Angoulême est le chef-lieu du département de la Charente. L'agglomération compte plus de 100000 habitants, ce qui représente près du tiers de la population de ce département. La seconde ville est Cognac avec environ 20000 habitants, les autres agglomérations ne dépassent guère les 5000 habitants.
La ville est à une centaine de kilomètres au Sud de Poitiers, à la même distance au Nord de Bordeaux et à l'Ouest de Limoges.
Sa situation géographique en a fait un pôle autonome à toutes les périodes de son Histoire.
Angoulême est construite autour d'un éperon rocheux qui domine la Charente et son affluent la Touvre.
Le centre-ville est implanté sur le plateau, c'est là que se trouvent les principaux monuments, les rues et maisons anciennes.
La ville se caractérise par ses nombreux espaces verts, en outre de plusieurs endroits on découvre de beaux panoramas sur les différents quartiers de la ville et la campagne proche.
Hôtel de Ville d'Angoulême
En contrebas ces quartiers sont structurés par les axes de communication qui conduisent au centre-ville.
Côté Est, le quartier de l'Houmeau est le principal moyen d'accès au centre avec d'importants axes routiers et la Gare SNCF.
Angoulême est le chef-lieu du département de la Charente à une centaine de kilomètres au Sud de Poitiers. Elle est construite en hauteur au-dessus de la Charente et de son affluent la Touvre.
Panorama sur Angoulême et la promenade des remparts
En plus de la Cathédrale Saint Pierre qui est un monument d'origine Romane, la ville a acquis une bonne notoriété grâce au Salon de la Bande Dessinée qui s'y tient chaque année.
Au début du Vème siècle la ville passe sous le contrôle des Wisigoths puis au début du VIème siècle sous celui des Francs Mérovingiens.
A partir du milieu du IXème siècle la ville est victime des invasions Normandes, Angoulême devient le siège d'un comté dont le territoire correspond à peu près à l'Angoumois. Aux XIIème et XIIIème siècles les comtes d'Angoulême sont des acteurs importants dans la lutte entre les Plantagenêts et les rois de France. Des fortifications d'une longueur supérieure à trois kilomètres protègent la ville.
Au début de la Guerre de Cent Ans, la ville fait partie des domaines du roi d'Angleterre aussi duc d'Aquitaine, elle est prise par les troupes du roi de France Charles V en 1373.
Le comté est attribué à la branche royale des Valois-Orléans qui parvient au trône de France à la fin du XVème siècle, le rameau des Valois-Angoulême parvient lui-même sur le trône avec François Ier.
C'est à cette époque que se développe la production de papier à Angoulême, les Maîtres Papetiers bénéficient même de privilèges, des activités associées apparaissent: imprimeries, objets à base de feutres, etc. Au XVIème siècle la ville devient un centre culturel avec en particulier Marguerite d'Angoulême (plus tard de Navarre), la soeur de François Ier. Des habitants deviennent Protestants, aussi la Révocation de l'Edit de Nantes en 1685 frappe durement la ville avec le départ en exil de nombreux habitants, en particulier des Maîtres Papetiers partent en Hollande.
Tableau avec remparts, porte St Pierre et cathédrale d'Angoulême au XVème siècle
Au début du XVIIème siècle, le pouvoir royal favorise la Contre-Réforme ce qui entraine l'implantation d'Ordres religieux Catholiques: les Capucins en 1611, les Minimes en 1619, les Jésuites en 1622, ainsi que plusieurs ordres de femmes: Ursulines, Carmelites, etc.
Au XVIIIème siècle, les domaines d'activité de la ville s'élargissent: fonderies pour la production de canons, poudrerie, etc. C'est aussi à cette époque que sont produites les premières faïences.
Lors de la Révolution Française, en 1790, Angoulême devient le chef-lieu du département de la Charente. Au XIXème siècle les papeteries retrouvent de la vigueur et pendant le Second Empire l'urbanisme de la ville se transforme (théâtre, Hôtel de Ville, etc) et le Chemin de fer dessert la ville.
Pendant la seconde partie du XXème siècle Angoulême est obligé de se diversifier car les activités liées au papier diminuent. D'autres industries s'implantent: équipements électriques et mécaniques et au Sud la Cimenterie de La Couronne. Des zones industrielles significatives ont été implantées dans la périphérie de la ville.
Angoulême s'est également créé une réputation dans le domaine culturel grâce au Salon de la Bande Dessinée.
Le centre-ville ancien
Angoulême conserve un centre-ville avec des quartiers et rues anciens, les édifices les plus intéressants se situent autour de la Cathédrale et de l'Hôtel de Ville.
Il reste aussi des éléments de ses anciens remparts.
La Maison de Saint Simon
Elle a été construite en 1530 dans le style Renaissance (cf photo ci-contre) avec de nombreuses décorations. La porte d'entrée est encadrée par des pilastres avec des chapiteaux sculptés avec des têtes de personnages, des médaillons avec des bustes, etc.
Les lucarnes du dernier étage sont richement décorées.
La Maison de Calvin
Menacé d'arrestation, Calvin s'est réfugié pendant trois ans (de 1534 à 1537) dans la maison d'un de ses amis d'Angoulême. Il y a écrit L'Institution Chrétienne, le livre de référence du Calvinisme, il a été publé à Bâle en 1536.
Cette maison accueille maintenant le Musée de la Résistance.
Les Halles (emplacement de l'ancien Châtelet)
Halles d'Angoulême construites sur l'emplacement de l'ancien Châtelet
Le Châtelet avait été édifié autour de l'année 1250 à l'initiative du roi de France Saint Louis.
Il était massif avec quatre tours aux angles et était protégé par un fossé et la tour du Gouverneur au Nord-Est. Il accueillait une garnison établie pour le compte du roi et contrôlait le château comtal qui était à proximité.
A partir de la fin du XVème siècle il a servi de prison royale et ceci jusqu'en 1859.
Angoulême au Moyen-Age: ville, châtelet et remparts Gravure de Claude Chastillon du début du XVIIème siècle
Le Châtelet a été détruit en 1887 pour laisser la place aux Halles de la ville (cf photo au-dessus) dont l'allure s'inspirait des Halles de Baltard à Paris.
Elles surplombent le quartier de l'Houmeau dans la partie basse d'Angoulême (cf photo ci-dessous).
Elles ont été restaurées en 2000.
Quartier de l'Houmeau en contrebas des Halles d'Angoulême: au centre la Gare SNCF
Hôtel de Ville
Cet édifice a été réalisé sur l'emplacement de l'ancien château des comtes d'Angoulême.
Il ne reste que deux tours de cet ancien château-fort des comtes d'Angoulême (cf photo ci-contre): la tour polygonale (dite de Lusignan) qui est de la fin du XIIIème siècle et la tour ronde (au premier plan) du XVème siècle.
Le reste de l'édifice est une construction du XIXème siècle réalisée de 1858 à 1869 par l'architecte Paul Abadie fils pour accueillir l'Hôtel de Ville.
Hôtel de Ville: ancien château des comtes d'Angoulême
L'édifice est construit autour d'une cour carrée.
Un beffroi symbolise les libertés communales, sur son tympan une sculpture représente l'octroi d'une nouvelle Charte communale par le roi de France Charles V en 1373.
La Cathédrale Saint Pierre d'Angoulême
La Cathédrale Saint Pierre d'Angoulême est principalement de style Roman, elle est surtout remarquable par sa façade et ses sculptures. Elle a été édifiée par l'évêque Gérard de Blay à partir de 1110 et finalisée autour de 1160.
A deux reprises, pendant les Guerres de Religion en 1562 et 1568, elle est endommagée par les Protestants. Sa première restauration s'étale sur de nombreuses années puisqu'elle ne s'achève qu'en 1634. Elle est l'objet d'une restauration d'envergure un peu après le milieu du XIXème siècle.
La cathédrale Saint Pierre d'Angoulême
La façade est très décorée (cf photo ci-contre) avec de nombreuses sculptures et bas-relief, le principal thème est le Jugement dernier.
La nef est unique et comporte trois travées recouvertes par des coupoles. De grands arcs s'appuyant sur des piliers rectangulaires avec colonnes engagées supportent les coupoles. La croisée du transept porte une coupole et le bras Nord a conservé le clocher.
Le choeur est allongé et large, il est voûté en berceau brisé. La coupole de la croisée du transept repose sur quatre arcs brisés, elle date de 1875.
A l'origine, la cathédrale avait deux clochers, le clocher Sud a été détruit en 1568. Le clocher Nord est resté Roman bien qu'il ait été refait au XIXème siècle, il a six étages décorés avec des arcatures, il s'élève à près de 60 mètres de hauteur.
L'église a été rebatie au XIIème siècle puis restaurée et agrandie (côté Est) au XVème siècle suite aux dégâts de la Guerre de Cent Ans.
Elle est a nouveau dégradée pendant les Guerres de Religion, les Protestants ont abattu les voûtes (sauf celles du clocher). Elle est restaurée à partir du milieu du XVIIème siècle.
En conséquence elle comporte des parties de différents styles, le narthex est Roman, la nef avec ses collatéraux, le choeur et le chevet plat sont Gothiques, la façade est neo-Classique. La façade Romane a été détruite en 1820 pour élargir la rue.
Eglise Saint André d'Angoulême
Le clocher est du du XVème siècle. A l'intérieur sa base est surmontée d'une coupole avec au-dessus deux étages. A l'extérieur ces deux étages sont percés de baies en plein cintre (cf photo ci-contre).
L'église conserve un beau rétable installé dans la seconde partie du XVIIème siècle.
Autres églises
La Chapelle de l'Hôpital appartenait au Couvent des Cordeliers qui avait été fondé par le seigneur Guy de La Rochefoucauld en 1260, son clocher est du XVème siècle et le chevet porte une grande fenêtre de style Gothique.
Eglise Saint Martial
Cette église est une construction du XIXème siècle en style neo-Classique sur l'emplacement d'une ancienne église médiévale très endommagée au moment des Guerres de Religion. L'ancienne église a été détruite au milieu du XIXème siècle.
Eglise Saint Martial d'Angoulême
Elle était entourée de plusieurs établissements religieux: le séminaire, le Couvent des Ursulines, celui des Filles de la Charité,
L'église Saint Ausone a été quasiment détruite par les Protestants au moment des Guerres de Religion. Elle a été reconstruite au milieu du XIXème siècle en style néo-Gothique.
Au Moyen-Age l'Abbaye Saint Cybard d'Angoulême était un établissement religieux riche et influent. Elle a été dévastée au moment des Guerres de Religion puis vendue comme Bien National au moment de la Révolution Française. Il n'en reste que quelques vestiges.
Le premier comte d'Angoulême est Turpion, nommé par l'Empereur Louis le Pieux en 839. Sa principale mission est de faire face aux incursions des Vikings. En octobre 863 il meurt dans un combat contre ceux-ci près de Saintes. Les Vikings pillent cette ville et remontent la Charente puis s'emparent et dévastent Angoulême et continuent leur chemin vers Limoges.
Le frère de Turpion, Emenon comte de Périgord, lui succède. Il s'oppose à son cousin Landry de Saintes et les deux décèdent en 866. Le roi Charles II le Chauve place alors le comté d'Angoulême sous la tutelle de Bernard comte de Poitiers.
En 869 il nomme Vulgrin, un de ses parents, qui est déjà comte d'Agen, comme comte d'Angoulême. Vulgrin regroupe un grand commandement avec l'Angoumois, le Périgord et l'Agenais.
Vulgrin est membre d'un grand lignage de Bavière et d'Alémanie, les Gerold, qui a des liens avec les Carolingiens, la fille de Gerold, Hildegarde a épousé Charlemagne. Plus généralement la plupart des seigneurs d'Angoumois et d'Aquitaine sont issus de grands lignages Francs. A partir de Vulgrin la détention du comté est héréditaire comme pour la plupart des comtés de la Francie Occidentale.
Il a épousé Sancie, fille de Bernard de Septimanie et soeur de Bernard Plantevelue (lui-même père de Guillaume le Pieux comte d'Auvergne et duc d'Aquitaine). Ils ont pour enfants Audoin Ier qui suit, Guillaume comte de Périgord et d'Agen, Sancia épouse de Aymar qui a été (temporairement) comte de Poitiers, Sénégonde épouse de Ramnoul, le premier des vicomtes d'Angoumois (installés à Marcillac). Vulgrin fait reconstruire les remparts d'Angoulême.
Il meurt en 886 et son fils Audoin lui succède à Angoulême. Il doit toujours faire face aux incursions des Normands. Il meurt en 916, son fils Guillaume II lui succède.
Guillaume II est censé avoir coupé en deux un Normand d'où son surnom de Taillefer qui reste ensuite à ses descendants, il enlève Emma de Cognac et en a un enfant adultérin, Arnaud Manzer qui devient par la suite comte d'Angoulême. Pendant sa jeunesse la tutelle du comté est assurée par Bernard comte de Périgord qui l'accapare et le transmet à son fils Arnaud-Barnabé (mort en 952) dont le successeur est son frère Guillaume III Talleyrand, puis en 964 un autre frère, Ramnoux.
Arnaud Manzer parvient alors, avec l'aide du comte de Poitiers (également duc d'Aquitaine), à reprendre en 975 le comté d'Angoulême à l'issue d'un bataille victorieuse contre Ramnoux. Arnaud Manzer et sa femme Raingarde refondent et font des dons importants à l'Abbaye Saint Amant de Boixe.
Le comté d'Angoulême comprend alors l'Angoumois strict (ancienne Cité Gallo-Romaine) auquel s'ajoute la partie Est de la Saintonge et des parties du Périgord dans les régions de Villebois et d'Aubeterre.
Le fils d'Arnaud Manzer, Guillaume IV Taillefer, devient comte en 988, il est trés lié au comte de Poitiers Guillaume V le Grand qu'il a aidé lors de son accession au pouvoir. Guillaume V le Grand lui donne la tutelle des vicomtés de Rochechouart, Melle, Aulnay ainsi que celle des seigneuries de Chabanais, Confolens et Ruffec et enfin il lui apporte son aide pour se marier avec Gerberge d'Anjou, la soeur de Foulques III Nerra. Au final les trois seigneuries précitées restent désormais rattachées au comté d'Angoulême. Guillaume IV part en pélerinage en Terre Sainte en 1026, il meurt à son retour dans son comté en 1028, sans doute empoisonné par sa bru Alauzie.
En effet le fils de Guillaume IV, Audoin II, avait épousé Alauzie, la nièce de Brisque la seconde épouse de Guillaume V le Grand, fille de Sanche-Guillaume duc de Gascogne.
Conséquence de la révélation de la culpabilité d'Alauzie, les enfants de celle-ci sont écartés de la succession au comté. A la mort d'Audoin II, en 1031, celui-ci passe à son frère Geoffroy et aux descendants de celui-ci.
Le premier fils d'Audoin II et d'Alauzie, Guillaume Chaussard, obtient des droits sur Matha et la moitié du château de Fronsac. Le second, Arnaud, est la tige des seigneurs de Montausier.
Geoffroy est confronté à l'émergence des seigneuries châtelaines et en particulier au seigneur Foucaud de la Roche. Il pratique une politique familiale pour maintenir son pouvoir, son fils Guillaume devient évêque d'Angoulême, ses autres fils cadets obtiennent de seigneuries châtelaines, pour Geoffroi Rudel, Blaye, et pour Arnaud, Montausier. De même il marie ses filles ou nièces avec des seigneurs locaux: Gerberge épouse le seigneur Audoin II de Barbezieux, Barrel au seigneur Ainard de Chabanais, et une nièce au seigneur de Montbron.
Par contre son fils et successeur Foulques rentre en conflit avec son frère l'évêque Guillaume et avec le duc d'Aquitaine Guillaume VIII au sujet de la Saintonge. En outre le duc d'Aquitaine était aussi duc de Gascogne et le comté d'Angoulême, situé entre les deux pouvait devenir un obstacle aux communications entre ces deux duchés.
Le fils de Foulques, Guillaume V, est confronté et arrive difficilement à contenir les seigneurs châtelains comme Audoin III de Barbezieux, Bardon de Cognac, Guy et Emery de La Rochefoucauld, Jourdain VI de Chabanais, etc. Ces châtelains ont souvent le soutien du duc d'Aquitaine, certains d'entre eux partent se battre en Terre Sainte et parfois y mourir.
Il a pour fils Vulgrin II, Raymond tige des seigneurs de Fronsac et Foulques tige des seigneurs de Montausier.
Vulgrin II reconstruit le château d'Angoulême. Il passe son temps à batailler contre les seigneurs châtelains et en dépit de ses qualités militaires ceux-ci parviennent à se rendre indépendants du comte. Le château de Blaye a été en partie détruit par les troupes de Guillaume IX d'Aquitaine avant 1126, il le fait reconstruire en une puissante forteresse qui est gardée pour son compte par les Rudel.
Vulgrin II a pour épouse Ponce de la Marche, ils ont pour fils Guillaume VI, il se marie en secondes noces avec Amable de Châtellerault, ils ont eu deux fils Foulques qui devient seigneur de Matha et Geoffroi seigneur d'Anville.
Son fils Guillaume VI lui succède en 1140. C'est l'époque où Aliénor d'Aquitaine s'est mariée au roi de France Louis VII. Le comte Guillaume VI d'Angoulême participe à la Seconde Croisade à partir de 1147. En 1168 avec Geoffroy IV de Thouars, le sire de Lusignan, le comte de la Marche et d'autres seigneurs Guillaume VI fait partie du complot contre Henri II Plantagenet, ils sont vaincus et rentrent dans le rang. Un nouveau soulèvement en 1175, auquel participe Guillaume VI, est à nouveau maté, cette fois par Richard Coeur de Lion. Guillaume VI est fait prisonnier et obligé de partir en Terre Sainte, il meurt en 1179 à Messine en Italie du Sud.
Guillaume VI laisse trois fils: Vulgrin III mort en 1181 en laissant une fille Mathilde qui est sous la protection de Richard Coeur de Lion, les deux autres fils, Guillaume et Aymar revendiquent alors le comté. Guillaume meurt en 1186 et Aymar s'empare du comté au détriment de sa nièce qui se marie en 1189 à Hugues IX de Lusignan.
En août 1200, Jean sans Terre devenu duc d'Aquitaine et roi d'Angleterre enlève Isabelle le jour même de son mariage avec Hugues de Lusignan, puis le roi Jean épouse Isabelle quelques jours plus tard. Hugues IX et de nombreux seigneurs Aquitains se tournent alors vers le roi de France Philippe II Auguste. Le tribunal des Pairs de France condamne Jean et prononce la Commise, les Provinces de Normandie, Anjou, Maine, Touraine sont rattachées directement au royaume de France.
Jean sans Terre se réconcilie avec le comte Aymar d'Angoulême puis avec Hugues IX de Lusignan en lui donnant la Saintonge. Hugues IX devient comte d'Angoulême à la mort d'Aymar en juin 1202.
Jean sans Terre meurt en octobre 2016 et le fils qu'il a eu d'Isabelle d'Angoulême est couronné roi d'Angleterre sous le nom d'Henri III, il devient également duc d'Aquitaine.
En 1217 Isabelle revient à Angoulême. Le comte Hugues IX meurt en Terre Sainte en 1219 et Hugues X de Lusignan devient le nouveau comte d'Angoulême. En 1220, Isabelle épouse Hugues X, son ancien fiancé qui est à la tête d'un important domaine territorial (seigneurie de Lusignan, comté d'Angoulême, comté de la Marche et Saintonge).
Hugues X de Lusignan se sent suffisamment puissant pour refuser l'hommage à Alphonse de Poitiers, frère de Saint Louis, désigné duc d'Aquitaine. Il est soutenu par Henri III d'Angleterre, le fils de sa femme Isabelle d'Angoulême. Hugues X de Lusignan fait partie des vaincus de la bataille de Taillebourg en juillet 1242. Il est lourdement sanctionné et doit céder au roi de France de nombreuses possessions et forteresses. Les Lusignan rentre dans le rang sous la tutelle des rois de France. Hugues X part en Croisade avec Saint Louis, il est mort devant Damiette en 1249.
Hugues X et Isabelle d'Angoulême (morte en 1246) ont eu pour enfants: Hugues XI (mort en 1250), Guillaume comte de Pembroke, Aymar évêque de Winchester, Guy et Geoffroy seigneur de Cognac dont le fils Geoffroy devient vicomte de Châtellerault par suite de son mariage avec Jeanne la fille d'Aimery II de Châtellerault.
Par la suite, le comté d'Angoulême est donné en apanage à une branche collatérale de la famille des rois de France. Le frère du roi Charles VI, Louis duc d'Orléans reçoit aussi le comté d'Angoulême en apanage. Il a deux enfants: Charles duc d'Orléans et Jean comte d'Angoulême.
Jean est resté plus de trente ans otage en Angleterre, revenu en France il lutte contre les Anglais et les chasse de son comté. Son fils Charles d'Angoulême épouse Louise de Savoie, leur fils devient le roi François Ier qui succède en 1515 à son cousin Louis XII.
Magnac sur Touvre est un village situé à trois kilomètres d'Angoulême, dans sa périphérie Est, il est sur la Touvre.
Panorama sur Magnac sur Touvre
Eglise Saint Cybard
L'église Saint Cybard date de la fin du XIIème siècle, elle est en forme de croix grecque. Elle a été restaurée au XXème siècle, dans l'entre-deux Guerres (1920-1935), la voûte qui était en mauvais état a été refaite.
Intérieur de la nef Eglise Saint Cybard de Magnac sur Touvre Façade, clocher et transept
La façade (cf photo ci-dessus à droite) est soutenue par deux larges contreforts qui s'achèvent en glacis. En bas le portail est à trois voussures qui retombent sur des piédroits. Au-dessus s'élève une fenêtre haute en plein cintre, puis le pignon triangulaire.
La nef comporte deux travées sans fenêtres, elle est surmontée d'une voûte en berceau brisé, les doubleaux retombent sur des colonnes engagées.
Transept, coupole et choeur de l'église Saint Cybard de Magnac sur Touvre
La croisée du transept est surmontée d'une coupole sur pendentifs (cf photo ci-contre) au-dessus de laquelle s'élève le clocher. Les grands arcs qui supportent cette coupole se composent de deux doubleaux brisés et juxtaposés.
Les bras du transept sont également couverts par une voûte en berceau brisé, ils sont éclairés sur trois côtés, avec une chapelle rectangulaire peu profonde côté Est.
Le choeur est rectangulaire et couvert d'un berceau très légèrement brisé. Il est percé d'une porte et d'une fenêtre sur chaque côté. Vu de l'extérieur le chevet est plat, soutenu par deux contreforts et percé de trois baies étroites, celle au centre beaucoup plus haute que les deux autres.
Le clocher est carré est sur deux étages, le premier comporte sur chaque face quatre arcades aveugles en plein cintre, le second est percé de chaque côté de deux baies contenant elle-même deux baies jumelles avec colonnettes. Le toit est à quatre pans et relativement bas.
Touvre
Touvre est un village situé à quatre kilomètres d'Angoulême et à un seul de Magnac, sur le flanc Est de la ville, il est près de la source de la Touvre.
Côté Nord et clocher Eglise Sainte Marie-Madeleine de Touvre Façade
Cette église est l'ancienne chapelle du château, elle a ensuite relevé de l'évêque d'Angoulême. Elle est principalement de style Roman.
A l'origine l'église avait un plan en forme de croix latine, mais le bras Nord du transept a disparu.
Ses parties les plus anciennes sont la nef et le bras Sud du transept, ils remontent au début du XIIème siècle. Le choeur est de la fin du XIIème siècle
La façade (cf photo ci-dessus à droite) remonte également du XIIème siècle, elle est encadrée par deux contreforts en glacis. En bas un portail comporte deux voussures en plein cintre qui retombent sur des colonnes avec des chapiteaux sculptés, les arcs latéraux sont aveugles et ont une seule voussure en plein cintre.
Cette façade a été retouchée postérieurement, au-dessus de la fenêtre supérieure, une bretèche montre que l'église a été fortifiée pendant la Guerre de Cent Ans, de même les fenêtres très étroites des murs latéraux ont plutot l'allure de meurtrières (cf photo ci-dessus à gauche).
Le clocher carré est à l'angle Nord-Ouest de la nef, il est légèrement débordant, percé de deux baies et surmonté d'un toit bas à quatre pans. Il a été construit au XVIIème siècle en remplacement du précédent clocher qui se situait au Sud-Est de la nef.
Chevet Eglise Sainte Marie-Madeleine de Touvre Intérieur: nef et choeur
La nef comporte trois travées avec des arcades latérales, un arc à double rouleau reposant sur des pilastres sépare la nef du choeur (cf photo ci-dessus à droite). La voûte de la nef a été refaite au milieu du XIXème siècle.
Le mur au fond du choeur (chevet vu de l'extérieur: cf photo ci-dessus à gauche) est percé par un triplet de fenêtres étroites .
Garat
Le village de Garat se situe à 5 kilomètres au Sud de Touvre. L'église Saint Pierre aux Liens était le siège d'un ancien archiprêtré, à partir de 1110 elle a relevé du chapitre de la cathédrale d'Angoulême. Elle a été reconstruite à la fin du XIIème siècle. L'intérieur de l'église a été restauré en 1969.
Chevet et mur latéral Sud Eglise Saint Pierre aux Liens de Garat Facade et clocher
La façade est flanquée des deux contreforts rectangulaires et massifs (cf phto ci-dessus à droite). Le portail comporte trois voussures (en rouleaux) en plein cintre, surmontées d'un cordon circulaire. Un fenêtre et en plein cintre surmonte la porte. Le petit clocher rectangulaire a été élevé au-dessus du pignon.
Les murs latéraux ont conservé leur corniche. Le chevet est légèrement courbe entre deux puissants contreforts (cf photo ci-dessus à gauche), Il est surmonté d'un pignon dont la surface est quasiment plane.
Nef et choeur Eglise Saint Pierre aux Liens de Garat Abside
En 1629 les voûtes de la nef se sont écroulées, elles ont été remontées en briques en 1856 en remplacement d'un berceau sur doubleaux.
La nef comporte trois travées séparées par une colonne unique (cf photo ci contre), chacune est éclairée par une fenêtre en plein cintre perçant chacun des murs latéraux. Le choeur a été restauré en 1869. Au fond, l'abside est en segment de cercle, elle est percée de deux denêtres en plein cintre au centre (cf photo ci-dessus à droite).
Les murs de la nef sont du début du début du XIIème siècle, la façade et l'abside sont du troisième quart de ce siècle. Des chapelles ont été ajoutées à la fin du XVème siècle et l'édifice a été remanié à cette époque ce qui explique la présence d'éléments Gothiques.
L'église a été restaurée dans la seconde partie du XIXème siècle.
Chevet et mur latéral Sud Eglise Saint Martial de Dirac Portail
La façade comporte trois niveaux (cf photo ci-dessus à gauche), en bas le portail central avec quatre voussures en plein cintre (la première est sculptée avec des motifs géométriques) est entouré par des arcatures aveugles. Toutes ces voussures retombent sur des colonnettes portant des chapiteaux sculptés (cf photo ci-dessus à droite) avec pour thèmes des personnages, des animaux et des motifs divers.
Le premier étage repose sur un cordon décoré, il comporte cinq arcatures, seule la baie au centre n'est pas aveugle, elles sont entourées d'un cordon avec des pointes de diamant et les chapiteaux au-dessus des colonnettes sont sculptés de feuilles d'acanthe.
Le pignon est délimité par un cordon mouluré
La nef comporte une travée rectangulaire et trois autres carrées, les trois premières ont conservé leur voûte en berceau plein cintre sur doubleaux qui donnent sur des colonnes avec des chapiteaux sculptés. La quatrième travée est voûtée en ogives suite à son remaniement pour donner accès aux chapelles au XVème siècle, celles-ci sont aussi voûtées en ogives.
De grandes arcades renforcent à l'intérieur les murs latéraux de la nef. A l'extérieur ces murs sont épaulés par des contreforts et surmontés d'un corniche à modillons (cf photos ci-contre)
Côté Nord de l'église Saint Martial de Dirac
Un carré est surmonté par une coupole sur pendentifs avec au-dessus le clocher. Vu de l'extérieur, le premier étage comporte un bandeau de quatre arcades aveugles sur chaque face. Le second étage a été rebâti et il est percé par une baie rectangulaire sur chaque face.
L'abside est en cul-de-four, elle est éclairée par des fenêtres étroites en plein cintre.
Saint Michel d'Entraygues
Cette agglomération est dans la périphérie Sud-Ouest d'Angoulême, à quatre kilomètres du centre-ville.
Au Moyen-Age cette localité était un important carrefour de routes, c'est pour aider les voyageurs sans ressources que les moines de l'Abbaye de La Couronne ont fondé cette église en 1137. Elle accueillait en particulier les pelerins se rendant en Terre Sainte où à Saint Jacques de Compostelle.
Son plan octogonal rappelle celui du Saint Sépulchre à Jérusalem, en bas chaque face s'ouvre sur une absidiole (cf photo ci-contre).
Elle a été reconditionnée (en particulier toutes les voûtes) par l'architecte Paul Abadie en 1860. Le clocher voisin est une construction de la fin du XIXème.
Ces huit absidioles sont toutes en hémicycle et voûtées en cul-de-four, et à l'extérieur certaines présentent des arcades en plein cintre à une voussure sculptée. Au-dessus se trouve une fenêtre dont la voussure retombe sur des colonnettes et encore au-dessus une corniche avec des modillons sculptés.
A l'étage, à l'intérieur des doubleaux portent une coupole à huit pans renforcée par des nervures aboutissant à une ouverture circulaire au dessus de la quelle s'élève un lanternon.
Vu de l'extérieur les angles de cet étage sont dotés de puissants contreforts et au centre de chaque pan s'ouvre une haute baie étroite en plein cintre entourée d'un cordon sculpté. Au dessus se développe une corniche avec des modillons sculptés qui fait le tour de l'édifice.
Eglise octogonale de Saint Michel d'Entraygues
Le portail a deux voussures en plein cintre et un tympan sculpté représentant Saint Michel terrassant un dragon.
La Couronne
Ce village se situe à moins de dix kilomètres d'Angoulême, il conserve deux édifices intéressants: l'église Saint Jean de la Palud et l'Abbaye Notre-Dame de La Couronne.
L'église Saint Jean de la Palud
La Palud est l'ancien nom de la commune, cette église en desservait la paroisse. Elle a été construite au début du XIIème siècle en style Roman et restaurée au XIXème siècle.
Son plan est en forme de croix latine. La façade est sur trois niveaux, en bas le portail avec trois rouleaux est encadré par deux arcades aveugles.
les chapiteaux sculptés représentent des oiseaux et des chimères. Le premier étage comporte sept arcades aveugles, celle du centre avec une statue. Le pignon triangulaire est percé d'une baie.
La nef est simple avec six travées. La voûte de la nef est en berceau plein cintre sur doubleaux, les arcs retombent sur des colonnes surmontées de chapiteaux sculptés. A l'extérieur les murs latéraux sont soutenus par de puissants contreforts.
La croisée du transept est surmontée d'une coupole sur trompes avec au-dessus un clocher octogonal, les bras du transept ouvrent sur des absidioles voûtées en cul-de-four. L'abside est en hémicycle et ornée de neuf arcades portées par des colonnettes, trois sont percées d'une baie. Les chapiteaux sculptés représentent des animaux et des feuillages.
Abbaye Notre-Dame de La Couronne
La première construction de l'église Abbatiale Notre-Dame de La Couronne remonte au début du XIIème siècle. L'église actuelle a commencé à être construite à la fin du XIIème, elle est principalement de style Gothique.
L'abbaye devient très prospère avant d'être touchée par les ravages de la Guerre de Cent Ans.
Gravure de l'abbaye de La Couronne au XVIIème siècle
Au milieu du XVème siècle, le clocher s'est effondré en écrasant trois travées de la nef. L'édifice est reconstruit mais il est pillé par les Protestants en mai 1562, au début des Guerres de Religion. Au XVIIème siècle l'abbaye passe à la Congrégation de France (Génovéfains) et elle est remaniée au XVIIIème siècle. Les bâtiments monastiques sont reconstruits aux XVIIème et XVIIIème siècles.
Au moment de la Révolution Française, elle est vendue comme Bien National et sert alors de carrière de pierres pour les habitants de la commune.
Abbaye de La Couronne: mur du bas-côté Nord
Il en subsiste le chevet, les chapelles côté Sud, une partie du bras Nord du transept, le mur du bas-côté Nord et une partie de la façade. Il reste aussi une partie des bâtiments abbatiaux, certains du XVème siècle (le logis abbatal), d'autres du XVIIIème.
La façade a été reconstruite au XVème siècle. Elle avait un portail avec plusieurs voussures surmontées d'une archivolte en accolade, il était encadré par des pinacles. Au-dessus se trouvait une grande rose et cette façade etait flanquée de puissants contreforts (cf photo ci-contre).
Restes de la façade de l'abbaye de La Couronne
La nef avait quatre travées avec des bas-côtés, le tout était voûté en ogives.
Le carré du transept était peut-être surmonté d'une coupole, les bras du transept avaient chacun deux travées et ouvraient sur des chapelles carrées.
Le choeur avait deux travées et s'achevait par un mur plat percé d'une grande baie. Le cloitre était au Sud de la nef.
Saint Amant de Boixe se situe à une vingtaine de kilomètres au Nord d'Angoulême.
Au VIIème siècle, un ermite, Amant, vient s'installer dans une vaste forêt. Il y meurt vers 680 entouré de diciples qui élèvent un sanctuaire sur sa sépulture. Un pélerinage sur celle-ci se développe et bientôt un monastère y est édifié.
Il est transféré à Saint Amant de Boixe un peu avant l'An Mil, au début du XIIème siècle le corps de Saint Amant est redécouvert et amené dans ce nouveau monastère.
Le monastère devient une abbaye qui prend plus d'importance et elle reçoit de nombreux dons. Grace à ceux-ci l'édifice est reconstruit à partir du début du XIIème siècle. Il est édifié sur le flanc d'une colline et il est de style Roman.
Abbaye de Saint Amant de Boixe
Les travaux commencent par le chevet, puis le transept et la nef avec ses bas-côtés et la façade. L'église est achevée à la fin du XIIème siècle, ainsi que le cloitre et les bâtiments conventuels (cuisine réfectoire et cellier).
L'église est endommagée au moment de la Guerre de Cent Ans, c'est alors que le chevet est en partie détruit.
Il est reconstruit au XVème siècle, l'abside et les absidioles au Sud de l'abside sont remplacées par un choeur de trois travées à chevet plat et avec une chapelle rectangulaire côté Sud (cf plan ci-contre), le tout en style Gothique.
Plan de l'église de Saint Amant de Boixe
Elle est également endommagée au moment des Guerres de religion. Elle ne s'en remet pas et périclite à partir de là.
Au moment de la Révolution Française les bâtiments conventuels sont vendus comme Biens Nationaux et plus tard l'église abbatiale devient celle de la paroisse.
Façade de l'église de Saint Amant de Boixe
La partie la plus remarquable est la façade qui date de la fin du XIIème siècle (cf photo ci-dessus), elle est divisée horizontalement en trois niveaux et verticalement en trois parties. Elle est épaulée par quatre colonnes portées par des piédroits dont la base est munie de griffes.
En bas le portail central est à cinq voussures en plein cintre soutenues par des piédroits et des colonnettes. Il est encadré par deux arcatures aveugles à une seule voussure en plein cintre, la séparation est marquée par les piédroits et les colonnes. Jadis l'arcature Sud était ouverte.
A l'étage la baie centrale comporte trois voussures en plein cintre, elle est encadrée par deux petites arcatures aveugles, des colonnes marquent la séparation avec de grandes arcatures aveugles qui sont également en plein cintre et ont en bas un oculus aveugle.
Sur ces deux niveaux (en bas et à l'étage) les chapiteaux sont décorés par des sculptures de feuillages, d'animaux, d'entrelacs, etc. Les faces des voussures sont sculptés de motifs géométriques.
Un petit pignon triangulaire ne s'élève qu'au-dessus de la partie médiane de l'étage, il est percé d'une baie en plein cintre.
Travée du collatéral voûtée en arêtes Eglise de Saint Amant de Boixe Intérieur de la nef
A l'intérieur de l'église, la nef a cinq travées, la première est un peu plus longue que les autres. Cette nef est voûtée en berceau très légèrement brisé et renforcé par des doubleaux, les arcades retombent sur des colonnes engagées dans des piliers et dont les chapiteaux sont sculptés (cf photo ci-dessus à droite).
Les collatéraux sont étroits et voutés également en berceau sauf la dernière travée qui est voûtée d'arêtes (cf photo ci-dessus à gauche).
Les murs gouttereaux sont renforcés à l'intérieur par des arcades percées de fenêtres encadrées par des colonnettes et qui assurent l'éclairage de l'église et à l'extérieur par des contreforts doublés.
Le transept comporte une croisée et deux bras saillants. Les voûtes des croisillons ont été percées par les Protestants au moment des Guerres de religion, elles ont été refaites à la fin du XVIème siècle.
Le croisillon Nord a conservé ses deux absidioles en hémicycle et voûtées en cul-de-four. Le croisillon Sud a une travée rectangulaire avec, en contrebas, d'une autre datant de la fin du XIIIème siècle et voûtée en berceau brisé, elle comporte des peintures murales de cette époque.
La croisée du transept est supportée par quatre puissants piliers avec colonnes engagée, elle est surmontée par une coupole sur pendentifs qui s'appuie sur six nervures convergeant vers le trou sommital.
Les chapiteaux des piliers de la croisée du transept sont sculptés
Chevet, transept et clocher de l'église de Saint Amant de Boixe
Au-dessus de la coupole s'élève un clocher carré à deux étages. Le premier étage a cinq arcs aveugles en plein cintre sur chaque face, le second trois baies jumelles ouvertes et également en plein cintre. Le tout est surmonté par une flèche en ardoises.
Le choeur, refait au XVème siècle, est légèrement desaxé, il comporte trois travées voûtées d'ogives. Le chevet est plat (cf photo ci-contre) et percé d'une grande baie avec un remplage de style Gothique flamboyant.
L'édifice et certains bâtiments annexes ont été explorés et restaurés à la fin du XXème siècle.
Dignac
Dignac se situe à une quinzaine de kilomètres au Sud-Est d'Angoulême et à 7 kilomètres au Sud-Est de Dirac.
L'église Saint Cybard est du milieu du XIIème siècle, elle est de style Roman. Elle a été restaurée à la fin du XIXème siècle.
Eglise Saint Cybard de Dignac
La façade (photo de gauche) est sur trois niveaux avec de puissants contreforts près des extrémités (cf photo ci-dessus à gauche). Le portail d'entrée comporte des arcs avec trois voussures en arc légèrement brisé et qui retombent sur des piliers rectangulaires. Un autre portail d'accès se trouve sur le côté Sud, il est en plein cintre avec des voussures arrondies.
A l'origine la nef comportait quatre travées mais l'ajout postérieur de chapelles a aggloméré de fait les deux travées orientales.
Un carré surmonté d'une coupole forme la base du clocher. celui-ci est carré et massif avec sur chaque face, au niveau supérieur, trois arcatures aveugles et au-dessus des arcatures avec des fenêtres géminées, le toit est à quatre pans.
L'abside est en hémicycle et renforcée à l'extérieur, sur le chevet, par des contreforts plats (cf photo ci-dessus à droite), elle est percée de trois fenêtres en plein cintre.
A l'intérieur de l'église se trouvent des peintures murales, dont certaines remontent au XIIème siècle, et un retable du XVIIème siècle.
Mouthiers sur Boeme
Mouthiers sur Boeme est une petite ville qui se situe à une quinzaine de kilomètres au Sud d'Angoulême.
L'église Saint Hilaire a été donnée à la fin du XIème siècle, par le seigneur local, à l'Abbaye Saint Martial de Limoges qui y établit un Prieuré.
Le haut du clocher de l'église s'est effondré en 1735 et à l'approche de la Révolution Française, le prieuré est quasiment à l'abandon. L'église Saint Hilaire a été restauré au XIXème siècle.
Chapiteau sculpté Eglise de Mouthiers sur Boeme Vue côté Sud-Ouest
L'église est en forme de croix latine. La façade est soutenue par deux puissants contreforts d'angles (cf photo ci-dessus à droite). Le portail est de style Roman, certaines sculptures ont été refaites au XIXème siècle. Elle a été remaniée postérieurement à sa construction, ceci est bien visible avec la baie de style Gothique au premier étage.
La nef est une construction du début du XIIème siècle, elle est unique avec cinq travées voûtées en berceau avec doubleaux. Les colonnes sont surmontées de chapiteaux sculptés intéressants avec des lions, des quadrupèdes, des oiseaux et des visages humains.
Le transept est débordant et chaque bras ouvre sur une absidiole, la croisée du transept est couverte d'une coupole sur pendentifs qui est surmontée d'un clocher octogonal construit au XIIIème siècle en style Gothique. Le choeur a une travée suivi d'une abside en hémicycle.
Vu de l'extérieur le chevet est supporté par des colonnes contreforts qui le divisent en cinq parties, chacune avec une fenêtre en plein cintre surmontée par des arcatures jumelles, elles aussi en plein cintre.
L'église Saint Cybard de Plassac se situe en haut d'une colline dominant les environs. Elle a été construite au milieu du XIIIème siècle en style Roman et restaurée à la fin du XIXème siècle.
Chevet Eglise Saint Cybard de Plassac Façade et clocher
La façade (cf photo ci-dessus à droite) est sur quatre niveaux.
En bas le portail est entouré de trois voussures en plein cintre et nues, il est encadré par deux arcatures aveugles.
Au-dessus se développent deux registres d'arcatures aveugles en plein cintre (5 au premier étage et trois au deuxième). Une corniche avec des modillons effectue la séparation d'avec un pignon triangulaire simple qui a été réalisé plus tardivement.
Les chapiteaux portent des sculptures représentant des feuillages, des visages humains, des oiseaux et des animaux. Celles des modillons ont pour thèmes un acrobate renversé, des humains et des animaux.
Chapiteau sculpté du chevet de l'église Saint Cybard de Plassac
Le chevet est découpé par des groupes de trois colonnes contreforts, sur chacune des cinq parties une arcade en plein cintre enveloppe une baie ouverte sur deux parties et aveugle sur les trois autres. Une corniche parcourt le haut du chevet et délimite la toiture.
Le mur Sud a été reconstruit à la fin du XIIème et à nouveau au XVème siècle. Sur le mur de gros contreforts réalisés au XVème siècle englobent ceux du XIIème.
Vers la façade Eglise Saint Cybard de Plassac Abside
A l'intérieur, la nef est unique et comporte trois travées, elle est voûtée en berceau brisé (cf photo ci-dessus à gauche). Les arcs retombent sur des colonnes portant des chapiteaux sculptés.
En avant du choeur, un carré est surmonté par une coupole sur pendentifs avec au-dessus le clocher hexagonal avec un étage à baies géminées et une flèche conique à écailles.
Une crypte est implantée sous le choeur, son but est de compenser la déclivité du sol, elle a sans doute abrité les reliques de Saint Cybard au Moyen-Age.
Chapiteaux de l'abside de l'église Saint Cybard de Plassac
L'abside est en hémicycle et voûtée en cul-de-four avec un oculus qui l'éclaire (cf photo ci-dessus à droite). Une série de onze petites arcades sont soutenues par des colonnettes portant des chapiteaux sculptés (cf photo ci-contre): personnages, lions, acrobates, oiseaux, chouette, griffons, feuillages, etc.
Au-dessus une corniche présente des métopes et modillons également sculptés avec des rinceaux et des palmettes.
Confolens est excentré à plus de 60 kilomètres d'Angoulême la préfecture du département et à 55 kilomètres de Limoges, ce qui fait que Confolens et sa région ont une vie et un développement assez spécifique.
Le Pays de Charente limousine appartenait jadis principalement au Limousin (Généralité et diocèse de Limoges). Au moment de la Révolution Française, lors de la constitution des départements il a été intégré à celui de la Charente.
Il regroupe deux Communautés de Communes qui représentent un peu plus de la moitié de l'arrondissement de Confolens.
La soixantaine de communes est habitée par un peu moins de 40000 habitants, les principales villes sont: Confolens, Chabanais et Roumazières-Loubert. A l'Ouest et au Sud il touche la région de La Rochefoucauld.
L'activité économique de la Charente limousine est principalement tournée vers la polyculture et l'élevage.
Son principal monument est un remarquable château qui est établi sur un promontoire au-dessus de la Tardoire, un affluent de la Charente.
La Rochefoucauld conserve aussi des maisons anciennes , des églises et couvents intéressants à visiter.
Elle possède un riche patrimoine monumental d'abord avec ses châteaux dont le plus marquant est celui de La Rochefoucauld. Et surtout elle conserve de nombreuses églises Romanes des XIème et XIIème siècles.
Ce bel ensemble patrimonial favorise le développement progressif d'un tourisme culturel.
Poitou Roman de Laurence Brugger - Zodiaque - ISBN: 2736903137
Cette nouvelle (et troisième) version de Poitou roman renoue avec la première, qui recouvrait l'ensemble des monuments de l'ancien diocèse de Poitiers, sans distinguer le Haut du Bas Poitou.
Une sélection plus étroite des églises bénéficiant de notices particulières a donc été nécessaire, même si, concurremment, des monuments délaissés ont regagné le devant de la scène artistique. Grâce à un découpage et un regroupement des édifices en itinéraires, l'ensemble du livre permet un survol exhaustif de l'expression romane en Poitou.
Passionnée d'iconographie médiévale, Laurence Brugger a initié ses études à l'Université de Genève, auprès du Professeur Yves Christe, avant d'élargir son champ de recherches d'abord à l'Italie, puis à la France, où elle a officié en qualité de directeur d'études invité à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes.
Comme Professeur de recherches auprès de l'Université de Fribourg, elle a poursuivi des recherches sur l'Espagne romane, et se consacre aujourd'hui l'élaboration d'un vaste corpus iconographique des voussures romanes et gothiques.
La région Poitou-Charentes est une des régions les plus riches de France en patrimoine roman.
Elle offre à découvrir plus de sept cent cinquante églises et une centaine de donjons sur ses territoires chargés d'histoire, auxquels s'ajoutent les collections d'art et d'archéologie de ses musées.
Avec Saint-Savin-sur-Gartempe et une vingtaine d'autres églises, elle possède un ensemble de peintures murales de l'époque romane unique en France, en quantité et en qualité.
Parcourant ces chemins de l'art roman en Poitou-Charentes, les auteurs ont choisi un bouquet de sites pour offrir au lecteur comme au visiteur un aperçu de ces merveilles.
Vocabulaire de l'Architecture Religieuse du Moyen-Age
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