Son principal monument est un remarquable château qui est établi sur un promontoire au-dessus de la Tardoire, un affluent de la Charente.
La Rochefoucauld conserve aussi des maisons anciennes , des églises et couvents intéressants à visiter.
Elle possède un riche patrimoine monumental d'abord avec ses châteaux dont le plus marquant est celui de La Rochefoucauld. Et surtout elle conserve de nombreuses églises Romanes des XIème et XIIème siècles.
Ce bel ensemble patrimonial favorise le développement progressif d'un tourisme culturel.
La Rochefoucauld se situe à une vingtaine de kilomètres au Nord-Est d'Angoulême, la ville est traversée par la Tardoire. Elle se situe dans une zone rurale et forestière avec la grande forêt de la Braconne sur son flanc Ouest.
Histoire de La Rochefoucauld
Une petite agglomération semble avoir existé à cet endroit dès l'époque Gallo-Romaine.
Un premier fort est établi sur un promontoire au-dessus de la Tardoire au IXème siècle afin de protéger les habitants des incursions des Normands, ces incursions déstabilisent les pouvoirs en place et favorisent l'émergence de nouveaux pouvoirs locaux détenus par des seigneurs châtelains.
La cité initiale était au pied du château le long de la Tardoire, s'y est ajouté ensuite un noyau urbain autour du Prieuré Saint Florent. Au milieu du XIème siècle, sous le seigneur Foucaud II la ville prend le nom de La Roche-Foucauld .
Au XIIIème siècle une nouvelle agglomération se forme autour de l'église Saint Cybard et se développe sur la rive droite de la rivière, elle devient le centre de la ville. Dans la seconde partie du XIVème siècle celle-ci se dote de remparts pour se protéger des ravages de la Guerre de Cent Ans.
Pendant la Moyen-Age et la Renaissance la ville est active et prospère grace à ses activités commerciales, ses industries et à ses artisans: tanneurs, tisserands, etc. Deux foires importantes se tiennent en juin et septembre.
Au milieu du XVIème siècle le comte de La Rochefoucauld et de nombreux habitants se convertissent au Protestantisme. Au moment des Guerres de Religion la ville est altenativement sous le contrôle des Protestants puis des Catholiques.
De nombreux artisans qui sont Protestants s'exilent en Hollande et dans le Brandebourg suite à la Révocation de l'Edit de Nantes en 1685. La ville périclite alors et devient moins peuplée.
Au XXème siècle La Rochefoucauld parvient à conserver des activité agricoles et industrielles (textiles) qui ont permis d'enrayer en partie l'exode rural.
Le Château de La Rochefoucauld
Le château de La Rochefoucaud est établi sur un promontoire au-dessus de la Tardoire.
Juste en bas de l'édifice un pont du XVIIème siècle sur la rivière permet d'accéder à la ville, il a conservé ses demi-lunes d'époque.
Château de La Rochefoucauld
A l'origine le château-fort était un quadrilatère avec des tours à poivrières à chaque angle et au centre un donjon carré. Celui-ci est du XIIème siècle et a été endommagé par un effondrement partiel en 1960.
Les tours d'angles sont cylindriques (cf photo ci-contre) de même que les deux tours jumelles de l'entrée (cf photo ci-dessous à gauche) sont cylindriques, elles ont toutes été reprises aux des XIIIème et XIVème siècles.
Les ailes Sud et Est ont été construites par François II de La Rochefoucauld dans les années 1520 et 1530, elles ont un style Renaissance. L'aile Ouest est du XVIIIème siècle en style Classique.
Tours jumelles de l'entrée Le Château de La Rochefoucauld Tours d'angles et donjon
Collégiale Saint Cybard et Notre-Dame de l'Assomption
Elle a été commencée en 1262, après sa construction un bourg s'est formé autour de cette église, il constitue maintenant le centre de la ville.
Les parties les plus anciennes de cet édifice remontent au XIIIème siècle, elle est de style Gothique. La collégiale a été endommagée pendant la Guerre de Cent Ans puis à nouveau pendant les Guerres de Religion en 1562, 1568 et 1570. Elle a été restaurée à la fin du XVIème siècle.
Elle est endommagée au moment de la Révolution Française puis rendue au culte Catholique en 1801. Elle a été restaurée à la fin du XIXème siècle.
C'est dans cette église que le roi de France Charles VII, qui était à La Rochefoucauld, a fait chanter un Te Deum en juillet 1453 pour marquer la fin de la Guerre de Cent Ans après la victoire de Castillon sur les Anglais.
Façade et clocher Eglise Saint Cybard de La Rochefoucauld Chevet
Sur la façade (cf photo ci-dessus à gauche) le portail comporte cinq voussures en arc brisé, il est surmonté par une grande rosace.
Côté Nord le clocher a sa base confortée par de puissants contrefots, il a été achevé en 1332 et sa flèche est octogonale avec des crochets.
La nef comporte trois travées voutées d'ogives qui ont été refaites à la fin du XVIème et au XVIIème siècle. Cette nef est prolongée par la croisée du transept, les bras de ce transept sont des chapelles rectangulaires.
Le choeur donne sur un chevet plat qui possède une grande baie de style Gothique (cf photo ci-dessus à droite).
Le Couvent des Carmes
Il a été fondé en 1329 par Guy VII de La Rochefoucauld. L'église est du XIVème siècle occupe, elle se situe dans l'aile Sud de l'édifice. Le clocher est une tour polygonale réalisée plus tardivement.
Le cloitre est aussi du XIVème siècle avec des arcades trilobées (cf photo ci-dessous), la salle capitulaire est attenante au cloitre. Il prend de l'importance est est agrandi aux XVème et XVIème siècles.
Couvent des Carmes à La Rochefoucauld
Il est occupé par les Protestants en 1563, puis pillé en 1570 et 1572.
Il a été déclaré Bien National au moment de la Révolution Française, il est d'abord devenu une caserne, puis un hôpital et un collège. Il a été transformé maintenant en Centre Culturel.
L'Hôpital
C'est un ancien Temple Protestant qui a été transformé en hôpital en 1685 conséctivement à la Révocation de l'Edit de Nantes. Il a été agrandi et modifié à plusieurs reprises.
Il conserve une apothicairerie (pharmacie) avec des faïences et des pots de pharmacie du XVIIème siècle, ainsi que de nombreux étains de la même époque.
La Halle aux Grains
Elle a été construite en 1859 pour accueillir le marché aux grains. L'arrivée du chemin de fer (avec la ligne Angoulême-Limoges) lui permet d'élargir les échanges commerciaux à d'autres productions.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, au moment de l'occupation Allemande elle devient une prison.
Après la guerre, le bâtiment accueille les Sapeurs-Pompiers de La Rochefoucauld jusqu'en 1981. En même l'étage est transformé en salle de Bal.
L'ancienne Halle aux Grains
A la fin des années 1980 le bâtiment est réaménagé en bibliothèque municipale. Il est maintenant devenu un Centre Culturel de la ville.
Les seigneurs de La Rochefoucauld
Le premier seigneur connu est Foucaud de la Roche qui a épousé en premières noces une femme issue de la famille des vicomtes de Limoges. Il apparait en 1019 avec ses fils Gui et Aymar (Adémar), ainsi que sa fille Eve (Ava) qui est l'épouse du vicomte Aymeri I de Rochechouart.
Foucaud de la Roche se marie en secondes noces à Gersende qui est une fille du vicomte Boson I de Châtellerault. Leur fils, Foucaud est présent à la fondation de l'Abbaye aux Dames de Saintes en 1047.
Gui Ier et Aymar lui succèdent, puis ensuite ce sont les enfants de Gui Ier: Gui II (+1081) et Arnaud. Le fils de Gui II, Gui III est seigneur de La Rochefoucauld, il meurt en 1109, il a pour fils Aymar II et Guillaume.
Au cours du XIème siècle, les sires de La Rochefoucauld ont pris le contrôle des châtellenies de Verteuil, Cellefrouin et Blanzac.
Aymar II épouse Mathilde de Chabanais, il apparait aussi comme seigneur de Verteuil.
Leur fille et héritière Emma épouse Robert de Marthon, leurs descendants conservent le nom de La Rochefoucauld et intègrent la seigneurie de Marthon à leurs domaines. Leur fils Gui IV est également seigneur de Verteuil et de Blanzac, il se retrouve en conflit avec le comte Vulgrin II d'Angoulême qui s'empare du château et de la ville en 1150 et les endommagent.
Le fils de Gui IV est Foucaud II de la Roche, impliqué dans les luttes contre Richard Coeur de Lion, il est fait prisonnier en 1198 puis libéré en 1200.
Foucaud II a deux fils Guy V puis Aimeri Ier (+ après 1250) qui épouse Létice de Parthenay.
Gui VI épouse en premières noces Agnès de Rochechouart (fille d'Aimeri VIII de Rochechouart et de Marguerite de Limoges), puis en secondes noces Torsa de Fronsac. Gui VI et Agnès ont pour fils Aimeri II (né en 1265), c'est de lui que descendent les sires de La Rochefoucauld postérieurs et la branche des seigneurs de Verteuil et des seigneurs de Barbezieux.
En 1395 Guy VIII épouse Marguerite de Craon qui lui apporte la seigneurie de Marcillac et celles de Montbazon, Sainte Maure et Nouâtre en Touraine. Ces dernières seigneuries sont attribuées a leur fils Aymar, tige d'une branche cadette des La Rochefoucauld.
A la fin du XVème siècle, François I de La Rochefoucauld est choisi comme parrain de François, fils de Charles d'Angoulême et de Louise de Savoie. En 1515, François devient le roi de France François Ier, il fait de la seigneurie de La Rochefoucauld un comté.
Au milieu du XVIème siècle, François III et sa femme, Charlotte de Roye, comtesse de Roucy de convertissent au Protestantisme, Charlotte est la belle-soeur de Louis de Bourbon-Condé, le chef du parti Protestant.
Au moment des Guerres de Religion, François III est un des acteurs principaux du Parti Protestant en Angoumois. Il est assassiné au Louvre lors de la Massacre de la Saint Barthélémy en 1572. Son fils François IV est assassiné par les Ligueurs en mars 1591.
François V revient au Catholicisme, le comté de La Rochefoucauld est transformé en duché-pairie et en 1622, il devient Gouverneur du Poitou. Son fils François VI est l'auteur des Maximes.
Les Maximes de La Rochefoucauld
Biographie de François de La Rochefoucauld
François VI de La Rochefoucauld est né en 1613 à Paris. Il porte, jusqu'à la mort de son père François V en 1650, le titre de prince de Marcillac puis ensuite celui de duc de La Rochefoucauld. Avec son épouse, Andrée de Vivonne, ils ont huit enfants. Il est mort en 1680.
Peinture représentant François de la Rochefoucauld
Il s'engage dans une carrière militaire et commence sur le terrain en Italie puis dans les combats de la Guerre de Trente Ans. Il fait ensuite partie des grands seigneurs qui s'opposent à Richelieu puis devient un acteur de la Fronde avec le Prince de Condé et la duchesse de Longueville et participe à la cabale des Importants avec le duc de Beaufort.
Il sort des combats de la Fronde sérieusement blessé et handicapé. Il fréquente les salons littéraires parisiens et se lie d'amitié avec Mme de La Fayette. Il a écrit ses Maximes puis ses Mémoires au château de Verteuil.
Les Maximes de La Rochefoucauld
La Rochefoucauld a observé la vie de ses contemporains, principalement les hommes et femmes de la noblesse et de la Cour du roi de France Louis XIV.
Il en a acquis une vision relativement sévère de la vie en société en décrivant les motivations sous-jacentes à de nombreux comportements et actes de la vie courante (amour-propre, intérêt, etc).
Voici quelques maximes:
- Quelque découverte que l'on ait faite dans le pays de l'amour-propre, il y reste encore bien des terres inconnues
- Il y a dans le coeur humain une génération perpétuelle de passions, en sorte que la ruine de l'une est presque toujours l'établissement d'une autre
- Nos vertus ne sont le plus souvent que des vices déguisés
- L'hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu
- On aime mieux dire du mal de soi-même que de n'en point parler
- La véritable éloquence consiste à dire tout ce qu'il faut, et à ne dire que ce qu'il faut
- On ne donne rien si libéralement que ses conseils
- L'esprit est toujours la dupe du coeur
- Si nous résistons à nos passions, c'est plus par leur faiblesse que par notre force
- La plupart des honnêtes femmes sont des trésors cachés, qui ne sont en sûreté que parce qu'on ne les cherche pas
- Il y a peu de femmes dont le mérite dure plus que la beauté
- Il y a de bons mariages, mais il n'y en a point de délicieux
- L'envie est détruite par la véritable amitié, et la coquetterie par le véritable amour
etc.
La région de La Rochefoucauld décrite dans cette page correspond à peu près aux vallées de la Bonnieure, de la Tardoire et du Bandiat.
Sur le flanc Ouest, elle est bordée de grandes étendues boisées avec en particulier la forêt de la Braconne qui s'allonge sur une quinzaine de kilomètres et une largeur moyenne de plus de cinq kilomètres, elle était deux fois plus étendue à l'époque de la Renaissance.
C'est une région calcaire aux sols perméables qui présente des gouffres, des rivières disparaissant dans le sol (Bandiat, Tardoire) puis réapparaissent par des résurgences un peu plus loin (cas des sources de la Touvre).
Lichères est un village qui se situe près de la Charente à une quinzaine de kilomètres au Sud de Ruffec, près de la RN10.
L'église Saint Denis a été construite au début du XIIème siècle. Elle faisait partie d'un Prieuré qui relevait de l'Abbaye de Charroux. Mal entretenu, le clocher s'est effondré en 1753, ce qui a entrainé la destruction de la coupole de la croisée du transept, de la voûte de la nef, et côté Nord du croisillon et du bras du transept, ces derniers ont été reconstruit à l'identique en 1905.
Eglise de Lichères: nef clocher et bras Sud du transept
L'édifice a un plan en forme de croix latine avec une nef à trois vaisseaux, ce qui est rare en Angoumois. A l'origine un porche était sans doute adossé à la façade. Les murs gouttereaux de la nef et ceux des bras du transept sont épaulés par des contreforts plats qui encadrent les fenêtres en plein cintre.
L'extérieur de l'église est doté d'un riche décor sculpté implanté au-dessus des colonnettes encadrant les fenêtres.
Jadis une corniche parcourait le haut des murs, sous la toiture, il en reste des modillons sculptés représentants, des personnages, des animaux, etc.
Portail et tympan Façade de l'église de Lichères Vue d'ensemble
La façade est sobre et renforcée par des contreforts plats (cf photo ci-dessus à droite). Le portail possède un tympan sculpté avec l'agneau pascal dans une gloire circulaire et entouré d'anges et de personnages dans des médaillons (cf photo ci-dessus à gauche). Une voussure sculptée en plein cintre (avec un bestiaire implanté dans des entrelacs) retombe sur des colonnettes surmontées de chapiteaux sculptés.
Encadrant le portail deux colonnes portent aussi des chapiteaux sculptés avec des lions et entrelacs.
Sur les côtés deux petites baies aveugles ont des lions sur leur tympan. Au-dessus du portail se voit la marque d'une ancienne baie réduite en une fenêtre étroite, cette ancienne baie est bien visible de l'intérieur.
Extérieur Chapiteaux sculptés de l'église de Lichères Intérieur
La nef a cinq travées, elle est séparée des bas-côtés étroits par de puissantes colonnes cylindriques portant des arcs en plein cintre, la voûte était en berceau, elle est maintenant couverte d'un lambris.
Le transept est débordant avec des absidioles dans chaque bras, ceux-ci sont voûtés en berceau.
Le nouveau clocher s'élève au-dessus de la croisée du transept qui était jadis couverte d'une coupole sur pendentifs (disparue dans l'effondrement de 1753).
L'abside est voûtée en cul-de-four et comporte cinq arcatures séparées par des colonnes surmontées de chapiteaux sculptés de palmettes et d'acanthes.
Nef de l'église Saint Denis de Lichères
Vu de l'extérieur, le chevet montre l'autre côté des arcatures (cf photos ci-dessous), elles sont en plein cintre et au nombre de onze dont cinq ouvertes en correspondance avec celles de l'abside.
Les colonnettes encadrant ces arcatures reposent sur des piles carrées insérées dans une sorte de socle, elles sont surmontées par des chapiteaux sculptés.
Chevet, transept et clocher Eglise de Lichères Chevet
Mouton
Mouton est un village à deux kilomètres au Sud-Est de Lichères au bord du Son-Sonnette, un petit affluent de la Charente.
L'église Saint Martial relevait de l'Abbaye Saint Martial de Limoges, elle a été construite dans la première moitié du XIIème siècle en style Roman. Endommagée pendant la Guerre de Cent Ans, elle a été remaniée au XVème siècle pour la nef, le clocher et le choeur devenu plat et voûté en croisée d'ogives, le bras Sud du transept a disparu.
Côté Sud Eglise Saint Martial de Mouton Façade
La façade est divisée verticalement en trois parties par des colonnes contreforts (cf photo ci-dessus à droite), elle est également sur trois niveaux soulignés par des cordons. En bas le portail a deux voussures en arc légèrement brisé. Il est encadré par deux arcs aveugles en plein cintre retombant sur des colonnettes avec des chapiteaux sculptés, les tympans de ces arcs sont également sculptés avec un agneau à gauche et un lion dont la patte est posée sur un personnage à droite (cf photos ci-dessous).
Le second niveau comporte une grande arcade en plein cintre autour d'une fenêtre étroite, au-dessus le pignon a été rehaussé.
La nef comporte deux travées voûtées en berceau sur doubleau. Le clocher s'éleve au dessus de l'ancien carré du transept qui reste surmonté par une coupole sur pendentifs. Le haut du mur gouttereau de la nef côté Sud a conservé des modillons sculptés.
Tympan de l'arc gauche: agneau Façade de l'église Saint Martial de Mouton Tympan de l'arc droit: lion
La Bonnieure et la Tardoire sont des affluents de la Charente qu'elles rejoignent près de Mansle. Toutes les deux s'écoulent d'Est en Ouest, la Bonnieure est légèrement au Nord de la Tardoire.
La Tardoire reçoit les eaux du Bandiat près d'Agris.
Le village de Saint Amant de Bonnieure se situe à une quinzaine de kilomètres au Nord de La Rochefoucauld et à huit kilomètres au Sud-Est de Mouton.
L'église Saint Amant a été construite au XIIème siècle, elle a relevé du chapitre de la Cathédrale d'Angoulême au début du XVème siècle.
Elle a été endommagée en 1562 au début des Guerres de Religion et refaite à la fin du XVIème siècle, seuls les bras du transept n'ont pas été reconstruits.
Façade et mur Nord Eglise de Saint Amant de Bonnieure Chevet et clocher
La façade est du XVIème siècle (cf photo ci-dessus à gauche), elle présente en bas une porte avec des voussures en arc brisé, au-dessus une grande baie avec un remplage flamboyant de style Gothique.
La nef est couverte d'un lambris, au-delà le carré est la base d'un puissant clocher carré du XIIème siècle qui s'élève sur deux étages (cf photo ci-dessus à droite). Le premier étage possède deux baies en plein cintre et trois voussures sur chaque face sauf à l'Ouest, au second une baie centrale aveugle est entourée de deux baies geminées, là encore sur chaque face. Le toit bas en tuiles a remplacé une charpente pyramidale qui était couverte de lauzes.
Les murs gouttereaux de la nef sont sans ouverture.
L'abside est de la fin du XIIème siècle, elle est en hémicycle et voûtée en cul-de-four. Elle possède trois fenêtres et à l'extérieur (chevet) elle est renforcée par deux contreforts-colonnes (cf photo ci-dessus à droite). En haut, sous la toiture se situe une corniche avec des modillons.
Le château de Saint Amant de Bonnieure
Ce château remonte à la seconde moitié du XVème siècle, il a été modifié au XVIIème siècle.
Il accueille maintenant la mairie de la commune.
Château de Saint Amant de Bonnieure
Ce château comporte deux corps de bâtiments en équerre (cf photo ci-contre).
Il conserve une belle porte de style Gothique flamboyant.
Il est caractéristique de l'architecture mise en oeuvre au lendemain de la Guerre de Cent Ans.
L'église Saint Michel a été édifiée à la fin du XIIème siècle. Son plan est simple avec une nef prolongé par un carré support du clocher et une abside.
Chevet et clocher Eglise de Saint Angeau Façade et mur gouttereau Sud
La façade a été refaite au XVIème siècle (cf photo ci-dessus à droite), le portail est sur une légère avancée, il a trois voussures en arc brisé, elles sont en boudin et deux descendent directement au sol, la troisième porte des chapiteaux sculptés. Juste au-dessus se situe une fenêtre et un grand pignon nu.
Le mur gouttereau Sud de la nef est soutenus par des contreforts rectangulaires, en haut la corniche est soutenue par des modillons sculptés.
Vue de l'intérieur, cette nef comporte quatre travées avec des arcades aveugles sur les murs portées par des colonnes surmontées de chapiteaux sculptés.
Le carré supporte le clocher qui a deux étages. Sur le premier chaque face a deux arcs avec des petites colonnes renfermant deux baies séparées par une colonnette. Le deuxième étage est beaucoup plus simple avec une ouverture étroite sur chaque face. Le toit est à quatre pans.
L'abside est en hémicycle et voûtée en cul-de-four. Vue de l'extérieur (chevet: cf photo ci-dessus à gauche) elle est soutenue par des contreforts plats et comporte des ouvertures étroites.
Sainte Colombe
Sainte Colombe est un village situé à trois kilomètres au Sud-Est de Saint Angeau et de Saint Amant de Bonnieure. Il est traversé par la Bonnieure
L'église Sainte Colombe est de la fin du XIIème siècle. Son plan est simple avec une nef prolongé par un choeur et une abside. Son principal intérêt est la façade et son décor sculpté.
Chevet Eglise de Sainte Colombe Façade et côté Sud
La nef comporte quatre travées et elle est couverte par un lambris qui a remplacé la voûte en berceau primitive, il en reste les colonnes qui sont surmontées de chapiteaux sculptés repésentant des feuillages, des personnages et des animaux.
Les murs de la nef qui ont été en partie refaits présentent à l'extérieur quatre grandes arcades (cf photo ci-dessus à droite) séparées par des contreforts, elles correspondent aux travées et sont percées par des fenêtres étroites. Le haut des murs de la nef et du choeur ainsi que la façade sont parcourus par une corniche soutenue par des modillons sculptés.
Le choeur est un peu plus étroit que la nef.
L'abside est plus basse, elle en hémicycle et voûtée en cul-de-four. A l'extérieur le chevet est soutenu par des contreforts et comporte trois baies (cf photo ci-dessus à gauche).
La Façade
La façade est étroite élevée elle est confortée par quatre contreforts (cf photo ci-dessus à droite), son decor sculpté est remarquable et est réparti sur l'ensemble de sa surface.
En bas s'ouvre un portail en plein cintre avec trois voussures nues retombant sur des colonnes surmontées de chapiteaux sculptés (cf photo ci-dessous à gauche). Au-dessus ces voussures sont entourées par un cordon à feuillage.
Portail Eglise de Sainte Colombe Haut de la façade
Au-dessus du portail s'ouvre une baie en plein cintre (cf photo ci-dessus à droite) avec des impostes qui se prolongent jusqu'aux contreforts voisins. Le portail est encadré par deux statues dont les noms sont gravés: S. Petrus, S. Columba.
Au-dessus quatre symboles des évangélistes sont placés dans des cadres rectangulaires ou dans des demi-cercles. Encore au-dessus un cordon à modillons sculptés delimite le pignon qui porte une baie rectangulaire et un clocher-arcade à deux ouvertures.
D'autres sculptures intéressantes sont situées entre les contreforts latéraux à droite et à gauche (cf photos ci-dessous), elles représentent en particulier l'ange de St Mathieu, l'aigle de St Jean, etc.
Côté gauche Sculptures de la façade de l'église de Sainte Colombe Côté droit
Coulgens
Coulgens est à quatre kilomètres au Sud-Ouest de Sainte Colombe près de la rivière Tardoire.
L'église Saint Jean-Baptiste a été bâtie à la fin du XIIème siècle, elle a été restaurée à la fin du XXème siècle. Son clocher à la fois sobre et puissant est remarquable.
Chevet et clocher Eglise Saint Jean-Baptiste de Coulgens Côté Sud et clocher
La façade est épaulée par quatre contreforts. Au centre le portail est percé dans un avant-corps (cf photo ci-contre), les deux voussures sont en plein cintre, celle extérieure retombe sur des colonnes avec des chapiteaux sculptés de feuillages.
Au-dessus une zone nue est délimitée par deux cordons, celui du dessus est supporté par des modillons sculptés. Encore au dessus est percée une fenêtre.
Façade de l'église Saint Jean-Baptiste de Coulgens
La nef comporte quatre travées avec chacune une fenêtre, elle est voutée en berceau avec trois doubleaux qui retombent sur des colonnes (cf photo ci-dessous à gauche). Des arcades aveugles renforcent les murs gouttereaux ainsi que le revers de la façade.
Vus de l'extérieur (cf photo ci-dessus à froite), les murs sont soutenus par des contreforts plats qui correspondent à la délimitation des travées.
Le carré supporte le clocher. Ce clocher est barlong et percé au premier étage sur trois faces de fenêtres géminées, le second étage est percé de trois fenêtres en plein cintre à l'Est et à l'Ouest et de deux sur les autres côtés.
L'abside est plus basse, elle en hémicycle et voûtée en cul-de-four, elle est éclairée par une seule baie. A l'extérieur le chevet est soutenu par des contreforts (cf photo ci-dessus à gauche). En haut du mur une corniche avec des modillons sculptés marque la limite de la toiture.
Les fresques murales
Elles ont été redécouvertes lors de la restauration de la fin du XXème siècle. Elles ont été réalisées entre la fin du XIVème siècle et le XVIème.
On y voit un Christ en Majesté, Sainte Barbe avec deux personnages (cf photo ci-dessous à droite), une crucifixion, deux personnages agenouillés devant la Vierge, etc.
Nef et abside Eglise Saint Jean-Baptiste de Coulgens Fresque murale: Sainte Barbe
La Rochette
La Rochette est un village à cinq kilomètres au Sud de Sainte Colombe et à neuf kilomètres au Nord-Ouest de La Rochefoucauld.
l'église Saint Sébastien date de la fin du XIIème siècle, elle a remplacé un édifice antérieur, sans doute du XIème siècle. Son plan est simple avec une nef suivie d'un carré support du clocher et une abside.
Côté Nord et façade Eglise Saint Sébastien de La Rochette Côté Sud, clocher et chevet
La nef comporte trois travées, elle est divisée par des doubleaux qui retombent sur des colonnes possédant des chapiteaux sculptés intéressants: lion dévorant un homme, monstre dévorant le genou d'un homme (cf photo ci-contre), personnages aux prises avec des canards, etc.
Dans chaque travée une fenêtre est percée dans les murs gouttereaux.
Vus de l'extérieur les murs gouttereaux sont renforcés par des contreforts rectangulaires (cf photos ci-dessus). En haut une corniche avec modillons sculptés constitue la limite avec le toit.
Sculpture d'un chapiteau de la nef de l'église Saint Sébastien Monstre dévorant le genou d'un homme armé d'une lance
Le carré est surmonté par un clocher puissant et massif qui a été remonté en 1905 (cf photos ci-dessus). A l'étage il est percé de deux ouvertures (meurtrières) sur la façade Ouest et d'une baie rectangulaire en haut des autres faces.
L'abside est plus basse, elle est en hémicycle et voûtée en cul-de-four. Vu de l'extérieur, le chevet est soutenu par deux contreforts et percé d'un fenêtre étroite (cf photo ci-dessus à droite).
La façade
Elle est sur deux niveaux. En bas le portail central est encadré par deux arcades aveugles (cf photo ci-contre), l'ensemble est surmonté d'un cordon sculpté de feuillages.
Ce portail comporte trois voussures en arc légèrement brisé qui retombent sur des pilastres et colonnes surmontées de chapiteaux sculptés.
De chaque côté, les arcades aveugles avec deux voussures possèdent un tympan sculpté. Le tympan Nord montre un cavalier piétinant un personnage, le tympan Sud montre un homme barbu qui en arrête un autre chevauchant un animal fantastique.
Au-dessus du portail une série de modillons sculptés font la séparation avec le niveau haut de la façade. Dans celle-ci se trove une fenêtre en plein cintre avec des colonnettes surmontées de chapiteaux sculptés.
Portail de l'église Saint Sébastien
Le château de La Rochette
Il se situe tout à côté de l'église Saint Sébastien.
Ce logis a été construit à la fin du XVIème siècle, il se situait alors dans l'enceinte d'un château médiéval, il en est d'ailleurs le seul reste.
Il a une forme rectangulaires avec une tourelle en encorbellement sur chacun de ses angles (cf photo ci-contre).
Château de La Rochette
Il aurait servi d'hébergement pour Marie-Thérese d'Espagne lors de son voyage vers Paris après son mariage avec le roi de France Louis XIV à Saint Jean de Luz.
Ce château appartient maintenant à la commune de La Rochette qui l'utilise comme salle polyvalente.
Agris
Le village d'Agris est à trois kilomètres au Sud de La Rochette et à six kilomètres au Nord de La Rochefoucauld.
L'église Saint Caprais a été fondée au XIème siècle, elle dépendait du Prieuré Saint Florent de La Rochefoucauld.
Elle a été voûtée en pierre à la fin du XIIème siècle. Elle est de style Roman.
Chapiteaux du portail de l'église Saint Caprais de Agris
L'église a été remaniée en ouvrage de défense pendant les Guerres de Religion, dans la seconde partie du XVIème siècle. D'où son allure massive et puissante (cf photo ci-dessous à gauche).
Les murs latéraux de la nef ont été rehaussés pour aménager une salle au-dessus de la voûte, une archère est toujours visible sur le côté Nord.
Le clocher a été également surhaussé et muni d'ouvertures pour la surveillance et le tir (cf photo ci-dessous à droite).
Eglise Saint Caprais de Agris
Le plan de l'église Sainr-Caprais est simple, elle se compose d'une nef et d'un choeur.
La façade est renforcée par quatre contreforts (cf photo ci-dessus à droite). En bas un portail comporte deux voussures en plein cintre qui retombent sur des colonnettes avec des chapiteaux sculptés. Ces voussures sont enveloppées par un cordon sculpté.
Au dessus du portail se trouve une baie en plein cintre avec juste au-dessus un bandeau soutenu par des modillons non sculptés qui est transversal à la façade. La partie supérieure de la façade a été rehaussée dans la seconde partie du XVIème siècle.
Intérieur de l'église Saint Caprais de Agris
La nef comporte quatre travées (cf photo ci-contre), elle est couverte d'un berceau en plein cintre avec cinq doubleaux qui retombent sur des colonnes surmontées de chapiteaux sculptés avec des coquilles et des têtes grotesques.
Le choeur a été rebâti au début du XVIème siècle et voûté d'ogives.
Des fresques murales peintes du XIIIème au XVème siècles ont été identifiées sous le badigeon des murs.
Le clocher rectangulaire s'élève au dessus du choeur.
Sur le côté Sud de la nef une chapelle voutée d'ogives est de la même époque que le choeur.
Vu de l'extérieur le chevet Gothique est rectangulaire et plat.
Rivieres
Le village de Rivières est à quatre kilomètres au Sud de Agris et à deux kilomètres au Nord de La Rochefoucauld. Au XVème siècle Rivières était un fief qui appartenait à la famille de Crozant.
L'église Saint Cybard a été donnée en 1090 par Adémar, évêque d'Angoulême, au Prieuré Saint Florent de La Rochefoucauld, il n'en reste quasiment rien. Elle passe en 1266 au chapitre de la cathédrale d'Angoulême.
Côté Sud et clocher Eglise Saint Cybard de Rivières Chevet plat et bras Nord du transept avec absidiole
La façade est de la fin du XVème siècle, elle est renforcée sur ses angles par deux puissants contreforts obliques.
Elle est sur deux niveaux séparés par un bandeau horizontal (cf photo ci-contre). Juste sous ce bandeau les cinq corbeaux rappellent la présence d'un ancien porche.
En bas le portail est de style Gothique, il est accosté de deux piédroits qui s'achèvent par un fleuron. Un autre fleuron surmonte l'accolade au-dessus des deux voussures en arc brisé et dont les moulures sont prismatiques.
A l'étage, le pignon est percé d'une baie en arc brisé.
Façade de l'église Saint Cybard de Rivières
La nef a été reconstruite à la fin du XVème siècle et sa voûte en briques réalisée en 1865.
Le transept est de la fin du XIIème siècle (cf photo ci-dessus à droite), la croisée est surmontée d'une coupole sur trompes et au-dessus par le clocher, un bras existe au Nord, côté Sud il n'a jamais été construit (cf photo ci-dessus à gauche).
Le croisillon Nord est du XIIème siècle, il donne sur une absidiole en hémicycle qui est voûtée en cul de four, ses murs sont renforcés par des contreforts-colonnes. Au deux tiers de sa hauteur court un cordon sculpté. Au-dessus des modillons (dont un est sculpté) supportent la corniche à la limite de la toiture.
Le clocher rectangulaire a été remonté, il présente sur chaque face trois pilastres sur lesquels repose une toiture basse à quatre pans.
Le choeur est du début du XIIIème siècle et rectangulaire, le chevet est plat et surhaussé et percé en hauteur d'une petite fenêtre rectangulaire.
Histoire
Le site est occupé par l'homme depuis le Paléolitique. Son nom viendrait de Berulphus, qui suite à un partage entre les rois Mérovingiens vers 570, a été envoyé par le roi Chilpéric pour établir un point de surveillance de cette partie de l'Aquitaine. Berulphus s'est installé sur un promontoire dominant une boucle de la la Tardoire (Mons Berulphi d'où Montbron).
En pratique la ville n'apparait vraiment que dans la première partie du XIIème siècle. Elle conserve plusieurs monuments médiévaux intéressants: le château, l'église Romane et des restes de ses anciens remparts.
Les seigneurs de Montbron
Le premier seigneur identifié est Robert Ier à la fin du Xème siècle (988), il est probablement l'auteur du lignage des seigneurs de Montbron.
Robert II de Montberon apparait autour de 1030. Ensuite un seigneur de Montbron vivant autour de 1060 épouse une fille du comte Audoin II d'Angoulême, ils ont pour enfants: Robert III, Guillaume évêque de Périgueux (1059-1081), Audoin Borrel (mort autour de 1110) tige des seigneurs de Montbron ultérieurs, Hugues de Marthon et Aumode épouse du vicomte Ebles Ier de Ventadour.
Le fils et successeur d'Audoin Borrel est Robert IV, leurs successeurs portent le nom de Robert. Un Robert de Montbron accompagne le roi Saint Louis lors de ses croisades. Un de ses succeurs également nommé Robert est mort lors de la bataille de Maupertuis (près de Poitiers) en 1356.
Son fils Jacques a refusé la cession de sa seigneurie aux Anglais suite au traité de Brétigny en 1360.
Plus tard pendant la guerre entre Armagnacs et Bourguignons, le seigneur de Montbron bascule dans le parti Anglais et en conséquence le roi Charles VII donne l'ordre de raser le donjon du château.
Jacques II de Montberon et ses successeurs François Ier et François II reviennent dans le parti du roi de France et participent aux combats contre les Anglais jusqu'en 1453, fin de la Guerre de Cent Ans.
En 1471, François II de Montberon a vendu la seigneurie de Montbron à Marguerite de Rohan, comtesse d'Angoulême.
Ce château était de le siège de la seigneurie de Montbron (ou Montberon), il remonte au moins au XIIème siècle. Il a été en bonne partie rasé dans la première partie du XVème siècle puis reconstruit à la fin de ce siècle, il a une allure lourde et massive.
Au Moyen-Age les seigneurs de Montbron avaient aussi entouré la ville de remparts percés de plusieurs portes.
Château de Montbron
Eglise Saint Maurice
Cette église faisait partie d'un Prieuré créé au XIème siècle et qui relevait de l'Abbaye de Cluny.
L'église actuelle remonte à la fin du XIIème siècle, elle est de style Roman. Une chapelle a été ajoutée sur le côté Nord à la fin du XVème siècle.
L'édifice a été restauré dans la seconde partie du XIXème siècle, en particulier le chevet a été quasiment reconstruit (cf photo ci-dessous à gauche).
Chevet et clocher Eglise Saint Maurice de Montbron Façade
La facade (cf photo ci-dessus à droite) est divisée horizontalement sur trois niveaux par des cordons sculptés. En bas le portail comporte cinq voussures en plein cintre, la voussure intérieure est faite de six lobes. Les boudins associés aux voussures retombent sur des colonnettes avec des chapiteaux non sculptés.
Au premier étage se trouve une haute baie en plein cintre, elle est entourée par un cordon avec des pointes diamant et se prolongent horizontalement des deux côtés sur toute la largeur de la façade. Au-dessus s'élève le pignon triangulaire.
La nef est voûtée en berceau brisé, elle a deux travées séparées par un doubleau retombant sur des colonnes engagées surmontées de chapiteaux sculptés de feuillages et de têtes humaines.
Les murs gouttereaux sont percés de trois fenêtres chacun, sur le côté Nord s'ouvre l'entrée de la chapelle du XVème siècle, elle est voûtée d'ogives avec liernes.
Le transept
Ses bras sont voûtés en berceau brisé, ils donnent chacun sur un absidiole voûtée en cul-de-four et éclairée par deux baies.
La croisée du transept est surmontée par une coupole sur trompes, au-dessus s'élève le clocher. Les grands arcs de cette croisée reposent sur des colonnes adossées à des piliers rectangulaires (cf photo ci-contre).
Croisée du transept et choeur de l'église Saint Maurice de Montbron
Le choeur
Il a été reconstruit selon l'ancien plan et il est voûté en cul-de-four. Il donne accès à cinq absidioles jointives également voutées en cul-de-four. Tout ce dispositif se retrouve à l'extérieur sur le chevet (cf photo ci-dessus à gauche). Les composants de celui-sont renforcés par des colonnettes qui supportent les arcades en plein cintre qui enveloppent les fenêtres.
La base du clocher est carrée, le premier étage a quatre arcades aveugles sur chaque face. Le second étage est de la fin du XIXème siècle, il est octogonal avec des baies jumelles sur chaque face (cf photo au-dessus à gauche). La flèche est un cône légèrement renflé.
Sa première orientation est Sud-Ouest jusqu'à Nontron où la rivière forme un coude et repart en direction du Nord-Ouest, traverse Javerlhac et rejoint le département de la Charente.
A la fin de son parcours le Bandiat se rétrécit au point de n'être plus qu'un ruisseau car ses eaux disparaissent dans des gouffres, elles alimentent une résurgence à Touvre.
Feuillade est un village situé deux kilomètres à l'Est de Marthon, il est traversé par le Bandiat ce qui jadis permettait l'exploitation de moulins. Avant la Révolution Française Feuillade était, par ses activités industrielles, plus naturellement lié à Nontron et au Périgord
L'édifice actuel est principalement de la fin du XIIème siècle, il comporte une nef de deux travées presque carrées et couvertes en bois, il s'achève à l'Est par un chevet plat qui a sans doute remplacé au XIIIème siècle une abside antérieure.
Le bâtiment a été repris à plusieurs reprises au cours des siècles. Elle a été restaurée d'abord à la fin du XIXème siècle et c'est alors que les peintures murales du XVème siècle ont été redécouvertes, puis plus récemment dans les années 2010.
Plan de l'élise Saint Pierre de Feuillade
La façade encadrée par deux contreforts (cf photo ci-dessus à droite) est percée en bas par un portail en plein cintre avec deux voussures et une archivolte. Les voussures retombent sur des colonnettes surmontées de chapiteaux sculptés. Bien au-dessus se trouve un groupe de cinq baies en plein cintre, séparées pae un pilastre entre deux colonnettes, celle au centre contient une fenêtre et les autres sont aveugles. Elles sont surmontées par un cordon, au-dessus le pignon est triangulaire s'achève par un clocher avec trois ouvertures en arcades récent.
A l'extérieur le mur gouttereau Nord du XIème siècle est soutenu par des arcades aveugles (cf photo au-dessus à gauche) tandis que le mur Sud est renforcé par des contreforts plats. A l'intérieur des colonnes montant jusqu'en haut des murs, devaient recevoir les doubleaux de la voûte d'origine.
Histoire
Marthon existe depuis le Haut Moyen-Age. Le premier seigneur connu remonte au XIème siècle, c'est Hugues de Marthon, fils cadet de Robert de Montberon qui lui attribue un domaine démembré de sa seigneurie. De par sa situation Marthon permet de contrôler la vallée du Bandiat.
Le fils de Hugues est Robert qui épouse Emma la fille d'Aymar de La Rochefoucauld et de Mathilde de Chabanais, elle lui apporte la seigneurie de La Rochefoucauld. Ils sont la tige des sires de La Rochefoucauld postérieurs qui restent en même temps seigneurs de Marthon jusqu'au début du XVIème siècle. Au fil du temps la seigneurie de Marthon est devenue vaste, elle s'étendait sur quatorze paroisses
Au début de la Guerre de Cent Ans Aimery II de Marthon est un soutien du roi de France. En 1347, les Anglais s'emparent du château et dévastent la seigneurie.
En 1520, la seigneurie de Marthon est attribuée à Hubert de La Rochefoucauld, le fils cadet de François Ier de La Rochefoucauld et de Louise de Crussol. Hubert est un des chefs du Parti Catholique au début des Guerres de Religion, il meurt en 1566 sans enfants.
Château de Marthon
La seigneurie de Marthon avait pour siège un château dont la construction remonte au XIIème siècle.
Le donjon en est le seul reste même si on peut encore distinguer son ancienne enceinte polygonale.
Il possédait aussi un corps d'habitation et une chapelle du XIIème siècle de style Roman.
Donjon du château de Marthon
Un nouveau château, situé à l'écart de la ville, a été commencé en 1520 pour Hubert de La Rochefoucauld, ce qui a contribué à l'abandon et à la ruine de l'ancien château médiéval.
Ce vieux château est vendu comme Bien National au moment de la Révolution Française.
La Chapelle-porte
Elle était dédiée à Saint Jean L'Evangéliste et était située sur la porte d'entrée du château, elle permettait l'accès à celui-ci pour les habitants du village.
Elle a été vendue comme Bien National au moment de la Révolution Française puis est devenue une grange puis un lieu d'habitation.
Cette porte se présente avec un grande arcade avec un arc légèrement brisé. Des contreforts soutiennent l'édifice (cf photo ci-contre).
La chapelle était établie au-dessus de cette porte, une autre porte côté Sud permettait l'accès direct à partir du château, elle est en plein cintre et encadrée de colonnettes. A l'intérieur elle est voûtée avec un berceau en pierres, les fenêtres ont été transformées à la fin du fin du Moyen-Age puis à nouveau au XIXème siècle.
La Chapelle-porte de Marthon
Rachetée en 1989, elle a été complètement restaurée. Au cours des travaux des peintures murales sont réapparues.
En plus de cette chapelle et de l'église Saint Martin, Marthon possédait jadis d'autres édifices religieux.
C'est le cas de l'église Saint Sylvestre de Saint Sauveur qui relevait de l'Abbaye Saint Hilaire-Saint Florent de Saumur et avait été construite au milieu du XIème siècle. Vendue au moment de la Révolution Française, elle a été en bonne partie démolie peu après, on peut encore voir des éléments de la croisée du transept et de la coupole.
L'église remonte au XIème siècle et modifiée dans les siècles postérieurs et elle est principalement de style Roman. Elle présente un plan en croix latine : une nef, un transept et un choeur à chevet plat.
Côté Nord et chevet Eglise Saint Martin de Marthon Clocher
La façade occidentale a deux niveaux au-dessus d'un base confortée par des contreforts rectangulaires (cf photo ci-contre). Le premier niveau comporte une baie centrale en plein cintre encadrée par deux arcatures aveugles et en plein cintre. Le second niveau a deux arcatures aveugles et en plein cintre. Au-dessus le pignon est triangulaire.
Facade Ouest de l'église Saint Martin de Marthon
Le portail d'entrée se situe sur le flanc Sud de l'église, au niveau de la première travée, il est en plein cintre et entouré par trois voussures enveloppées par un cordon avec des sculptures d'entrelacs.
A l'extérieur, les murs de la nef sont soutenus par des contreforts qui encadrent de grands arcs de décharge en plein cintre dont certains sont percées de baies étroites (cf photo ci-dessus à gauche), des enfeux y sont également aménagés.
A l'intérieur, cette nef comporte trois travées dont les murs latéraux sont renforcés par de grandes arcades, à l'origine elle était voûtée en pierre, elle est maintenant couverte par une charpente en bois avec des doubleaux qui retombent sur des colonnes.
Les croisillons du transept ont été remaniés, ils sont voûtés en berceau brisé avec des absidioles. Au-dessus de la croisée du transept se trouve une coupole sur pendentifs elle-même surmontée par un clocher carré sur trois niveaux (cf photo ci-dessus à droite).
Ce clocher est sans doute du début du XIIIème siècle, le premier niveau comporte quatre arcades aveugles en arc légèrement brisé sur chaque côté, au-dessus se trouvent deux baies jumelées en plein cintre sur chaque côté. Le troisième niveau comporte deux ouvertures rectangulaires toujours sur chaque côté et au-dessus un toit à quatre pans.
Le chevet est plat (cf photo ci-dessus à gauche), à l'intérieur l'abside est couverte par une voute en pierre en arc légèrement brisé.
Le Château-neuf
Il se situe à la sortie est du bourg sur la route qui conduit à Nontron.
La construction en a commencé en 1560, à l'initiative de Hubert de La Rochefoucauld, seigneur de Marthon, mais la finalisation est suspendue après sa mort en 1566.
Des reprises et restaurations importantes ont été réalisées au début du XXème siècle.
Chazelles
Chazelles est un village qui se situe à une dizaine de kilomètres au Nord-Ouest de Marthon, il est traversé par le Bandiat.
Il possède deux églises d'origine Romane: Saint Martin et Saint Paul.
L'église Saint Martin
Elle remonte au XIIème siècle et relève du chapitre de la Cathédrale d'Angoulême à partir du XIIIème. Elle a souvent été remaniée au cours des siècles.
Clocher de l'église Saint Martin de Chazelles
Elle possède un intéressant clocher carré du début du XIIIème siècle, qui s'élève au-dessus de la croisée du transept.
Au premier étage chaque face présente quatre arcatures aveugles en plein cintre.
Au second étage, toujours sur chaque face, deux arcs légèrement brisés referment deux baies jumelées sur colonnettes.
L'église Saint Paul
C'était l'église d'un petit village (Saint Paul) qui a fusionné avec Chazelles en 1845.
L'édifice a été construit au XIIème siècle, il est de style Roman, il a été remanié à plusieurs reprises.
La façade occidentale est simple et encadrée par de puissant contreforts.
Eglise Saint Paul de Chazelles: clocher et côté Nord
La nef est couverte d'une charpente en bois qui a sans remplacé la voûte d'origine en pierre. Sur son côté Nord une chapelle a été ajoutée à la fin du XVème siècle (cf photo ci-contre). Une partie du pavement de la nef est fait avec des dalles funéraires.
Elle est prolongée par une travée carrée qui porte une coupole sur trompes surmontée par le clocher.
Sur le premier étage de la partie haute du clocher chaque face comporte trois arcades aveugles en plein cintre. Au-dessus le mur est presque nu, il est simplement percé d'une baie rectangulaire sur chaque face. cette tour a été surhaussée à la fin du Moyen-Age afin d'en faire un poste d'observation militaire.
L'abside est en hémicycle et couverte par une voûte en cul-de-four.
Grassac
Grassac est un village qui se situe à cinq kilomètres au Sud-Ouest de Marthon, il est en hauteur à près de 200 mètres d'altitude et à la lisière de la forêt d'Horte.
Il avait une certaine importance au Moyen-Age puisque l'église Saint Jean-Baptiste était le siège d'un archipretré auquel était rattachées les paroisses de Marthon, Feuillade, Souffrignac, Mainzac, Charras, Chazelles, etc, ainsi que la forêt d'Horte.
Au Moyen-Age le village avait deux églises, l'une était dédiée à Saint Gervais, elle a disparu au XVIIème siècle, l'autre est l'église paroissiale dédiée à Saint Jean-Baptiste.
L'église Saint Jean-Baptiste de Grassac
Cette église a été donnée en 1097 par l'évêque Adhémar d'Angoulême à l'Abbaye de Bourgueil puis en 1110 le Pape Pascal II l'attribue au chapitre de la Cathédrale d'Angoulême.
L'édifice remonte à la fin du XIème siècle, il est de style Roman. L'église a été endommagée en 1570 pendant les Guerres de Religion, reprise à la fin du XVIème siècle puis restaurée à la fin du XIXème siècle.
Mur Sud et clocher Eglise Saint Jean-Baptiste de Grassac Façade
La façade (cf photo ci-dessus à droite) a été remaniée à plusieurs reprises, au centre la porte est de la fin du XVème siècle elle est encadrée par des enfeux. Cette façade est surmontée par un pignon qui a été refait postérieurement.
A l'origine la nef était unique et voûtée en berceau, elle est maintenant couverte par une charpente (cf photo ci-contre).
Elle était divisée en deux travées par un doubleau retombant sur des colonnes, une chapelle a été édifiée à la fin du XVIème siècle et a conduit au remplacement du mur Nord par des piles cylindriques à bases carrées.
Le mur Sud porte des arcatures sur colonnes qui remontent à l'origine de l'édifice, à l'extérieur il est épaulé par des contreforts (cf photo ci-dessus à gauche).
Nef de l'église Saint Jean-Baptiste vue de l'entrée
La nef est prolongée par un carré qui est surmonté par une coupole à huit pans sur trompes (cf photo ci-dessous à droite), au-dessus s'élève le clocher.
L'abside est en hémicycle et voûtée en cul-de-four.
Clocher Eglise Saint Jean-Baptiste de Grassac Coupole sur trompes
Le clocher (cf photo ci-dessus à gauche) comporte deux étages au-dessus de sa base, le premier est doté de quatre arcatures aveugles en plein cintre sur chaque face. Un cordon fait la séparation avec le second étage qui est percé de deux baies rectangulaires sur chaque face. Au-dessus le toit est à quatre pans.
Poitou Roman de Laurence Brugger - Zodiaque - ISBN: 2736903137
Cette nouvelle (et troisième) version de Poitou roman renoue avec la première, qui recouvrait l'ensemble des monuments de l'ancien diocèse de Poitiers, sans distinguer le Haut du Bas Poitou.
Une sélection plus étroite des églises bénéficiant de notices particulières a donc été nécessaire, même si, concurremment, des monuments délaissés ont regagné le devant de la scène artistique. Grâce à un découpage et un regroupement des édifices en itinéraires, l'ensemble du livre permet un survol exhaustif de l'expression romane en Poitou.
Passionnée d'iconographie médiévale, Laurence Brugger a initié ses études à l'Université de Genève, auprès du Professeur Yves Christe, avant d'élargir son champ de recherches d'abord à l'Italie, puis à la France, où elle a officié en qualité de directeur d'études invité à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes.
Comme Professeur de recherches auprès de l'Université de Fribourg, elle a poursuivi des recherches sur l'Espagne romane, et se consacre aujourd'hui l'élaboration d'un vaste corpus iconographique des voussures romanes et gothiques.
Confolens est excentré à plus de 60 kilomètres d'Angoulême la préfecture du département et à 55 kilomètres de Limoges, ce qui fait que Confolens et sa région ont une vie et un développement assez spécifique.
Le Pays de Charente limousine appartenait jadis principalement au Limousin (Généralité et diocèse de Limoges). Au moment de la Révolution Française, lors de la constitution des départements il a été intégré à celui de la Charente.
Il regroupe deux Communautés de Communes qui représentent un peu plus de la moitié de l'arrondissement de Confolens.
La soixantaine de communes est habitée par un peu moins de 40000 habitants, les principales villes sont: Confolens, Chabanais et Roumazières-Loubert. A l'Ouest et au Sud il touche la région de La Rochefoucauld.
L'activité économique de la Charente limousine est principalement tournée vers la polyculture et l'élevage.
La région Poitou-Charentes est une des régions les plus riches de France en patrimoine roman.
Elle offre à découvrir plus de sept cent cinquante églises et une centaine de donjons sur ses territoires chargés d'histoire, auxquels s'ajoutent les collections d'art et d'archéologie de ses musées.
Avec Saint-Savin-sur-Gartempe et une vingtaine d'autres églises, elle possède un ensemble de peintures murales de l'époque romane unique en France, en quantité et en qualité.
Parcourant ces chemins de l'art roman en Poitou-Charentes, les auteurs ont choisi un bouquet de sites pour offrir au lecteur comme au visiteur un aperçu de ces merveilles.
Vocabulaire de l'Architecture Religieuse du Moyen-Age
La description des églises et édifices de l'architecture religieuse nécessite la connaissance d'un vocabulaire spécialisé dont les expressions ne sont pas intuitives. Pour vous aider vous pouvez vous appuyer sur cette page: