L'Anjou, le Maine et la Touraine ont été réunis au royaume de France à l'issue de la victoire du roi Philippe-Auguste sur le Plantagenet Jean sans Terre qui devient avant tout roi d'Angleterre, il ne conserve que des domaines dans le Sud de la France.
L'Anjou et le Maine sont ensuite rapidement démembrées du domaine Royal pour constituer des apanages au profit des fils cadets de la famille du roi.
L'Anjou et le Maine sont ainsi attribués par le roi Louis IX à son plus jeune frère Charles qui devient ainsi comte d'Anjou.
Il va fonder une nouvelle dynastie, la Maison d'Anjou qui va briller d'abord en Italie du Sud (Naples) et en Sicile puis dans le centre de l'Europe (Hongrie et Pologne) pendant prés de deux siècles.
Le champ d'action de la première Maison Capétienne d'Anjou a largement dépassé le cadre de cette Province. Trés rapidement Charles I d'Anjou se consacre à ses affaires de Provence puis à celles de la Sicile et de l'Italie du Sud. Il perd la Sicile lors des Vêpres Siciliennes en 1282, mais se maintient à Naples et dans l'Italie du Sud.
Chateau d'Anjou à Naples
Ses descendants élargissent leur domaine d'intervention puisque, outre le Royaume de Naples, certains deviennent rois de Hongrie, de Croatie et de Pologne et possèdent des principautés sur la cote Dalmate (ainsi Durazzo).
Le comté d'Anjou lui-même passe par mariage à la Maison de Valois et quand Philippe de Valois devient roi de France, l'Anjou est réincorporée au domaine Royal.
La Maison d'Anjou parvient à se maintenir à Naples en dépit des secousses du règne de Jeanne de Naples. Les trois branches cadettes (Hongrie, Tarente, Duras) s'entredéchirent (en dépit de nombreux mariages croisés) pour s'installer à la tete du Royaume. Louis d'Anjou fils du roi de France Charles V est adopté par la Reine Jeanne pour lui succèder, mais il ne parviendra pas à reprendre le Royaume de Naples à son compétiteur, Charles de Duras, qui devient Roi sous le nom de Charles III.
Louis d'Anjou conserve néanmoins la Provence, il est le fondateur de la 2° Maison des Capétiens-Anjou.
A la fin du XVème siècle, le roi de France Louis XI hérite des droits de la Maison d'Anjou sur Naples et la Sicile. C'est une des revendications qui permettent à ses successeurs Charles VIII, Louis XII et Francois I de se lancer dans les Guerres d'Italie.
Charles est le fils du Roi de France Louis VIII le Lion de la dynastie des Capétiens. Sa mère, la femme de Louis, est Blanche de Castille. Charles est né en mars 1227 (aprés la mort de son père) et en 1246 il recoit de son frère le Roi Louis IX (Saint Louis) les Comtés d'Anjou et du Maine à titre d'apanage. Cette meme année 1246, Blanche de Castille négocie avec le Pape Innocent IV le mariage de Charles avec Béatrice de Provence, la quatrième fille du Comte de Provence Raymond-Béranger V et de Béatrice de Savoie. Raymond-Béranger V est mort en aout 1245 et sa fille Béatrice est son héritière. ((Les autres filles sont mariées au Roi Louis IX, à ...., à Richard Plantagenet Comte de Cornouailles)
Ils ont plusieurs enfants :
- Blanche qui épouse en1265 Robert III de Béthune Comte de Flandre, elle meurt en 1269,
- Béatrice qui épouse en 1273 Philippe Ier de Courtenay Empereur en titre de Constantinople, elle meurt en 1275,
- Charles II qui suit,
- Philippe Prince d'Achaie et qui porte le titre de Roi de Thessalonique, il a épousé en 1269 Isabelle de Villehardouin Princesse d'Achaie et de Morée, fille de Guillaume de Villehardouin Prince d'Achaie et d'Anne Commène. Philippe est mort en 1277
- Robert (+1265),
- Isabelle qui épouse en 1272 Ladislas IV Roi de Hongrie. Elle est morte en 1304.
Béatrice de Provence meurt en 1267, Charles I épouse en secondes noces, en 1268, Marguerite de Bourgogne Comtesse de Tonnerre, dont il n'aura pas d'enfant. Marguerite est la fille de Eudes de Bourgogne, Comte de Nevers, Auxerre, Tonnerre et de Mahaut de Nevers. Elle lui apporte beaucoup d'argent et de nombreux domaines: les Comtés d'Auxerre et de Tonnerre, les Baronnies de Montmirail, Alluyes, Torigny et Brugny.
Charles I est un personnage énergique et ambitieux dont la vie a été particulièrement mouvementée. Ses succés mais aussi ses échecs en font une des grandes figures du XIIIème siècle Médiéval.
Charles d'Anjou et le Royaume de France Charles I d'Anjou s'est peu occupé de son apanage d'Anjou et du Maine, pour autant dans les années 1250 il est un acteur important de la vie du Royaume de France. Il participe d'abord à la croisade en Egypte qui est conduite par son frère Louis IX en 1248. Il est fait prisonnier lors de la bataille de Mansourah, il reste en Egypte jusqu'en 1250 puis brille sur les champs de bataille de Syrie. A la mort de Blanche de Castille, le 27 novembre 1252, il rentre en France pour assurer la Régence du Royaume conjointement avec son frère Alphonse de Poitiers. Il intervient au coté de Marguerite Comtesse de Flandre contre Jean d'Avesnes, il obtient en récompense le Comté de Hainaut et la garde du Comté de Flandre. Mais le retour de Louis IX annule ces succés. Charles se concentre alors à nouveau sur ses domaines du sud de la France, la Provence, et au delà de l'Italie puis à la demande du Pape Urbain IV, en 1263, de la Sicile.
La reprise en main du Comté de Provence Dès qu'il devient Comte de Provence en 1246, il prend en charge ce Comté et celui de Forcalquier. Il s'attache à organiser son domaine sur le modèle de la France du nord, il réduit les libertés locales et met en place une administration centralisée. Une opposition à son pouvoir se constitue et Charles doit soumettre les Seigneurs locaux et les villes Provencales qui le contestent.
Pour les féodaux ce sont en particulier les Seigneurs des Baux et de Castellane et ceux du Comté de Forcalquier qui sont soutenus en sous main par la belle mère de Charles, Béatrice de Savoie. En novembre 1256 il passe un accord avec Béatrice de Savoie qui lui cède ses droits sur le Comté de Forcalquier. Puis il obtient le controle du Comtat Venaissin et des Comtés de Gap et d'Embrun. Il récupère meme les droits (théoriques) attachés à l'ancien Royaume d'Arles.
Les villes d'Arles, Avignon et Marseille forment une ligue pour se rendre autonomes mais Charles I parvient à les diviser et les réduire en 1251 et 1252. Les vélléités d'autonomie de Marseille sont sanctionnées en 1257. Charles nomme un Viguier pour diriger la ville, pourtant en 1262 et 1263 il doit y réprimer des soulèvements. Il est vraiment maitre de la Provence en 1258. Il améliore l'administration de cette province où il nomme de nombreux Angevins aux postes importants. Il en tire des ressouces importantes qui lui permettent de financer ses entreprises en Italie, en Sicile et dans le monde Méditerranéen.
Au début de 1258 Charles I agrandit son domaine du coté de Vintimille, dont le Comte lui cède les voies d'accés à l'Italie et le Col de Tende.
Charles I en Italie du Nord En 1259 et 1260 il passe les Alpes prend Coni, Albe, Cherasco, le Val de la Maira et celui de la Stura. Les Marquis de Saluces, Ceva, Cravansana se reconnaissent comme ses vassaux. Son alliance avec le Pape lui permet de devenir Sénateur de Rome en 1263 et Protecteur de Florence. Il devient le chef du parti Guelfe (partisans du Pape) contre celui des Gibelins (Partisans de l'Empereur Romain-Germanique).
La Conquete des Royaumes de Naples et de Sicile Le Pape Clément IV (il est originaire de Provence, son nom est Gui Fouques), de meme que ses prédecesseurs, a engagé la lutte contre les Hohenstaufen qui tiennent à la fois l'Empire Romain Germanique et le Royaume de Sicile et menacent les Etats du Pape. Innocent IV puis Urbain IV et enfin Clément IV font appel à Charles I d'Anjou en lui promettant l'investiture des Royaumes de Naples et de Sicile à charge pour lui de les conquérir.
En 1264 la situation est difficile pour le Pape Clément IV, Manfred de Hohenstaufen, Roi de Sicile, projette d'attaquer la ville d'Orvieto où le Pape réside. Clément IV insiste donc, avec ses finances à l'appui, pour que Charles d'Anjou passe enfin à l'action.
En 1265 Charles rassemble une armée composée essentiellement de Francais (Anjou, Maine, Flandre, ...) et de Provencaux. Il emmène avec lui son vassal Bouchard V de Vendome, le Comte de Soissons Jean de Nesles, Philippe et Guy de Montfort, etc .... Charles s'embarque à Marseille le 10 mai 1265, le 21 Juin il recoit les insignes de Sénateur de Rome et le 28 il est investi Roi de Naples dans la Cathédrale Saint Jean de Latran. L'armée Franco-Angevine commence par dégager Orvieto en aout 1265 puis descend au travers de l'Italie à la fin de 1265 et au début de 1266. Charles I est meme couronné dans la Basilique Saint Pierre de Rome.
Ci-contre: le Pape Clément IV investit Charles I d'Anjou du Royaume de Sicile
Charles I et son armée rencontrent l'armée de Manfred à Bénévent le 26 février 1266. Manfred est vaincu et tué. Cette seule bataille lui permet de conquérir le Royaume de Sicile et les anciens partisans Siciliens de Manfred font leur soumission à Charles d'Anjou. Mais en Italie centrale et en Lombardie la situation politique est moins claire, les Gibelins (partisans des Hohenstaufen) font appel au Duc de Souabe Conradin, fils de l'ancien Roi de Sicile Conrad IV. Celui-ci rassemble une armée et descend avec elle à travers l'Italie vers la Sicile, il est acclamé à Vérone, Pavie, Pise. De nombreux nobles Siciliens le rejoignent. Charles d'Anjou l'attend avec son armée à l'entrée de ses états, la bataille a lieu dans les Abruzzes à Tagliacozzo le 23 Aout 1268. Charles I remporte une grande victoire, il capture et fait décapiter à Naples en octobre 1268 le dernier Hohenstaufen, Conradin. Il s'installe alors à Naples qui devient la nouvelle capitale du Royaume à la place de Palerme. En effet il n'a plus confiance dans les nobles Siciliens qui l'ont trahi. Il réprime durement le soulèvement provoqué en Sicile par la tentative de Conradin. Il chasse les Siciliens des postes importants et met à leur place des Francais et des Provencaux. Il francise l'administration du Royaume et perfectionne l'administration fiscale et la collecte des impots.
Marseille en tire de grands bénéfices de la situation avec l'appui qu'apporte sa flotte, elle s'installe à Naples et dans l'Italie du Sud. En sens inverse à partir de 1277 la Provence est de fait rattachée au Royaume de Naples et c'est de là qu'elle est administrée.
En 1270 le Roi de France Louis IX appelle son frère Charles I pour participer à une expédition militaire (Croisade) contre Tunis. Le Roi Louis y meurt de la peste avant meme l'arrivée de Charles. C'est celui-ci qui négocie à son avantage, avec l'Emir de Tunis, le départ des Croisés.
Charles I et l'Italie du Nord et Centrale Charles I poursuit son avancée en Italie du Nord, il devient Podestat de Florence, Prato, Pistoie et Lucques et porte le titre de Vicaire de l'Empire Romain en Toscane. Profitant de la période où les sièges de l'Empire et de la Papauté sont vacants il s'impose à Ancone, Rimini, Crémone, Plaisance, Parme, Modène, Mantoue, Ferrare, Milan, Brescia et Turin. Mais la République de Génes et le Marquis de Montferrat permettent au parti Gibelin de redresser la tete, ils sont bientot rejoints par les villes Pavie, Novare, Vérone et Mantoue. Le Sénéchal de Lombardie nommé par Charles I est vaincu par les Gibelins en 1275, les Angevins évacuent le Piémont et une partie de la Lombardie puis Milan en 1277. Toujours en 1277 le nouveau Pape, Nicolas III, est un Orsini ennemi de la Maison d'Anjou, il contribue à faire perdre Bologne et de nombreuses positions aux Angevins. La situation s'améliore en 1280 lors de l'arrivée de Martin IV, un Francais, sur le trone de Saint Pierre.
Les Expéditions en Méditerranée Orientale Conforté par ces succés Charles I effectue des expéditions en Méditerranée Orientale à partir de 1267. Son objectif est de s'implanter en Orient et de s'installer à Constantinople et il le poursuit par la diplomatie et par les armes.
Il s'allie à l'ancien Empereur Latin de Constantinople Baudouin II de Courtenay qui lui cède ses droits sur l'Empire, la fille de Charles Béatrice épouse le fils de Baudouin, Philippe de Courtenay. Il passe un accord le 27 mars 1267 avec Guillaume de Villehardouin, Prince d'Achaie, et en 1271 il marie son fils Philippe avec l'héritière de cette Principauté. Il s'allie avec le Roi de Hongrie, Bela IV, par des mariages: son fils ainé Charles le Boiteux se marie avec Marie de Hongrie et sa fille Isabelle d'Anjou se marie avec Ladislas de Hongrie. Il négocie également avec les Bulgares et les Serbes.
En 1271 Charles prend le titre de Roi d'Albanie. Aprés la reprise de Saint Jean d'Acre par son armée en 1277 il prend le titre de Roi de Jérusalem (il en a racheté les droits à Marie d'Antioche). Il a des visées sur l'Empire Latin de Constantinople (Byzance). Il s'allie avec les nombreux adversaires de l'Empereur de Byzance, Michel VII Paléologue, bien qu'il se heurte à la mauvaise volonté du Pape Nicolas III. Après la mort de ce dernier en 1280, il contribue à faire élire Martin IV qui lui est acquis. Pour financer ces expéditions il lève des impots trés lourds sur les habitants de ses domaines et les mécontente fortement, en particulier en Sicile. Ce mécontentement est entretenu par l'argent des Byzantins qui cherchent à créer des difficultés sur les arrières de Charles I. En meme temps de nombreux Siciliens dissidents se sont réfugiés à la Cour des Rois d'Aragon Jacques I et Pierre III, celui-ci a d'ailleurs épousé Constance de Hohenstaufen, la fille de Manfred l'ancien Roi de Sicile.
Les Vepres Siciliennes en 1282 Souvent absent de ses domaines il est vulnérable quand des soulèvements se produisent. Fin mars 1282, à l'instigation du Roi Pierre III d'Aragon, une violente émeute se déclenche à Palerme qui est la capitale de la Sicile, elle dégénère et les Francais sont massacrés, ce sont les Vepres Siciliennes. Le pays s'embrase et les Siciliens chassent les Francais au profit du Roi Pierre III d'Aragon qui débarque en Sicile à Trapani, il est accueilli triomphalement à Palerme le 4 septembre et il prend le pouvoir sur le pays à la fin de 1282. Charles est déstabilisé par ce désastre, il ne reste alors réellement que Roi de Naples. Une croisade contre l'Aragon est organisée par le Pape Martin IV et le Roi de France Philippe III le Hardi, mais elle échoue, le Roi de France malade va d'ailleurs y mourir de paludisme.
Charles meurt trois ans plus tard, à Foggia en janvier 1285, juste aprés une bataille navale dans la Baie de Naples où sa flotte est vaincue par celle du Roi d'Aragon conduite par Roger de Loria. Au moment de sa mort son fils Charles II le Boiteux est prisonnier du Roi Pierre III d'Aragon aussi c'est son neveu Robert Comte d'Artois qui assure la Régence des Royaumes de Naples et de Sicile.
A partir de là la Maison d'Anjou et celle d'Aragon vont se disputer la Sicile pendant prés de deux siècles.
Du XIIIe au XVe siècle, le destin de l'Europe fut lié à l'expansion des maisons d'Anjou. Au gré de conquêtes et d'alliances matrimoniales, les Anjou s'imposèrent en effet sur un vaste territoire s'étendant de Naples au Danube: Là, le faste des cours angevines favorisa l'émergence de riches foyers artistiques, auxquels sont associés les noms de Tino di Camaino, de Simone Martini, de Paolo Veneziano, de Pacio et Giovanni Bertini...
Témoignages d'un art médiéval européen des plus somptueux, les fresques, peintures, enluminures, statuaires et pièces d'orfèvrerie sont autant d'exemples de la production souvent exceptionnelle commanditée par les souverains et leur entourage. À travers une iconographie abondante - plus de trois. cent cinquante illustrations -, les meilleurs spécialistes mondiaux s'attachent ici à faire découvrir cet épisode parmi les plus brillants de l'histoire de l'art et pourtant méconnu.
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La Sicile est la plus grand ile de la mer Méditerranée. Elle touche presque la pointe de la botte Italienne (Calabre) au détroit de Messine et elle est entourée de nombreuses iles. C'est un pays de montagnes et de collines, le point culminant est l'Etna qui s'élève à 3300mètres d'altitude. La latitude de la Sicile fait qu'elle bénéficie d'un climat trés ensoleillé en particulier à Catane et Syracuse.
Charles II est le fils de Charles I d'Anjou et de Béatrice de Provence. Il est né en 1248 et porte le titre de Prince de Salerne jusqu'en 1285 où il devient Roi de Sicile et de Naples à la mort de son père, il hérite également de ses positions de Sénateur de Rome et de Protecteur de Florence.
Il épouse Marie de Hongrie qui est la soeur et l'héritière du Roi Ladislas IV de Hongrie. Marie est la fille d'Etienne V Roi de Hongrie et d'Elisabeth de Bosnie. Charles II et Marie ont treize enfants :
- Charles Martel, né en 1272 il est Roi de Hongrie jusqu'en 1296, Il est la tige des Rois de Hongrie et de Pologne issus de la Maison d'Anjou - Marguerite Comtesse d'Anjou et du Maine qui épouse Charles de Valois, troisième fils du Roi de France Philippe III le Hardi. En 1290 Charles II cède les Comtés d'Anjou et du Maine à son gendre Charles de Valois.
- Louis, né en 1275, qui se fait Franciscain et devient Archeveque de Toulouse, il sera canonisé (Saint Louis d'Anjou),
- Robert, né en 1277 à Naples et qui suit
- Philippe né en 1278 à Naples, il est Prince de Tarente et d'Achaie, c'est le fondateur de la Branche d'Anjou-Tarente.
- Blanche née en 1280, elle épouse en 1295 Jacques II Roi d'Aragon,
- Eléonore, elle épouse d'abord Philippe de Torcy en 1299 puis en 1302, Frédéric III d'Aragon Roi de Sicile.
- Raymond Bérenger, né en 1281, il devient Comte de Provence et Prince de Piémont,
- Jean, né en 1288 qui rentre dans les ordres,
Marie, née en 1290, elle épouse en premières noces en 1309 Sanche d'Aragon Roi de Majorque, puis en 1328 en secondes noces Jacques d'Aragon, Seigneur de Xérica,
- Pierre, né en 1292, il est Comte de Gravine.
- Jean, né en 1294, il devient Comte de Duras, il est la tige de la Branche d'Anjou-Duras,
- Béatrix, née en 1295, elle épouse en premières noces en 1305 Azzo VIII Marquis d'Este puis en secondesnoces en 1309 Bertrand des Baux Comte de Montescagioso.
Charles II est devenu Roi dans des conditions difficiles, son habileté diplomatique qui se traduit par des mariages croisés avec la famille d'Aragon lui a permis de stabiliser la présence de la Maison d'Anjou en Italie du Sud.
Ci-contre: Naples au Moyen-Age: Port et flotte Aragonaise
Le 5 Juin 1284 la flotte Angevine de Charles le Boiteux (encore prince héritier) est vaincue dans le Golfe de Naples par la flotte Aragonaise conduite par Roger di Lauria, Charles est capturé. A la mort de son père Charles II est donc prisonnier du Roi Pierre d'Aragon mais les Angevins conservent le soutien des Papes. Charles II redevient libre par les Traités d'Oloron et de Canfranc à des conditions trés défavorables pour lui, il est couronné à Rieti le 29 mai 1289. Une première Paix est signée à Tarascon en février 1291, elle termine l'expédition militaire organisée par le Roi de France Philippe III contre l'Aragon pour soutenir son cousin Charles II. La Paix finale est signée avec le Roi Frédéric d'Aragon à Caltabelotta en 1302.
La Sicile devient un Royaume spécifique (la Trinacrie) au profit de la Maison d'Aragon. Les Franco- Angevins se maintiennent dans l'Italie du Sud, avec Naples pour capitale. Charles II tient beaucoup à conserver le titre de Roi de Sicile, purement théorique. Frédéric d'Aragon se contente donc de celui de Roi de Trinacrie, mais il c'est lui le Roi de Sicile de fait. La Maison d'Aragon va conserver la Sicile de nombreux siècles en dépit des multiples tentatives de reconquetes des Rois Angevins de Naples.
Charles II et l'Anjou Charles Il se préoccupe peu de l'Anjou et du Maine sauf pour en extraire de l'argent qui lui permet de financer ses activités en Italie, pour cela il n'hésite pas à pressurer les Juifs d'Anjou. Il finit par ceder ces provinces comme dot de sa fille Marguerite qui épouse le 18 Aout 1290 Charles de Valois (fondateur de la branche des Capétiens-Valois).
Charles II et la Provence Charles II ne néglige pas la Provence, il se préoccupe d'améliorer son administration qui pour autant reste sous la tutelle de la Cour de Naples.
Il se fait représenter en Provence par son troisième fils Robert qui porte le titre de Vicaire.
Charles II et le Royaume de Sicile La grande préoccupation de Charles II est de se sortir du conflit avec les Roi d'Aragon tout en préservant ses droits sur le Royaume de Sicile (Frédéric d'Aragon ne possède l'ile qu'à titre viager). Grace au Pape Boniface VIII il obtient de conserver le titre de Roi de Sicile qui reste purement théorique. Charles II marie son fils et héritier Robert, Duc de Calabre, avec Yolande d'Aragon et sa fille Blanche épouse en 1295 Jacques II d'Aragon, ensuite son autre fille Eléonore se marrie avec Frédéric III d'Aragon. Quand Yolande d'Aragon décède, Charles arrange le mariage de Robert avec Sanchie d'Aragon, fille du Roi de Majorque Jacques I, et une autre fille Marie épouse Sanche, fils de Jacques I, et futur Roi de Majorque. Tous ces liens avec la famille d'Aragon lui permettent de stabiliser la situation sur la Méditerranée Occidentale.
Charles II et l'Italie du Centre et du Nord Au début des années 1300 Charles seréimplante et reprend le controle de Florence. Il devient le chef du Parti Guelfe en Italie. En 1305 sa fille Béatrice épouse Azzo VIII d'Este, Seigneur de Ferrare, ce qui assoit l'influence Angevine dans l'Italie centrale. En Italie du Nord, au Piémont, il reprend les places de Alba, Asti et Mondovi puis en 1304 il crée le Comté de Piémont qu'il confie à Rinaldo di Leto. Il rétablit aussi l'influence de la Maison d'Anjou sur la Lombardie et la Ligurie.
Charles II dans les Balkans et la Méditerranée Orientale Quand son beau-frère Ladislas IV Roi de Hongrie meurt, Charles II fait valoir les prétentions sur ce trone de son fils Charles-Martel qui est le neveu de Ladislas. Charles-Martel meurt en 1295, Charles II entreprend de subtiles et longues tractations. Il parvient à faire reconnaitre le fils de Charles-Martel, Charles-Robert (Carobert), comme Roi de Hongrie lors de la Diète de Pest du 17 novembre 1308.
La dernière possession Franque en Terre Sainte, Saint Jean d'Acre, est prise pr les Turcs le 28 mai 1291. le titre de Roi de Jérusalem est devenu alors purement théorique. Par contre, grace à son Capitaine Hugues de Sully, il maintient et solidifie meme ses possessions sur la cote Albanaise en dépit des offensives Serbes et Grecques. En 1294 il attribue les domaines Albanais à son fils Philippe de Tarente qui a épousé Ithamar Commène, la fille du Prince d'Epire Nicéphore Commène. Philippe récupère également les droits de son oncle Philippe d'Anjou sur le Principauté d'Achaie puis devient Prince d'Achaie en 1307.
Charles II et la Papauté: Avignon Charles II prend soin de garder des relations étroites avec les Papes. C'est ainsi qu'il attribue Avignon comme résidence au Pape Clément quand celui-ci s'avère incapable de s'installer à Rome. La Papauté restera 70 ans à Avignon.
Charles II est mort le 5 mai 1309, aprés des débuts difficiles il est parvenu en une vingtaine d'années à constituer un ensemble puissnt et organisé en Italie et en Europe centrale. Son fils Robert lui succède à Naples et en Italie du Sud, son petit-fils Charles-Robert (Carobert) est Roi de Hongrie et un autre fils Philippe de Tarente est installé en Albanie et en Grèce.
Marguerite d'Anjou et Charles de Valois (1270-1325)
Marguerite d'Anjou est la fille de Charles II et de Marie de Hongrie. Elle est née en 1273 et épouse en 1290 Charles de Valois le troisième fils du Roi Philippe le Hardi. Charles II cède au couple à titre de dot les Comté d'Anjou et du Maine. Charles de Valois et Marguerite ont pour fils Philippe de Valois qui deviendra Roi de France en 1328 sous le nom de Philippe VI.
Charles de Valois est né en 1270. Il conduit de nombreuses expéditions militaires en Flandres et en Guyenne et il participe activement à la vie politique Francaise dans le sillage de son frère, le Roi Philippe IV le Bel.
Il est plus actif en Anjou que ses prédecesseurs et le Comté bénéficie à cette époque d'une certaine prospérité. Ainsi il obtient du Pape Nicolas IV l'exemption de l'Inquisition pour l'Anjou et le Maine.
Marguerite est morte en 1299 à Nogent le Rotrou, Charles de Valois se remarie en secondes noces à Catherine de Courtenay héritière de l'Empire Latin de Constntinople. Ils ont une fille Catherine qui épouse Philippe Prince de Tarente et lui apporte ses droits cet Empire Latin de Constantinople.
Charles de Valois épouse en troisièmes noces Mahaut de Chatillon, ils ont une fille Marie qui épouse Charles de Calabre. Ces mariages créent des liens étroits entre les Maison de Valois et celle d'Anjou.
Robert I (1277-1343)
Robert est né en 1277 à Naples, il est le fils de Charles II d'Anjou et de Marie de Hongrie. Robert est désigné comme Vicaire Général du Royaume de Naples dès 1296 puis héritier de ce Royaume en 1297. Il devient Prince de Salerne en 1304.
Il succède en 1309 à son père en dépit des revendications de la branche Hongroise. Il bénéficie d'ailleurs du soutien du Pape Clément V, Suzerain du Royaume de Naples, qui le préfère à Charles-Robert déjà Roi de Hongrie. Robert hérite également du Comté de Provence et des titres de Sénateur de Rome et de Protecteur de Florence.
Il épouse en premières noces à Rome en 1297 Yolande d'Aragon fille du Roi Pierre III d'Aragon. Ils ont pour enfant Charles, né en 1297, Duc de Calabre, qui suit. Aprés la mort de Yolande d'Aragon en 1303, Robert épouse en secondes noces en 1304, Sanchie fille du Roi de Majorque . Ils n'ont pas d'enfant.
Il porte le surnom de Sage car il est souvent parvenu à ses fins sans avoir recours aux armes mais plutot grace à la diplomatie et à son habileté politique. Il a accueilli à sa cour de grands écrivains comme Pétrarque et Boccace. Il organise solidement et gère rationnellement son Royaume et la Provence ce qui lui permet d'avoir des ressources financières considérables. La noblesse de Naples est unie autour de lui, les nobles d'origine Francaise ou Provencale sont désormais intégrés avec les Napolitains.
Robert et la Provence Pendant le règne de son père, Robert le représente en Provence où porte le titre de Vicaire. A cette époque et pendant son règne il améliore l'administration du Comté. Il renforce le role d'un Conseil royal où siègent le Sénéchal et des juristes. Robert donne aux villes le droit de mettre en place des Conseils et de nommer des Syndics qui représentent la communauté. Le Syndicat se substitue au consulat, et se repand largement.
Robert et la Sicile Comme ses prédecesseurs Robert, dans sa jeunesse, participe à plusieurs tentatives pour recouvrer le Royaume de Sicile aux dépens de Frédéric III d'Aragon. La Paix de Caltabellotta, en 1302 (pendant le règne de Charles II), officialise le controle du Roi d'Aragon sur la Sicile. Robert essaye d'abord en 1314 de réconquérir la Sicile, sans obtenir de succés. En 1325 il relance une guerre, qui va durer quinze ans, contre la Sicile avec le soutien du Roi de France Philippe V, mais c'est un nouvel échec. Sa politique de destruction lors des expéditions en Sicile amplifie la haine des Angevins dans les populations Siciliennes.
Robert en Italie Robert est le chef des Guelfes en Italie et défend les intérets de la Papauté, alors installée à Avignon, contre les Empereurs Romain-Germanique Henri VII puis Louis de Bavière quand ceux-ci interviennent avec leur armée en Italie. Robert recoit du Pape, en 1313, le titre de Vicaire de l'Empire en Italie. Il est pratiquement maître de l'Italie de 1316 à 1324. Outre la Guelfe Florence, il prend le controle des villes de Pise et Genes qui tiennent pour le parti Gibelin (Empereur Germanique). De 1316 à 1324 il est incontournable en Italie dont il n'a pas été loin de réaliser l'unité.
Robert et les Balkans Robert s'appuie sur ses deux frères cadets, Philippe et Jean, pour le controle des Balkans. Philippe de Tarente épouse Catherine de Valois héritière, par sa mère Catherine de Courtenay, des droits sur l'Empire Latin de Constantinople. Philippe devient également Prince d'Achaie puis sa veuve Catherine devient Duchesse d'Athènes en Octobre 1342. Jean de Gravine son autre frère cadet s'établit solidement sur la cote Albanaise, à Duras notamment dont il devient Duc.
En Méditerranée Orientale, Robert soutient les Hospitaliers, installés à Rhodes, qui poursuivent la lutte contre les Turcs. Robert entretient également des liens avec les Mongols et le Roi d'Arménie qui font pression sur la frontière Est de l'Empire Turc.
La succession de Robert Son fils Charles de Calabre meurt en 1328, celui-ci a deux filles encore enfants: Jeanne et Marie. Robert I n'a donc pas de descendance masculine et à partir de 1330 il organise sa succession. Outre ses deux petites filles précitées Robert a trois frères qui sont à l'origine de trois branches de la Maison d'Anjou ayant chacune des descendants males, ce sont les branches de Hongrie, Tarente et Duras. Robert choisit de transmettre ses domaines à ses petites-filles et les Seigneurs du Royaume de Naples et ceux de Provence doivent rendre hommage à Jeanne et à Marie. En 1335 Jeanne est mariée avec André de Hongrie qui a deux ans de moins qu'elle. Quand Robert meurt en 1343 le Royaume de Naples et le Comté de Provence passent à Jeanne. Elle a 17 ans et jusqu'à ses 25 ans elle sera assistée d'un Conseil de Régence, dirigé par la Reine mère, veuve de Robert, Sanchie de Majorque et qui comprend également Philippe Eveque de Cavaillon et Philippe de Sangineto Sénéchal de Provence.
Charles de Calabre (1297-1328)
Charles est le fils du Roi Robert I et de Yolande d'Aragon, il est né en 1297 à Naples. Il devient Duc de Calabre et Protecteur de Florence.
Il épouse en premières noces en 1313 Catherine d'Autriche fille d'Albert Ier d'Autriche, ils n'ont pas d'enfant et Catherine meurt en 1323. Charles épouse alors en secondes noces à Paris en 1324, Marie de Valois fille de Charles Comte de Valois, Duc d'Anjou et de Mahaut de Chatillon. Charles et Marie ont pour enfants :
- Jeanne I de Naples qui suit,
- Marie qui en 1343 est obligée d'épouser en premières noces , Charles Duc de Duras, fils de Jean d'Anjou, Duc de Duras et d'Agnès de Périgord. Après la mort de Charles de Duras elle épouse en secondes noces en 1355, Philippe Prince de Tarente fils de Philippe de Tarente et de Catherine de Valois.
Charles de Calabre meurt le 9 novembre 1328.
Branche d'Anjou-Tarente
Le fondateur de la Branche d'Anjou-Tarente est Philippe, fils de Charles II.
Il est né en 1278 à Naples, il est Prince de Tarente et d'Achaie.
Il épouse en 1294 en premières noces Ithamar Commène, fille de Nicephore Prince d'Epire. Ils ont pour enfants :
- Robert, né en 1296, Prince de Tarente et d'Achaie, Empereur en titre de Constantinople. Il épouse en 1306 Marie de Bourbon, fille de Philippe Comte de Savoie-Piémont. Il meurt en 1315 sans enfant.
- Philippe, né en 1297, il épouse en 1328 Violante d'Aragon fille du Roi Jacques II d'Aragon. Philippe est mort en 1330.
Philippe de Tarente épouse en secondes noces, en 1313, Catherine de Valois fille de Charles de Valois et de Catherine de Courtenay qui lui apporte le titre d'Empereur Latin de Constantinople. Philippe de Tarente est mort en 1332. Sa veuve Catherine récupère le Duché d'Athènes en Octobre 1342.
Philippe et Catherine ont pour enfants:
- Louis qui épouse en 1346 la Reine Jeanne I de Naples. De 1352 à 1362 il règne sur Naples au nom de sa femme.
- Philippe né en 1329 à Tarente, Prince de Tarente. Il épouse en premières noces en 1355 Marie d'Anjou, fille de Charles duc de Calabre et de Marie de Valois. Il se remarie en secondes noces en 1370 avec Elisabeth d'Anjou-Hongrie, Princesse de Slavonie.
- Robert Prince de Tarente. Il épouse à Naples en 1347, Marie Princesse d'Achaie fille de Pierre I duc de Bourbon et d'Isabelle de Valois.
- Marguerite duchesse d'Athènes qui épouse en 1325 Gautier VI de Brienne,
- Blanche qui épouse en 1327, Raymond-Bérenger d'Aragon, comte d'Ampurias,
- Marie qui devient Abbesse de Conversano,
- Irène qui épouse Oissim roi d'Arménie.
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