La Navarre est une des Communautés Autonomes de l'Espagne, elle est en fait le prolongement de l'ancien royaume de Navarre. Sa capitale est Pampelune. La partie Nord de la Navarre est montagneuse avec le versant Sud des Pyrénées.
En plus de l'Espagnol, la langue Basque est également reconnue et pratiquée dans la partie Nord de la Navarre.
Sur le côté Ouest elle est voisine de la Rioja et le Pays Basque espagnol, d'ailleurs le Nord de la Navarre a des affinités Basques.
Le flanc Ouest a un climat humide car il est soumis à l'influence de l'Océan Atlantique, la pluviosité y est relativement abondante.
Toujours en allant vers l'Ouest, on visite le Baztan avec d'une part la route venant du Puerto de Izpegui et de Saint Etienne de Baïgorry, d'autre part celle venant de Dancharia et d'Ainhoa.
Pampelune (Pamplona/Iruna) est située à 80 kilomètres au Sud de la frontière Française (Hendaye), elle est à une altude d'un peu plus de 400 mètres et dans une boucle du Rio Arga. La ville est l'ancienne capitale du royaume de Navarre et maintenant celle de la Communauté de Navarre.
Sculpture sur la Fiesta de Los Sanfermines à Pampelune sur l'avenue Carlos III, ces fêtes ont lieu pendant la 1ère quinzaine de juillet San Fermin (Saint Firmin) est né à Pampelune au IIIème siècle, il est devenu ensuite évêque d'Amiens où il a été martyrisé vers 300.
Histoire
Le site de Pampelune est habité depuis l'Antiquité, les Vascons y avaient établi un village nommé Iruna. Le Général Romain Pompée y a établi une cité vers 75 avant J-C qui prend le nom de Pompaelo d'où Pamplona (Pampelune).
Pampelune est protégée par des remparts des les premiers temps de l'époque Romaine. A la fin du IIIème siècle et surtout au IVème la ville est confrontée aux incursions de tribus montagnardes et de Bagaudes, elle reconstruit des remparts importants avec en tout 67 tours.
La ville est prise par le roi Wisigoth Euric vers 470, elle subit les assauts des Francs du roi Childebert en 542. Au début du VIIIème siècle, Pampelune est conquise par les Arabes puis elle est mise à sac par l'armée de Charlemagne en 778 (il détruit en partie les remparts). En représailles les Basques piègent l'arrière-garde de cette armée à Roncevaux.
A la fin du IXème siècle, la ville devient la capitale du comté de Pampelune puis du royaume de Navarre. Celui-ci est un état puissant sous Sanche le Grand au début du Xème siècle.
Elle est alors organisée en trois Burgos fortifiés et rivaux: Navarreria, San Saturnino et San Nicolas. La Navarreria (autour de la cathédrale Santa Maria) est le plus ancien, il accueille le roi et sa cour ainsi que l'évêque et le chapitre de la cathédrale. Ensuite apparaissent le quartier San Miguel et la Juderia (quartier Juif) qui sont de fait associés à la Navarreria.
Les deux autres quartiers (San Saturnino et San Nicolas) sont peuplés à partir du XIème siècle par des Francos venus du Nord des Pyrénées. Ils sont devenus artisans, commerçants, ouvriers, etc, certains sont devenus assez riches
Leur cohabitation est difficile et se radicalise au XIIIème siècle avec le poids grandissant du parti français (Maison de Champagne puis rois de France), soutenu par San Saturnino et San Nicolas, face au parti Castillan soutenu par la Navarreria.
En 1277, le roi de France Philippe III le Hardi envoie une armée, commandée par le comte d'Artois, à Pampelune et la Navarreria est mise à sac, la cathédrale Romane est endommagée.
Les trois Bourgs sont unifiés par le roi de Navarre Charles III en 1423, l'Ayuntamiento (Casa Consistorial) est établi à l'intersection de ces trois bourgs. De nombreuses rues et maisons anciennes subsistent de cette époque.
La Casa Consistorial (Ayuntamiento)
En 1512, le territoire de la Navarre situé au Sud des Pyrénées est annexée par le roi de Castille Ferdinand. Son arrière-petit-fils, le roi d'Espagne Philippe II fait de Pampelune une place-forte capable de s'opposer aux actions des armées Françaises.
La ville est prise en 1808 par une armée Napoléonnienne, elle est reprise en 1813 par le Général Anglais Wellington.
En 1936, le Général Mola, avec l'appui de troupes Carlistes, s'empare de Pampelune qui devient ainsi une des premières villes Espagnoles à se rallier aux Forces Nationalistes en rebellion contre le Gouvernement Républicain.
La Plaza del Castillo à Pampelune en Navarre
Visite du centre-ville
En pénétrant dans la ville sur le côté Est, on franchit le Rio Arga puis on atteint l'Avenue Carlos III sur laquelle se trouve l'Office du Tourisme et des statues de bronze spectaculaires (cf photo au-dessus).
En direction du Nord, l'avenue conduit à la Plaza del Castillo (cf photo ci-dessus) qui est au Sud de la ville ancienne. A l'origine celle-ci était la place d'armes de l'ancien château. Elle est bordée par des immeubles à arcades du XVIIIème siècle et par le Palais du Gouvernement de Navarre.
Calle Mayor Vieille ville de Pampelune Calle Estafeta
La cathédrale Santa Maria la Real
La cathédrale d'origine a été détruite en 924 par les troupes du maitre d'Al-Andalous Abd-al-Rahman III après la prise de Pampelune qui est alors quasiment rasée. Les évêques de Pampelune trouvent refuge au Monastère de Leyre et en deviennent simultanément les abbés (jusqu'en 1078), ils ne reviennent dans la ville qu'autour des années 1030.
A partir de là, une nouvelle cathédrale est construite au XIème siècle en style Roman, il n'en subsiste que quelques éléments (dont des chapiteaux sculptés du cloitre Roman qui sont maintenant déposés au Musée de Navarre).
Suite au conflit opposant les trois Bourgs de Pampelune, le roi de France envoie une armée qui détruit la Navarreria et endommage fortement la cathédrale.
L'église est reconstruite à partir du début du XIVème siècle mais les travaux sont ralentis par l'effondrement du choeur et d'une partie de la nef.
Le roi Charles III le Noble fait reconstruire l'édifice à partir de 1397, le travaux durent jusqu'en 1500. La cathédrale est en style Gothique, seule la façade et le cloitre restent Romans.
Cette façade (cf photo ci-contre) a été reconstruite à partir de 1783 en style Classique (l'intérieur est resté de style Gothique).
Le cloitre Roman a été démoli dans la première moitié du XIXème siècle.
Façade Classique de la cathédrale Santa Maria la Real
A l'intérieur la nef est encadrée par un collatéral de chaque côté, tous trois aboutissent sur le transept. Le choeur est entouré par un déambulatoire et l'abside est polygonale.
Dans la nef se trouvent les tombeaux du roi Charles III et de son épouse Eléonore de Castille, réalisations de Jean de Lomme en style Bourguignon.
Plusieurs rétables intéressants sont situés dans le déambulatoire et les chapelles qu'il dessert.
L'église San Saturnino
Cette église est au coeur de la vieille ville, elle a peut-être été construite sur l'emplacement d'un temple Romaine dédié à Diane.
La première construction de cette église est de l'époque Romane pour répondre aux besoins des nouveaux habitants du quartier Saint Sernin (Saturnin). Elle a une allure de forteresse avec des tours robustes car elle faisait partie du système de défense des habitants de ce quartier.
Elle a été reconstruite à partir de 1297 en style Gothique (les porches et voûtes sont de la fin du XIIIe siècle) et même dans les siècles suivant avec de nombreux ajouts.
Eglise San Saturnino Portail et tympan
Le portail Nord (cf photo ci-dessus à droite) comporte six archivoltes en arc brisé qui retombent sur des chapiteaux sculptés qui surmontent des colonnes.
Le tympan possède une belle sculpture représentant le Jugement Dernier. Le chevet est en demi-décagone avec des chapelles entre les contreforts.
A l'intérieur la nef est unique et de style Gothique.
La Chambre des Comptes
La Chambre des Comptes (Camara de Comptos) a été créée par le roi Charles II (dit le Mauvais en France) en 1365 afin de mieux contrôler les finances de son royaume.
En 1525 la Chambre s'installe dans le Palais d'Otazu (cf photo ci-contre) dont la construction remonte au XIIIème siècle.
La Chambre des Comptes(Palais d'Otazu)
Casa de la Moneda
Près de cet endroit était implantée la Casa de la Monada qui assurait la frappe des monnaies du royaume, elle abrite maintenant une institution de contrôle des Comptes Publics.
Ces édifices se situent près de la Plaza de San Francisco.
L'église San Nicolas
L'église San Nicolas (cf photo ci-dessous à gauche) remonte au XIIème siècle, comme San Saturnino elle contribuait au système défensif de son quartier. Elle est légèrement vers le Sud près du Paseo de Sarasate (cf photo ci-dessous à droite), ainsi dénommé pour honorer ce compositeur qui est né à Pampelune en 1844.
Eglise San Nicolas Le Paseo de Sarasate
Les Remparts
Les remparts de Pampelune sont du début du XVème siècle suite à l'unification des trois bourgs la constituant. Au même moment une forteresse est construite près de la Plaza del Castillo (cf photo au-dessus).
Une bonne partie de ces remparts ont été préservés, ils sont devenus un lieu de promenade apprécié avec une belle vue sur le Rio Arga et sa vallée.
Remparts de Pampelune: Porte de France, entrée du Chemin de Saint Jacques de Compostelle
L'église d'Eusa avec sa galerie Portail de la galerie et à l'arrière-plan celui de l'église
L'église d'Eusa est sur une hauteur qui domine le val d'Ezcabarte, c'est une église rurale d'origine Romane.
Elle a une nef unique avec des arcs brisés en son milieu, son chevet est plat. La tour-clocher carrée s'élève au-dessus de la nef.
Sa particularité est une galerie qui flanque son côté Sud (cf photos ci-dessus). L'accès à la galerie s'effectue par un portail avec trois voussures avec arêtes en arc brisé, on peut aussi pénétrer dans la galerie par le côté Est.
Arcs, colonnes et chapiteaux de la galerie
Sur le côté du portail elle comporte deux groupes de trois arcs en plein cintre séparés par un pilier et supportés par un muret.
Les colonnes sont de hauteur réduite et les chapiteaux ont une décoration simple (cf photo ci-contre)
L'entrée dans l'église se fait par un Portail avec trois arcs en plein cintre (cf photo au-dessus à droite), les trois colonnes portent des chapiteaux sculptés.
Cizur Menor
Ce village est à 3 kilomètres au Sud-Ouest de Pampelune qu'il domine et près de l'autoroute qui conduit à Estella et Logrono.
Il conserve deux églises intéressantes, l'église Sanjuanista et l'église paroissiale.
L'église Sanjuanista
Vue du côté Nord L'église Sanjuanista de Cizur Menor vue du côté Sud
L'église Sanjuanista faisait partie d'une Commanderie de l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem qui avait été établie avant le milieu du XIIème siècle.
L'église actuelle est une construction du début du XIIIème siècle. Elle a été restaurée récemment.
Son originalité tient à sa tour-donjon surmontée de créneaux (cf photo ci-dessus à gauche) et accolée au flanc Nord de l'église.
L'abside est pentagonale avec trois fenêtres de style Roman, les pans sont séparés par des contreforts rectangulaires.
Les murs latéraux sont soutenus par de puissants contreforts. Ces murs sont percés d'un portail et d'une fenêtre coté Sud et d'une fenêtre côté Nord, tous ces éléments sont de style Roman.
Portail de l'église Sanjuanista de Cizur Menor
Le portail (cf photo ci-contre) comporte trois voussures en plein cintre qui retombent sur des colonnes surmontées de chapiteaux (qui sont dégradés).
Le tympan est décoré par un chrisme.
L'église paroissiale est en hauteur à proximité de Sanjuanista, son chevet arrondi traduit son origine Romane.
Gazolaz
Gazolaz est à moins de 8 kilomètres au Sud-Ouest de Pampelune et à 4 kilomètres de Cizur Menor
L'église de Gazolaz avec sa galerie Vue intérieure de la galerie
L'église de Gazolaz est une construction du XIIIème siècle. Elle est à nef unique, celle-ci s'achève sur une abside en hémicycle s'appuyant sur de puissants contreforts rectangulaires.
L'église est surtout remarquable par sa galerie-porche (cf photos ci-dessus) qui est sur le flanc Sud de l'édifice, elle possède une ouverture au Sud et une autre à l'Est.
Cette galerie se compose de quatre arcs en plein cintre qui reposent sur un muret.
Les deux arcs côté Est abritent deux arcs intérieurs, également en plein cintre, qui retombent sur des groupes de colonnes surmontées de chapiteaux. Certains chapiteaux sont historiés (cf photo ci-contre)
Chapiteau de la galerie de l'église de Gazolaz
Toujours dans la galerie, un portail permet d'accéder à l'église, il a trois voussures en plein cintre qui retombent sur des chapiteaux surmontant des colonnes. Le tympan porte un chrisme et juste en dessous les impostes sont sculptés avec un lion (qui dévore un homme) et un taureau.
Les régions à l'Est de Pampelune
La description s'effectue d'Ouest en Est en commençant par Aoiz.
L'étape suivante est le Artaiz qui conserve une église Romane remarquable dédiée à Saint Martin.
La Vallée de l'Izagaondoa comporte de nombreuses églises rurales de style Roman. Au Moyen-Age, la route qui empruntait cette vallée était le principal moyen de communication vers l'Est de la Navarre.
Aoiz
Aoiz se situe à environ 25 kilomètres à l'Est de Pampelune sur le Rio Irati au débouché de l'Embalse (retenue) de Itoiz. La ville est à 500 mètres d'altitude.
La vallée de l'Irati et le pont au dessus de la rivière à Aoiz
Le site était déjà occupé à l'époque Préhistorique puis à l'époque Romaine. La petite ville est détruite par les armées de Abd-al-Rahman III en 924 quand il accomplit une chevauchée dévastatrice en Navarre.
Aoiz se rebâtit et se protège derrière des remparts qui resteront en place jusqu'au XVIème siècle.
Monuments
Le Pont de Bidelepu sur le Rio Irati (cf photo ci-dessus) est d'origine médiévale. Il comporte quatre arches de portées différentes, la plus importante étant celle au centre qui est surélevée.
Le Rio Irati prensd sa source dans les montagnes Pyrénéennes, près de la frontière Française.
Le centre-ville conserve des rues étroites et des maisons de maitre anciennes, elles sont en pierre de taille et certaines ont des blasons.
Un bon exemple est la maison seigneuriale des Argamasilla de la Cerda (cf photo ci-dessous), elle a été construite à l'époque de la Renaissance.
Eglise San Miguel
L'église San Miguel a une llure massive (cf photo ci-contre), elle est dans la partie Est de la ville et surplombe le Rio Irati.
Elle possède un rétable réalisé par Juan de Anchieta.
Maison seigneuriale des Argamasilla de la Cerda
Artaiz
Artaiz se situe à environ 25 kilomètres à l'Est de Pampelune et à une dizaine au Sud d'Aoiz, sur la route vers Lumbier qui traverse la Vallée de l'Izagaondoa. Mais en réalité Artaiz se rattache plutôt à la vallée du Rio Unciti qui passe quelques kilomètres au Sud.
Le village est en hauteur au sommet d'une colline et son principal monument, l'église Saint Martin, est bien en évidence. C'est un des édifices les plus significatifs de l'Art Roman rural en Navarre.
Eglise Saint Martin à Artaiz
A proximité de l'église subsiste les éléments d'un château qui laisse penser qu'au Moyen-Age Artaiz a sans doute été le siège d'une seigneurie.
Eglise Saint Martin
Cette église est une construction du XIIème siècle (cf photo ci-contre). Elle n'est pas très grande et construite en pierrre de taille. Son abside est en hémicycle avec une seule ouverture très étroite sur l'extrémité Est. Les deux autres fenêtres de l'édifice sur les murs latéraux sont également étroites et sans décoration.
Le Portail
Il est légèrement avancé par rapport au mur latéral, il s'agit donc sans doute d'une construction ajoutée postérieurement à celle du corps principal de l'église. Plusieurs sculptures de ce portail sont trés expressives.
Dès le premier regard on est frappé par la qualité de son Portail et des sculptures qu'il porte.
Métopes en haut du Portail de l'église Saint Martin
Les six métopes en haut du portail sont trés intéressantes. En partant de la gauche sur la photo ci-dessus on a: la Pesée des âmes, la Messe (?), le Christ aux enfers, une scène non identifiable, le Repas du Mauvais Riche avec Lazare, le Combat de deux chevaliers.
Dans les écoinçons, deux lions (cf photo ci-dessous), à gauche le premier dévore un homme et tient un second dans ses griffes, à droite le deuxième lion tient un homme dans ses griffes.
Portail de l'église Saint Martin : Métopes, écoinçons, archivoltes et chapiteaux
En dessous, le portail comporte trois archivoltes en plein cintre, les tores sont de plus épais en allant vers l'extérieur (cf photo ci-contre). Les voussures retombent sur trois colonnes de chaque côté surmontées de six chapiteaux sculptés.
La photo ci-dessous montre deux chapiteaux situés à gauche sur la photo ci-contre, sur la droite des têtes humaines et à gauche en bas un lion et au-dessus des figures humaines.
Sculptures de deux chapiteaux du Portail de l'église Saint Martin
Sculptures des écoinçons du Portail de l'église Saint Martin d'Artaiz: Lions avec des hommes comme proies
Les Modillons
La variété et la qualité des sculptures des modillons sont à souligner. Une série de modillons se déroule sous la bordure du toit de l'église, ils sont tous également intéressants et remarquables.
Modillons de l'église Saint Martin d'Artaiz
L'intérieur de l'église
La nef unique est divisée en quatre travées, certaines voûtes sont en berceau brisé, les autres en croisée d'ogives ce qui montre une reprise postérieure à la construction. L'abside est en hémicycle avec une fenêtre axiale étroite, elle est voûtée en cul-de-four.
La Vallée de l'Izagaondoa
La vallée de l'Izagaondoa se situe à l'Est de Artaiz à une altitude moyenne de près de 600 mètres, c'est une région agricole. La Montagne d'Izaga est un petit massif dont le point culminant atteint 1350 mètres d'altitude (cf photo ci-dessous).
Panorama sur la Montagne d'Izaga
Cette vallée se développe sur le côté Nord de ce massif, elle a perdu une bonne part de sa population pendant les XIXème et XXème siècles. Jadis elle avait de l'importance car elle a longtemps été la principale voie de communication entre Pampelune, Lumbier, Leyre et Sangüesa.
La vallée forme une commune unique dont le chef-lieu est Ardanaz, elle comporte une série de hameaux dont la plupart sont dotés d'églises rurales gardant des vestiges Romans. Certains hameaux qui existaient à l'époque médiévale sont maintenant quasiment abandonnés.
Histoire
Dès le Haut Moyen-Age (Xème siècle et avant), la forteresse de Leguin protégeait la vallée et l'importante route de Lumbier à Pampelune, elle était une des plus anciennes forteresses de la Navarre. Bien que au Nord de cette région, cette vallée a subi des incursions Arabes, en particulier celle de Abd-al-Rahman III en 924. Il a alors détruit cette forteresse de Leguin.
Celle-ci a ensuite été reconstruite puis définitivement détruite par le Cardinal Cisneros au XVIème siècle, au moment de la conquête de la Navarre par les rois de Castille et Aragon. Il ne reste que des traces de son donjon, elle est lentement absorbée par la végétation.
L'Art Roman dans la vallée de l'Izagaondoa
Cette vallée conserve plusieurs églises d'origine Romane qui, pour la plupart, se rattachent à un profil commun: construction de la fin du XIIème ou début du XIIIème siècle, style sobre avec nef unique (sauf San Miguel), chevet en hémicycle (sauf Iriso et Urbaicain), portail Roman (sauf Reta et Iriso), voûtes en berceau brisé, etc.
En hauteur, au pied de la Pena de Izaga, se trouve l'Ermitage de San Miguel qui est l'édifice le plus significatif de la vallée, son origine est ancienne et il a été attribué en 1084 au au Monastère San Salvador de Leyre.
Il a été reconstruit aux XIIème et XIIIème siècles, c'est un édifice robuste en relation avec sa position dans la montagne. Son accés est difficile, pour l'atteindre il faut emprunter un sentier (en particulier à partir de Reta).
Il comporte une nef principale et deux collatéraux, l'ensemble est divisé en quatre travées. La voûte de la nef est en arc brisé alors que celles des colllatéraux sont en demi-berceau.
Les murs latéraux sont soutenus par de puissants contreforts. A l'origine l'église avait deux portails, celui du Nord est muré, celui côté Sud présente un arc en plein cintre avec deux voussures.
La nef est prolongée par une abside qui est en arrondi à l'intérieur et pentagonale à l'extérieur.
L'Ermitage San Miguel a été restauré dans les années 1980.
Zuazu
L'église de la Purification a été commencée aux XIIème siècle. En 1141 elle est attribuée par le roi de Navarre Garcia Ramirez au Monastère San Salvador de Leyre.
A partir du XVIème siècle l'Ermitage San Miguel a relevé de l'église de Zuazu.
Flanc Sud de l'église de la Purification de Zuazu
La nef comporte quatre travées qui aboutissent à une abside en hémicycle. Le chevet est Roman, à noter une fenêtre étroite avec trois arcs en plein cintre retombant sur des chapiteaux en haut de colonnettes accolées.
Plusieurs modillons en haut du chevet sont sculptés avec des visages humains dont l'expression est très simplifiée (cf photo ci-dessous).
Modillons de l'église de la Purification de Zuazu
Reta
Reta se situe au pied de la Pena Izaga, le village est à une altitude de 630 mètres.
Eglise San Pedro de Reta dans la vallée de l'Izagaondoa Portail
L'église San Pedro est d'origine Romane, elle a été construite au XIIIème siècle. Elle a été significativement modifiée au XIVème siècle en style Gothique. Elle conserve un portail Gothique intéressant (cf photo ci-dessus à droite).
Ardanaz
Le village d'Ardanaz est à 550 mètres d'altitude. Il est le chef-lieu de la vallée qui constitue une commune unique.
La nef comporte cinq travées. Le chevet de l'église est d'origine Romane, celle-ci a été construite au XIIIème siècle.
L'édifice a été modifié dès le XIVème puis dans les siècles postérieurs (XVIème et XVIIème siècles) comme le montre le portail avec son fronton triangulaire sur la photo-ci-contre. A l'intérieur des peintures murales Gothiques ont été découvertes et remises en valeur.
Iriso
Le hameau d'Iriso est à 620 mètres d'altitude au pied de la Sierra de Gongolaz.
Eglise San Pedro de Iriso dans la vallée de l'Izagaondoa
L'église est dédiée à San Pedro apôtre, elle est d'origine Romane, la fenêtre de la photo ci-dessus à droite en témoigne. Elle a été transformée au XVIème siècle, l'édifice s'achève maintenant par un chevet plat. Elle conserve un portail de style Gothique intéressant (cf photo ci-dessus à gauche).
Elle a été modifiée dans les siècles postérieurs.
Urbicain
Eglise San Esteban d'Urbicain dans la vallée de l'Izagaondoa
Le village d'Urbicain se situe à 570 mètres d'altitude, il ne comporte plus qu'une ou deux exploitations agricoles.
L'église San Esteban d'Urbaicain est maintenant désaffectée, pour une bonne part elle est envahie par la végétation. Son portail (cf photo ci-dessus à gauche) traduit néanmoins son origine Romane.
Turrillas
Côté Nord Eglise de Turrillas dans la vallée de l'Izagaondoa Côté Sud et Chevet
Le hameau de Turrillas est à 540 mètres d'altitude, il conserve une église du début du XIIIème siècle qui a été beaucoup modifiée à travers les siècles. La nef comporte trois travées, le chevet et une partie de son flanc Sud (cf photo ci-dessus à droite) montrent son origine Romane.
Indurain
Le village d'Indurain est à un peu plus de 500 mètres d'altitude. Son origine est ancienne, on y a retrouvé des monnaies frappées à l'époque de l'Empereur Gordien III (238-244). Certaines maisons actuelles sont du XVIème siècle.
L'église de la Purification est d'origine Romane (XIIème siècle) comme l'atteste le chevet en hémicycle. A l'origine elle est la propriété du Monastère San Salvador de Leyre, puis en 1147 le roi de Navarre García Ramírez IV l'attribue aux Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem qui tenaient aussi un hôpital pour les pélerins dans le village.
Eglise de le Purification à Indurain
La nef rectangulaire avec quatre travées est une reprise de l'époque Gothique (cf photo ci-contre). A l'intérieur elle conserve un rétable du XVIème siècle de style Plateresque.
A proximité se trouve l'église de San Martín de Guerguitiain construite aux XIIème et XIIIème siècles en style Roman. Elle a fait l'objet d'une restauration significative.
Les régions proches des Pyrénées
La description s'effectue d'Est en Ouest en commençant par Roncevaux où passe le Chemin de Saint Jacques de Compostelle (Camino Frances) en direction de Pampelune.
L'étape suivante est le Baztan avec d'une part la route venant du Puerto de Izpegui et de Saint Etienne de Baïgorry, d'autre part celle venant de Dancharia et d'Ainhoa.
Le Baztan est la haute vallée de la Bidasoa, la partie basse commence à Santesteban, la rivière remonte alors vers le Nord et passe près de Etxalar et ensuite traverse Bera de Bidasoa avant de se jeter dans l'Océan Atlantique.
Roncevaux
Le nom de Roncevaux (Roncesvalles en Espagnol) évoque la défaite, de l'arrière-garde de l'armée de Charlemagne en 778, sans doute du fait des Basques.
Panorama autour du Puerto d'Ibaneta (Col de Roncevaux) en direction de la France
La Bataille de Roncevaux (778)
En août 778, l'armée de Charlemagne termine son expédition dans le Nord de la péninsule Ibérique. Elle a échoué devant Saragosse. Elle rentre en Aquitaine par le Col de Roncevaux.
L'Empereur et le gros de son armée s'arrêtent au lieu actuel de Valcarlos. Roland, duc de la Marche de Bretagne commande l'arrière-garde. Celle-ci est attaquée par des Basques à Roncevaux et pratiquement anéantie. Roland y trouve la mort.
Voici comment Eginhard décrit cet évènement dans sa Vita Caroli en 830: Dans la traversée même des Pyrénées, il eut, au retour l'occasion d'éprouver quelque peu la perfidie Basque: comme son armée cheminait étirée en longues files, ainsi que l'exigeait l'étroitesse du passage, des Basques, placés en embuscade - car les bois épais abondent en cet endroit et sont favorables aux embuscades - dévalèrent du haut des montagnes et jetèrent dans le ravin les convois de l'arrière ainsi que les troupes qui couvraient la marche du gros de l'armée; puis engageant la lutte, ils massacrèrent jusqu'au dernier homme, firent main basse sur les bagages et finalement se dispersèrent avec une extrême rapidité à la faveur de la nuit qui tombait. Les Basques avaient pour eux, en cette circonstance, la légèreté de leur armement et la configuration du terrain, tandis que les Francs étaient desservis par la lourdeur de leurs armes et leur position en contrebas.
Dans ce combat furent tués le sénéchal Eggihard, le comte du palais Anselme, et Roland duc de la Marche de Bretagne, ainsi que plusieurs autres.
Ce fait historique a été repris dans la Chanson de Roland trois siècles plus tard. Le récit enjolive l'histoire pour favoriser sa diffusion: les Basques y deviennent une grande armée de Sarrasins, Roland y est qualifié de neveu de Charlemagne, etc.
Pour autant, la Navarre est annexée au royaume d'Aquitaine créé en 781 pour Louis, le jeune fils de Charlemagne.
Ceci a conduit à la construction d'édifices dès le XIIème siècle.
Chapelles Santiago et du Saint-Esprit (Silo de Charlemagne) à Roncevaux
Le plus ancien est la chapelle du Saint-Esprit (Silo de Charlemagne: à droite sur la photo ci-contre) qui est du XIIème siècle et en style Roman.
Juste à côté la chapelle de Santiago (à gauche sur la photo ci-contre) est de style Gothique.
Collégiale Santa Maria
La Collégiale Santa María (cf photos ci-dessous) a été fondée en 1127 par le roi de Navarre Sanche VII le Fort et réalisée à la fin du XIIème siècle pour accueillir les pélerins se rendant à Saint Jacques de Compostelle, elle a été consacrée en 1219.
C'est un des premiers édifices de style Gothique construit en Espagne.
Façade Collégiale Santa Maria de Roncevaux Intérieur de la Collégiale
En complément, un hôpital a été construit entre 1802 et 1807 et un Musée-bibliothèque à la fin du XIXème siècle.
De Roncevaux à Pampelune
Après Roncevaux, la route se dirige vers Pampelune en traversant Burguete et Espinal. On rentre alors dans la vallée du Rio Erro jusqu'au village de Erro.
Le passage du Puerto de Erro (800m) fait entrer dans la vallée du Rio Arga. La ville la plus significative est Zubiri dont le pont franchissant la rivière a son origine autour de l'an 1100, il a été reconstruit à plusieurs reprises.
Il y a environ une vingtaine de kilomètres à parcourir à partir de Zubiri pour arriver au centre de Pampelune.
La vallée de Baztan
Baztan est une commune qui correspond à la haute vallée du Rio Bidasoa et de ses affluents, on la qualifie aussi de vallée de Baztan. C'est la commune la plus étendue de la Navarre.
Les montagnes environnantes atteignent une altitude supérieure à 1000 mètres, par exemple au Pico Gorramakil (1090m). De nombreux sentiers faciles sillonnent le Baztan et permettent de le découvrir. Le climat est océanique avec des collines verdoyantes.
Elle se compose d'une quinzaine d'agglomérations dont la plus importante est Elizondo, Erratzu est aussi un hameau intéressant. Ces agglomérations comportent de belles maisons en pierre et même d'anciennes maisons fortes issues de l'époque médiévale, ainsi à Arraioz avec le Palais Jauregizarrea.
L'église du hameau d'Elbete Eglise de Zugarramurdi
L'économie de la vallée a longtemps été centrée sur l'agriculture et l'élevage qui laissent maintenant la place à un développement progressif du tourisme.
De nombreuses familles se sont exilées jadis de l'autre côté de l'Atlantique et sont revenues au pays une fois fortune faite, ce qui apporte une contribution à la vie économique du Baztan.
L'accès à partir de la France est très facile avec Dantxarinea (Dancharia) et ses centres commerciaux à environ un kilomètre d'Ainhoa, près de Saint Jean de Luz. Côté espagnol se trouve le hameau de Zugarramurdi.
Le Puerto d'Izpegui(Col d'Ispeguy) qui établit la communication avec Saint Etienne de Baïgorry est un peu plus difficile avec ses 670 mètres d'altitude.
Histoire
On dénombre près de 600 Mégalithes préhistoriques dans la vallée du Baztan, ce sont les principaux monuments de cette petite région. Ils ont été élevés par des groupes humains installés à cet endroit il y a plus de 5000 ans. Ce sont des Menhirs, dolmens, tumulus circulaires et cromlechs réalisés pour beaucoup pendant l'Age du Bronze et l'Age du Fer. Ce sont des sépultures collectives, elles sont orientées vers l'Est.
Au Moyen-Age, une seigneurie y est établie par le roi de Navarre Sanche III, les habitants avaient le statut d'hidalgos.
Vers le Nord et la frontière française, Zugarramurdi possède des grottes qui sont reliées à celles d'Urdazubi/Udax, elles ont une histoire légendaire et faisant référence à la sorcellerie.
Erratzu
Erratzu est dans la descente du Puerto d'Izpegui (Col d'Ispeguy) qui constitue la frontière entre la France et l'Espagne.
Il est le premier village traversé par le Rio Bidasoa.
Le village d'Erratzu dans le Baztan
Elizondo
La petite ville est traversée par le Rio Bidasoa.
Elle est la principale ville de la vallée de Baztan et son chef-lieu avec environ la moitié de la population de la commune.
Dans son quartier ancien, Elizondo conserve de grands édifices civils (palais, maisons) ou religieux. Le Palais d'Arizkunenea(cf photo ci-contre) a été réalisé en 1730, l'Ayuntamiento (Hôtel de Ville) se caractérise par ses arcades, il est du XVIIIème siècle.
Palais d'Arizkunenea à Elizondo dans le Baztan
L'église Santiago est du début du XXème siècle, deux tours encadrent une façade monumentale.
Elizondo accueille les foires et marchés de la vallée. Le 17 janvier de chaque année, fête de la San Anton, se tient une foire au bétail renommée.
De même la fête de la Fraternité (Baztandarren Biltzarra) se tient au mois de juillet avec des danses et des défilés.
A partir de là il trace la frontière avec la France en passant à Biriatou et Behobie avant d'achever sa course dans l'Océan Atlantique entre Hondarribia (Fontarabie) et Hendaye.
De Santesteban à Etxalar se développe le Senorio de Bertiz qui est un parc naturel de plus de 2000 hectares avec des chênes, des aulnes, des hêtres et des châtaigniers. Il permet de faire des randonnées intéressantes.
Santesteban / Donetzbe
La ville de Santesteban (Donetzbe en Basque) est à peu près à mi-chemin entre Hendaye et Pampelune. Elle est entourée par des montagnes avec en particulier le Mont Mendaur qui s'élève à 1330 mètres d'altitude.
Dès l'époque médiévale Santesteban a vécu du commerce, elle accueille toujours des foires aux bestiaux.
Eglise San Pedro de Santesteban Rue de Santesteban
L'église San Pedro est du XVIème siècle, elle est au centre de la ville et possède un clocher en pierre qui faisait partie d'un ancien château appartenant au comte de Lerín.
L'Ayuntamiento est du XVIIIème siècle, les rues du centre ville ont gardé un caractère ancien.
A l'Est de Santesteban, la vallée du Rio Ezkurra passe à Elgorriaga une ancienne station d'eaux, puis Zubieta et Ezkurra et rejoint Leitza. Une autre route passe par Oitz avec la maison-tour Jauregia à Donnemaria puis Urrotz et rejoint ensuite le trajet précedent.
Etxalar
Panorama sur Etxalar avec l'église de l'Asuncion
Etxalar est un village qui se situe près de la frontière française, en franchissant le Puerto de Lizarrieta on se retrouve dans le village de Sare dans le Pays Basque français.
Etxalar est un village particulièrement bien soigné et décoré, il se situe dans un cadre de moyenne montagne avec de belles prairies.
Panneau décoratif d'un magasin à Etxalar
Il fait partie des Cinco Villas avec les agglomérations de Arantza, Igantzi, Lesaka, et Bera.
La chasse aux palombes, à l'ancienne (avec de faux éperviers) et selon des méthodes remontant au XVème siècle, est toujours pratiquée à Etxalar (grâce à un privilège spécial).
Etxalar possède des maisons en pierre remontant aux XVIème et XVIIème siècles. Accolé à l'Eglise de l'Asuncion (cf photo ci-dessous à droite), le cimetière conserve des stèles discoïdale sculptées au XVIème siècle.
Vue du centre de Etxalar avec l'église de l'Asuncion
Le 19 février 1876 s'est tenue à Etxalar une des dernières batailles des Guerres Carlistes, ce qui permit aux Libéraux d'occuper Bera de Bidasoa.
Aquarelle montrant l'entrée des troupes Carlistes dans un village
Bera de Bidasoa fait partie des Cinco Villas, la ville n'est qu'à quelques kilomètres du Pays Basque français, Vers le Nord le col d'Ibardin et ses établissements commerciaux n'est qu'à six kilomètres de même que vers l'Est le col de Lizuniaga qui permet d'atteindre Sare.
La ville est divisée en deux quartiers, celui autour de l'église San Esteban et celui de l'Alzate. Bera conserve de belles maisons seigneuriales d'origine ancienne.
L'église San Esteban (cf photos ci-dessous) était à l'origine une maison-tour Gothique. La Casa Consistorial est de style Baroque et décorée de peintures polychromes.
Côté Sud Eglise San Esteban de Bera de Bidasoa Intérieur: voûte de la nef
Lekunberri se situe au Nord-Ouest de Pampelune, à peu près à mi-chemin entre cette ville et Tolosa dans le Guipuzcoa. C'est un lieu de passage au milieu des montagnes, au centre de la vallée de Larraun et du massif d'Aralar côté Sud. Ce massif est un lieu de randonnées, le sanctuaire San Miguel de Aralar est à 1340 mètres d'altitude, c'est un édifice à trois nefs qui donnent sur trois absides semi-circulaires, il conserve un rétable émaillé du XIIème siecle.
La ville possède de nombreuses maisons en pierre décorées de blasons.
Eglise de Lekunberri Eglise San Juan Bautista de Lekunberri Portail
L'église San Juan Bautista est un édifice du XIIIème siècle en style Gothique avec une nef unique. Autour de celle-ci de grandes maisons anciennes en pierre avec des portes surmontées d'arcs en plein cintre.
Lekunberri célèbre la fête du Pilar le 12 octobre avec de nombreux spectacles dont des danses locales.
A proximité, le village d'Astitz possède les grottes de Mendukilo.
Le village de Betelu est sur la route qui va de Lekunberri à Tolosa et sur le flanc Nord du Massif de l'Aralar. Il est sur le Rio Araxes, au centre de la vallée de Araiz et surmonté de montagnes dépassant les 1400 mètres d'altitude.
Paysage autour de Betelu Betelu Chapiteaux du portail de l'église
En 781, la Navarre fait partie du royaume d'Aquitaine créé en 781 pour Louis, le jeune fils de Charlemagne.
En 824, le comté de Pampelune prend son indépendance par rapport à l'Empereur Carolingien.
Le royaume de Navarre s'est formé au Xème siècle à partir du comté de Pampelune. Le premier roi est Sanche Ier Garcés.
Le roi Sanche III le Grand (994-1035) réalise de nombreuses conquête qui agrandissent son royaume jusqu'à Valladolid au Sud et au Ribagorza en Aragon.
Sanche VI le Sage est roi de 1150 à 1194, il accorde des Fueros à de nombreuses villes et aux minorités Juives et Musulmanes, il fait venir des colons du Nord pour peupler les terres reconquises.
Sanche VII le Fort lui succède de 1194 à 1234. Sanche VI a aussi deux filles, Bérangère est mariée à Richard Coeur de Lion et Blanche qui épouse le comte Thibault III de Champagne, celui qui a commandé la IVème Croisade en Orient, ce sont le parents de Thibault IV, futur roi de Navarre.
En 1205, le royaume de Castille s'empare des Provinces Basques, la Navarre n'a plus de façade maritime.
En juillet 1212, le roi de Navarre fait partie des vainqueurs à Las Navas de Tolosa (dans la Sierra de Jaen) contre les Musulmans.
Sanche VII meurt sans héritier direct et Thibault IV de Champagne de la dynastie des comtes de Blois-Champagne monte alors sur le trône de Navarre en 1234 jusqu'en 1253.
En 1285, le roi de France Philippe le Bel devient roi de Navarre par son mariage avec Jeanne I de Champagne-Navarre. Par le jeu des successions, le royaume de Navarre est attribué en 1328 à la branche d'Evreux (issue des Capétiens: la famille qui qui règne sur la France).
Même s'il est très concerné par la Guerre de Cent Ans, le comte d'Evreux et roi Charles II (dit le Mauvais en France) est actif en Navarre, il est ainsi à l'origine de la reconstruction de l'église-forteresse d'Ujué
Le roi Charles III le Noble règne de 1381 à 1425, il est très présent en Navarre et se fait construire un château magnifique à Olite. Il impose l'unification de Pampelune
Sa fille Blanche épouse Jean d'Aragon qui devient le roi de Navarre Jean II. En 1441 leur fils, Carlos de Viana (Prince de Viana) devient l'héritier du royaume de Navarre à la mort de Blanche.
Pourtant son père Jean II le déshérite pour garder le pouvoir, ceci déclenche une guerre civile. Le Prince de Viana est fait prisonnier à la bataille d'Aibar en 1452. Le conflit va durer jusqu'à la mort du prince en 1461. Le roi Jean II reste sur les trônes de Navarre et d'Aragon jusqu'à sa mort en 1479.
Le Prince de Viana est aussi connu pour ses Chroniques des rois de Navarre.
L'héritière de la Navarre est Eléonore qui devient reine en 1479, elle avait épousé Gaston de Foix en 1434. En 1483 Catherine de Foix devient reine, elle est l'épouse de Henri d'Albret, la couronne passe alors dans la Maison d'Albret.
A l'issue de la Guerre de Cent Ans, le Labourd et la Soule, qui relevaient des ducs d'Aquitaine et rois d'Angleterre, sont rattachés au royaume de France en 1453.
En 1512, l'armée espagnole du roi Ferdinand d'Aragon envahit et conquiert la partie de la Navarre au Sud des Pyrénées, elle est annexée à la Castille en 1530 tandis que la Basse-Navarre (au Nord des Pyrénées) est liée à la France.
Les tentatives de la famille d'Albret (dynastie française qui détenait le trône de Navarre) pour reconstituer le royaume échouent. Henri IV, premier roi de France de la famille des Bourbon-Vendôme n'a possédé en fait que la Basse-Navarre en plus du Béarn.
Le territoire conquis par les Espagnols correspond aux merindad de Pampelune, Estella, Olite, Sangüesa et Tudela. Elle a conservé ses lois spécifiques jusqu'au XIXème siècle et aux Guerres Carlistes.
De 1833 à 1839 puis de 1872 à 1876, la Navarre est au coeur des Guerres Carlistes contre l'Etat Espagnol. A l'issue de celles-ci, la Navarre et le Pays Basque ont perdu la plupart de leurs droits spécifiques (Fueros) et en particulier l'exemption du service militaire a été supprimée.
Au moment de la Guerre Civile commencée en 1936, la Navarre pilotée par le Général Mola prend rapidement position pour les rebelles Nationalistes, la milice Navarraise des Requetés a été très décriée. En 1952, l'Opus Dei a créé une Université à Pampelune.
On sait trop peu en France que le royaume de Navarre compta de nombreux rois français... puis béarnais.
Cette histoire du royaume de Navarre, sombre et dramatique s'il en est, fut, durant trois siècles, l'apanage de princes de France, puis des princes de Béarn.
Cet état de Navarre-Béarn aurait ainsi pu constituer une entité indépendante entre France et Espagne, mais les querelles dynastiques, l'impérialisme des rois d'Aragon-Castille et l'accession au trône de France des Béarn-Albret avec Henri IV, en décida autrement.
Denis Labau, longtemps médecin à Pau et passionné d'histoire, nous fait découvrir la Navarre qui, à travers son histoire complexe et bien méconnue, nous apparaît plus proche que nous le pensions.
Le Sud de la Navarre: la Ribera
La Ribera est une région qui couvre l'essentiel de la partie Sud de la Navarre, son nom est issu du Rio Ebro (l'Ebre) qui la traverse.
La vallée de l'Ebre a toujours été une grande voie de communication dès l'époque Romaine, les armées d'Al-Andalus l'empruntaient pour leurs incursions contre les royaumes Chrétiens du Nord.
Le climat est de type continental, les étés y sont chauds et secs, les hivers peuvent être froids, les pluies ne sont pas très importantes.
Pour autant l'Ebre (Rio Ebro) et ses affluents permettent une bonne irrigation et la région renommée pour ses productions agricoles et en particulier ses vins.
Une partie s'étend s'étend sur la zone voisine du fleuve au Sud d'Estella, l'autre est la région autour de Tudela qui en est la ville principale.
Carte de la Ribera et du Sud de la Navarre
Le Nord de la Ribera comporte de nombreuses petites villes dont beaucoup méritent d'être visitées, à commencer par Carcastillo, Melida et Rada, Santacara et Pitillas qui est à proximité d'Olite.
A l'Est de la Ribera, juste au Sud des villes précitées, Arguedas permet d'accéder aux Bardenas Reales qui présentent un paysage très original, c'est un quasi désert qui a des similitudes avec certains déserts des Etats-Unis d'Amérique.
Tudela est une ville d'origine Musulmane qui conserve un patrimoine monumental intéressant.
Vers l'Ouest de celle-ci, deux petites villes, Corella et Fitero se situent au Sud de l'Ebre, dans la zone frontalière avec la Rioja et l'Aragon.
Au Sud de Tudela, Cascante et Monteagudo conservent elles aussi de beaux monuments, cette dernière est à proximité de Tarazona, une ville d'origine ancienne qui se situe en Aragon.
Avec Google
Navarre Romane de Luis-Maria de Lojendio - Collection Zodiaque La nuit des temps - ISBN : 2736901282
Aragon Roman de Angel Canellas-Lopez - Collection Zodiaque La nuit des temps - ISBN : 2736900677
Castille Romane Tome I de Luis-Maria de Lojendio, Abundio de Rodriguez - Collection Zodiaque La nuit des temps - ISBN : 2736900774
Castille Romane Tome II de Luis-Maria de Lojendio, Abundio de Rodriguez - Collection Zodiaque La nuit des temps - ISBN : 2736900782
Leon Roman de Antonio Vinayo Gonzalez - Collection Zodiaque La nuit des temps - ISBN : 2736901185
Galice Romane de Manuel Chamoso Lamas, Dom Victoriano Gonzalez, Dom Berardo Regal - Collection Zodiaque La nuit des temps -
Du VIIIème au XVème siècle, la reconquête chrétienne de la péninsule Ibérique va refouler méthodiquement l'Islam Andalou et fixer pour longtemps certains traits caractéristiques de l'histoire et de la société espagnoles.
Cet ouvrage explique donc l'histoire de la reconquête ibérienne du VIIIème au XVème siècle, avec un prolongement au XVIIème siècle pour l'expulsion des Morisques.
Pendant le millénaire (409-1474) du Moyen-Age, il n'y a pas une mais des Espagnes qui s'allient ou s'affrontent. Les royaumes Chrétiens engagent la Reconquête de la péninsule sur Al-Andalus et l'achèvent en 1492 par la chute du royaume de Grenade.
L'ouvrage décrit ces luttes avec en même temps la coexistence des religions, l'importance des villes qui structurent l'espace, etc.
Plusieurs âges d'or marquent lhistoire de l'Espagne : de l'époque romaine à la conquête musulmane, de la reconquête au Siècle d'Or, de l'expansion coloniale à, plus près de nous, après la movida, l'expansion économique des dernières années. Sans oublier les heures sombres, comme celles de la guerre civile et du franquisme.
Cet ouvrage, réédité plus de vingt fois, offre une remarquable synthèse de l'histoire dune terre dont Pablo Neruda disait quelle était « au coeur » de tous les hommes de bonne volonté.