La Navarre est une des Communautés Autonomes de l'Espagne, elle est en fait le prolongement de l'ancien royaume de Navarre. Sur le côté Est elle est voisine de l'Aragon. La capitale est Pampelune.
De là on rejoint Tafalla à une dizaine de kilomètres vers le Sud-Est. Olite n'est qu'à sept kilomètres vers le Sud, cette ville a été une résidence des rois de Navarre au Moyen-Age.
Vers le Sud-Est d'Olite, le village de Pitillas est à proximité de Santacara puis Melida et Rada, qui sont des villages de caractère.
Plus au Nord et en se dirigeant vers l'Est à partir de Tafalla la route traverse Saint Martin de Unx d'où on peut atteindre l'ancienne place forte d'Ujué, ces deux villages sont perchés en altitude.
Toujours en se dirigeant vers l'Est à partir de Saint Martin de Unx la route traverse Lerga et Eslava puis Aibar avant d'arriver à Sanguesa, toujours sur le Rio Aragon, qui a un patrimoine monumental remarquable.
On rejoint alors Yesa d'où une route vers le Sud conduit au village de Javier avec son château-fort où est né Saint François Xavier. Une autre route vers le Nord rejoint le Monastère de Leyre qui a été la première nécropole des rois de Navarre.
En se dirigeant vers le Nord Lumbier est une ancienne ville historique, vers l'Est la route permet d'accéder à Navascués et la Vallée du Salazar puis Burgui et la Vallée du Roncal, ces deux vallées pénètrent dans le Massif Pyrénéen.
Artajona est une petite ville qui se situe une dizaine de kilomètres au Nord-Ouest de Tafalla, sur la route vers Puente la Reina.
Panorama sur la ville d'Artajona
La présence d'hommes sur le site d'Artajona est attestée dès le IIIème millénaire avant J-C avec des dolmens, des sépultures mégalithiques, etc.
De même à l'époque Romaine un noyau de population est identifiable, un miliaire du IIIème siècle a d'ailleurs été retrouvé près de la ville.
A la fin du XIème siècle après la conquête du territoire par les Chrétiens, sa repopulation est assez rapide et la ville est protégée par une enceinte. Au XIIème siècle deux évêques du siège de Pampelune sont issus d'Artajona.
La Grande Peste du XIVème siècle réduit significativement la population de la ville.
El Cerco de Artajona
Panorama sur la ville avec El Cerco de Artajona et l'église San Saturnino, en bas à droite l'église San Pedro
Artajona conserve son enceinte médiévale (El Cerco) avec neuf tours carrées (cf photo ci-dessus) et deux portes toujours existantes (San Miguel et Remahua).
Son origine remonte à la fin du XIème siècle, elle a été construite de 1085 à 1109 à l'initiative des chanoines de la cathédrale Saint Sernin de Toulouse. Elle comptait alors quatorze tours. Elle a a été reprise et renforcée dans les siècles suivants, en particulier au XIVème siècle.
L'église San Saturnino
Cette église (cf photo ci-dessus sur la gauche) est fortifiée, elle est du milieu du XIIIème siècle et faisait suite à une église Romane antérieure réalisée de 1085 à 1103, en même temps que les remparts. Elle relevait de la cathédrale Saint Sernin de Toulouse.
Eglise San Saturnino
Elle a une nef unique soutenue par de puissants contreforts extérieurs, le chevet est polygonal avec des chapiteaux sculptés de motifs floraux, d'animaux, etc.
Le portail de la façade est du XIIIème siecle en style Gothique, il est sculpté. Il comporte douze archivoltes, Le tympan représente le martyre de San Saturnino (Saint Saturnin).
A l'intérieur de l'église se trouve un rétable Gothique réalisé de 1505 à 1515.
L'église San Pedro
Elle se situe en contrebas dans la ville (cf photo au-dessus), elle est également du XIIIème siècle en style Gothique, elle possède un portail intéressant avec quatre archivoltes.
Tafalla
Tafalla est à une quarantaine de kilomètres au Sud de Pampelune et 7 kilomètres au Nord d'Olite, elle est traversée par le Rio Cidacos.
Tafalla comporte une partie haute et une partie basse avec la ville moderne.
Histoire
Une agglomération existait sur ce site à l'époque Romaine. Le nom de Tafalla est peut-être d'origine Arabe ou peut dériver aussi des Taïfales, un peuple Germanique qui a traversé la France au Vème siècle (d'où le nom de Tiffauges en Vendée) puis s'est répandu en Espagne.
La ville est signalée en 924, à l'occasion du passage du Calife de Cordoue Abd al-Rahman III qui est passé à Tafalla au cours d'une expédition contre le royaume de Pampelune.
En 1043, le roi de Navarre Garcia IV remporte la victoire de Barranquiel sur les Musulmans alliés au roi d'Aragon Ramire Ier. Il récompense les habitants de Tafalla pour leur aide en les instituant Nobles.
Peu après, le roi Sanche Ier d'Aragon accorde des Fueros (chartes) à Tafalla. Ils sont confirmés par les rois Sanche le Sage en 1157 et Thibaut II de Champagne-Navarre en 1255.
Au XIVème siècle, le roi Charles II fait construire des murailles pour protéger la ville, la construction se poursuit sous Charles III. Elles ont été démantelées au XVIème siècle après la conquête de la Navarre par le roi Catholique Ferdinand, il en subsiste quelques éléments.
En 1418, le roi de Navarre Charles III le Noble accorde le privilège de tenir des foires. Il fait construire le château-fort qui lui sert aussi de palais.
A partir de 1808, la ville est occupée par l'armée Napoléonienne, les combats avec les troupes Espagnoles détruisent plusieurs monuments de la ville, comme le château-fort, la Place de Navarre a été construite sur son emplacement.
Gravure de Tafalla en 1874, après l'arrivée du chemin de fer et avec en haut de la colline le fort Santa Lucia
Le fort, nommé Santa Lucia, en haut de la colline sur la gravure ci-dessus a été établi pendant les Guerres Carlistes dans la première moitié du XIXème siècle, il a été détruit au début du XXème siècle.
La Ville haute
La ville haute comporte des ruelles étroites (cf photo ci-dessous à droite) bordées de maisons anciennes ornées de blasons et de monuments d'origine médiévale.
Un exemple est donné par l'église San Nicolas du XIIème siècle, elle est en ruines (cf photo ci-dessous à gauche): c'est un édifice de style Cistercien avec une nef unique sur laquelle donnait un portail avec un arc brisé supporté par deux colonnes coronnées par des chapiteaux, on identifie toujours les fenêtres sur le mur latéral.
C'est aussi à cet endroit qu'était situé le Palacio de Sosierra où ont parfois résidé les rois de Navarre.
Ruines de l'église San Nicolas Tafalla Ruelle de la ville haute
La ville Basse
Plaza Mayor et Ayuntamiento de Tafalla
Jadis l'emplacement de la Plaza Mayor et de l'Ayuntamiento était occupé par un grand Palacio Real présenté sur la maquette ci-contre.
Celle-ci est visible dans le hall de l'Hôtel Beratxa à proximité.
Ce palais avait été construit par le roi de Navarre Charles III le Noble à partir de 1419 en style Gothique, il a été démoli au XIXème siècle.
Maquette de l'ancien Palacio Real de Tafalla
Ensuite, la ville moderne s'est développée autour de l'Ayuntamiento (Hôtel de Ville) et de la Plaza Mayor (cf photo ci-dessus) aussi dénommée Place de Navarre.
Tafalla conserve plusieurs édifices religieux. Les plus significatifs sont l'église Santa Maria, l'église San Pedro et le Couvent de Recoletas.
L'église Santa Maria
L'église d'origine remontait au XIIIème siècle et était dédiée à San Salvador, son nom a été changé en 1556 en faveur de Santa Maria.
L'église a été reconstruite et agrandie au début du XVIIIème siècle et le nouvel édifice a été inauguré en 1735 (cf photo ci-contre).
A l'intérieur, le rétable principal est l'oeuvre de Juan de Anchieta, il l'a réalisé en 1581.
Eglise Santa Maria à Tafalla
Eglise San Pedro
Cette église a une origine antérieure au milieu du XIIème siècle, elle est signalée en 1157.
L'église San Pedro a été restaurée au XIVème siècle puis agrandie au XVIème (cf photo ci-dessous à gauche) .
Le Portail principal comporte trois groupes de deux arcs brisés. A l'intérieur le rétable de la Visitacion est de style Gothique, il est attribué à Joaquin Oliveras. Un autre rétable venant du Couvent de Recoletas a été installé en 2005.
Eglise San Pedro Tafalla Convento de Recoletas à Tafalla
Couvent de Recoletas
Ce couvent a été construit en 1673 avec la particularité d'être complété d'un arc monumental (à droite sur la photo ci-dessous) qui passe au-dessus de la route qui conduit à Olite.
L'église est de style Baroque, elle contenait un rétable du XVIème siècle oeuvre de Roland de Mois et Paul Esquert, des artistes flamands, il a été transféré à l'église San Pedro en 2005.
Olite est une ville qui se situe à 7 kilomètres au Sud de Tafalla et à une quarantaine de kilomètres au Sud de Pampelune. Sa taille modeste ne l'empêche pas de disposer d'un patrimoine monumental remarquable.
Panorama sur Olite, à gauche le château et à droite l'église San Pedro
Histoire
Olite remonte à l'époque Romaine où elle portait le nom de Oligocus, elle a conservé des éléments des remparts de cette période.
Le roi WisigothSuintila a recréé la ville dans les années 620, il fait reconstruire des murailles pour se prémunir contre les incursions des Basques.
Le roi de Navarre Garcia Ramirez IV attribue à la ville un Fuero (charte) avantageux en 1147, ce qui entraine son développement. Une Foire annuelle est autorisée à partir de 1266.
La ville a servi de résidence aux rois de Navarre et son principal monument est le Palacio Real de Olite construit au début du XVème siècle même s'il a été endommagé lors de l'invasion française de 1813 puis par les guerres Carlistes.
A partir du XVIème siècle la ville a décliné progressivement.
La ville ancienne
Plan d'Olite
La ville conserve de nombreux monuments dont les plus remarquables sont traités ci-dessous.
Olite a conservé une partie de ses anciennes murailles. La ville a gardé un caractère ancien en particulier autour des Plazas Carlos III et de los Teobaldos (cf photos ci-dessous).
A l'intérieur de la cité, les ruelles et petites places sont bordées de maisons édifiées du XVIème au XVIIIème siècle surtout le long de la Rua Mayor et de la Rua Cerco de Fuera.
Plaza Carlos III et l'Ayuntamiento La ville ancienne d'Olite La Plaza de los Teobaldos
Un peu excentré, le Monastère de las Clarisas(Clarisses) a été construit à partir du XIIIème siècle.
Le Palacio Real
Le Palacio Real d'Olite
Le Palacio Real a été construit par le roi de Navarre Charles III le Noble, Français d'origine (de la famille capétienne des comtes d'Evreux), qui a régné de 1387 à 1425, il avait épousé Eléonore de Trastamare.
Charles III a fait appel à des architectes et artistes de toutes nationalités: navarrais, aragonais, maures, français, hollandais, etc.
A l'origine la décoration intérieure était principalement de style Mudéjar avec des pafonds en bois sculptés et polychromés, des stucs, des azulejos (carreaux de faïence), etc.
Il comportait des jardins suspendus, des volières et même une fosse aux lions.
Le Palacio Real d'Olite
Le Le Palacio Real d'Olite accueillait souvent la cour du roi de Navarre et de grandes fêtes y étaient organisées comme celles pour le mariage du Prince de Viana et d'Anne de Clèves en 1439.
En 1813, pendant la Guerre d'Indépendance il est incendié par ses défenseurs qui ne voulaient le laisser tomber sous le contrôle de l'armée Napoléonienne. Il est ensuite mis à sac pendant les Guerres Carlistes. Au final une bonne partie de ce palais et de ses oeuvres d'art ont été détruits.
Il a été reconstruit en 1937.
L'église Santa María
L'église Santa Maria d'Olite Le Portail Gothique
L'église Santa María la Real est attenante au château, elle est de la seconde partie du XIIIème siècle en style Gothique. Initialement elle était la chapelle du Palacio Real.
Elle possède un portail remarquable (cf photo ci-dessus à droite) achevé en 1285, lui aussi en style Gothique. Au centre du tympan, la Vierge tient le Christ enfant sur un genou, autour des sculptures racontent la vie de la Vierge et du Christ. Les voussures portent principalement des sculptures de décors floraux et végétaux. Des statues de saints sont disposées sur les côtés.
A l'intérieur, la nef est unique, le rétable principal est du XVIème siècle, oeuvre de Pedro de Aponte.
Le Palacio Viejo
Le Palacio Viejo avec à l'arrière-plan l'église Santa Maria
Ce palais a été construit sur l'emplacement d'un forteresse remontant à l'époque Romaine qui avait déjà été réutilisée par les Wisigoths.
Cette forteresse est reconstruite à l'époque du roi Sanche VII le Fort, ses successeurs Thibaud Ier et Thibaud II (de la famille de Blois-Champagne) le renforcent. Il est devenu alors un Palais des rois de Navarre.
L'intérieur a été reconditionné, il est devenu un parador.
L'église San Pedro
L'église San Pedro d'Olite Le Portail
L'église San Pedro a été construite au XIème siècle et reprise dans les siècles suivants, en particulier au début du XVIIIème siècle. L'édifice repose toujours sur la base Romane d'origine. Elle a une nef principale encadrée de chaque côté par un collatéral le tout sur quatre travées. Le choeur est postérieur.
La tour avec une flèche octogonale (cf photo ci-dessus à gauche) est de style Gothique.
Elle conserve un portail de Style Roman remarquable (cf photo ci-dessus à droite), avec six voussures lisses qui retombent alternativement sur des colonnes et des piédroits. Les chapiteaux surmontant les colonnes sont sculptés: certains portent un décor végétal, les autres sont historiés. Les espaces séparant les arcs sont également sculptés de motifs simples.
Le tympan comporte deux registres (cf photo ci-dessous), la partie haute porte des sculptures de Saint Pierre, Saint Jean et Saint Jacques. En dessous le linteau décrit des scènes de la vie de Saint Pierre.
Tympan du portail de l'église San Pedro d'Olite
Le cloître est également Roman, la galerie Nord a huit arcs, les autres sept, les arcs retombent sur des colonnes gémellées avec des chapiteaux doubles.
Le Couvent San Francisco
Le Couvent San Francisco
Selon la légende, le Couvent San Francisco a été fondée par Saint François d'Assise alors qu'il effectuait le pélerinage vers Saint Jacques de Compostelle dans les années 1210. Ce saint est representé sur un des chapiteaux du portail de l'église Santa Maria.
Le couvent a été construit à partir du règne de Thibault II de Champagne-Navarre, les travaux se sont étalés jusqu'au XVème siècle, l'église est essentiellement de style Gothique.
L'édifice a été endommagé lors du tremblement de terre de Lisbonne en 1755 puis pendant la Guerre d'Indépendance au début du XIXème siècle. Il a été utilisé comme hôpital pendant la seconde Guerre Carliste, dans les années 1870. Il a été restauré à partir de 1880.
Pitillas est un village à une dizaine de kilomètres au Sud d'Olite et à quelques kilomètres au Nord de Santacara.
En venant de Santacara, on longe les Marais de Pitillas qui s'étendent sur plus de 200 hectares, ils sont classés Réserve Naturelle et servent de refuge à des centaines doiseaux: cigognes, étourneaux, hirondelles, etc.
Eglise San Pedro à Pitillas
Le principal monument de Pitillas est l'église San Pedro qui est à la fois de style Gothique et de style Renaissance. Pour l'essentiel elle a été construite aux XVIème siècle avec des compléments au XVIIème siècle: le portail et la tour. Le rétable principal est de style Baroque, réalisé autour de 1710.
Le village possède aussi des maisons avec blasons construites au XVIIème siècle en style Baroque. L'Ayuntamiento (Hôtel de ville) est aussi du XVIIème siècle.
Santacara
Santacara est un village qui se situe à un kilomètre au Nord de Melida
La cité Romaine de Cara
L'origine de Santacara est très ancienne, en effet les vestiges archéologiques de la cité Romaine de Cara ont identifiés sous le village. Une partie de ces vestiges ont été dégagés (cf photo ci-dessous à droite).
Cette cité se trouvait sur la voie Romaine qui allait de Pampelune à Saragosse. Elle a disparu au IVème siècle de notre ère.
Ruines de la Tour de Santacara
La Tour médiévale
Une forteresse a été construit à Santacara au XIIIème siècle, elle permettait de surveiller la vallée du Rio Aragon. Elle a été détruite au XVIème siècle suite à la prise de contrôle du royaume de Navarre par le roi Ferdinand le Catholique.
Pendant de longues années les ruines de la forteresse ont été utilsées comme carrière pour la construction des maisons du village.
Au XVème siècle une branche de la famille d'Evreux (qui a détenu le royaume de Navarre) a détenu la seigneurie de Santacara.
La partie de la Tour qui subsiste est dans un état précaire (cf photo ci-contre).
Santacara possède deux édifices religieux: l'église Nuestra Señora de la Asuncion (cf photo ci-dessous à gauche) au centre du village et l'Ermitage Santa Eufemia près des ruines Romaines.
Eglise Nuestra Señora de la Asuncion Santacara Site archéologique de Cara
Melida
Melida est un village à une dizaine de kilomètres à l'Ouest de Carcastillo.
La zone autour de Melida est occupée par l'homme depuis l'époque Préhistorique. A l'époque Romaine, elle est dans l'orbite de l'agglomération voisine de Cara.
La conquête Musulmane s'effectue en relation avec leur implantation dans la vallée de l'Ebre, au début des années 710. La région devient une zone frontière avec le royaume de Pampelune en cours de constitution. Elle est incorporée au royaume de Navarre sous le règne de Sanche Ramirez (1076 - 1094) et protégée par un château.
La ville obtient un Fuero (Charte) en 1266. En 1307, le roi de France et de Navarre Louis X le Hutin attribue Melida à Oger de Mauleon, vicomte de la Soule, partie de la Navarre au Nord des Pyrénées.
Melida devient une seigneurie ecclésiastique au milieu du XIVème siècle détenue par le Monastère de la Oliva voisin qui la conserve juqu'au XIXème siècle.
L'église de Melida
A la fin du XIVème siècle, la ville subit les ravages de la peste et les conséquences des guerres opposant d'abord les royaumes de Castille-Leon et de Navarre, puis des guerres civiles internes à la Navarre.
A l'issue de la conquête de la Navarre par le roi Catholique Ferdinand d'Aragon, le château de Melida est définitivement détruit.
Rada
Rada est un vilage situé à moins de dix kilomètres au Sud de Melida.
Il existe deux agglomérations de Rada. Rada Viejo (l'ancien), implantée en hauteur sur une colline à 400 mètres d'altitude (cf photo ci-contre) qui domine la vallée du Rio Aragon.
Rada Viejo est une ancienne colonie de peuplement ruinée et dépeuplée depuis 1455. C'était une ancienne place forte qui protégeait la frontière de la Navarre.
Les ruines de l'ancien château du XIème siècle, de l'église San Nicolas du XIIème et de l'enceinte sont toujours visibles.
Aux XIIème et XIIIème siècles, le village et le château relevaient des seigneurs de Rada. Le roi de France et de Navarre Louis X le Hutin a attribué cette seigneurie en 1307 à Oger de Mauleon, un noble de la partie de la Navarre au Nord des Pyrénées, elle a ensuite été attribuée par le roi Charles III le Noble à Martin de Aibar en 1389.
Le village de Rada Viejo en hauteur: la forteresse et l'église San Nicolas
L'autre agglomération, Rada Nuevo (la neuve) est à cinq kilomètres en contrebas.
Carcastillo
Carcastillo est une petite ville à environ 350 mètres d'altitude. Elle est à une dizaine de kilomètres à l'Est de Santacara et également de Melida
Histoire
Au Xème siècle la région est reconquise par les Chrétiens sur les Musulmans. La ville obtient un Fuero (Charte) du roi Alphonse le Batailleur en 1129.
La ville était prospère au Moyen-Age, ainsi elle comptait près de 4000 habitants au début du XIVème siècle et elle comportait alors plusieurs monastères. Elle a décliné à partir du XVIIIème siècle.
Eglise El Salvador de Carcastillo
L'église El Salvador (cf photo ci-contre) est du XIIIème siècle.
Le monument le plus significatif de Carcastillo est le Monastère de la Oliva (cf ci-dessous) qui n'est qu'à deux kilomètres à l'Ouest de la petite ville..
Monastère de la Oliva
Façade de l'église Monastère de la Oliva près de Carcastillo Chevet de l'église
Le Monastère de la Oliva a été fondé en 1149 par le roi de Navarre Garcia Ramirez, il y a fait venir des moines de l'Escale-Dieu en Gascogne.
L'église a été commencée en 1164 et terminée en 1198. Elle est un des plus beaux exemples de l'architecture Cistercienne en Espagne.
La façade de l'église (cf photo ci-dessus à gauche) est sobre et austère. Le arcs du portail sont légèrement brisés et les voussures ne portent pas de sculptures, le tympan est lisse. Au-dessus, le fronton triangulaire et le lanternon à balustres sont du XVIIème siècle.
La nef comporte des bas côtés, l'ensemble se développe sur six travées avec des voûtes en croisées d'ogives, elle est éclairée par des fenêtres en plein cintre.
Une lanterne rectangulaire surmonte la croisée du transept, deux chapelles rectangulaires sont implantées sur les bras du transept. L'abside est en hémicycle (cf photo ci-dessus à droite).
Le cloitre est de la seconde moitié du XVème siècle, en style Gothique. La salle capitulaire (surnommée Preciosa) est du début du XIIIème siècle.
Le monastère a été abandonné au XIXème siècle, des moines y sont revenus depuis 1927.
De Tafalla à Leyre
La route qui conduit de Tafalla à Leyre traverse une région austère, représentative de cette partie de la Navarre. Simultanément cette route permet de découvrir des sites et monuments remarquables (églises Romanes par exemple), en effet elle était un chemin important du pélerinage vers Saint Jacques de Compostelle. Les pélerins venant de France franchissaient le Col du Somport, descendaient dans la plaine de Jaca puis suivaient le cours du Rio Aragon. Il rentraient en Navarre à Yesa et continuaient par Sangüesa et les villages vers l'Ouest.
Ces villages sont souvent établis en hauteur pour protéger les habitants des incursions des armées des Maures de Tudela au Haut Moyen-Age. Beaucoup ont été fortifiés par le roi de Navarre Inigo Arista au milieu du IXème siècle.
Panorama sur Ujué et son environnement austère
La premiere petite ville rencontrée est San Martin de Unx située sur le flanc d'une colline. A moins de dix kilomètres, sur une hauteur se trouve le pittoresque village d'Ujué.
San Martin de Unx est à une dizaine de kilomètres à l'Ouest de Ujué et également à une dizaine de kilomètres à l'Est de Tafalla et de Olite.
Panorama sur San Martin de Unx, au centre l'église San Martin et en haut à droite l'Ermitage San Miguel
La petite ville conserve trois églises anciennes, des éléments de ses anciennes murailles et des ruelles médiévales bordées de demeures avec des blasons.
L'église San Martin
Cette église porte un nom qui fait référence à Saint Martin de Tours, elle domine la colline où se développe le village.
Elle est d'origine Romane, de la première moitié du XIIème siècle, elle consacrée en 1156. Elle a été achevée en style Gothique au XIIIème siècle.
Le chevet (cf photo ci-contre) est en hemicycle et soutenu par des contreforts, juste sous le toit les modillons sont sculptés avec des personnage et des masques.
Eglise San Martin
Le portail comporte trois voussures qui tombent sur des colonnes avec des chapiteaux sculptés, on y trouve une sculpture de Saint Martin à cheval donnant son manteau à un pauvre. Ces voussures sont décorées avec des motifs sculptés simples.
L'intérieur et peint et possède de nombreux rétables. Une crypte, qui semble avoir pour objectif de compenser la dénivellation du terrain, est implantée sous la Capilla Major, des meurtrières donnent un peu de lumière à cette crypte.
L'église Santa María del Pópolo est située au centre la vieille ville, elle est du XIIIème siècle en style Gothique, son chevet est pentagonal. Elle a de puissants contreforts qui lui donnent une allure de forteresse.
L'Ermitage de San Miguel
C'est un édifice du XIIIème siècle qui se situe dans la partie haute de la ville (cf photo ci-contre).
Les murs latéraux de la nef sont soutenus par des contreforts rectangulaires. Au dessus de la façade occidentale est implanté un clocher-peigne avec deux arcs en plein cintre.
A l'intérieur la nef est unique avec cinq travées.
Ermitage San Miguel à San Martin de Unx
Ujué
Ujué est un village spectaculaire situé à environ une cinquantaine de kilomètres au Sud de Pampelune et à une vingtaine à l'Est de Tafalla et Olite. On y accède par une route spécifique à partir de San Martin de Unx, il faut parcourir 7 kilomètres pour atteindre le village.
Ujué est à une altitude est de 820 mètres et se voit de très loin dans la plaine de la Ribera.
Panorama sur Ujué avec l'église Santa Maria
Ujué est une ancienne place forte qui domine les plaines de la Ribera vers le Sud, elle a été implantée au milieu du IXème siècle, sans doute par le roi de Navarra Inigo Arista, pour faire partie du système de protection des territoires Chrétiens contre les incursions des armées Musulmanes venant de Tudela ou d'Al-Andalus.
Ujué faisait aussi partie du système défensif de Pampelune. Elle a eu un rôle important pendant la période sensible des Xème et XIème siècles.
Ujué a obtenu des Fueros dès 1076 à l'initiative du roi d'Aragon Sanche Ramirez qui venait aussi de devenir roi de Navarre et ainsi remercié les habitants pour l'avoir soutenu à l'encontre du roi de Castille.
Le roi Charles III le Noble qui a résidé à Olite et Tafalla venait fréquemment séjourner au village.
L'église-forteresse de Santa Maria
Au sommet du village se trouve le principal monument du village, l'église-forteresse de Santa Maria. Elle est trés originale car l'ensemble de l'église est englobée dans une sorte de forteresse, un passage continu permettait de faire le tour de l'église à l'intérieur de cette forteresse.
Histoire
Elle a été fondée sur l'emplacement d'une chapelle par le roi de Navarre et d'Aragon Sanche Ramirez dans la seconde partie du XIème siècle, avant 1089. L'édifice a immédiatement relevé du monastère Aragonais de Monte-Aragon dont il est un Prieuré.
En 1137, le nouveau roi de Navarre Don Garcia Ramirez rattache Santa Maria d'Ujué à l'évêché de Pampelune, en pratique la tutelle reste partagée avec l'abbaye de Monte-Aragon. Après de multiples conflits entre l'évêque et l'abbé, le Pape Clément VII rattache définitivement Santa Maria d'Ujué à l'évêché de Pampelune en 1386.
A cette époque la reconstruction de l'édifice en style Gothique avait été engagée par le roi de Navarre Charles II (dit le Mauvais en France), manquant d'argent il n'a pu finaliser la reconstruction du chevet qui est resté celui de style Roman.
L'édifice a été restauré a de multiples reprises, la dernière restauration date de 2011.
Description extérieure
L'église et les tours-donjon ont été construites à partir du XIIème siècle en style Roman, le chevet est de cette époque. La face Nord possède trois puissants contreforts.
Les faces Nord et Ouest (cf photo ci-contre) sont pratiquement sans ouverture à cause des vents parfois violents, l'exception est l'oculus sur la face Ouest, il est réduit et sans ornementation.
Juste en dessous une galerie est composée de colonnes et d'une balustrade, le tout est de style Gothique. Elle repose sur trois arcs surbaissés.
Eglise Santa-Maria de Ujué, côtés Nord et Ouest
Les deux tours crénelées sont dotées de machicoulis, elles donnent sur le flanc Sud en style Roman. Elles portent les noms de Quatre-Vents et de Pics (ou Cloches). La grande tour est percé par des baies au Sud et à l'Ouest, la plus petite est aveugle.
Le portail Gothique est entre ces deux tours. La place Santa Maria est en contrebas de la partie Est de l'édifice qui est un grand mur à huit pans protégeant le chevet.
La Nef
La nef a été remaniée au XIVème siècle en style Gothique à l'initiative des rois de Navarre Charles II (le Mauvais) et Charles III le Noble, le chevet Roman a été préservé.
Cette nef est ample, elle fait 15 mètres de largeur.
Elle est recouverte par une voûte avec des nervures en arc brisé qui retombent sur des chapiteaux sculptés à décor floral surmontant des colonnes adossées aux murs.
Le côté Ouest présente une tribune (cf photo ci-contre) supportée par trois arcs brisés retombant chacun sur un groupe puissant de colonnes.
Vue intérieure de la nef de l'église Santa Maria
Sur le côté Est trois arcs en plein cintre font la transition vers le chevet Roman, leur base est fermée par des grilles. L'arc du centre est beaucoup plus grand que les deux latéraux.
Le Portail Gothique
Portail Gothique Eglise Santa Maria d'Ujué Tympan du Portail
Le portail Sud est du XIVème en style Gothique, c'est un des plus beaux éléments de l'édifice.
Ce portail est entouré par dix archivoltes qui retombent de chaque côté sur autant de chapiteaux sculptés supportés par des colonnes (cf photo ci-dessus à gauche).
Ces chapiteaux ont pour thèmes la Vierge (patronne de l'église: cf photo ci-contre), des musiciens et des scènes de vendanges.
Sculpture d'un chapiteau du portail Sud de l'église Santa Maria: la Vierge et la naissance de Jésus
Sur le Tympan (cf photo ci-dessus à droite), la Vierge présente l'Enfant Jésus aux Rois Mages dont deux sont agenouillés.
Le linteau porte une sculpture représentant la Cène.
Le Chevet Roman
Chevet et chemin de ronde Chevet Roman de l'église Santa Maria Abside centrale avec la statue de Santa Maria d'Ujué
Le Chevet n'est pas directement visible de l'extérieur, en effet il est protégé par un grand mur à huit pans qui est percé par quelques fenêtres (cf photo ci-contre).
Entre ce grand mur et le chevet se développe un chemin de ronde voûté (cf photo ci-dessus à gauche). Les trois absides sont en hémicycles.
Mur de protection du chevet de l'église Santa Maria et grande Tour
A l'intérieur un mur transversal sépare la nef du chevet, il est issu de l'église Romane primitive. Il est percé par trois arcs dont le central est sensiblement plus grand que les deux latéraux.
L'abside centrale présente une arcature avec une baie centrale et deux baies latérales aveugles (cf photo ci-dessus à droite). Les arcs sont en plein cintre et retombent sur des colonnes.
Dans la baie centrale se trouve la statue de Santa Maria d'Ujué à l'origine de la légende associée à la fondation de l'église. En réalité c'est une statue Romane du XIIème siècle.
Les sculptures des chapiteaux Romans du chevet ont pout thèmes des personnages et des motifs floraux, ils sont remarquables.
Le Village
Plan du village Ujué Une rue du village
Le caractère médiéval d'Ujué est bien préservé, la plupart des maisons donnent une impression de robustesse avec une couleur ocre.
Au sommet et au centre du village se trouve l'église Santa Maria, des rues pentues (cf photo ci-dessus à droite) se développent autour d'elle.
Plusieurs petites places sont les points d'animation du village.
Ermitage San Miguel
L'Ermitage San Miguel
Cet édifice a été construit au XIIIème siècle (cf photo ci-contre). Il est en contrebas du village sur le flanc Sud-Est, à noter le portique à l'arrière-plan sur la photo.
Il est tombé en ruines au XIXème siècle, il n'en reste guère que des pans de murs latéraux, son clocher peigne et son portail de style Roman.
Panorama vers l'Est et le Sud à partir de Ujué
Lerga et Eslava
Lerga et Eslava sont deux villages situés sur la route qui conduit de San Martin de Unx à Aibar. Ils possèdent chacun une belle église d'origine Romane.
Lerga
La place principale de Lerga est entouré par des maisons anciennes, elle débouche dur l'église San Martin.
Celle-ci a été édifiée au XIIème siècle, le chevet en hémicycle est de cette époque en style Roman. Cette abside et les murs latéraux sont renforcés par des contreforts (cf photo ci-dessous à droite). Certains chapiteaux sont sculptés avec des thèmes végétaux.
A l'intérieur la nef unique comporte trois travées, le choeur a une travée qui précède l'abside qui est recouverte par une voûte en cul-de-four.
Eglise San Martin à Lerga Eglise d'Eslava
Eslava
Le village d'Eslava est construit sur le flanc d'une colline en haut de laquelle se situe l'église.
Celle-ci est d'origine Romane, elle a été remaniée postérieurement. Il reste de la construction initiale un portail avec trois voussures en plein cintre, les colonnes sont surmontées de chapiteaux sculptés (cf photo ci-dessus à gauche).
Aibar
Aibar est une petite ville située à environ 25 kilomètres à l'Est de San Martin de Unx. Elle est au débouché de la route venant des villages de Caseda et Gallipienzo par où les Maures faisaient leurs incursions au Haut Moyen-Age (VIIIème - Xème siècles). Aibar a conservé une allure médiévale dans sa partie haute.
Panorama sur Aibar avec en haut l'église San Pedro
En 885, le roi de Navarre Garcia Iniguez engage à Aibar une bataille contre les Maures de Tudela, mais il meurt au cours du combat. En 892 le chef de Tudela détruit la forteresse d'Aibar. La menace des Maures cesse en 1120 avec la prise de Tudela par les rois Chrétiens.
Par la suite la menace vient des rois d'Aragon et en 1199 le roi d'Aragon s'empare d'Aibar.
Au milieu du XVème siècle la ville est au coeur des guerres civiles opposant le roi de Navarre Jean II et son fils Charles, Prince de Viana, celui-ci contrôlait Aibar.
En 1452, après un accord établi entre les belligérants à Aibar, la lutte reprend immédiatement et Charles est fait prisonnier par son père Jean II.
Eglise San Pedro
On accède à cette édifice en empruntant des rues pentues qui sont bordées de maisons anciennes dotées de fenêtres de style Gothique et d'armoiries. En haut la rue del Cerco permet d'accéder à l'église San Pedro (cf photo ci-dessous à gauche).
Cette église a été construite initialement au milieu du XIIème siècle en style Roman, elle conserve des parties de cette époque.
La nef et ses collatéraux se composent de trois travées qui sont séparées par des piliers cruciformes. Les arcs de la voûte retombent sur des chapiteaux sculptés représentant principalement des thèmes végétaux et des animaux et oiseaux, ce sont d'authentiques chefs-d'oeuvre.
La nef centrale est voûtée en plein cintre, les collatéraux ont des arcs en demi-berceau (quarts de cercles) qui servent en fait de contreforts intérieurs. Le portail de l'édifice est Roman, le tympan a été supprimé au XVIème siècle.
Toute la partie orientale de l'église, le transept, le choeur et le chevet ont été reconstruit de manière monumentale au XVIème siècle.
Eglise San Pedro Eglises Romanes de Aibar Eglise Santa Maria
Eglise Santa Maria
Elle se situe dans la partie basse de la ville, près de la route, elle est d'origine Romane (XIIème siècle).
L'édifice est à nef unique avec un chevet en hémicycle (cf photo ci-dessus à droite), chevet et murs latéraux sont renforcés par des contreforts. Le portail est simple mais il reste de style Roman.
A l'intérieur les voûtes sont en arc brisé et les chapiteaux surmontant les colonnes sont sculptés.
Sanguesa
La ville de Sanguesa se situe à près de cinquante kilomètres à l'Est de Pampelune, à proximité de la route qui rejoint Jaca en Aragon. Elle est principalement sur la rive gauche du Rio Aragon qui vient de recevoir les eaux du Rio Irati (Areta) lui-même renforcé de celles du Rio Salazar.
Histoire
L'origine de Sanguesa est le village de Rocaforte à moins de deux kilomètres vers le Nord, les habitants se sont déplacés vers le Rio Aragon sur le site de Sanguesa quand les Maures de Tudela ont été obligés de se replier vers le Sud.
A Sanguesa le Rio Aragon est franchi par un pont établi dès le XIème siècle pour assurer les communications entre les royaumes de Navarre et d'Aragon. Ce pont a été souvent victime des crues de la rivière et reconstruit à chaque fois. Depuis la fin du XIXème il est devenu un pont métallique (cf photo ci-contre).
La ville a été créée au début du XIIème siècle comme une étape sur le chemin vers Saint Jacques de Compostelle, en effet un pont permet d'y franchir le Rio Aragon depuis le Moyen-Age. En 1122 le roi Alphonse Ier le Batailleur accorde un Fuero (une charte) à la nouvelle cité ce qui facilite son développement.
Pont métallique sur le Rio Aragon
Les Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem s'implantent dans la ville en 1131 et en prennent le contrôle jusqu'en 1351.
Des murailles sont édifiées pour protèger la ville, elles étaient percées par six portes. Un grand Palais Royal est construit à proximité du pont, c'est dans ce bâtiment qu'est établie la commanderie des Hospitaliers.
Le passage des pélerins permet à la ville de devenir prospère. De nombreuses maisons de qualité sont édifiées, en particulier le long de la Calle Mayor, rue principale qui passe devant l'église Santa Maria et débouche sur le Pont sur le Rio Aragon.
Maisons anciennes à Sanguesa dans la Calle Mayor
Les pélerins sont aussi à l'origine de la construction de nombreux édifices religieux.
Au Moyen-Age la ville compte six paroisses et jusqu'à treize hospices pour les besoins des pélerins.
L'église de San Nicolas située sur la route de Rocaforte a été détruite à la fin du XXème siècle, certains de ses éléments sont conservés au Musée de Navarre à la Chambre des Comptes de Pampelune.
Eglise Santa Maria la Real
Cette église se situe près du pont, elle a été construite à partir de la fin du XIIème et pendant le XIIIème siècle, elle est de style Roman dit tardif et se caractérise par son allure verticale.
Du XIIème siècle elle conserve son Chevet Roman composé de trois absides (cf photo ci-dessous à gauche), l'abside centrale (trois étages) est nettement plus élevée que les absides latérales (deux étages). Leur construction a fait partie de la première campagne de travaux autour du milieu du XIIème siècle.
La nef et ses collatéraux, le transept, sont de la deuxième campagne, c'est à dire de la fin du XIIème et du début du XIIIème siècle. Les arcs de la nef sont brisés et la voûte est en croisée d'ogives. La nef et les collatéraux sont divisés en trois travées (y compris le transept), la croisée du transept est surmontée par une coupole.
La Tour-clocher s'élève au-dessus de la croisée du transept, sa réalisation est du XIIIème siècle principalement en style Gothique.
Elle est élancée, la base carrée est surmontée par trois étages octogonaux, le premier étage reste de style Roman, ceux au-dessus sont de style Gothique comme le montre les nombreuses fenêtres en arcs brisés. En haut du dernier étage une terrasse crénelée supporte une flèche pyramidale à huit pans.
Absides et clocher à la croisée du transept Eglise Santa Maria à Sanguesa Portail de l'église
Le Portail Roman (cf photo ci-dessus à droite) est sur la face Sud de l'église, il est du début du XIIIème siècle. Il comporte un nombre important de sculptures remarquables en particulier sur le thème du Jugement Dernier. Deux artistes y ont contribué, le Maître de San Juan de la Pena et Leodegarius, un Bourguignon.
Dans la partie supérieure du portail (cf photo ci-dessus à droite) deux galeries d'arcs en plein cintre supportées par des doubles colonnes. Dans le registre supérieur, au centre, le Christ en majesté est entouré par le Tétramorphe. Des apôtres et des prophètes sont répartis sur les deux registres.
Les statues colonnes latérales avec, à droite sur la photo au-dessus, la Vierge entourée de Marie-Madeleine et de Marie, la mère de Saint Jacques. Ces statues annoncent le style Gothique.
Tympan du portail de l'église Santa Maria à Sanguesa
Le Tympan (cf photo ci-dessus) est entouré par cinq voussures en arc brisé, elles sont complètement sculptées, les espaces intermédiaires sont occupés par des éléments décoratifs.
La première voussure (côté intérieur) présente les apôtres, des prophètes et des moines. La seconde porte des représentation de métiers, on y voit un potier, un cordonnier, un boucher, etc. Les thèmes des sculptures des trois voussures extérieures sont variés: femmes, acrobates, jongleurs, violoniste, guerriers, anges, etc.
Le tympan lui-même présente le Jugement Dernier avec Dieu le Père entouré par des musiciens, avec à gauche les élus et à droite les damnés illustrés en particulier par des visages grimaçants. Près des Damnés Saint Michel pèse les âmes avec à sa droite trois personnages sortis vainqueurs de la pesée.
En bas sur le linteau se trouvent les statues des douze apôtres qui encadrent la Vierge Marie avec l'Enfant Jésus sur ses genoux, tous sont sous des arcs en plein cintre.
Sculptures du portail de l'église Santa Maria à Sanguesa (écoinçon à gauche), en haut à droite le Boeuf ailé de Saint Luc
Dans les écoinçons, sur les côtés du tympan, le portail de Santa Maria possède en outre de nombreuses sculptures intéressantes présentées dans un relatif désordre.
Sur l'écoinçon à gauche (cf photo ci-dessus) on trouve plusieurs monstres et reptiles, puis un Taurau ailé (sans doute le Boeuf de Saint Luc).
En dessous, une représentation de la luxure avec une femme poursuivie par des serpents et des crapauds, un guerrier sans tête à cheval dont le cheval piétine un homme, etc.
Encore en-dessous une sculpture complexe montrant Adam et Eve chassés du Paradis, un ange assis (sans tête), une lutte entre deux hommes (Abel et Caïn ?), etc.
Sculptures du portail de l'église Santa Maria (écoinçon de droite)
Sur l'écoinçon à droite (cf photo ci-contre) on voit des monstres et des harpies, une homme tuant un dragon en transperçant son cou avec une épée, en dessous un forgeron est au travail, etc.
L'intérieur de l'église a peu d'ouvertures et elle est donc assez sombre, les absides sont remarquables, des chapiteaux sculptés avec des thèmes végétaux et des animaux sont au sommet des colonnes.
La croisée du transept est surmontée par une coupole sur trompes qui est à l'amorce de la tour de l'église.
Eglise de Santiago
Elle a été construite au XIIème siècle en style Roman, puis remaniée au XIIIème siècle en style Gothique (cf photo ci-contre).
Elle conserve une belle sculpture polychrome du XIVème siècle représentant Saint Jacques.
Eglise de Santiago à Sanguesa
Couvent de San Francisco de Asis (Saint François d'Assise)
Il a été construit au XIIIème siècle en style Gothique. L'église a une nef unique recouverte par une voûte en pierre du XVIème siècle, elle possède un beau portail avec des voussures en arc brisé.
Les bâtiments conventuels et le cloître ont a été réalisés au XIVème siècle, celui-ci est de style Gothique.
Palais des Princes de Viana
Les rois de Navarre ont séjourné régulièrement à Sanguesa du XIIIème au XVème siècles. Ils s'établissaient alors dans le Palais du Prince de Viana, édifice dont le corps central et deux tours crénelées existent toujours. L'aile Sud a été supprimée au XVIème pour permettre la construction de l'Ayuntamiento.
Ermitage de San Adrian de Vadoluengo
Cet édifice se trouve près du Rio Aragon, en aval de Sangüesa. Le monastère a été créé au début du XIIème siècle en style Roman et cédé d'abord à l'église Santa Maria de Najera puis ensuite à l'Abbaye de Cluny au milieu du XIIème siècle.
Elle conserve l'essentiel des éléments de la construction initiale: portail sculpté, tour carrée, nef et abside en hémicycle.
Depuis le XIXème siècle c'est une propriété privée qui fait partie d'une exploitation agricole.
Javier
Javier se situe du côté Est de Sanguesa sur une petite route qui rejoint ensuite Yesa.
C'est un petit village dont la célébrité est due à son château-fort (cf photo ci-dessous) et surtout à Saint François Xavier qui y est né, Saint François est un missionnaire Catholique qui a parcouru le Monde.
Château et église de Javier
Le château remonte au Xème siècle. Quand la région a été tenue par les Chrétiens sa mission est devenue de protéger la Navarre contre d'éventuelles aggressions venant du royaume d'Aragon qui n'est qu'à deux kilomètres vers l'Est.
Le château a été en bonne partie rasé suite à la conquête de la Navarre par les Rois Catholiques en 1512. Il a été restauré au XXème siècle en essayant de reconstituer sa structure d'origine.
Le château accueille un Musée retraçant l'histoire de la forteresse et la vie de Saint François Xavier.
Panorama sur Yesa avec à gauche le clocher de l'église San Esteban
Yesa se situe à une dizaine de kilomètres au Nord-Est de Sanguesa à la limite de la Communauté d'Aragon. La petite ville est sur le Rio Aragon et sur la grande route qui conduit de Pampelune à Jaca.
Façade Sud de l'église San Esteban de Yesa
L'Embalse (retenue) de Yesa
Yesa est juste au débouché de l'Embalse de Yesa, vaste retenue d'eau qui s'étend sur une dizaine de kilomètres en Aragon.
Deux villages abandonnés surplombent ce lac, Tiermas (cf photo ci-dessous) et Esco.
Village abandonné de Tiermas au-dessus de l'Embalse de Yesa
Monastère San Salvador de Leyre
Le Monastère de Leyre (ou Leire) se situe dans un site isolé, en hauteur à 4 kilomètres au Nord de Yesa, à la limite entre la Navarre et l'Aragon, sur la route qui joint Pampelune à Jaca.
Panorama vu du Monastère San Salvador de Leyre: Vallée de l'Aragon et Embalse de Yesa
Histoire
Ce monastère existait déjà au IXème siècle, en 842 le roi Inigo Ximenez Arista et l'évêque Willesindo de Pampelune lui font des donations. En 848 Saint Euloge de Cordoue le visite et lui fait des éloges.
Aux Xème et XIème siècles il est le siège du royaume de Navarre, à cette époque les rois et les évêques de Pampelune étaient acculés dans les montagnes par les incursions armées d'Al-Andalous.
Au fil du temps il devient trés puissant avec d'innombrables domaines, il est la première nécropole (Panthéon) des rois de Navarre. Des religieux de Leyre occupent souvent le siège d'évêque de Pampelune ou même d'Armentia en Alava.
C'est au début du XIème siècle que sa prospérité et son influence ont été les plus marquantes. Le roi de Navarre Sanche III le Grand le qualifie de Centre et coeur de mon royaume. Il contribue à l'influence de l'Abbaye de Cluny dans les Pyrénées et dans le Nord-Ouest de l'Espagne.
Par la suite, l'arrivée sur le trone de Navarre de la dynastie des rois d'Aragon en 1076, avec Sancho Ramirez, contribue à diminuer le rôle du monastère de Leyre. Une longue lutte s'engage entre l'évêque de Pampelune qui revendique la tutelle du monastère et les moines. En 1188 le pape Clément III clôt le conflit en faveur de l'évêque ce qui entraine le déclin progressif du monastère.
Montagnes au-dessus du Monastère San Salvador de Leyre
Au XIIIème siècle le roi Thibault Ier de Navarre place le monastère dans l'obédience des Cisterciens.
En 1836, le monastère est sécularisé et vendu, les moines l'abandonnent.Il reste désaffecté pendant plus d'un siècle, des moines bénédictins y sont revenus en 1954.
Architecture
L'ensemble monastique comporte plusieurs bâtiments parmi lesquels le plus intéressant est l'église, elle conserve des éléments de style roman: la crypte et le chevet du XIème siècle (cf photo ci-dessous à gauche) ainsi que le portail du XIIème siècle (cf photo ci-dessous à droite).
Chevet Roman Eglise San Salvador de Leyre Côté Nord de l'église et porte de communication avec le cloître
Le chevet (cf photo ci-dessus à gauche) se compose de trois absides arrondies d'allure très sobre et de même hauteur, il n'y a ni ornementation ni colonnes adossées, le fenêtres sont étroites et sans décoration. Sur la gauche la tour-clocher est carrée. Le chevet était achevé en 1057, c'est le prototype des constructions Romanes postérieures du Nord-Ouest de l'Espagne. Le bâtiment à droite du chevet est le monastère médiéval des IXème et Xème siècles.
Le cloitre se situait sur le côté Nord de l'église, il a disparu au XIXème siècle quand le monastère est resté à l'abandon.
La porte de communication entre le cloitre et l'église est toujours présente (cf photo ci-dessus à droite), elle date du XIème siècle. Elle comporte trois arcs en plein cintre curieusement disposés, les deux arcs supérieurs reposent sur une seule colonne de chaque côté.
La Porta Speciosa
A l'extérieur, sur le côté Ouest, la façade est surmontée d'un petit clocher-peigne.
Elle conserve un portail du milieu du XIIème siècle (Porta Speciosa: cf photo ci-contre), il a été achevé par Maitre Esteban qui a également réalisé le Portail de las Platerias à Saint Jacques de Compostelle.
Porta Speciosa : Portail Occidental du XIIème siècle
Le Tympan montre le Christ avec à ses côtés la Vierge, Saint Pierre, Saint Jean et deux évangélistes.
Il est supporté par une colonne qui divise la porte en deux parties. Sur les côtés le tympan s'appuie sur une tête de taureau et une tête de lion.
Au-dessus du tympan les archivoltes sont sculptées avec des représentations d'animaux (lions), oiseaux et de végétaux (feuilles d'acanthe, etc). Les écoinçons sont également densément sculptés.
Au-dessus des archivoltes une frise comporte des scènes variées: Saint Michel, Jonas et la baleine, martyre des Saintes Nunilo et Alodia, diable, monstre, etc.
L'intérieur de l'église
Chevet Roman de San Salvador de Leyre vu de l'intérieur, au centre l'abside principale
Vues de l'intérieur les trois absides sont du XIème siècle en hémicycles et voûtées en plein cintre et cul-de-four, elles ont chacune une fenêtre étroite en plein cintre et sans décoration.
Les absides sont précédées par deux travées droites.
Les arcs retombent sur des colonnes adossées aux piliers cruciformes, elles portent des chapiteaux de grande taille sculptés.
Intérieur de l'église San Salvador: nef et au fond les absides
La nef a été modifiée des la fin du XIIème siècle en conservant les bases Romanes, elle est allongée et c'est alors qu'est réalisé le portail de la façade Ouest.
La nef a ensuite été reprise par les Cisterciens à partir de la fin du XIIIème et au XIVème siècle en style Gothique, elle est voûtée en croisées d'ogives (cf photo ci-dessus à gauche au premier plan).
Les arcs retombent sur des colonnes adossées aux murs de l'édifice. Ces colonnes sont surmontées de chapiteaux sculptés.
Sur le côté Sud se situe un portail avec trois arcs en plein cintre qui retombent sur autant de colonnes. Il permet d'accéder à la chapelle funéraire des rois de Navarre.
La Crypte
La crypte est la plus ancienne construction de style Roman de toute la Navarre.
C'est une crypte de grande dimension car elle sert de base au chevet de l'église en s'adaptant à la configuration du terrain.
Crypte de l'église du Monastère San Salvador
Elle a un plan presque carré avec trois absides qui correspondant à celles de l'église au-dessus. Elle est voûtée en plein cintre, les arcs retombent sur d'imposants chapiteaux reposant sur de puissants piliers (cf photo ci-contre).
Les piliers centraux sont cruciformes à dosserets et massifs, ils ont en effet à supporter le chevet de l'église supérieure. Certains chapiteaux portent des sculptures simples, soit des motifs géométriques soit des végétaux.
Les nefs sont toutes de même hauteur et couvertes de voûtes en berceau.
Sur le flanc de la crypte un tunnel d'origine ancienne permetait d'accéder à l'extérieur à partir de l'ancien monastère. Il communique maintenant avec le nouveau monastère et son accès est condamné.
Liédena
Liédena se situe six kilomètres à l'Ouest de Yesa et à une dizaine de Lumbier.
Le principal édifice est l'église Santa María de la Asunción, on y voit aussi quelques maisons anciennes avec des blasons.
Liédena à l'époque romaine
L'intérêt du village vient de la présence à proximité des ruines de l'importante villa Romaine de Liédena au bord du Rio Irati, elle était en pleine activité du IIème au IVème siècles après J-C dans le contexte de la Pax Romana. Elle comportait entre autres une salle à manger, des pavements en mosaïque, une galerie, un chauffage par le sol, des thermes, etc. A proximité se trouvaient des bâtiments agricoles.
Certains vestiges (mosaïque, etc) sont exposés au Musée de Navarre à Pampelune.
Le site de Liédena illustre la présence Romaine dans les campagnes de la Navarre. Les Villas, qui étaient la base de l'exploitation agricole, étaient situées dans des zones fertiles le long des fleuves (ici le Rio Irati)
Lumbier
La ville de Lumbier est à une douzaine de kilomètres au Nord de Sangüesa et de Aibar, elle est aussi au débouché côté Est de la Vallée d'Izagaondoa.
Elle occupe une position stratégique près du confluent du Rio Irati et du Rio Salazar, son histoire est ancienne. Ainsi on y a identifié des vestiges (outils) indiquant la présence de l'homme dès le Paléolithique inférieur (environ 100000ans avant notre ère). Une mosaïque y a également été retrouvée au IIème siècle (époque Romaine).
Certaines rues sont bordées par des maisons anciennes avec des blasons. L'Ayuntamiento est un édifice de la fin du XVème siècle en style Renaissance, il a été reconstruit suite à un incendie en 1870.
Eglise Santa Maria de la Asuncion
L'église Santa Maria de la Asuncion (cf photo ci-contre) a été édifiée au XIVème siècle.
Eglise Santa Maria de la Asuncion
Nef et voûtes de l'église Santa Maria de la Asuncion
Son plan est en forme de croix latine, elle une nef unique divisée en cinq travées et le chevet est pentagonal.
A l'intérieur, La nef et le chevet sont voûtés en arc brisé avec un ensemble complexes de nervures peintes (cf photo ci-contre).
Le grand rétable (cf photo ci-contre) a été réalisé au XVIème siècle par Pedro de Moret et Juan de Beauves, sa peinture est de Juan de Landa.
Juste au Sud de la ville la Foz de Lumbier est un défilé spectaculaire creusé par le Rio Irati sur plus d'un kilomètre, ces gorges sont classées Réserve Naturelle.
De Lumbier à Navascués et la vallée du Salazar
La route de de Lumbier à Navascués suit à distance le Rio Salazar.
En partant de Lumbier on passe d'abord à Domeno dans la petite vallée du Romanzado dont les grottes attirent les spéléologues, puis près du Hoz de Arbayun, un défilé encaissé et spectaculaire dans la Sierra, un belvédère avec une belle vue a été aménagé au Nord-Est de l'Alto de Iso. La route retrouve alors le Rio Salazar jusqu'à Navascués
Un kilomètre avant Navascués à un carrefour, une route emprunte la vallée du Rio Salazar, elle passe devant l'église Santa Maria del Campo puis rejoint Escaroz et Ochagavia après une vingtaine de kilomètres.
Panorama sur la vallée du Salazar près de Navascués
Ochagavia
Ochogavia est un village caractéristique de la montagne en Navarre avec une architecture traditionnelle.
Juste au Nord, en hauteur, se trouve le Sanctuaire de Muskilda qui est maintenant inséré dans une ferme, ce monument relativement bien conservé est de style Roman. Il possède trois nefs de quatre travées, les absides sont carrées.
De Muskilda le panorama est splendide sur tous les côtés et en particulier sur les Pyrénées au Nord.
Navascués
La ville de Navascués est à une vingtaine de kilomètres au Nord-Est de Lumbier, elle est en hauteur et domine à la fois le Rio Salazar et le Barranco de la Sierra, son altitude est de 600 mètres.
Panorama sur Navascués
Eglise de Santa Maria del Campo
En contrebas de Navascués, près du Rio Salazar se trouve l'église de Santa Maria del Campo, elle est d'origine Romane.
Elle est à nef unique et son abside est en hémicycle voûtée en cul-de-four, à l'extérieur en haut du chevet les modillons sont sculptés avec des représentations pittoresques d'animaux.
La tour-clocher est sur le flanc Sud (cf photo ci-contre), en haut elle est percée par une fenêtre géminées avec des arcs en plein cintre.
Ce flanc Sud est percé de deux fenêtres étroites surmontées d'une archivolte en plein cintre et d'un portail relativement simple (cf photos ci-dessous). Son tympan a pour décoration un chrisme, il est entouré d'un arc surmonté par deux archivoltes de billettes.
Eglise Santa Maria del Campo
Tympan du portail de l'église Santa Maria del Campo
Eglise San Cristobal
Eglise San Cristobal à Navascués Tympan du portail
Burgui et la vallée du Roncal
La ville de Burgui est à une quinzaine de kilomètres à l'Est de Navascués. On y arrive après avoir franchi le Puerto de Las Coronas à 950 mètres d'altitude.
Burgui est au confluent du Rio Esca et du Rio de Biniés, elle est près de la frontière avec la Communauté d'Aragon. Elle conserve les ruines du Monastère de Burdaspal qui remonte au IXème siècle.
Panorama sur Burgui et la vallée du Roncal
Au delà de Burgui, vers le Nord, on parcourt la Vallée du Roncal sur une vingtaine de kilomètres en passant à Roncal avec ses maisons ancienne puis en atteignant Isaba à 800 mètres d'altitude et qui conserve une église fortifiée.
Paysage autour la vallée du Roncal
De Isaba, toujours vers le Nord, on rejoint la frontière Française au Col de la Pierre Saint Martin à 1760 mètres d'altitude, au-delà la route conduit à Oloron Sainte Marie.
En se dirigeant vers l'Ouest on longe la Sierra de Uztarroz puis le Rio Anduna pour rejoindre Ochagavia (altitude 750 mètres) puis Escaroz dans la Vallée du Salazar.
Avec Google
Navarre Romane de Luis-Maria de Lojendio - Collection Zodiaque La nuit des temps - ISBN : 2736901282
Aragon Roman de Angel Canellas-Lopez - Collection Zodiaque La nuit des temps - ISBN : 2736900677
Castille Romane Tome I de Luis-Maria de Lojendio, Abundio de Rodriguez - Collection Zodiaque La nuit des temps - ISBN : 2736900774
Castille Romane Tome II de Luis-Maria de Lojendio, Abundio de Rodriguez - Collection Zodiaque La nuit des temps - ISBN : 2736900782
Leon Roman de Antonio Vinayo Gonzalez - Collection Zodiaque La nuit des temps - ISBN : 2736901185
Galice Romane de Manuel Chamoso Lamas, Dom Victoriano Gonzalez, Dom Berardo Regal - Collection Zodiaque La nuit des temps -
Du VIIIème au XVème siècle, la reconquête chrétienne de la péninsule Ibérique va refouler méthodiquement l'Islam Andalou et fixer pour longtemps certains traits caractéristiques de l'histoire et de la société espagnoles.
Cet ouvrage explique donc l'histoire de la reconquête ibérienne du VIIIème au XVème siècle, avec un prolongement au XVIIème siècle pour l'expulsion des Morisques.
Pendant le millénaire (409-1474) du Moyen-Age, il n'y a pas une mais des Espagnes qui s'allient ou s'affrontent. Les royaumes Chrétiens engagent la Reconquête de la péninsule sur Al-Andalus et l'achèvent en 1492 par la chute du royaume de Grenade.
L'ouvrage décrit ces luttes avec en même temps la coexistence des religions, l'importance des villes qui structurent l'espace, etc.
Plusieurs âges d'or marquent lhistoire de l'Espagne : de l'époque romaine à la conquête musulmane, de la reconquête au Siècle d'Or, de l'expansion coloniale à, plus près de nous, après la movida, l'expansion économique des dernières années. Sans oublier les heures sombres, comme celles de la guerre civile et du franquisme.
Cet ouvrage, réédité plus de vingt fois, offre une remarquable synthèse de l'histoire dune terre dont Pablo Neruda disait quelle était « au coeur » de tous les hommes de bonne volonté.