Le Berry est une ancienne Province située au centre de la France qui fait partie de la Région Centre-Val de Loire. Le Berry a été décomposé en deux départements au moment de la Révolution Française: le Cher et l'Indre, certains territoires ont cependant été pris ou cédés aux départements voisins.
La principale ville et ancienne capitale de la Province est Bourges, l'autre ville importante est Châteauroux.
Le Berry est une voie de passage entre le Nord et l'Est de la France (Champagne, Lorraine, ...) et les régions du Sud-Ouest (Poitou et Aquitaine). Il est bordé au Sud par les premiers vallonnements du Massif Central (Limousin, Auvergne).
La région est structurée par deux rivières: le Cher et l'Indre qui sont des affluents de la Loire, celle-ci définit d'ailleurs la limite orientale de la Province. Le Sud-ouest du département de l'Indre est traversé par la Creuse.
Le Berry a un riche passé historique et culturel en particulier avec les initiatives du duc de Berry autour de l'An 1400 et celles de Jacques Coeur quelques décennies plus tard et l'influence des ouvrages de l'écrivain George Sand.
La région était peuplée par l'homme dès l'époque Préhistorique, on a retrouvé de nombreux dolmens et menhirs.
A l'époque Celte la région est occupée par la tribu des Bituriges Cubes, qui est une des plus puissantes de la Gaule. Leur capitale est Avarich devenue ensuite Avaricum puis Bourges, une autre ville significative est Issoudun.
Auguste organise le territoire et Avaricum est le chef-lieu de la Cité des Bituriges Cubes. Au début du IVème siècle, elle devient la capitale de la Province d'Aquitaine Première qui couvre le Berry, le Poitou, l'Auvergne et une bonne partie du Massif Central.
Certaines d'entre elles sont dotées de monuments significatifs: temples, amphithéâtres, aqueducs, etc.
Un ensemble monumental est toujours visible à Drevant sur la rive du Cher.
Le Christianisme s'implante à partir de la fin du IVème siècle, l'influence de Saint Martin est sensible dans la partie Nord-Ouest du Berry, près de la Touraine.
La carte du Diocèse de Bourges qui a perduré jusqu'en 1789 permet d'illustrer l'étendue du Berry de l'époque Romaine jusqu'à la Révolution Française. Il comprenait une partie de la Sologne au Nord et du Bourbonnais au Sud.
Le Berry: carte du Diocèse de Bourges
A partir du milieu du Vème siècle les invasions Barbares déstabilisent le territoire de la cité des Bituriges Cubes. Celle-ci est d'abord conquise par les Wisigoths qui contrôlent tout le Sud de la Loire.
Au début du VIème siècle le Berry est pris par les Francs qui ont vaincu les Wisigoths. La Région est ensuite victime des conflits et combats opposants les rois Mérovingiens entre eux, les évêques de Bourges tentent de s'opposer aux exactions de ces rois.
La situation est identique sous les premiers Carolingiens qui affirment leur autorité sur le Sud de la Loire, l'Auvergne et l'Aquitaine a l'issue de durs combats, ainsi Pépin le Bref s'empare, dans les années 760, d'Argenton aux dépens de Waifre duc d'Aquitaine. Il y fait construire une forteresse qui a existé jusqu'au XVIIème siècle.
Sous le règne de Charlemagne les évêques de Bourges sont promus archevêques avec la tutelle sur les onze évêchés qui relevaient de la Province d'Aquitaine Première de l'époque Gallo-Romaine.
Vers la fin du IXème siècle, les Normands commencent à ravager le Berry, Bourges est pillée en 876. Les moines quittent leurs monastères et s'enfuient vers l'Est comme ceux de l'Estrée (Saint Genou) en 867 et ceux de Massay (près de Vierzon) en 873.
Les Hongrois font aussi des incursions dans l'Est de la région au début du Xème siècle.
A la faveur de ces luttes des seigneurs se rendent autonomes par rapport aux rois et imposent leur tutelle aux populations. Guillaume le Pieux comte d'Auvergne et duc d'Aquitaine est le seul maitre du Berry après en avoir chassé les Normands au début du Xème siècle.
Le reste du Bas-Berry est entre les mains des sires de Déols qui peuvent s'appuyer sur l'Abbaye de Déols qu'ils ont fondé dès le début du Xème siècle. C'est à ce moment que s'effectue la séparation politique entre Haut-Berry et Bas-Berry qui a perduré jusqu'à nos jours.
C'est aussi à cette époque qu'ont été construits de nombreux châteaux-forts qui illustrent la prise de pouvoir des seigneurs féodaux.
Les rois de France favorisent l'établissement de Chartes Communales dans la mesure où elles diminuent le pouvoir des seigneurs féodaux. Ceux-ci perdent par exemple le droit de battre monnaie.
Le Berry devient un duché en 1360, quand le roi Jean II le Bon l'attribue en apanage à son fils Jean. A la mort de celui-ci en 1416 il revient dans le domaine royal.
La période de l'Ancien Régime (XVIIème et XVIIIème siècle) correspond à un assoupissement de la région et à une perte d'influence dans le royaume de France.
Au début du XVIIème siècle les seigneurs rétifs à l'autorité royale sont châtiés comme l'illustre le cas du seigneur de Vatan.
Le Berry passe ensuite sous l'influence des Princes de Condé. Le Grand Condé a été élevé à Saint Amand-Montrond qui fait de sa forteresse un point fort de sa dissidence contre le Roi pendant la Fronde.
A la fin du XVIIème siècle siècle, Colbert essaie de développer l'industrie du Drap. Les intendants du XVIIIème siècle favorisent l'agriculture et l'industrie. Les voies de communication sont améliorées dans la seconde partie du XVIIIème.
Deux importants Généraux de l'Empire Napoléonien sont issus du Berry: Macdonald dont la famille était d'origine Ecossaise et surtout Bertrand né à Châteauroux en 1773.
Le règne de Louis-Philippe (1830-1848) est troublé par quelques émeutes, en particulier à Buzançais et dans ses environs en 1847.
L'activité économique se redresse au XIXème siècle principalement grace à l'agriculture et au développement de la métallurgie en particulier à Vierzon.
La population du département du Cher qui était d'environ 220000 habitants en 1800 passe à plus de 350000 en 1890. De même celle du département de l'Indre passe de 205000 habitants en 1800 à plus de 290000 en 1890.
Cet accroissement de population n'a pas été durable, au contraire le XXème siècle a été marqué par une importante dépopulation des deux départements. Le département du Cher comptait environ 310000 habitants en 2000 tandis que le département de l'Indre en comptait environ 230000.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale et l'occupation Allemande, le département de l'Indre et une partie du département du Cher étaient dans la Zone Non Occupée (Régime de Vichy). Le reste, au Nord de la Ligne de Démarcation faisait partie de la Zone Occupée.
Le département du Cher se situe au centre de la France. Il tire son nom de la rivière le Cher qui le traverse du Sud-Est au Nord-Ouest sur environ 130 kilomètres de longueur. Il correspond à l'ancien Haut-Berry.
Le département est structuré par la rivière le Cher, un affluent de la Loire qui définit d'ailleurs la limite orientale du département.
Celui-ci est entouré par ceux du Loiret et du Loir et Cher au Nord, de l'Indre à l'Ouest, de l'Allier et de la Nièvre à l'Est et enfin sur quelques kilomètres par la Creuse au Sud.
Le Cher passe à une quinzaine de kilomètres du centre de la ville, mais plusieurs affluents de celui-ci desservent les parties basses de l'agglomération: l'Auron, la Yèvre, le Moulon.
La ville est bâtie sur les pentes d'une colline au haut de laquelle se situe la cathédrale qui est ainsi visible de très loin.
Bourges conserve bien d'autres monuments, en particulier le Palais Jacques Coeur. Ce palais est situé en plein coeur du centre ville, il a été construit entre 1443 et 1450 pour Jacques Coeur. Il a été confisqué en 1451 puis restitué aux héritiers en 1457.
Histoire
L'origine de Bourges est très ancienne et remonte à l'époque Celtique. La ville était un oppidum assurant la fonction de capitale de la puissante tribu gauloise des Bituriges. Elle prend ensuite le nom d'Avaricum à l'époque Gallo-Romaine.
Le Général Romain Jules César, qui était à la poursuite de Vercingétorix, a fait le siège et pris Avaricum en 52 avant J-C, la majorité des habitants ont été massacrés.
Au IIIe siècle l'Empire Romain se réorganise et la ville devient la capitale de la Province d'Aquitaine Première. Ce territoire devient ensuite celui sous la tutelle de l'archevêché de Bourges.
En 1101, le roi Philippe Ier rachète au vicomte de Bourges, Eudes Arpin, ses droits sur la ville qui est alors intègrée au domaine royal.
Au milieu du XIVème siècle, le roi Jean II le Bon constitue le duché de Berry en apanage pour son troisième fils, Jean.
Celui-ci fait de Bourges une capitale à la hauteur de son prestige, il fait réaliser ou remanier de nombreux édifices (palais ducal, petit palais, Sainte Chapelle, ...).
Vers la fin de la Guerre de Cent Ans, le dauphin, futur roi Charles VII, s'installe à Bourges, car la ville est hors de portée des armées Anglaises.
Au milieu du XIXème siècle, sous le Second Empire, le chemin de fer arrive à Bourges qui devient aussi un centre industriel en particulier pour l'armement.
L'édifice a été édifié en remplacement d'une église Romane devenue trop petite pour l'importance du diocèse de Bourges, qui, en particulier prétendait à la primatie en Aquitaine (en concurrence avec Bordeaux).
La nouvelle cathédrale est construite à partir de 1195 à l'initiative de l'archevêque Henri de Sully (1183-1199) et du Chapitre de la Cathédrale. La première tranche de travaux s'est achevée en 1214 avec la réalisation de l'abside, du choeur et du déambulatoire. La façade, très ambitieuse avec ses cinq portails, est bien avancée autour de 1250. La cathédrale est en bonne voie d'achèvement au milieu du XIIIème siècle.
Ce n'est qu'aprés tous ces contretemps que se tient la dédicace de la cathédrale par l'archevêque Guillaume des Brosses, le 5 mai 1324.
Elle est améliorée et embellie à la fin du XIVème siècle, la façade est complétée par la mise en place d'une grande verrière, des chapelles sont réalisées ou complétées.
D'importantes restaurations ont été engagées au XIXème siècle puis surtout au XXème, elles nous permettent de contempler le superbe édifice actuel.
Le département de l'Indre (36) se situe au centre de la France. Il tire son nom de la rivière l'Indre qui le traverse du Sud-Est au Nord-Ouest sur environ 130 kilomètres de longueur. Il correspond à l'ancien Bas-Berry.
Le département est structuré par deux rivières, l'Indre et plus au Sud la Creuse avec entre les deux la Claise.
L'Indre pénètre dans le département près de Sainte Sévère puis rejoint La Châtre avec le souvenir de George Sand. Chateauroux est la ville la plus importante sur l'ensemble de son cours. Près de celle-ci, Déols rappelle l'Histoire de toute la région dont elle fut un temps la capitale.
Deux châteaux sont incontournables, en premier Valençay, le plus connu, et aussi Azay le Ferron, on peut aussi citer les châteaux d'Argy et de Bouges.
Au Sud du département le village de Saint Benoit du Sault a beaucoup de caractère de même que Neuvy Saint Sépulchre et son église remarquable. Au centre Levroux était un site Gaulois et Gallo-Romain important.
Au Nord, Issoudun, qui est la seconde ville du département, a un riche passé historique.
Châteauroux a été prospère au XVIIIème et XIXème siècles grace à plusieurs implantations industrielles. Elle conserve un château d'origine médiévale et un quartier ancien intéressant.
Le centre-ville est bâti sur un plateau qui domine à une faible hauteur la rive gauche de l'Indre.
Au Sud de la ville, à moins de dix minutes du centre-ville en direction d'Ardentes, s'étend une vaste forêt de plus de 5000 hectares.
Châteauroux, le château au-dessus de l'Indre
Le château
Le château est le monument le plus intéressant de la ville.
Le site était bien moins vulnérable que celui de Déols, le siège de la seigneurie.
C'est à partir du XIIème siècle que cette forteresse et le bourg qui s'est formé autour prennent le nom de Château-Raoul, d'où Châteauroux.
Le roi de France Philippe II Auguste s'en empare en 1188 mais sa suzeraineté n'est officiellement reconnue qu'au début du XIIIème siècle.
Le château a été victime d'un incendie en 1366 et en bonne partie reconstruit au milieu du XVème siècle par Guy III de Chauvigny.
Le château de Chateauroux vu du côté du jardin
La façade sur l'Indre est la plus spectaculaire (cf photo au-dessus), elle comporte trois tourelles des XIVème et XVèmes siècles.
Au XVIème siècle, la baronnie passe à la famille de Maillé-Brézé. La femme du Grand Condé, Claire-Clémence de Maillé-Brézé, nièce de Richelieu, y a longtemps vécu et y est morte en 1693.
Le Quartier ancien et les vieilles maisons
Vieilles maisons à pans de bois à Chateauroux
La ville conserve un quartier ancien autour de la place Lafayette et de la rue de l'Indre qui accueillait les artisans de l'activité textile (tanneurs, drapiers, teinturiers, ...) installés le long de l'Indre.
La plus ancienne maison de Châteauroux est du XIIIème siècle.
La Porte Saint Martin
La Porte Saint Martin
C'est une ancienne porte de l'enceinte du Château Raoul (cf photo ci-contre).
Elle a ensuite servi de prison jusqu'en 1742.
L'Hôtel Bertrand
Cet hôtel particulier a été construit par le grand-père du Général Bertand au XVIIIème siècle, il se situe au-dessus du Couvent des Cordeliers.
Il a appartenu au Général Bertrand un des fidèles de l'Empereur Napoléon Ier. Le Général y est mort en 1844.
Acquis par la ville au début du XXème siècle, il est devenu le Musée municipal avec beaucoup de souvenirs de l'Empire Napoléonien.
Le Berry comporte de nombreuses églises Romanes réalisées au XIème et XIIème siècles, pendant le Moyen-Age.
Il n'y a pas un style spécifique lié à cette province meme si certaines caractéristiques peuvent être mises en évidences. On retrouve dans ces édifices l'influence du Poitou et même de la Bourgogne.
Beaucoup d'églises du Berry ont un choeur comportant deux travées avec une abside en hémicycle, la croisée du transept est parfois surmontée d'une coupole sur trompes.
Le portail est unique sans tympan, avec l'exception du tympan Roman du portail Sud de la Cathédrale de Bourges.
L'église de Neuvy-Saint Sépulchre est unique avec sa forme en rotondre inspirée du Saint Sépulchre de Jérusalem. On peut aussi signaler les ruines de Notre-Dame de Déols.