édifices.
L'Art Roman se décline en écoles régionales, celle du Limousin a ses caractéristiques propres même si l'influence de l'école du Berry se ressent au Nord, celle du Poitou, de la Saintonge et de l'Angoumois à l'Ouest, celle du Périgord au Sud et celle de l'Auvergne à l'Est.
Ainsi la plupart des édifices limousins sont en granit gris ou coloré. Les clochers limousins sont parfois caractéristiques comme celui de la Collégiale de Saint Léonard de Noblat (cf photo ci-contre). Il en est de même pour les façades.
Saint Léonard de Noblat: le clocher de la Collégiale
Certaines églises conservent des fresques murales et des vitraux d'époque. Parfois les chapiteaux des colonnes sont sculptés, en outre le savoir-faire régional sur les Emaux a favorisé la constitution de Trésors souvent remarquables.
Les églises sont présentées par département (Haute-Vienne, Creuse, Corrèze). Dans chaque département sont d'abord décrit les édifices majeurs et celles voisines, puis les églises paroissiales et enfin les églises qui conservent des parties Romanes.
La liste des édifices n'est pas exhaustive, elle sera enrichie progressivement.
Le Limousin est une région qui s'étend sur le Nord-Ouest du Massif Central. La montagne limousine, avec le Plateau de Millevaches à près de 1000 mètres d'altitude, est froide et bien arrosée, elle est le château d'eau de la France. Des vallées encaissées rendent la circulation difficile. Au Sud, le bassin de Brive-la-Gaillarde annonce le Bassin Aquitain.
Le Limousin est découpé en trois départements: La Haute-Vienne, la Creuse et la Corrèze. La Haute-Vienne, ainsi que le Sud et l'Ouest de la Corrèze sont les parties les plus actives.
L'ancienne province de la Marche (Creuse essentiellement) est dans une situation économique plus difficile.
Le Limousin et les départements voisins
La Région est dominée par la capitale, Limoges qui est même la métropole d'un espace plus large dans le Centre-Ouest de la France.
A un moindre niveau la ville de Brive, dans le Sud du département de la Corrèze, est très active.
Tulle et Guéret doivent en bonne partie leur animation à leur situation de préfectures des départements de la Corrèze et de la Creuse respectivement.
Au Sud du département, l'église du Chalard se trouve mise en évidence sur un promontoire situé près de Saint Yrieix dont la Collégiale conserve des parties Romanes.
Solignac est une petite ville à une dizaine de kilomètres au Sud de Limoges, elle est située sur la rive droite de la Briance. La ville est ancienne, elle portait le nom de Solemniacum à l'époque Gallo-Romaine. Elle s'est ensuite reconstituée et développée autour de l'abbaye qui a été fondée au Haut Moyen-Age.
Abbaye de Solignac
Eglise abbatiale de Solignac, vue du côté Nord, la base du clocher est bien souligné par le décrochage de la toiture
Une Abbaye y a été fondée en 631 par Saint Eloi, le conseiller de Clotaire II puis de Dagobert, à l'époque Mérovingienne, c'est cette abbaye qui est le berceau de l'orfèvrerie limousine. Saint Eloi y fait venir le premier abbé, Saint Remacle, qui devient par la suite évêque de Maestricht.
L'église de Solignac est un des plus beaux édifices à coupoles de France. Elle est construite en granit.
Histoire
Gravure ancienne de l'abbaye de Solignac Plan de l'église avec la position des coupoles
Le monastère semble avoir souffert au VIIIème siècle des incursions Arabes, il est réparé au début du IXème siècle. Il est pris par les Normands vers 860 et incendié, il semble avoir à nouveau été endommagé à la fin du IXème siècle. En 922, le roi Charles III le Simple attribue 16 églises à l'abbaye de Solignac qui semble très liée à celle de Fleury sur Loire.
Aux Xème et XIème siècles, l'abbaye est très riche ce qui lui permet d'engager les travaux de reconstruction du monastère et de l'église.
En effet, les bâtiments de l'abbaye ont été endommagés au moment de la Guerre de Cent Ans, ainsi en 1388 le choeur de l'église est incendié. Puis en 1568, pendant les Guerres de Religion, une armée protestante pille Solignac et l'abbaye.
Le couvent et l'église sont réparés au milieu du XVIIème siècle par les moines de la Congrégation de Saint Maur qui s'y étaient installés.
Pourtant une partie du clocher Ouest s'effondre en 1783, vers 1810 un clocher-mur est construit en remplacement.
Après la Révolution Française les bâtiments conventuels sont utilisés pour héberger une fabrique de porcelaine pendant plus d'un siècle, de 1817 à 1932. Ils sont redevenus un monastère depuis les années 1950.
Description de l'église
Eglise de Solignac: intérieur de la nef avec les coupoles
Façade et clocher-mur de l'église de Solignac
Les bâtiments sont principalement du milieu du XIIème, ceux de l'église ont été complétés au début du XIIIème siècle. L'église a la forme d'une croix latine, elle est orientée Est-Ouest, sa longueur est de 70 mètres et celle du transept de 38 mètres. La largeur de la nef approche les 15 mètres.
La nef Quand on pénètre dans l'édifice, la nef est en contrebas par rapport à l'entrée et il faut descendre plusieurs marches pour atteindre le sol de cette nef (cf photo ci-contre).
Eglise de Solignac: les marches en descendant du porche vers la nef
La nef comporte deux travées, elle est large et sans bas-côtés. Cette église possède quatre coupoles hémisphériques d'influence Byzantine sur pendentifs (triangles maçonnés en arc de cercle), deux sur la nef, une sur la croisée du transept et une sur le croisillon Nord. Ces pendentifs reposent sur de gros piliers carrés, les piliers sont reliés les uns aux autres par des arcs en berceau brisé (cf photo ci-dessus). Le bras du transept Sud est plus court, il est voûté en berceau.
Sculptures du portail du bras Nord du transept
Le flanc extérieur Nord de la nef (cf photo au-dessus) est très organisé, le module de base est constitué par une fenêtre en arc ouvert et un arc aveugle trilobé. On compte quatre modules séparés par deux colonnes et un puissant contrefort. La lumière pénètre bien dans l'édifice grace à ces fenêtres.
Jadis trois clochers surmontaient l'édifice, il ne subsiste que la base (porche) de celui en avant de la nef qui est légèrement desaxé par rapport à celle-ci. Une reconstruction du XIXème siècle en a fait un clocher-mur (cf photo ci-dessus). Le clocher au dessus du de la croisée du transept a été détruit au XVème siècle (cf la gravure au-dessus).
Le portail du bras Nord du transept est surmonté par un bas relief représentant un Christ en majesté très endommagé (cf photo ci-contre).
A l'intérieur de la nef, des stalles remarquables ont été réalisées au XVème siècle, à l'origine elles occupaient une bonne partie de la nef avant d'être déplacées au fond de l'abside. Elles représentent des animaux, des personnages fantastiques ou symboliques (cf photos ci-dessous).
Stalles de l'église de Solignac
Les chapiteaux de la nef comporte des sculptures réalisées pour certaines dans le granit (il est difficile à travailler) et d'autres dans du calcaire. Les sujets représentés sont des animaux et des humains (cf photos ci-dessous).
Chapiteaux de la nef de l'église de Solignac
Le Choeur Le choeur comporte sept arcades et trois chapelles rayonnantes, sa coupole est ovale, il est dépourvu de déambulatoire.
Là encore les chapiteaux sont sculptés avec des thèmes variés.
Deux peintures du XVIIème siècle représentent la tentation de Jésus et son agonie. Les vitraux sont du XVème siècle.
Choeur de l'église de Solignac
Fresque murale de Saint Christophe La peinture murale située sur un gros pilier à droite du choeur est du XVème siècle. Elle représente Saint Christophe, patron des voyageurs, qui porte sur ses épaules l'enfant Jésus.
Cette fresque a été offerte par un châtelain du voisinage, Bony de la Vergne, pour rendre grâce à Saint Christophe de sa libération, en effet il avait été capturé par les Mauresques.
Son château se situait à Saint Priest Ligoure, à une dizaine de kilomètres au Sud de Solignac. Il est représenté en haut, à droite et à gauche de la peinture et les armoiries de la famille figurent aussi sur cette peinture.
Extrait de la fresque murale: Château de Saint Priest Ligoure
Sur l'extrait de droite on entrevoit la femme du châtelain qui l'accueille à son retour de captivité.
Le Chevet Le chevet est de style Roman, il est polygonal avec cinq absidioles. Les nombreuses et amples fenêtres avec des arcs en plein cintre assurent un bon éclairage du choeur même si de nombreuses petites arcatures sont aveugles. Il comporte de nombreuses sculptures.
Chevet de l'église de Solignac
En plus de l'église, l'abbaye de Solignac conserve d'importants bâtiments conventuels du XVIIIème siècle. Elle était protégée par des remparts comme en témoigne l'actuelle rue des Remparts. Au Sud, la Porte Saint Jean (cf photo ci-dessous à gauche) était celle par laquelle les pélerins pénétraient dans le monastère. La Porte Saint Michel était côté Est, elle n'xiste plus mais une peinture en donne une représentation (cf photo ci-dessous à droite).
Porte Saint Jean Remparts de l'abbaye de Solignac Porte Saint Michel (plaque en céramique de Jacques Abadie)
Le Vigen est un petit bourg à un kilomètre à l'Est de Solignac. Il possédait un pont médiéval sur la Briance qui en avait fait de longue date un site de marché, ce pont a été détruit au XIXème siècle.
L'église Saint Mathurin a une origine ancienne, elle est sans doute issue d'un oratoire de la fin du VIIème siècle.
L'édifice actuel est de style Roman. Il est des XIème et XIIème siècles pour ce qui concerne la nef, le transept et le choeur. .
La façade est remarquable et date des XIIème et XIIème siècles, elle comprend un portail surmonté d'un arc en plein cintre avec de nombreuses voussures et un clocher-mur (cf photo ci-contre).
L'église a été restaurée à la fin du XIXème et au début du XXème siècle.
Façade de l'église Saint Mathurin de Le Vigen
Livres des Editions Zodiaque, Collection La Nuit des Temps
La petite ville de Saint Léonard de Noblat est située à une vingtaine de kilomètres à l'Est de Limoges. Elle est bâtie sur une colline à près de 350 mètres d'altitude, entre la Vienne et des affluents, le Tard et la jonction avec la Maulde est proche. La ville a conservé une allure médiévale autour de son église Romane.
Saint Léonard est issu d'une noble famille Franque, il est né vers 494 près de Vendôme. Il séjourne d'abord dans le monastère de Micy près d'Orléans avant de devenir ermite dans le Limousin où il s'installe dans le site qui est devenu Noblat. Il accueille d'anciens captifs pour les réhabiliter par le travail. Il est mort en 559.
Saint Léonard est le patron des prisonniers et des femmes enceintes. Le site est une étape du pélerinage vers Saint Jacques de Compostelle (Voie de Vézelay).
Au IXème siècle, sa sépulture est transférée sur une butte dominant la vallée de la Vienne et son affluent le Tard. Des miracles qui se produisent sur son tombeau attirent de plus en plus de pélerins dont des princes importants comme Bohémond d'Antioche et Richard Coeur de Lion.
Le culte de Saint Léonard s'est répandu en Europe de l'Ouest, de nombreux villages en France, en Italie, en Belgique, en Angleterre et en Allemagne portent son nom.
Progressivement un bourg se développe autour de la sépulture de Saint Léonard. Un château a été édifié en hauteur autour de l'An Mil pour protéger le gué. Une église significative est construite au milieu du XIème siècle.
La Collégiale Saint Léonard
Eglise Romane de Saint Léonard de Noblat
La Collégiale Saint Léonard est inscrite au Patrimone Mondial de l'Unesco au titre des chemins de Saint Jacques de Compostelle.
De l'édifice du XIème siècle il subsiste les travées de la nef et le transept. La nef a cinq travées dont deux sont voûtées en berceau et deux autres en berceau brisé. Les collatéraux sont du XIIème siècle.
Sur le côté Nord de la nef, entre le clocher et le croisillon Nord du transept, se trouve la chapelle du Sépulcre (en fait un baptistère) doté de quatre petites absidioles.
Elle a été restaurée en 1880.
La croisée du transept est surmontée d'une coupole sur pendentifs, et de petites coupoles sont également implantées à l'extrémité de chaque croisillon.
Le choeur est plus large que la nef, il est de la la fin du XIIème siècle de même que le déambulatoire qui l'entoure. Celui-ci dessert sept chapelles voutées en cul-de-four (cf photo ci-dessus), les deux chapelles aux extrémités débordent légèrement les bras du transept. Le choeur possède aussi des stalles du XVème siècle sculptées sur bois.
En 1603 se produit un écroulement des parties hautes du choeur, il est reconstruit avec des consolidations qui ont modifié son aspect.
Clocher de la Collégiale et maisons anciennes
Clocher de la Collégiale
Façade de la Collégiale
A l'Ouest, la façade d'origine était Romane, elle a ensuite été dotée d'un portail Gothique ogival avec de nombreuses voussures et encadré par deux niches trilobées à colonnettes, au-dessus se situe une grande fenêtre de même style (cf photo ci-dessus à droite).
Une Tour carrée servant de porche est élevée sur le côté Nord, elle est endommagée par la foudre en 1270, elle est reconstruite et relevée de deux étages avec une flèche de pierre de style ogival s'élevant à 52 mètres de hauteur. Au final, le clocher comporte 3 étages carrés qui sont surmontés de 3 étages octogonaux (cf photo ci-dessus au centre). Ces étages possèdent des ouvertures en plein cintre, elles ont été restaurées à la fin du XIXème siècle.
Le Dorat est une petite ville située sur une colline au-dessus d'une petite rivière, la Seure. Elle s'étend sur une pente inclinée vers le Sud et vers l'Est.
La ville a été fondée au Xème siècle par des missionnaires originaires d'Ecosse. Elle faisait partie du comté de La Marche, elle est même devenue la capitale de la Basse-Marche, une région aux confins du Limousin, du Poitou, du Berry et des Charentes.
La Collégiale Saint Pierre aux Liens
Nef, collatéraux et clocher au-dessus de la croisée du transept Collégiale Saint Pierre aux Liens de Le Dorat Haut de la façade
La Collégiale Saint Pierre aux Liens est une des plus belles églises de style Roman du Limousin. L'édifice est solide, trapu ce qu'illustre particulièrement la façade Ouest.
Elle a été réalisée, avec le soutien de Boson Ier comte de La Marche, à la fin du Xème siècle sur l'emplacement d'une église antérieure. Elle en conserve une cuve baptismale Carolingienne du IXème siècle.
La construction a débuté par la crypte qui est dédiée à Sainte Anne puis continuée juste au-dessus par le choeur et l'abside en hémicycle (qui comporte un déambulatoire avec tris chapelles), elle s'est achevée à la fin du XIIème siècle. Elle est en granit gris issu de carrières locales.
Plan de Saint Pierre aux Liens Portail de la Collégiale
La façade posède un portail avec des voussures en festons (cf photo ci-contre), il est surmonté d'un clocher trapu avec deux clochetons octogonaux (cf photo ci-dessus).
Sur la croisée du transept s'élève un clocher à trois étages octogonaux, il est terminé par une flèche de pierre qui atteint 60 mètres de hauteur et elle-même surmontée par un ange en cuivre doré du XIIIème siècle, c'est un ouvrage des orfèvres du Limousin. Les croisillons sont identiques et voûtés en berceau brisé avec deux travées chacun.
La nef est assez élevée (18 mètres). Elle possède cinq travées, les premières sont voûtées en berceau brisé et la dernière est surmontée d'une coupole hémisphérique. La nef est dotée de collatéraux étroits voûtés d'arêtes qui lui servent aussi de contreforts. La longueur de la nef est de 47 mètres et la longueur totale de l'édifice est de 78 mètres.
Au-dessus de la croisée du transept se trouve une coupole, les croisillons sont voûtés en berceau et ont chacun une absidiole latérale en hémicycle.
Au XVème siècle un système de fortification a été établi par l'abbé Guillaume IV l'Hermitte autour de l'église, il faisait partie de celui de la ville, il en reste une tour sur la chapelle axiale de l'abside.
En 1567, l'église est endommagée par les Protestants au moment des Guerres de Religion.
La Collégiale a bénéficié d'une restauration d'ensemble au XXème siècle.
A 7 kilomètres à l'Est du Dorat se trouve la petite ville de Magnac-Laval qui conserve une église remontant au XIIème siècle, elle conserve les reliques de Saint Maximin, évêque de Trèves en Germanie au IVème siècle, il était orignaire du Poitou.
De l'autre côté, à l'Ouest, à une dizaine de kilomètres, le bourg de Darnac conserve les ruines du château de la Côte-au-Chapt.
Saint Junien est une ville d'origine ancienne située au confluent de la Vienne et de la Glane. Elle possède une église remarquable qui faisait partie d'une abbaye puis collégiale dédiées à Saint Junien, un ermite du VIème siècle. Dès sa mort un pélerinage se développe sur le sanctuaire édifié sur sa tombe, favorisant la création d'un bourg.
La Collégiale Saint Junien
Chevet, chapelle Saint Martial et transept vus du Nord Collégiale Saint Junien Clocher, nef et transept vus du Sud
Saint Junien était un ermite qui vivait au début du VIème siècle et qui guérissait les malades avec l'eau d'une source. Il était trés connu au point que l'évêque de Limoges Rorice II assiste à ses obsèques et fait construire un oratoire sur sa tombe.
Le pélerinage qui s'ensuit permet d'y établir une abbaye, elle est détruite par les Normands en 866, puis reprend vigueur au IXème siècle.
Autour de l'An mil, l'évêque de Limoges supprime l'abbaye, il nomme un Prévôt et une Collégiale est consacrée en 1102. Plusieurs paroisses rurales lui sont rattachées.
Portail Collégiale Saint Junien Nef avec les fresques peintes au plafond
L'église est en granit, elle a été édifiée en trois campagnes successives, d'abord et pour l'essentiel à la fin du XIème, le portail au XIIème siècle et au XIIIème pour le chevet et le choeur. L'ensemble de l'édifice fait près de 70 mètres en longueur.
Sur la façade, le portail comporte deux baies (cf photo ci-dessus à gauche) entourées de colonnettes qui supportent des voussures en arc brisé. Une statue représentant Saint Junien est établie sur le tympan. Ce portail est surmonté d'un puissant clocher entouré par deux clochetons.
La nef est voûtée en berceau légèrement brisé et comporte deux travées entourées par des collatéraux (cf photo ci-dessus à droite), des fresques sont peintes au plafond.
Les piliers Ouest de la première travée ont une forme carrée, les suivants ont des colonnes engagées.
Le transept fait environ 32 mètres de long, la croisée du transept est surmontée d'une flèche qui s'est effondrée en partie en 1816 puis en 1922 et a été reconstruite à chaque fois. Le croisillon Sud (cf photo au-dessus à droite) fait partie de la construction initiale (XIème siècle). Les piliers de la croisée du transept ont des chapiteaux sculptés.
Sculpture en granit d'un chapiteau de la collégiale Saint Junien
Le choeur est plus long que la nef, il comporte cinq travées de longueurs inégales, il est également voûté en berceau brisé. L'église a été endommagée par la foudre en 1405 ce qui a entrainé des réparations sur la voûte du choeur. La chute de la flèche, évoquée au-dessus, en 1816 a endommagé les travées du choeur, elles ont été réparées au milieu du XIXème siècle. De même en 1922, les réparations se sont achevées en 1936.
Le chevet est plat avec une rosace en hauteur comme le montre la photo au-dessus.
La chapelle Saint Martial, au Nord du Choeur, est du début du XIIIème siècle et de style Gothique. Elle comporte des fresques relatant la vie de Saint Martial. Jadis elle comportait un étage.
Le Tombeau de Saint Junien
Face Est Sculptures de tombeau de Saint Junien Face Sud
A l'intérieur se trouve le tombeau de Saint Junien qui est du XIIème siècle avec de remarquables sculptures (cf photos ci-dessus). Le Christ en gloire est sur la face Est (photo de gauche), son visage a été martelé. Sur la face Sud (photo de droite), sous une petite porte en bois, l'Agneau Pascal est entouré par deux anges et par les Douze Vieillards de l'Apocalypse disposés selon deux rangées.
Les Fresques Romanes
Fresques du plafond de la nef Fresques de la collégiale Saint Junien Fresque murale représentant Saint Christophe
L'église conserve des fresques des XIIème et XIIIème siècles, il est possible qu'à l'origine elle ait été peinte sur une grande partie de la surface intérieure. Les plus grandes fresques sont celles du plafond de la seconde travée de la nef (cf photo ci-dessus à gauche).
Une des fresques murales représente Saint Christophe (cf photo ci-dessus à droite), elle a été réalisée autour de 1200. Elle est située sur le croisillon Nord du transept. A l'origine elle faisait plus de quatre mètres de hauteur mais il n'en reste que la partie haute.
La plupart des autres fresques sont de style Gothique.
La Collégiale conserve aussi de nombreuses statues anciennes et possède aussi une chasse en émail du XIIIème siècle.
Chaillac sur Vienne est un village situé en hauteur au dessus de la rive gauche de la Vienne à deux kilomètres à l'Ouest de Saint Junien.
Eglise Saint Saturnin de Chaillac sur Vienne
L'église Saint Saturnin est au départ de style Roman. Elle a été réalisée à partir du XIIème siècle avec la nef, voûtée en plein cintre, et le chevet plat. Le portail est de la fin du XIIIème siècle.
Au milieu du XVème siècle des travaux permettent d'agrandir l'édifice. En particulier la grande chapelle des vicomtes de Rochechouart sur le flanc Sud (cf photo ci-dessus à droite) est réalisée à la fin du XVème siècle, elle est de style Gothique et contient des fresques murales.
Rochechouart
Rochechouart est à environ dix kilomètres au Sud de la Vienne et de Saint Junien. La ville est située sur un éperon rocheux, qui est à l'origine de son nom, au-dessus d'une petite rivière, la Graine, qui rejoint la Vienne près de Chabanais.
L'église Saint Sauveur
Au IXème siècle, l'Abbaye de Charroux établit un Prieuré sur l'emplacement de l'église actuelle. Celle-ci a été construite dans la première moitié du XIème siècle et elle est représentative de l'Art Roman de cette époque.
Elle a été modifiée au XIIIème siècle, en particulier le choeur et aussi avec la réalisation du portail (côté Ouest).
A l'intérieur subsiste une fresque murale du XVème siècle.
Eglise Saint Sauveur de Rochechouart et son clocher Tors
La base du clocher est carrée, en hauteur il devient octogonal (cf photos ci-dessus), il date de la fin du XIVème siècle. La flèche du clocher est hélicoïdale (clocher Tors), elle a été réalisée à la fin du XVIIIème siècle.
Le Chalard est un village à une dizaine de kilomètres au Nord-Ouest de Saint Yrieix. La rivière l'Isle s'écoule à proximité.
Mais l'intéret du Chalard provient de son église Romane (cf photo ci-contre), bien en évidence sur un promontoire.
A l'origine un ancien monastère y était implanté, il a été détruit par les Normands autour de 850.
Saint Geoffroy du Chalard fonde un nouveau monastère à la fin du XIème siècle. Celui-ci, assisté par des moines a fait défricher les environs.
L'église est commencée après 1080 et achevée en 1100. Elle comporte un choeur (avec une abside octogonale voûtée en cul de four) et un transept, mais la nef est absente. Son clocher est massif, s'élève au-dessus de la croisée du transept, il comporte douze ouvertures.
Au XVème siècle les Anglais s'emparent et fortifient l'édifice, ainsi sur le flanc Est des arcades et modillons ont été aménagés dans le but d'y réaliser un chemin de ronde (il a disparu). Il a fallu un siège d'un mois et des combats acharnés que les Français reprennent cette position.
Chevet et transept Nord de l'église Romane du Chalard avec le Cimetière des Moines
A l'intérieur, de nombreuses colonnes possèdent des chapiteaux sculptés dans le granit.
La crypte est décorée de peintures murales.
Au fond du transept, un buffet du XVème siècle (cf photo ci-contre) recouvre le tombeau de Saint Geoffroy, ses panneaux en chêne sont sculptés en style Gothique flamboyant.
Dans une niche, une chasse du XIIIème siècle est ornée de plaques d'émaux polychromes.
Buffet recouvrant le tombeau de Saint Geoffroy
Le chevet de l'église est entouré par le Cimetière des Moines (cf photo ci-dessus) qui possède des pierres tombales originales, certaines ont la forme d'édifice religieux, d'autres portent des signes religieux et sur d'autres encore sont gravés les outils associés au métier du défunt, elles ont été réalisées du XIIème au XVIème siècle.
Le Chalard possède également quelques maisons anciennes intéressantes.
Saint Yrieix la Perche
Panorama sur Saint Yrieix: la Collégiale et la Tour du Plô
Le nom de Saint Yrieix est issu d'Aredius qui a fondé un monastère à cet endroit au milieu du VIème siècle. La ville s'est ensuite développée autour de ce monastère grace au pélerinage sur les reliques de Aredius, elle était sous la tutelle des vicomtes de Limoges.
Au Moyen-Age, le bourg principal forme un enclos religieux entourant le monastère, il subsiste jusqu'au XVIIème siècle. Il est entouré par des faubourgs au Nord et au Sud.
Enclos de Saint Yrieix au XVIIème siècle
Aredius (Saint Yrieix)
Aredius est né vers 510, il est issu d'une grande famille de Limoges, sa mère Pélagie était peut-être parente des Mérovingiens. Il est envoyé en Austrasie, à la cour du roi Théodebert Ier, pour complèter son éducation. Nicet, évêque de Trèves, le prend en charge et Aredius séjourne dans cette ville. Vers 530, il est de retour à Limoges. Il part alors s'établir comme ermite dans une grotte de son domaine d'Attanum (futur Saint Yrieix).
Il fonde une communauté religieuse à Attanum et fait construire un monastère avec deux églises: l'une dédiée à Saint Hilaire, l'autre à Saint Julien, avec en plus un oratoire dédié à Saint Maximin.
Sa réputation et son prestige attire de nombreuses personnes à son monastère car il est protégé des incessants conflits entre les différents rois Mérovingiens. Il fait la connaissance de Férréol, évêque de Limoges, de la reine Radegonde qui à fondé le monastère de Sainte Croix à Poitiers, de Léonard qui a fondé le monastère de Saint Léonard de Noblat, de Grégoire de Tours qui relate sa vie dans son Histoire ecclésiastique des Francs.
Il est mort en 591 et a été inhumé dans l'église Saint Hilaire qu'il avait fondée.
La Collégiale
Vue du flanc Sud La Collégiale de Saint Yrieix la Perche Clocher-porche Ouest
Le monastère fondé par Aredius est devenu la Collégiale du Moûtier autour de l'An Mil en même temps que se développait le pélerinage sur le tombeau du saint. Aredius avait attribué son monastère à l'Abbaye Saint Martin de Tours qui en a gardé la tutelle jusqu'à la Révolution Française.
L'église collégiale (sous la responsabilité d'un collège de chanoines) a été construite à partir de 1180 sur l'emplacement de l'ancienne église Romane, elle est de style Gothique. L'initiative en revient au doyen du chapitre des chanoines, Bernard de Comborn, issu d'une puissante famille du Limousin.
Intérieur de la Collégiale: nef et amorce du bras Nord du transept
Les travaux commencent par le choeur, il est profond et voûté en ogives, pour autant il n'est finalisé qu'au XIIIème siècle avec les vastes baies dans l'abside.
Le transept est commencé par le croisillon (bras) Nord, le croisillon Sud (cf photo ci-dessus à gauche) et son portail ont été réalisés en fin de chantier dans le courant du XIIIème siècle.
Le portail sur le bras Sud du transept (cf photo ci-dessus à gauche) est de style Gothique, il est surmonté d'un Christ en majesté réalisé au XIIème siècle.
La nef est large mais peu profonde (deux travées: cf photo ci-dessus), elle est voûtée d'ogives. Le plan initial comportait quatre travées mais des difficultés financières et l'intervention de la maison-mère, l'Abbaye Saint Martin de Tours ont limité l'ambition des chanoines.
C'est ce qui fait que pour l'essentiel le clocher-porche occidental antérieur, de style Roman (cf photo ci-dessus à droite), est préservé, il est joint à la nouvelle nef. Le portail comporte deux voussures surmontées d'une archivolte. L'avant-dernier étage du clocher est typiquement Roman avec sur chaque face six arcs aveugles trilobés s'appuyant alternativent sur une colonne forte puis une colonne mince (certaines sont manquantes).
Limoges est une ville disposée en amphithéâtre sur la rive droite de la Vienne. Le christianisme y est implanté dès le IVème siècle par Saint Martial.
L'ancienne cité, avec la Cathédrale Saint Etienne, est juste au dessus de la Vienne. Au-dessus se trouve le centre commercial de la ville avec le château des vicomtes de Limoges et l'Abbaye Saint Martial. Celle-ci est établie sur le tombeau de Saint Martial qui attire de nombreux pélerins, c'est la partie dynamique de Limoges.
L'Abbaye Saint Martial
Au moment de la Révolution Française, l'abbaye Saint Martial est vendue puis démolie, elle était sur la Place de la République et ses alentours.
La Cathédrale Saint Etienne
Elle a été construite en hauteur au-dessus de la Vienne. La première cathédrale était de style Roman, il en subsiste la crypte et la base du clocher. Elle a été remplacée à partir de 1273 par une nouvelle cathédrale de style Gothique.
Le corps de Saint Martial, premier évêque de Limoges, a été inhumé, selon la coutume dans une nécropole située à l'extérieur de la cité.
Le tombeau de Saint Martial est devenu le lieu d'une importante dévotion et il a donné progressivement naissance à un pélerinage.
Au IXème siècle, l'Abbaye Saint Martial de Limoges est réputée, prospère et dirigée par de grands Abbés. Du XIème au XIIIème siècle elle étend son influence sur tout le Sud-Ouest de la France.
L'auteur, Limousine de coeur, a donné vie au souvenir de l'abbaye de Saint-Martial de Limoges, aujourd'hui disparue, alors qu'elle fut, du IXe au XIIIe siècle, grande par son pouvoir de la prière, sa puissance politique et " humanitaire ", sa création musicale, architecturale, littéraire et artistique (émaux, enluminures).
Elle déclina entre les XIVe et XVIIe siècles et disparut à la fin du XVIIIe siècle.
Il n'en reste aujourd'hui que le souvenir... et le fonds très riche des manuscrits conservé à la Bibliothèque nationale de France.
Eymoutiers
Eymoutiers est une petite ville d'un peu plus de 2000 habitants implantée sur une butte granitique au-dessus de la Vienne. Elle s'est développée à partir du VIIème siècle autour d'une église, puis d'un monastère, implantés sur le tombeau d'un saint ermite, Psalmet.
L'église Saint Etienne d'Eymoutiers
Eglise Saint Etienne d'Eymoutiers: clocher et premières travées de la nef Portail sur le bras Sud du transept
A l'origine l'église Saint Etienne est une Collégiale (dirigée par un chapitre de Chanoines) qui a été construite à partir du XIème siècle. Elle a été endommagée au moment de la Guerre de Cent Ans puis restaurée au XVème siècle, d'où la présence de parties Romanes et de parties Gothiques.
Le clocher (qui s'élève à 35 mètres de hauteur) avec son porche et les premières travées de la nef sont de style Roman, les dernières travées de la nef et le choeur sont de style Gothique, cette partie de la nef est dotée de collatéraux. Le choeur est éclairé par quinze hautes fenêtres avec de beaux vitraux réalisés au XVème siècles.
Le portail d'entrée est sur le bras Sud du transept, il est du XIIème siècle. Le clocher a été consolidé au XVIIème siècle et au début du XXème siècle.
Le trésor de la collégiale comporte une croix reliquaire du XIIIème siècle, elle est ornée d'émaux.
Le Palais sur Vienne est une petite ville qui est à moins de dix kilomètres à l'Est de Limoges.
L'église (cf photo ci-dessus) est d'origine Romane.
Saint Yrieix sous Aixe
Saint Yrieix sous Aixe est à une dizaine de kilomètres au Nord-Ouest de Aixe sur Vienne, elle est implantée sur la rive Sud de la Vienne.
L'église de Saint Yrieix sous Aixe
L'église d'origine a été construite au XIIème siècle, en style Roman, la nef faisait alors moins de 7 mètres de largeur. Il en reste des éléments au chevet et sur la façade qui est surmontée d'un pinacle à deux baies.
L'église a été transformée à la fin du XVème siècle, elle possède deux nefs parrallèles avec chacune deux travées, elles sont voûtées d'ogives.
Saint Victurnien sur Vienne
La Vienne à Saint Victurnien
Saint Victurnien est un village à une douzaine de kilomètres à l'Ouest de Limoges, elle est principalement implantée sur la rive Nord de la Vienne.
Son nom rappelle un ermite qui vivait en cet endroit au Vème siècle et sur le tombeau duquel s'est développé un pélerinage.
Au début du Moyen-Age une chapelle est édifiée le long de la Vienne (cf photo ci-dessus) près du tombeau du saint et un bourg se forme autour.
Cette chapelle est agrandie et devient une église au XIIIème siècle, des travaux complémentaires sont réalisés au XIVème siècle.
Le portail de l'église est en arc brisé avec trois voussures qui retombent sur des chapiteaux sculptés.
Une dalle de granit à l'arrière de l'autel forme un retable avec des peintures sur le thème de la mort du Christ.
L'une des deux églises de Boussac-Bourg possède de belles fresques murales. Celles Ahun ne sont pas complètes mais conservent des parties Romanes importantes.
Chambon sur Voueize est une petite ville située 25 kilomètres au Sud-Est de Boussac, à la limite des départements de l'Allier et du Puy de Dôme. Elle est au confluent de la Voueize et de la Tardes.
Chambon sur Voueize s'est développé autour d'un monastère fondé au IXème siècle par les moines de l'Abbaye Saint Martial de Limoges. L'objectif de l'établissement est alors de christianiser la région alentour qui est enclavée et loin de tout.
L'église Sainte Valérie
Abbaye Saint Valérie à Chambon sur Voueize
Un peu avant l'An Mil, ce monastère est doté des reliques de Sainte Valérie (qui étaient dans la crypte de Saint Martial de Limoges) ce qui le transforme en lieu de pélerinage. Rapidement de nombreux prieurés, cures, etc, dépendent de l'abbaye et lui assurent des revenus conséquents, ce qui lui permet d'engager la construction d'une église d'envergure. De plus le monastère bénéfice de la protection de la forteresse des sires de Combraille qui est juste au-dessus de lui.
L'église a été réalisée de la fin du XIème jusqu'au XIIIème siècle, elle est de style Roman et en granit. Ses dimensions sont impressionnantes, elle fait près de 90 mètres en longueur et près de 40 mètres de largeur au niveau du transept.
La nef est du XIIème avec neuf travées hautes et étroites (cf photo ci-dessous à droite), les arcs délimitant les travées sont voûtés en berceau (plein cintre). Jadis la charpente était visible, elle a été voûtée d'arêtes sur les sept premières travées au milieu du XIXème siècle. Les collatéraux sont aussi voûtés d'arêtes avec des arcs en plein cintre.
Le clocher central a deux étages, il est directement posé sur la dernière travée de la nef.
Stalles, croisée du transept et choeur Eglise Sainte Valérie Nef et collatéraux
Le transept et le choeur sont de la fin du XIème siècle, le choeur est voûté en cul-de-four supporté par un mur polygonal percé de quatre baies, il est entouré d'un déambulatoire (cf photo ci-dessus à gauche). L'abside comporte trois absidioles rayonnantes, les toitures sont étagées (absidioles, déambulatoire, choeur et enfin le lanternon au dessus de la croisée du transept).
L'église possède de belles stalles des XVIIème et XVIIIème siècles et les clotures du choeur sont sculptées en bois.
La croisée du transept est couverte par une coupole. La première travée des croisillons est voûtée en berceau (plein cintre), le croisillon Sud possède deux chapelles voûtées en cul-de-four, une tour ronde lui est accolée. Le croisillon Nord est quasiment un ouvrage militaire avec ses murs épais et ses contreforts massifs. Il a été réalisé au XIIIème siècle. La chapelle Sainte Valérie comporte un rétable du XVIIème siècle
Les deux clochers sont carrés, celui de la façade (la Tour des Bourgeois) est du XIIIème siècle, à sa base de se trouve un porche. Celui à l'autre extrémité de la nef s'appelle la Tour du Chartrier. Les deux sont couverts de toitures en charpentes du XVème siècle, elles ont été restaurées.
Le Porche de la Tour des Bourgeois a trois accès et le portail, qui comporte quatre voussures, donne accès à la nef (cf photo ci-contre). Les chapiteaux du porche et du portail sont sculptés avec des motifs variés, têtes, animaux, oiseaux, etc).
Porche (côté Ouest), au deuxième plan le portail voussuré et au fond la nef
Le Trésor
Le Trésor possède un Buste reliquaire de Sainte Valérie de la seconde partie du XIVème siècle (cf photo ci-contre). Il est en argent en partie doré avec des émaux translucides et opaques et des pierres et perles.
Le Trésor comporte aussi un élément de triptyque représentant le martyre de Sainte Valérie, il est du XVème siècle.
Buste reliquaire de Sainte Valérie
En 1440, Chambon est assiègée et prise par les troupes du roi de France, les charpentes et toitures sont endommagées, elles sont réparées ce qui donne à l'église son allure actuelle.
En 1575, pendant les Guerres de Religion, la ville est prise par les Protestants, ils brisent la chasse de Sainte Valérie et endommagent les bâtiments conventuels.
Au début du XVIIIème siècle, le monastère est rattaché à l'Abbaye de Cluny et obtient le statut d'abbaye.
Le monastère a été fermé en 1788 faute de moines. L'église, devenue paroissiale, a reçu d'importants travaux de restauration au XIXème siècle et en particulier la nef a été voûtée d'arêtes.
Evaux les Bains est une station thermale qui est à un peu mois de 500 mètres d'altitude, la ville est l'ancienne capitale de la région appelée la Combraille. Elle est à l'extrémité Est du département, à cinq kilomètres de Chambon sur Voueize.
La ville possède une église abbatiale du XVème siècle (cf photo ci-dessous), elle a subi un incendie en 1942 et a été restaurée. Le clocher porche a cinq étages surmontés d'une flèche, il est du XIème siècle. Le portail est du XVIIIème siècle.
Bénévent l'Abbaye est une petite ville située à vingt kilomètres au Nord de Bourganeuf et cinq kilomètres au Sud du Grand Bourg. Elle s'est développée autour d'un monastère médiéval.
Abbaye de Bénévent
L'origine du monastère de Bénévent remonte autour de l'An Mil, il a été fondé par un chanoine de Limoges, Humbert.
L'église d'alors a reçu les reliques de Saint Barthélémy le jour de sa consécration en 1028. Ces reliques venaient de Bénévent en Italie du Sud, d'où le nom du monastère.
L'église actuelle a été commencée à la fin du XIème siècle et a duré plus d'une cinquantaine d'années. Le monastère est devenu une abbaye au milieu du XVème siècle.
Le Porche Ouest possède cinq voussures avec de nombreux modillons sculptés et la dernière voussure est polylobée (cf photo ci-contre).
Au dessus du porche, le clocher est massif sur deux étages surmontés d'une pyramide à quatre faces. Les arcatures des étages sont en plein cintre, on en compte trois au premier étage de la façade, seule celle au centre est dotée de vitraux, les autres sont aveugles.
Au deuxième étage, chaque côté du clocher possède quatre arcatures aveugles.
La nef comporte quatre travées voûtées en berceau légèrement brisé. Les piliers sont carrés et dotés de colonnes engagées (cf photo ci-contre).
Certains chapiteaux de la nef sont sculptés (cf photos ci-dessous).
Les collatéraux sont étroits et servent de contreforts à la nef, ils sont voûtés en berceau.
La nef de l'église abbatiale de Bénévent
La croisée du transept est surmontée d'une coupole. Vers 1870, le clocher qui était au-dessus de la coupole a été démonté et remplacé par un clocher conique en pierre (cf photos ci-dessus). Une absidiole s'ouvre sur chaque bras du transept, le bras Sud comporte la chapelle de Saint Barthélémy.
Le choeur est voûté en cul-de-four (quart de sphère) et entouré de sept arcades qui donnent sur des colonnes dont les chapiteaux sont sculptés. Il est entouré par un déambulatoire qui est voûté en berceau brisé.
Le chevet comporte trois chapelles (cf photo ci-dessus à gauche) qui ouvrent sur le déambulatoire. Elles sont voûtées en cul-de-four.
Autour de l'église subsiste les anciens bâtiments monastiques, dont deux corps de logis du XVème siècle.
Sculpture des chapiteaux de la nef de l'abbaye de Bénévent
La Souterraine est une ville qui est située 35 kilomètres à l'Ouest de Guéret. Elle compte un peu plus de 5000 habitants et elle est la seconde ville du département pour la population.
L'église Notre-Dame
Portail de l'église de La Souterraine avec les voussures polylobées Eglise Notre-Dame de La Souterraine
Juste après l'An Mil, Gérald de Crozant fait don d'une villa à l'Abbaye Saint Martial de Limoges. Celle-ci y crée un Prieuré dont le premier prieur est Rodolphe Barton. Les moines utilisent un lieu de culte antérieur (crypte) pour y placer la sépulture du donateur.
Ils entreprennent, à partir du début du XIIème siècle, la construction d'une église qui est achevée au début du XIIIème siècle, vers 1230 (cf photo au-dessus). L'édifice a une allure massive et puissante évoquant une forteresse. Le style de la construction évolue avec l'avancement des travaux.
La première partie, les deux premières travées de la nef, sont de style Roman. Le clocher, les trois dernières travées de la nef le transept et le choeur sont de style Gothique.
Chevet et bras Sud du transept de l'église Notre-Dame de La Souterraine
Le Portail (cf photo au-dessus) est remarquable avec ses trois voussures polylobées. Chaque voussure comporte une partie plane et un tore tous deux festonnés.
Le clocher (cf photo au-dessus) est rectangulaire à trois étages, il est du XIIIème siècle, remanié au XVème et le beffroi du haut est postérieur.
Le premier étage présente une grande arcade sur chaque face, les baies du deuxième étage sont inégales et le troisième n'a que deux baies avec des tourelles d'angles.
Comme le montre la photo ci-dessus, le chevet est plat et soutenu par de puissants contreforts, de même que les bras du transept.
Une crypte ancienne est située sous le choeur, elle est voûtée en ogives. On y a retrouvé les traces d'un édifice Gallo-Romain.
L'église Notre-Dame se situe sur un des chemins menant à Saint Jacques de Compostelle. L'édifice a été restaurée par l'architecte Abadie au milieu du XIXème siècle.
Sculptures sur des chapiteaux dans la nef de l'église Notre-Dame de La Souterraine
Le Grand Bourg est une petite ville du département de la Creuse située à une quinzaine de kilomètres au Sud-Est de La Souterraine.
Eglise de Le Grand Bourg
Au début du VIème siècle, un ermite, Saint Léobon vient s'installer près de Salagnac, il y meurt en 529 et un pélerinage se crée sur son tombeau car il est considéré comme un guérisseur. Une chapelle est installée sur le site et un village se forme autour de celle-ci. Pendant longtemps il s'est appelé le Grand Bourg de Salagnac puis est devenu plus simplement Le Grand Bourg.
Le principal monument du village est l'église de L'Assomption de Marie (cf photos ci-dessus), elle est également dédiée à Saint Léobon et à Saint Roch. Elle a été construite à partir de 1150 à l'initiative de Gérard, chanoine de Limoges. Elle est en granit de la région, la nef est éclairée par de fenêtres étroites et hautes et soutenue par de puissants contreforts. Le clocher a été réalisé à partir de la fin du XVème siècle, son allure est massive et puissante (cf photo ci-dessus à gauche).
Boussac est une petite ville qui est située en hauteur, au-dessus de la Petite Creuse, un affluent de la Creuse.
L'église Sainte Anne est de style Roman, avec des fresques murales du XVème siècle et un rétable du XVIIème siècle.
Boussac-Bourg
A proximité, deux kilomètres à l'Est, le village de Boussac-Bourg possède deux églises des XIème et XIIème siècles (cf photo ci-dessous).
Eglises de Boussac-Bourg Fresque murale de la Nativité
L'une d'elles conserve de belles fresques murales situées pour l'essentiel sur les murs de l'abside. La peinture ci-dessus représente la Nativité du Christ, il est dans une crèche avec au-dessus de lui l'âne et le boeuf. La Vierge Marie est allongée, sur la droite Joseph et sans doute un des Rois Mages.
La peinture murale ci-dessous représente un chevalier médiéval au combat, il porte un bouclier. Son cheval porte un regard agressif sur celui de son adversaire.
Fresque murale d'un chevalier au combat dans l'église de Boussac-Bourg
A dix kilomètres au Sud, sur une colline, Toulx-Sainte Croix est un village à 650 mètres d'altitude d'où l'on découvre un panorama très large.
A l'époque Gauloise, un oppidum (site fortifié) y était implanté, il est ensuite devenu le vicusGallo-Romain de Tullum qui a été évangélisé par Saint Martial dès le IVème siècle.
Le village conserve l'église Sainte Croix et Saint Martial qui est du XIème siècle et de style Roman. Le clocher est séparé de la nef suite à l'effondrement des trois premières travées de celle-ci.
Ahun
Ahun est situé à une vingtaine de kilomètres au Sud-Est de Guéret sur un promontoire au-dessus de la Creuse.
L'église d'Ahun est dédiée à Saint Sylvain, elle conserve des parties romanes, mai c'est surtout l'église du Moutier d'Ahun qui est intéressante
Eglise du Moutier d'Ahun
Moutier d'Ahun: Pont médiéval sur la Creuse et église Romane
Le village de Moutier d'Ahun est à deux kilomètres en contrebas d'Ahun, la différence d'altitude est d'une centaine de mètres. C'est là que passe la Creuse sous un pont Roman du XIIème siècle. Ce pont a des avant-becs face au courant et des contreforts à l'arrière (cf photo ci-dessus).
Eglise du Moutier d'Ahun
Un monastère (moutier) bénédictin a été fondé à cet endroit au XIème siècle. Il a subsisté jusqu'à la Révolution Française.
L'église conserve des éléments Romans du XIIème siècle: le choeur, le clocher avec un toit à quatre pans et le carré du transept. Le chevet est plat, il montre des traces de fortifications réalisées au XIVème siècle et le porche est de style gothique.
L'accès à la cour, en avant de l'église, s'effectue par un portail dont les voussures sont en arc légèrement brisé, elles sont sculptées (cf photo ci-dessus à gauche). La Borne Milliaire de la photo au-dessus est dans cette cour.
L'église a ensuite été restaurée et les Boiseries qui ornent le choeur ont été réalisées à la fin du XVIIème siècle (cf photo ci-contre). Ces sculptures en bois sont en trois parties: le rétable, les stalles et la grille de clôture du choeur, elles ont été réalisées par Simon Baüer, un maitre sculpteur auvergnat.
Leur grande qualité en font le principal intérêt de l'église.
Sculptures sur bois de l'église du Moutier d'Ahun
Eglise Saint Sylvain
Façade Eglise Saint Sylvain d'Ahun Chevet et absidiole Romans
L'église Saint-Sylvain est du XIIème siècle, il en subsiste un chevet et une absidiole Romans (cf photo ci-dessus), les chapiteaux comportent des sculptures d'animaux, d'oiseaux, etc.
La crypte est du XIème siècle, elle contient la tombe de Saint Sylvain. Le choeur contient de belles sculptures sur bois réalisées à la fin du XVIIème siècle.
Bourganeuf est une petite ville située à un peu moins de 500 mètres d'altitude et une trentaine de kilomètres au Sud de Guéret. La ville est desservie par la rivière le Taurion.
L'église Saint Jean (cf photo ci-contre) a été édifiée à la fin du XIIème siècle par les Hospitaliers, près de leur château.
La nef comporte trois travées, la dernière est surmontée par une coupole sur pendentifs, cette nef n'a pas de bas-côté.
L'édifice est sans transept, le chevet est plat (cf photo ci-dessus à droite).
Au-dessus, le clocher est à huit pans (octogonal), il s'élève à 35 mètres de hauteur. Deux chapelles ont été ajoutées au XVème siècle.
Eglise Saint Jean de Bourganeuf
La façade est dotée d'un portail avec une baie comportant trois voussures en arc légèrement brisé (cf photo ci-dessus à gauche).
Bourganeuf possède un autre édifice religieux, la Chapelle des Pénitents qui est du XIIème siècle avec un petit clocher-mur.
Pontarion est un village qui se situe à 25 kilomètres au Sud de Guéret, sur la route de Limoges. Son altitude est d'environ 450 mètres.
L'église Saint Blaise de Pontarion date de la fin du XIIIème siècle, sa longueur est de 27 mètres. Elle est à nef unique avec trois travées, le choeur est voûté d'ogives. Le chevet est plat.
Le portail est entouré de trois voussures doubles en arc brisé. Il est encadré de deux puissants contreforts.
Eglise Saint Blaise de Pontarion
A l'intérieur de l'édifice se trouvent de nombreuses pierres tombales (32), essentiellement des seigneurs de Pontarion, rappelant ainsi que l'église a d'abord été la chapelle du château.
L'église conserve également des tableaux remarquables, dont l'Adoration des Bergers de la fin du XVIIIème siècle.
L'église de Saint Angel a une une histoire mouvementée qui ont entrainé de nombreuses restaurations, pour autant elle conserve de des éléments de style Roman.
Le panorama, en arrivant par la route venant d'Argentat est splendide avec la chapelle des Pénitents installée sur la rive, il justifie le nom de la ville.
Place du Marché devant le porche méridional de l'église Saint Pierre
L'église abbatiale Saint Pierre de Beaulieu
En 855, l'archevêque de Bourges, Raoul (Rodolphe) de Turenne (il était fils du comte de Quercy), fonde un monastère en y faisant venir des moines de l'Abbaye de Solignac. Ce monastère prend rapidement de l'importance et un bourg se forme autour de lui.
Le monastère est rattaché à l'Abbaye de Cluny au XIème siècle, l'abbé Géraud II engage la construction de l'église abbatiale, elle est de style Roman. L'église est vaste, ainsi elle fait 62 mètres de long et 38 mètres de large, sous la coupole sa hauteur est de 23 mètres.
Plan de l'abbaye Abbaye Saint Pierre de Beaulieu sur Dordogne Chevet de l'abbaye avec les chapelles rayonnantes
Le chevet, le transept et la travée Est de la nef sont du début du XIIème siècle, les trois travées suivantes sont du milieu du XIIème siècle. Ces travées sont voûtées en berceau. La nef est épaulée par des collatéraux assez larges et voûtés d'arêtes, au dessus la galerie-tribune se poursuit autour du choeur.
Au dessus de la croisée du transept s'élève une coupole sur pendentifs surmontée d'un clocher à un seul étage de forme octogonale avec huit baies en arc brisé. Deux absidioles sont accolées aux croisillons du transept. Dans le prolongement du bras Nord du transept subsistent des restes de la Salle Capitulaire.
Le choeur est entouré par un déambulatoire sur lequel donnent trois chapelles rayonnantes (cf photo ci-dessus). L'abside est voûtée en cul-de-four (quart de sphère).
Le clocher ne comprenait à l'origine que la partie au-dessus du portail (cf photo ci-contre) construite au XIVème siècle. Il a été surélevé au milieu du XVIème siècle et a servi ensuite de beffroi de la ville.
Clocher de l'abbaye Saint Pierre de Beaulieu
Exemples de sculptures sur les chapiteaux du chevet
L'église est endommagée en 1569, pendant les Guerres de Religion. Elle est restaurée ainsi que les bâtiments conventuels au XVIIème siècle.
Le monastère a été vendu comme Bien National au moment de la Révolution Française, il n'en subsiste que l'église.
Le Portail méridional et son Tympan
Le Tympan du portail du Porche de l'église abbatiale de Beaulieu sur Dordogne
La partie la plus remarquable de l'église abbatiale est le portail méridional, il est abrité sous un porche. Il a été réalisé autour de 1130.
Ce portail est un des joyaux de la sculpture Romane (cf photo ci-dessus), il porte sur le thème du Jugement Dernier. La partie haute de ce tympan a des sculptures sur le thème du Ciel, la partie centrale sur celui de la Terre et enfin la partie basse sur celui de l'Enfer.
Le Christ en majesté est au centre, à ses côtés sont représentés les apôtres et des anges. Les forces du mal sont figurées sous les pieds du Christ: des monstres dévorant des damnés, la bête de l'Apocalypse avec ses sept têtes, etc.
Le Trumeau au centre du portail a des sculptures représentant les trois âges de la vie. Sur les côtés du porche les bas-reliefs décrivent la Tentation du Christ et l'épisode de Daniel dans la fosse aux lions.
Le Trésor de l'église Saint Pierre
Il est exposé dans le bras Nord du transept de l'église.
Il comporte une Vierge en argent du XIIème siècle (cf photo ci-contre) et une chasse en émail du XIIIème siècle avec une représentation des Rois Mages.
On y trouve également un reliquaire qui remonte peut-être au XIème siècle et deux parties de reliquaires en argent du XIIIème siècle, celui de Sainte Félicité et celui de Saint Emilion.
Le Trésor de l'église Saint Pierre de Beaulieu sur Dordogne
Tulle est la préfecture du département de la Corrèze, elle est traversée par la rivière du même nom. Elle est à une altitude de 210 mètres.
Cathédrale de Tulle
Clocher, nef de style Roman et chevet plat Cathédrale de Tulle Portail avec la dernière voussure polylobée
Une Abbaye a été implantée à Tulle dès le VIIème siècle. L'église actuelle a été entreprise au début du XIIème siècle, elle est en bonne partie de style Roman, la voûte de la nef a été achevée à la fin du XIIème siècle, avec des arêtes en ogives, de style Gothique. La nef est pourvue de bas-côtés et le transept possède deux absidioles.
Elle possèdait aussi un choeur avec déambulatoire et quatre absidioles de style Carolingien (effondrées en 1796: cf ci-dessous), le chevet atteignait pratiquement la rivière.
Sur la façade, le porche débouche sur un portail dont les voussures sont en arc brisé, la dernière est polylobée (cf photo ci-contre). Au-dessus, la tour du clocher avec les deux premiers étages du XIIème siècle, les deux suivants sont du XIIIème siècle et la flècheoctogonale est du XIVème, elle s'élève à 75 mètres de hauteur.
A côté du porche se situe l'entrée du cloitre, il a été construit au XIIIème siècle en style Gothique. Seules subsistent les galeries Est et Ouest et deux travées de la galerie Nord. La salle capitulaire conserve des peintures murales (XIIIème et XIVème siècles) et des bas-reliefs sculptés.
En 1317, un évêché est créé par démembrement d'une bonne part du Haut-Limousin dépendant de l'évêché de Limoges. L'église abbatiale devient alors la cathédrale de ce nouvel évêché.
L'église est transformée en ateliers de forges et de mécanique au moment de la Révolution Française. En 1796, la dernière travée de la nef, le transept et le choeur s'effondrent.
La dernière travée de la nef a été reconstruite et fermée par un mur qui constitue l'actuel chevet plat (cf photo ci-dessus).
Uzerche se situe sur un éperon rocheux dominant la Vézère, la ville est à 35 kilomètres au Nord de Brive et à 25 kilomètres au Nord-Ouest de Tulle.
Son origine est ancienne, le site est un ancien oppidum Gaulois réutilisé à l'époque Gallo-Romaine. Les Sarrazins font sans succès le siège de la ville en 732 et les années suivantes.
Eglise Saint Pierre d'Uzerche
Nef et transept Sud Eglise Saint Pierre d'Uzerche Chevet avec les absidioles
Dès le Haut Moyen-Age, une Abbaye est créée en hauteur sur le site d'Uzerche. Un bourg se forme autour d'elle. La construction de l'église actuelle a été engagée vers 1030 et s'est étendue sur le XIIème siècle, elle est de style Roman. Elle a été fortifiée au moment de la Guerre de Cent Ans.
La nef comporte quatre travées, elle a été allongée au XIIIème siècle, elle est voûtée en berceau brisé avec des collatéraux étroits.
La croisée du transept est surmontée d'une coupole au-dessus de laquelle s'élève un clocher avec quatre étages. Le chevet est entouré par des absidioles (cf photo ci-dessus).
La crypte est sous le choeur, elle en a d'ailleurs les dimensions et la forme avec un déambulatoire, les pélerins venaient y vénérer les reliques de Saint Léon et Saint Coronat, des évêques Bretons.
Lubersac est une petite ville qui se situe à une quinzaine de kilomètres à l'Ouest d'Uzerche.
L'église Saint Etienne (cf photo au-dessus à droite) est sans doute du XIIème siècle, elle a été bâtie sur l'emplacement d'une église antérieure, elle est essentiellement de style Roman. Elle a été remaniée au XIIIème siècle et agrandie au XIVème.
Les deux travées Est de la nef sont les plus anciennes (peut-être du XIème siècle), elles sont voûtées en plein cintre. Les deux travées côté Ouest sont plus hautes et postérieures. L'abside date de la première moitié du XIIème siècle. Le portail principal est sur le bras Sud du transept, il a trois voussures au-dessus d'un arc polylobé.
Eglise Saint-Etienne: chevet et bras Sud du transept
Des fresques murales ont été découvertes et mises en valeur à la fin du XXème siècle. La fresque de Saint Léonard est du XIIIème siècle, elle se situe dans la croisée du transept, les autres fresques sont du XIVème, XVème siècle et postérieure.
L'église possède aussi de nombreux chapiteaux sculptés, à l'intérieur ils remontent au XIIème siècle et sont sur les thèmes du Nouveau Testament, à l'extérieur ils sont situés sur le chevet, ils représentent la translation des reliques de Saint Etienne comme le montrent les photos ci-dessous.
Sculptures du chevet de l'église Saint Etienne de Lubersac: translation des reliques de Saint Etienne
Brive la Gaillarde
Brive la Gaillarde est la principale ville du département de la Corrèze en terme de population. Elle se situe à 25 kilomètres au Sud-Ouest de Tulle dans la partie Sud du département, l'influence de la vallée de la Dordogne s'y fait bien sentir.
Le christianisme y est introduit au Vème siècle par Martin l'Espagnol. Un petit édifice est édifié sur sa tombe et c'est là qu'est construit la Collégiale Saint Martin à la fin du XIIème siècle.
Collégiale Saint Martin
Façade, nef et transept Collégiale Saint Martin de Brive Clocher, chevet et absidioles
L'église actuelle a été construite à la fin du XIIème siècle sur l'emplacement d'un sanctuaire sur le tombeau de Saint Martin l'Espagnol, lapidé au début du Vème siècle. Les vestiges de ce premier édifice, édifié à la fin du Vème siècle, sont visibles dans la crypte située sous la nef.
Les voûtes de la nef Romane s'effondrent, elles sont reconstruites au XIVème siècle en style Gothique (voûtes d'ogives).
Le cloitre et la salle capitulaire ainsi ques bâtiments conventuels étaient implantés sur le flanc Nord de la Collégiale. Le cloitre a été démoli à partir du milieu du XVIIIème siècle.
Le clocher actuel a été construit au XIXème siècle en style néo Roman.
Jadis des maisons étaient accolées à la Collégiale, elles ont été démolies à partir de la fin du XIXème siècle.
Le centre de la ville a été réhabilité avec en même temps la création de rues piétonnes et une mise en valeur remarquable de la Collégiale.
Cet ensemble d'actions a contribué à faire de Brive une destination touristique.
Collonges la Rouge tire son nom de la couleur de ses maisons et édifices qui ont été réalisés avec un grès rouge issu des carrières de la région. La petite ville est à une quinzaine de kilomètres au Sud-Est de Brive, elle est devenue un site touristique très recherché.
Panorama sur Collonges la Rouge: au premier plan le castel de Vassignac, au-dessus l'église Saint Pierre
A la fin du VIIIème siècle, en 785, Roger vicomte de Limoges le donne aux moines de l'Abbaye de Charroux qui reprenne le Prieuré préexistant. Un bourg avec des artisans se forme autour de celui-ci.
Au début du XIIIème siècle, Collonges prend plus d'importance car le bourg devient une étape du pélerinage vers Saint Jacques de Compostelle, il est sur la via Lemovicensis qui commence à Vézelay et traverse le Limousin.
L'église Saint Pierre
Outre les manoirs et maisons anciennes précités, l'église Saint Pierre est un édifice remarquable en bonne partie de style Roman.
Eglise Saint Pierre de Collonges la Rouge
L'église Saint Pierre a été édifiée à partir de 1060, elle a été remaniée aux XIIème et XVème siècles. En outre elle a été fortifiée au XVIème siècle, au moment des Guerres de Religion comme le montre la Tour de Guet sur le flanc Sud.
Le clocher à gâbles a été réalisé autour de 1100, il est de syle Roman. Les trois premiers étages de la tour sont carrés, ils sont surmontés d'une flèche octogonale sur deux niveaux avec au-dessus un niveau circulaire et un toit en poivrière. La plupart des baies sont ajourées.
Au bas de la façade (cf photo ci-dessus, à gauche), le portail possède un tympan remarquable réalisé à partir de 1130 (cf photo ci-contre). Il est entouré par une archivolte et surmonte deux arcs trilobés. La sculpture a été réalisée sur une pierre blanche issue de Jugeals-Nazareth, près de Turenne. Cette pierre blanche est plus facile à sculpter que le grès
La partie haute du tympan figure l'Ascension du Christ, en dessous se trouve la Vierge entourée des apôtres.
Au moment des Guerres de Religion, par crainte de sa destruction par les Protestants, il a été caché en le répartissant dans les pierres de la façade de l'église. Il a été reconstitué et remis en place en 1923.
Tympan du Portail de l'église Saint Pierre à Collonges la Rouge
A l'intérieur, la nef est complexe, en effet elle est double. La principale (côté Sud) de syle Roman, même si les chapelles sont Gothiques, et une autre (coté Nord) de style Gothique réalisée au XVème siècle. Au fond de cette dernière, le rétable en bois peint est du XVIIIème siècle.
Le chevet est plat, sans doute le résultat de plusieurs modifications de la construction d'origine où il devait être arrondi.
Les bâtiments conventuels du Prieuré ont disparu au moment de la Révolution Française.
Comme sa voisine, elle se caractérise par la couleur rouge des maisons et édifices, ils sont réalisés avec les Grès de Meyssac, la couleur lie de vin de ces grès est du à la présence d'oxyde de fer. La carrrière de ces grès est à moins de 2 kilomètres du bourg.
Eglise Saint Vincent
Elle a été construite originellement au XIIème siècle en syle Roman, elle était l'église d'un Prieuré de l'Abbaye Saint Martin de Tulle, seul le portail de la façade occidentale (qui est en calcaire blanc) et un contrefort du mur Sud restent de cette époque.
En effet, la nef et le choeur ont été en bonne partie reconstruits entre 1470 et 1490. La nef comporte quatre travées, elle est bordée par sept chapelles latérales. Le chevet a une forme pentagonale.
Eglise Saint Vincent de Meyssac vue du côté Sud
Au XVIème siècle, les risques créés par les Guerres de Religion ont conduit à renforcer les défenses de l'édifice, comme le montre les archères et les deux salles de guet près de la tourelle au Nord-Ouest ainsi que le hourd (balcon en bois en haut de la façade) qui protège le portail d'entrée (cf photo ci-contre).
Du XIIIème au XIXème siècle (sauf pendant la Révolution Française) l'église a été le siège d'une Confrérie de Pénitents Bleus.
Le Portail Roman
Il est du XIIème siècle, en haut il est surmonté par une archivolte. Trois voussures tombent sur des chapiteaux sculptés en haut de colonnes.
Sculptures des chapiteaux du Portail de l'église Saint Vincent de Meyssac
Eglise de Saint Angel, à droite le bâtiment du Prieuré Saint Michel des Anges
Le village de Saint-Angel est sur la route d'Egletons à Ussel, à moins de dix kilomètres de celle-ci et côté Ouest à moins de dix kilomètres de Meymac. Saint Angel est à 650 mètres d'altitude.
Eglise de Saint Angel
Sur une hauteur s'élève une église fortifiée intéressante avec, accolés à elle (à droite sur les photos ci-dessus), les batiments de l'ancien Prieuré Saint Michel des Anges.
Les puissants contreforts renforcent l'allure de quasi-forteresse.
Un monastère y a été implanté dès le VIIIème siècle, en 783, le comte Roger de Limoges et sa femme Euphrasie d'Auvergne donnent le site à l'Abbaye de Charroux.
L'église est reconstruite au XIIème siècle, elle est endommagée par un routier à la fin de ce siècle et la nef, ses supports et ceux du transept sont reconstruits au siècle suivant.
Pendant la Guerre de Cent Ans, Saint Angel est pris par les Anglais. Louis II de Bourbon reprend le prieuré en 1375, il est endommagé par un incendie. Le chevet est restauré entre 1380 et 1430, il était alors sans doute peint.
Les Anglais reprennent à nouveau Saint Angel en 1412, ils endommagent le prieuré. Vers 1434, le routier Rodrigue de Villandrando prend et pille Saint Angel. L'église et le prieuré sont restaurés pendant la première partie du XVIème siècle.
En 1594, pendant les Guerres de Religion, le prieuré est dévasté par le seigneur Jean de Rochefort qui était Protestant et en conflit avec l'Abbaye de Charroux. Cette situation se prolonge au XVIIème siècle.
Le Prieuré avec l'église sont vendus comme Biens Nationaux au moment de la Révolution Française. Le monastère sert de prison pour les femmes nobles de la région d'Ussel.
L'église de Saint Angel a une allure massive, elle a régulièrement été restaurée en fonction des évènements qui ont marqué son histoire, c'est pourquoi certaines parties sont en style Roman, d'autres en style Gothique.
La façade, côté Ouest, se caractérise par des renforts importants qui traduisent la volonté de sécuriser le bâtiment (cf photo ci-contre).
La nef est du début du XIIIème siècle, elle est accompagnée de collatéraux.
Façade de l'église de Saint Angel Nef et collatéraux, transept et choeur
Le choeur est voûté en ogives (cf photo ci-contre) et l'abside est à sept pans (cf photo ci-dessous à droite) séparés par des contreforts saillants.
La Salle Capitulaire est du XVème siècle, elle est voûtée en ogives (cf photo ci-dessous à gauche).
Salle capitulaire du Prieuré Saint Michel Saint Angel Choeur de l'église de Saint Angel: la voûte et les sept pans
Meymac
Meymac est sur la bordure méridionale du Plateau de Millevaches à près de 700 mètres d'altitude. La ville est à une vingtaine de kilomètres à l'Ouest d'Ussel. Le bourg est orienté au Sud ce qui atténue les rigueurs du climat pendant la saison froide.
Eglise Saint André et Saint Léger Archambault III vicomte de Comborn a fondé un monastère à Meymac, en 1085. D'abord Prieuré, il devient abbaye vers 1150, il relevait de l'Abbaye d'Uzerche.
L'église a été construite aux XIIème et XIIIème siècles, pour l'essentiel elle est de style Roman.
Le clocher-porche (cf photo ci-dessus à gauche) possède un porche composé d'un portail polylobé encadré par deux arcades. Au dessus de ce portail, le premier étage est à trois baies. La nef est unique (sans collatéraux) et voûtée d'ogives, l'abside comporte deux absidioles, c'est la partie la plus ancienne de l'édifice.
Le Trésor de l'église possède une Vierge du XIIème siècle et une Piétà du XVème siècle en pierre.
L'abbaye a subi un incendie au XIVème siècle puis a été restaurée mais seule l'église est ancienne, les batiments conventuels sont des XVIIIème et XIXème siècles.
Clocher-porche de l'église Saint André et Saint Léger
L'église Saint Martin remonte au XIème siècle, elle a été modifiée à la fin du XIIème siècle et au début du XIIIème.
Elle est de style Roman, l'abside est à chet plat avec trois fenêtres voûtées en plein cintre. La nef a été remaniée et des bas-côté ont été ajoutés au début du XVIème siècle. Elle a été restaurée au XIXème siècle.
Le clocher s'est effondré au milieu du XIXème siècle, il a été reconstruit dans les années 1860.
A l'intérieur de l'église se trouvent des stalles et des boiseries remarquables.
Un Prieuré est créé à Bort au Xème siècle, il dépendait de l'Abbaye de Cluny, en Bourgogne. Un bourg se développe autour de ce prieuré au Moyen-Age.
L'église Saint Germain (cf photo au-dessus) était à l'origine celle du Prieuré.
Elle est du XIIème siècle et de style Roman. La nef est voûtée en berceau, elle a été remaniée au XVème siècle avec l'adjonction des chapelles latérales.
Vocabulaire de l'Architecture Religieuse du Moyen-Age
La description des églises et édifices de l'architecture religieuse nécessite la connaissance d'un vocabulaire spécialisé dont les expressions ne sont pas intuitives. Pour vous aider vous pouvez vous appuyer sur cette page:
Limousin de Jean-Luc Kokel, Alain Londeix -- ISBN : 2847681477
Le Limousin, à la lisière du Massif central, jouit d'une situation géographique idyllique, au centre de la France. Les vestiges d'un riche passé dessiné par l'homme depuis... la préhistoire, un cadre naturel privilégié où règnent, à l'ombre des châtaigniers, sérénité, charme et authenticité, d'innombrables villages pittoresques, une atmosphère de simplicité et de bien-être, une gastronomie généreuse sont autant d'atouts incomparables. En quelque 150 photos et un texte d'auteur, voici les clés d'une région, magnifique mais encore méconnue, mêlant la sagesse au granit, l'art de la nuance au savoir-faire, la modernité aux valeurs traditionnelles.