Le département de l'Indre se situe au centre de la France. Il tire son nom de la rivière l'Indre qui le traverse du Sud-Est au Nord-Ouest sur environ 130 kilomètres de longueur.
Sainte-Sévère est une ville du Sud du département de l'Indre, à une douzaine de kilomètres de la source de l'Indre qui est à Saint Priest la Marche dans le département du Cher.
La ville est à une quinzaine de kilomètres au Sud de La Châtre, dans la région du Boischaut. Elle a gardé un caractère traditionnel et a servi de cadre pour le roman Mauprat de l'écrivain George Sand.
Sainte Sévère conserve plusieurs monuments, en particulier un donjon cylindrique reste d'un ancien château-fort (cf photo ci-dessous à gauche), il est implanté sur une motte médiévale et il est en ruines.
Panorama sur Sainte Sévère avec la Tour à l'extrême gauche
Histoire
Au VIIème siècle (vers 630), Sévère, une abbessse de Trèves (en Austrasie Mérovingienne), a fondé à cet endroit un monastère de religieuses. Il prend son nom et un pélerinage se développe autour de sa tombe. Un bourg se forme autour du monastère, il prend le nom de la sainte.
Une forteresse est construite à cet endroit par les seigneurs d'Huriel. Au Xème siècle, le bourg se déplace pour bénéficier de la protection du château.
Au Moyen-Age, Sainte Sévère était le siège d'une seigneurie qui est passée à la famille des vicomtes de Brosse vers 1230, elle l'a conservée jusqu'en 1577.
Au début de la Guerre de Cent Ans, la ville est prise par les Anglais en 1372. Le connétable du Guesclin l'a repris ensuite après en avoir fait le siège.
Jean de Brosse, appelé le Maréchal de Boussac, a été un acteur important de la période finale de la Guerre de Cent Ans.
La ville possède aussi un château du XVIIIème siècle.
Les Halles et la croix de pierre de 1543 La place du Marché de Sainte Sévère La Porte médiévale
Mais le site le plus spectaculaire est la Place du Marché (cf photo ci-contre). Son ancienne halle est de la fin du XVIIème siècle, elle possède une belle charpente en bois.
Egalement sur le pourtour de cette place subsiste un une Porte du XVème siècle qui faisait partie des remparts de la ville (cf photo ci-dessus à droite). Cette porte était encadrée par la prison et par un auditoire de justice.
L'ancien château féodal était du XIIIème siècle. Il en reste un pan de Tour (cf photo au-dessus), le reste s'est écroulé en 1840.
C'est dans cette petite ville que le cinéaste Jacques Tati a tourné son film Jour de fête en 1947.
La Châtre
La ville de La Châtre se situe à environ 35 kilomètres au Sud-Est de Châteauroux sur un côteau au-dessus de l'Indre, qui n'est encore qu'une petite rivière (cf photo ci-dessous).
L'Indre à La Châtre
Elle conserve plusieurs monuments et maisons anciennes intéressants: le Donjon de Chauvigny et la Maison Rouge par exemple.
Comme Sainte Sévère, la ville a été marquée par la présence de George Sand, un Musée est dédié à cet écrivain, il est installé dans le Donjon de Chauvigny, Nohant et Vic ne sont qu'à quelques kilomètres au Nord-Est de la ville.
La place centrale de La Châtre
Histoire
Le nom de la ville vient sans doute de castrum, une référence à un point fortifié dès l'époque Gallo-Romaine. Au début du XIème siècle, le sire de Déols établit à cet endroit une forteresse et une collégiale qui attirent autour d'elles la population de l'ancien bourg de Montgivray (un kilomètre au Nord). La Châtre devient le siège d'une seigneurie détenue par Ebbes Ier, un fils de Raoul II le Chauve, sire de Déols puis par ses descendants, elle relève de la seigneurie de Déols.
En 1189, Denise de Déols, sire de Déols et de La Châtre épouse André de Chauvigny, cette famille s'implante ainsi durablement dans le Bas-Berry. Le roi de France Philippe II Auguste s'empare de La Châtre en 1209.
En 1417, le sire de Chauvigny autorise la construction de remparts pour protéger la ville. Guy III de Chauvigny fait aussi construire un château-fort dont il ne reste que le Donjon (dit de Chauvigny, cf photo ci-contre).
Donjon de Chauvigny, il accueille le Musée George Sand
Au début de la Guerre de Cent Ans, en 1360, les Anglais sont chassés de la ville par le sire de Sarzay. Dans la seconde partie du XVIème siècle, son organisation défensive a permis à La Châtre de traverser les Guerres de Religion sans destruction majeure.
En 1614, la seigneurie de La Châtre est achetée par le Prince de Condé, elle est revendue au roi de France en 1736.
En 1737, le donjon devient une prison royale. Dans le cours du XVIIIème siècle, les anciens remparts et portes de la ville sont démolis.
La ville est assez prospère aux XVIIème et XVIIIème siècles en particulier grâce aux tanneries qui bénéficiaient de la proximité de l'Indre et de l'important élevage dans les campagnes alentour.
Le centre-ville conserve des rues anciennes qui ont des noms évocateurs: rue des Trois-Marchands, etc. Elles sont bordées de maisons anciennes et d'hôtels particuliers des XVIIème et XVIIIème siècles.
La Châtre conserve une belle maison à pans de bois appelée la Maison Rouge (cf photo ci-contre). Le deuxième étage est en encorbellement par rapport au premier étage.
Elle a été construite à la fin du XVème siècle par une famille de marchands.
Sa couleur rouge n'est pas d'origine, elle provient d'une rénovation du début du XIXème siècle.
George Sand évoque cette demeure et d'autres quartiers de La Châtre dans un de ses romans: André.
La Maison Rouge à La Châtre
La Châtre conserve un autre maison à pans de bois de la même époque et qui est également intéressante.
Église Saint-Germain
Effondrement du clocher en 1896 Eglise Saint Germain de La Châtre Nouveau Clocher
L'église Saint Germain était d'origine Romane, le clocher et le porche se sont effondrés en 1896 (cf photo ci-dessus). Elle a été presque entièrement reconstruite en 1904, le nouveau clocher s'élève à 55 mètres de hauteur, il est visible de loin.
Montgivray
Le village de Montgivray (jadis Maugivray) se situe juste à la sortie Nord de La Châtre. Le site était occupé à l'époque Gallo-Romaine.
L'église est d'origine Romane, elle possède une nef à quatre travées qui donne sur une abside.
Le château de Montgivray a été restauré au XIXème siècle par la fille de George Sand, Solange Clésinger.
A moins d'un kilomètre vers l'Est se trouve le château d'Ars.
Sarzay
Sarzay et son château médiéval sont à moins de 10 kilomètres à l'Ouest de La Châtre.
Ce château a été commencé au XIIIème siècle par la famille de Barbançois et repris au XVème siècle. A l'origine, il était protégé par une enceinte qui comportait 38 tours et 3 pont-levis.
Il est très caractéristique avec un donjon-logis flanqué de quatre tours rondes, avec machicoulis et une tour contienant un escalier à vis (cf photo ci-contre).
Un chemin de ronde crénelé permettait aussi la communication entre les différentes parties du château.
Il a été vendu au XVIIIème siècle et délaissé par ses nouveaux propriétaires, il sert comme entrepôt. Au XIXème siècle, les tours de l'enceinte sont arasées et les fossés sont comblés.
L'édifice a été restauré à la fin du XXème siècle.
Du sommet des tours du château on découvre le paysage de la Vallée Noire.
George Sand y situe un de ses romans: Le meunier d'Angibault.
La Vallée Noire
La Vallée Noire est une création de George Sand dont elle a décrit elle-même l'étendue et les limites. Citons-la:
Faire courir une ligne circulaire, partant si vous voulez de Cluis-Dessus, qui est le point de mire de tous les horizons de la Vallée Noire, et faites passer par toutes les hauteurs qui enferment et protègent notre bocage. Du côté de Cluis toutes les hauteurs sont boisées, c'est ce qui donne à nos lointains cette belle couleur bleue qui devient violette et quasi noire dans les jours orageux. C'est d'un côté le bois Fonteny; de l'autre le bois Mavoye, le bois Gros, le bois Saint Georges. Dirigez votre ligne d'enceinte vers les plateaux d'Aigurande, de Sazeray, Vijon, les sources de l'Indre, les bois de Vicher, la forêt de Maritet, Chateaumeillant, le bois de Boulaise, Thevet , Verneuil, Vilchère, Corlay. De là vous dirigez votre vol d'oiseau vers les bois du Magnié, où la vallée s'abaisse et se perd avec le cours de l'Indre dans les brandes d'Ardentes. Si vous voulez la retrouver, il faut vous éloigner de ces tristes steppes et remonter vers le Lys-St-Georges, d'où vous la verrez se perdre à votre droite, avec le cours de la Bouzanne, dans la direction de Jeu-les-Bois et des brandes d'Arthon. A votre gauche, elle se creuse majestueusement, pour se relever vers Neuvy Saint Sépulcre et vous ramener au clocher de Cluis, votre point de départ, que, dans toute cette tournée, vous n'avez guère perdu de vue.
Ce n'est donc pas à proprement parler une vallée mais bien plutôt une région relativement étendue du Sud du Bas-Berry. Nous ne parcourons içi que les sites à proximité de l'Indre.
Trois kilomètres à l'Est de Nohant, Lourouer-Saint Laurent possède le château d'Ars et l'église Saint Laurent avec des fresques murales.
Le château d'Ars
Ce château a été construit aux XVème et XVIème siècles, George Sand en parle dans son roman Les Beaux Messieurs de Bois-Doré.
Le propriétaire à cette époque était Georges Papet qui était son médecin et ami. Dans ce village, l'église Saint Laurent conserve des fresques murales de l'époque médiévale.
Le château d'Ars
L'église Saint Laurent (ou Saint Pardoux)
Elle possède une nef unique de l'époque Romane précédée par une tour-porche, le choeur Gothique se termine par un chevet plat.
Des fresques Romanes et Gothiques ont été dégagées dans la nef au début du XXIème siècle.
On peut identifier la Crucifixion, la Mise au Tombeau, différentes scènes de la Passion et un Jugement Dernier.
Nohant
Nohant et Vic sont de petits villages à peu de kilomètres au Nord-Ouest de La Châtre, ils sont connus grâce à George Sand. Nohant et Vic sont devenus des sites touristiques.
Aurore Dupin (George Sand) est venue vivre à Nohant sans sa jeunesse, elle y est restée très attachée et l'évoque dans son livre Histoire de ma vie. Elle était l'arrière petite-fille du Maréchal Maurice de Saxe.
Son père, Maurice Dupin, est chef d'Escadron et aide de camp de Murat, il se déplace à travers l'Europe avec les armées de Napoléon. Quand il décède, Aurore reste vivre avec sa grand-mère à Nohant. Elle est morte à Nohant le 8 juin 1876 et elle repose dans le cimetière de la commune au milieu de sa famille.
De nombreux personnages célèbres de son entourage ont séjourné chez elle: Liszt, Chpoin, Delacroix, Balzac, Flaubert, Tourgueniev, Alexandre Dumas, Théophile Gautier, etc.
Aurore Dupin (George Sand) jeune
La maison habitée par George Sand a été construite en 1770, c'est une grande bâtisse, presque un château. Elle conserve l'allure qu'elle avait lorsqu'elle y vivait, elle y est arrivée à l'âge de quatre ans en 1808. La propriété comporte aussi un parc avec jardin et des communs. L'écrivain y a écrit la majeure partie de son oeuvre.
L'église du village dédiée à Saint Anne est célèbre (cf photo ci contre), elle date des XIIème et XIIIème siècles.
L'église Sainte Anne de Nohant
De nombreux visiteurs viennent retrouver l'ambiance des romans de George Sand et en particulier du plus célèbre: La Mare au Diable, qui décrit la vie des paysans de cette partie du Berry au début du XIXème siècle.
Au Nord-Ouest de Nohant, dans le bois de Chanteloube à Mers sur Indre, se trouve la Mare au Diable qui a donné son nom au plus célèbre roman de George Sand.
Vicq est un village à 2,5 kilomètres au Nord-Ouest de Nohant. L'église Saint Martin de Vic conserve des fresques murales du début du XIIème siècle.
Eglise Saint Martin
Elle est à nef unique avec un choeur quadrangulaire se terminant par une abside, le clocher et l'absidiole Sud sont postérieurs.
Elle a été classée Monument Historique grace à l'intervention de George Sand qui avait alerté Prosper Mérimée. Sa restauration s'est déroulée en 1853.
Fresque murale de l'église Saint Martin de Vic
L'ensemble des fresques murales de Vic est le plus important du Berry avec celui de Brinay dans le département du Cher. A l'origine, l'ensemble de l'église était décorée de fresques.
Les fresques restantes couvrent les parois de choeur, la voûte de l'abside et le mur Est de la nef. Les thèmes sont les principales scènes de la vie du Christ avec des épisodes de la vie de Saint Martin.
Dans l'abside se trouve une représentation du Christ en majesté, il est entouré de personnages de l'Ancien et du Nouveau Testament.
La fresque ci-contre montre bien le style et les coloris de ces fresques qui sont à base d'ocre, de blanc et de noir.
Ce village est à trois kilomètres au Nord de Nohant, sur une petite rivière, l'Igneraie qui est un affluent de l'Indre.
Saint Chartier possède un château du XIIème siècle reconstruit au XVème siècle et remanié aux XVIème et XIXème siècles.
Saint Chartier et son château
Le village organise un festival de musique traditionnelle: Les Rencontres Internationales des Luthiers et des Maitres Sonneurs.
Mers sur Indre
Le village de Mers sur Indre est à moins de dix kilomètres au Nord-Ouest de Nohant. L'Indre passe légèrement au Nord du bourg.
Le village est noyé dans la verdure (cf photo ci-contre).
C'est sur le territoire de ce village que se trouve la mare qualifiée de Mare au Diable dans le roman du même nom de l'écrivain George Sand.
Mers sur Indre
Mers possède deux édifices intéressants: l'église Saint Martin et le château du Magnet.
L'église Saint Martin
Son origine remonte au début du XIIème siècle. Au XIIIème siècle elle relevait de l'Abbaye de Déols.
L'édifice a été remanié à plusieurs reprises dans les siècles postérieurs. La nef est couverte d'une voûte en berceau en bois. Le choeur est couvert d'un berceau en plein cintre et le chevet est plat.
Le clocher s'élève au-dessus du porche, le portail est du milieu du XIXème siècle.
Le château du Magnet
La seigneurie et le château du Magnet sont issus d'un démembrement de la seigneurie de la Motte de Presles. Au début du XIIIème siècle celle-ci relevait des sires de Déols. Au milieu du XIIIème siècle Le Magnet devient la propriété de la famille de Naillac puis ensuite de celles de Giac, de Pot, etc.
Le château est une construction des XVème et XVIème siècles. Il est racheté au milieu du XIXème siècle par la famille Simons, ils réaménagent et complètent l'édifice.
La Vallée de la Bouzanne
Vers l'Ouest de La Châtre et Sainte Sévère se développe la Bouzanne, une petite rivière qui prend sa source à deux kilomètres au Nord-Ouest d'Aigurande. Elle est un affluent de la Creuse.
Elle remonte d'abord vers Cluis et Neuvy-Saint Sépulchre avec son église remarquable. Un peu au Nord, près de la rivière, se trouve le village pittoresque de Lys-Saint Georges.
Elle forme alors une boucle et se dirige vers le Sud-Ouest pour rejoindre la Creuse au Nord d'Argenton sur Creuse.
Aigurande
Aigurande se situe à 420 mètres d'altitude à la limite dans le Sud du département de l'Indre. La ville domine la campagne environnante.
Son nom vient du mot gaulois equoranda qui fait référence à une limite. Dans le cas présent c'est la frontière entre le Berry et le Limousin et plus précisément le département de la Creuse.
Au Moyen-Age la ville était divisée en trois : Aigurande en Berry, Aigurande en Marche et Aigurandette aussi dans la Marche. Aigurande a été le siège de seigneuries médiévales dont la principale relevait des sires de Déols.
Au XIIème siècle, la ville s'est retrouvée dans une situation complexe, à la frontière entre les domaines du roi de France et ceux des Plantagenets qui étaient maîtres du duché d'Aquitaine.
Jadis la ville possédait des monuments médiévaux: remparts et portes fortifiées, Halles, Hôtel-Dieu, etc, ils ont maintenant disparu.
Au XVIIème siècle la ville a été détachée du Berry pour être rattachée au Limousin.
Eglise Notre-Dame
L'église Notre-Dame a été édifiée au XIIIème siècle et remaniée du XIVème au XVIème siècle.
La nef comporte six travées qui donnent sur le choeur (il n'y a pas de transept), elle est voûtée d'ogives. Au chevet la baie est de style Gothique flamboyant. Le clocher a une base carrée du XVème siècle, en haut elle devient octogonale et a été édifiée au XVIème siècle et le dôme au XVIIIème. Les chapelles latérales sont également du XVIème.
Cluis
La petite ville de Cluis se situe à moins de 10 kilomètres au Sud de Neuvy Saint Sepulchre.
Histoire
Cluis est probablement issu d'un ancien Vicus Gallo-Romain. Au Haut Moyen-Age Cluis devient le siège d'une seigneurie unique, ceci dure jusqu'au XIème siècle. Son histoire est conditionnée par sa situation à la frontière entre le royaume de France et le duché d'Aquitaine.
Au début du XIIème siècle Cluis est fragmenté en deux seigneuries: Cluis-Dessus (le village) et Cluis-Dessous (avec la forteresse), ce qui a généré de multiples conflits.
Les luttes internes ont été surtout été sensibles pendant la Guerre de Cent Ans.
Au début du XVIème Cluis fait partie des domaines des Bourbon-Montpensier. A partir du milieu du XVIIème siècle le château n'est plus habité.
Les deux communes ont fusionné au début du XIXème siècle.
La ville
La ville conserve plusieurs monuments intéressants, à commencer par le château-fort mais aussi l'église Saint Etienne et Saint Paxent, la Halle en bois du XVIIIème siècle, le Manoir de Cluis qui est un édifice du XVème siècle et qui accueille maintenant la Mairie.
Le château-fort
Le chateau est sur un éperon rocheux au-dessus de la Bouzanne, il existait déjà autour de l'An Mil.
Il fait partie de la seigneurie de Cluis-Dessous qui initialement appartenait aux seigneurs de Gargilesse puis à ceux de Châteaumeillant. En 1130, la seigneurie passe par mariage aux sires de Déols. Dans la suite elle appartient en particulier à la famille de Chauvigny.
La construction du donjon du château-fort remonte au XIIème siècle, il est en hauteur par rapport au reste du château. Il est complété à partir de 1230 avec la réalisation d'une enceinte. La courtine est renforcée par huit tours semi-circulaires, il n'en reste que cinq maintenant.
L'entrée est protégée par un chatelet (cf photo ci-contre) constitué d'une porte et de deux tours demi-circulaires.
Chatelet du château-fort de Cluis
A l'intérieur on peut identifier les ruines d'une chapelle du XIIème siècle et celles d'un logis seigneurial des XIVème et XVème siècles.
L'église Saint Etienne et Saint Paxent
Elle date sans doute de la fin du XIème siècle, elle appartenait à l'Abbaye de Déols.
En 1152 elle est incendiée par Ebbes de Déols seigneur de Cluis-Dessous. Elle est reconstruite dans la seconde partie du XIIème siècle en style Roman.
Elle comporte une nef unique de quatre travées avec ensuite un transept puis le choeur qui se termine avec un chevet plat. Le clocher était au-dessus de la croisée du transept, il s'est effondré au XVIIème siècle. Il a été remplacé en 1868 par le clocher actuel qui s'élève au-dessus de la première travée de la nef.
Neuvy Saint Sépulchre
Neuvy Saint Sépulchre est une petite ville à 10 kilomètres à l'Ouest de Sarzay.
Elle est établie à l'endroit où la voie Romaine d'Argentomagus à Néris franchissait une petite rivière, la Bouzanne, grace à un gué. Son nom traduit son ancienneté, il vient du latin Novus Vicus (nouveau bourg).
Au Moyen-Age, Neuvy fait partie des domaines du seigneur de Cluis dont le suzerain est le sire de Déols.
Raoul puis Ebbes II de Déols construisent une forteresse (il n'en reste rien) dont les murailles incorporait l'église Saint Jacques.
Cette église, qui avait le statut de Collégiale, est principal monument de la ville, elle remonte au XIème siècle et est très originale. Elle est classée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO.
Neuvy Saint Sépulchre a conservé des rues et des maisons anciennes. Le nom de ces rues est évocateur: rue de l'Enfer, des Bouchers, de la Folie, de l'Estrapont, de la Gourdonnerie, ...
Dans les années 1030 des pélerins ramènent de Jérusalem un fragment du tombeau du Christ et de la terre du Calvaire.
Une église est construite sur le modèle du Saint Sépulchre de Jérusalem à partir de 1042 pour accueillir ces reliques, sans doute sur l'emplacement d'un ancien sanctuaire Gallo-Romain, avec l'appui de Boson seigneur de Cluis et surtout de son suzerain Eudes l'Ancien seigneur de Déols qui avait effectué lui-même un pélerinage à Jérusalem en 1027.
L'église et ses annexes étaient dans l'enceinte du château-fort et donc protégée par des fortifications et un large fossé. Elle n'a été achevée qu'au XIIème siècle.
L'église est dédiée à Saint Jacques le Majeur et initialement rattachée directement à celle du Saint Sépulchre de Jérusalem. Elle était sur un des chemins suivis par les pélerins qui se rendaient à Saint Jacques de Compostelle.
Quand le roi de France Philippe II Auguste prend le contrôle du Bas-Berry au début du XIIIème siècle, il donne la tutelle sur la ville et son église à l'Abbaye Saint Sulpice de Bourges.
En 1257 Eudes de Déols donne à au chapitre de l'église Trois gouttes du sang du Christ. A partir de là se développe un pélerinage dont la date de référence est le Lundi de Pâques.
En 1524 des bandes de pillards s'emparent de la ville et brulent les archives du chapitre de la Collégiale Saint Jacques, ce qui rend difficile la connaissance de son histoire. On sait seulement qu'elle possédait deux autres églises du bourg de Neuvy, de l'autre côté de la Bouzanne: Saint Etienne et Saint Pierre.
L'église Saint Jacques devient celle de la paroisse de Neuvy en 1808. Elle a été restaurée par Viollet le Duc et Mérindol au milieu du XIXème siècle. Le clocher a été démoli en 1899 et remplacé par un campanile à trois arcades.
L'église circulaire Saint Jacques de Neuvy-Saint Sépulchre
L'église comporte en fait deux édifices distincts juxtaposés, l'église cylindrique évoquée ci-dessus (cf photo ci-contre) et une église avec une nef rectangulaire avec collatéraux, sans transept et s'achevant par un chevet plat. Avec le temps les deux édifices ont été assemblés et n'en constituent plus qu'un seul.
Les étages de la rotonde et la coupole de l'église circulaire Saint Jacques
Eglise circulaire (cf photos ci-dessus)
Le premier édifice est circulaire (la rotonde a un diamètre de 22 mètres) sur trois niveaux et avec un déambulatoire surmonté de tribunes. La base est du XIème siècle tandis que les deux étages sont du début du XIIème siècle.
A l'intérieur de la rotonde le mur extérieur est doté d'une série d'arcades en plein cintre dont les arcs retombent sur des colonnes engagées dans des piliers.
De l'autre côté du déambulatoire onze colonnes sont disposées en cercle et délimitent le rond-point central. Ce déambulatoire est voûté de doubleaux en plein cintre reliés par des arêtes.
Les piliers sont surmontés de chapiteaux sculptés: ce sont des feuilles rabattues formant une collerette liée par un lacet passant alternativement desssus et dessous les feuilles, ces motifs sont parfois accompagnés de têtes monstrueuses.
Au premier étage la rotonde comporte des arcades supportées par quatorze colonnes, un seul chapiteau est sculpté.
Eglise de plan basilical
Juste à côté et accolée au premier édifice (cf photo au-dessus) se situe une église de plan basilical, elle aussi dédié à Saint Jacques. Elle a été souvent remaniée à travers les siècles en particulier à la fin du XIIème et pendant le XIIIème et XVème siècles.
La nef comporte trois travées avec des collatéraux et un chevet plat. La nef d'origine était couverte avec une charpente, après avoir été reprise, la voûte de la nef est constituée d'ogives dont les nervures retombent sur des colonnettes engagées.
L'éclairage se fait par des fenêtres percées dans les murs des collatéraux.
Lys-Saint Georges est à cinq kilomètres au Nord de Neuvy-Saint Sépulchre sur le Gourdon, une petite rivière affluent de la Bouzanne.
Le principal monument du village est le château avec en particulier un donjon médiéval.
Lys-Saint Georges conserve aussi une église des XIIIème et XVème siècles, des maisons anciennes comme la Maison du Parlement et les restes d'un ancien hôpital-léproserie.
Château de Lys-Saint Georges: donjon et logis, en bas l'église du village
Le château de Lys-Saint Georges
Un donjon elliptique construit à partir du XIVème siècle faisait partie d'une imposante forteresse avec une enceinte renforcée par onze tours et avec un châtelet d'entrée dont seule une tour subsiste.
Ce donjon a sa partie haute détruite, ses murs faisaient en moyenne trois mètres d'épaisseur et même sept mètres à sa base. On y accédait par un pont-levis. L'ensemble du dispositif était protégé par des douves
Il a servi de prison au duc de Milan, Ludovic Sforza, autour des années 1500, il a ensuite été transféré dans le donjon du château de Loches.
Le donjon a été endommagé au moment de la Révolution Française.
Un logis résidentiel a été aménagé au XVIème siècle à l'intérieur de l'enceinte médiévale. Il a une façade de style Renaissance avec trois tours (cf photo ci-contre)
La Vallée de la Creuse
La Creuse effectue un cours trajet à l'extrémité Est de l'arrondissement de La Châtre.
Panorama sur la Creuse et les ruines du château de Crozant
Le village de Crozant se situe dans le département de la Creuse, il est trés pittoresque et fait le pendant de Gargilesse, à l'extrémité Sud du Lac de Chambon. L'endroit est au confluent de la Creuse et d'une petite rivière, la Sedelle, ce qui en fait un un site défensif remarquable et qui, depuis trés longtemps, été exploité comme tel.
Lac de Chambon
Le hameau de Chambon se compose de quelques maisons autour d'une plage et d'un petit embarcadère (cf photo ci-dessus).
De Juin à Septembre c'est un endroit fréquenté par la population locale et quelques estivants à la recherche de calme et de verdure.
Lors de la mise en eau du barrage, en 1926, une partie du village de Chambon et un pont sur la Creuse ont été immergés. Certaines constructions réapparaissent lors des vidanges du lac.
Le lac de Chambon a une superficie de 312 hectares et sa profondeur atteint 65 mètres, c'est le plus grand plan d'eau du Centre de la France.
Eguzon-Chantôme
Eguzon est une petite ville tout au Sud du département de l'Indre. Avant de l'atteindre on passe devant un important barrage.
Le Barrage d'Eguzon (cf photo ci-contre) a été construit par EDF (Electricité de France) entre 1922 et 1926. Il est suivi, en aval, par un petit ouvrage, le Barrage de la Roche au Moine. Le Barrage d'Eguzon fait, en haut, 300 mètres de long et 60 mètres de hauteur. Il a une épaisseur de 54 mètres à la base.
Eguzon est une ancienne petite ville fortifiée. Il subsiste quelques éléments de l'enceinte médiévale et en particulier une porte d'entrée à pont-levis du XIIème siècle.
Entrée du Chateau d'Eguzon
Gargilesse
Gargilesse est un village qui doit sa célèbrité à l'écrivain George Sand, celle-ci venait s'y reposer et s'y resourcer. Elle y a séjourné, à partir de 1849 et surtout de 1857 à sa mort en 1876, dans une petite maison du village (qui peut être visitée). Elle l'a décrit dans ses Promenades autour d'un village.
Vue de Gargilesse dans un écrin de verdure
En effet, Gargilesse est un endroit calme et reposant dans un cadre et une atmosphère originale, ensemble de caractères qui lui donnent un charme particulier. En arrivant par la route d'Argenton sur Creuse, on découvre le village enserré par la nature et la verdure (cf photo ci-contre).
Le Village Les maisons du village sont regroupées autour du château et de l'Eglise, elles restituent une ambiance du XIXème siècle.
Gargilesse a inspiré de nombreux artistes peintres et écrivains comme Théodore Rousseau ou Claude Monet. De nos jours certains restent là pour y vivre en été.
Le Château
Un château-fort protègeait le site au Moyen-Age, il en subsiste la porte d'entrée (cf photo ci-contre) dont la construction remonte au XIIème siècle.
L'ancien chateau a été détruit en 1650 suite aux troubles créés par la Fronde (soulèvement des grands seigneurs contre le pouvoir royal et le gouvernement du Cardinal Mazarin).
Entrée du château de Gargilesse
Un nouveau château a été édifié au XVIIIème siècle, il peut être visité.
L'Eglise Notre-Dame L'église Notre-Dame a été construite au XIIème siècle, elle est de style Roman avec un clocher carré. A l'intérieur, sous le chevet, se trouve une grande crypte qui conserve des fresques murales peintes du XII au XVèmes siècles. L'église possède aussi un trés bel ensemble de chapiteaux sculptés et sur l'autel une statue en bois de la Vierge a été réalisée au XIIème siècle. Elle contient aussi le tombeau de Guillaume de Naillac, Seigneur de Gargilesse.
Intérieur de l'église de Gargilesse
La photo ci-contre montre l'intérieur de l'église, les voutes de l'abside sont garnies de peintures murales du XVème siècle.
Creuse: la Boucle du Pin
La Vallée de la Creuse entre Argenton sur Creuse et Crozant est un des sites les plus pittoresques du centre de la France.
La rivière a créé une vallée encaissée dans des roches granitiques, comme l'illustre la photo ci-contre prise à la Boucle du Pin quelques kilomètres avant Gargilesse. Cette boucle de la Creuse décrit un large méandre dans les rochers et collines boisées. En hauteur, sur un promontoire, on aperçoit la petite église Romane de Ceaulmont.
Creuse: la Boucle du Pin
La configuration géographique a d'ailleurs été utilisée pour y édifier le Barrage d'Eguzon. La retenue derrière le barrage est le Lac de Chambon.
Vatan est une ville d'origine ancienne, mais la plupart de ses monuments ont disparu au XIXème siècle.
Saint Christophe en Bazelle est un village modeste, pour autant il est resté chef-lieu de canton qui comprend en particulier la petite ville de Chabris près du Cher.
Les liens de la région avec sa voisine du Nord-Ouest sont donc forts et anciens. A titre d'exemple le château d'Azay le Ferron appartient à la ville de Tours.