Confolens est excentré à plus de 60 kilomètres d'Angoulême la préfecture du département et à 55 kilomètres de Limoges, ce qui fait que Confolens et sa région ont une vie et un développement assez spécifique.
Le Pays de Charente limousine appartenait jadis principalement au Limousin (Généralité et diocèse de Limoges). Au moment de la Révolution Française, lors de la constitution des départements il a été intégré à celui de la Charente.
Il regroupe deux Communautés de Communes qui représentent un peu plus de la moitié de l'arrondissement de Confolens.
La soixantaine de communes est habitée par un peu moins de 40000 habitants, les principales villes sont: Confolens, Chabanais et Roumazières-Loubert. A l'Ouest et au Sud il touche la région de La Rochefoucauld.
L'activité économique de la Charente limousine est principalement tournée vers la polyculture et l'élevage.
Le Pays de la Charente limousine correspond à peu près à la partie du département de la Charente qui appartenait avant la Révolution Française au Limousin (Généralité et diocèse de Limoges). Côté Ouest, elle s'étend un peu au-delà de la rivière Charente.
Cette partie du département de la Charente faisait aussi partie des pays de Langue d'Oc, comme le Limousin voisin et contrairement au reste du département qui était de Langue d'Oïl.
La Charente limousine regroupe deux Communautés de Communes qui représentent un peu plus de la moitié de l'arrondissement de Confolens. Elle
comporte une soixantaine de communes habitées par un peu moins de 40000 habitants. Les principales communes en sont: Confolens, Chabanais et Roumazières-Loubert.
Les petites villes de Roumazières-Loubert et Chabanais sont assez bien reliées à Angoulême d'une part et Limoges d'autre part ce qui contribue à faciliter l'implantation d'entreprises.
A partir du milieu du IXème siècle les invasions Normandes qui s'effectuent principalement par la Charente déstabilisent les pouvoirs en place et favorisent l'émergence de nouveaux pouvoirs locaux détenus par des châtelains.
A la fin l'époque Carolingienne les comtes d'Angoulême et les comtes de la Marche se partagent la région mais dans le siècle suivant ils doivent faire face au développement de nombreuses seigneuries féodales. Celle de Chabanais s'étend sur une bonne partie de la Charente limousine, au XIème siècle cette seigneurie passe finalement sous la suzeraineté des comtes d'Angoulême qui bénéficient à cette époque de l'appui des ducs d'Aquitaine.
Au moment de la Guerre de Cent Ans la Charente limousine fait partie des territoires cédés aux Anglais par le Traité de Brétigny.
Dans la seconde moitié du XVIème siècle la région est victime des Guerres de Religion entre Catholiques et Protestants qui étaient devenus assez nombreux.
Le département de la Charente a été créé en 1790, lors de la Révolution française. Il a intégré la Charente Limousine qui faisait partie du Limousin dans l'Ancien Régime. De nombreux manoirs et châteaux sont vendus comme Biens Nationaux.
Du milieu du XIXème siècle jusqu'à maintenant la population de la région a decliné même si certaines villes ont mieux résisté, la densité de population reste relativement faible.
Les églises Romanes
La plupart des villes et des villages de la Charente limousine conservent des églises Romanes, même si celles-ci ont bien souvent été transformée dans les siècles postérieurs. La plus significative, bien qu'en partie détruite, est l'Abbaye Saint Pierre de Lesterps.
Les autres ont des dimensions plus modestes avec parfois des chevets polygonaux et une décoration simple, les caractéristiques sont en relation avec la population des villages aux XIème et XIIème siècles. Les plus petites ont un plan rectangulaire avec un chevet plat et souvent un clocher-mur, la plupart de celles-ci sont situées sur le côté Est de la Vienne.
Chapelle de Sainte Radegonde Eglise Saint Pierre ès Lien de Lessac
Le hameau de Sainte Radegonde est de l'autre côté de la Vienne par rapport à Saint Germain de Confolens, il fait partie de la commune de Lessac dont le centre est à un kilomètre au Nord. Une chapelle médiévale était dédiée à Sainte Radegonde, elle sert actuellement de débarras (cf photo ci-dessus à gauche). Jusqu'à la fin du XIXème siècle plusieurs tanneries étaient implantées dans ce hameau le long de la Vienne et assuraient sa prospérité.
Le nom-même de Lessac indique que sur ce site devait se trouver une villa Gallo-Romaine, l'origine du bourg est donc très ancienne.
L'église Saint Pierre ès Lien (cf photo ci-dessus à droite) date de la fin du XIIIe siècle, elle traduit la transition entre les style Roman et Gothique. La nef a été profondément modifiée puisqu'à l'origine elle avait des bas-côtés qui ont été supprimés, elle n'a d'ailleurs pas de chapelles.
La croisée du transept est surmontée d'une coupole sur trompes et les bras du transept sont relativement allongés. Au-dessus de cette croisée s'élève un clocher de forme carrée avec deux étages. A l'Est de l'église, l'abside comporte deux absidioles.
Saint Germain de Confolens
Saint Germain de Confolens est 4 kilomètres au Nord de Confolens, au confluent d'une petite rivière, l'Issoire, et de la Vienne. Cette commune est maintenant intégrée à Confolens.
Saint Germain de Confolens: l'ancien château-fort
Dans une île de la Vienne a été retrouvé un édifice (sans doute religieux) remontant à l'époque Gallo-Romaine.
Jadis Saint Germain de Confolens était le siège d'un châtellenie importante qui a longtemps relevé du comté de la Marche avant de passer à la famille de Rochechouart.
Sur un promontoire rocheux, se trouvent les ruines d'un château-fort qui a été plusieurs fois assiégé et pris au moment de la Guerre de Cent Ans, en particulier lors de la chevauchée du Prince Noir avant la bataille de Poitiers en 1356.
Le château a été restauré au XVème siècle, il en reste les deux tours (cf photo ci-dessus) et un bâtiment qui les joint.
Le pont médiéval sur la Vienne, l'église Saint Vincent et l'ancien château-fort
Juste à côté subsiste l'église Saint Vincent qui était jadis dans l'enceinte du château.
Le Pont sur la Vienne (cf photo ci-contre ) a son origine au XIVème siècle, sur la rive gauche il débouche sur le hameau de Sainte Radegonde qui fait partie de la commune de Lessac.
L'église Saint Vincent
Cette église date de la seconde moitié du XIIème siècle et reste principalement de style Roman. Elle est située dans l'enceinte du château et elle relevait de l'Abbaye Saint Sauveur de Charroux.
Sur la façade, la porte est surmontée par une fenêtre et encore au-dessus par un pignon triangulaire.
Clocher, transept et chevet de l'église Saint Vincent
La nef est voûtée en berceau légèrement brisé alors que les voûtes du transept (carré et croisillons) également en berceau sont plus nettement brisées. Chaque croisillon dessert une absidiole en hémicycle et voûtée en cul-de-four (cf photo ci-contre).
Le carré du transept est surmonté d'une coupole sur trompes au-dessus de laquelle s'élève le clocher carré avec un toit bas à quatre pans.
L'abside est en hémicycle et voûtée en cul-de-four, mais à l'extérieur le chevet est à cinq pans (cf photo ci-contre) et percé per trois baies.
sous l'abside se trouve une crypte de même dimension, son entrée est dans le croisillon Sud.
Des hommes habitaient le site dès le Néolithique comme l'a montré l'existence d'un dolmen aujourd'hui disparu. Le village semble avoir existé dès l'époque Gallo-Romaine. Au Haut Moyen-Age elle est le siège d'une viguerie.
Sa population a été presque divisée par deux depuis le début du XXème siècle.
Le château de Villevert est sur le territoire de la commune d'Esse, il a été construit à la fin du XVIème et XVIIème siècles puis remanié à la fin du XIXème siècle.
Chevet de l'église Saint Etienne d'Esse, le rehaussement est bien visible
L´église Saint Etienne
Elle remonte à la seconde moitié du XIIème siècle, elle a peut-être été construite sur un édifice antérieur. Les murs sont en moellons caractéristiques de la région
Elle a été réhaussée et fortifiée postérieurement sans doute au moment de la Guerre de Cent Ans.
La façade possède une porte en plein cintre entourée de deux voussures arrondies qui retombent sur des colonnettes (cf photo ci-contre à droite), le tympan est décoré par une croix.
Cette porte est surmontée par un bas-relief représentant l'Agneau nimbé tenant la Croix et le Livre dans une gloire portée par deux anges (cf photo ci-dessous).
Bas-relief au dessus du portail de l'église d'Esse
La nef est couverte par une voûte en bois, elle a deux fenêtres au Nord et une au Sud.
Ensuite un carré et l'abside en hémicycle, plus étroite, qui est voûtée en cul-de-four. A l'extérieur le chevet est en pierre de taille, à pans avec le soutien d'un puissant contrefort (cf photo ci-dessus à gauche), il est percé d'une fenêtre dans l'axe.
Le clocher rectangulaire est lui aussi plus tardif, il est au Nord-Ouest de l'édifice et surmonté d'une flèche octogonale en charpente.
L´ancien presbytère est accolé à l´église, il accueille un Musée des Ostensions (Procession des reliques qui se tient tous les sept ans).
Confolens
Le nom de Confolens signifie confluent, en l'occurence celui de la Vienne et de la Goire, une petite rivière arrivant du Sud-Est. La ville s'est développée sur une colline coupée par ces deux cours d'eau.
Confolens est une sous-préfecture du département de la Charente qui compte autour de 3000 habitants, la population a un âge moyen relativement élevé.
La ville est excentrée, en dehors des grandes voies de communication ce qui ne favorise pas son développement économique.
Par contre elle développe des efforts significatifs pour attirer les touristes, ainsi certaines maisons du centre-ville ont été rachetées par des étrangers originaires du Nord de l'Europe.
Panorama sur Confolens: La Vienne et en bas à droite l'église Saint Barthélémy
Histoire
Confolens a été créé par un seigneur de Chabanais autour de l'An Mil. Au Moyen-Age la ville était le siège d'une seigneurie qui disposait d'une forteresse dont il subsiste le donjon carré et des ruines. Ce donjon (cf photo ci-contre) a été construit au XIème siècle par Jourdain Ier de Chabanais et de Confolens. Au Moyen-Age, la ville était protégée par des remparts et fossés.
Donjon médiéval de Confolens
Au Moyen-Age et pendant l'Ancien Régime chaque rive de la Vienne relevait d'un diocèse différent, Limoges côté Est et Poitiers côté Ouest.
L'Ordre des Hospitaliers établit à Confolens une commanderie au XIIème siècle. Confolens fait partie des premières villes à avoir obtenu des franchises municipales.
La seigneurie devient indépendante de la Principauté de Chabanaisau XVIème siècle puis elle est intégrée au domaine royal avec le roi Henri IV. Celui-ci la retrocède au chevalier de Châteauvieux en l'érigeant en comté en 1604. A la même époque l'Election de Confolens fait partie de la Généralité de Limoges.
Des habitants se convertissent au Protestantisme et dans la seconde moitié du XVIème siècle la ville est impliquée dans les Guerres de Religion en particulier en 1568 où elle est prise par les Protestants puis reprise par les Catholiques.
A l'époque de la Contre-Réforme au XVIIème siècle, des établissements religieux sont implantés à proximité du centre-ville : le couvent des Récollets en 1616, celui des Clarisses en 1638 et celui des Soeurs de la Charité en 1668. Le XVIIIème siècle est une période de relative prospérité économique pour la ville et sa région.
Au moment de la Révolution Française plusieurs édifices sont vendus comme biens nationaux : le Palais de l'Élection, le Manoir des comtes, le donjon, l'Hôtel Dassier-des-Brosses, etc.
Au XIXème siècle la ville effectue d'importants réaménagements urbains: des rues sont rectifiées pour améliorer la circulation et plusieurs édifices publics (Hôtel de Ville, Palais de Justice, Halles, etc) sont construits.
La ville a été desservie par le chemin de fer à la fin du XIXème siècle mais cette ligne a été supprimée pour le trafic voyageur à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Au début du XXème siècle un tramway à vapeur permet d'établir la liaison avec Angoulême, ce service n'a pas subsisté longtemps.
Le Pont Vieux au dessus de la Vienne et la vieille ville avec le clocher de l'église Sainte Maxime
La vieille ville
Elle se développe sur la rive droite de la Vienne, pendant longtemps la ville est restée articulée autour de trois églises, Saint Maxime, Saint-Barthélemy et Saint Michel.
Confolens était entourée de remparts au Moyen-Age, ceux-ci étaient percés de cinq portes. Le faubourg Saint Barthélémy sur la rive gauche était lui aussi fortifié avec trois portes.
Confolens était entourée de remparts au Moyen-Age, ceux-ci étaient percés de cinq portes. Le faubourg Saint Barthélémy sur la rive gauche était lui aussi fortifié avec trois portes. Ces remparts ont été démolis à la fin du XVIIIème siècle et les fossés remblayés à la même époque.
Centre-ville ancien de Confolens
La ville possède aussi plusieurs maisons anciennes sur chacune des deux rives, en particulier les maisons médiévales de la rue Pinaguet et l'Hôtel du duc d'Epernon avec ses pans de bois situé rue du Soleil, il date des XVème et XVIème siècles. La ville conserve d'ailleurs de nombreuses maisons à pans de bois.
A deux kilomètres au Nord-Ouest de Confolens, en direction de Pressac, se trouve le château du Mas Marteau qui a été construit juste après la Guerre de Cent Ans, au XVème siècle.
Le Pont Vieux
Il remonte au XIIème siècle, il était jadis fortifié avec trois tours, une à chaque extrémité (Tours Saint Maxime et Saint Barthélemy) et une au centre (Tour du Mi). La tour sur la rive gauche (Saint Barthélemy) était dotée d'un pont-levis.
Les tours ont été démolies vers 1780, au moment de réparations effectuées sur le pont, le pont-levis a alors été remplacé par une nouvelle arche. Il ne subsiste de ce dispostif qu'une poterne Gothique.
Le pont a ensuite bénéficié de restaurations régulières, la dernière a eu lieu au XIXème siècle.
Pont Vieux de Confolens
Au milieu du XIXème siècle un nouveau pont est construit sur la Vienne avec la démolition de bâtiments proches pour le desservir.
Curieusement les voitures sont toujours autorisées à emprunter le Pont vieux alors qu'il existe ce pont plus récent juste à côté.
L'église Saint Maxime
Elle a été créée à la fin du Xème siècle et relevait du diocèse de Limoges. Elle faisait partie d'un Prieuré qui dépendait alors de l'Abbaye de Charroux puis au XIIème siècle de l'Abbaye de Lesterps.
Eglise Saint Maxime de Confolens une maison à pans de bois du XVème siècle lui est accolée
L'édifice actuel est recomposé par des constructions réalisées à partir du XIIIème siècle.
La nef et le collatéral Sud (cf photo ci-dessous à droite) comporte cinq travées qui sont de la fin du XVème siècle, ils sont voûtés d'ogives qui retombent sur des colonnes.
La façade (cf photo ci-dessous à gauche) comporte en bas un portail Roman doté de belles voussures, il est du XIIIème siècle, au-dessus une rose de style Gothique et un fronton triangulaire lui-même percé d'une petite rose.
Le clocher est une réalisation du milieu du XIXème siècle, en haut la flèche est octogonale.
Façade et portail Eglise Saint Maxime de Confolens Intérieur de l'église
L'église Saint Barthélémy
Sur la rive gauche de la Vienne, au coeur du quartier Saint Barthélemy s'élève l'église Romane du même nom, elle faisait partie d'un Prieuré, créé au XIème siècle, qui dépendait de l'Abbaye de Lesterps. Saint Barthélémy était le patron des Tanneurs.
Côté Nord L'église Saint Barthélémy Chevet, transept et clocher
L'église remonte à la seconde moitié du XIIème siècle, elle relevait du diocèse de diocèse de Poitiers. Elle été modifiée au XVème siècle, ainsi, à l'intérieur de l'édifice, certaines chapelles ont été ajoutées, elles sont voûtées d'ogives.
La nef comprend quatre travées avec des voûtes en berceau brisé.
Carré du transept de l'église Saint Barthélémy de Confolens
Le clocher est de forme carrée, il est situé au-dessus du carré du transept. Les étages supérieurs ont été reconstruits au milieu du XVIIème siècle, ils comportent deux baies sur chaque côté.
Le carré du transept (cf photo ci-contre) est surmonté par une coupole.
Les bras de ce transept sont assez courts, une absidiole semi-circulaire est accolée à chacun des bras sur le côté Est.
Le chevet est en hémicycle (cf photo ci-dessus à droite), il est percé de baies en plein cintre.
La façade et le portail
Le portail comporte des voussures en plein cintre retombant sur des colonnes (cf photo ci-dessous).
Il est surmonté d´un bas-relief représentant l´agneau de la Résurrection entouré de deux anges.
De part et d´autre des pilastres, des bas-reliefs en granite figurent des animaux, peut-être des chameaux, tournant le dos à la scène centrale.
Le village de Lesterps est à 8 kilomètres à l'Est de Confolens.
L'Abbaye Saint Pierre de Lesterps (cf photo ci-contre) a été fondée au début du XIème siècle par Jourdain I de Chabanais, il avait auparavant fait donation d'une chapelle préexistante sur ce site. La direction en est prise par Gautier, fils d'un chevalier de Confolens devenu chanoine au Dorat.
Ses débuts sont difficiles puisque vers 1040 Jourdain III de Chabanais conteste cette donation, il envahit et incendie l'abbaye.
Son suzerain, le comte Aldebert de la Marche, intervient alors, le conflit est très violent. La paix rétablie, l'abbé Gautier obtient des donations importantes des belligérants et autres seigneurs qui lui permettent de reconstruire l'édifice.
Vers 1070 la nef et les bas-côtés sont achevés puis le choeur de trois travées et l'abside en hémicycle. Des travaux complémentaires sont conduits au XIIème siècle, la nef est agrandie sur le côté Est, les murs gouttereaux sont surélevés pour percer des baies améliorant l'éclairage, l'abside est refaite et entourée par un déambulatoire avec trois chapelles rayonnantes, deux absidioles s'ouvrent sur les bras du transept, etc.
Cette abbaye devient rapidement une des plus riches du Limousin avec de nombreux prieurés établis dans cette province et dans ses voisines.
Elle est endommagée par un incendie au XIVème siècle puis à nouveau au moment des Guerres de Religion. Des travaux sont entrepris dans les années 1660 avec en particulier la reconstruction des bâtiments conventuels (refectoire, dortoirs, greniers, etc) comme le montre la gravure ci-dessous à gauche.
Au XVIIIème siècle, n'étant plus réparée l'abbaye se dégrade et au début du XIXème siècle le transept et le choeur tombent en ruines, ils servent alors de carrière de pierres pour les habitants du voisinage. Certains bâtiments conventuels ont été démolis au début du XXème siècle.
De l'édifice ancien subsiste le clocher porche et les trois premières travées de la nef et ses bas-côtés, cet ensemble étant du XIème siècle. L'abside est moderne. L'édifice a été restauré en 2011.
Plan du XVIIème siècle Abbaye Saint Pierre de Lesterps Etat de l'Abbaye au milieu du XIXème siècle
Le Clocher-porche
L'église conserve un clocher-porche Roman à cinq niveaux délimités par des bandeaux, il s'élève à plus de 40 mètres de hauteur, il a été épargné par l'incendie de 1040. Les parties basses sont restées inchangées, les parties hautes (au-dessus du deuxième étage) ont été reprises.
En bas se trouve un porche carré encadré par huit piliers de la fin du Xème siècle, les voûtes sont soutenues par des arcades en plein cintre. Des baies donnent accés aux travées de la nef.
Le premier étage est nu et un bandeau délimite le second étage, des contreforts-colonnes soutiennent la construction du bas jusqu'en haut du second étage.
Ce second étage est divisé en trois par ces colonnes, la grande baie centrale est entourée par deux baies aveugles. Cet étage comporte une grande salle supportée par des pilastres, elle est surmontée par une coupole qui occupe le troisième étage, à l'xtérier celui-ci est conforté par des pilastres.
Le quatrieme étage est percé de trois baies en plein cintre sur chaque face, il contient une seconde coupole. Au-dessus s'élève un toit pyramidal à quatre pans dont la couverture a été refaite en 1954.
Clocher de l'Abbaye Saint Pierre de Lesterps
A l'intérieur, à l'envers de la façade un grand arc plein cintre supporte une tribune.
La nef a trois travées voûtées en berceau, la voûte d'origine a été détruite par les Protestants en 1567 et refaite en 1663.
Les grandes arcades latérales, à doubles rouleaux en plein cintre, retombent sur de gros piliers. Le vaisseau central est contrebutté par des bas-côtés étroits et élevés voûtés en berceau sur doubleau, l'église est éclairée par les fenêtres de ces bas-côtés.
L'abside actuelle est une construction du XIXème siècle.
Histoire
Le site est facile à defendre et il est habité depuis les temps les plus anciens. Il était à la frontière de deux tribus Gauloises: les Lemovices et les Pictons.
Une importante forteresse y a été édifiée au Moyen-Age avec un donjon s'élevant à près de 40 mètres de hauteur et une courtine renforcée par sept tours. Le château-fort a été reconstruit au XVème siècle, il n'en reste que les ruines d'une tour carrée. Le bourg était protégé par des fortifications, percées de deux portes d'accès, il en subsiste des éléments.
Brigueuil appartenait initialement aux seigneurs de Rochechouart depuis le XIème siècle. A la fin du XIVème siècle la seigneurie est passée par alliance à la famille de Reilhac dont la châtellenie relevait alors de la seigneurie de Nontron dans le Périgord.
Au moment des Guerres de Religion Brigueuil est contrôlée par les Protestants autour de 1570.
La commune de Brigueuil a été très marquée par l'exode rural, sa population est passée d'environ 2000 habitants au milieu du XIXème siècle jusqu'à mille habitants de nos jours.
L'église actuelle date de la fin du XIIe siècle, elle est principalement de style Roman.
A l'entrée sur la façade Ouest, en avant de la nef, se trouve une sorte de porche avec une voûte en berceau plein cintre.
La nef comporte trois travées, elle est aussi voûtée en berceau et entourée de bas-côtés voûtés d'arêtes retombant sur des colonnes et pilastres rectangulaires. Des chapelles donnent sur ces bas-côtés, elles ont été ajoutées au XVème siècle et ont amélioré l'éclairement de la nef.
Les croisillons et le carré du transept ont reçu des voûtes d'ogives aussi au XVème siècle.
Le choeur est carré et se termine par un chevet plat, il est également voûté d'ogives de la même époque.
Portail Sud de l'église Saint Martial de Brigueuil
La portail ouvre au Sud entre deux contreforts obliques ajoutés postérieurement (cf photo ci-contre), il six voussures en arc légèrement brisé, les baguettes sont séparées par des gorges et retombent sur des colonnettes surmontées de chapiteaux sculptés de végétaux.
Dans la forêt de Brigueuil existait une chapelle dédiée à Saint Georges, elle a été démolie en 1879, il en subsiste un mausolée remontant à la fin du XIIème siècle.
Manot
Manot est un village qui se situe à une dizaine de kilomètres en amont de Confolens sur une hauteur qui domine la rive Ouest de la Vienne. Pendant très longtemps le site a été un lieu important pour franchir la rivière ce qui a contribué en même temps a son activité car un péage y était établi.
Anciennes Halles de Manot (en cours de démolition) Eglise Saint Martial de Manot
A la fin du XVIème siècle, en 1578, le roi de France Henri III y a autorisé la tenue de foires le 25 du mois, elles portaient sur la vente de tissus et de sabots.
Manot possèdait d'ailleurs des Halles (cf photo ci-dessus) qui ont malheureusement été démolies en 1955. Elles ressemblaient à celles du village voisin d'Exideuil et étaient même plus importantes.
L'édifice actuel (cf photo ci-dessus à droite) date du XIIème siècle en style Roman, elle est en granit et en grès. Elle faisait partie d'un Prieuré dont les bâtiments de ce prieuré ont été en bonne partie détruits au moment des Guerres de Religion.
La façade Ouest possède un avant-corps à pignon avec le portail et une arcade supérieure percée de trois baies (cf photo au-dessus). Le portail est entoure par un arc en plein cintre avec deux voussures moulurées qui retombent sur des colonnettes à chapiteaux sculptés. Au-dessus les sculptures representant un Christ en majesté ont été réalisées avec des pierres calcaires.
Sculpture d'un chapiteau du portail
La nef est unique et comporte trois travées avec des voûtes en berceau brisé (cf photo ci-dessous) plus une travée sans transept voûtée en coupole sur trompes (au sud) et sur pendentifs (au nord) et qui supporte le clocher. L'abside est en hémicycle.
A l'extérieur, les murs de la nef sont soutenus par des contreforts plats.
Intérieur de l'église Saint Martial de Manot
L'église a été restaurée au milieu du XVIIIème siècle, puis à la fin du XIXème et du XXème siècles.
La Péruse
La Péruse est un village qui se situe à trois kilomètres à l'Est de Roumazières-Loubert et à cinq à l'Ouest d'Exideuil, près de l'endroit où la Vienne change brutalement de direction pour remonter vers le Nord.
L'église Saint Pierre
Cette église est de style Roman, elle faisait partie d'un Prieuré qui a été attribué en 1056 par Jourdain IV de Chabanais à l'Abbaye de Bourgueil.
L'église a été reconstruite en grès du Limousin et consacrée en 1089. Elle a été restaurée au XIVème siècle puis aux XVIIIème et XIXème, la partie haute clocher a été refaite postérieurement.
Eglise Saint Pierre de La Péruse
La façade est sur deux niveaux. En bas le portail avec cinq voussures en plein cintre et une voussure extérieure en arc légèrement brisé. Ces voussures retombent sur des pilastres et des colonnes. Ce portail est encadré par deux arcatures aveugles plus petites et en plein cintre.
Au-dessus une corniche avec des modillons sculptés marque la séparation avec un pignon triangulaire qui est percé d'une baie aveugle en plein cintre.
La nef comporte quatre travées, suivie d'un carré qui est couvert par une coupole de plan barlong, elle est sur pendentifs, au-dessus s'élève le clocher.
Le chevet est composé d'une abside voûtée en cul-de-four, elle est en hémicycle à l'intérieur et pentagonale à l'extérieur, elle est éclairée par trois fenêtres en plein cintre.
Cas rare en Charente, des peintures Romanes dont certaines sont du début du XIIème siècle ont été redécouvertes dans cette église.
Exideuil
Panorama sur la Vienne à Exideuil, au fond le pont métallique
Exideuil est un village qui se situe à une deux kilomètres au Nord-Ouest de Chabanais sur la Vienne, il est implanté sur les deux rives du fleuve avec à droite le hameau de La Coldebouye.
C'est à Exideuil d'ailleurs que la Vienne s'oriente franchement vers le Nord. Un pont métallique construit en 1890 permet de franchir la rivière.
Portail Eglise Saint André de Exideuil Nef et chevet
Elle est du XIIème siècle (cf photos ci-dessus) et de style Roman, elle est essentiellement construite en granit rosé. Elle a plan rectangulaire simple.
A noter son portail encadré de deux puissants contreforts et entouré par cinq voussures ornées de boudins. Les murs latéraux sont renforcés par des contreforts rectangulaires.
A l'intérieur, la nef comporte deux travées, elle est voûtée en berceau avec des doubleaux en arc brisé qui retombent sur des colonnes. Une troisième travée forme le chevet qui est plat et percé de trois baies hautes et étroites.
Le clocher s'élève au-dessus du chevet, il a une forme originale avec une flèche en charpente hexagonale et pointue.
L'église a été surélevée postérieurement comme le montre la différence d'appareil (pierres) en hauteur.
Etagnac
Etagnac est un village qui se situe à moins de 20 kilomètres au Sud de Confolens et à cinq kilomètres à l'Est de Chabanais.
Etagnac est un village d'origine très ancienne. Pendant l'époque Gallo-Romaine, il se situait sur la route de l'Etain qui permettait d'amener l'étain de la (Grande-)Bretagne jusqu'à la mer Méditerranée. On suppose que son nom vient d'ailleurs du mot étain.
Dès le Moyen-Age, l'activité économique d'Etagnac repose sur l'élevage et les carrières d'extraction du granit pour les constructions. On exploitait aussi des mines d'antimoine sur le territoire de la commune.
L'église Saint Pierre d'Etagnac Elle est de la seconde moitié du XIIème siècle en style Roman (cf photo ci-contre), elle a été réalisée avec du granit.
Les voussures du portail sont sur des arcs légèrement brisés avec des voussures toriques.
A l'intérieur la nef est voûtée en briques et elle n'a pas de transept. L'abside pentagonale a été remaniée à la fin du XIXème siècle. Le clocher est à deux étages, il a été en partie reconstruit.
Eglise Saint Pierre d'Etagnac
Près de l'église se trouve une ancienne grange qui a été transformée en halle.
Dans une prairie au bord de la Vienne se situe la chapelle d'Etricor qui appartenait à l'Ordre de Grandmont, elle est de style Roman avec des voûtes en berceau brisé et une abside en hémicycle.
Le château de Rochebrune
A Etagnac se trouve l'important château de Rochebrune qui remonte au XIème siècle. Il a été construit par Jourdain Ier, sire de Chabanais autour de 1040, cette famille l'a conservé pendant tout le Moyen-Age.
Il a une forme quadrangulaire avec une tour à chaque angle (cf photo ci-contre) et il est entouré de douves.
Au moment des Guerres de Religion, en 1561, il est sous le contrôle de Blaise de Montluc, un des principaux chefs Catholiques, qui lutte contre les Protestants. Ceux-ci incendient le château en 1569. Il est ensuite reconstruit par la veuve de Montluc et son petit-fils, Adrien de Montluc.
Jusqu'au début du XIXème siècle il était fermé sur les quatre côtés. En 1806, le propriétaire, le général Dupont (celui de la défaite de Baylen) a supprimé les bâtiments de l'un des côtés.
Le chateau de Rochebrune à Etagnac
Chabanais
Chabanais est une petite ville située principalement sur la rive droite de la Vienne et sur la route de Limoges à Angoulême.
La Vienne à Chabanais
Histoire
Sur ce site, au-dessus de la rive Est de la Vienne, était implanté un fort qui gardait l'ancienne voie Gallo-Romaine allant de Lugdunum (Lyon) à Mediolanum Santonum (Saintes) en passant par Cassinomagus (Chassenon). Cette voie est restée un important axe de communication au Moyen-Age.
Cette forteresse a été renforcée dans les siècles médiévaux puis reconstruite au XIVème siècle avec un donjon dominant la Vienne, ses derniers restes ont été détruits en 1893.
Photographie de l'ancien château-fort avant sa démolition
Au Moyen-Age Chabanais a été le siège d'une seigneurie importante (qui devint plus tard une principauté) identifiée dès le Xème siècle. Cette seigneurie incorporait Confolens.
Pendant les Guerres de Religion, la ville et le château sont mis à sac par les Protestants en 1567 et 1569.
Pendant l'Ancien Régime, Chabanais fait partie de la Généralité et du diocèse de Limoges.
Le chemin de fer dessert la ville en 1875, c'est une station de la ligne d'Angoulême à Limoges. La ville a été en bonne partie incendiée par les Allemands en 1944 d'où son apparence relativement moderne.
Chabanais est dans une situation difficile, la population s'est maintenue dans la première partie du XXème siècle mais la ville a perdu près de 25% de ses habitants depuis les années 1970.
La ville conserve plusieurs monuments: deux églises d'origine ancienne, un vieux clocher, un pont ancien et les ruines d'un château.
L'église Saint Pierre
A l'origine elle faisai partie d'un Prieuré relevant de l'Abbaye de Lesterps.
L'édifice actuel remonte à la fin du XVème siècle et a été reconstruite en 1629. Elle a une forme rectangulaire et se termine par un chevet plat.
La base du clocher est carrée.
L'église Saint Pierre de Chabanais
L'église Notre-Dame de Grenord
Elle remonte au XIIème siècle avec une nef de deux travées et une abside à trois pans.
L'ensemble est recouvert par un plafond en bois. Le clocher est en saillie à l'angle Sud-Ouest
Le clocher Saint Michel
C'est le clocher de l'ancienne église Saint Michel dont le reste a été démoli en 1818.
Il est situé en hauteur sur la rive gauche de la Vienne, près du logis Saint-Michel.
L'église Saint Sébastien est une construction de la fin du XIXème siècle.
Les sires de Chabanais
La seigneurie de Chabanais remonte au Xème siècle, elle s'étendait sur une bonne partie de la Charente Limousine (y compris Confolens), dans les premiers temps elle relevait du comte de la Marche puis à partir du milieu du XIème siècle du comte d'Angoulême. Le seigneur contrôlait l'antique forteresse de Chabanais qui s'élevait sur le coteau Est au-dessus de la Vienne.
Le premier seigneur connu est Abo Cat Armat. Son fils Jourdain Ier sa femme Dia ont fondé l'Abbaye de Lesterps au début du XIème siècle, ils ont eu pour enfants: Jourdain II, Boson, Ainard et Rainaud qui est devenu Abbé de Charroux.
Autour de 1012 Jourdain II entre en conflit avec Hilduin de Rochechouart, évêque de Limoges, qui était préoccupé de la défense de l'Abbaye de Saint Junien. En effet, pour cela le duc Guillaume le Grand avait fait édifier le château de Beaujeu, une forteresse entre Saint-Junien et Brigueuil. Jourdain II refuse la présence de cette forteresse qui menace son domaine, il s'impose mais meurt assassiné peu après son succés, c'est son frère Jourdain Manzer qui a rasé cette forteresse plus tard. Jourdain II a eu pour fils Jourdain III et Robert.
Ainard, le fils de Jourdain III, épouse Barrel d'Angoulême, la fille de Geoffroy Ier d'Angoulême et de Peronnelle d'Archiac.
Le fils d'Ainard, Jourdain IV fonde en 1056 le Prieuré de La Péruse (un village 7 kilomètres à l'Ouest de Chabanais) qui'il donne ensuite à l'Abbaye de Bourgueil. En 1087, il effectue un pélerinage à Jérusalem, il meurt pendant ce pélerinage.
Son successeur Jourdain V épouse Amélie de L'Isle Jourdain dame de Blanzac. En 1100 il donne l'église Saint Pierre de Cellefrouin à l'Abbaye Saint Sauveur de Charroux, il est mort en 1119.
Jourdain V et Amélie ont trois enfants: Mathilde qui épouse Aymar de La Rochefoucauld, une autre fille qui épouse Aimery de Rancon, un seigneur poitevin, et Jean VI Eschivat qui lui succède. Jean VI épouse Amélie de Montgomery, fille du comte de Lancastre Roger de Montgomery. Ils n'ont qu'une fille Amélie et Jean VI meurt en 1126.
La succession s'avère conflictuelle, car Aymar de La Rochefoucauld, avec le soutien du duc Guillaume X d'Aquitaine, réclame les châteaux de Chabanais et Confolens. Mais le comte Vulgrin II d'Angoulême s'y oppose car alors La Rochefoucauld, Chabanais, Confolens, Loubert et Blanzac vont se retrouver entre les mêmes mains, il soutient les droits d'Amélie de Chabanais qu'il fait se marier (après 1126) à Guillaume de Matha, le frère de Robert IV de Montbron. Au final Vulgrin II d'Angoulême a le dessus, seul Blanzac passe aux mains des sires de La Rochefoucauld.
Guillaume de Matha et Amélie de Chabanais sont la tige de la deuxième maison des seigneurs de Chabanais.
Ils ont pour fils et successeur Jourdain VII dit Eschivat et Boson abbé de Lesterps. Jourdain VII fait partie d'un soulèvement de seigneurs poitevins en 1175 contre Richard Coeur de Lion qui le fait prisonnier.
Il a épousé Maltebrune, fille d'Eble V de Ventadour et et Marguerite de Turenne.
Le petit-fils de Jourdain VII, Jourdain VIII, se marie avec Alice de Montfort, la nièce de Simon de Montfort comte de Leicester, elle lui apporte le comté de Bigorre.
Leur fils Eschivat IV meurt sans postérité en 1283, son héritière est sa soeur Laure qui a épousé Aymeri, fils de Aymeri Ier de La Rochefoucauld, ils sont la tige de la troisième maison des seigneurs de Chabanais.
Leur petite-fille Laure II de La Rochefoucauld hérite des biens familiaux, elle épouse le vicomte Simon de Rochechouart.
Leur petite-fille et héritière pour Chabanais, Jeanne, épouse en secondes noces Miles Ier de Thouars seigneur de Pouzauges et Tiffauges, fils du vicomte Hugues II de Thouars, elle meurt en 1382. Leur fille Catherine épouse en premières noces Gilles de Rais (Barbe-Bleue) puis en deuxième noces Jean II de Vendôme vidame de Chartres (issu d'un fils cadet du comte Pierre Ier de Vendôme). Leur fils Jean III de Vendôme est vidame de Chartres, prince de Chabanais, seigneur de Pouzauges et aussi chambellan du roi Louis XI.
Les Princes de Chabanais et vidames de Chartres postérieurs sont issus de Jean III et de son épouse Jeanne de Brézé.
Le village de Chassenon est à environ sept kilomètres à l'Ouest de Rochechouart et à une douzaine de kilomètres de Saint Junien, en direction de Chabanais.
Il conserve une église d'origine Romane et à proximité se trouve le site de Cassinomagus une agglométation et un sanctuaire de l'époque Gallo-Romaine.
L'église Saint Jean-Baptiste de Chassenon
Cette église date de la fin du XIIème siècle, elle a été remaniée à plusieurs reprises dans les siècles postérieurs. Pour autant elle reste principalement de style Roman.
Eglise Saint Jean-Baptiste de Chassenon: mur Nord et clocher
La façade comporte en bas une porte qui est surmontée par une rose et une baie avec au-dessus un pignon qui a été remanié.
L'édifice se compose d'une nef de trois travées couverte par une voûte en briques et en plein cintre, les doubleaux retombent sur des colonnes. Les murs latéraux sont renforcés par des arcades en arc brisé. Le mur Nord a été refait (cf photo ci-dessus) avec deux fenêtres étroites, on remarque cependant la trace d'ancienne fenêtres plus en hauteur.
Eglise Saint Jean-Baptiste de Chassenon: transept et chevet
La croisée du transept est couverte par une coupole barlongues aux angles arrondis qui repose à la fois sur trompes et sur pendentifs avec au-dessus un clocher d'un étage avec deux baies jumelles sur chaque face. Les croisillons sont voûtés en berceau et desservent des absidioles quart de cercle (cf photo ci-contre) voûtées en cul-de-four. Ces croisillons ont été rehaussés.
Une travée précède le choeur qui est voûté avec une croisée d'ogives avec des liernes. Le chevet a été exhaussé, il est plat et percé de trois hautes fenêtres étroites (cf photo ci-contre).
Ce sanctuaire possède en particulier des Thermes (présentés dans un Parc Archéologique), deux petits temples, un théâtre, un aqueduc, un forum toujours sous terre, etc. L'ensemble était entouré par une muraille. Le site pouvait occuper une superficie atteignant 200 hectares au moment de sa plus grande prospérité.
Les Thermes sont assez bien conservés, ils avaient un caractère culturel et religieux à la fois. Ils comportent trois niveaux et l'ensemble thermal est un des plus importants identifiés dans les Gaules. Ces thermes étaient alimentés par deux aqueducs, ils ont fonctionné jusqu'à la fin du IIIème siècle.
Il est probable qu'ils ont été victimes des progrès du christianisme car on a retrouvé de nombreuses statues qui ont été volontairement endommagées. Ensuite les invasions barbares ont finalement contribué à l'abandon du site.
Son principal monument est un remarquable château qui est établi sur un promontoire au-dessus de la Tardoire, un affluent de la Charente.
La Rochefoucauld conserve aussi des maisons anciennes , des églises et couvents intéressants à visiter.
Elle possède un riche patrimoine monumental d'abord avec ses châteaux dont le plus marquant est celui de La Rochefoucauld. Et surtout elle conserve de nombreuses églises Romanes des XIème et XIIème siècles.
Ce bel ensemble patrimonial favorise le développement progressif d'un tourisme culturel.
Poitou Roman de Laurence Brugger - Zodiaque - ISBN: 2736903137
Cette nouvelle (et troisième) version de Poitou roman renoue avec la première, qui recouvrait l'ensemble des monuments de l'ancien diocèse de Poitiers, sans distinguer le Haut du Bas Poitou.
Une sélection plus étroite des églises bénéficiant de notices particulières a donc été nécessaire, même si, concurremment, des monuments délaissés ont regagné le devant de la scène artistique. Grâce à un découpage et un regroupement des édifices en itinéraires, l'ensemble du livre permet un survol exhaustif de l'expression romane en Poitou.
Passionnée d'iconographie médiévale, Laurence Brugger a initié ses études à l'Université de Genève, auprès du Professeur Yves Christe, avant d'élargir son champ de recherches d'abord à l'Italie, puis à la France, où elle a officié en qualité de directeur d'études invité à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes.
Comme Professeur de recherches auprès de l'Université de Fribourg, elle a poursuivi des recherches sur l'Espagne romane, et se consacre aujourd'hui l'élaboration d'un vaste corpus iconographique des voussures romanes et gothiques.
La région Poitou-Charentes est une des régions les plus riches de France en patrimoine roman.
Elle offre à découvrir plus de sept cent cinquante églises et une centaine de donjons sur ses territoires chargés d'histoire, auxquels s'ajoutent les collections d'art et d'archéologie de ses musées.
Avec Saint-Savin-sur-Gartempe et une vingtaine d'autres églises, elle possède un ensemble de peintures murales de l'époque romane unique en France, en quantité et en qualité.
Parcourant ces chemins de l'art roman en Poitou-Charentes, les auteurs ont choisi un bouquet de sites pour offrir au lecteur comme au visiteur un aperçu de ces merveilles.
Vocabulaire de l'Architecture Religieuse du Moyen-Age
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