Le Village de Lavardin
Ce village est très ancien puisque l'on y a retrouvé des haches, flèches et outils de l'époque Néolithique (7000-2500 ans avant JC). Il se situait à la conjonction de trois tribus Gauloises: les Carnutes, les Turons et les Cénomans.
Sur le site du
château on y a identifié une agglomération fortifiée et des forges qui remontent à l'époque des Celtes et des Gaulois.
Des grottes creusées dans le côteau du Loir servaient sans doute de refuges aux Druides. Il est possible que l'agglomération soit devenue un village gallo-romain, Labricinum. Un temple dédié à Mercure était situé sur un promontoire voisin de celui du château actuel.
Saint Julien, venu évangéliser les Cénomans au IIIème siècle, aurait, selon une légende, fondé la première église de Lavardin.
On a retrouvé à Lavardin des sarcophages de l'époque Mérovingienne. Au
Moyen-Age deux Prieurés s'y sont établis,
Saint Gildéric et
Saint Genest (cf photo ci contre). Lavardin est détruit par les Normands aux IXème et Xème siècles.
Au Moyen-Age la vie du village dépend étroitement de l'évolution de la
seigneurie de Lavardin et du
château qui y est associé.
A cette époque, le village de Lavardin était fortifié. On voit encore les traces d'un fossé qui partait des murs du château pour aller rejoindre le Loir à l'Ouest. Côté Est, un fossé semblable partait du Loir et venait aboutir à la route de
Chateaurenault.
Les grottes creusées au flanc du côteau servaient de logements à une partie des habitants. Le
seigneur de Lavardin possèdait un pressoir et un four banal (sur lesquels il percevait des droits), ce four se trouvait à l'emplacement du restaurant situé au bout du pont, sur la rive gauche.
Le pont (cf photo en haut de la page) date du XIIème siècle, il franchit le Loir grâce à huit arches dont cinq en ogives, deux piles en ont été détruites lors de la Guerre de 1870-71. Au
Moyen-Age, un péage seigneurial y était établi, il a subsisté jusqu'à l'abolition des droits féodaux.
Le village est la patrie d'
Hildebert de Lavardin devenu d'abord
évêque du Mans puis
Archevêque de Tours en 1125, il était un des meilleurs hommes de lettre de son temps.
Ancien Presbytère du Prieuré Saint Genest
Plusieurs
Maisons Anciennes remontent aux XIVème et XVème siècles.
Elément typique, Lavardin est la capitale d'un jeu de carte d'abord régional puis qui a pris de l'ampleur: la
Chouine.
En quittant Lavardin par la route des Reclusages on arrive à un chemin qui monte sur le versant abrupt du côteau. Après s'y être engagé, on atteint un escalier taillé dans le roc qui conduit à une première salle, celle-ci donne sur une seconde salle beaucoup plus grande, sur la droite, un réduit renferme une table de pierre semblable à un autel. Ensuite, on peut descendre, à l'étage inférieur, dans une vaste grotte éclairée par une seule ouverture. Ces grottes, réalisées par la main de l'homme, remontent à des temps très anciens.
Le Chateau
Le château trouve son origine dans la ligne de fortifications que
Charles le Chauve fait construire le long du Loir vers 850 par Landry Sore (ancêtre des sires de Beaugency), afin de protèger la région contre les incursions normandes. Ces lieux fortifiés pouvaient, en cas de besoin, accueillir les populations des campagnes et servir de point d'appui aux troupes royales.
Initialement, siège d'une
Seigneurie relevant du
comte de Vendôme, le château de Lavardin est devenu ensuite, par le mariage de Richilde de Lavardin avec
Jean I, comte de Vendôme, la propriété directe des comtes de Vendôme.
Le château est construit sur un promontoire qui domine la
Vallée du Loir. Les
comtes de Vendôme lui ont donné une envergure exceptionnelle et il était plus important que le
château de Vendôme lui même.
En 1188, les milices de
Montoire et de Lavardin s'unirent aux troupes du roi de France,
Philippe-Auguste pour empêcher la prise de la forteresse par
Richard Coeur de Lion, celui-ci dut en lever le siège.
Vers 1380,
Jean VII de Bourbon, comte de Vendôme, reconstruit le château en améliorant le confort et le décor: voûtes du donjon, escalier en colimaçon permettant d'accèder aux étages, etc.
Le roi de France
Charles VII y resida en 1447, pendant que son armée assiègeait
Le Mans. Il y signe avec les Anglais la Trêve de Lavardin. Disgracié par le roi
Louis XI, le comte de Vendôme
Jean VIII de Bourbon s'installe à demeure dans ce château.
En 1589, pendant les
Guerres de Religion,la forteresse tenue par les Ligueurs, est assiegée et prise par le Prince de Conti pour le compte d'Henri IV, roi de France.
Le château est alors demantelé. La dimension des ruines laisse imaginer son importance. Depuis une cinquantaine d'années le chateau est l'objet de restaurations partielles.
En savoir plus sur les Seigneurs de Lavardin
Description du château
Plan du chateau de Lavardin (Extrait d'un panneau du château)
Maquette vue du coté Est
A la fin du XIVème siècle, l'ensemble des fortifications de Lavardin comprenait une
baille extérieure dans laquelle étaient construites quelques habitations, puis trois enceintes presque parallèles qui s'étageaient jusqu'au donjon, édifié sur la partie la plus élévée.
Voici une maquette reconstituant le chateau tel qu'il était à la fin du
Moyen-Age. Il a la forme d'un trangle avec la pointe au Nord et des douves tout autour.
On voit les trois niveaux d'enceintes qui rendaient la forteresse quasi imprenable. Il ne subsiste pratiquement rien de la première enceinte. On situe trés bien le donjon en haut de la photo et le chatelet au milieu en bas sur la deuxième enceinte.
Maquette vue du coté Nord-Ouest
Voici une photo de la maquette prise du coté Nord-Ouest.
Dans la partie basse de la photo on remarque les locaux de services protégés par une enceinte.
Une rampe permet d'accéder à la première enceinte du château.
Le Donjon (photos ci-contre et ci-dessous)
Le batiment le plus visible et le plus remarquable du château est le Donjon.
Il date des XIème et XIIèmes siècles et a été fortement remanié aux XIV et XVème siècle.
Il domine trois enceintes, celle du haut est la plus importante, elle constitue la chemise du donjon. Elle a été édifiée avant le XIIème siècle.
Le donjon a quatorze mètres de long sur sept de large. Le rez de chaussée où s'ouvrait un puits devait être occupé par des hommes de service.
Pour monter au donjon, on empruntait un escalier en colimaçon de style Gothique et maintenant en ruines (cf photo ci-dessous à droite), il en reste une partie ornée de fines colonnettes et d'ogives.
Il y a quelques années, on pouvait encore atteindre le sommet du donjon grâce à des échelles.
Donjon du château de Lavardin
Le premier étage du donjon est le plus décoré: la cheminée est plus grande que dans les autres pièces avec un écusson fleurdelysé (cf photo ci-dessous à gauche).
C'est là que se trouvait la salle où le roi
Charles VII a signé la Trêve de Lavardin. C'est aussi là que le seigneur jugeait les prisonniers que l'on devait enfermer, avant l'audience, dans la tour de guet.
Les différents niveaux Intérieur du Donjon du chateau de Lavardin Escalier Gothique
Le second étage est plus élevé que le premier, il est orné de voûtes d'arêtes ogivales avec des arcs chargés de nervures. Quelques écussons portent les blasons des alliances des
Bourbons-Vendôme. Ce second étage ne formait qu'une seule pièce, c'était probablement la chambre du seigneur.
Le troisième étage était composé de deux pièces ayant chacune sa cheminée.
En haut du donjon, le panorama sur la Vallée du Loir est magnifique, c'est là qu'étaient positionnés les guetteurs. La rivière s'écoule 75 mètres plus bas, au delà de
Montoire, on peut voir le clocher pyramidal de la collègiale de
Trôo.
Panorama sur le chateau de Lavardin: à droite ruines du Logis du Capitaine
2° niveauIl comportait plusieurs batiments: le Logis-Tour du Capitaine Châtelain (cf photo ci-dessus et ci-contre), la Salle des Gardes et un escalier d'honneur qui conduisait sans doute au donjon.
Logis-Tour du Capitaine Châtelain
Le niveau bas
La deuxième enceinte est une construction des XIIème et XIIIème siècles. Elle comprenait le
Chatelet avec ses tours et son pont levis.
La muraille était surmontée de créneaux et de chemins de ronde, flanquée de tours à meurtrières et à machicoulis. Derriere elle se situaient tous les moyens et locaux de service: logements de la garnison, puits, chenil, cuisines, magasins à vivre, ateliers, écuries, salles diverses, ...
Le Châtelet et son pont-Levis (cf photo ci contre)
Le mur qui s'élève entre les tours conserve la trace de la herse et l'emplacement des bras du pont-levis. L'ouverture ogivale était surmontée d'un écusson. Les deux tours ont toujours une partie de leurs machicoulis du XIVème siècle.
Le Châtelet: porte d'entrée du château
Lorsqu'on rentrait dans le château par la porte ci-contre, on trouvait devant soi plusieurs portes creusées au bas de la muraille de la seconde enceinte. Les portes de gauche donnent accès à des caves, celles du milieu à un souterrain ainsi qu'à une cave profonde et vaste, sans doute un magasin de vivres.
Une porte voisine donne accès à une belle salle au plafond comportant des ogives nervurées et une colonne centrale, sans doute le corps de garde, avec un renfoncement carré pour y placer un lit de camp. De là, on pouvait accèder directement à l'escalier d'honneur.
Les souterrains
Le souterrain le plus long aboutit de l'autre côté de la seconde enceinte et débouche dans une salle à l'air libre, d'où l'on pouvait observer toute la Vallée du Loir vers Montoire. Une porte sur la droite donne accès à un caveau dans lequel s'ouvre une cave et un souterrain profond.
Il existait un grand nombre d'autres souterrains que l'on a repèré lors de fouilles mais qui sont maintenant presque entièrement comblés.
Prieuré Saint Genest
Le Prieuré Saint Genest a été fondé à la fin du XIème siècle par un seigneur de Lavardin qui en a fait don à l'
Abbaye Saint Georges du Bois située cinq kilomètres à l'Ouest.
A l'entrée de l'église le clocher-beffroi est caractèristique (cf photo ci-contre), la porte de la façade est de style Renaissance. La partie supérieure du clocher a été endommagée lors du siège du château en 1590, à la fin des
Guerres de Religion.
A coté de l'église se tient le batiment qui abritait le
Chapitre, il date des XIIème, XIIIème et XIVème siècles.
Eglise Saint Genest à Lavardin
L'église a été construite à partir de la fin du XIème siècle, au commencement du XIIème (mur du bas-côté nord) et au XIIIème (absidiole du bas-côté sud).
L'église Saint Genest a une nef principale et des collatéraux.
Intérieur de l'église Saint Genest: nef principale
Les chapiteaux des arcades du choeur appartiennent au XIème siècle, les impostes de la nef ont été resculptées au XIIème.
Chapiteaux de piliers des arcades du choeur de l'église Saint Genest de Lavardin
Les piliers sont décorés de fresques murales réalisées au XVème siècle représentant: Saint Denis qui porte sa tête coupée (cf photo ci-dessous à gauche), Saint Antoine, Saint Ambroise (cf photo ci-dessous au centre), Saint Arnoult, Saint Thibault et Saint Maur (cf photo ci-dessous à droite), Saint Genest, etc.
Fresques sur des piliers de la nef de l'église Saint Genest de Lavardin
Les murs extérieurs sont ornés de sculptures, avec des motifs variés, taillées dans la pierre au commencement du XIIème siècle (cf photo ci dessous). La face Nord (du côté du pont) est la plus décorée avec des colonnettes cannelées en spirale ou en ligne brisée. les chapiteaux des colonnettes sont finement travaillés.
Sculpture extérieure de l'Eglise Saint Genest
Les Fresques Murales
Ce sont les
fresques murales qui donnent un intérêt particulier à l'église:
Baptème du Christ, Arbre de Jessé, Jugement Dernier (cf photo ci-dessous), Lavement des pieds, le Paradis et l'Enfer, Scènes de la Passion, Saint François, Saint Christophe, etc.
Celles du choeur et des bas cotés sont des XIIème, XIIIème et XIVème siècles, celles de la nef sont du XVème.
Extrait de la fresque murale du Jugement Dernier (les Damnés) de l'église Saint Genest
Fresques murales du choeur et de l'abside de l'église Saint Genest
Au centre, Christ en majesté dans une mandorle et entouré des symboles des quatre évangélistes
De nombreuses
églises du Vendomois et de la
Vallée du Loir, de part et d'autre de Lavardin, possèdent également des fresques murales, citons en particulier la
Chapelle Saint Gilles à Montoire.
Les Maisons Anciennes
Lavardin conserve plusieurs maisons anciennes interessantes.
La Maison Gothique (ou Maison Perrault)
Sa construction remonte au XIVème siècle et son caractère religieux est apparent (cf photo à gauche). Le comte de Vendôme Bouchard VII l'attribua aux Chanoines de la Collègiale Saint Georges située à l'intérieur du château de Vendôme.
Maison Gothique
Ancien Presbytère
Presbytère de Saint Genest
L'ancien Presbytère de Saint Genest accueille maintenant la Mairie. C'est un une vaste construction dont les soubassements datent du XIème siècle, elle a été remaniée aux XIVème et XVème siècles. Sa salle en ogive est remarquable.
La Maison de Florent Tissard
Elle se situe juste en face de Maison Gothique. Elle date du XVème siècle avec des parties du XVIème. Florent Tissard était un valet du roi de France
Francois Ier, il est mort en 1547. La maison qu'il s'est fait édifié date de 1530.
Le Prieuré Saint MartinEn quittant Lavardin par la route des Reclusages, en direction de Montoire, on peut admirer la propriété édifiée à l'emplacement d'un ancien Prieuré dédié à Saint Gildéric, fondé par
Salomon de Lavardin et sa femme, Adèle, vers 1050, en faveur des moines de l'
Abbaye de Marmoutier.
Au XIIème siècle, Bouchard de Lavardin le fait dédier à Saint Martin. Il a ensuite été transformé en maison de campagne. Celle-ci a été habitée, en 1926, par la famille de l'écrivain Paul Claudel.
Saint Arnoult
Ce village est situé à trois kilomètres au Sud de Lavardin sur un petit affluent du Loir, le Longeron. Il faisait jadis partie du diocèse du
Mans.
L'église
Saint Arnoult faisait partie d'un Prieuré qui relevait de l'
Abbaye Saint Georges du Bois. Son origine remonte au XIIème siècle.
La façade (cf photo ci-dessus à droite) a été refaite au XVème siècle, elle est percée par un portail surmonté d'une fenêtre en tiers-point à remplage flamboyant. Le chevet a été refait à la fin du XIXème siècle.
Villavard
Villavard est à un kilomètre de Lavardin en direction de
Saint Rimay et de
Vendôme, il subsiste des maisons anciennes intéressantes sur le coteau au dessus du village.
Sur le coteau au dessus du village se trouve de belles maisons, en particulier le manoir de la photo ci contre.
Manoir à Villavard
L'église, dédiée à Notre Dame date du XIème siècle mais elle a été remaniée à plusieurs reprises au cours du temps.
Son originalité tient à la présence d'une Vierge Noire analogue à celle de la
Cathédrale de Chartres.
Saint Rimay
A l'origine cet endroit accueillait un monastère fondé au début du VIIIème siècle, Saint Rimay (Ricimer) en fut le premier Abbé.
L'Abbaye est détruite lors des invasions Normandes et ne retrouva jamais sa prospérité d'antan. Le comte de Vendome
Geoffroy Martel transforma l'établissement en Prieuré et le rattacha à l'
Abbaye Saint Georges du Bois.
Le village possède une église qui date du XIIème siècle et dont les murs étaient jadis couverts de fresques. Elle a été remaniée au XVème siècle.
La principale particularité de Saint Rimay est son tunnel ferroviaire. Ce tunnel qui pouvait servir d'abri contre des bombardements est une des raisons qui a fait choisir
Montoire pour l'
entrevue Pétain-Hitler de novembre 1940.
Sasnières
Ce village est situé à six kilomètres à l'Est de Lavardin sur une petite rivière du même nom et qui est un affluent du Loir.
Eglise Saint Martin
Elle se situe en hauteur dans la partie supérieure du village.
Cet édifice appartenait à l'
Abbaye de la Trinité de Vendôme. Elle lui avait été en partie donnée par
Foucher de la Tour, un seigneur vendômois de la fin du XIème siècle.
Le choeur de plan carré est du XIIIème siècle en style Gothique angevin. Il est voûté par six nervures toriques qui convergent autour d'une clef et qui retombent sur des culs-de-lampe.
La nef a été refaite au XVIème siècle. Le clocher est moderne.
Sasnières: église et presbytère
Juste a côté se trouve un beau bâtiment qui était le presbytère.
Les Roches l'Evêque
Les Roches l'Evêque est un village très ancien construit dans les flancs du coteau du Loir, il conserve de nombreuses anciennes habitations troglodytes creusées dans ce côteau (cf photo ci-dessous).
Eglise Saint Almer
Cette église est une construction du XIIIème siècle (cf photo ci contre) adossée au côteau.
Elle est dédiée à Saint Almer qui vivait au VIème siècle et était un disciple de Saint Avit, Abbé de Saint Mesmin, près d'
Orléans.
Eglise Saint Almer aux Roches l'Eveque
Les Roches figurent dans les possessions d'Aldric, Evêque du Mans de 832 à 856, confirmées par l'Empereur
Louis le Pieux. A la fin du IXème siècle, quand
Roger s'empare du
Mans et devient
comte du Maine, l'évêque du Mans, Gonthier, est venu se réfugier aux Roches.
Au
Moyen Age le bourg avait le statut de châtellenie, celle-ci appartenait aux
comtes de Vendôme. Il était enfermé dans des murailles (renforcées au milieu du XVIème siècle lors des
Guerres de Religion) avec des accès par plusieurs portes dont une seule subsiste, en ruines.