Le département de la Haute-Loire correspond à peu de choses près à l'ancienne Province du Velay avec en plus dans la partie Nord le Brivadois autour de Brioude qui faisait partie de l'ancienne Province d'Auvergne et dans le Sud la région de Pradelles qui faisait partie du Vivarais.
Le Velay a un relief caractéristique issu des volcans avec des aiguilles de lave, des orgues de basalte, des cones volcaniques, etc. Ceci est particulièrement visible au Puy en Velay et dans ses environs.
Son altitude moyenne est assez élevée, plus de 70% du département a une altitude supérieure à 800 mètres.
Il est traversé par deux rivières significatives: l'Allier et la Loire.
Son activité principale reste l'agriculture avec 30% de sa superficie occupée par des forêts.
La Haute-Loire a subi les conséquences de l'exode rural comme les départements voisins bien que sa population soit en légère reprise depuis les années 1980.
Carte interactive du département de la Haute-Loire
Vous pouvez vous déplacer ou zoomer en utilisant les signes en haut à gauche
Le Velay est une région assez montagneuse, il s'organise autour du massif du Meygal (1 430 mètres), près de Saint Julien-Chapteuil, qui constitue le point d'articulation du département.
D'abord dans une orientation Nord-Sud les Monts du Velay, puis dans le sens des aiguilles d'une montre, à l'Ouest se trouve le Massif de la Margeride, au Nord-Ouest le Brivadois (autour de Brioude), au Nord le Livradois (La Chaise-Dieu et Craponne sur Arzon), à l'Est et au Sud le Vivarais (département de l'Ardèche).
L'autre organisation du département est issue de ses deux principaux fleuves: l'Allier côté Ouest et la Loire plutôt vers l'Est.
Ce guide est une invitation à découvrir ou à redécouvrir la diversité des milieux naturels et le foisonnement du patrimoine en Haute-Loire. Il a fallu faire des choix pour trouver un équilibre entre les balades orientées vers des curiosités naturelles et d'autres vers une thématique architecture. Cela dit, les deux sont souvent mêlés. Afin que les enfants en profitent pleinement, les 52 balades proposées n'excèdent pas six kilomètres et les dénivelés n'ont rien à voir avec ceux des Alpes.
Rues de Pradelles, à gauche la fontaine du Melon qui approvisionnait la ville en eau
Pradelles est une petite ville du département de la Haute-Loire qui est à une dizaine de kilomètres au Nord de Langogne et une dizaine de kilomètres également de la Loire.
Pradelles a conservé ses rues et de nombreuses maisons anciennes, elle fait partie des Plus beaux villages de France.
Le coeur de la ville est la place du Foirail et la place de la Halle, celle-ci est bordée par un bâtiment appelé le château (en fait l'Officialité) qui faisait partie des remparts de la cité et qui garde les traces du Grand Portail d'entrée dans la ville. La Halle a malheureusement été démontée au milieu du XXème siècle. La plupart des constructions autour de cette place datent du XVIème siècle, ce sont souvent des maisons à arcades.
Deux portes de la ville subsistent: le portail du Besset et le portail de la Verdette où, en 1588, Jeanne La Verdette a repoussé l'assaut des Huguenots du capitaine Chambaud.
La ville était entourée de remparts, il en reste des tronçons du chemin de ronde.
Plan de Pradelles
Pradelles: le Château
Pradelles était une ville prospère au Moyen-Age mais elle a beaucoup souffert pendant la Guerre de Cent Ans. Elle retrouve sa prospérité à la fin du XVIème, date de la plupart des constructions.
L'église Saint-Pierre a remplacé au début du XXème siècle un édifice plus ancien. Derrière cette église (à gauche, en haut sur le plan), on découvre un beau panorama vers le Sud avec le Lac de Naussac et au loin le Mont Lozère.
Olivier de Serres, un des pères de l'agronomie, a vécu à proximité de Pradelles à la fin du XVIème siècle.
Saint Paul de Tartas est un village qui est situé une dizaine de kilomètres au Nord de Pradelles, il est à 1200 mètres d'altitude. Sa population est en décroissance régulière.
Ce village possède une belle église Romane de la fin du XIème siècle qui appartenait à un Prieuré de l'Abbaye de La Chaise-Dieu. Elle est batie avec des blocs de granit et de lave et couverte de lauzes. Elle possède une vaste nef et c'était jadis une église fortifiée, ses murs sont très épais. Le portail est à quatre arceaux en ogives avec au-dessus un oculus Roman (cf photo ci-contre).
Le choeur est un peu plus étroit que la nef, il se termine par un chevet plat, l'axe du choeur est légèrement en biais par rapport à celui de la nef.
L'église Romane de Saint Paul de Tartas
L'église et le village ont été incendiés au moment des Guerres de Religion par les Protestants.
Le clocher à peigne avec quatre baies dotées de cloches, en haut de la façade, date de la reconstruction de l'église au milieu du XVIIème siècle.
A l'origine, un cimetière entourait l'église.
Saint Privat d'Allier
Panorama sur Saint Privat d'Allier
Saint Privat d'Allier est un village qui est à 870 mètres d'altitude à un peu plus de 40 kilomètres à l'Ouest du Puy.
Au Moyen-Age la ville était détenue par les seigneurs de Mercoeur. Le château-fort remonte au XIIIème siècle, il a été démantelé au XVIIème siècle.
Monistrol d'Allier
Monistrol est un village à 5 kilomètres à l'Ouest de Saint Privat d'Allier. Elle est sur la rive gauche de l'Allier au confluent avec l'Ance, les gorges des deux rivières sont encaissées et présentent des sites spectaculaires comme les Orgues d'Escluzels.
Monistrol a compté plus de 1200 habitants dans les années 1860 et même encore en 1920, il n'en compte maintenant qu'environ 200, la dépopulation a donc été très sévère.
A partir de 1870 le village a été desservi par une ligne de Chemin de fer qui, traversant l'Auvergne, permettait d'aller jusqu'à Nimes. Il est toujours desservi par des TER.
L'église est celle d'un ancien Prieuré qui dépendait de l'Abbaye de La Chaise-Dieu. Sur une hauteur se trouve la chapelle Sainte Madeleine et à deux kilomètres au Nord les ruines du château de Rochegude qui domine l'Alier.
Chanteuges
En remontant l'Allier vers le Nord on arrive au village de Chanteuges qui conserve un ancien Prieuré de l'Abbaye de La Chaise-Dieu.
Langeac
Panorama sur Langeac, l'Allier et la Collégiale Saint Gall
Langeac est une petite ville qui est à 470 mètres d'altitude, proche de l'Allier, à 6 kilomètres au Nord de Chanteuges et à une trentaine de kilomètres au Sud de Brioude. Elle bénéficie d'un microclimat intéressant qui en a fait un site de villégiature.
Elle faisait jadis partie des Bonnes villes d'Auvergne. Pour une bonne part son économie était liée à son port qui se situait au début de la zone où l'Allier devenait navigable.
La Collégiale Saint Gall est du XVème siècle (cf photo au-dessus), elle possède un clocher polygonal ajouré, à l'intérieur se trouvent de belles stalles réalisées au début du XVIème siècle.
Lavoûte-Chilhac, Saint Cirgues et Chilhac
Lavoûte-Chilhac est un village situé à une dizaine de kilomètres au Nord de Langeac. Il bâti sur une barre rocheuse au-dessus d'une courbe de l'Allier, le site est très spectaculaire.
Son origine remonte au Moyen-Age. Odilon de Mercoeur, Abbé de Cluny y a fondé en 1025 siècle le Prieuré de Lavoûte rattaché à cette abbaye. L'église a été reconstruite entre 1456 et 1480.
De l'autre côté de l'Allier se trouve l'église de Saint Cirgues qui reste en partie Romane, elle conserve des fresques murales du XVème siècle.
Panorama sur Chilhac avec l'Allier en contrebas
Trois kilomètres vers l'Est, Chilhac est un village bâti sur un promontoire de basalte une centaine de mètres au-dessus de l'Allier.
Mercoeur
Mercoeur est un petit village d'environ 200 habitants à une vingtaine de kilomètres au Sud-Ouest de Brioude et à une quarantaine de kilomètres au Nord-Est de Saint Flour qui est dans le département du Cantal.
Au Moyen-Age la seigneurie de Mercoeur était puissante, elle s'étendait principalement sur les actuels cantons de Saugues et du Malzieu (dans le Nord du département de la Lozère).
Le premier seigneur connu est Ithier Ier, il est mort en 895. A la fin du XIIème siècle Béraud VI se marie avec Judith d'Auvergne, son fils Béraud VII épouse Alix de Bourgogne, fille du duc Hugues III qui est de lignage Capetien. Leur fils Béraud VIII se marie avec Béatrix de Bourbon. Toutes ces alliances situent l'importance prise par les seigneurs de Mercoeur.
Ensuite la seigneurie passe par alliance aux Dauphins d'Auvergne puis toujours par alliance à la maison des ducs de Bourbon.
En 1486 la seigneurie de Mercoeur est attribuée à Gilbert de Bourbon-Montpensier, d'une branche cadette des ducs de Bourbon, sa fille Renée épouse Antoine duc de Lorraine à qui elle apporte Mercoeur.
Leur petit-fils, Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur est un acteur important du parti Catholique à la fin des Guerres de Religion. En 1598, il accepte finalement Henri IV comme roi. Sa fille Françoise est mariée au fils du roi César duc de Vendôme, elle lui apporte le duché de Mercoeur. Le titre a été porté en particulier par son fils ainé, Louis.
Lavaudieu
Le village se situe sur la Senouire, un affluent de l'Allier, à 12 kilomètres au Sud-est de Brioude. Il fait partie des Plus beaux villages de France.
Il s'est formé autour d'une abbaye Bénédictine de femmes créée au milieu du XIème siècle par une donation de Raoul de Lageac à l'Abbaye de La Chaise-Dieu. Le chapitre des Chanoinesses était réservé aux femmes nobles.
Cloitre Roman à deux niveaux de l'église de Lavaudieu
L'église est de style Roman. La nef unique comporte trois travées, elle est voutée en berceau brisé. Le bas-côté Nord a été ajouté à l'époque Gothique.
Le transept est saillant avec des croisillons avrc une absidiole, ils sont couverts de berceaux transversaux.
La croisée du transept est surmontée d'une coupole sur trompes, au dessus s'élève un clocher octogonal (cf photo ci-contre), il a été endommagé au moment de la Révolution Française.
L'abside est en hémicycle.
La nef possède des fresques murales du XIVème siècle: La Crucifixion, la Dormition de la Vierge, le Martyre de Saint André, etc. Le peintre est d'origine Italienne.
Le cloitre (cf photo ci-dessus) est de l'époque Romane, il est construit selon un plan rectangulaire et il est accolé au flanc Sud de l'église.
Il est sur deux niveaux et présente des galeries avec des colonnes de pierre qui sont alternativement jumelées et simple, les chapiteaux ont des thèmes végétaux.
De même la salle capitulaire et le refectoire sont de l'époque Romane, dans cette dernière se trouvent de remarquables fresques murales de la fin du XIIème siècle: Christ en majesté entouré par les symboles des Evangélistes, Vierge en majesté entre les douze apôtres, etc.
Vieille-Brioude
Vieille-Brioude est sur l'Allier à 5 kilomètres au Sud de Brioude dont il est le site originel.
Pendant longtemps la culture de la vigne a été significative, elle a disparu principalement à cause du phylloxera au début du XXème siècle.
Le village possède les restes d'un pont sur l'Allier d'origine Romane, il a été reconstruit au XIXème siècle.
Eglise Saint Vincent de Vieille-Brioude
L'Eglise Saint Vincent de Vieille-Brioude (cf photo ci-contre) est située sur une falaise au-dessus de l'Allier.
Son origine remonte au XIIème siècle, elle possède une nef unique avec trois travées. Le clocher est une reconstruction plus tardive.
Brioude
Brioude est à 70 kilomètres au Sud de Clermont-Ferrand et à 60 kilomètres au Nord-Ouest du Puy. C'est la capitale d'une petite région appelée le Brivadois.
La ville est à 430 mètres d'altitude au pied des Monts de la Margeride et du Velay.
Brioude a une origine ancienne, elle remonte à l'époque Gauloise, elle était alors implantée sur le site de Vieille Brioude.
La ville conserve des maisons anciennes, ainsi la Maison de Mandrin, elle est du XVème siècle avec des colombages. Le brigand du XVIIIème siècle, Mandrin, est en effet intervenu dans la ville.
Pendant le XIXème siècle Brioude était un important centre pêche du saumon, celle-ci s'effectuait dans l'Allier.
La Basilique Saint Julien
Pendant l'Empire Romain, au début du IVème siècle Julien est un tribun d'une Légion Romaine stationnée à Vienne sur le Rhône. Il se convertit au Christianisme et pour cela est décapité à Brioude. Son tombeau devient rapidement un lieu de pélerinage qui s'est perpétué pendant tout le Moyen-Age.
A cette époque s'est constituée une seigneurie ecclésiastique puissante détenue par un chapitre de Chanoines, elle a perduré jusqu'à la Révolution Française.
Saint Odilon, Abbé de Cluny, le pape Grégoire XI (1330-1378) (Roger de Beaufort) sont issus du chapitre de Saint Julien de Brioude.
Une première église est édifiée au début du VIème siècle, elle est remplacée par un édifice Carolingien dans la seconde partie du IXème siècle. Le comte d'Auvergne Guillaume le Pieux mort à Brioude en 918 y est enterré.
L'église est reconstruite à partir de la fin du XIème siècle en style Roman. La construction s'est effectuée d'Ouest en Est et s'est achevée à la fin du XIIème siècle. La nef centrale a été surélevée en 1259.
Elle est construite avec du grès rouge, du basalte noir ou rouge et du marbre gris et rose ce qui lui donne une allure caractéristique avec des effets de polychromie qui mettent en valeur l'architecture de l'édifice.
Chevet et clocher de la Collégiale Saint Julien de Brioude
C'est une grande église avec 75 mètres en longueur, 20 mètres en largeur et près de 25 mètres en hauteur au transept.
La partie la plus remarquable de l'édifice est le chevet (cf photo ci-contre) avec ses cinq chapelles rayonnantes avec juste au-dessus un décor de mosaïques réalisées avec des pierres noires et blanches (cf photo ci-contre).
L'intérieur comporte un décor très riche: sculptures, fresques murales, etc.
Visite de l'église
L'entrée s'effectue par les porches d'un narthex du XIème siècle avec des voûtes d'arêtes surmontées par une tribune. Le clocher carré au-dessus de la façade est une construction du milieu du XIXème siècle (cf photo ci-contre). La vue d'ensemble de la façade est difficile car il n'y a pas de recul.
La partie supérieure du narthex, côté intérieur, forme une chapelle dédiée à Saint Michel. Elle possède de belles fresques (cf photo ci-dessous) comme un Christ en majesté entouré par les symboles des évangélistes.
Fresque dans la partie supérieure du narthex (chapelle Saint Michel)
La nef
Ce narthex, qui a aussi été repris au milieu du XIXème siècle, donne sur une nef principale encadrée par des collatéraux.
La nef comporte cinq travées avec des piliers carrés. Elle était initialement voûtée en plein cintre, elle a été surélévée aux XIIIème et XIVème siècles en style Gothique et couverte de voûtes d'ogives (cf photo ci-dessous à droite), elle est éclairée par de grandes fenêtres. Deux porches (Nord et Sud) s'ouvreant au niveau de la seconde travée. Les bas-côtés sont voûtés d'arêtes avec un arc doubleau à chaque travée.
Intérieur de la Basilique Saint Julien de Brioude
Le transept est non débordant et chaque bras comporte une tribune et un porche d'accès. La croisée du transept est surmontée par un clocher octogonal avec deux étages percés d'une baie en plein cintre sur chaque côté. Ce clocher a été repris en 1864.
Le choeur est entouré par un déambulatoire qui dessert cinq chapelles rayonnantes épaulées par des contreforts. Les colonnes sont surmontées de chapiteaux sculptés. L'abside est voûtée en cul-de-four
Au Moyen-Age l'intérieur de la Basilique était recouverte de peintures réalisées au XIIIème siècle. Il en reste des parties en particulier sur les piliers (cf photo ci-contre), les motifs de décoration sont très variés.
Peu de chapiteaux sculptés font référence à des thèmes bibliques, ils représentent des scènes de l'Antiquité ou du Moyen-Age: un singe attaché, un usurier, le combat de chevaliers, un âne jouant de la lyre, des sirènes, etc.
Les plus anciennes fresques murales sont du XIIème siècle, comme celles de la chapelle Saint Michel. Sur les murs de l'église sont représentés des Saints et des thèmes classiques: la lutte des vertus contre les vices, le ciel et l'enfer, etc.
Une crypte se situe sous l'abside, c'est en fait l'édifice du VIème siècle construit sur le tombeau de Saint Julien.
Auzon
Auzon est un village près de l'Allier à une douzaine de kilomètres au Nord de Brioude, près de la limite avec le département du Puy de Dôme.
C'est un ancien bourg fortifié qui s'est developpé autour d'un château fort du Xème siècle. Il faisait partie des Bonnes villes d'Auvergne.
Il conserve une porte d'accès qui faisait partie de son enceinte et qui remonte au XIIème siècle. Il possède aussi un Hospice édifié au XVème siècle. Plusieurs maisons anciennes sont également présentes.
Collégiale Saint Laurent Panorama sur Auzon
Le village est dominé par la Collégiale Saint Laurent implantée à l'extrémité Est d'un éperon rocheux, elle a été rattachée à l'Abbaye de La Chaise-Dieu en 1177. Elle a été réalisée au XIIème siècle en style Roman.
La nef unique comporte quatre travées, le choeur est légèrement désaxé par rapport à la nef. Certains chapiteaux au-dessus des colonnes méritent l'attention.
Vu de l'extérieur le chevet est pentagonal mais vu de l'intérieur l'abside est en hémicycle avec trois chapelles rayonnantes.
Le porche d'accès est sur le flanc Sud de l'église (cf photo ci-dessus à gauche), on y accède par un escalier.
L'église possède des peintures murales du XIVème siècle. Elles représentant des scènes de l'Enfance du Christ, un panneau montre le Couronnement de la Vierge, on trouve également le Cycle de la Passion et la Résurrection, etc.
L'Auvergne a des villes couleur de charbon, de hauts pâturages vastes, des vallées paradisiaques, sans oublier, bien sûr, de sympathiques spécimens d'Auvergnats : méfiants de prime abord, plaisantins au second et généreux quand la glace est rompue ! Et puis le routard Auvergne c'est toujours des adresses souvent introuvables ailleurs : ripailler de pounti, d'aligot ou de jambon de montagne, loger en chambre d'hôtes pour tester la chaleur de l'accueil auvergnat ; des visites culturelles originales en dehors des sentiers battus ; des infos remises à jour chaque année ; 31 cartes et plans détaillés.
Saint Paulien
Saint Paulien est une petite ville à une quinzaine de kilomètres au Nord du Puy.
Son origine est ancienne, elle a été la capitale du Pays des Vellaves (Velay) et portait le nom de Ruessium à l'époque Gallo-Romaine. Les Vellaves faisaient partie de la Confédération des Arvernes, leur oppidum était construit au-dessus du site du château de La Rochelambert.
Le statut de capitale du Velay et de siège de l'évêché a été transféré au Puy sans doute au VIème siècle. Saint Paulien a été le dernier évêque résident à Ruessium, par la suite la ville a piris son nom.
Saint Paulien possède une église des XIème et XIIème siècles de style Roman dédiée à Saint Georges.
La nef est large avec seulement deux travées, le transept est saillant et le chevet a quatre chapelles rayonnantes présentant à l'extérieur un décor polychrome. L'église a été remaniée au XVIème siècle.
A proximité se trouve le château de La Rochelambert édifié aux XVème et XVIème siècles et qui a inspiré George Sand dans son roman Jean de La Roche.
La Chaise-Dieu
La Chaise-Dieu est une petite ville à une quarantaine de kilomètres au Nord du Puy et à un peu plus de vingt de Saint Paulien.
Elle est à une altitude de 1080 mètres au coeur du Parc National du Livradois-Forez.
La place du village est entourée par des maisons anciennes et la façade de l'église abbatiale Saint Robert.
Histoire de l'Abbaye Saint Robert
La Chaise-Dieu est connue grace à son abbaye fondée en 1043 par Robert de Turlande, fils d'un comte d'Aurillac et Chanoine de la Collégiale Saint Julien de Brioude.
L'église a été reconstruite en style Goyhique dans la première moitié du XIVème siècle à l'initiative du Pierre Roger de Beaufort, ancien moine de l'abbaye devenu le Pape Clément VI, il y a été enterré en 1353. Elle est achevée entre 1370 et 1378 par son neveu le Pape Grégoire XI.
L'Abbaye passe sous le régime de la commende (attribution de ses bénéfices à des laïcs ou assimilés) à partir de la fin du XVIème siècle, elle perd son rayonnement religieux. Au final l'abbaye a été supprimée lors de la Révolution Française.
Depuis une cinquantaine d'années l'abbaye accueille un important festival de musique à la fin de l'été.
Description
L'église Saint Robert est le plus important édifice Gothique d'Auvergne après la Cathédrale de Clermont. Elle a été réalisée en granit gris, ce qui lui permet de résister aux intempéries et aux difficiles conditions climatiques du site.
L'église Saint Robert de La Chaise-Dieu avec à droite la Tour Clémentine
La façade (cf photo ci-contre) est flanquée de deux tours quadrangulaires peu élevées, elle comporte trois zones avec de grandes arcades qui correspondent aux trois nefs intérieures.
Le portail est partagé par un trumeau avec la statue de Saint Robert. Il est entouré par des voussures sculptées en arc brisé qui retombent de chaque côté sur des colonnes avec des chapiteaux sculptés.
Façade de l'église Saint Robert de La Chaise-Dieu
Jubé de l'église Saint Robert de La Chaise-Dieu
Les trois nefs ont la même hauteur (19 mètres) et longueur (76 mètres), elles sont voûtées d'ogives. Il n'y a pas de transept.
Le choeur est séparé de la nef par un jubé du XVème siècle (cf photo ci-dessus) avec une riche ornementation.
Dans ce choeur se trouve le gisant du Pape Clément XI, réalisé par Pierre Boye. Cinq chapelles rayonnantes donnent directement sur le choeur.
Ce choeur comporte aussi 156 stalles de chêne sculptées et au-dessus de ces stalles onze grandes tapisseries Flamandes du XVIème siècle représentent des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament
Dans le collatéral Nord, l'église conserve une fresque célèbre: La Danse Macabre réalisée au XVème siècle. Elle fait 26 mètres de longueur sur 2 de hauteur et est disposée sur trois panneaux. Elle exprime la hantise de la Mort, celle-ci fait danser puissants et humbles dans une même ronde.
La Tour Clémentine est sur l'angle Sud-Est de l'église (cf photo au-dessus), c'est un donjon rectangulaire qui comporte des machicoulis, il avait pour objectif de sécuriser le monastère. Le rez de chaussée possède un four et un puits ce qui permettait de subir un siège.
Cloitre de l'église Saint Robert de La Chaise-Dieu
Le Cloitre (cf photo ci-contre) est adossé au flanc Sud de l'église, il a été réalisé à la fin du XIVème siècle.
Il ne comporte plus que deux galeries qui sont voûtées sur croisées d'ogives.
Chaque arcade comporte deux baies géminées, a-dessus le remplage est faite de trèfles à quatre feuilles.
Le cloitre communique avec une place bordée par les bâtiments conventuels qui ont été reconstruits aux XVIIème et XVIIIème siècles.
La vallée de la Loire
La Loire prend sa source dans l'est du Massif Central au pied du Mont Gerbier de Jonc qui est une des montagnes les plus élevées (1550m) du département de l'Ardèche (Vivarais).
Sa direction initiale est vers le Sud pendant une dizaine de kilomètres avant de buter contre un bloc volcanique (le Suc de Bauzon au lieu-dit Rieutord) qui la renvoie vers le Nord.
La rivière s'écoule rapidement en traversant la plaine du Puy, elle passe près de Polignac puis à Lavoûte sur Loire. A Vorey commencent de nouvelles Gorges de la Loire qui se poursuivent au delà de Chamalières.
Salettes est habitée depuis des temps anciens, on y a retrouvé un oppidum de l'époque Celtique (le Camp d'Antoune) près du hameau d'Espinasse. Il est à 1100m d'altitude au dessus des Gorges de la Loire. Cet oppidum est devenu ensuite un Camp Romain à l'époque Gallo-Romaine.
L'église Saint Pierre est du XIIème siècle, elle est de style roman, elle a été reconstruite au XVème siècle. Son clocher est à peigne comme bien souvent dans cette partie de l'Auvergne. La nef possède trois travées voutées, l'abside est pentagonale. Le porche est ample et sous un oculus.
Cette église faisait partie d'un monastère qui était sur l'emplacement de l'actuelle place du village.
A signaler aussi la présence dans la commune du château de Soubrey dont la construction remonte aux XIVème et XVème siècles, il est en cours de restauration.
Arlempdes
Le site d'Arlempdes au dessus d'une boucle de la Loire avec le château-fort et l'église Saint Pierre
Arlempdes est un village construit au dessus d'une boucle de la Loire à 840 mètres d'altitude. Il n'est qu'à une trentaine de kilomètres des sources du fleuve. Au Moyen-Age c'était un bourg castral protégé par des remparts, on peut d'ailleurs toujours voir une tour-porte qui en faisait partie.
Le château Le village est dominé par un puissant château (en ruines) construit au XIIIème siècle et adapté à la configuration du site, il occupe une surface d'environ un hectare. Il était le siège d'une baronnie au Moyen-Age longtemps détenue par la puissante famille régionale des Monlaur. Au XVème siècle, Anne de Monlaur épouse Charles III de Poitiers, comte de Valentinois. Ses descendants reconstruisent le château, sa petite-fille est Diane de Poitiers la maitresse du roi de France Henri II, elle portait le titre de Dame d'Arlempdes.
En 1585, pendant les Guerres de Religion, la forteresse est prise par les Protestants.
Le château est abandonné à la fin du XVIIIème siècle et tombe en ruines, ses pierres sont utilisées pour la construction de maisons dans le bourg. Depuis une cinquantaine d'années il benéficie de restaurations.
L'église Saint Pierre d'Arlempdes
Elle est de style Roman, elle a été édifiée au XIIème et XIIIème siècles avec des pierres volcaniques et remaniée au XVIème siècle. Le clocher est à peigne rectangulaire avec quatre arcades, il a été réalisé au XVIème siècle, il est en granit. Le portail est remarquable avec quatre voussures.
L'intérieur de l'église se compose d'une nef unique voûtée, le chevet est à fond plat.
Gorges de la Loire entre Arlempdes et Goudet
Goudet
Gorges de la Loire à Goudet: château de Beaufort
Goudet est un village construit le long de la Loire quelques kilomètres après Arlempdes, il est à une altitude de 750 mètres.
Le passage sur la Loire à Goudet est utilisé depuis les temps anciens. Le village et le fleuve sont dominés par les ruines du château médiéval de Beaufort (cf photo ci-dessus et ci-contre) qui protègeait ce passage.
Le château a été construit aux XIIème et XIIIème siècles, il était entouré par un puissant mur d'enceinte dont il reste des éléments. Sa position lui permettait de contrôler la vallée. Il a été assiègé à plusieurs reprises et en partie détruit par les Anglais pendant la Guerre de Cent Ans. Il est reconstruit au XVème siècle.
De même, les Protestants l'ont assiègé, sans succés, pendant les Guerres de Religion au XVIème siècle.
Un autre château a été construit à proximité par les seigneurs de Goudet, à Pipet. Il a été pris par les Anglais en 1382, il n'en reste maintenant qu'une tour.
Le Monastier sur Gazeille
Le Monastier sur Gazeille est une petite ville située à 900 mètres d'altitude à 5 kilomètres à l'Est de la Loire et à une vingtaine de kilomètres au Sud du Puy en Velay. Il est surmonté par la corniche de lave rouge de la Moulette (1035 mètres d'altitude).
Une Abbaye y a été fondée dès l'année 680 par le comte d'Auvergne Saint Calmin, elle est devenue très importante à partir du Xème siècle.
L'ancienne église abbatiale est toujours au centre de la ville, elle est dédiée à Saint Chaffre, second abbé du monastère, elle date du XIème siècle, il en subsiste le transept et des parties de la nef. C'est une des églises Romanes les plus remarquables du Velay, elle est faite de pierres de couleur blanche et rouge (lave) et, dans la nef, elle possède des chapiteaux très intéressants.
L'église a été transformée aux XVème et XVIème siècle avec la mise en place de voûtes d'ogives dans la nef. L'abside est Gothique avec un déambulatoire et plusieurs chapelles.
Façade de l'église Saint Chaffre du Monastier
Le Trésor contient de véritables oeuvres d'art de l'époque médiévale.
En hauteur, le château-abbatial date du milieu du XIVème siècle, il est massif, en basalte noir, avec des tours d'angle. Il a été restaurée au milieu des années 1970. Le Monastier conserve plusieurs autres maisons anciennes.
Le château-abbatial du Monastier
A l'extrémité Sud-Est de la ville, la chapelle Saint-Jean est du XIIème siècle (remaniée au XVème siècle), c'est l'ancienne église paroissiale.
C'est du Monastier qu'est parti, en 1878, le romancier écossais Robert Louis Stevenson pour faire une randonnée vers Alès qu'il a retracé dans son ouvrage Voyage avec un âne dans les Cévennes. Robert Stevenson est l'auteur de livres très célèbres: L'île au Trésor et Dr Jekyll et Mr Hyde.
Solignac sur Loire
Solignac sur Loire est un village qui est à une dizaine de kilomètres au Nord de Goudet. Il est établi sur un promontoire rocheux qui domine de plus de 150 mètres la rive gauche de la Loire.
Cette cité était jadis importante. Au Moyen-Age les sires de Solignac comptaient parmi les plus importants seigneurs du Velay. Ils avaient un château-fort à Solignac qui elle-même était protègée par des remparts. La ville a été assiégée à plusieurs reprises pendant les Guerres de Religion au XVIème siècle. Le château et les fortications ont disparu au moment de la Révolution Française, il n'en reste que des éléments de murs.
Solignac conserve l'église Saint Vincent qui est d'origine Romane (XIIème siècle). Endommagée au moment de la Révolution Française, elle a été reconstruite au milieu du XIXème siècle.
Château de Bouzols au dessus de la Loire, d'après une gravure du XIXème siècle
En direction du Puy en Velay, on passe devant le château de Bouzols (cf gravure ci-contre) près de Coubon. Il est bâti sur un bloc de basalte escarpé. Edifié au XIVème siècle, il a été un enjeu au moment des Guerres de Religion. Il est relativement bien conservé.
Le Puy en Velay
Le Puy en Velay est dans un petit bassin à quatre kilomètres à l'Ouest du confluent de la Loire et de la Borne. Son altitude moyenne est d'environ 600 mètres. Dans ce bassin, l'érosion a mis en évidence quatre grands rochers (ou dyke) en basalte (cf photo ci-dessous). La ville du Puy est sur les flancs du plus important des ces rochers, le Rocher Corneille.
La ville est à 150 kilomètres au Sud-Est de Clermont-Ferrand, Brioude est à mi-chemin entre ces deux villes.
Panorama sur la ville du Puy en Velay avec la statue de la Vierge et la chapelle Saint-Michel sur des pitons en basalte
Histoire
Le Puy en Velay est une ville ancienne qui existait à l'époque des Gaulois, elle avait pour nom Anicium. Elle est devenue la capitale des Vellaves et le siège d'un évêché au VIème siècle. L'évêque a été la puissance dominante de la ville pendant tout le Moyen-Age (il était évêque-comte).
Les comtes d'Anjou étaient parvenus à avoir une certaine influence dans la région, ainsi Guy fils de Foulques II le Bon est devenu évêque-comte en 975. Des vestiges de l'Antiquite et du Haut Moyen-Age ont été regroupés au Musée Crozatier.
A partir du Xème siècle la ville a été le lieu d'un important pélerinage dédié à la Vierge Marie. En 1254, le roi de France, Saint Louis, a ramené des Croisades une Vierge Noire en bois qui était installée dans la cathédrale, elle a été brulée lors de la Révolution Française et remplacée par une copie. Les fêtes religieuse du 15 août (Assomption) restent significatives au Puy en Velay.
La ville du Puy en Velay a été pendant tout le Moyen-Age un point de départ et de concentration vers le pélerinage de Saint Jacques de Compostelle (Via Podiensis) pour les régions voisines et celles de l'Est de l'Europe.
L'importance du pélerinage a favorisé le développement de la ville mais aussi du clergé attaché à la cathédrale, celui-ci a compté jusqu'à quarante chanoines. Le chapitre des chanoines a fondé l'Hôtel-Dieu au XIème siècle et ceux-ci se sont établis dans des habitations autour de la cathédrale. Ils ont fini par constituer une seigneurie indépendante de l'évêque et souvent en conflit avec lui.
Le Puy en Velay avait de nombreuses relations avec les royaumes du Nord de l'Espagne et a contribué à la lutte contre l'Hérésie Albigeoise aux côtés des Papes.
La Cathédrale
La Cathédrale Notre-Dame et le coeur de la ville sont bien visibles de loin, ils sont perchés sur le Rocher Corneille (Mont Anis).
Elle est d'origine Romane du XIème et XIIème siècles, mais pour l'essentiel l'édifice actuel est une reconstruction du XIXème siècle qui conserve cependant des éléments Romans et en particulier de belles peintures Romanes et aussi Gothiques.
Le cloitre et certains bâtiments conventuels restent principalement Romans.
L'edifice mélangeait le style Roman avec des influences orientales (Byzantine et Musulmane). Dans une certaine mesure elles ont été préservées lors de la reconstruction de l'édifice.
La Cathédrale Notre-Dame du Puy en Velay
Une statue qualifiée de Vierge Noire a été l'objet d'un culte et d'un pélerinage pendant tout le Moyen-Age. Elle a été détruite en 1793 pendant la Révolution Française, il en reste cependant des images.
Des statues et sanctuaires ont été édifiés sur les pitons de basalte autour de la ville. Une grande statue de la Vierge, réalisée au XIXème siècle, est établie au sommet du Rocher Corneille à l'altitude de 750 mètres.
La reconstruction du XIXème siècle
Dans la première partie du XIXème siècle, l'ancienne cathédrale menace de tomber en ruines. Un programme de reconstruction est alors engagé.
Elle a commencé par le transept, seules subsistent du monument originel les parties basses du croisillon Nord.
La tour au-dessus de la croisée du transept reproduit à peu près celle d'origine.
Les travaux se sont poursuivis sur les six travées de la nef. D'abord les deux dernières travées (côté Est) qui ont été reconstruites, puis les deux travées près de la façade Ouest. Les deux travées du milieu restent proches de celles de l'édifice initial.
A près un temps d'arrêt les travaux reprennent dans les années 1860 avec un nouveau chevet puis dans les années 1880 avec un nouveau clocher qui s'élève à 56 mètres de hauteur sur sept étages.
Description de l'édifice actuel
Un escalier de 134 marches donne accès à la façade polychrome (cf photo ci-dessus). Cette façade est principalement une reconstruction du XIXème siècle au-dessus de la base qui est d'origine Romane. Elle est composée de cinq étages, dans la partie inférieure trois grandes arcades donnent accès au porche et à ses bas-côtés, au-dessus se trouve une rangée de petites arcatures, elle-même surmontée par trois fenêtres en plein cintre. Le niveau encore au-dessus est à nouveau composé d'arcatures et enfin le haut de la façade comporte trois pignons.
A l'intérieur, l'église comporte trois nefs et six travées, la nef centrale est couverte par des coupoles octogonales au-dessus de chaque groupe de deux travées. Les nefs latérales sont couvertes d'arêtes. Ces trois nefs sont prolongées par trois absides rectangulaires.
Les deux premières travées (Ouest) sont une reconstruction, les chapiteaux Romans de l'église initiale ont été remis à leur place. Les troisième et quatrième travées sont restées dans l'état d'origine tandis que les deux dernières sont une reprise du XIXème siècle.
Le transept a été évoqué ci-dessus, il est saillant. Le bras Nord conserve sa base Romane et des peintures murales de la fin du XIème siècle avec en particulier une représentation de Saint Michel de plus de cinq mètres de hauteur.
D'autres parties à l'intérieur de la cathédrale sont décorées de peintures murales Romanes et Gothiques.
Le choeur est rectangulaire à fond plat, il est voûté en berceau.
Le porche au Sud-Est a été conservé, il date des environs de 1200. Le portail du porche Nord-Est conserve un décor historié du XIIème siècle: le tympan porte un Christ en Majesté et le linteau a une représentation de la Cène, ces sculptures ont été endommagées au moment de la Révolution Française.
Cloitre de la Cathédrale du Puy en Velay
Le Cloître
Il est situé côté Nord de la cathédrale et s'appuie sur les trois travées orientales. Il présente quatre galeries voûtées dont la plus ancienne date du milieu du XIIème siècle. Les côtés Nord et Sud ont cinq arcades, le côtés Ouest en a neuf et le côté Est dix, ces arcades sont polychromes.
Les chapiteaux sculptés ont des thèmes variés, certains sont historiés, ils ont sans doute été réalisés à partir de 1180.
La Chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe
Cette chapelle a été bâtie sur l'emplacement d'un ancien Temple Romain dédié à Mercure.
Elle est implantée au sommet du rocher d'Aiguilhe (qui fait presque 90 mètres de hauteur) à partir de 962, on y perçoit une influence Orientale, d'ailleurs le culte de Saint Michel a son origine en Orient.
Au Moyen-Age, cette chapelle était l'objet d'un important pélerinage.
Chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe au Puy en Velay
Elle a été peu altérée depuis sa construction. A l'origine c'était un sanctuaire quadrilobé avec quatre absides, celles côté Nord et Est subsistent.
Le portail de la façade est bien décoré. Aux XIème et XIIème siècles est édifié un déambulatoire qui décrit une courbe autour de l'édifice.
L'église était recouvertes de fresques murales dont un Christ en Majesté entouré par les élus et les damnés.
La ville ancienne
Le quartier autour de la Cathédrale conserve des bâtiments remarquables comme par exemple l'Hôtel-Dieu.
Plus généralement la ville conserve de nombreuses rues et maisons anciennes dont beaucoup ont des toits rouges (cf photo ci-contre), elles s'étagent en arc de cercle comme le montre le plan ci-dessous à droite.
La rue des Tables (cf photo ci-contre) monte selon une pente abrupte, elle conduit à la façade Ouest de la Cathédrale.
D'autres rues sont en escalier, particulièrement étroites et pentues.
rue des Tables dans la ville ancienne du Puy en Velay
Les principaux sites sont la place du Martouret, la rue du Collège comportant des maisons anciennes de même que la rue Panessac.
La Tour Panessac date du XIVème siècle (cf photo ci-dessous à gauche), elle est le seul reste des anciens remparts de la ville.
L'église Saint Georges-Saint Régis est l'ancienne chapelle du Collège des Jésuites.
La place du Plot possède une grande fontaine du XVIIIème siècle.
La Tour Panessac Plan du Puy en Velay
Les Dentelles du Puy
Le Puy est aussi connue pour sa production de Dentelles. Cette activité était répandue au Puy et dans tout le Velay a commencé au XVIème siècle et a connu son optimum au XVIIème. La principale clientèle était la Cour du roi, les nobles et les prélats, elle ornait les vêtements, les lits, les rideaux, etc.
Les points de dentelle était d'une grande finesse et nécessitait une haute technicité, les motifs étaient conçus par des artistes renommés.
La production de dentelles était pratiquée par les femmes soit en atelier, soit à domicile et est devenue avec le temps une composante à part entière de la vie sociale dans beaucoup de communes rurales de la région.
Maintenant, la production artisanale de dentelles est en extinction, pour maintenir le savoir-faire un Centre d'Enseignement de la Dentelle et du Fuseau a été créé en 1974..
Le Puy-en-Velay marque, pour un grand nombre de pèlerins, le départ d'un des plus fameux chemins conduisant à Compostelle. Depuis longtemps, et aujourd'hui encore, d'autres marcheurs quittent Le Puy pour s'en aller plein sud, vers le Languedoc et la toute proche Méditerranée, leurs pas les portant jusqu'à Saint-Gilles-du-Gard. C'est ainsi que se déroule le chemin de Régordane, renommé depuis le Xlleme siècle, ayant vu passer des marcheurs de Dieu, la soldatesque des Croisades, des marchands et leurs colonnes de mulets, des bergers et leurs moutons, camisards, saltimbanques et troubadours... (Et puis il ne faut pas oublier que c'est également du Puy que partent les randonneurs décidés à suivre le chemin de Stevenson, croisant à plusieurs endroits - Pradelles, Langogne, Alès - les traces de la Régordane.) Traversant le Pays vellave, le Haut-Gévaudan, les Cévennes, la Gardonnenque, la Régordane s'en va vers l'infini des espaces connus, vers l'insondable intériorité des marcheurs. José et Michèle Laplane l'ont arpentée tout au long de ses deux cent trente kilomètres, bâton dans une main et crayon dans l'autre. Ils en ramènent un récit aux nombreuses facettes : journal de route de deux randonneurs tantôt contemplatifs et aériens, tantôt harassés et crottés ; notations sur le petit patrimoine bâti au fil des siècles ; bribes de rencontres ; réflexions sur l'art et les aléas de la marche .
Quelles que soient les motivations qui nous attirent sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle - spirituelles ou culturelles -, nous prenons tous les mêmes itinéraires. Ce guide vous orientera, étape par étape, du Puy-en-Velay à Figeac, sur la Via Podiensis, principal chemin de Saint-Jacques en France, dont les plus remarquables sections et monuments historiques sont inscrits sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco. Adapté aux besoins du marcheur, léger et fonctionnel, il contient toutes les informations nécessaires à la découverte du chemin du Puy : itinéraires détaillés, repères historiques, conseils pratiques, et s'adresse à tous ceux qui désirent suivre le " chemin des étoiles ".
Polignac et son château sur un spectaculaire bloc de lave
Polignac est juste au Nord du Puy en Velay, environ cinq kilomètres à l'Ouest de la Loire. Le château est établi sur un bloc de lave spectaculaire (plate-forme de 200 mètres sur 100 à 800 mètres d'altitude), il surveillait les routes, venant du Nord et de l'Ouest, qui conduisaient au Puy en Velay. L'édifice était protégé par une enceinte du XIIIème siècle. Il surplombe le village d'une centaine de mètres.
Ce château a été construit de 1380 à 1420, le donjon rectangulaire fait plus de 30 mètres de hauteur, il a été restauré au XIXème siècle.
Les bâtiments seigneuriaux et la chapelle sont en ruines. Ils ont été délaissés au XVIIème siècle, la famille des seigneurs de Polignac a préféré alors aller vivre dans son château voisin de Lavoûte sur Loire qui était plus agréable.
L'église du village de Polignac est de style Roman, le choeur est du XIème siècle et la nef du XIIème siècle, le porche Sud est du XIVème. Elle a été remaniée au XIXème siècle et la façade a même été reconstruite en 1874. L'église conserve de beaux chapiteaux et dans l'abside se trouvent des fresques murales des XIIème (Jugement Dernier) et XIVème siècles (frise des anges musiciens et peinture de l'absidiole de droite).
Lavoûte sur Loire
Lavoûte sur Loire (extrait d'un tableau de Pierre Thuillier, peintre paysagiste du XIXème siècle)
Le nom de ce village, Lavoûte, provient du latin volta qui signifie boucle, en effet il est établi dans une boucle de la Loire. Il possède une église Romane à nef unique, le clocher carré est au-dessus de la croisée du transept. A l'intérieur se trouve un christ sculpté du XIIIème siècle.
Le premier château de Lavoûte-Polignac a été construit au XVIème siècle, celui qui est visible actuellement est une reconstruction de la fin du XIXème siècle.
Il est implanté sur un éperon dans une boucle de la Loire. Le château de Lavoûte est devenu la résidence des seigneurs de Polignac quand ils l'ont préféré à leur château-fort de Polignac. Le cardinal Melchior de Polignac y est né en 1661.
Le château de Lavoûte-Polignac sur la Loire
A 2 kilomètres au Nord-Est de Lavoûte se situe le village de Beaulieu qui conserve une église Romane, le château d'Adiac est également sur le territoire de cette commune.
Chamalières sur Loire
Chamalières sur Loire
Chamalières est un village qui se situe sur la rive droite de la Loire, au pied du Mont Gerbizon, sur un rocher dominant la Loire. Il s'est développé autour d'un Prieuré Bénédictin créé avant l'An Mil et qui dépendait de l'Abbaye du Monastier.
L'église Romane est une reconstruction du XIIème siècle, c'est celle de l'ancien monastère, elle est en pierre volcanique de tonalité noire. La façade est flaquée de deux tours rondes, le clocher est carré, la nef est à trois travées, elle se termine sur une grande abside en cul-de-four avec quatre absidioles sur son pourtour (cf photo ci-dessus).
Des restes de l'ancien cloître de style Roman subsistent, il était sur une terrasse au dessus de la Loire.
Retournac
La Loire à Retournac
Le cours du fleuve est large et calme en arrivant à Retournac qui se situe sur la rive gauche de la Loire.
Retournac est une petite ville d'origine très ancienne, on y a retrouvé des éléments préhistoriques dans une grotte à l'Ouest du bourg.
La ville a été prospère pendant une partie du XIXème siècle avec en particulier la production de dentelles. Un Musée des Manufactures de Dentelles y a été implanté.
Retournac conserve une église Romane du XIIème siècle avec un clocher carré, l'abside est remarquable avec deux absidioles rayonnantes. La nef a été flanquée tardivement de chapelles latérales.
A la sortie de Chamalières, en direction de Retournac, et en hauteur (à 720 mètres) sur la rive gauche de la Loire, se situe le château d'Artias qui a été construit à partir du XIème siècle. Il dépendait des évêques-comtes du Puy en Velay. Il a été laissé à l'abandon au XVIIIème siècle et a alors été exploité comme carrière de pierres. Il n'en reste qu'une tour et quelques dispositifs défensifs. Il appartient à la commune de Retournac. Plusieurs maisons-fortes sont également situées sur le territoire de la commune.
Beauzac
Beauzac est un village situé sur le côté gauche de la Loire, une dizaine de kilomètres au Nord de Retournac.
Il est à mi-chemin (40 kilomètres) entre Le Puy en Velay et Saint-Etienne. Sa position rendait son accès difficile et pendant longtemps les communications ont été assurées à l'aide de bacs sur la Loire. C'est pourquoi un pont a été construit en 1863 au lieu-dit Confolent, il franchit la Loire à la confluence avec le Lignon. Ce pont a une longueur de 140 mètres sur une seule travée. Il a été reconditionné au début du XXème siècle.
Beauzac est un village d'origine médiévale, il est signalé dans des documents du Xème siècle et un château y a été édifié au XIIème siècle. A la même époque la cité s'entoure de remparts, il en subsiste deux portes et une tour. L'église Saint Jean remonte au XIIème siècle, la nef est du XVème siècle et a un beau portail de style Gothique.
La Loire près de Beauzac, au fond le viaduc de la N88
Un viaduc a été mis en service en 1994 au-dessus de la rivière Lignon (affluent de la Loire) pour faciliter la circulation sur la N88 (liaison de Saint Maurice de Lignon à Monistrol sur Loire). Il fait plus de 110 mètres de haut.
Monistrol sur Loire
Près de Monistrol: château de Rochebaron au dessus de la Loire
Monistrol est à quatre kilomètres à l'Est de la Loire. Le village possède un château épiscopal avec des tours médiévales et une façade Renaissance.
L'église Saint Marcellin est à la base de style Roman (la nef), elle a été remaniée et agrandie au XVIIème siècle.
Un château a été construit à la fin du XVème siècle à Monistrol par Jehan de Bourbon évêque du Puy pour servir de résidence d'été à ces évêques. Il a été fortement remanié au XVIIème siècle.
En pratique c'est le village de Bas-en-Basset qui est sur la Loire, à cet endroit le paysage est constitué de collines recouvertes de sapins au milieu desquels émerge le château de Rochebaron (cf photo ci-dessus) construit au début du XIIème siècle.
L'Ance, une petite rivière, se jette dans la Loire un peu en amont de Bas-en-Basset. Au delà, le fleuve s'engage entre des coteaux escarpés et se dirige vers Aurec sur Loire.
Aurec sur Loire
Aurec est sur la rive droite de la Loire. La petite ville est ancienne, elle remonte à un Prieuré fondé par le comte de Forez Gérard II.
Le bourg s'est développé à partir de ce prieuré et au Moyen-Age il était protégé par un château (construit au XIIIème siècle) et des murailles.
Pour autant, au moment de la Guerre de Cent Ans, vers 1420, les Bourguignons s'en emparent. De même, le Baron des Adrets prend le village au moment des Guerres de Religion.
A partir du XIXème siècle, Aurec est devenu un petit centre industriel de la périphérie de Saint-Etienne, on y construisait des embarcations avec le bois des forêts du voisinage, elles pouvaient transporter jusqu'à vingt tonnes de charbon de Saint-Etienne à Nantes.
Saint Julien-Chapteuil
Ce village est à 820 mètres d'altitude, à une vingtaine de kilomètres à l'Est du Puy, près de la Montagne du Meygal et de la forêt du même nom. Il résulte de la fusion de deux villages antérieurs: Saint Julien et Chapteuil.
La ville a une origine ancienne. Jadis ce village avait une activité de production de dentelles, elle a maintenant disparu.
Façade Ouest et clocher octogonal de l'église de Saint Julien-Chapteuil
Saint Julien-Chapteuil conserve une église Romane du XIIème siècle qui faisait partie d'un Prieuré fondé par des moines de l'Abbaye de La Chaise-Dieu venus sur ce site à la demande du seigneur de Chapteuil.
La nef comporte trois travées, elle est encadrée par des collatéraux. Au-dessus de la croisée du transept s'élève une coupole sur trompes surmontée par un clocher octogonal. Le chevet est à trois pans, il est voûté en cul-de-four.
L'église a été remaniée au XVIIème siècle avec la mise en place de voûtes gothiques au-dessus de la nef.
Le château de Chapteuil est sur une butte en basalte à une hauteur de 1030 mètres.
Yssingeaux
Yssingeaux est une sous-préfecture du département située à une trentaine de kilomètres au Nord-Est du Puy. Elle est à 850 mètres d'altitude.
Sa création remonte à l'époque Gallo-Romaine. Au Moyen-Age la ville était protégée par des remparts.
Son activité économique est liée à celle du bassin d'activité de Saint Etienne. Elle accueille depuis 1984 l'Ecole Nationale de la Pâtisserie.
La ville conserve plusieurs édifices anciens, à commencer par l'Hôtel de Ville qui est l'ancien château des évêques du Puy, il a été édifié sur l'ancien château médiéval. De même que celui de Monistrol sur Loire il a été réalisé au XVème siècle par Jehan de Bourbon, évêque du Puy.