Les Robertiens, ancêtres des Capétiens
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La dynastie Capétienne est la famille qui a été depuis près de 1200 ans la plus importante en Europe.
Elle a donné des rois à la France pendant plus de 900 ans et un de ses membres occupe toujours le trône d'Espagne.
Elle a règné également au Portugual, au Brésil, à Naples, en Sicile, en Hongrie, en Pologne et dans bien d'autres régions encore.
Cette famille a pris le nom de Capétiens à la suite de l'arrivée de Hugues Capet sur le trône de France en 987, mais en fait elle était déjà prédominante dans la Francie de l'Ouest depuis un siècle et demi et portait le nom de Robertiens parce qu'elle descendait de Robert le Fort le premier héros de cette dynastie.
Cette page raconte l'histoire des Robertiens jusqu'à l'arrivée au pouvoir de Hugues Capet.
Pour la première fois un Robertien, Eudes I, est élu roi de Francie en 888, mais les Carolingiens sont rétablis avec Charles III le Simple.
La lignée Robertienne revient à nouveau avec les rois Robert et Raoul.
Le fils de Robert, Hugues le Grand rétablit le Carolingien Louis IV d'Outremer auquel succèdent Lothaire et Louis V.
Au final les Capétiens (issus des Robertiens) remplacent définitivement les Carolingiens en 987 quand Hugues Capet est élu roi de France, sa descendance va gouverner le pays pendant plus de 800 ans.
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Les Capétiens
L'épopée des Capétiens, une dynastie qui a fait la France :
Une page est consacrée à la Dynastie Capétienne dans son ensemble et une page raconte les rois de France qui se sont succédés de Hugues Capet jusqu'au roi Louis VII qui est mort en 1180.
Une autre page décrit les rois de France de Philippe II Auguste à Philippe III le Hardi.
Enfin voici l'épopée des Capétiens-Anjou , rois de Naples, Sicile, Hongrie et Pologne.
Les Capétiens |
Les premiers rois Capétiens |
Les rois Capétiens de 1180 à 1314
Les Capétiens-Anjou
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481 - 888 La France Avant la France
de Geneviève Bührer-Thierry et Charles Mériaux -- - ISBN: 2701191882
L'histoire a longtemps juxtaposé des images simples pour définir les quatre siècles écoulés de 481 à 888 : aux Mérovingiens incultes et incapables, succédaient des Carolingiens glorieux et conquérants.
Les recherches des dernières décennies, fondées sur une réévaluation des sources écrites et sur les progrès de l'archéologie, ont libéré cette période du carcan des idées reçues.
Ce livre, en forme de bilan, dresse des perspectives neuves. Il montre notamment que les rois mérovingiens furent les derniers continuateurs de l'Antiquité et que si les premiers Carolingiens rassemblèrent sous leur autorité presque toute l'Europe occidentale, l'Empire s'avéra une réalité fragile et diverse.
Ainsi, les auteurs ramènent-ils les faits aux réalités de l'époque, en rejetant les anachronismes et les outrances, et en appuyant leur exposé sur des textes et des cartes comme sur une iconographie abondante. Cette histoire renouvelée possède un attrait majeur : au-delà des représentations traditionnelles, elle s'efforce d'atteindre le réel.
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Robertiens
Robert le Fort
Eudes
Robert I
Hugues le Grand
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Les Robertiens, ancetres des Capétiens
Les Robertiens sont apparus en Francie de l'Ouest avec Robert le Fort dans les années 850. Le Roi Charles le Chauve lui confia la défense de l'ouest de la Francie contre les Bretons et les Normands. Robert le Fort fut le principal animateur de cette lutte et il est mort au combat de Brissarthe contre les Normands en 866.
Ses fils Eudes et Robert ont également des acteurs importants de la fin du IXème et du début du Xème siècles. Eudes se rendit célèbre par sa défense de Paris contre les Normands et avec Robert ils sont les premiers membres de la dynastie Capétienne à voir occupé le trone de France près de cent ans avant Hugues Capet.
Le fils de Robert, Hugues le Grand a été une sorte de Vice roi de la Francie, choisissant ou défaisant les Rois Carolingiens et finalement en 987 son fils Hugues Capet en devenant à son tour Roi de France implantait une dynastie qui allait règner plus de 800 ans sur la France et au delà sur de nombreux autres pays.
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Capétiens
Hugues Capet
Robert II le Pieux
Henri I
Philippe I
Louis VI le Gros
Louis VII le Jeune
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Les Capétiens
Dès son accession au trone, la dynastie Capétienne s'est trouvée aux prises avec les plus grandes difficultés et elle a failli sombrer à plusieurs reprises.
Après une tentative de retour des Carolingiens, d'anciens vassaux des Robertiens, la dynastie des Comtes de Blois-Champagne a essayé de les déstabiliser puis au XIIème siècle, une autre dynastie issue des Comtes d'Anjou: les Plantagenets a failli les submerger.
Le principal acteur de la lutte avec les Plantagenets a été Philippe Auguste. C'est la victoire de Bouvines en 1214 qui a clos le premier acte. le deuxième a été la Guerre de Cent ans.
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La Préhistoire des Capétiens, 481-987, Première partie : Mérovingiens, Carolingiens et Robertiens
-- de Christian Settipani -- Broché - ISBN : 2950150934
Cet ouvrage traite des cinq siècles qui ont précèdé les Capétiens. D'abord la période Mérovingienne qui s'étend de l'an 500 jusqu'au début du VIIIème siècle, puis la période Carolingienne jusqu'à l'approche de l'An Mil.
A partir de la fin du IXème siècle une grande famille Franque s'impose dans la Francie de l'Ouest : les Robertiens, ce sont les ancetres des Capétiens.
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Les Robertiens
Les Robertiens sont issus de
Robert le Fort chargé,
dans la deuxième partie du IXème siècle, de défendre la Neustrie contre les attaques des Bretons et des Normands. Ses successeurs parviennent à conserver le titre de Marquis de Neustrie qui devient au final Duc de France.
Pendant le Xème siecle la Francie d'entre Seine et Meuse s'est trouvée le centre des luttes qui devaient aboutir à la fin des Carolingiens. Par contre la Neustrie Robertienne (entre Seine et Loire et où les Rois Carolingiens n'avaient plus guère d'influence) a été relativement plus paisible. Les vassaux ne se font pas la guerre et apparaissent régulièrement aux plaids des Comtes et aux réunions convoquées par le Marquis de Neustrie. Dans les actes de cette époque ces vassaux apparaissent soigneusement rangés selon leur place hierarchique derrière les évêques qui entourent le Robertien comme un Roi.
On se retrouve en présence d'une force et d'une cohérence politique avec des structures administratives qui caractèrisent un véritable état au sein du Royaume Franc Occidental.
Le règne d'
Eudes de 888 à 898 à été le point de départ de l'Etat Robertien, il lui a permis de positonner son frère Robert comme Marquis de
Neustrie et de faire reconnaitre par le Carolingien Charles le Simple cette nouvelle entité politique pratiquement autonome. A partir de là les Robertiens ne rentrèrent plus jamais dans le rang. Leur statut particuliert a duré un siècle de 888 à 987, préludant aux huit siècles pendant lesquels leurs descendants ont assumé la Royauté Francaise.
L'ascension des Robertiens est marquée par l'activité prolongée de trois hommes : le
roi Robert de 888 à 923,
Hugues le Grand de 923 à 956 puis
Hugues Capet de 956 à 987, ce dernier devenant alors roi de France.
Le Marquis puis duc Robertien réunit en sa personne plusieurs fonctions éminentes qui se superposent et se complètent.
C'est le chef et bientot le
seigneur féodal des comtes de la région. Il possède lui-meme en propre une dizaine de comtés. Simultanément
il est Abbé Laic d'importantes Abbayes, en particulier
Saint Martin de Tours. Cet ensemble de pouvoirs publics et ecclésiastiques lui permet d'offrir à ses fidèles des carrières de vassaux valorisées soit par des terres soit par des dignités d'Eglise.
Les Robertiens possèdaient en propre les comtés les plus importants de la Neustrie:
Anjou,
Touraine,
Chartres,
Orléans,
Paris et à partir de 936 Sens. Ils étaient comtes également à
Blois,
Chateaudun, Poissy, et en Normandie dans le Madrie (autour d'Ivry la bataille).
A partir de la fin du IXème siècle le comte Robertien nomme partout un
Vicomte auquel il attribue terres et droits formant la base économique de la charge comtale. Ces vicomtes sont des vassaux directs à coté d'autres vassaux directs dans le comté. Ce n'est que très lentement qu'ils pourront se créer leur propre clientèle locale.
Les autres Comtés de Neustrie ont leur propre Comte et leur relation avec le prince Robertien conduit à distinguer trois groupes.
D'abord le comte de Rouen qui est également un vassal direct du roi, il se reconnait vassal du Robertien pour une partie de son territoire, les régions à l'Ouest de la Seine qui relevent de la Neustrie. Il envoie des soldats pour les campagnes militaires et son titre évolue parallèlement à celui du Robertien. Quand ce dernier est marquis il est comte de Rouen, quand il devient duc le Comte devient à son tour marquis et enfin quand
Hugues Capet devient roi apparait le duc de Normandie. Il y a bien une relation institutionnelle étroite entre Neustrie et Normandie.
Le
comte du Maine est lui aussi assez remarquable. Il a appartenu à la grande famille des
Rorgonides et ses comtes du Xème siècle restent apparentés à cette famille et simultanément descendent de Richilde, une fille de
Charles le Chauve. Ils sont également liès familialement aux Robertiens, Judith la fille du comte Robert I épouse
Hugues le Grand. Quand le Comte du Maine est dans l'entourage du duc Robertien on le nomme toujours en premier, aussitot après le prince.
Les autres comtes de Neustrie sont des vassaux directs du Robertien, ils ne relèvent plus du roi. Ce sont les
comtes de Vendome, du Corbonnais (Mortagne au Perche), de
Dreux, du Chatrais (autour d'Arpajon), de Melun, de Corbeil, du Vexin francais (Meulan), du Chambliois (Beaumont sur Oise), de Beauvais, du Gatinais (nord est d'Orléans), d'Etampes, de Senlis ainsi qu'à certains moments ceux de Valois, Soissons et Montdidier où l'on retrouve la famille des comtes d'Etampes.
Le noyau de toute cette zone Robertienne est constitué de ce qui appartient directement au duc c'est à dire la
Région de la Loire et en particulier
Orléans qui fait figure de ville principale.
Le premier bouleversement qui apparait dans cet ensemble bien ordonné est la montée en puissance des vicomtes. Assez vite les vicomtes de
Blois, d'
Angers, de Paris et de Sens deviennent comtes quand leur seigneur devient duc.
Ces nouveaux comtes nomment bientot leurs propres vicomtes. En final les Robertiens ne resteront comte qu'à
Orléans, leur résidence principale.
A coté de ces pouvoirs temporels il faut attacher une attention particulière à la fonction d'Abbé Laic de
Saint
Martin de Tours détenu par les Robertiens à qui elle apportait un grand prestige.
Cette Abbaye a été à certains moments une sorte de capitale de l'Etat Robertien, les chanoines en assurant la chancellerie et c'est de son sein que sont issus les évêques appuyés par les Robertiens.
Histoire de France: Les Origines -- de KF Werner - - - ISBN : 2253904325
Les Robertiens: les ancêtres d'Hugues Capet -- de Bernard Canetti - - ISBN : 2731238259
Origine des Robertiens
Les Robertiens sont issus d'une grande famille Franque très proche des Carolingiens. Le premier membre connu est le duc Chrodebert (Robert), à l'époque de
Charles Martel. Les premiers Robertiens sont ducs de Hesbaye.
Chrodebert a quatre enfants connus:
- le comte Ingramm, sa descendante Irmingarde épousera l'Empereur
Louis I le Pieux,
- Robert, duc de Hesbaye est un fidèle de
Charles Martel, son descendant Robert (+822) comte de Worms est le père de
Robert le Fort,
- Cancor, le fondateur de la grande Abbaye de Lorsch,
- Landrade, qui est la mère de Chrodegang évêque Metz en 742, un fidèle de
Pépin le Bref.
Parmi les personnes appartenant également à cette famille on peut citer Chrodegang évêque de Séez et Chrodebert évêque de Salbourg à l'époque de
Pépin le Bref.
Robert le Fort
Robert le Fort est le fils de Robert comte de Worms (+822) . C'est un grand aristocrate, proche des
Carolingiens et originaire de la Francie Orientale, parent de l'
Empereur Lothaire et de
Louis le Germanique par leur mère Irmingarde.
L'identité de noms (Robert, Eudes) et des possessions (
Blois,
Chateaudun,
Orléans) conduit à considérer que la famille de Robert le Fort était sans doute également liée à celle des Gérold (Bavière, Alémanie) dont étaient
issus les comtes d'Orleans,
Blois et Chateaudun à cette époque.
Il épouse (probablement)
Adélaide, de la famille des
Etichonides, fille de
Hugues le Peureux,
comte de Tours et veuve de Conrad I, Abbé de St Gall, de la famille des Welfs. Il était donc le frere utérin de
Hugues l'Abbé qui a pris sa succession entre Seine et Loire.
Robert le Fort arrive, dans les années 830, dans la
région de la Loire parce qu'il bénéficie de l'appui de son parent Eudes de Chateaudun et d'un proche de celui-ci, le Sénéchal Adalard . En 852 il devient Abbé Laic de
Marmoutier et en 853
"Missus Dominicus" pour le
Maine, l'
Anjou, la
Touraine, le Corbonnais et le pays de Seez.
Mais
Charles II le Chauve positionne son fils
Louis le Bègue dans le
Maine pour s'opposer aux Bretons, avec le soutien initial des
Rorgonides une famille bien implantée dans le
Maine, il projette de marier
Louis avec la fille du roi Breton Erispoé.
Tout ceci mécontente Robert le Fort qui rejoint
Louis le Germanique en 858 contre le roi de Francie de l'Ouest
Charles II le Chauve. Il perd ses "Honores" de la Loire jusqu'en 861, date à laquelle il se réconcilie avec
Charles II le Chauve.
Il obtient alors une Marche comprenant les comtés d'Autun, Auxerre et
Nevers.
Devant l'ampleur des raids développés par les
Normands qui opèrent en bandes de mieux en mieux organisées et remontent la
Loire, la Seine, la Marne et l'Oise pénètrant ainsi au coeur du royaume (Les
Normands sont à Paris en 845, à Orléans en 856, à Meaux en 862),
Charles II le Chauve est obligé de constituer de grands commandements militaires pour organiser la défense des territoires et populations.
Louis le Bègue est incapable de
s'opposer ax Normands, le roi
Charles le Chauve confie alors, en 865, à Robert la défense entre Seine et Loire contre les Bretons et les
Normands avec le titre de duc.
Il recouvre le
comté de Tours, l'
Abbaye de Marmoutier et obtient le
comté d'Anjou et le
comté de Blois ainsi que le titre d'Abbé Laïc de
Saint Martin de Tours.
de Tours.
Il devient ainsi l'un des hommes les plus puissants du royaume et en tout cas son plus hardi défenseur contre les
Normands. C'est
en les combattant qu'il meurt à Brissarthe en 866.
Robert le Fort a eu trois enfants,
Eudes I roi de Francie de l'Ouest qui suit,
Robert Ier également roi de Francie, le père de
Hugues le Grand, et Richilde qui a épousé le comte de Troyes.
Les Carolingiens, une famille qui fit l'Europe
- de Pierre Riché - - - ISBN : 2012795447
Au VIIe siècle, alors que s'affrontent encore les héritages celte, gréco-romain et germanique, la première unité européenne voit le jour.
Elle est l'ouvre des Carolingiens, une famille aristocratique qui mène une habile et patiente stratégie d'alliances avec les territoires voisins. Maîtres de l'Austrasie, puis de la Gaule, ils créent un empire qui regroupe pendant un siècle une grande partie de l'Occident.
Cet empire engendre à son tour les royaumes et les principautés ancêtres des nations modernes.
Les Carolingiens mettent en place les institutions politiques, sociales et religieuses qui caractérisent le Moyen Âge : conception religieuse de la royauté, État pontifical, vassalité, etc. Cette remise en ordre unificatrice s'accompagne d'un renouveau culturel et artistique. Il est au fondement de la civilisation occidentale.
Eudes I, roi de Francie de 888 à 898
Eudes est le fils ainé de
Robert le Fort et d'Adélaide de Tours.
A la mort de
Robert le Fort, c'est
Hugues l'Abbé qui est investi des dignités détenues par son père. Grace à Gauzlin, le futur évêque de Paris, de la famille des
Rorgonides, Eudes obtient le comté de Paris à la mort du
Welf Conrad.
Gauzlin est l'homme de confiance de
Charles II le Chauve et maintenant il est le grand rival de
Hugues l'Abbé. C'est lui et son parti qui offrent la Couronne de France à l'Empereur
Charles le Gros après la mort du roi
Carloman en 884.
Le nouveau comte de Paris se couvre de gloire dans la défense de la ville, assiègée par les
Normands pendant l'hiver 885-6. En mai 886,
Hugues l'Abbé meurt, en septembre l'Empereur
Charles le Gros est à
Paris, il confie à son homme de confiance, Eudes, le commandement militaire (marquisat de Neustrie) qu'avait tenu
Hugues l'Abbé (c'était aussi celles du père de Eudes,
Robert le Fort), avec tout ce qui en dépend: les comtés d'
Anjou, du
Maine, de
Touraine, de
Blois, d'
Orléans, les Abbayes de
Marmoutier et de
Saint Martin de Tours. Il y ajoute après la mort de Gauzlin (qui était son soutien) les Abbayes de Saint Denis et de
Saint Germain des Prés à Paris en particulier.
A la fin de 887
Charles le Gros est déposé comme roi de Germanie par Arnoul.
Charles meurt en janvier 888 et se pose alors le problème de sa succession dans les différentes parties de l'Ouest de la Francie.
La Bourgogne Transjurane élit un
Welf, Rodolphe, comme roi. L'
Italie élit Béranger de Frioul.
Confronté à l'
envahisseur Normand, l'Assemblée des évêques et des comtes (le Sud de la France n'est pas représenté) élit Eudes comme roi le 29 février 888, il est couronné à Compiegne par son parent l'archevêque Gautier de Sens.
Certains seigneurs de
Bourgogne essaient de lui opposer d'abord Guy de Spolete de la famille Franque des
Lambertides, celui-ci est couronné à Langres, mais il abandonne la partie et repart en
Italie. L'archevêque Foulques de Reims et Raoul Abbé de Saint Vaast sont partisans de Arnoul de Germanie.
L'Aquitaine est contrôlée par le comte de Poitou
Ramnulf II qui ne reconnait pas Eudes, Ramnoux détient l'héritier Carolingien, le petit Charles (futur
Charles III le Simple).
Quatre mois après son élection, le 24 Juin 888 Eudes inflige à une grande armée Normande la défaite de Montfaucon en Argonne. Cette victoire l'amène à rencontrer, en août à Worms,
Arnoul de Germanie. Eudes est légitimé comme roi mais sous la tutelle d'Arnoul, de même que Rodolphe de Transjurane et Béranger d'Italie.
Le comte Baudouin de Flandre et l'archevêque de Reims reconnaissent alors Eudes comme roi. Il est à nouveau couronné à Reims par l'archevêque Foulques le 13 Novembre 888.
Pour autant sa position est incertaine car il ne peut s'appuyer sur une tradition dynastique et il n'est que toléré par les plus grands seigneurs. Dans les premiers mois de 889 Eudes se rend en Aquitaine pour rencontrer
Ramnulf II de Poitiers, celui-ci le reconnait à son tour au début de 889 mais en contrepartie Ebles, frère de Ramnulf, devient archichancelier du roi de France. Eudes peut alors convoquer pour juillet 889 une assemblée des grands du royaume.
De la fin de 889 à 891 les Normands sont partout victorieux d'Eudes. Son pouvoir en est durablement affaibli. Son Chancelier Ebles de
Poitiers entre en dissidence ainsi que Baudouin de Flandre. Sa tentative d'installer son frère
Robert à
Poitiers (il est déjà marquis de Neustrie) échoue et l'oblige à composer avec le prétendant Carolingien, le futur
Charles III.
Le 29 Janvier 893
Charles est consacré à Reims avec l'appui des Bourguignons, Aquitains et Flamands. Après quatre ans de guerre, Eudes et
Charles III concluent en 897 un accord garantissant la position d'Eudes jusqu'à sa mort, ensuite la royauté reviendra à
Charles III. C'est ce qui se passe en 898 à la mort d'Eudes.
Robert I, roi de France
Il est le frère d'
Eudes I, roi de Francie. Il devient lui-même roi en 922 et meurt un an après en 923.
Dès la mort de
Hugues l'Abbé il devient Abbé laïc de
Marmoutier. En 888, son frere
Eudes accède au royaume de Francie et lui transmet des "honneurs": la Marche de Neustrie, les comtés de
Paris,
Blois,
Tours,
Orléans et les Abbayes de
Saint Martin de Tours et de
Saint Aignan d'Orléans. Il a la charge de défendre toute la région Ouest contre les Bretons et les Normands.
Robert a toujours été fidèle à son frere, le roi
Eudes I, en particulier dans la lutte contre
Charles le Simple entre 893 et 897.
Avec l'assentiment de ce dernier devenu roi en 898, son emprise sur la Neustrie devient de plus en plus forte. Robert nomme directement aux postes clés de sa région, ainsi c'est lui qui pourvoit au
comté du Maine. Pendant une vingtaine d'années, jusqu'en 920, l'entente avec
Charles III le Simple est bonne et Robert participe aux grandes entreprises du règne:
- la solution du problème Normand, les Grands du Royaume coalisés remportent une victoire sur l'armée du Normand Rollon à
Chartres. Rollon signe alors le Traité de Saint Clair sur Epte qui lui attribue le comté de Rouen en 911.
- la reprise de la Lotharingie sur le roi de Germanie
Après 920 le roi de Francie
Charles III le Simple confie les affaires du royaume à un favori, Haganon. Il lui donne en 922 l'Abbaye de Chelles qui appartenait à la comtesse du Maine, fille de
Charles II le Chauve.
Ceci provoque une révolte des grands seigneurs et en particulier des Robertiens, apparentés à la famille des
comtes du Maine.
Charles III le Simple se défend en faisant appel aux Normands. Cette erreur conduit à sa destitution et à son remplacement par Robert de Neustrie qui est couronné à Reims en 922 par l'archevêque de Sens.
Robert meurt près de Soissons en combattant contre
Charles III le Simple qui essaie de reprendre sa couronne. C'est le beau-frère de Robert,
Raoul de Bourgogne, qui devient roi de Francie.
Raoul de Bourgogne (roi en 923)
Raoul n'est pas vraiment un Robertien, mais en pratique c'est à sa parenté avec ceux-ci qu'il doit de devenir roi de Francie, d'où sa présence ici
Le roi
Robert laissait un jeune fils
Hugues, mais les grands seigneurs préfèrent élire Raoul duc de Bourgogne, comte d'Autun et d'Avallon, Abbé de Saint Germain d'Auxerre et de Sainte Colombe de Sens.
Il possède une solide assise familiale, en effet Raoul a épousé Emma, la fille du roi
Robert et de Béatrice de Vermandois (soeur de
Herbert II). Raoul est sacré le 13 juillet 923 dans l'église Saint Médard de Soissons par l'archevêque de Sens.
Charles III s'était fié aux promesses qu'avait fait en sa faveur
Herbert II de Vermandois. En fait ce dernier fait prisonnier
Charles et le garde six ans en prison à Chateau-Thierry puis à Péronne.
Pour autant le début du règne de Raoul n'est pas facile, pour être reconnu des Normands de Rouen il leur attribue de nouvelles terres dont Bayeux. En 926 les Hongrois pénètrèrent en Francie s'avancent jusqu'à Vouziers, ils reviendront plusieurs fois dans l'Est de la Francie. Enfin Raoul perd la Lorraine au profit de Henri I de Germanie, celui-ci transforme ce royaume en duché Allemand et le confie à un grand aristocrate local, Giselbert, qui épouse sa fille Gerberge. Pour plusieurs siècles la Lorraine rentre dans l'orbite Germanique.
Robert est également vulnérable aux chantages d'
Herbert II de Vermandois, qui retient prisonnier l'ancien roi
Charles III, Herbert fait attribuer l'archevêché de Reims à son fils Hugues qui n'est qu'un enfant. Il revendique aussi le comté de Laon. Robert est sauvé par l'intervention de son beau-frère
Hugues qui rétablit la paix avec
Herbert.
En 929,
Charles III meurt et Raoul remporte une grande victoire surles Normands de la Loire à Limoges. Les Aquitains le reconnaissent alors comme roi. A la mort de Rollon, en 933, le nouveau comte Normand, Guillaume Longue-Epée, le reconnait également contre la cession de l'Avranchin et du Cotentin.
Se sentant plus fort, Raoul s'en prend à
Herbert II de Vermandois et fait placer Artaud comme nouvel archevêque de Reims, il lui prend églement les villes d'Amiens et de Saint-Quentin. La paix est établie en 935 grace à la médiation du roi de Germanie Henri Ier.
Raoul meurt peu après le 14 janvier 936. Son beau-frère
Hugues est le successeur désigné, mais celui-ci ne se sent pas assez fort et préfère rappeler le fils de
Charles III le Simple, Louis qui revient alors d'Angleterre et qui pour cela s'appelle
Louis IV d'Outremer.
Hugues le Grand (+954), duc de France
Il est le fils de
Robert Ier roi de Francie et le beau-frère du roi
Raoul.
Il épouse en première noces Judith (+925) fille deu
Roger comte du Maine et petite fille de Charles II le Chauve, et en troisième noces Hadvige, soeur de l'Empereur Othon le Grand.
Il commence comme Marquis de Neustrie et veille tout d'abord à preserver la position et l'influence de sa famille. Il incite le Roi Raoul à intervenir contre les agissements et acquisitions forcées de
Herbert II de Vermandois. Il s'allient même pour lui reprendre Reims et remplacer Hugues de Vermandois pour le siège épiscopal de Reims.
Quand, en 936, le roi
Raoul meurt, Hugues le Grand installe sur le trône un Carolingien
Louis IV d'Outremer (c'est le fils de
Charles III le Simple, il a été élevé par sa mere Ogive à la cour du roi de Wessex). Ceci lui permet de neutraliser les ambitions d'
Herbert II de Vermandois.
Louis IV donne à Hugues le Grand le titre de duc des Francs,
dans tous nos royaumes le second après nous, très vite pourtant le nouveau roi cherche à s'émanciper de la tutelle de Hugues.
Hugues s'allie alors avec
Herbert II de Vermandois et Guillaume Longue-Epée duc de Normandie. Avec l'accord d'Othon roi de Germanie, ils entrent dans Reims et réinstallent Hugues de Vermandois qui est alors consacré archevêque. Avec le renfort des troupes d'Othon, Hugues le Grand et
Herbert de Vermandois repoussent la contre attaque de
Louis IV d'Outremer. En 942 à Visé près de Liège, Othon I réconcilie tous les belligérants.
En 946 Hugues règle la succession d'
Herbert II de Vermandois en répartissant ses territoires entre les enfants de ce dernier (il est leur oncle maternel). La puissance de la famille de Vermandois se trouve ainsi diluée.
Le conflit se poursuit avec
Louis IV d'Outremer qui est fait prisonnier par les Normands il est remis à Hugues qui confie sa garde à
Thibaud de Blois. Othon de Germanie réclamant la libération du roi, Hugues obtient Laon en contrepartie. Il investit de cette ville
Thibaud de Blois.
A la mort de Louis IV son fils
Lothaire, nouveau roi de France, reconfirme le titre de Duc de France d'Hugues. Ce dernier meurt en 956.
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Les Capétiens, 888-1328 (21 mars 2001) -- de Ivan Gobry - - ISBN : 223502291X
Cet ouvrage traite d'abord de la période de transition entre les Rois Carolingiens et les Rois Robertiens (ancetres des Capétiens). Cette période à duré un siècle de 888 à 987.
Elle développe ensuite les règnes des Capétiens directs, c'est à dire de Hugues Capet jusqu'aux trois fils de Philippe le Bel.
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Les Capétiens
Hugues Capet Roi de France (987-996)
C'est le fils de
Hugues le Grand et il lui succède comme duc de France.
Hugues Capet est le fondateur de la dynastie Capétienne qui a règné en continuité huit siècles sur la France.
Il est le premier de la lignée des Capétiens directs qui a duré jusqu'au XIVème siècle et qui a donné 14 rois à la France. Ensuite le trône a été détenu par la branche des Valois puis à partir du XVIème siècle par les Bourbons.
A la mort de son père en 956, Hugues Capet hérite de vastes possesions autour de
Paris et
Orléans et au Sud de la
Loire. Il est également le suzerain de la plupart des seigneurs entre Seine et Loire et un des hommes les plus puissants du royaume, rival potentiel du roi Carolingien
Lothaire.
Hugues épouse en 970,
Adélaide d'Aquitaine, sans pour autant parvenir à étendre son influence au Sud de la Loire.
De 978 à 986 Hugues est l'allié des Empereurs Othon II et Othon III et avec le concours de Adalbéron, archeveque de Reims, intrigue contre le roi Carolingien.
A partir de 985, il devient roi de fait et après le bref règne du fils de
Lothaire,
Louis V (986-987).
Hugues est élu roi de France en 987 par une assemblée de grands seigneurs. Adalbéron parvient à les convaincre du caractère électif et non héreditaire de la couronne et de l'insuffisance de
Charles de Lorraine, dernier prétendant Carolingien légitime. Hugues est couronné à Noyon le 5 Juillet 987.
Son élection ne constitue pas une révolution, en effet son grand-père
Robert Ier, son grand-oncle
Eudes I, et son oncle
Raoul ont déja occupé le trône depuis un siècle.
Le règne d'Hugues est marqué par les tentatives du Carolingien
Charles de Lorraine pour devenir roi avec l'appui de grands feudataires comme
Eudes I de Blois. En sens inverse Hugues Capet peut compter sur le soutien du fidèle
Bouchard de Vendome, comte de
Vendome,
Paris et Corbeil, et de
Foulques III Nerra comte d'Anjou.
En 988
Charles de Lorraine s'empare de Laon. Hugues et son fils
Robert ne parviennent pas à reprendre la ville et la mort de l'archevêque de Reims Adalbéron fragilise encore plus la position de Hugues.
Ce dernier fait alors élire Arnoul, un batard de l'ancien roi
Lothaire et donc le neveu de
Charles de Lorraine, comme nouvel archevêque de Reims avec le serment de lui apporter son soutien contre Charles. En fait Arnoul trahit rapidement Hugues Capet et livre Reims à
Charles de Lorraine. Hugues fait un nouveau siège de Laon en 990 mais il échoue encore.
Ce n'est que grâce à une traitrise d'Ascelin (aussi nommé Adalbéron), évêque de Laon, que
Charles de Lorraine est fait prisonnier par Hugues, il est emprisonné à Orléans où il meurt quelques années plus tard. Sa descendance masculine s'éteint rapidement et n'a plus posée de problèmes aux
rois Capétiens. Quant à Arnoul, il est déposé par une assemblée d'évêques au milieu de l'année 991 et remplacé par Gerbert sur le siège de Reims. Ceci provoque un conflit de plusieurs années avec le Pape Jean XV qui pour autant ne parvient pas à remettre Arnoul dans ses anciennes fonctions (Assemblée de Mouzon 995).
Le roi Hugues doit aussi contrecarrer les visées du comte
Eudes I de Blois qui tente d'encercler le domaine royal.
Eudes n'attaque pas directement le roi mais plutôt ses fidèles,
Bouchard de Vendome et le gendre de celui-ci
Foulques III Nerra comte d'Anjou.
Eudes s'empare d'abord de Melun qui est la propriété de
Bouchard, mais la place est reprise et la lutte se déplace en
Touraine où
Eudes I de Blois doit faire face à
Foulques III Nerra. Il assiège
Foulques dans le chateau de
Langeais au cours de l'hiver 995-996, mais le roi Hugues arrive au secours de
Foulques,
Eudes de Blois réclame une trève et finalement meurt en mars 996.
Ruines de l'ancien château-fort de Langeais
Sa veuve Berthe de Bourgogne arrive à rétablir la situation en prenant pour protecteur puis bientot pour mari
Robert, le propre fils de Hugues.
Hugues est à
Saint Martin de Tours (dont il est Abbé laïc) lorsqu'il meurt de la variole, le 24 octobre 996, il est inhume à Saint Denis.
Il a pu conserver sa couronne avant tout grace à l'incapacité des ses ennemis à se coordonner et il est parvenu à transmettre son royaume à son fils
Robert, qu'il a associé au trône dès décembre 987. C'est cette pratique d'installer leur fils comme roi de leur vivant qui a permis aux premiers rois Capétiens de conserver le trône de France dans la durée.
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L' Avènement de Hugues Capet (1984) -- de Laurent Theis - - ISBN : 2070700461
L'avènement de Hugues Capet, en 987, est un des actes majeurs du destin Francais. Après la grande époque Carolingienne, l'Empire s'est scindé en plusieurs parties et la Francie de l'ouest se détache de la Germanie. Progressivement les Robertiens, implantés dans le Bassin Parisien et le Val de Loire supplante par étapes et soubresauts les derniers Carolingiens.
Le sacre de Hugues Capet par l'Archeveque de Reims le 3 juillet 987 est l'aboutissement d'une évolution à la fois politique et sociale dans laquelle l'église a joué un grand role.
La dynastie nouvelle, fragile à ses débuts, durera huit cent ans.
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Hugues Capet. Naissance d'une dynastie -- de Yves Sassier - - ISBN : 2213019193
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La Guerre de Cent Ans
La Guerre de Cent Ans est un conflit qui a opposé deux grandes dynasties féodales, les
Plantagenets et les
Capétiens pendant plus d'un siècle (1330-1450). L'enjeu en est la possession du Royaume de France.
1° période: 1330 - 1380
2° période: 1380 - 1413
3° période: 1413 - 1453
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888 - 1180
Féodalités
de Florian Mazel -- - ISBN: 2701191890
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Histoire de la France: Origine et premier essor 480-1180
- de Régine Le Jan - Hachette Supérieur - - ISBN : 2010177851
Sept siècles séparent le moment où Clovis devient roi des Francs à Tournai (481-482) de l'accession au trône du jeune Philippe Auguste en 1180. Durant cette longue période la Gaule romaine est devenue la France. De ses origines franques, elle a tiré son nom, celui du peuple germanique qui l'a rapidement conquise au VIe siècle.
Le royaume mérovingien (VIe-VIIe siècle) est le produit de l'Antiquité tardive. Les Francs ont recueilli l'héritage antique qui a été progressivement transformé par l'apport barbare et la christianisation. Des forces nouvelles permettent aux Carolingiens de rassembler les populations chrétiennes au sein d'un vaste empire franc (VIIIe-IXe siècle). La France naît de la dislocation de cet empire. Elle se définit au Xe siècle, lorsque le royaume issu du partage de Verdun (843) devient une entité inaliénable.
La jeune dynastie capétienne, soutenue par la force de son idéologie, résiste en s'adaptant à la crise sans précédent que subissent les pouvoirs centraux au XIe siècle. Grâce à la reprise démographique, à l'essor économique, à l'appui de l'Eglise et des villes en expansion, elle acquiert au XIIe siècle la puissance nécessaire pour construire une véritable monarchie féodale.
Le livre tient compte des apports de la recherche récente et des nouvelles perspectives offertes par le recours à l'interdisciplinarité. Aucun domaine n'est laissé de côté, dans une perspective chronologique qui rend la lecture de l'ouvrage aisée.