Salamanque est une ville située à environ 200 kilomètres au Nord-Ouest de Madrid. Le Portugal n'est qu'à une centaine de kilomètres vers l'Ouest. La ville est à une altitude de 800 mètres sur la rive droite au-dessus du Rio Tormes (cf photo ci-dessous).
Son nom est très connu, en effet au Moyen-Age elle est devenue le siège d'une des plus importantes Universités Européennes .
Les trois principaux monuments de Salamanque: l'Universite, les Cathédrales et le Couvent San Esteban donnent lieu à une présentation spécifique et plus détaillée.
Panorama sur Salamanque avec les Cathédrales et le Rio Tormes
Cette visite part de la Plaza Mayor en direction du Sud. Elle emprunte la Rua Mayor jusqu'au Rio Tormes, la remontée s'effectue par la Rua san Pablo avant de bifurquer vers l'Ouest du centre-ville.
La Rua Mayor (cf photo ci-dessous) est une rue commerçante très fréquentée qui conduit à la Casa de las Conchas et à l'Université.
En poursuivant la Rua Mayor on arrive à la Plaza de Anaya (cf photo ci-dessous) puis aux Cathédrales.
Vue sur Salamanque avec la Clericia et l'Université sur la gauche, au centre la Rua Mayor et à droite l'église San Sebastian et une partie du Palais Anaya
A proximité des Cathédrales, vers le Sud, se situe l'ancien Palais Episcopal, qui a pendant un temps, en 1936, servi de quartier général des Nationalistes pendant la Guerre Civile.
En poursuivant vers le Rio Tormes, on passe sur le site de l'ancienne Puerta del Rio et on arrive à l'église Mozarabe de Santiago qui remonte à 1145.
L'ancien Pont Romain permet de franchir le Rio Tormes, il est piétonnier. Des éléments des Remparts médiévaux subsistent le long du fleuve.
Le circuit remonte alors la Rua San Pablo vers le Nord, il passe pratiquement devant le Couvent San Esteban puis arrive sur la Plaza de Colon au Nord-Est de la quelle se situe la Torre del Clavero.
Depuis 1940 la Clerecia (cf photo ci-dessous à droite), qui est l'ancien séminaire des Jésuites, est devenue le siège de l'Université de Salamanque. Cet édifice est juste en face de la Casa de las Conchas, il comporte une grande église à coupoles commencée vers 1620 et achevée en 1750, un bel escalier à la voûte décorée d'armoiries et un cloitre est situé à côté de cet édifice.
Le quartier de l'Université La Clerecia, à droite la Casa de las Conchas
Histoire
L'Université de Salamanque a été fondée en 1218 par le roi Alphonse IX de Leon, elle est la plus ancienne d'Espagne et une des plus prestigieuses d'Europe avec celles de Bologne en Italie, Oxford en Angleterre et Paris en France.
Elle absorbe l'Université de Palencia en 1239 au moment de l'unification des royaumes de Castille et Leon par le roi Ferdinand III. Elle est renforcée en 1243, Alphonse X fonde les écoles de droit et la bibliothèque et en fait établir le règlement en 1254. Le Pape Alexandre IV la reconnait officiellement.
Des établissements sont construits pour permettre d'y délivrer les enseignements, les salles de classe sont disposées autour de cours rectangulaires (cf photo ci-contre).
En 1569, l'Université possède 70 chaires et elle compte alors plus de 10000 étudiants répartis sur 25 Collèges (Escuelas Majores pour les nobles et Escuelas Minores pour les autres étudiants)..
Parmi les nombreux collèges, un des plus intéressants est le Collège Fonseca fondé en 1521 par Alonso de Fonseca, sa vaste cour sur deux niveaux est remarquable.
Cour des Escuelas avec la façade principale de l'Université de Salamanque, la statue de Luis de Leon et l'ancien Hôpital de l'Estudio
L'élement le plus remarquable de l'Université est la façade de style Plateresque à l'entrée de celle-ci (cf photos ci-dessus et ci-contre). Elle a été réalisée entre 1513 et 1530.
Au centre de la photo ci-dessus se trouve la statue de Luis de Leon qui a été un des grands professeurs de l'Université au XVIème siècle, il a été emprisonné cinq ans par l'Inquisition pour ses opinions avancées.
La façade comporte trois parties, en allant du haut vers le bas (cf photo ci-contre):
- le haut-relief de la première partie porte le blason de l'Université,
- dans la seconde sont présentés les blasons de la famille de Habsbourg,
- dans la troisième partie se trouve le médaillon des Rois Catholiques Ferdinand et Isabelle (cf photo ci-dessous).
Médaillon des Rois Catholiques de la façade de l'Université
Façade de l'Université de Salamanque
Sur la droite de la photo au-dessus, l'Hôpital de l'Estudio accueille maintenant le Musée de l'Université.
Les Escuelas Menores sont accessible à partir de la Cour des Escuelas, leur construction a été réalisée dans les années 1530. Le cloitre (cf photo ci-dessous) est entouré par des galeries d'arcs qui donnent sur de puissantes colonnes cylindriques, il desservait jadis des salles de cours. Celles-ci acceuillent maintenant le musée et une partie de l'administration de l'Université.
Cloitre des Escuelas Minores de l'Université de Salamanque
Les Cathédrales de Salamanque
Au débouché de la Rua major, on arrive sur sur la Plaza Anaya près des Cathédrales.
La cathédrale Vieja (ancienne) a été commencée à la fin du XIIème siècle, elle est essentiellement de style Roman. La Tour du Coq (Gallo) est remarquable.
La cathédrale Nueva (Nouvelle) a été entreprise pour répondre à l'accroissement du nombre des étudiants de l'Université. Elle est beaucoup plus importante que l'ancienne.
D'un manière exceptionnelle, le nouvel édifice n'a pas été construit sur l'ancien mais juste à côté, d'où l'existence de ces deux cathédrales (cf photo ci-contre). Le souci était de conserver un édifice où les fidèles continuent à assister aux offices religieux.
Les Cathédrales ancienne et nouvelle de Salamanque
A proximité, vers le Sud, se situe l'ancien Palais Episcopal, qui a pendant un temps servi de quartier général aux Nationalistes pendant la Guerre Civile en 1936.
Cathédrale ancienne (Catedral Vieja)
Tour du Coq avec dôme en écailles de la Cathédrale Vieja de Salamanque
Cette Cathédrale a été construite à partir du milieu du XIIème siècle après le repeuplement de la ville, a l'initiative de Raymond de Bourgogne et de l'évêque Jérome de Périgord.
Même si l'essentiel était réalisé à la fin du XIIème siècle, la construction s'est étalée sur près de cent cinquante ans, elle a été achevée à la fin du XIIIème siècle.
Elle est principalement de style Roman même si elle possède des éléments traduisant la transition vers le Gothique, ainsi des voûtes d'ogives.
La construction a commencé par le chevet puis le transept avec en particulier la Torre del Gallo (Tour du Coq) au-dessus de la croisée. Ce dôme est d'inspiration Byzantine, il est flanqué de quatre tourelles et de nombreux clochetons, les fenêtres sont positionnées à l'identique sur deux niveaux (cf photo ci-dessus). A l'intérieur de cette tour se trouve des chapiteaux sculptés très intéressants.
L'étape suivante a été la construction de la nef principale est des collatéraux (cf photo ci-contre). Dans la nef principale les arcs des arcades latérales et des voûtes sont brisés (cf photo ci-contre). Les piliers sont cruciformes avec quatre colonnes adossées et quatre autres très minces dans les angles, en haut des piliers les chapiteaux sont sculptés.
Nef principale et collatéraux de la Cathédrale Vieja
Au fond de l'abside centrale la Capilla Major (Chapelle Majeure) comporte un très beau rétable réalisé en 1445 (cf photo ci-dessous).
Il possède 53 peintures sur bois qui décrivent la vie de Jésus et de la Vierge, elles sont disposées sur cinq rangées. Sur la voûte se trouve une représentation du Jugement Dernier.
Le peintre principal est Nicolas Fiorentino, d'autres ont aussi contribué à cette oeuvre. Le style de la peinture est Gothique.
L'église conserve des fresques du XIIIème siècle dans la chapelle San Martin et dans le bras droit du transept. Ella aussi de nombreux sépulchres dont la réalisation a été particulièrement soignée.
Le cloitre est de la même époque que la cathédrale, il a été réalisé à partir de 1177, mais il a fallu le restaurer après le tremblement de terre de Lisbonne en 1755.
Il conserve des chapiteaux historiés de la fin du XIIème siècle. A noter la Capilla Talavera avec une voûte en étoile, sur son flanc Est. La salle capitulaire conserve un triptyque sur Sainte Catherine réalisé par Gallego.
Partie du rétable de la Capilla Major de la Cathédrale Vieja de Salamanque
Cathédrale nouvelle (Catedral Nueva)
Cette cathédrale est de style Gothique, elle a été commencée en 1513 par Juan Gil de Hontanon et poursuivie par son fils Rodrigo. La dernière campagne de travaux a eu lieu de 1668 à 1733, en fait il a fallu plus de deux siècles pour achevér complètement l'édifice.
En commençant par le côté Nord (cf photo ci-contre), le mur de la nef et celui du collatéral sont soutenus par des arcs-boutants. Ceux-ci de même que les piliers d'angle du bras du transept sont surmontés de pinacles pointus, ceci est une des caractéristiques de cette cathédrale.
Le portail Nord est doté d'une sculpture représentant l'entrée du Christ à Jérusalem le jour des Rameaux.
Le chevet a une forme carrée, ce qui est original (cf photo au-dessus).
Côté Nord de la Cathédrale Nouvelle
La façade Ouest a été achevée en 1531, le Portail del Nacimiento est décoré de panneaux sculptés réalisés par Juan de Juni et Bercera (cf photo ci-dessous).
La Tour au Sud-ouest est l'oeuvre de Rodrigo Gil de Hontanon, elle s'élève à 110 mètres de hauteur.
Sculptures du Portail del Nacimiento (Ouest) de la Cathédrale Nouvelle de Salamanque
L'édifice a une dimension importante, il mesure 103 mètres de long sur 49 de large. Elle posède une nef principale encadrée par des doubles collatéraux (cinq nefs au total). Les voûtes sont soutenues par de puissants piliers composés d'assemblages de colonnes(cf photos ci-dessous).
A la croisée du transept, la coupole centrale a été réalisée de 1705 à 1733 (cf photo ci-dessous à droite), elle est décorée par des sculptures.
Le choeur contient des stalles décorées par Alberto Churriguera. La grande chapelle comporte des vitraux flamands.
De nombreuses voûtes sont composées d'un savant assemblage de nervures et de clés, la voûte de la Capilla Major est la plus remarquable (cf photo ci-dessous à droite, au fond). Les arcs des voûtes retombent sur des piliers particulièrement élégants.
La cathédrale est bordée de nombreuses chapelles que ce soit le long des murs latéraux ou sur le pourtour du déambulatoire, beaucoup possèdent des oeuvres d'art (rétables, peintures ou sculptures).
Collatéral Sud Intérieur de la Cathédrale Nouvelle de Salamanque Transept, choeur et capilla major
Le couvent San Esteban
Couvent San Esteban à Salamanque: façade occidentale et accès au cloitre sur la droite
La construction du Couvent San Esteban a commencé en 1525, les travaux se sont achevés en 1618 et ont donc duré près d'un siècle. Il est à la fois de style Gothique et de style Renaissance.
Il comporte principalement une église, des cloitres et une salle capitulaire. L'église est à nef unique voûtée d'ogives jusqu'au transept qui est de style Renaissance. La tour au-dessus de la croisée du transept possède douze fenêtres avec des arcs en plein cintre.
L'aspect le plus spectaculaire de cette église est la façade occidentale (cf photo ci-dessus et ci-dessous), elle a été construite en 1610.
Elle est formée par une grande arcade encadrée par des contreforts et décorée à l'intérieur. Le tympan comporte une sculpture sur le martyre de San Esteban (Saint Etienne) réalisée par Juan Antonio Ceroni en 1610 (cf photo ci-dessous).
Tympan de la façade occidentale de l'église San Esteban
Le cloitre des rois est de style Gothique. Il comporte vingt baies divisées par trois meneaux est sa voûte est en ogives. Le couvent possède deux autres cloitres: De Profundis achevé au milieu du XVIème siècle et les Aljibes.
La Plaza Mayor
Cette place (cf photo ci-dessous) est le point le plus animé de la ville. Elle a été réalisée entre 1730 et 1755 à l'initiative du roi Philippe V de Bourbon qui récompensait ainsi la ville de sa fidèlité pendant la Guerre de Succession d'Espagne au début du XVIIIème siècle. Elle est l'oeuvre des frères Churriguera d'où son homogénéité d'ensemble.
Elle est très vaste et entourée de galeries à arcades décorées de médaillons représentant des rois d'Espagne et des personnages célèbres (Le Cid, Christophe Colomb, etc).
La Plaza Mayor de Salamanque avec l'Ayuntamiento
L'Ayuntamiento est sur le côté Nord (au centre de la photo ci-dessus), il est de 1755. Le Pavillon Royal est sur le côté Est.
A une époque la place a été utilisée pour des courses de taureaux.
Eglise San Martin
Cette église est à proximité immédiate de la Plaza Mayor, côté Sud, elle est du XIIème siècle avec un portail Nord de style Roman et un portail Sud de style Renaissance.
Portail Roman du côté Nord Eglise San Martin de Salamanque Intérieur de l'église: nef et choeur
L'église San Martin a été fondée en 1103 par des nouveaux habitants venus de Toro pendant la période du repeuplement.
L'essentiel de la construction s'est effectué dans la seconde partie du XIIème siècle et au début du XIIIème, l'édifice est pour la majeure partie de style Roman.
Elle est endommagée par un effondrement au XVIIIème siècle, puis par l'incendie du retable en 1854, il s'en est suivi d'importants travaux de restauration.
L'église a une nef principale entourée de collatéraux (cf photos ci-dessus à droite), elle n'a pas de transept. La voûte de la nef est en berceau ou en arc brisé, les collatéraux sont couverts par des voûtes de liernes.
Le portail de la façade Nord est de style Roman, il est entouré par des voussures en plein cintre et dentelées (cf photo ci-dessus à gauche), les chapiteaux des colonnes sont sculptés.
Le portail de la façade Sud est de style Renaissance, il est encadré par deux paires de colonnes corinthiennes (cf photo ci-contre).
Au-dessus de chacun des portails (Nord et Sud) se trouve une statue de Saint Martin partageant son manteau.
Portail Renaissance de l'église San Martin
La Casa de las Conchas
Vue extérieure Casa de las Conchas à Salamanque Cour intérieure
La Casa de las Conchas est un des édifices symboliques de Salamanque. Elle a été réalisée en 1512 pour la famille Maldonado, dont les membres étaient chevaliers de Santiago. Sa façade extérieure est décorée de coquilles Saint Jacques qui est le symbole de l'Ordre de Santiago, on compte environ 400 coquilles disposées en quinconces. Le blason des Maldonado se trouve sur la façade de cette maison (au centre sur la photo à gauche ci-dessus), il comporte cinq fleurs de lys. Au niveau inférieur, les baies sont protégées par des grilles en fer forgé.
L'édifice est occupé par une bibliothèque. A l'intérieur, le patio (cour) est sur deux niveaux (cf photo ci-dessus à droite). Au niveau inférieur des arcs en courbes et contre-courbes brisées reposent sur des piliers carrés. Au niveau supérieur des arcs surbaissés reposent sur des colonnes en marbre de Carrare, à la base une balustrade constituée par une dentelle de pierre.
Le Pont Romain et les Remparts médiévaux
L'ancien Pont Romain est maintenant réservé aux piétons (cf photo ci-dessous), il compte 26 arches, il se situait sur la Voie Romaine allant de Mérida à Astorga. Les arches de la partie Nord remontent aux Empereurs Trajan et Hadrien, les autres ont été reconstruites entre 1499 et 1617.
Pont Romain sur le Rio Tormes et Cathédrale de Salamanque
Les Remparts médiévaux
En empruntant le Paseo del Rector Esperabé on passe devant des éléments des anciens remparts médiévaux de Salamanque (cf photo ci-dessous) qui dominent le Rio Tormes.
Remparts de Salamanque
Torre del Clavero, Palais de Monterrey
La Torre del Clavero a été construite en 1480 par Françisco de Sotomayor, maître des clefs (clavero) de l'Ordre d'Alcantara, elle faisait partie d'un édifice plus important. Elle accueille un musée de la ville. Elle est à cinq étages reliés par des escaliers en colimaçon pris dans l'épaisseur des murs.
A l'extérieur, en hauteur, elle adopte la forme d'un prisme octogonal avec une échauguette semi-cylindrique sur chacun des côtés (cf photo ci-dessous à gauche).
Torre del Clavero avec ses échauguettes Palais de Monterrey
Le Palais de Monterrey (cf photo ci-dessus à droite) donne sur la Plaza de las Augustinas, à l'Ouest de la Plaza Mayor. Il a été construit en 1539 pour le comte de Monterrey, vice-roi du Mexique sur des plans de Rodrigo Gil de Hontanon. Il devait former un rectangle avec des tours aux angles mais une seule aile et une tour ont été réalisés. Il possède une belle balustrade à fleurons.
Casa de las Muertes
La Casa de las Muertes (cf photo ci-dessous au centre) se trouve au Nord du Palais de Monterrey. Elle doit son nom à une légende rapportant un conflit entre deux familles, les Monroy et les Manzano, qui s'est déroulé au XVème siècle et a provoqué la mort de deux des protagonistes. Cette maison a été construite au XVIème siècle pour l'archevêque Alonso Fonseca, la façade est décorée avec son buste et ceux de ses neveux.
Casa de las Muertes à Salamanque
Le couvent Santa Ursula
Il se situe à proximité du Palais de Monterrey et presque en face de la Casa de las Muertes.
Le nom exact de ce monastère est Couvent de Nuestra Senora de la Anunciation. Il a été fondé en 1512 par le Patriarche d'Alexandrie, Alonso de Fonseca.
L'église est de style Gothique avec une nef unique couverte de voûtes en ogives étoilées.
La hauteur de l'édifice a permis de réaliser un choeur double: l'inférieur et le supérieur
Chevet de l'église du couvent Santa Ursala
Le chevet est polygonal, chaque angle est renforcé par un contrefort surmonté d'un pinacle (cf photo ci-contre). Ces pinacles servent de support à la toiture.
A l'intérieur se trouve le sépulchre de l'Archevêque Fonseca.
La Chapelle de la Vera Cruz est juste à côté, à l'origine cet édifice était une synagogue, elle a été reconstruite au début du XVIIIème siècle.
Salamanque possède de nombreux autres couvents: celui de Nuestra Senora de la Concepcion, celui de Santa Clara, celui de Santa Isabel, etc.
La ville conserve d'autres édifices d'origine Romane mais la plupart ont été transformés et il ne leur reste que peu d'éléments Romans.
L'église San Marcos est sur la Plaza San Marcos. Elle a été fondée vers 1180, sa construction effective a eu lieu au début du XIIIème siècle. Elle a une forme circulaire avec trois absides semi-circulaires. A l'intérieur, l'espace est divisé en six parties séparées par des arcs reposant sur des colonnes. Elle a été remaniée au XVIème siècle.
L'église del Sancti Spiritus a été fondée en 1190, le roi Alphonse IX l'a attribuée à l'Ordre de Saint Jacques en 1223. De style Roman à l'origine elle est devenue de style Renaissance au fur et à mesure des transformations, avec une influence Mudéjar. Devenue ensuite le Couvent des Duenas, l'église a été reconstruite en 1522, la communauté a été dissoute en 1786 par le roi Charles III.
L'église Santa Maria de la Vega a été fondée autour de 1150, ele est rapidement attribuée à l'Abaye San Isidro de Leon. Ele a été complètement reconstruite au XVIème siècle.
L'église Santo Tomas de Canterbury a été édifiée à partir de 1170 par des Portugais, peu après la mort de Thomas Beckett, archevêque de Canterbury. Son plan est en croix latine avec un chevet comportant trois absides. Elle a subi une restauration complète, pour autant elle conserve quelques éléments romans.
L'église San Cristobal a été fondée en 1145 par l'Ordre des Hospitaliers. Le chevet comporte une seule abside, les chapiteaux des colonnes comportent des sculptures.
Histoire de Salamanque
La ville existait déjà à l'époque des Ibères avec le nom de Salmantica, elle est prise par Hannibal en 217 avant J-C. A l'époque Romaine Salamanque est une étape sur la Via Lata qui reliait Merida à Astorga.
La ville est prise par les Arabes en 715 qui la conservent plus de trois siècles même si la région au Sud du Duero est le théâtre des luttes fréquentes entre Chrétiens et Musulmans.
Salamanque est conquise par les Chrétiens en 1055 et en 1085 le roi Alphonse VI attribue la ville à sa fille Dona Urraca et à son époux Raymond de Bourgogne, afin qu'ils assurent le repeuplement de la région.
Le roi Alphonse IX de Leon y fonde une Université en 1218. Celle-ci a joué un rôle important dans la destinée de la ville jusqu'à nos jours.
La fin du Moyen-Age a été caractérisé par les troubles provoqués par les luttes entre factions de la noblesse de la ville comme l'illustre le nom même de la Casa de las Muertes.
Gravure de Salamanque à la fin du Moyen-Age
Salamanque a souffert de l'occupation française en 1811 et 1812. En 1812, une bataille s'est déroulée à dix kilomètres au Sud la ville à Arapiles, elle opposait l'armée Française, dirigée par Marmont, à celle du général Anglais Wellington qui a remporté la victoire. Cette défaite française a contribué à la décision de Napoléon Ier de retirer ses troupes d'Espagne.
En 1936, au début de la Guerre Civile, Le Palais Episcopal de Salamanque a été le premier site du quartier général des forces Nationalistes avant que celui-ci ne soit transféré à Burgos.
Province de Salamanque
La Province de Salamanque se situe dans la partie Ouest de la Communauté de Castille et Leon, elle est frontalière avec le Portugal.
Elle voisine avec la Province de Zamora au Nord, celle d'Avila à l'Est et la Communauté d'Estrémadure au Sud avec laquelle elle partage la Sierra Pena de la Francia et la Sierra de Béjar (cf photo ci-dessous).
Panorama sur la Sierra de Béjar
En dehors de Salamanque, la Province compte la ville de Ciudad Rodrigo à l'Ouest vers le Portugal, celle de Béjar dans la Sierra du même nom et au Sud de Salamanque la petite ville d'Alba de Tormes qui est également intéressante.
La Province comporte des petites villes ayant conservé un cachet typique et des des sites et monuments qui méritent d'être visités.
Alba de Tormes
Alba de Tormes est à une vingtaine de kilomètres au Sud de Salamanque, sur la rive droite du Rio Tormes et à plus de 800 mètres d'altitude. Le pont sur le fleuve en a longtemps fait un important cetre de communication.
Panorama sur Alba de Tormes, à gauche l'église San Juan et au centre la Basilique Sainte Thérèse d'Avila
La ville ancienne se situe en hauteur au-dessus du fleuve, la Plaza Mayor (cf photo ci-dessous) en constitue le centre. Sur trois de ses côtés les édifices comportent des portiques au rez-de-chaussée.
Plaza Mayor de Alba de Tormes, à gauche le chevet et la tour de l'église San Juan
Histoire
C'est une ville ancienne remontant aux Ibères Vaccéens, elle portait alors le nom de Alvia.
Elle est reconquise par les Chrétiens sur les Musulmans à la fin du XIème siècle, pendant longtemps elle a conservée une population mélangeant Musulmans, Juifs et Chrétiens.
En 1140, le roi Alphonse VII de Castille accorde un Fuero à la ville.
La ville était le siège du duché d'Albe dont certains titulaires ont joué un grand rôle dans l'Histoire de l'Espagne et de son Empire.
Le donjon du château des ducs d'Albe
Alba de Tormes conserve un donjon qui faisait partie du château des ducs d'Albe édifié sur l'emplacement d'une ancienne forteresse du XIIème siècle qui était l'Alcazar de la ville (cf photo ci-contre).
Au XVIème siècle le duc d'Albe le transforme en palais Renaissance.
La ville a bénéficié du prestige et de l'importance des ducs d'Albe aux XVIème siècle.
Château des ducs d'Albe à Alba de Tormes
Ce château a été en partie détruit par les troupes Napoléoniennes du Maréchal Kellermann en 1809.
Les églises Romanes
Alba de Tormes conserve plusieurs église Romanes avec une influence Mudéjar: San Juan, Santiago et San Miguel.
Eglise San Juan Eglise de Santiago
L'église San Juan se situe sur la Plaza Mayor (cf photo ci-dessus à gauche et au-dessus).
Elle a été fondée en 1140 par le roi Alphonse VII de Castille en même temps qu'il accordait un Fuero à la ville d'Alba.
Elle a été construite à la fin du XIIème et au début du XIIIème siècle selon un plan rectangulaire avec une nef principale et deux collatéraux. Elle est essentiellement en briques, elle a subi des modifications à travers les siècles.
A l'intérieur, l'abside est en hémicycle, un groupe sculpté représente le Christ entouré des douze apôtres assis en demi-cercle.
A l'extérieur, sur le chevet, les chapiteaux sculptés représentent des animaux et des personnages avec deux corps et une seule tête (cf photo ci-contre).
Sculpture d'un chapiteau du chevet de l'église San Juan
L'église de Santiago est dans la partie la plus haute de la ville, elle du XIIème siècle de style Roman avec une influence Mudéjar. Elle a une nef unique se terminant par une abside en hémicycle (cf photo ci-dessus à droite).
L'église San Miguel est également de style Roman avec une influence Mudéjar.
Basilique Sainte Thérèse d'Avila Sainte Thérèse d'Avila a vécu dans le Couvent des Carmelites de Alba de Tormes fondé en 1570. Elle y est morte en 1582 et y a été inhumée. Une basilique qui porte maintenant son nom a ensuite été construite (cf photo ci-dessous).
Basilique Santa Theresa
Ciudad Rodrigo
La ville de Ciudad Rodrigo est à une trentaine de kilomètres de la frontière du Portugal, elle est située sur une colline et la partie ancienne reste entourée de remparts. Son nom est issu du comte Rodrigo Gonzalez qui en a organisé le repeuplement dans le second tiers du XIIème siècle, après la conquête de la région par les Chrétiens sur les Musulmans.
La ville a conservé un cachet médiéval et possède plusieurs monuments intéressants.
D'abord l'ancien Pont Romain au-dessus du Rio Agueda, en effet la ville existait à l'époque Romaine avec le nom de Mirobriga.
La tour de l'Alcazar est du XIVème siècle, elle a été construite à l'initiative de Henri de Trastamare en 1382. Elle domine la ville et les murailles, en effet elle était une place militaire importante face au royaume de Portugal.
Ces Murailles sont significatives, elles ont été construites à partir du XIIème siècle en s'appuyant sur l'ancien rempart Romain. Elles forment un ovale régulier et sont percées par plusieurs portes médiévales. Elles ont été remaniées au début du XVIIIème siècle avec des fortifications en angle en forme d'étoile.
La Cathédrale
La cathédrale a été construite à partir de 1165 par le roi Ferdinand II. Les travaux ont duré jusqu'en 1230, elle a été reprise au XIVème et XVIème siècles.
Façade Ouest de la Cathédrale de Ciudad Rodrigo
Son style est Roman avec des parties montrant la transition vers le style Gothique.
La base de la tour (de style néo-Classique) forme un narthex voûté avec de belles sulptures. Au fond se trouve le Portail de la Vierge du XIIIème siècle.
La tour conserve les traces des boulets de l'armée Napoléonienne qui s'est emparée de la ville à la suite d'un siège lors de la Guerre d'indépendance (début du XIXème siècle).
A l'intérieur, elle est avec une nef principale et deux collatéraux, l'ensemble sur quatre travées, les voûtes des collatéraux sont de style Roman.
Le choeur se termine par trois absides semi-circulaires, on y trouve de belles stalles sculptées en 1498 par Rodrigo Aleman et le rétable d'albâtre est l'oeuvre de Juan de Juni.
La Porte des Amajuelas (transept Nord) est formée d'arcs en plein cintre dont l'un est lobé (cf photo ci-contre). La Porte des Chaines au Sud est également surmontée d'arcs en plein cintre.
Vue de la Cathédrale de Ciudad Rodrigo: Porte des Amajuelas
Le cloitre est essentiellement de style Gothique avec des éléments Romans. A côté de la cathédrale, la chapelle de Cerralbo a été construite de 1590 à 1680.
La cathédrale a été construite à partir de 1165 à l'initiative du roi Ferdinand II. Les travaux ont duré jusqu'en 1230, elle a été reprise aux XIVème et XVIème siècles.
Une visite de l'intérieur de la ville permet de voir de nombreux palais: le Palais de Montarco qui est de la fin du XVème siècle avec une tour, le Palais de Moctezuma (par référence au roi Aztèque), le Palais des Miranda, le Palais Episcopal, la Maison du Prince, la Maison de Vazquez, etc. A remarquer aussi, sur la Plaza Mayor, l'Ayuntamiento du XVIème siècle et remanié postérieurement.
Béjar
Béjar au Sud de la Province de Salamanque
Béjar est une ville ancienne (elle existait à l'époque Romaine) enserrée dans les montagnes (940 mètres d'altitude), pour y accéder en venant de Salamanque il faut franchir le Puerto de Vallejera à 1200 mètres d'altitude et en allant vers l'Estrémadure le Puerto de Béjar qui est à 1000 mètres de hauteur.
La place centrale de la ville est intéressante avec le château des ducs de Béjar et l'Ayuntamiento. L'ancienne église San Gil est maintenant un musée dédié au sculpteur Mateo Hernandez. Béjar conserve aussi une partie de ses anciennes murailles d'origine Arabe et restaurées au XIIème siècle.
Eglise du Sauveur à Béjar
Béjar est un bon point de départ vers la Sierra de Pena de Francia dont le point culminant est à 1800 mètres d'altitude et en passant par La Alberca, un village pittoresque (1200 mètres d'altitude).
Au delà, la route conduit à Ciudad Rodrigo qui est à une cinquantaine de kilomètres vers l'Ouest.
La Castille occupe une bonne partie de la Meseta, un haut-plateau au centre de la péninsule ibérique. Autour de l'An Mil, la Castille (plus vaste que la Communauté Autonome de Castille-Leon) est un puissant royaume chrétien. Dans les siècles qui suivent, il joue un rôle majeur dans la Reconquista de la péninsule ibérique sur les Maures.
L'ancienne capitale du royaume était Burgos, elle a été remplacée par Valladolid à la fin du XVème siècle.
Les autres villes significatives sont Zamora et ses églises Romanes, Palencia, Salamanque avec une Université ancienne et célèbre et Soria.
La ville de Ségovie conserve un aqueduc impressionnant (128 arches) et des murailles qui cernent la ville ancienne.
Avila se situe à plus de 1100 mètres d'altitude, ses immenses murailles médiévales se développent sur 2,5 kilomètres de longueur avec 88 tours.
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Du VIIIème au XVème siècle, la reconquête chrétienne de la péninsule Ibérique va refouler méthodiquement l'Islam Andalou et fixer pour longtemps certains traits caractéristiques de l'histoire et de la société espagnoles.
Cet ouvrage explique donc l'histoire de la reconquête ibérienne du VIIIème au XVème siècle, avec un prolongement au XVIIème siècle pour l'expulsion des Morisques.
Pendant le millénaire (409-1474) du Moyen-Age, il n'y a pas une mais des Espagnes qui s'allient ou s'affrontent. Les royaumes Chrétiens engagent la Reconquête de la péninsule sur Al-Andalus et l'achèvent en 1492 par la chute du royaume de Grenade.
L'ouvrage décrit ces luttes avec en même temps la coexistence des religions, l'importance des villes qui structurent l'espace, etc.
Plusieurs âges d'or marquent lhistoire de l'Espagne : de l'époque romaine à la conquête musulmane, de la reconquête au Siècle d'Or, de l'expansion coloniale à, plus près de nous, après la movida, l'expansion économique des dernières années. Sans oublier les heures sombres, comme celles de la guerre civile et du franquisme.
Cet ouvrage, réédité plus de vingt fois, offre une remarquable synthèse de l'histoire dune terre dont Pablo Neruda disait quelle était « au coeur » de tous les hommes de bonne volonté.
