Château de Chenonceau
Le Château de Chenonceau est un des plus beaux
châteaux de la Loire, il est remarquable par son élégance, son raffinement et sa grâce.
La façade Ouest du Chateau de Chenonceau, à gauche la Tour de Marques
Ce château est un des plus visités de France au même titre que
Chambord,
Blois et
Amboise.
Son architecture Renaissance est particulièrement élégante et il a un caractère original puisqu'en bonne partie il est construit sur un pont qui traverse le
Cher.
A l'origine, sur ce site, existait une forteresse médiévale implantée sur la rive droite de la rivière le
Cher et dont le but était de protèger le flanc Est de la ville de
Tours.
Cette citadelle était entourée de fossés et appartenait à la famille de Marques.
Pendant la
Guerre de Cent Ans, un de ses membres prend le parti des Anglais. Les armées du Dauphin
Charles VII vainquent les Anglais et rasent la forteresse en 1411. Un nouveau château est reconstruit une vingtaine d'années plus tard.
Thomas Bohier, un bourgeois de
Tours est devenu Receveur Général des Finances du roi
Charles VIII puis Contrôleur Général des Finances de Normandie. Il acquiert le château à la fin du XVème siècle et commence par raser l'ancienne forteresse. Il n'en subsiste que la Tour ronde devant le château. Elle s'appelle Tour de Marques en mémoire des anciens seigneurs du lieu, elle a été agrémentée de lucarnes et fenêtres avec pilastres et frontons.
Construction du Château
C'est la femme de Thomas Bohier,
Catherine Briconnet, qui organise les travaux de construction du nouveau château. La première tranche de ceux-ci va durer de 1515 à 1522, elle est réalisée par l'architecte Pierre Trinqueau. Le nouvel ouvrage, un vaste pavillon carré flanqué à chaque angle d'une tourelle, s'appuie sur les piles d'un ancien moulin sur le Cher.
Les successeurs des Bohier sont accusés de malversations, le château est confisqué en 1535 puis attribué au connétable Anne de Montmorency.
François I y séjourne en 1538 puis en 1545. L'Empereur Charles-Quint s'y arrête en 1539 en se rendant à une entrevue avec
François I à
Amboise.
La Galerie sur le Cher
Le roi
Henri II attribue le domaine à sa favorite
Diane de Poitiers.
A partir de 1556 celle-ci fait appel à l'architecte Philibert Delorme pour réaménager le chateau et construire le pont sur le Cher, elle fait aussi réaliser les jardins.
En 1559, à la mort d'
Henri II, la régente
Catherine de Médicis reprend le contrôle de Chenonceau et en remplacement attribue à
Diane de Poitiers le château
Chaumont sur Loire.
Catherine de Médicis fait achever par l'architecte Bullant, à partir de 1576, la belle Galerie sur le pont.
Cette galerie est longue de 60 mètres, possède deux étages et s'appuie sur la facade sud du pavillon, elle est achevée en 1581. Elle repose sur cinq arches et la salle principale a été concue pour etre une salle de fêtes.
Catherine fait réaliser de nouveaux jardins, elle avait aussi prévu de faire construire un second pavillon à l'autre extremité du pont, mais ce projet n'a jamais été réalisé.
A l'époque de
Catherine de Médicis, le château accueille de nombreux divertissements, banquets, fêtes et spectacles. La veuve de
Henri III, Louise de Lorraine, s'y établit ensuite.
Le Pavillon
Le Pavillon repose sur les fondations d'un ancien moulin sur le
Cher. Sa conception est très acadèmique et illustre bien l'architecture de la Renaissance.
Deux constructions annexes sont mises en valeur sur les piles: la Chapelle et la Librairie.
Le Château dans l'Histoire de France
Le premier Seigneur connu de Chenonceau est Guillaume de Marques qui vit au milieu du XIIIème siècle. Il possède à Chenonceau un chateau médiéval. Jean I de Marques prend parti, en 1420, pour le duc de Bourgogne contre le Dauphin (futur
Charles VII), il accueille une garnison Anglaise dans son château-fort de Chenonceau. Le Maréchal Laval de Bois Dauphin bat les Anglais dans le voisinage et s'empare du chateau. Il rase les fortifications et comble les fossés. Jean II de Marques, le fils de Jean I, fait amende honorable et hommage au roi
Charles VII pour sa terre de Chenonceau en 1431. Il obtient du roi et de
Louis d'Amboise son suzerain, l'autorisation de reconstruire le château en 1433.
Son fils Pierre de Marques lui succède en 1460. En 1496 il vend le domaine de Chenonceau à Thomas Bohier, Controleur Général des Finances de Normandie et Maire de
Tours. Thomas Bohier devient Conseiller et Chambellan des rois
Louis XI,
Charles VIII et
Louis XII.
En 1513 le domaine de Chenonceau est érigé en Chatellenie et il fait commencer la construction du château actuel en 1515. Le roi
Francois I envoie Thomas Bohier en
Italie et, en 1518 en tant que Lieutenant Général des Armées du roi, il commandes l'armée d'Italie. Thomas Bohier est mort en 1524 dans le Milanais, sa femme Catherine Briconnet est décédée en 1526.
Le roi
Francois I ayant regardé les comptes de l'Etat demande réparation à ses anciens financiers, le fils de Thomas Bohier, Antoine (également Maire de
Tours) règle ses difficultés en vendant le château au roi qui en prend possession en 1535. Francois I accueille l'Empereur Charles Quint à Chenonceau en 1539.
Ci-contre le tableau nommé
Les Trois Graces fait partie de la décoration de la
Chambre de Francois I au château de Chenonceau.
En savoir plus sur l'Histoire de France
Achetez des livres sur l'Histoire de France
Diane de Poitiers
Diane de Poitiers est la favorite toute puissante du roi de France
Henri II. Dès l'avènement de celui-ci elle obtient comme cadeau du roi le château de Chenonceau. Elle l'apprécie beaucoup et consacre beaucoup de son temps et de son argent à le réaménager et à le complèter. Ainsi c'est elle qui fait construire le pont qui enjambe le Cher, sur lequel ensuite fut élevée la belle Galerie qui donne un charme particulier à l'ensemble.
En 1559, à la mort de
Henri II, sa veuve
Catherine de Médicis oblige Diane de Poitiers à restituer Chenonceau en échange du
château de Chaumont sur la
Loire. C'est Catherine qui fait achever la construction de la Galerie sur le Cher, elle y organise de nombreuses fêtes et spectacles pour la cour du roi.
Juste avant sa mort, en 1589,
Catherine de Médicis donne le château de Chenonceau à Louise de Lorraine-Vaudémont, la femme du roi
Henri III, qui y habitera jusqu'à sa mort en 1601.
Le château passe alors à sa nièce Francoise de Lorraine-Mercoeur épouse de
César, duc de Vendôme, fils naturel de Henri IV et de Gabrielle d'Estrées. C'est ensuite le fils de César, Louis de Vendome qui possède le chateau et enfin
Louis-Joseph, duc de Vendôme, le vainqueur de
Villaviciosa, bataille qui assure Philippe V sur le trône d'Espagne.
Toujours par succession le château est alors propriété des
Condé.
Louis de Condé vend Chenonceau au Fermier Général Claude Dupin le 9 juin 1733.
Mme Dupin y tient un salon philosophique et littéraire où elle recoit Montesquieu, Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Buffon et bien d'autres personnages célèbres. Elle meurt à Chenonceau le 20 novembre 1799.
Ses héritiers vendent le château à Eugène Pelouze en 1864 et c'est à partir de 1865 qu'il est sérieusement restauré. En 1913 il est racheté par Henri Menier (le fabricant de Chocolats), le château appartient toujours à ses descendants.
Château de Chenonceau d'après une gravure du milieu du XIXème siècle
|
Chateau de Chenonceau (mai 1983) - de Paul de Boever, Alain de Bussac - ISBN: 2864040093
Livre maquette comprenant un texte historique, avec 9 planches couleur à découper permettant de construire très précisément en volume la maquette du château. Une approche exceptionnelle en trois dimensions d'un des plus beaux châteaux de la Renaissance française dans le Val de Loire. Construction de la maquette dans l'ordre des époques de la construction réelle (échelle 1/250, base 22 x 58 cm, hauteur 12 cm).
Traduction incluse en anglais, allemand, japonais.
|
|
Les châteaux de la Loire au temps de la Renaissance
Les Chateaux de la Loire ont presque tous été construits au XVIème siècle, à l'époque de la Renaissance.
L'historien de la Renaissance Ivan Cloulas montre la faveur progressive des Chateaux de la Loire comme lieux de retraite, fortifiés d'abord, sous Charles VII et ses deux successeurs; ensuite, comme lieux privilégiés de la cour, cette société fermée avide de plaisirs mondains, sous Louis XII et ses deux successeurs. Dans ces demeures somptueuses s'agite tout un monde dont l'auteur décrit les goûts, les habitudes et les extravagances. |