Le département de l'Indre (36) se situe au centre de la France. Il tire son nom de la rivière l'Indre qui le traverse du Sud-Est au Nord-Ouest sur environ 130 kilomètres de longueur. Il correspond à l'ancien Bas-Berry.
Le département est structuré par deux rivières, l'Indre et plus au Sud la Creuse avec entre les deux la Claise.
L'Indre pénètre dans le département près de Sainte Sévère puis rejoint La Châtre avec le souvenir de George Sand. Chateauroux est la ville la plus importante sur l'ensemble de son cours. Près de celle-ci, Déols rappelle l'Histoire de toute la région dont elle fut un temps la capitale.
Deux châteaux sont incontournables, en premier Valençay, le plus connu, et aussi Azay le Ferron, on peut aussi citer les châteaux d'Argy et de Bouges.
Au Sud du département le village de Saint Benoit du Sault a beaucoup de caractère de même que Neuvy Saint Sépulchre et son église remarquable. Au centre Levroux était un site Gaulois et Gallo-Romain important.
Au Nord, Issoudun, qui est la seconde ville du département, a un riche passé historique.
La région était peuplée par l'homme dès l'époque Préhistorique, on a retrouvé de nombreux dolmens et menhirs.
A l'époque Celte la région est occupée par la tribu des Bituriges, qui est une des plus puissantes de la Gaule. Leur capitale est Avarich devenue ensuite Avaricum (Bourges), une autre ville significative est Issoudun.
Depuis 58 avant JC, Jules César s'était lancé dans la conquête des Gaules. En 52 avant JC les Bituriges apportent leur concours aux Arvernes de Vercingétorix, la prise d'Avaricum par César est un épisode important de la Guerre des Gaules. Après la prise d'Alésia par les Romains, la Gaule est intégrée à l'Empire Romain.
Auguste organise le territoire et Avaricum devient la capitale de la Province d'Aquitaine qui rassemble à cette époque toutes les contrées au Sud-Ouest de la Loire. Par la suite elle reste capitale de l'Aquitaine Première qui couvre le Berry, le Poitou, l'Auvergne et une bonne partie du Massif Central.
La Paix Romaine a duré jusqu'au milieu du IIIème siècle, la région est dotée de voies Romaines reliant entre elles les principales villes (Levroux, Déols, Le Blanc, Argentomagus, Aigurande.
Déols est alors la principale ville du Bas-Berry, c'est près d'elle qu'en 406 les Barbares vainquent les armées Romaines et poursuivent vers le Sud de la Gaule et l'Espagne.
Après la conquête de la Gaule par les Francs, la région est le théâtre des conflits et combats opposants les uns aux autres les rois Mérovingiens.
Dès la fin du VIIème siècle sont fondés les monastères de Saint-Cyran et de Méobecq dans la Brenne. Celui de l'Estrée (Saint Genou) remonte à 828, Déols est de 917, Issoudun de 947.
Après le milieu du IXème siècle, les Normands ravagent le Bas-Berry, par exemple les religieux de l'Estrée (maintenant Saint Genou) s'enfuient vers l'Est.
Au Xème siècle la féodalité se développe. Les seigneurs de Déols étendent leur pouvoir sur une bonne partie du Bas-Berry qui s'individualise (il relève du duc d'Aquitaine également comtes de Poitiers) par rapport au Haut-Berry et Bourges qui sont de plus en plus sous l'influence des comtes de Blois, donc de seigneurs du Nord de la Loire.
En 935 Ebbe de Déols vainc les Hongrois près de Châtillon sur Indre mais il est tué dans ces combats, il est le fondateur de l'Abbaye de Déols. Son fils Raoul crée près de Déols une forteresse autour de laquelle se regroupe progressivement des habitants, le bourg constitué devient Châteauroux (Château-Raoul).
Une bonne partie de l'Ouest du Bas-Berry (département de l'Indre) est alors contrôlée par les comtes d'Anjou et leurs vassaux les sires de Buzançais, le Nord par les comtes de Blois et le Sud-Ouest par les vicomtes de Brosse qui relèvent des comtes de Poitiers
Le seigneur de Déols avec certains de ses vassaux participe à la Première Croisade contre les Musulmans qui conduit à la prise de Jérusalem en 1099. De nombreux établissements religieux sont créés au XIème et XIIème siècles, par exemple l'Abbaye de Miseray et celle de Landèse, près de Buzançais, celle de Fontgombault,
Le roi Philippe II Auguste fait de nombreuses tentatives pour s'emparer de la seigneurie de Déols, elles aboutissent en 1209, la suzeraineté du roi de France sur la seigneurie devient définitive. Du début du XIIIème jusqu'à la findu XVIème siècle, la seigneurie de Déols (devenue celle de Châteauroux) appartient à la famille de Chauvigny, mais sous la tutelle des rois de France, elle n'a plus d'autonomie.
Les rois de France favorisent l'établissement de Chartes Communales dans la mesure où elles diminuent le pouvoir des seigneurs féodaux. Ceux-ci perdent par exemple le droit de battre monnaie, ce que le sire de Châteauroux Guillaume de Chauvigny accepte en 1316.
Issoudun est assiègée sans succès par les Protestants en 1562, mais ils s'emparent de Saint Benoit du Sault l'année suivante.
Les Princes de Bourbon-Condé obtiennent (par un achat), peu après 1610, la seigneurie de Châteauroux, la conséquence en est l'implication du Bas-Berry dans les guerres de la Fronde. Pour autant la seigneurie devient en 1616 un duché-pairie pour les Condé, le ressort de son baillage est étendu.
En 1735, le roi de France Louis XV achète le duché de Châteauroux pour l'offrir à sa maitresse Anne de Mailly-Nesle qui porte alors le titre de duchesse de Châteauroux, à sa mort il revient dans le domaine du roi.
Le département de l'Indre est constitué en 1790 au moment de la Révolution Française en s'appuyant sur la configuration du Bas-Berry. Le chef-lieu est Châteauroux avec trois sous-préfectures: Issoudun, La Châtre et Le Blanc.
Châteauroux est la préfecture du département de l'Indre, elle a été fondée au Moyen-Age à proximité de Déols, siege de la puissante seigneurie du même nom. Déols est maintenant un faubourg de Châteauroux, les deux villes sont en fait indissociables.
Châteauroux a été prospère au XVIIIème et XIXème siècles grace à plusieurs implantations industrielles. Elle conserve un château d'origine médiévale et un quartier ancien intéressant.
Le centre-ville est bâti sur un plateau qui domine à une faible hauteur la rive gauche de l'Indre.
Au Sud de la ville, à moins de dix minutes du centre-ville en direction d'Ardentes, s'étend une vaste forêt de plus de 5000 hectares.
Châteauroux, le château au-dessus de l'Indre
Histoire
La ville de Châteauroux a une origine médiévale, son nom est issu de Raoul, seigneur de Déols, qui y a construit une forteresseau Xème siècle.
La ville de Châteauroux s'est développée autour du château, dès le XIIIème siècle elle accueille plusieurs foires chaque année.
Au début de la Guerre de Cent Ans, en 1360, le Prince Noir s'empare de la ville qu'il incendie.
Elle est a nouveau ravagée en 1374 et s'entoure de fortifications au début du XVème siècle.
La baronnie de Châteauroux s'est substituée à la seigneurie de Déols, elle est devenue un comté à la fin du XVème siècle, puis un duché au début du XVIIème.
Le Couvent des Cordeliers à Chateauroux
Louis XV fait don de ce duché à une de ses maitresses qui devient ainsi la duchesse de Châteauroux.
Au XVIIIème siècle, la ville prospère, en particulier grâce à sa manufacture de draps qui est fondée en 1751. Elle bénéficie aussi du nouveau tracé de la route qui à partir de Paris conduit à Limoges et Toulouse.
Lors de la Révolution Française, Châteauroux devient le chef-lieu du département de l'Indre, issu du démembrement de la partie Sud-Ouest (Bas-Berry) de l'ancienne Province de Berry.
Le chemin de fer arrive à Châteauroux en 1847 ce qui entraine une croissance supplémentaire de la ville d'autant qu'elle est tête de ligne jusqu'en 1854.
Les remparts et les portes médiévales (Porte Neuve, Porte aux Guédons, ...) sont démolis pour faciliter l'extension de la ville. Le donjon du château, l'église Saint Martin (dans l'enceinte du château), l'Hôtel-Dieu Saint Jacques, la Maison du Père Adam disparaissent également.
Châteauroux est alors une ville industrielle, principalement grace aux textiles mais aussi avec l'installation d'une manufacture de tabac, de fonderies, de brasseries, etc.
Après la Seconde Guerre Mondiale la ville bénéficie de l'installation de l'usine d'aviation Dassault à Déols.
Au milieu du XXème siècle, de 1951 à 1967, une importante base américaine, a permis de préserver l'activité économique de la ville. Ceci et sa position de noeud de communication (Nationale 20 et Autoroute A20) lui ont permis de profiter du développement économique français, de 1970 à 2000.
Le château
Le château est le monument le plus intéressant de la ville.
Raoul, seigneur de Déols, qui y a construit la première forteresse à partir de 937 sur un côteau au-dessus de l'Indre
Le site était bien moins vulnérable que celui de Déols, le siège de la seigneurie.
C'est à partir du XIIème siècle que cette forteresse et le bourg qui s'est formé autour prennent le nom de Château-Raoul, d'où Châteauroux.
Le roi de France Philippe II Auguste s'en empare en 1188 mais sa suzeraineté n'est officiellement reconnue qu'au début du XIIIème siècle.
Le château a été victime d'un incendie en 1366 et en bonne partie reconstruit au milieu du XVème siècle par Guy III de Chauvigny.
Le château de Chateauroux vu du côté du jardin
La façade sur l'Indre est la plus spectaculaire (cf photo au-dessus), elle comporte trois tourelles des XIVème et XVèmes siècles.
Au XVIème siècle, la baronnie passe à la famille de Maillé-Brézé. La femme du Grand Condé, Claire-Clémence de Maillé-Brézé, nièce de Richelieu, y a longtemps vécu et y est morte en 1693.
Le Couvent des Cordeliers (cf photo au-dessus)
Ce monastère a été fondé en 1218 par Guillaume Ier de Chauvigny qui revenait de Terre Sainte.
Il comporte une nef rectangulaire et un choeur avec déambulatoire. Les deux clochers ont été démolis au moment de la Révolution Française.
A l'intérieur subsiste un vitrail du XIIIème siècle.
Il accueille maintenant des expositions d'art.
L'église Saint Martial
Cette église a été reconstruite au XIIIème siècle sur un ancien édifice de style Roman. La nef est d'ailleurs Romane, les chapelles latérales sont des XIVème et XVème siècles.
Le clocher (cf photo ci-contre à droite) est du XVIème siècle en style Gothique.
L'église Saint Martial
La cathédrale Saint André
Cette cathédrale a été construite dans les années 1870 en style néo-Gothique sur l'emplacement d'une église antérieure qui était de style Roman.
Ses deux clochers s'élèvent à 60 mètres de hauteur.
La cathédrale Saint André
Le Quartier ancien et les vieilles maisons
Vieilles maisons à pans de bois à Chateauroux
La ville conserve un quartier ancien autour de la place Lafayette et de la rue de l'Indre qui accueillait les artisans de l'activité textile (tanneurs, drapiers, teinturiers, ...) installés le long de l'Indre.
La plus ancienne maison de Châteauroux est du XIIIème siècle.
La Porte Saint Martin
La Porte Saint Martin
C'est une ancienne porte de l'enceinte du Château Raoul (cf photo ci-contre).
Elle a ensuite servi de prison jusqu'en 1742.
L'Hôtel Bertrand
Cet hôtel particulier a été construit par le grand-père du Général Bertand au XVIIIème siècle, il se situe au-dessus du Couvent des Cordeliers.
Il a appartenu au Général Bertrand un des fidèles de l'Empereur Napoléon Ier. Le Général y est mort en 1844.
Acquis par la ville au début du XXème siècle, il est devenu le Musée municipal avec beaucoup de souvenirs de l'Empire Napoléonien.
Déols est maintenant un faubourg de Châteauroux qui conserve des monuments intéressants issus de son importante histoire médiévale.
La seigneurie de Déols au Moyen-Age
Elle a été fondée au début du Xème siècle par un fidèle de Guillaume le Pieux, comte d'Auvergne et duc d'Aquitaine. Elle relevait de manière lâche du duché d'Aquitaine. Son emprise comprenait l'essentiel du Bas-Berry, à l'exception du Nord-Ouest alors contrôlé par les sires de Buzançais sous la tutelle des comtes d'Anjou et du Sud-Ouest qui faisait partie de la vicomté de Brosse (les ruines du château de Brosse sont visibles sur le territoire de la commune de Chaillac). Des branches de cette famille avaient été placées dans des seigneuries sensibles, à Issoudun, Charenton et La Châtre.
Au XIIème siècle, la seigneurie de Déols relève du duché d'Aquitaine. Elle passe sous le contrôle de Henri II Plantagenêt en 1152, quand il se marie avec Aliénor d'Aquitaine. Les sires de Déols restent fidèles à Aliénor d'Aquitaine, bien que les troupes du roi de France Louis VII dévastent la région.
En 1176, Raoul VI de Déols, meurt au retour de la croisade. En 1189, Denise de Déols, sa fille et héritière de Déols et La Châtre, épouse André de Chauvigny, cette famille s'implante ainsi durablement dans le Bas-Berry.
Le roi Philippe II Auguste fait de nombreuses tentatives pour contrôler la seigneurie de Déols, elles aboutissent en 1209, la suzeraineté du roi de France sur la seigneurie devient définitive.
Porte de l'Horloge à Déols
L'Abbaye Notre-Dame de Déols
Cette abbaye a été fondée en 917 par le Ebbes le Noble, sire de Déols, qui la confie aux moines de l'Abbaye de Cluny qui venait elle-même d'être fondée par Guillaume le Pieux, comte d'Auvergne et duc d'Aquitaine. Les deux abbayes ont d'ailleurs partagé le même premier abbé.
Elle a été le grand centre monastique du Berry, l'église abbatiale a été reconstruite à partir du début du XIème et au XIIème siècle, elle avait une dimension impressionnante.
Elle possédait cinq clochers: deux à l'Ouest, deux à l'Est et un au-dessus de la croisée du transept. Le clocher qui subsiste a une flèche en forme de cône, elle est encadrée par quatre clochetons (cf photo au-dessus à gauche).
Le choeur a été consacré par le Pape Pascal II en 1107, il avait un déambulatoire à chapelles rayonnantes. Les bâtiments conventuels ont été réalisés au XIIIème siècle.
Clocher de l'abbaye Notre-Dame à Déols
Victime de la Guerre de Cent Ans puis des Guerres de Religion, elle est incendiée par les Protestants dans la seconde partie du XVIème siècle, l'abbaye a progressivement périclité.
Elle est sécularisée en 1628 au profit du Prince de Condé puis devient ensuite une carrière de pierres. Au début du XIXème siècle subsistaient le porche Nord, les deux clochers à l'Ouest et une chapelle. La destruction s'est poursuivie et un seul clocher a subsisté.
Ce clocher est de forme cônique et cantonnée par des clochetons, il est de style Roman. La photo ci-dessus montre le clocher et une partie d'un mur gouttereau de la nef, celle-ci et le choeur étaient de style Gothique.
Des éléments du décor sculpté du tympan de la façade occidentale sont conservés au Musée Bertrand à Châteauroux: le Christ en gloire et des fragments de la Cène.
Eglise Saint Etienne
A côté de l'abbaye, les habitants du bourg disposait d'une église paroissiale, elle était dédiée à Saint Etienne.
Elle a été construite au XIème siècle en remplacement d'un édifice antérieur situé sur l'emplacement d'une ancienne nécropole Gallo-Romaine. Elle conserve deux cryptes d'origine très ancienne.
Elle est devenue église paroissiale en 1139. Les collatéraux sont des extensions du XVème siècle et le clocher est du début du XVIème.
Eglise Saint Etienne à Déols
Argenton sur Creuse
Argenton sur Creuse est une petite ville ancienne qui conserve de vieux quartiers datant de l'époque Médiévale, mais ce sont les maisons surplombant la Creuse qui sont les plus caractèristiques (cf photo ci-desssus).
Cette ville possède aussi plusieurs monuments intéressants: l'Eglise Saint Sauveur, l'Hotel Scévole, l'Hostellerie du Chapeau Rouge, l'Eglise de la Bonne Dame, la Chapelle Saint Benoit et les vestiges du Pont Gallo-Romain (cf photo ci-dessous) qui permettait de franchir la Creuse en direction de Limoges.
Pendant le Vème siècle après JC les habitants d'Argentomagus abandonnent le Plateau des Mersans et s'installent dans des fortifications sur un éperon de l'autre rive de la Creuse.
En 761, Pépin le Bref lance une expédition pour soumettre le duc d'Aquitaine Waïfre, en descendant vers le Sud, son armée s'empare de la place fortifiée d'Argenton et de son château.
Le château qui défend la ville devient une grande forteresse qui compte dix tours. Il est pris par Philippe II Auguste en 1188 mais il résiste aux tentatives des Anglais pendant la Guerre de Cent Ans. Henri IV s'en empare le 15 mars 1589 à la fin des Guerres de Religion. Il est démantelé à la demande de Richelieu en 1632.
La Creuse et le Pont d'Argenton sur Creuse
Du XIIème au XVème siècle la ville se développe au pied de la forteresse (ville haute), puis elle s'étend sur la rive droite de la Creuse (ville basse) qui devient la partie commercante et animée d'Argenton. Les deux parties de la cité sont reliées par le Vieux Pont. De beaux hotels particuliers sont édifiés dans la ville basse, comme l'Hotel de Scévole au XVIIème siècle.
A un peu plus de six kilmomètres au Nord d'Argenton, sur la route vers Châteauroux, près du village de Tendu, se situent les ruines du château-fort de Prunget qui était une puissante forteresse, son donjon est rectangulaire. Il remonte sans doute au XIIème siècle et appartenait alors au seigneurs de Déols, il a été remanié au XIVème siècle.
Argentomagus est un site archéologique situé sur le territoire de la commune de Saint Marcel et à deux kilomètres au Nord d'Argenton sur Creuse.
Dès avant la conquête de la Gaule par les Romains le site est occupé par un Oppidum Gaulois qui occupait une superficie d'environ trente hectares.
A l'époque Gallo-Romaine, Argentomagus, construite sur le plateau des Mersans dominant la vallée de la Creuse (juste à coté du bourg de Saint Marcel), était une ville importante. La pratique de la métallurgie était une spécialité des Bituriges ce qui contribuait à la prospérité de la région.
La Fontaine sacrée de Mersans était aménagée et mise en valeur, en plus de sa fonctio religieuse elle alimentait la ville en eau.
De nombreux batiments: Temples, Théatre, ont été construit pendant le Ier siècle après JC. Vers 150 le Théatre est agrandi et des Thermes sont édifiés. Un quartier de la ville antique a été dégagé sur près de 2000 m2.
Argentomagus figure sur l'Itinéraire d'Antonin et sur la Table de Peutinger, document établis au IIIème siècle.
La ville est victime des Invasions Barbares et est en partie détruite à la fin du IIIème siècle.
Après une reprise au siècle suivant elle est progressivement abandonnée à partir du Vème siècle.
Ce n'est qu'en 1566 qu'un historien s'interesse aux vestiges et ils n'ont été explorés réellement qu'à partir des années 1960.
Un Musée Archéologique explique la configuration et l'importance du site, il expose les vestiges architecturaux et les objets qui ont été trouvés.
Le théâtre d'Argentomagus n'est certainement pas l'un des plus grands de Gaule romaine ni l'un des plus richement décorés. Mais il est, en France, le seul qui ait été fouillé de manière exhaustive, puis restauré, avant d'être aujourd'hui publié. Sa longue histoire, jalonnée de fréquentes transformations, depuis le modeste édifice aux gradins de bois du milieu du 1er s. jusqu'à sa reconstruction dans les années 80, puis sa mort sous les coups portés par les démolisseurs de la fin de l'Antiquité, en font l'un des meilleurs représentants des théâtres de type gallo-romain. Cet édifice offre un témoignage particulièrement suggestif sur l'inventivité des architectes, les efforts des notables pour romaniser leur cadre de vie et le goût des populations locales pour les jeux de la scène.
Saint Marcel
Le village de Saint Marcel existe depuis le XIIème siècle, il s'est développé autour d'un Prieuré dépendant de l'Abbaye Saint Gildas de Rhuys.
L'Eglise Saint Marcel est également du XIIème siècle et le clocher du XIVème.
Elle a été édifiée à l'emplacement du supplice de deux chrétiens, en 250 après JC : Marcel et Anastase.
L'église est à nef unique avec un transept doté d'absidioles, le choeur donne sur une abside très décorée. Une crypte se situe sous la partie Sud du transept.
Elle quelques peintures murales et un Trésor avec des chasses-Reliquaires.
Eglise Saint Marcel
En 1447, le roi de France Charles VII donne l'autorisation de construire des remparts pour protèger le bourg et l'église. Ces travaux restent inachevés et reprennent avec l'accord du roi Francois I en 1537.
Ces remparts comportaient onze tours et quatre portes qui permettaient d'entrer dans la ville. Celle-ci possède par ailleurs plusieurs maisons anciennes.
A partir de Buzancais l'influence de la Touraine commence à se faire sentir, en effet avant la Révolution Française une partie de cette région appartenait à la Province de Touraine.
L'Indre entre Buzançais et Châtillon sur indre
A proximité de Buzancais le château d'Argy est renommé, un peu plus loin Pellevoisin est un village intéressant.
L'Indre passe ensuite près de Saint Genou et de Palluau qui conservent des monuments réputés (château, églises).
Les châteaux d'Argy, de Palluau et de l'Isle-Savary ont été reconstruits au tournant du XVème siècle par des familles apparentées les unes aux autres et qui ont joué un rôle important pendant les règnes des rois Charles VII et Louis XI.
Buzançais est à 25 kilomètres au Nord-Ouest de Châteauroux. La ville est répartie de part et d'autre de l'Indre dont plusieurs bras sont franchis par autant de ponts, mais la partie centrale et historique est sur la rive droite de la rivière.
L'agglomération existait dès l'époque Gallo-Romaine, le faubourg Saint Etienne était déjà habité. Plus tard le roi Charles le Chauve y avait une villa.
C'est ce qui explique que depuis très longtemps Buzancais et sa région étaient liés à la Touraine.
Il ne reste rien du château médiéval et l'église Saint Honoré avec son clocher du XIIème siècle a disparu en août 1944. Un Hôtel-Dieu (hôpital) y a été fondé en 1360, sa chapelle était dédiée à Saint Roch.
Pavillon des Ducs à Buzançais
Quelques rares vestiges des anciens remparts restent visibles, la ville conserve également plusieurs maisons anciennes dont certaines du XVIème siècle.
Le Pavillon des Ducs (cf photo ci-contre) a été construit à partir de 1533, il comporte une tourelle polygonale (cf photo ci-dessous à droite). Il a été modifié aux XVIIIème et XIXème siècles.
Argy est un village qui se situe à six kilomètres au Nord de Buzançais. Il était le siège d'une petite seigneurie médiévale qui relevait des sires de Buzançais.
Archambaud d'Argy a fondé en 1115 l'abbaye du Landais à proximité. Son fils Archambaud II participe à la fondation de l'abbaye de Beaugerais en Touraine. Au XIIIème siècle ces seigneurs détiennent aussi Palluau.
Le château d'Argy
Le château a été construit par Charles de Brillac autour de 1500. Il se compose de deux parties: la haute-cour avec le château lui-même et la basse-cour.
Le château forme un quadrilatère avec trois tours rondes et la quatrième, carrée, étant le donjon (cf photo ci-contre) auquel on accédait par un pont-levis. Le côté Ouest n'existe plus. Les tours sont reliées entre elles par une courtine.
La basse-cour comporte une église et des communs, le corps de bâtiment principal fait plus de 80 mètres de long, il est flanqué d'une tour du XVIème siècle.
Saint Genou est un village à moins de dix kilomètres au nord-Ouest de Buzançais. Il conserve une église qui est un des plus beaux exemplaire de l'Art Roman en Berry en dépit de la destruction de la nef au XVIIème siècle. Les sculptures des chapiteaux de l'église sont remarquables (cf photos en-dessous).
Chevet et choeur vus du côté Nord Eglise de la Sainte Vierge à Saint Genou Vue du transept, du choeur et du chevet côté Sud
Un petit monastère est établi en 828 par Wilfrid comte de Bourges sur le site actuel de la Lanterne des morts. Les moines s'enfuient devant l'arrivée des Normands en 867, quand ils reviennent il reconstruisent leur église un peu au Nord de l'ancien emplacement.
La construction de l'église a commencé avant l'An Mil et elle a été consacrée en 1066 par Aymon, archevêque de Bourges, elle a été reprise au XIIème siècle. Elle est de style Roman, de cette époque subsiste le choeur, l'abside et le transept, la nef a été démolie à la fin XVIIème siècle. Les chapiteaux à l'intérieur sont décorés de sculptures remarquables qui racontent, entre autres, la vie de Saint Genou et des scènes de la Bible.
L'édifice a été restauré significativement au XIXème siècle.
Daniel dans la fosse aux lions Chapiteaux historiés à l'intérieur de l'église de Saint Genou Chapiteau historié
Une Lanterne des Morts du XIVème siècle est située au milieu du cimetière paroissial. Elle s'élève à plus de 8 mètres de hauteur.
Panorama sur Palluau sur Indre: le château et l'église Saint Sulpice
Palluau est à une dizaine de kilomètres au Nord de Buzancais, il s'étend par étages sur le côteau Nord de l'Indre.
Le village conserve un beau château d'origine médiévale (cf photo ci-dessus) qui domine la vallée, sa construction remonte au XIIème siècle.
Il possède aussi deux églises intéressantes: Saint Sulpice et surtout Saint Laurent avec des fresques murales du XIIème siècle (cf photo ci-contre).
Fresque de la Vierge dans l'abside de l'église Saint Laurent à Palluau sur Indre
Il est dommage qu'avec une tel patrimoine la cité fasse un peu figure de belle endormie. Il est vrai que la petite ville comptait environ 2000 habitants vers 1850, maintenant elle est devenue un village de moins de 800 habitants.
Châtillon sur Indre est une petite ville du département de l'Indre, elle est à un cinquantaine de kilomètres au Nord-Ouest de Châteauroux et à une trentaine au Sud-Est de Loches.
Grace à son château et à son ancienne Collégiale Saint Outrille (Notre-Dame) la ville a gardé un cachet ancien mis en valeur par la rue piètonnière qui est entourée par des ruelles anciennes.
Panorama sur Châtillon sur Indre avec le Donjon
Avant la Révolution Française Chatillon sur Indre faisait partie de la Touraine et en pratique la région est restée liée au Pays Lochois.
Le château: Donjon, enceinte castrale et Logis
L'ensemble castral est difficile à identifier pour le visiteur, d'abord parce qu'il est vaste et surtout il a été désarticulé au fil des siècles.
De nombreuses parties ont été détruites à la fin du XIXème siècle et certaines constructions sont en mauvais état.
Il se compose maintenant d'édifices divers dont certains (par exemple les maisons qui ont été ajoutées à l'époque moderne) n'ont rien à voir avec le château d'origine.
L'ensemble castral comporte plusieurs parties, en premier lieu le Donjon (parfois appelé Tour de César) sur le flanc Ouest de l'enceinte castrale dont il subsiste plusieurs éléments sur les flancs Nord et Est et les Logis construits par Pierre de la Brosse à la fin du XIIIème siècle, ils donnent sur l'Indre vers l'Est.
Le Donjon et sa chemise à Chatillon sur Indre
Le Donjon a été reconstruit à partir de 1160 par Henri II Plantagenet, en effet celui-ci était alors le suzerain de Châtillon et il cherchait alors à asseoir sa tutelle sur le Bas-Berry.
En 1274, le roi de France Philippe III donne à son conseiller et chambellan Pierre de la Brosse la chatellenie de Châtillon, y compris le château et la ville. Celui-ci fait construire des Logis au pied de la forteresse.
L'enceinte et les Logis sur le flanc Est du château
Eglise Notre-Dame (anciennement Collégiale Saint Outrille)
Une Collégiale a été fondée à Châtillon au XIème siècle avec un chapitre de chanoines par Guy de Châtillon, elle était dédiée à Saint Outrille (Austrégésile), un archevêque de Bourges qui est mort en 624. La collégiale relevait de cet archevêché.
L'église de cette collégiale a été commencée au XIème siècle et sa construction s'est étendue sur les deux siècles suivants, elle comporte donc des parties en style Roman et d'autres en style Gothique.
La première église est modifiée au XIIème siècle, la nef est reconstruite avec des voûtes en berceau et l'ajoût de collatéraux.
Au XIIIème siècle la croisée du transept est couverte d'une voûte de style Plantagenêt et elle est surmontée par un clocher. Au XVème siècle des chapelles sont implantées dans les collatéraux.
L'église conserve de nombreux chapiteaux sculptés intéressants sur la façade, dans la nef, à la croisée du transept, dans le choeur et l'abside.
Façade Ouest et côté Sud de l'église Notre-Dame
En juillet 1790, pendant la Révolution Française, le chapitre des chanoines de Saint Outrille a été supprimé.
L'église est devenue paroissiale en 1791 et à alors été dédiée à Notre-Dame. Elle a été restaurée régulièrement à partir du XIXème siècle.
Levroux est à une vingtaine de kilomètres au Nord-Ouest de Châteauroux. Il est à la limite entre la Champagne Berrichonne et le Boischaut Nord. Elle commercialise des fromages de chèvre et a une activité de production de parchemins.
Histoire
Son origine est ancienne, elle existait déja plus de 600 ans avant J-C.
C'est un important Oppidum Gaulois (sur la colline du château-fort), un rempart du Ier siècle avant J-C a été retrouvé. En outre une agglomération Gauloise a été identifié sur le quartier des Arènes.
Elle devient ensuite une cité Gallo-Romaine (Gabatum) qui est desservie par plusieurs voies la reliant aux cités voisines.
Cette agglomération Gallo-Romaine occupait une superficie d'une vingtaine d'hectares et avait de nombreux monuments, en particulier un amphithéâtre et des thermes. Les artisans du village travaillaient le cuir pour le compte de l'armée Romaine.
A partir du Vème siècle, elle accueille des lépreux, il lui en est resté son nom de Levroux.
Le bourg médiéval de Levroux s'est développé sur l'ancienne ville Gallo-Romaine et sous la protection du château-fort. Il s'est formé autour de l'église Collégiale Saint Sylvain (cf photo ci-dessus à droite).
Centre de Levroux: façade de la Collégiale Saint Sylvain et maison à pans de bois
Maisons Anciennes
La maison à droite sur la photo ci-contre a été construite à partir de la fin du XVème siècle comme le montre les écussons de France, Bretagne et Dauphiné en l'honneur de Charles VIII et d'Anne de Bretagne.
Elle porte le nom de Maison Saint Jacques et possède de beaux chapiteaux sculptés sur bois, le premier étage est en encorbellement.
La ville conserve plusieurs autres maisons anciennes de la même époque.
La Collégiale Saint Sylvain
Une première église a été construite au XIème siècle sur l'emplacement d'un ancien Temple Gallo-Romain (évoqué par Sulpice Sévère dans sa Vie de Saint Martin), il en subsiste une Tour en style Roman (cf photo ci-dessous à gauche au premier plan). Les reliques de Saint Sylvain étaient dans la crypte.
Un pélerinage s'était développé sur le site depuis le VIIIème siècle car Saint Sylvain était censé guérir des maladies de peau (le feu de Saint-Sylvain).
Tour du XIème siècle La Collégiale Saint Sylvain Façade de la Collégiale
En 1012 Eudes de Déols fonde un collège de Chanoines à Levroux, il est dédié à Saint Sylvain.
A la fin du XIIème siècle l'église, qui est devenue trop petite, est reconstruite en style Gothique, la nouvelle fait 55 mètres de longueur sur 12 de large et 18 mètres de hauteur.
Elle est achevée vers 1280. L'ensemble a été modifié et restauré à partir de 1849, le porche en avant du portail a été démoli et certains bâtiments voisins ont alors été démolis pour constituer une place .
En commençant côté Ouest, la façade est encadrée par deux tours massives (cf photo ci-dessus à droite) qui sont épaulés par des contreforts rectangulaires. Le portail a un tympan sculpté sur le thème du Jugement Dernier (cf photo ci-dessous à gauche), il a été endommagé en 1565, au moment Guerres de Religion.
La nef est entourée par deux collatéraux (cf photo ci-dessous à droite). Des colonnes sont adossées aux piliers rectangulaires , entre la nef et les collatéraux les arcades sont en arc brisé. Les chapiteaux sculptés ont soit des thèmes végétaux soit des images d'hommes ou de monstres. Sur le côté Sud un portail perce le mur latéral, l'archivolte supérieure comporte un bel ensemble de visages sculptés.
Le choeur a été édifié au-dessus d'une crypte ancienne où reposent les reliques de Saint Sylvain. Les 52 stalles sont de la fin du XVème siècle, les sculptures sur bois présentent des têtes de clercs et de laïcs symbolisant les vices et les vertus. Le buffet d'orgue est également de la fin du XVème siècle.
Dans l'abside, la voûte est supportée par dix ogives et quatre statues colonnes qui représentent des scènes de l'Ancien Testament. La clef de voûte montre un Christ en Majesté. Au XIXème siècle (1879) des vitraux néo Gothiques de l'Atelier Lobin ont été installés dans l'abside.
Portail La Collégiale Saint Sylvain Intérieur de la nef
La Porte de Champagne
Cette porte était sur le côté Sud de l'enceinte médiévale.
Dans une période où les méfaits de la Guerre de Cent Ans sont très concrets, la construction des remparts est autorisée en 1436 par le roi Charles VII et par Bertrand de La Tour d'Auvergne, seigneur de Levroux.
Un impôt spécial est établi sur les habitants pour payer les coûts de construction.
Porte de Champagne
La Porte de Champagne (cf photo ci-contre) est le seul reste de cette enceinte, son nom fait référence à la Champagne Berrichonne qui s'étend de son côté.
Elle comporte deux tours cylindriques avec d'étroites meurtrières à mi-hauteur. En hauteur elle possède des machicoulis et est surmontée par des créneaux de grande taille, eux-mêmes recouverts par une toiture.
Le Château-fort
L'ancien château-fort de Levrous se situe au Nord du bourg sur une colline qui domine la vallée de la Céphons. Seule subsiste l'entrée du château entourée de deux grosses tours rondes.
Côté Sud Levroux Côté Nord
Il présente les restes de deux tours cylindriques en ruines (cf photos ci-dessus) et entre les deux les traces d'un ancien pont-levis.
Cette forteresse appartenait aux seigneurs de Levroux, la première construction remonte à l'An Mil. L'enceinte du château enserrait une surface d'environ deux hectares autour des tours. Le donjon a été endommagé au moment de la prise de Levroux par le roi Philippe II Auguste en 1188.
Il a ensuite été reconstruit au milieu du XIIIème siècle par André de Chauvigny, le seigneur du lieu. Des travaux ont ensuite été réalisés à partir de 1416 par Bertrand de La Tour d'Auvergne devenu seigneur de Levroux.
Il a été endommagé au moment des Guerres de Religion puis progressivement abandonné. Au XIXème siècle les fossés sont comblés et une bonne partie des murs démolis.
Bouges le Chateau
Ce village est à une dizaine de kilomètres au Nord de Levroux. Il est connu pour son château du XVIIIème siècle.
Au Moyen-Age une maison forte était établie à cet endroit.
Au XVIème siècle le lieu appartient à Bertrand de la Tour d'Auvergne, il est le père de Madeleine de la Tour d'Auvergne qui épouse Laurent de Médicis, ils ont pour fille Catherine de Médicis, reine de France.
En 1547, elle attribue le château à Jean-Baptiste Segliso, son maitre d'hôtel. Il est acquis au milieu du XVIIIème siècle par un nouveau riche, Le Blanc de Marnaval.
Le château de Bouges
Le château actuel de Bouges a été construit à partir de 1760 en remplacement de l'ancien château qui a été démoli.
Les plans en ont été établis par l'architecte Gabriel. les peintres Coypel et Oudry ont contribué à la décoration intérieure, Oudry a réalisé deux grandes scènes de chasse.
Le château est meublé avec les réalisations de grands ébénistes du XVIIIème siècle: Oeben, Jacob, Pothier, etc.
Un beau parc s'étend devant la face Nord du château.
Valençay
La ville de Valençay se situe à une vingtaine de kilomètres au Nord de Levroux et à une quinzaine au Sud de Selles sur Cher et de la Vallée du Cher. Elle est surtout connue pour son château (cf photo ci-contre).
Le premier édifice sur ce site était un château-fort, il n'en reste que peu de choses (la salle des gardes sous la cour d'honneur).
Le domaine de Valençay appartient au XVIème siècle à la famille d'Etampes.
Louis d'Etampes engage les travaux au début du XVIème siècle.
Son fils Jacques d'Etampes poursuit la construction du château à partir de 1540 en commençant par le bâtiment au centre de la photo ci-contre et le donjon qui est avec ses machicoulis à caractère décoratif.
Le corps de logis est dû à Dominique d'Etampes, il a été réalisé au milieu du XVIIème siècle.
Puis d'autres bâtiments ont été ajoutés au XVIIIème siècle aboutissant à son plan en équerre. Le château est entouré par un parc.
Château de Valençay, au centre le donjon
Ce château a été acquis en 1803 par le Prince Charles-Maurice de Talleyrand, alors ministre des Affaires Etrangères de l'Empereur Napoléon Ier, il est devenu ensuite ministre du roi Louis XVIII.
Il y a fait ajouter une orangerie.
A cette époque le château accueille de nombreuses fêtes et réceptions. De 1808 à 1813, la famille royale d'Espagne y séjourne en résidence surveillée ce qui n'empêche pas la poursuite des fêtes, bien au contraire.
Talleyrand repose dans le choeur de la chapelle Notre-Dame au centre du village.
Chateau de Valençay
Arrondissement d'Issoudun
L'arrondissement d'Issoudun est au Nord-Est du département, il borde le département du Cher.
Vatan est une ville d'origine ancienne, mais la plupart de ses monuments ont disparu au XIXème siècle.
Saint Christophe en Bazelle est un village modeste, pour autant il est resté chef-lieu de canton qui comprend en particulier la petite ville de Chabris près du Cher.
La ville fait partie de la dot de Blanche de Castille qui la cède en 1240 à son fils Saint Louis, elle rentre alors dans le domaine direct des rois de France.
En 1356, au début de la Guerre de Cent Ans, Issoudun est incendiée et détruite par l'armée du Prince Noir. Les habitants se refugient au château.
Issoudun est à nouveau victime d'un important incendie au moment de la Fronde, au milieu du XVIIème siècle.
La ville est assez prospère au Moyen-Age grâce à ses marchés et ses foires. Des artisans travaillent le cuir et fabriquent des parchemins. La production viticole (vins de Reuilly) est significative.
A la fin du XVIIème siècle, la ville est frappée par la Révocation de l'Edit de Nantes qui conduit des Protestants à s'exiler. Il s'ensuit une période de déclin.
Panorama sur Issoudun avec la Théols et la Tour Blanche
Avant la Révolution Française, Issoudun avait quatre églises: Saint Cyr, Saint Jean, Saint Paterne et Saint Denis, il n'en reste qu'une seule, Saint Cyr.
En dépit de ces destructions d'édifices, en particulier au XIXème siècle, la ville conserve des monuments intéressants. Le Musée Saint Roch possède en particulier la sculpture d'un Arbre de Jessé du XVème siècle.
Le plan ci-dessous à gauche montre l'organisation d'Issoudun au XIIème siècle. Sur la gauche le château est entouré par une enceinte carrée. Il communique sur la droite avec la ville par une porte appelée le Beffroi.
La ville était protégée par une enceinte rectangulaire commencée au XIIème siècle et renforcée à partir de 1358. Elle a été démolie au XIXème siècle.
Plan d'Issoudun au XIIème siècle Tour Blanche à Issoudun
Près de la rivière Théols a été édifié un donjon: la Tour Blanche, son nom vient de la reine Blanche de Castille qui avait apporté Issoudun dans sa dot lors de son mariage avec le futur roi de France Louis VIII.
Commencée sans doute par Mercadier, un chef de guerre, pour le compte de Richard Coeur de Lion à la fin du XIIème siècle, elle a été achevée quelques années plus tard par le roi de France Philippe II Auguste qui en avait pris le contrôle suite au Traité du Goulet (mai 1200).
Le donjon est de forme circulaire avec un éperon sur le flanc le plus vulnérable. Sa hauteur est de 27 mètres et son diamètre de 15. Ses murs font près de 4 mètres d'épaisseur.
Juste à côté du donjon, les ruines d'un Temple Romain et d'un oratoire Chrétien antique ont été découverts en 1833.
Le donjon occupait un angle d'une enceinte rectangulaire (cf plan ci-dessus) qui dominait la rivière Théols, cette enceinte comportait dix tours circulaires et une tour carrée, elle était percée de deux portes dont celle sur la ville (le Beffroi).
Elle était protégée par un fossé qui a été comblé à la demande des habitants d'Issoudun en 1447.
A l'intérieur de l'enceinte se trouvait le Logis du Roi et l'Abbaye Notre-Dame.
Hôtel de Ville d'Issoudun
L'Hôtel de Ville (cf photo ci-contre)
Il est au pied de la Tour Blanche, c'est une construction du XVIIème siècle qui a été remaniée postérieurement.
Il a succédé à un ancien Logis du Roi où deux soeurs des rois François Ier et Henri II tenaient une cour où elles recevaient des gens de lettres.
Le pourtour de l'Hôtel de ville est occupé par des jardins.
Le Beffroi
Le Beffroi est en fait une ancienne porte qui permettait la communication entre le château et la ville, sa première construction est du XIIème siècle. Cette porte comporte deux tours rondes inégales (cf photo ci-dessus à gauche).
L'horloge est appelée L'Grous, elle sonne les heures sur une cloche datant de 1511 et qui est surnommée Bonne-Aventure.
Vue côté ville avec l'horloge Ancienne Porte du château à Issoudun Vue côté château
Elle a été endommagée en 1561 au moment des Guerres de Religion puis restaurée en 1583 dans le style Renaissance. Cet édifice a servi de prison jusqu'en 1914.
Eglise Saint Cyr
Une légende attribue la fondation initiale de cette église à Charlemagne.
Plus concrètement, l'origine de l'église Saint Cyr remonte à la seconde partie du IXème siècle (règne de Charles le Chauve), elle devient alors une Collégiale avec un Chapitre de Chanoines.
Ce premier édifice est remplacé par une église Romane au XIIème siècle. Celle-ci est incendiée par les troupes Anglaises et Gasconnes du Prince Noir pendant sa chevauchée de 1356, elle est en bonne partie détruite.
La nef est reprise et le choeur reconstruit entre 1446 et 1483 en style Gothique sur le même emplacement.
L'église avait alors deux clochers, un petit en façade et le principal était une tour près du choeur. Ce dernier a été endommagé par une tempête en 1584, il était porté par des piliers puissants, il surmontait une coupole intérieure et se terminait par une flèche à huit pans. Ces clochers ont été détruits au moment de la Révolution Française.
La nef a été remaniée au XIXème siècle en assurant une homogènéité avec le choeur Gothique, les travaux sont achevés en 1882. Le clocher est une réalisation de 1934.
Vue côté Sud Eglise Saint Cyr à Issoudun Vue intérieure de la nef
A l'intérieur, la nef est longue (70 mètres) et haute (18 mètres), de grands arcs brisés (certains sont surbaissés) assurent la communication avec les collatéraux (cf photo ci-dessus à droite). Les piliers possèdent des colonnes engagées et les fenêtres sont en hauteur, elles assurent un bon éclairage de l'édifice.
Les six travées à partir du chevet sont du XVème siècle, le six suivantes vers la façade sont des compléments du XIXème siècle. Toutes sont voûtées en ogives.
Les doubleaux des voûtes reposent sur de consoles portant des chapiteaux sculptés avec des personnages et des animaux, etc.
L'église a un chevet plat qui comporte une verrière des XIVème et XVème siècles, elle fait 15 mètres de hauteur sur 6 mètres de large (cf photo ci-contre), elle est en style Gothique flamboyant.
Elle possède cinq registres verticaux qui évoquent les thèmes de la Crucifixion et de la vie de Saint Cyr et de sa mère Sainte Julitte. Au-dessus se trouvent les armes du Berry, de Savoie, de France, du Dauphin et de Jean Coeur archevêque de Bourges de 1450 à 1482.
Dans les volutes de la partie supérieure sont représentés des anges musiciens.
Verrière l'église Saint Cyr
Maison ancienne (Office du Tourisme) et reste de l'église Romane de Saint Cyr à Issoudun
La maison ancienne sur la photo ci-dessus est une construction de la seconde moitié du XVème siècle. Elle accueille maintenant l'Office du Tourisme du Pays d'Issoudun.
Le mur sur la gauche de cette maison est un vestige de l'ancienne église Romane construite au XIIème siècle.
Balzac et Issoudun
Honoré de Balzac a séjourné a Issoudun en 1834, il résidait dans le Manoir de Frapesle (cf photo ci-contre) qui se situe sur le côté Ouest de la ville. C'est alors qu'il a commencé à écrire son roman César Birotteau et qu'il y a préparé un autre roman: La Rabouilleuse.
Il est revenu en 1835 puis plus longuement en 1838, à cette oxccasion il va voir George Sand à Nohant.
Manoir de Frapesle où a résidé Balzac
Balzac a décrit Issoudun dans son roman: Un ménage de garçon en province, avec un chapitre consacré à la ville telle qu'il l'a vue au milieu du XIXème siècle.
Il regrette la destruction de nombreux monuments du passé et en particulier celle de l'église Saint Paterne.
Le Musée Saint Roch
Il se situe sur le côté Sud de la ville au débouché du Parc de la Théols et du pont Saint Paterne sur la Théols. Le musée est installé dans l'ancien Hôtel-Dieu fondé au XIIème siècle par le Chapitre de Saint Cyr et reconstruit au XVème siècle sur des pilotis au-dessus de la rivière. Il a été agrandi les siècles suivants.
La chapelle date du début du XVIème siècle, Il subsiste deux des quatre sculptures en forme d'Arbre de Jessé réalisées à la fin du XVème siècle qui représentent des généalogies du Christ. A l'origine, la chapelle et les sculptures étaient polychromes.
Vatan
La ville de Vatan est à une vingtaine de kilomètres au Nord-Ouest de Issoudun sur les rives du Pozon.
En centre-ville la Halle au blé remonte au XVIème siècle, elle a été reconstruite en 1749. Elle est devenue ensuite un marché couvert et accueille maintent l'Office du Tourisme.
La ville conserve des vielles rues, l'église Saint Laurian et la Grange des Dîmes du XVIIIème siècle. L'Hôtel de Ville (cf photo ci-dessous) a été édifié à la fin du XIXème siècle sur l'emplacement d'un Hôtel-Dieu et de la chapelle Sainte Anne qui dataient de Moyen-Age et ont été détruits à cette occasion.
Centre de Vatan avec la Mairie et à gauche la Halle
Au Moyen-Age Vatan s'est formé d'une part autour d'une forteresse établie sur une motte et d'un bourg qui s'est développé près de la Collégiale Saint Laurian. Les deux se sont rassemblés et ont été protégés par une enceinte unique.
Halle au blé du XVIIIème siècle
La Collégiale Saint Laurian aurait été créée à la fin du VIème siècle par le roi Mérovingien Gontran.
Elle est endommagée par les Protestants en 1550 puis à nouveau en 1563, les reliques de Saint Laurian sont brulées. Il reste quelques vestiges de cet édifice.
Vatan possède une nouvelle église dédiée à Saint Laurian construite au début du XVIème siècle. Le clocher s'est effondré en 1879, il a été reconstruit et l'édifice a été globalement remanié au XIXème siècle.
Depuis la fin du Moyen-Age, un Couvent des Cordeliers est établi à Vatan. En 1650 ils sont remplacés par les Récollets. Ce couvent se trouvait à l'emplacement de la grande place (cf photo au-dessus).
A la fin du XVIIIème siècle la vie de la ville est transformée par l'ouverture, en 1767, d'un grande route conduisant de Paris à Toulouse (devenue la N20 puis l'A20). De nombreux hôtels et commerces se crééent alors dans la ville.
Le château de Vatan
Jadis la ville avait un château qui appartenait aux seigneurs de Vatan. La révolte d'un de ces seigneurs, Florimond du Puy, aboutit à son exécution à Paris au début de 1612. Sa soeur Marie du Puy devient alors Dame de Vatan, elle est l'épouse irrégulière de Eric de Lorraine, évêque de Verdun, qui pour cela subira les foudres de l'Inquisition. Marie du Puy est morte en 1640.
Le château passe ensuite aux Princes de Condé. Il est quasiment disparu, il n'en subsiste que les écuries.
Arrondissement de La Châtre
L'arrondissement de La Châtre est structuré par l'Indre, mais une partie est aussi parcourue par la Creuse.
La ville de La Châtre se situe à environ 35 kilomètres au Sud-Est de Châteauroux sur un côteau au-dessus de l'Indre, qui n'est encore qu'une petite rivière (cf photo ci-dessous).
L'Indre à La Châtre
Elle conserve plusieurs monuments et maisons anciennes intéressants: le Donjon de Chauvigny et la Maison Rouge par exemple.
Comme Sainte Sévère, la ville a été marquée par la présence de George Sand, un Musée est dédié à cet écrivain, il est installé dans le Donjon de Chauvigny, Nohant et Vic ne sont qu'à quelques kilomètres au Nord-Est de la ville.
La place centrale de La Châtre
Histoire
Le nom de la ville vient sans doute de castrum, une référence à un point fortifié dès l'époque Gallo-Romaine. Au début du XIème siècle, le sire de Déols établit à cet endroit une forteresse et une collégiale qui attirent autour d'elles la population de l'ancien bourg de Montgivray (un kilomètre au Nord). La Châtre devient le siège d'une seigneurie détenue par Ebbes Ier, un fils de Raoul II le Chauve, sire de Déols puis par ses descendants, elle relève de la seigneurie de Déols.
En 1189, Denise de Déols, sire de Déols et La Châtre épouse André de Chauvigny, cette famille s'implante ainsi durablement dans le Bas-Berry. Le roi de France Philippe II Auguste s'empare de La Châtre en 1209.
En 1417, le sire de Chauvigny autorise la construction de remparts pour protéger la ville. Guy III de Chauvigny fait aussi construire un château-fort dont il ne reste que le Donjon (dit de Chauvigny, cf photo ci-contre).
Donjon de Chauvigny, il accueille le Musée George Sand
Au début de la Guerre de Cent Ans, en 1360, les Anglais sont chassés de la ville par le sire de Sarzay. Dans la seconde partie du XVIème siècle, son organisation défensive a permis à La Châtre de traverser les Guerres de Religion sans destruction majeure.
En 1614, la seigneurie de La Châtre est achetée par le Prince de Condé, elle est revendue au roi de France en 1736.
En 1737, le donjon devient une prison royale. Dans le cours du XVIIIème siècle, les anciens remparts et portes de la ville sont démolis.
La ville est assez prospère aux XVIIème et XVIIIème siècles en particulier grâce aux tanneries qui bénéficiaient de la proximité de l'Indre et de l'important élevage dans les campagnes alentour.
Le centre-ville conserve des rues anciennes qui ont des noms évocateurs: rue des Trois-Marchands, etc. Elles sont bordées de maisons anciennes et d'hôtels particuliers des XVIIème et XVIIIème siècles.
La Châtre conserve une belle maison à pans de bois appelée la Maison Rouge (cf photo ci-contre). Le deuxième étage est en encorbellement par rapport au premier étage.
Elle a été construite à la fin du XVème siècle par une famille de marchands.
Sa couleur rouge n'est pas d'origine, elle provient d'une rénovation du début du XIXème siècle.
George Sand évoque cette demeure et d'autres quartiers de La Châtre dans un de ses romans: André.
La Maison Rouge à La Châtre
La Châtre conserve un autre maison à pans de bois de la même époque et qui est également intéressante.
Église Saint-Germain
Effondrement du clocher en 1896 Eglise Saint Germain de La Châtre Nouveau Clocher
L'église Saint Germain était d'origine Romane, le clocher et le porche se sont effondrés en 1896 (cf photo ci-dessus). Elle a été presque entièrement reconstruite en 1904, le nouveau clocher s'élève à 55 mètres de hauteur, il est visible de loin.
Sainte Sévère
Sainte-Sévère est une ville du Sud du département de l'Indre, à une quinzaine de kilomètres de La Châtre, dans la région du Boischaut. Elle a gardé un caractère traditionnel et a servi de cadre pour le roman Mauprat de l'écrivain George Sand.
La ville conserve plusieurs monuments. D'abord un donjon cylindrique reste d'un ancien château-fort (cf photo ci-dessous à gauche), il est implanté sur une motte médiévale et il est en ruines.
Panorama sur Sainte Sévère avec la Tour à l'extrême gauche
Histoire
Au VIIème siècle (vers 630), Sévère, une abbessse de Trèves (en Austrasie Mérovingienne), a fondé à cet endroit un monastère de religieuses. Il prend son nom et un pélerinage se développe autour de sa tombe. Un bourg se forme autour du monastère, il prend le nom de la sainte.
Une forteresse est construite à cet endroit par les seigneurs d'Huriel. Au Xème siècle, le bourg se déplace pour bénéficier de la protection du château.
Au Moyen-Age, Sainte Sévère était le siège d'une seigneurie qui est passée à la famille des vicomtes de Brosse vers 1230, elle l'a conservée jusqu'en 1577.
Au début de la Guerre de Cent Ans, la ville est prise par les Anglais en 1372. Le connétable du Guesclin l'a repris ensuite après en avoir fait le siège.
Jean de Brosse, appelé le Maréchal de Boussac, a été un acteur important de la période finale de la Guerre de Cent Ans.
La ville possède aussi un château du XVIIIème siècle.
Les Halles et la croix de pierre de 1543 La place du Marché de Sainte Sévère La Porte médiévale
Mais le site le plus spectaculaire est la Place du Marché (cf photo ci-contre). Son ancienne halle est de la fin du XVIIème siècle, elle possède une belle charpente en bois.
Egalement sur le pourtour de cette place subsiste un une Porte du XVème siècle qui faisait partie des remparts de la ville (cf photo ci-dessus à droite). Cette porte était encadrée par la prison et par un auditoire de justice.
L'ancien château féodal était du XIIIème siècle. Il en reste un pan de Tour (cf photo au-dessus), le reste s'est écroulé en 1840.
C'est dans cette petite ville que le cinéaste Jacques Tati a tourné son film Jour de fête en 1947.
Neuvy Saint Sépulchre
Neuvy Saint Sépulchre est une petite ville à 10 kilomètres à l'Ouest de Sarzay.
Elle est établie à l'endroit où la voie Romaine d'Argentomagus à Néris franchissait une petite rivière, la Bouzanne, grace à un gué. Son nom traduit son ancienneté, il vient du latin Novus Vicus (nouveau bourg).
Au Moyen-Age, Neuvy fait partie des domaines du seigneur de Cluis dont le suzerain est le sire de Deols.
Raoul puis Ebbes II de Déols construisent une forteresse (il n'en reste rien) dont les murailles incorporait l'église Saint Jacques.
Cette église, qui avait le statut de Collégiale, est principal monument de la ville, elle remonte au XIème siècle et est très originale. Elle est classée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO.
Neuvy Saint Sépulchre a conservé des rues et des maisons anciennes. Le nom de ces rues est évocateur: rue de l'Enfer, des Bouchers, de la Folie, de l'Estrapont, de la Gourdonnerie, ...
Dans les années 1030 des pélerins ramènent de Jérusalem un fragment du tombeau du Christ et de la terre du Calvaire.
Une église est construite, sans doute sur l'emplacement d'un ancien sanctuaire Gallo-Romain, pour accueillir ces reliques dans les années 1040 avec l'appui de Boson seigneur de Cluis et surtout de son suzerain Eudes l'Ancien seigneur de Déols qui avait effectué lui-même un pélerinage à Jérusalem en 1027.
L'église et ses annexes étaient dans l'enceinte du château-fort et donc protégée par des fortifications. Elle n'a été achevée qu'au XIIème siècle.
L'église est dédiée à Saint Jacques et initialement rattachée directement à celle du Saint Sépulchre de Jérusalem dont elle s'inspire. Elle était sur un des chemins suivis par les pélerins qui se rendaient à Saint Jacques de Compostelle.
Quand le roi de France Philippe II Auguste prend le contrôle du Bas-Berry au début du XIIIème siècle, il donne la tutelle sur la ville et son église à l'Abbaye Saint Sulpice de Bourges.
En 1524 des bandes de pillards s'emparent de la ville et brulent les archives du chapitre de la Collégiale Saint Jacques, ce qui rend difficile la connaissance de son histoire. On sait seulement qu'elle possédait deux autres églises du bourg de Neuvy, de l'autre côté de la Bouzanne: Saint Etienne et Saint Pierre.
L'église Saint Jacques devient celle de la paroisse de Neuvy en 1808. Elle a été restaurée par Viollet le Duc et Mérindol au milieu du XIXème siècle. Le clocher a été démoli en 1899 et remplacé par un campanile à trois arcades.
L'église circulaire Saint Jacques de Neuvy-Saint Sépulchre
L'église comporte en fait deux édifices distincts juxtaposés, l'église cylindrique évoquée ci-dessus (cf photo ci-contre) et une église avec une nef rectangulaire avec collatéraux, sans transept et s'achevant par un chevet plat. Avec le temps les deux édifices ont été assemblés et n'en constituent plus qu'un seul.
Les étages de la rotonde et la coupole de l'église circulaire Saint Jacques
Eglise circulaire (cf photos ci-dessus)
Le premier édifice est circulaire (la rotonde a un diamètre de 22 mètres) sur trois niveaux et avec un déambulatoire surmonté de tribunes. La base est du XIème siècle tandis que les deux étages sont du début du XIIème siècle.
A l'intérieur de la rotonde le mur extérieur est doté d'une série d'arcades en plein cintre dont les arcs retombent sur des colonnes engagées dans des piliers.
De l'autre côté du déambulatoire onze colonnes sont disposées en cercle et délimitent le rond-point central. Ce déambulatoire est voûté de doubleaux en plein cintre reliés par des arêtes.
Les piliers sont surmontés de chapiteaux sculptés: ce sont des feuilles rabattues formant une collerette liée par un lacet passant alternativement desssus et dessous les feuilles, ces motifs sont parfois accompagnés de têtes monstrueuses.
Au premier étage la rotonde comporte des arcades supportées par quatorze colonnes, un seul chapiteau est sculpté.
Eglise de plan basilical
Juste à côté et accolée au premier édifice (cf photo au-dessus) se situe une église de plan basilical, elle aussi dédié à Saint Jacques. Elle a été souvent remaniée à travers les siècles en particulier à la fin du XIIème et pendant le XIIIème et XVème siècles.
La nef comporte trois travées avec des collatéraux et un chevet plat. La nef d'origine était couverte avec une charpente, après avoir été reprise, la voûte de la nef est constituée d'ogives dont les nervures retombent sur des colonnettes engagées.
L'éclairage se fait par des fenêtres percées dans les murs des collatéraux.
Gargilesse
Gargilesse est un village qui doit sa célèbrité à l'écrivain George Sand, celle-ci venait s'y reposer et s'y resourcer. Elle y a séjourné, à partir de 1849 et surtout de 1857 à sa mort en 1876, dans une petite maison du village (qui peut être visitée). Elle l'a décrit dans ses Promenades autour d'un village.
Vue de Gargilesse dans un écrin de verdure
En effet, Gargilesse est un endroit calme et reposant dans un cadre et une atmosphère originale, ensemble de caractères qui lui donnent un charme particulier. En arrivant par la route d'Argenton sur Creuse, on découvre le village enserré par la nature et la verdure (cf photo ci-contre).
Le Village Les maisons du village sont regroupées autour du château et de l'Eglise, elles restituent une ambiance du XIXème siècle.
Gargilesse a inspiré de nombreux artistes peintres et écrivains comme Théodore Rousseau ou Claude Monet. De nos jours certains restent là pour y vivre en été.
Le Château
Un château-fort protègeait le site au Moyen-Age, il en subsiste la porte d'entrée (cf photo ci-contre) dont la construction remonte au XIIème siècle.
L'ancien chateau a été détruit en 1650 suite aux troubles créés par la Fronde (soulèvement des grands seigneurs contre le pouvoir royal et le gouvernement du Cardinal Mazarin).
Entrée du château de Gargilesse
Un nouveau château a été édifié au XVIIIème siècle, il peut être visité.
L'Eglise Notre-Dame L'église Notre-Dame a été construite au XIIème siècle, elle est de style Roman avec un clocher carré. A l'intérieur, sous le chevet, se trouve une grande crypte qui conserve des fresques murales peintes du XII au XVèmes siècles. L'église possède aussi un trés bel ensemble de chapiteaux sculptés et sur l'autel une statue en bois de la Vierge a été réalisée au XIIème siècle. Elle contient aussi le tombeau de Guillaume de Naillac, Seigneur de Gargilesse.
Intérieur de l'église de Gargilesse
La photo ci-contre montre l'intérieur de l'église, les voutes de l'abside sont garnies de peintures murales du XVème siècle.
Les liens de la région avec sa voisine du Nord-Ouest sont donc forts et anciens. A titre d'exemple le château d'Azay le Ferron appartient à la ville de Tours.
Cette petite ville se situe à une vingtaine de kilomètres au Sud-Ouest d'Argenton sur Creuse et à la même distance à l'Ouest d'Eguzon. Elle domine la rivière le Portefeuille. Elle se situe dans un pays de bocage (le Boischaut Sud) qui n'à guère évolué depuis le XIXème siècle.
Panorama sur Saint Benoit du Sault
Saint Benoit du Sault est une ville d'origine ancienne, des dolmens situés à proximité montrent l'ancienneté de l'occupation humaine du site.
C'est un village remarquable qui a conservé de nombreux monuments et maisons de caractère qui lui donnent une atmosphère ancienne, presque médiévale. Ces maisons s'étagent sur les pentes de la colline.
La cité conserve des éléments et des tours de ses anciens remparts, une porte d'accès à la ville et des vieilles demeures le long de rues étroites et en pentes (cf photos ci-dessous). Une grande partie du bourg est classé en secteur sauvegardé.
Rues et Maisons à Saint Benoit du Sault Le Portail
A l'origine, la ville s'appelait Salis, elle était sur la voie Romaine qui reliait Argentomagus (Argenton sur Creuse) à Limoges et qui passait sur le pont médiéval.
Elle était aussi sur le territoire de la vicomté de Brosse, une puissante seigneurie médiévale aux confins du Poitou et du Berry, elle en était d'ailleurs la ville principale.
Les moines Bénédictins de Fleury sur Loire (Saint Benoit sur Loire) y ont créé un Prieuré à la fin du Xème siècle qui a pris lui aussi le nom de Saint Benoit.
Le bourg qui s'est formé autour de ce prieuré est devenu Saint Benoit du Sault, la ville avait une certaine importance au Moyen-Age.
La partie la plus ancienne est autour du Prieuré Saint Benoit, elle était protégée par une première enceinte.
A partir du XVème siècle la ville s'est étendue pour abriter des commerçants et des artisans et elle a à son tour été protégée par une nouvelle ligne de remparts dont il subsiste quelques éléments.
La Maison du Gouverneur
Le Portail (cf photo ci-dessus à droite) était l'accés principal à la ville ancienne. La maison du Gouverneur (cf photo ci-contre) accueillait des troupes en cas de nécessité. La rue Grande a toujours été la rue commerçante de la ville.
Eglise Saint Benoit
Cette église appartenait à un Prieuré de l'Abbaye de Saint Benoit sur Loire qui avait remplacé un prieuré antérieur établi à Sacierges depuis le VIIIème siècle. Située aux confins du Limousin le Prieuré contribuait à l'influence de sa maison-mère dans les régions au Sud de la Loire.
Vue du côté Est: chevet, nef et clocher Eglise Saint Benoit Intérieur: nef, collatéral et abside
L'église comporte une nef principale avec deux collatéraux et l'abside en hémicycle (qui a perdu ses absidioles), elle n'a pas de transept (cf photo ci-dessus à droite).
Elle a été fondée en 974 et construite au début du XIème siècle, elle été intégrée au système de défense de la ville comme le montrent certains murs puissants.
La nef et l'abside sont de cette époque et sont de style Roman (cf photos ci-dessus). A l'extérieur, le chevet en hémicycle est épaulé par des contreforts rectangulaires.
A l'intérieur, la nef est encadrée par des collatéraux, elle comporte sept travées. Les arcades entre la nef et les collatéraux sont en plein cintre et portées par des piliers quadrangulaires dont certains portent des chapiteaux sculptés au-dessus de colonnettes. La nef est recouverte par une charpente en bois, par contre l'abside est voûtée en cul-de-four.
La construction du clocher-porche en avant de la nef a eu lieu XIVème siècle en style Gothique, ce qui a conduit à la suppression de la façade Romane.
Le portail occidental n'a pas de tympan, il comporte des archivoltes en arc brisé dont les voussures retombent sur des colonnettes avec des chapiteaux sculptés qui ne sont pas en bon état.
L'église a reçu des modifications postérieures: suppression des absidioles latérales en 1832, ... Des restaurations réalisées dans la seconde partie du XXème siècle ont contribué à sa remise en valeur.
Panorama sur Saint Benoit du Sault (vu du côté Est)
Saint Gaultier
Saint Gaultier est sur la Creuse à une trentaine de kilomètres à l'Est du Blanc. C'est une petite ville d'environ deux mille habitants qui a conservé beaucoup de caractère.
Panorama sur Saint Gaultier et la Creuse
La vue à partir de la Creuse est remarquable (cf photo ci contre).
Quelques vestiges des remparts ceinturant la ville au XVème siècle subsistent. Elle a conservé des maisons anciennes et l'aménagement du centre ville est réussi.
Eglise Saint Gaultier
Eglise Saint Gaultier
L'église a été construite au début du XIIème siècle à l'initiative de moines de l'abbaye de Lesterps, elle est donc influencée par le style Roman du Poitou.
La nef est bordée par des collatéraux voûtés avec des berceaux latéraux, une coupole surmonte la croisée du transept au-dessus de laquelle s'élève la tour carrée à deux étages qui porte le clocher.
La façade Ouest possède un portail avec des voussures en plein cintre. Le chevet comporte des chapiteaux et modillons sculptés.
De Saint Gaultier il est facile de parcourir la Brenne et de longer la Creuse de Gargilesse vers le Sud-Est et côté Ouest jusqu'à la ville du Blanc.
Le Blanc
Le Blanc est une sous-préfecture du Département de l'Indre qui se situe à 40 kilomètres à l'Est de Chauvigny en Poitou.
Elle s'étend sur les deux rives de la Creuse et le site permettait de bénéficier d'un passage à gué de cette rivière, il est à l'origine de la ville.
Le Blanc: la Ville haute avec le château Naillac et l'église Saint Cyran, en bas la Creuse
Histoire
Le Blanc est une ville ancienne, elle s'appelait Oblincum à l'époque Gallo-Romaine et se situait au carrefour de plusieurs voies Romaines dont celle d'Argentomagus (Argenton sur Creuse) à Lemonum (Poitiers).
Elle est structurée en deux parties: la Ville basse et la Ville haute. Jadis elle comptait trois châteaux et aussi trois paroisses: Saint Etienne, Saint Cyran et Saint Génitour.
Le premier pont a sans doute été construit au XIIème siècle, il a été emporté par une crue en 1530. Pendant plus de trois cent ans le passage de la rivière s'est effectué à gué ou par des bacs. Un nouveau pont n'a été mis en service qu'en 1823.
A partir de 1838 une filature de lin s'est développée dans un ancien moulin, en 1859 elle compte 400 ouvriers mais pourtant elle ferme en 1861.
En 1885 et 1886 a été édifié près de la ville un viaduc pour permettre la circulation sur des chemins de fer, il fait plus de 500 mètres et comporte 21 arches. A cette époque Le Blanc était un important noeud ferroviaire.
La Ville basse
L'église Saint Genitour
Elle est le principal monument de la Ville Basse.
A la fin du XIème siècle l'Abbaye de Déols fait construire un Prieuré prés d'un chapelle ancienne dédiée à Saint Génitour.
Il en reste une partie du choeur et le clocher qui s'élève au dessus du croisillon Sud du transept, ces éléments sont en style Roman.
Elle devient l'église paroissiale de la Ville basse qui s'est implantée autour du Prieuré.
L'église est agrandie aux XIIIème siècle en style Gothique. Les travaux ont portés sur la nef principale, le transept, le choeur et l'abside.
La façade est percée par un portail protégé par un petit auvent. La nef comporte quatre travées, les piliers sont surmontés de chapiteaux sculptés.
Le choeur est désaxé par rapport à la nef et il s'achève par un chevet plat.
Les deux nefs latérales sont du XVème siècle. L'édifice a été restauré au XIXème siècle.
Eglise Saint Génitour dans la ville basse du Blanc
La Ville haute
Cette partie s'est développée autour de deux châteaux: le château Naillac avec l'église Saint Cyran et les Hautes-Tours près de l'église Saint Etienne.
La Ville haute conserve des maisons anciennes en particulier dans la Grande rue.
Le château Naillac (cf photo au dessus)
Il domine la ville depuis plus de 800 ans, il surveillait le gué sur la Creuse. Il a été détenu par la famille de Naillac, seigneurs du Blanc, du XIIème au XVIème siècles.
Il comprend deux donjons carrés édifiés au XIIème siècle avec une tour ronde accolée à chacun.
Les deux donjons sont reliés par un bâtiment rectangulaire réalisé au XVIIème siècle.
Le château Naillac accueille maintenant l'Ecomusée de la Brenne.
Eglise Saint Cyran dans la ville haute du Blanc
L'église Saint Cyran
Elle est juste à coté du château. Elle a été construite au XIème siècle, elle était alors dans l'enceinte du château.
Elle se compose d'une nef rectangulaire qui se termine par une abside en hémicycle (cf photo ci-contre).
A l'intérieur elle conserve une fresque du XVème siècle appelée Le dit des trois Morts et des trois Vifs.
L'église a été restaurée en 1985 et sert maintenant de salle d'exposition.
L'église Saint Etienne
L'église d'origine portant ce nom a disparu. Il a été repris par la chapelle d'un couvent des Récollets fondé en 1619 et qui a été fermé au moment de la Révolution Française.
Cet édifice est devenu l'église de la paroisse Saint Etienne au début du XIXème siècle.
Abbaye de Fontgombault
Le nom de Fontgombault provient de celui d'un Ermite du Xème siècle, Gombault, qui vivait dans des grottes de cet endroit sur la rive gauche de la Creuse.
En fait ce site était peuplé dès l'époque préhistorique, on y a retrouvé des pierres taillées ou polies remontant au paléolithique ou au néolithique.
Le bourg s'est développé dans le sillage de la fondation de l'Abbaye en 1091.
Jadis les habitants vivaient de la culture de la vigne et produisaient le vin de Fontgombault.
L'Abbaye de Fontgombault a été crée à la fin du XIème siècle par Pierre de l'Etoile. L'église a été consacrée en 1141, sa nef mesure plus de 80 mètres. Les Moines obéissaient à la règle de Saint Benoit.
Aux XIIème et XIIIème siècles l'abbaye se développe et possède une vingtaine de prieurés.
Au XVème siècle, avec l'Abbaye Saint Cyran de Meobecq, elle contribue à la création d'étangs dans la Brenne qui permettent d'y étendre l'élevage des poissons et la peche.
En 1569 l'Abbaye a été mise à sac et pillée par les Protestants. Restaurée à la fin du XVIIème siècle elle est pourtant réduite au rang de séminaire en 1741 faute de moines.
Pendant la Révolution Francaise elle est vendue comme Bien National, les pierres des batiments servent de matériaux de construction et sont meme utilisées pour empierrer les routes.
Rachetés au milieu du XIXème siècle, l'église et les batiments sont restaurés et occupés par des moines Trappistes jusqu'en 1905.
Ils servent d'Hopital Militaire de 1914 à 1918 puis abritent un séminaire jusqu'en 1948.
Depuis les années 1950 Fontgombault est redevenu une Abbaye Bénédictine grace aux moines de L'Abbaye Saint Pierre de Solesmes.
L'Abbaye de Fontgombault a une architecture relativement simple mais remarquable. Le choeur et l'abside sont entourées de chapelles rayonnantes qui datent du XIIème siècle.
La nef est dotée de collaréraux. La façade et le portail (cf photo ci-contre) restent sobres et bénéficient d'une influence Poitevine.
Le villlage de Fontgombault conserve des maisons anciennes et l'église Saint Jacques est de style Roman, certaines parties datent du XIIème siècle.
La Brenne est dans le département de l'Indre, c'est une région humide composée d'étangs, de landes et de marais, sa superficie est d'environ 80 000 hectares.
Les étangs ont une faible profondeur qui permet le développement d'une micro-faune et d'une flore diversifiée. C'est en particulier un refuge pour les oiseaux qui peuvent s'y reproduire au calme ou s'y arreter lors de leurs migrations.
La plupart de ces étangs ont été creusés à partir du XIIème siècle par les moines des Abbayes de Fontgombault, Saint-Cyran et Méobecq pour y élever des poissons et en particulier des carpes qui étaient un mets très recherché au Moyen-Age.
La capitale de la Brenne est Mézières en Brenne, qui, avec le dévelopement du tourisme de la nature, est devenue une petite ville agréable et coquette.
Vers l'Ouest et également sur la Claise, le village de Saint Michel en Brenne accueillait jadis l'Abbaye de Saint Cyran (aujourd'hui disparue. Légèrement vers le Nord se trouve Paulnay avec une église romane qui conserve des fresques murales et Azay le Ferron avec son château et son église. On retrouve la Claise au village de Martizay.
La Brenne est en fait la partie Nord du Parc Naturel Régional qui s'étend sur tout la partie Sud-Ouest du département de L'Indre.
Mézières en Brenne est la principale ville de la Brenne. Sa position en fait un centre touristique agréable et fréquenté par les amateurs de nature et de détente.
Mézières possède deux monuments: une partie de l'ancien château dit des seigneurs d'Anjou, son église de style Gothique, ancienne Collégiale du Château, et plusieurs maisons anciennes des XVème, XVIème et XVIIème siècles.
Le château
Le château remonte à une forteresse du XIème siècle dont il subsiste deux tours, il a été reconstruit au XVème siècle. Une tourelle d'escalier est accolée à la grosse tour ronde. Il n'a plus été entretenu à partir du milieu du XVIIIème siècle et a été en bonne partie détruit au moment de la Révolution Française.
Les parties restantes accueillent maintenant un Musée de l'histoire locale et la Maison de la Pisciculture.
Partie de l'ancien château de Mézières
Les seigneurs de Mézières
Des seigneurs de Mézières sont identifiés depuis le début du XIème siècle, Gilbert de Brenne, seigneur de Mézières a signé l'acte de fondation de l'Abbaye de Déols en 1012. Au XIIIème siècle, Jeanne de Brenne épouse Hervé III de Vierzon et lui apporte la seigneurie. Leur fille Jeanne épouse Geoffroy de Brabant seigneur d'Aerschot.
Au début du XIVème siècle Alix de Brabant, leur fille, est l'héritière de la seigneurie, elle est l'épouse de Jean III d'Harcourt vicomte de Châtellerault. Alix est un grand personnage de l'époque, en effet sa tante Marie de Brabant est l'épouse du roi de France Philippe III.
La famille d'Harcourt détient la seigneurie jusqu'en 1445, à cette date Jean VII d'Harcourt l'échange avec Charles IV d'Anjou, comte du Maine contre celle de La Ferté-Bernard dans le Maine.
Vitrail du XIVème siècle au milieu de l'abside de l'église Sainte Marie-Madeleine
En bas à gauche, blason des Anjou, à droite blason des Craon, La Trémouille et Thouars
En conséquence, pendant plus d'un siècle, une branche de la famille des ducs d'Anjou détient la baronnie de Mézières. Charles IV d'Anjou est le fils du duc d'Anjou et roi de NaplesLouis II d'Anjou et de Yolande d'Aragon dont le rôle a été déterminant au début du règne du roi de France Charles VII.
Charles IV a pour fils naturel Louis d'Anjou à qui il attribue la baronnie de Mézières.
Louis épouse Louise de la Trémouille, il est mort en 1489. Ils ont pour fils René (1483-1524), lui aussi baron de Mézières, époux de Antoinette de Chabannes.
Leur fils Nicolas est né en 1518, il devient Marquis de Mézières et épouse Gabrielle de Mareuil, leur fille et héritière est Renée (1550-1573) épouse de François de Bourbon, duc de Montpensier.
La dernière héritière des Bourbon-Montpensier est la Grande Demoiselle, fille de Gaston d'Orléans (le frère du roi Louis XIII) et de Marie de Bourbon-Montpensier.
L'église Sainte Marie-Madeleine
C'est l'église d'une Collégiale fondée en 1334 à l'initiative d'Alix de Brabant, elle est administrée par un chapitre de chanoines.
L'église a été commencée en 1333, elle a été réalisée en six ans et consacrée en 1339, elle est de style Gothique.
Elle a été endommagée au moment des Guerres de Religion, en particuler les statues des voussures du portail ont été décapitées pour la plupart d'entre elles (cf photo ci-dessous).
La Collégiale et son chapitre sont dissous au moment de la Révolution Française, les bâtiments du chapitre sont vendus comme Bien National en 1790. L'église devient paroissiale en l'An IV.
L'église est victime d'un orage en juin 1829 qui lui cause de sérieux degâts. Les travaux de remise en état se sont étalés sur le XIXème siècle.
Elle est qualifiée Monument Historique dès 1862. Elle est à nouveau restaurée dans les années 1960.
Eglise Sainte Marie-Madeleine avec à droite la chapelle d'Anjou
La façade est surmontée par la tour principale du clocher et deux clochetons sur ses côtés, le clocher était en pierre à l'origine, il a été repris en ardoises au XIXème siècle.
A l'intérieur du porche le portail est très décoré. Le tympan est entouré d'arcs en berceau brisé avec des nombreuses statuettes.
Statuettes sur les voussure du portail de l'église Sainte Marie-Madeleine
La nef est couverte par une charpente et des pans en chêne. Les peintures ont été refaites au XIXème siècle.
Le choeur s'achève avec une abside à trois pans, il comporte des stalles du XVIème siècle venant de l'église de Saint Cyran en Brenne.
La chapelle Saint Pierre, à gauche du choeur, a été construite au début du XVème siècle. La chapelle d'Anjou, à droite de la nef et du choeur, a été construite entre 1540 et 1550 puis consacrée en 1559.
Les verrières de la nef et du choeur sont du XIVème siècle, sans doute une réalisation des ateliers de Rouen (cf photo au-dessus à droite).
Les verrières de la chapelle d'Anjou sont du XVIème siècle, ils sont l'oeuvre des verriers de Saint Fargeau.
Elles représentent des membres de la famille d'Anjou (cf photos ci-dessous) et leur patrons. Elles anticipent celles réalisées à la demande des Bourbon-Montpensier à Champigny sur Veude.
Vitraux de la chapelle d'Anjou de l'église Sainte Marie-Madeleine de Mézières en Brenne
Azay le Ferron est un village qui se situe à six kilomètres à l'Ouest de Paulnay et à une douzaine à l'Est de Preuilly sur Claise.
Il conserve un château construit du XVème au XVIIIème siècle avec un beau parc. Juste à côté, l'église est d'origine Romane.
Le château
La seigneurie d'Azay le Ferron relevait des Barons de Preuilly, elle est détenue par Nicolas Turpin de Crissé au milieu du XIIIème siècle.
Elle passe ensuite à la famille de Preuilly puis par mariage à Pierre Frotier. Son petit-fils, également nommé Pierre joue un rôle important à la cour du roi de France Charles VII. Le premier château identifié date de cette époque.
Au milieu du XVIème siècle le château passe à la famille de Crevant. Ensuite le château a changé souvent de propriétaire. La dernière propriétaire, Marthe Luzarche d'Azay (épouse Hersent) en a fait don à la ville de Tours à son décés en 1951.
Château d'Azay le Ferron: la tour et les trois pavillons
Le château se compose d'un corps principal d'habitation et de bâtiments annexes.
Le corps principal se compose de quatre pavillons (cf photo ci-dessus) construits à différentes époques.
Sur la gauche, la tour ronde est issue de l'ancien château médiéval et a été réalisée par Prégent Frotier autour de 1480.
Le bâtiment sur sa droite est du milieu du XVIIème siècle, il a été réalisé pour Louis de Crevant d'Humières, son allure est de style Classique.
Toujours en allant vers la droite le grand pavillon est de la première partie du XVIème siècle. Sur les fronton de certaines on peut y voir des salamandres sculptées, ce qui fait référence au roi François Ier.
Le pavillon le plus à droite est du XVIIIème siècle, il a été commencé pour Louis Le Tonnelier de Breteuil, propriétaire au début de ce siècle, puis achevé vers la fin du XVIIIème.
Le grand bâtiment perpendiculaire au corps principal sur le côté Ouest (cf photo ci-dessous) est une réalisation du XVIIème siècle.
Les pièces du château sont meublées avec un mobilier de qualité et décoré avec des peintures, aquarelles et objets remarquables.
Bâtiments côté Ouest du château d'Azay le Ferron
Le parc est une création du XVIIème siècle, il s'étend sur une cinquantaine d'hectares, il a été revalorisé au milieu du XIXème siècle par les frères Buhler.
L'église Saint Nazaire
Voûte d'ogives de l'abside Eglise Saint Nazaire
Cette église est sur une place a proximité immédiate et au Nord du château.
L'église Saint Nazaire remonte au XIIème siècle et conserve une allure extérieure de style Roman.
Elle conserve d'ailleurs quelques éléments Romans comme le portail sur le flanc Sud de la nef (cf photo ci-contre).
Portail Roman de l'église Saint Nazaire
Elle a été reprise postérieurement en style Gothique.
La nef, le choeur et l'abside ont des voûtes d'ogives de style Plantagenêt (cf photo ci-dessus à gauche).