Le Limousin est une région qui s'étend sur le Nord-Ouest du Massif Central. La montagne limousine, avec le Plateau de Millevaches à près de 1000 mètres d'altitude, est froide et bien arrosée, elle est le château d'eau de la France. Des vallées encaissées rendent la circulation difficile. Au Sud, le bassin de Brive-la-Gaillarde annonce le Bassin Aquitain.
Pour autant les belles saisons apportent un climat agréable et le tourisme vert commence à s'y développer avec des sites remarquables.
Les conditions de vie difficiles du Limousin en ont fait une terre de migrations, saisonnières au départ puis définitives ensuite. Dès le Moyen-Age, les maçons du Limousin ont contribué à la construction de nombreuses cathédrales françaises, puis ensuite à celle de châteaux comme Versailles et aux grands travaux de Paris au milieu et à la fin du XIXème siècle.
Toutes ces migrations ont fait que la population du Limousin a diminué d'un quart depuis le milieu du XIXème siècle.
Pour autant, depuis le début du XXIème siècle, la région regagne des habitants en particulier grâce aux retraités qui reviennent dans leur région d'origine. Des grands axes de circulation (autoroutes, voies rapides) ont été mis en place qui désenclavent les différentes parties de la région.
Le Limousin et les départements voisins
Le Limousin est découpé en trois départements: La Haute-Vienne, la Creuse et la Corrèze. La Haute-Vienne, ainsi que le Sud et l'Ouest de la Corrèze sont les parties les plus actives.
L'ancienne province de la Marche (Creuse essentiellement) est dans une situation économique plus difficile.
La région est dominée par la capitale, Limoges qui est même la métropole d'un espace plus large dans le Centre-Ouest de la France.
A un moindre niveau la ville de Brive, dans le Sud du département de la Corrèze, est très active.
Tulle et Guéret doivent en bonne partie leur animation à leur situation de préfectures des départements de la Corrèze et de la Creuse respectivement.
Le Limousin est maintenant intégré à la Région de Nouvelle-Aquitaine dont la capitale est Bordeaux.
Le Plateau de Millevaches (on dit aussi La Montagne) se situe à l'Ouest du Massif Central. Il s'étend sur plusieurs départements: principalement la Corrèze, la Creuse et la Haute-Vienne. Il culmine à 1000 mètres d'altitude au Mont Bessou et au Puy Pendu.
Le Plateau de Millevaches et son réseau hydrologique
La Vienne est en bleu, la zone blanche est à environ 1000 m d'altitude, la rose au-dessus de 500m, la jaune de 200 à 500m
Ce plateau est peu peuplé, il a pendant longtemps été une terre d'émigration. Il est de nature granitique et recouvert essentiellement de forêts, de paturages de landes et de tourbières. En même temps il constitue une des plus grandes réserves naturelles d'eau en France car il reçoit des précipitations abondantes.
Plusieurs rivières y prennent leur source, pour le bassin de la Loire : la Vienne et de nombreux affluents comme le Taurion et la Maulde, la Briance et le Gorre. Desservant le même bassin, la Creuse, la Gartempe, l'Anglin et le Cher.
Pour le bassin de la Garonne ce sont la Dronne, l'Isle, l'Auvézère, la Vézère et la Corrèze et les rivières qui alimentent la Dordogne.
La Vienne y prend sa source dans une combe marécageuse, au pied du Signal d'Audouze à une altitude d'environ 900 mètres d'altitude, près du village de Millevaches. Elle commence en pente douce dans une vallée aux flancs evasés. Ensuite, à son arrivée dans le département de la Haute- Vienne, entre Nedde et Eymoutiers elle passe dans des gorges étroites.
Paysage du Plateau de Millevaches
Limousin de Jean-Luc Kokel, Alain Londeix -- ISBN : 2847681477
Le Limousin, à la lisière du Massif central, jouit d'une situation géographique idyllique, au centre de la France. Les vestiges d'un riche passé dessiné par l'homme depuis... la préhistoire, un cadre naturel privilégié où règnent, à l'ombre des châtaigniers, sérénité, charme et authenticité, d'innombrables villages pittoresques, une atmosphère de simplicité et de bien-être, une gastronomie généreuse sont autant d'atouts incomparables. En quelque 150 photos et un texte d'auteur, voici les clés d'une région, magnifique mais encore méconnue, mêlant la sagesse au granit, l'art de la nuance au savoir-faire, la modernité aux valeurs traditionnelles.
La Haute-Vienne est un département du centre de la France qui fait partie de la région du Limousin.
Le chef-lieu est Limoges, les sous préfectures sont à Bellac et Rochechouart.
Limoges est aussi la capitale du Limousin, c'est une ville dynamique qui en est le centre d'attraction.
Le département de la Haute-Vienne
La Vienne est la rivière qui structure le département. Plus au Nord, la Gartempe délimite des territoires qui se rapprochent du Poitou et du Berrry.
Limoges est la préfecture du département de la Haute-Vienne, la ville et ses environs accueillent une partie significative de la population de ce département.
La ville disposée en amphithéâtre sur la rive droite de la Vienne.
Son principal monument est la Cathédrale Saint Etienne, on peut aussi citer les églises Saint Pierre et Saint Michel, les autres édifices médiévaux: Abbaye Saint Martial, château, remparts, ont tous disparu.
Son origine est ancienne puisqu'elle était la capitale de la cité Gauloise des Lemovices avec le nom de Augustoritum. Elle est un carrefour entre la Loire et la Garonne. Le christianisme y est implanté dès le IIIème siècle par Saint Martial.
Limoges: maisons anciennes et fontaine des Barres
Au Moyen-Age la ville est divisée principalement en deux quartiers: la Haute-Cité et l'Abbessaille. La ville ancienne a été significativement restaurée à la fin du XXème siècle.
L'Abbessaille est le quartier populaire de la ville médiévale, à partir du IXème siècle il en est le centre actif. On y trouvait le château des vicomtes de Limoges et l'abbaye Saint Martial.
La première cathédrale était de style Roman, il en subsiste la crypte et la base du clocher. Elle a été remplacée à partir de 1273 par une nouvelle cathédrale de style Gothique.
La construction a été très longue, la première campagne dure jusqu'en 1350. Une nouvelle campagne de construction commence en 1458, les travaux sont achevés en 1499. Le portail Nord (Saint-Jean) a été réalisé de 1516 à 1530, il est de style Gothique flamboyant.
Le remplacement d'une partie de la nef Romane commence vers 1530, mais les travaux sont bientot interrompus. En pratique l'édifice n'a été vraiment finalisé qu'à la fin du XIXème siècle avec le raccordement du la nef au clocher.
Le corps de Saint Martial, premier évêque de Limoges, a été inhumé, selon la coutume dans une nécropole située à l'extérieur de la cité.
Le tombeau de Saint Martial est devenu le lieu d'une importante dévotion et il a donné progressivement naissance à un pélerinage.
Au IXème siècle, l'Abbaye Saint Martial de Limoges est réputée, prospère et dirigée par de grands Abbés. Du XIème au XIIIème siècle elle étend son influence sur tout le Sud-Ouest de la France.
L'auteur, Limousine de coeur, a donné vie au souvenir de l'abbaye de Saint-Martial de Limoges, aujourd'hui disparue, alors qu'elle fut, du IXe au XIIIe siècle, grande par son pouvoir de la prière, sa puissance politique et " humanitaire ", sa création musicale, architecturale, littéraire et artistique (émaux, enluminures).
Elle déclina entre les XIVe et XVIIe siècles et disparut à la fin du XVIIIe siècle.
Il n'en reste aujourd'hui que le souvenir... et le fonds très riche des manuscrits conservé à la Bibliothèque nationale de France.
Saint Léonard de Noblat
La petite ville de Saint Léonard de Noblat est située à une vingtaine de kilomètres à l'Est de Limoges. Elle est bâtie sur une colline à près de 350 mètres d'altitude, entre la Vienne et des affluents, le Tard et la jonction avec la Maulde est proche.
La ville a conservé une allure médiévale autour de son église Romane. Un boulevard circulaire suit le tracé des anciens remparts. De nombreuses maisons anciennes se situent dans le centre de la ville, certaines remontent au XIIIème siècle, les Maisons de la Tour ronde et de la Tour carrée sont du XVIème siècle.
A l'origine, un gué permettait de franchir la Vienne au pied de ce site (au lieu-dit Noblat) et les traces d'un Oppidum Gaulois ont été retrouvés à proximité.
Saint Léonard est issu d'une noble famille Franque, il est né vers 494 près de Vendôme. Il séjourne d'abord dans le monastère de Micy près d'Orléans avant de devenir ermite dans le Limousin où il s'installe dans le site qui est devenu Noblat. Il accueille d'anciens captifs pour les réhabiliter par le travail. Il est mort en 559.
Saint Léonard est le patron des prisonniers et des femmes enceintes. Le site est une étape du pélerinage vers Saint Jacques de Compostelle (Voie de Vézelay).
Au IXème siècle, sa sépulture est transférée sur une butte dominant la vallée de la Vienne et son affluent le Tard. Des miracles qui se produisent sur son tombeau attirent de plus en plus de pélerins dont des princes importants comme Bohémond d'Antioche et Richard Coeur de Lion.
Le culte de Saint Léonard s'est répandu en Europe de l'Ouest, de nombreux villages en France, en Italie, en Belgique, en Angleterre et en Allemagne portent son nom.
Progressivement un bourg se développe autour de la sépulture de Saint Léonard. Un château a été édifié en hauteur autour de l'An Mil pour protéger le gué. Une église significative est construite au milieu du XIème siècle. Au XIIème siècle, la ville se protège avec des remparts. Ils entourent alors le quartier religieux et administratif autour de la collégiale et le quartier des artisans et marchands autour de la halle.
Plusieurs confréries de pénitents s'y sont implantées pendant l'Ancien Régime, elles sont supprimées au moment de la Révolution Française.
L'activité économique s'appuyait sur des tanneries, des moulins à papier et surtout des fabriques de porcelaine.
Saint Léonard comptait environ 5000 habitants au milieu du XVIIIème siècle, ce qui en faisait la deuxième ville du Limousin après Limoges. Elle conserve plusieurs maisons et édifices anciens.
Saint Léonard est la patrie du célèbre physicien Gay-Lussac qui y est né en 1778, il a découvert en particulier la loi de dilatation des gaz.
La Collégiale Saint Léonard
Eglise Romane de Saint Léonard de Noblat
La Collégiale Saint Léonard est inscrite au Patrimone Mondial de l'Unesco au titre des chemins de Saint Jacques de Compostelle.
De l'édifice du XIème siècle il subsiste les travées de la nef et le transept. Le choeur et le déambulatoire est de la fin du XIIème siècle, ce déambulatoire dessert sept chapelles voutées en cul-de-four (cf photo ci-contre), les deux chapelles aux extrémités débordent légèrement les bras du transept. Le choeur possède aussi des stalles intéressantes.
En 1603 se produit un écroulement des parties hautes du choeur, il est reconstruit avec des consolidations qui ont modifié son aspect.
A l'Ouest, la façade d'origine était Romane, elle a ensuite été dotée d'un portail Gothique ogival avec de nombreuses voussures et encadré par deux niches trilobées à colonnettes, au-dessus se situe une grande fenêtre de même style (cf photo ci-dessous à droite).
Une chapelle est située entre le clocher et le croisillon Nord du transept, elle est aménagée en baptistère, elle a été restaurée en 1880.
Clocher de la Collégiale et maisons anciennes
Clocher de la Collégiale
Façade de la Collégiale
Une Tour carrée servant de porche est élevée sur le côté Nord, elle est endommagée par la foudre en 1270, elle est reconstruite et relevée de deux étages avec une flèche de pierre de style ogival s'élevant à 52 mètres de hauteur. Au final, le clocher comporte 3 étages carrés qui sont surmontés de 3 étages octogonaux (cf photo ci-dessus au centre). Ces étages possèdent des ouvertures en plein cintre, ils ont été restaurés à la fin du XIXème siècle.
Saint Junien est une ville d'origine ancienne située au confluent de la Vienne et de la Glane, Oradour sur Glane est à une quinzaine de kilomètres vers l'Est.
La cité a été fondée autour d'un monastère dédié à Saint Junien, un ermite du VIème siècle. Dès la fin du VIème siècle un pélerinage se dévelope sur sa tombe, favorisant la création d'un bourg. Le monastère est détruit par les Normands en 866, il reprend vigueur après l'An Mil.
Au XIIIème la ville se protège par la construction de remparts.
Pendant les Guerres de Religion, en 1569, la ville est endommagée par les Protestants.
La ville est implantée principalement sur la rive Nord du fleuve, elle est bâtie en amphithéâtre sur le côteau. Elle est la deuxième ville du département de la Haute-Vienne pour la population derrière Limoges.
A partir du Moyen-Age, la principale activité économique de Saint Junien est la fabrication de gants avec la présence des artisans associés: tanneurs, teinturiers, etc. En effet la région autour de la ville a une activité d'élevage et la présence du fleuve facilite l'implantation de ces artisans.
Saint Junien a aussi une activité de papeterie. La ville a été à son apogée au XIXème siècle.
La Collégiale de Saint Junien
Collégiale de Saint Junien
Saint Junien possède une église remarquable qui faisait partie d'une Collégiale. Saint Junien était un ermite qui vivait au début du VIème siècle. L'église a été édifiée à l'endroit où il est mort, le pélerinage qui s'ensuit permet d'y établir une Abbaye. Autour de l'An mil, l'évêque de Limoges supprime l'abbaye, il nomme un Prévôt et une Collégiale est consacrée en 1102. Plusieurs paroisses rurales lui sont rattachées.
L'église a été édifiée en trois campagnes successives, à la fin du XIème, au XIIème siècle et au XIIIème pour le chevet et le choeur. Elle conserve des fresques murales des XIIème et XIIIème siècles ainsi que de nombreuses statues anciennes. Le tombeau de Saint Junien est du XIIème siècle.
Dans le centre de Saint Junien se situent également de nombreuses maisons anciennes.
En contrebas de la ville, le Pont sur la Vienne est à la sortie de Saint Junien, en direction de Rochechouart, il a son origine au XIIIème siècle, sur le côté Nord se trouve une chapelle ancienne, Notre-Dame du Pont, elle est du XVème siècle (cf photo ci-dessous).
Le Pont, Notre-Dame du Pont et la Vienne à Saint Junien
Le peintre Camille Corot (1796-1875), a réalisé des peintures sur les bords de la Glane dans les environs de Saint-Junien.
Panorama sur Rochechouart avec le château et l'église Saint Sauveur
Rochechouart est à environ dix kilomètres au Sud de la Vienne et de Saint Junien. La ville est située sur un éperon rocheux, qui est à l'origine de son nom, au-dessus d'une petite rivière, la Graine, qui rejoint la Vienne près de Chabanais.
Rochechouart se situe dans le cratère formé par la chute sur la Terre d'un météorite, il y a plus de 200 millions d'années, il faisait plus d'un kilomètre de diamètre et a laissé un cratère d'environ 20 kilomètres de diamètre. Ceci se retrouve dans la nature et la couleur des roches et des constructions de la région qui résistent sans problèmes aux épreuves du temps.
L'église Saint Sauveur
Au IXème siècle, l'Abbaye de Charroux établit un Prieuré sur l'emplacement de l'église actuelle. Celle-ci a été construite dans la première moitié du XIème siècle et elle est représentative de l'Art Roman de cette époque.
Elle a été modifiée au XIIIème siècle, en particulier le choeur et aussi avec la réalisation du portail (côté Ouest).
A l'intérieur subsiste une fresque murale du XVème siècle.
Eglise Saint Sauveur de Rochechouart et son clocher Tors
La base du clocher est carrée, en hauteur il devient octogonal (cf photos ci-dessus), il date de la fin du XIVème siècle. La flèche du clocher est hélicoïdale (clocher Tors), elle a été réalisée à la fin du XVIIIème siècle.
Rues et Maisons anciennes La rue Jean Parvy conduit de l'église Saint Sauveur au château, elle s'appelait jadis la rue Dorée, elle était empruntée par les vicomtes quand ils se rendaient du château à l'église Saint Sauveur pour les cérémonies officielles.
On y trouve la Maison des Consuls qui a été construite au XVème siècle (cf photo ci-contre).
D'autres maisons de cette époque subsistent dans les rues de la ville ancienne. Au Moyen-Age, Rochechouart était protégée par des fortifications.
Maison des Consuls à Rochechouart
Chatelet d'entrée du château
Les Vicomtes de Rochechouart et leur château
Les vicomtes de Rochechouart sont apparus autour de l'An Mil, la ville s'est développée autour de la forteresse qu'ils ont édifié.
Le premier vicomte est Aymeri I, fils de Géraud vicomte de Limoges, il épouse Ève Taillefer, fille de Guillaume II, comte d'Angoulême. Ève d'Angoulême lui apporte la vicomté de Rochechouart en dot.
Le vicomte Aymeri IV participe à la première Croisade et à la prise de Jérusalem à la fin du XIème siècle.
Le château (cf photo ci-dessus) a été construit autour de 1200 par Aymeri VI, il en reste le donjon et le chatelet d'entrée (cf photo ci-contre).
A partir du milieu du XIIIème siècle, les vicomtes ont tenu pour les rois de France, y compris pandant la Guerre de Cent Ans. Jean Ier a participé à la bataille de Crécy en 1346, il est mort dix ans plus tard à la bataille de Poitiers.
Louis de Rochechouart a combattu aux côtés de Bertrand du Guesclin et son petit-fils Geoffroy était aux côtés de Jeanne d'Arc.
A la fin du XVème siècle le château est transformé avec la réalisation d'un corps de logis (cf photo ci-dessous) montrant l'architecture du début de la Renaissance (par exemple avec les colonnes torses).
Mais la personne la plus connue de cette famille est sans conteste Françoise de Rochechouart de Mortemart, en fait Madame de Montespan, la grande favorite de Louis XIV. Elle était issue de la branche des Mortemart, descendante du vicomte Aymeri VIII (1206-1245) par son deuxième fils Guillaume.
Cour intérieure du château de Rochechouart
Le château appartient au département de la Haute-Vienne depuis le milieu du XIXème siècle, il accueille un Musée d'Art Contemporain ainsi que la Sous-Préfecture.
Bellac est une petite ville disposée en amphithéâtre sur une colline dominant le Vincou, une petite rivière qui est un affluent de la Gartempe. Le vieux pont qui franchit la rivière a son origine au XIIIème siècle (cf photo ci-dessus).
Elle se situe à 40 kilomètres au Nord de Limoges, la ville est dans un environnement valloné et verdoyant.
Au Xème siècle, le comte de la Marche Boson le Vieux implante un château sur le promontoire dominant le Vincou. Un bourg castral se forme autour de château. Au XIIème siècle, la commune obtient une charte de libertés du comte Aldebert III ce qui favorise le développement d'activités commerciales et l'implantation de tanneries le long de la rivière.
Eglise Notre-Dame de Bellac Plan de Bellac
A l'origine, l'église Notre-Dame de Bellac était la chapelle du château des comtes de la Marche.
Elle possède une double nef, une partie est romane du XIIème siècle, une autre est de style Gothique, du XIVème siècle. Le choeur est à chevet plat et les chapelles latérales sont du XVème siècle. Le clocher est du XIVème siècle.
A l'intérieur se trouve une belle chasse en cuivre émaillé et doré du XIIème siècle, illustration de la qualité du travail des orfèvres Limousins de cette époque.
La place principale est la Place du Palais (cf photo ci-dessous). La Mairie est installée dans un petit château du XVIème siècle qui conserve des échauguettes, elle se situe place de la République.
La ville conserve des maisons anciennes construites du XVème au XVIIIème siècles.
L'écrivain Jean Giraudoux (1882-1944) est originaire de Bellac, un monument lui rend hommage dans le jardin public. Il évoque son enfance dans un livre: Suzanne et le Pacifique, où il donne une description de la ville à la fin du XIXème siècle.
Place du Palais à Bellac
Le Dorat
Le Dorat est une petite ville située sur une colline au-dessus d'une petite rivière, la Seure. Elle s'étend sur une pente inclinée vers le Sud et vers l'Est.
Le Dorat était jadis la capitale de la Basse-Marche, une région aux confins du Limousin, du Poitou, du Bas-Berry et de la Charente.
La ville a été fondée au Xème siècle par des missionnaires originaires d'Ecosse. Elle faisait partie du comté de La Marche, les comtes y avait édifié un premier château, puis un second sur l'emplacement du jardin public (ancien champ de foire).
En 1356, l'armée du Prince Noir fait le siège et s'empare du Dorat, il continue ensuite sa route pour remporter la bataille de Poitiers sur le roi de France Jean II le Bon. L'armée Anglaise s'empare à nouveau de la ville en 1405, c'est ce qui conduit dans les années 1420, à la construction de murailles pour protèger Le Dorat.
Porte Bergère de Le Dorat entre deux tours semi-circulaires
Guillaume IV l'Hermitte, Abbé du chapitre du Dorat, fait réaliser, avec l'accord de Jacques II de Bourbon comte de la Marche, une enceinte fortifiée pour protèger la ville. Elle comportait vingt tours et quatre portes. Il en reste la Porte Bergère qui possède des machicoulis (cf photo ci-dessus). L'essentiel des murailles et les autres portes ont été détruites aux XVIIIème et XIXème siècles.
Pourtant, en dépit de ces murailles, en 1567, pendant les Guerres de Religion la ville est prise par les Protestants qui endommagent l'église, par la suite elle passe alternativement aux Catholiques et Protestants.
Le Dorat conserve plusieurs maisons anciennes du XVIème siècle et des hôtels particuliers du XVIIIème siècle.
La Collégiale Saint Pierre aux Liens
Nef, collatéraux et clocher au-dessus de la croisée du transept Collégiale Saint Pierre aux Liens de Le Dorat Haut de la façade
La Collégiale Saint Pierre aux Liens est une des plus belles églises de style Roman du Limousin. L'édifice est solide, trapu ce qu'illustre particulièrement la façade Ouest.
Elle a été réalisée, avec le soutien de Boson Ier comte de La Marche, à la fin du Xème siècle sur l'emplacement d'une église antérieure. Elle en conserve une cuve baptismale Carolingienne du IXème siècle.
Une guerre entre Bernard de La Marche et Hugues de Lusignan est la cause d'un incendie, elle est reconstruite à l'initiative du comte Adalbert II de La Marche pendant la seconde partie du XIème et au XIIème siècles.
La construction a débuté par la crypte qui est dédiée à Sainte Anne puis continuée juste au-dessus par le choeur et l'abside en hémicycle (qui comporte un déambulatoire avec tris chapelles), elle s'est achevée à la fin du XIIème siècle. Elle est en granit gris issu de carrières locales.
Plan de Saint Pierre aux Liens Portail de la Collégiale
La façade posède un portail avec des voussures en festons (cf photo ci-contre), il est surmonté d'un clocher trapu avec deux clochetons octogonaux (cf photo ci-dessus).
Sur la croisée du transept s'élève un clocher à trois étages octogonaux, il est terminé par une flèche de pierre qui atteint 60 mètres de hauteur et elle-même surmontée par un ange en cuivre doré du XIIIème siècle, c'est un ouvrage des orfèvres du Limousin. Les croisillons sont identiques et voûtés en berceau brisé avec deux travées chacun.
La nef est assez élevée (18 mètres). Elle possède cinq travées, les premières sont voûtées en berceau brisé et la dernière est surmontée d'une coupole hémisphérique. La nef est dotée de collatéraux étroits voûtés d'arêtes qui lui servent aussi de contreforts. La longueur de la nef est de 47 mètres et la longueur totale de l'édifice est de 78 mètres.
Au-dessus de la croisée du transept se trouve une coupole, les croisillons sont voûtés en berceau et ont chacun une absidiole latérale en hémicycle.
Au XVème siècle un système de fortification a été établi par l'abbé Guillaume IV l'Hermitte autour de l'église, il faisait partie de celui de la ville, il en reste une tour sur la chapelle axiale de l'abside.
En 1567, l'église est endommagée par les Protestants au moment des Guerres de Religion.
La Collégiale a bénéficié d'une restauration d'ensemble au XXème siècle.
A 7 kilomètres à l'Est du Dorat se trouve la petite ville de Magnac-Laval qui conserve une église remontant au XIIème siècle, elle conserve les reliques de Saint Maximin, évêque de Trêves en Germanie au IVème siècle, il était orignaire du Poitou.
De l'autre côté, Ouest, à une dizaine de kilomètres, le bourg de Darnac conserve les ruines du château de la Côte-au-Chapt.
Le département de la Creuse s'étend sur le Nord-Ouest du Massif Central. Il fait partie de la Région du Limousin et correspond à peu près à l'ancienne province de La Marche.
Son nom est issu de la rivière la Creuse qui est le principal cours d'eau qui le traverse.
Son altitude est comprise entre 900 et 200 mètres, en allant du Sud vers le Nord. Les zones les plus élevées ont un climat assez rude, la pluie est abondante et donc la neige en hiver. Beaucoup de rivières prennent leur source sur le Plateau de Millevaches.
Carte du département de la Creuse
Depuis le milieu du XIXème siècle, le département a subi un déclin de sa population, corrélativement il a été progressivement reboisé à partir de cette date. L'économie est basée sur une agriculture moyennement productive, en particulier l'élevage.
Des tentatives sont faites pour développer le tourisme vert et culturel.
Le département de la Creuse comprend deux arrondissements, celui de Guéret, la préfecture, pour la partie Nord et celui d'Aubusson pour le Sud. La Souterraine est la seconde commune la plus peuplée du département, après Guéret, avec un peu plus de 5000 habitants.
L'Ecole de Crozant rassemble une pléiade de peintres paysagistes qui, un siècle durant, de 1850 à 1950, bravant les humeurs des saisons, posèrent inlassablement leurs chevalets le long des paysages sans cesse changeants de la vallée de la Creuse. Parmi eux, les plus grands, Monet, Guillaumin, comme les plus modestes, artistes simplement épris pour la beauté sauvage des lieux. Méconnu et souvent mal interprété à défaut de recoupements et d'études approfondies, ce mouvement pictural est demeuré trop longtemps, aux yeux de beaucoup, secondaire, voire anecdotique, alors qu'il apparaît aujourd'hui comme l'un des plus attachants et des plus spontanés que l'histoire de la peinture de paysage ait connus. Couvrant dans son intégralité la période du " pleinairisme ", il a joué en effet un rôle notable dans le rayonnement de l'Impressionnisme. Spécialiste en tableaux modernes, Christophe Rameix nous propose ici, non seulement une approche historique de L'Ecole de Crozant mais encore un répertoire méthodique des peintres qui la composèrent. Sa connaissance des lieux ajoutée à sa compétence professionnelle font de cet ouvrage la référence la plus précise et la plus sérieuse publiée sur le sujet.
Guéret
Guéret est le chef-lieu du département de la Creuse. Côté Sud, la ville est adossée à de petites montagnes qui s'élèvent à prés de 700 mètres d'altitude. Elle se situe à 5 kilomètres à l'Ouest de la Grande-Creuse.
Guéret s'est développé autour d'un monastère fondé en 669. Les habitants d'un Oppidum Gaulois situé 3 kilomètres au Sud-Est ont constitué la population initiale de cette cité.
Au XIIIème siècle la ville devient la capitale du comté de la Marche. Celui-ci passe à la famille de Bourbon à la fin du XIIIème siècle. Le comté est annexé par le roi de France François Ier suite à la trahison du Connétable de Bourbon, en 1527.
Hotel des Monneyroux
L'Hotel des Monneyroux (cf photo ci-contre) est le monument le plus intéressant de la ville. Il a été construit d'abord entre 1450 et 1475 pour Antoine Alard de Monneyroux, Trésorier du comte de La Marche, puis pour son successeur Pierre Billon entre 1510 et 1520. La partie centrale est dotée de grandes fenêtres à croisillons.
Cet Hôtel est actuellement le siège du Conseil Général du département de la Creuse.
En prenant la direction de Limoges, vers le Sud, on traverse la Forêt de Chabrières qui recouvre de petits monts granitiques atteignant 700 mètres d'altitude. la forêt est composée de chênes et de hêtres.
La Souterraine est une ville qui est située 35 kilomètres à l'Ouest de Guéret. Elle compte un peu plus de 5000 habitants et elle est la seconde ville du département pour la population. Elle a réussi à se maintenir dans la durée, en effet elle comptait ce nombre d'habitants vers 1880 et sa population n'a vraiment fléchi qu'entre 1910 et 1930 (un peu plus de 4000 habitants).
Elle se situe près d'une petite rivière, la Sédelle, et à une altitude moyenne d'environ 350 mètres.
La ville déploie des efforts intéressants pour développer le tourisme en mettant en valeur son patrimoine, mais il reste à convaincre les commerçants et les habitants.
Dès le milieu du XIIème siècle, le bourg autour du prieuré est entouré de remparts, en effet son statut de bien de l'Abbaye Saint Martial de Limoges est une source de conflit permanent avec les vicomtes de Bridiers.
En 1170, suite à un conflit entre les moines et les habitants du bourg, le roi de France Louis VII le Jeune intervient pour soumettre les habitants. Mais en 1177, Henri II Plantagenêt prend la ville et y rétablit son autorité en tant que duc d'Aquitaine.
En 1207, Hugues IX de Lusignan, comte de la Marche, agissant pour le compte du roi de France Philippe II Auguste s'en empare, il en fait démolir les remparts, ceux-ci sont reconstruits peu après et finalisés vers 1230.
En 1242, après la victoire de Taillebourg sur les Anglais, le roi Saint Louis assemble les Etats Provinciaux du centre de la France à La Souterraine.
Dès le milieu du XIVème siècle, La Souterraine est prise dans la tourmente de la Guerre de Cent Ans. En 1381, le Maréchal de Sancerre la prend pour le compte du roi de France Charles V. Les remparts sont renforcés au XVème siècle.
En 1531, avec l'ensemble du comté de la Marche, la ville est rattachée directement au royaume de France.
En 1569, pendant les Guerres de Religion, la ville est prise par l'armée Protestante du duc des Deux-Ponts. C'est à ce moment qu'ont été détruits une bonne partie des bâtiments conventuels du Prieuré.
Maison natale du Juriconsulte Joachim du Chalard du début XVIème siècle
Aux XVème et XVIème siècles de belles maisons sont réalisées pour les notables locaux (cf photo ci-contre), même si certaines ont subi des modifications les siècles suivants.
Le plan du centre-ville ci-dessus à gauche permet de bien voir la position de principaux monuments et la ligne des fortifications soulignée par le nom des rues (rue des Fossés ...).
Au XVIIIème siècle, La Souterraine est une ville relativement importante, ainsi les intendants de Limoges et de Bourges y sont représentés par un subdélégué.
Au XIXème siècle, La Souterraine ressent un peu l'émigration vers les villes du Nord de la France. En 1851 le chemin de fer y arrive (ligne Paris-Limoges), celui-ci est un facteur d'ouverture et de développement économique.
L'enceinte médiévale
Les différentes enceintes médiévales de La Souterraine
La première enceinte de La Souterraine a été édifié pour protèger la Collégiale, elle remonte au XIIème siècle. Elle est en bonne partie détruite par Hugues IX de Lusignan en 1207.
Une nouvelle enceinte est entreprise au XIIIème siècle et les éléments des fortifications médiévales qui subsistent en faisaient partie. Elle est agrandie et renforcée au début du XVème siècle, l'accès à la ville s'effectue alors par six portes.
Porte Saint Jean à La Souterraine
Ainsi la Porte Saint-Jean a été construite au XIIIème et remaniée ensuite. Cette porte s'élève à 25 mètres de hauteur, elle est surmontée de deux tourelles en encorbellement, de courtines et de mâchicoulis. De même la Porte du Puy-Charraud (ou Portail) a également été réalisée au début du XVème siècle.
L'église Notre-Dame
Portail de l'église de La Souterraine avec les voussures polylobées Eglise Notre-Dame de La Souterraine
Juste après l'An Mil, Gérald de Crozant fait don d'une villa à l'Abbaye Saint Martial de Limoges. Celle-ci y crée un Prieuré dont le premier prieur est Rodolphe Barton. Les moines utilisent un lieu de culte antérieur (crypte) pour y placer la sépulture du donateur.
Ils entreprennent, à partir du début du XIIème siècle, la construction d'une église qui est achevée au début du XIIIème siècle, vers 1230 (cf photo au-dessus). L'édifice a une allure massive et puissante évoquant une forteresse. Le style de la construction évolue avec l'avancement des travaux.
La première partie, les deux premières travées de la nef, sont de style Roman. Le clocher, les trois dernières travées de la nef le transept et le choeur sont de style Gothique.
Chevet et bras Sud du transept de l'église Notre-Dame de La Souterraine
Le Portail (cf photo au-dessus) est remarquable avec ses trois voussures polylobées. Chaque voussure comporte une partie plane et un tore tous deux festonnés.
Le clocher (cf photo au-dessus) est rectangulaire à trois étages, il est du XIIIème siècle, remanié au XVème et le beffroi du haut est postérieur.
Le premier étage présente une grande arcade sur chaque face, les baies du deuxième étage sont inégales et le troisième n'a que deux baies avec des tourelles d'angles.
Comme le montre la photo ci-dessus, le chevet est plat et soutenu par de puissants contreforts, de même que les bras du transept.
Une crypte ancienne est située sous le choeur, elle est voûtée en ogives. On y a retrouvé les traces d'un édifice Gallo-Romain.
L'église Notre-Dame se situe sur un des chemins menant à Saint Jacques de Compostelle. L'édifice a été restaurée par l'architecte Abadie au milieu du XIXème siècle.
Sculptures sur des chapiteaux dans la nef de l'église Notre-Dame de La Souterraine
Le château-fort de Bridiers
Bridiers est un hameau à deux kilomètres à l'Est de La Souterraine. Un premier dispositif fortifié a été identifié à l'Est du hameau au lieu-dit Las Tours, il date du Haut Moyen-Age.
Le hameau conserve les restes d'un ancien château-fort qui a été restauré à la fin du XXème siècle et qui est utilisé pour des spectacles. Il est situé sur un promontoire entouré de terrains marécageux.
La forteresses avait une enceinte en forme de pentagone avec trois tours d'angle, le donjon s'élève à 30 mètres de hauteur avec un diamètre de 20 mètres (cf photo ci-dessous).
Au Moyen-Age, Bridiers était le siège d'une petite vicomté qui s'étendait sur la région alentour. C'est Gérard de Crozant, vicomte de Bridiers aux environs de l'An Mil qui est à l'origine de l'église de La Souterraine.
Le château a été assiègé et enlevé en 1177 par Henri II Plantagenêt, duc d'Aquitaine, qui veut soumettre son vassal Aldebert IV de Montgomery, comte de la Marche, il lui rachète ensuite ce comté. Aldebert IV est mort en Terre Sainte en 1180.
Château-fort et donjon de Bridiers près de La Souterraine
Boussac
Boussac est une petite ville qui est située en hauteur, au-dessus de la Petite Creuse, un affluent de la Creuse. Le site est adapté à la construction d'ouvrages militaires et il a été exploité comme tel depuis l'époque Gallo-Romaine.
Boussac est à environ 40 kilomères à l'Est de Guéret. La ville a gardé un caractère médiéval, outre son château et des vestiges des anciens remparts, elle conserve plusieurs maisons anciennes. L'église Sainte Anne est de style Roman, avec des fresques murales du XVème siècle et un rétable du XVIIème siècle.
La seigneurie de Boussac est très ancienne, au Xème siècle elle appartenait à la famille de Déols près de Châteauroux, les principaux seigneurs du Bas-Berry. Au milieu du XIIème siècle elle passe par mariage à la famille de Brosse. Jean Ier de Brosse, seigneur de Boussac est devenu Maréchal de France pendant la Guerre de Cent Ans, il faisait partie des compagnons de Jeanne d'Arc.
Au début du XVème siècle, la ville se protège en édifiant des remparts.
Le bourg de Boussac a vécu de ses foires dans une région d'élevage. Au moment de la Révolution Française, Boussac devient une sous-préfecture du département de la Creuse, l'arrondissement est supprimé en 1926.
Le château de Boussac
Château de Boussac
Le premier château a été construit sur un promontoire au XIIème siècle. Il est en bonne partie détruit lors de la Guerre de Cent Ans, il est reconstruit au début du XVème siècle par le Maréchal de Boussac. Il a été remanié aux XVIème et XVIIème siècle et se compose alors d'un vaste corps de logis encadré par des tours (cf photo ci-dessus).
Au moment de la Révolution Française, il est vendu comme bien national et commence à être démantelé (démolition du donjon, etc). La ville de Boussac le rachète en 1837 et y installe la sous-préfecture.
Pendant longtemps les tapisseries de La Dame à la licorne ont fait partie des pièces d'art du château de Boussac, elle sont maintenant au Musée du Moyen-Age de l' Hôtel de Cluny, à Paris. l'écrivain George Sand y a résidé et le château sert de cadre à son roman Jeanne.
Le château a été restauré dans la seconde partie du XXème siècle.
A proximité, deux kilomètres à l'Est, le village de Boussac-Bourg conserve deux églises des XIème et XIIème siècles.
A dix kilomètres au Sud, sur une colline, Toulx-Sainte Croix est le site d'un ancien oppidum de l'époque Gauloise devenu le vicusGallo-Romain de Tullum. Le village conserve l'église Sainte Croix et Saint Martial qui est de style Roman.
Bourganeuf
Bourganeuf: la Tour de Zizim, l'Hôtel de ville et la Tour de Lastic, à l'arrière-plan l'église Saint Jean
Bourganeuf est une petite ville située à un peu moins de 500 mètres d'altitude et une dizaine de kilomètres au Sud-Ouest de Pontarion. La ville est desservie par la rivière le Taurion.
Une part importante de son économie est issue de l'exploitation et du travail du bois, car les forêts sont abondantes tout autour de la ville.
Bourganeuf conserve les restes de l'ancien Grand Prieuré d'Auvergne de l'Ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem (Ordre de Malte) dont il subsiste deux tours rondes (cf photo ci-dessus), il a été remanié au XVIIIème siècle. Cet ordre a assuré la prospérité de la ville pendant le Moyen-Age.
La Tour de Lastic a été batie autour de 1430 par le Grand Maitre de l'Ordre Jean de Lastic, la seconde tour, la plus imposante est appelée Tour de Zizim. Entre ces deux tours, le bâtiment accueille l'Hôtel de Ville.
La Tour de Zizim a été réalisée en 1484 par le Grand Prieur Guy de Blanchefort et a (sans doute) servi de prison (dorée) au prince Turc Djem (surnommé Zizim), fils de Mehemet II (qui avait achevé la conquête de l'Empire Latin de Constantinople) et frère de Bajazet II, le Sultan d'Istanbul. Zizim avait été remis comme prisonnier au Grand Maitre de l'Ordre, Pierre d'Aubusson, et transféré à Bourganeuf où il est resté deux ans.
Eglise Saint Jean
de Bourganeuf et Hôtel de Ville
L'église Saint Jean (cf photo ci-contre) a été édifiée à la fin du XIIème siècle par les Hospitaliers, près de leur château. La nef comporte trois travées, la dernière est surmontée par une coupole sur pendentifs, cette nef n'a pas de bas-côté. L'édifice est sans transept, le chevet est plat (cf photo ci-dessus à droite). Au-dessus, le clocher est à huit pans (octogonal), il s'élève à 35 mètres de hauteur. Deux chapelles ont été ajoutées au XVème siècle.
La façade est dotée d'un portail avec une baie comportant trois voussures en arc légèrement brisé (cf photo ci-dessus à gauche).
Bourganeuf possède un autre édifice religieux, la Chapelle des Pénitents qui est du XIIème siècle avec un petit clocher-mur.
Au Moyen-Age la ville de Bourganeuf était entourée de fortifications dont il subsiste quelques vestiges. La ville conserve aussi des rues médiévales et des maisons anciennes.
Aubusson est surtout connue pour sa production de Tapisseries. Cette activité a été importée des Flandres, son développement remonte au XIVème siècle dans le prolongement de celle des teinturiers qui étaient installés le long de la Creuse. A cette époque les Tapissiers ont formé une corporation. En 1665, Colbert fait des Tapissiers une Manufacture Royale ce qui contribue a améliorer la qualité des produits, la Tapisserie est à son apogée au XVIIème siècle. Elle a fortement chuté dans les années 1920, après la Première Guerre Mondiale. Elle a été relancée par Jean Lurçat à la fin des années 1930. La production de tapisseries continue de nos jours, ce sont maintenant des produits de luxe.
Le château-fort d'Aubusson au dessus de la Creuse
La Maison du Vieux-Tapissier est installée dans un bâtiment du XVème siècle, elle présente des tapisseries à l'ancienne. Le Musée départemental de la Tapisserie présente des tapisseries modernes.
Au Moyen-Age, à partir de la fin du IXème siècle, la vicomté d'Aubusson est une seigneurie importante du comté de la Marche. Raynaud VII d'Aubusson vend sa vicomté à Hugues XI de Lusignan, comte de la Marche, dans la seconde partie du XIIIème siècle.
Felletin est une petite ville située à 545 mètres d'altitude sur le plateau de Millevaches, elle est à une dizaine de kilomètres au Sud d'Aubusson.
Le site de Felletin était habité à l'époque Gallo-Romaine. Il a été pris par les Normands au milieu du IXème siècle. Il s'est developpé au Moyen-Age à la fois autour d'une forteresse médiévale et d'un monastère (créé au XIIème siècle). Le château était sur la colline de Beaumont alors que le monastère s'est installé sur la Creuse. La ville était alors protégée par des fortifications.
Au début de la Guerre de Cent Ans, la ville a été assiégée et enlevée par les troupes du Prince Noir en 1356. Elle subit plus tard les effets des Guerres de Religion quand elle est prise par les Protestants en 1575.
Au XVIème, l'économie de la ville était prospère, elle avait des activités de tannerie, de papeterie et de tapisserie en rivalité avec Aubusson qui finit par l'emporter.
Eglise Sainte Valérie de Felletin (dite aussi église du Moutier)
L'église Sainte Valérie a été construite au XIIème siècle et remaniée au XVème siècle. Elle conserve des peintures murales intéressantes.
Une autre église de Felletin est Notre-Dame du Château qui a été réalisée au XVème siècle, elle est de style gothique.
La source de la Creuse est à 816 m d'altitude sur le plateau de Millevaches, dans commune du Mas-d'Artige, une vingtaine de kilomètres au sud de Felletin.
Le village de Turenne avec son château-fort et ses maisons anciennes
La Corrèze est un département qui est limité au Nord par les deux autres département de la Région : la Haute-Vienne et la Creuse.
Le département de la Corrèze possède un ensemble exceptionnel de sites et de monuments avec, en particulier, de nombreux Plus beaux villages de France. Il est devenu maintenant un département très recherché pour le tourisme culturel et le tourisme vert.
Département de la Corrèze avec ses arrondissements et les départements voisins
La préfecture est Tulle mais la ville principale est Brive la Gaillarde à l'extrémité Sud-Ouest du département, elle est une sous-préfecture.
Le Nord-Est du département fait partie du Massif Central par le relief et le climat, il borde le Puy de Dome et le Cantal. La ville principale est Ussel qui est un chef-lieu d'arrondissement.
La Corrèze à Tulle avec à droite, le Théâtre Municipal
Tulle est la préfecture du département de la Corrèze, elle est traversée par la rivière du même nom. Elle est à une altitude de 210 mètres.
A partir des années 1970, Tulle a traversé une période difficile puisque sa population a régressé de près de 20% jusqu'à l'an 2000, elle est maintenant stabilisée.
La ville s'est développée en longueur, sur près de trois kilomètres le long des gorges de la Corrèze et sur le flanc des collines qui l'encadrent.
Le noyau de la ville entourait le château au-dessus de ces gorges et de celle d'un affluent, la Solane (recouverte à la fin du XIXème siècle). Une abbaye a d'ailleurs été bâtie au confluent de ces deux rivières et le centre-ville conserve un bel ensemble de maisons et de rues anciennes.
Maisons anciennes à Tulle sur la place Gambetta
Les maisons qui donnent sur la place Gambetta, à côté de la Cathédrale, sont remarquables (cf photo-ci contre). On en trouve d'autres intéressantes sur la place Emile Zola et dans les rues du voisinage.
A gauche de la photo, la Maison Loyac
La Maison Loyac La Maison Loyac (à gauche sur la photo ci-dessus) est du début du XVIème siècle, c'est la plus belle maison de la ville.
La partie haute est encadrée par deux tourelles d'angles, la porte d'entrée et les fenêtres ont des linteaux sculptés en accolades avec des thèmes et sujets variés (animaux fantastiques, personnages, etc).
Sculptures du troisième étage de la Maison Loyac
La Ville Haute (on dit aussi l'Enclos) est protègée par des remparts avant le XIIème siècle avec les tours de Maïsse, de Chanac, de la Motte, du Lion .... Au XIIème siècle, l'enceinte incorpore l'église abbatiale
Au XIVème siècle, Tulle est assiègée et prise à plusieurs reprises par les Anglais pendant la Guerre de Cent Ans, d'abord en 1346 puis en 1369 où les habitants se délivrent eux-mêmes. La ville subit aussi les ravages de la Peste Noire. Elle renforce ses remparts au début du XVème siècle (ils ont été démolis au début du XVIIIème siècle).
Pendant les Guerres de Religion, Tulle tient pour le parti Catholique. Elle est assiègée sans succès par l'armée Protestante du vicomte de Turenne en 1577, puis à nouveau en 1585 où il s'empare de la ville qui est mise à sac.
Pendant le Moyen-Age puis l'Ancien Régime, la ville doit sa prospérité à son rôle religieux (évêché et nombreux couvents) et administratif (siège présidial pour la Justice ), mais aussi à un artisanat pour la production de dentelles de qualité. A partir de la fin du XVIIIème siècle, les artisans produisent aussi un tissu léger et transparent qui prend le nom de la ville: le tulle.
Une manufacture d'armes y a été implantée à la fin du XVIIème siècle, elle est devenue manufacture royale au en 1777 et sa production a été très intense pendant la Première Guerre Mondiale (fusils Lebel) et pendant l'Entre Deux-Guerres. Les établissements ont maintenant été requalifiés et regroupés dans un même quartier de la ville.
Tulle était aussi le lieu de foires importantes qui ont entretenu sa vie commerciale.
Rue de Maïsse (ou des Quatre-Vingt) à Tulle: 80 est le nombre de marches de l'escalier
Lors de la Révolution Française, Tulle est devenu le chef-lieu du département de la Corrèze.
Tulle a été victime de massacres perpétrés par un détachement SS de la Division Das Reich à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le 9 juin 1944, le lendemainde la prise de contrôle de la ville par les Résistants.
Au début du XXIème siècle, un important chantier de réhabilitation a permis de redonner vie aux quartiers historiques du centre-ville.
Tulle est la patrie d'adoption de deux Présidents de la Vème République: Jacques Chirac et François Hollande, ce qui contribue significativement à sa notoriété.
Cathédrale Saint Martin de Tulle
Une Abbaye a été fondée à Tulle par Saint Calmine dès le VIIème siècle. L'église actuelle a été entreprise au début du XIIème siècle, elle est en bonne partie de style Roman. Elle possèdait aussi un transept, un choeur avec déambulatoire et quatre absidioles de style Carolingien (effondrées en 1796: cf ci-dessous), le chevet atteignait pratiquement la rivière.
Clocher, nef de style Roman et chevet plat Cathédrale de Tulle Portail avec la dernière voussure polylobée
La façade de la cathédrale Saint Martin comporte en bas un porche avec au-dessus le clocher.
Le porche débouche sur un portail dont les voussures sont en arc légèrement brisé, la première est polylobée (cf photo ci-contre). Au-dessus, la tour du clocher avec les deux premiers étages du XIIème siècle, les deux suivants sont du XIIIème siècle et la flèche octogonale est du XIVème, elle s'élève à 75 mètres de hauteur.
A côté du porche se situe l'entrée du cloitre, il a été construit au XIIIème siècle en style Gothique. Seules subsistent les galeries Est et Ouest et deux travées de la galerie Nord. La salle capitulaire conserve des peintures murales (XIIIème et XIVème siècles) et des bas-reliefs sculptés.
Nef de la cathédrale Saint Martin de Tulle
La nef est pourvue de bas-côtés, elle s'élève sur deux étages (cf photo ci-contre) avec de grandes arcades légèrement brisées qui s'appuient sur des piliers flanqués de colonnes engagées. A l'étage se trouve une corniche avec des modillons sculptés, au dessus les fenêtres contribuent à l'éclairage de l'édifice. La voûte de la nef a été achevée à la fin du XIIème siècle, avec des arêtes en ogives Gothiques tandis que les bas-côtés sont couverts par des voûtes d'arêtes.
En 1317, un évêché est créé par démembrement d'une bonne part du Haut-Limousin dépendant de l'évêché de Limoges. L'église abbatiale devient alors la cathédrale de ce nouvel évêché.
L'église est transformée en ateliers de forges et de mécanique au moment de la Révolution Française. En 1796, la dernière travée de la nef, une bonne partie du transept et le choeur s'effondrent.
En 1805, la dernière travée de la nef a été reconstruite et fermée par un mur qui constitue l'actuel chevet plat (cf photo ci-dessus à gauche).
Le Viaduc de Tulle
Le Viaduc de Tulle a été réalisé dans le cadre de la construction de l'autoroute A89 (Bordeaux - Clermont-Ferrand), il a été achevé en 2003. Il franchit la vallée de la Corrèze à 150 mètres de hauteur et sur une longueur de 850 mètres. Il est situé quelques kilomètres au Nord de Tulle, près du village de Naves.
Panorama sur Uzerche: l'école Primaire Supérieure, le clocher de l'église Saint Pierre, le Château-Pontier et l'Hôtel du Sénéchal (ou des de Chavailles)
Uzerche se situe sur un éperon rocheux dominant la Vézère, la ville est à 35 kilomètres au Nord de Brive et à 25 kilomètres au Nord-Ouest de Tulle.
Son origine est ancienne, le site est un ancien oppidum Gaulois réutilisé à l'époque Gallo-Romaine. Les Sarrazins font sans succès le siège de la ville en 732 et les années suivantes.
Le roi de la Francie Pépin le Bref s'en empare au milieu du VIIIème siècle et fortifie à nouveau la ville. Elle est le siège d'une vicairie à l'époque Carolingienne.
Au Moyen-Age, les fortifications de la ville étaient percées de neuf portes pour pénétrer à l'intérieur.
A partir du XVIème siècle, Uzerche devient le siège d'une Sénéchaussée qui s'étend sur tout le Bas-Limousin. La prospérité de la ville conduit les familles nobles à se faire construire les belles demeures toujours présentes de nos jours, d'où le dicton: Qui a maison à Uzerche a château en Limousin.
Porte et château Bécharie à Uzerche
Uzerche conserve de nombreux monuments anciens. La Porte Bécharie est la seule porte qui subsiste avec à côté la tour carrée du château Bécharie (cf photo ci-contre), elle défendait les deux paroisses du centre de la cité: Sainte Marie de Bécharie et Saint Nicolas.
Une fois franchie cette porte, la plupart des maisons datent du XVIIème siècle, leurs portes et fenêtres sont décorées de sculptures taillées dans le granit.
La Place des Vignerons, aussi nommée Place Chammatz (Champ de Mars), est bordée de maisons anciennes. Elle était jadis le lieu des foires au vin et du marché de la viande.
L'ancien château de Tayac à Uzerche
Eglise Saint Pierre d'Uzerche
Nef et transept Sud Eglise Saint Pierre d'Uzerche Chevet avec les absidioles
Dès le Haut Moyen-Age, une Abbaye est créée en hauteur sur le site d'Uzerche. Un bourg se forme autour d'elle. La construction de l'église actuelle a été engagée vers 1030 et s'est étendue sur le XIIème siècle, elle est de style Roman. Elle a été fortifiée au moment de la Guerre de Cent Ans.
La nef comporte quatre travées, elle a été allongée au XIIIème siècle, elle est voûtée en berceau brisé avec des collatéraux étroits.
La croisée du transept est surmontée d'une coupole au-dessus de laquelle s'élève un clocher avec quatre étages. Le chevet est entouré par des absidioles (cf photo ci-dessus).
La crypte est sous le choeur, elle en a d'ailleurs les dimensions et la forme avec un déambulatoire, les pélerins venaient y vénérer les reliques de Saint Léon et Saint Coronat, des évêques Bretons.
Brive la Gaillarde est la principale ville du département de la Corrèze en terme de population. Elle se situe à 25 kilomètres au Sud-Ouest de Tulle dans la partie Sud du département, l'influence de la vallée de la Dordogne s'y fait bien sentir.
La ville est traversée par la Corrèze sur laquelle a été édifiée un pont ancien qui a laissé son nom à la ville. Un nouveau pont a été construit au XVIIIème siècle. La Corrèze se jette dans la Vézère peu après Brive.
Brive est un centre agricole, industriel et commercial actif dont la zone d'influence déborde même sur le département de la Dordogne.
Le christianisme y est introduit au Vème siècle par Martin l'Espagnol. Un petit édifice est édifié sur sa tombe et c'est là qu'est construit la Collégiale Saint Martin à la fin du XIIème siècle.
L'époque Mérovingienne est agitée par des soulèvements qui aboutissent au rattachement temporaire du Limousin au royaume d'Austrasie dont la capitale était à Metz.
Autour de l'An Mil, Brive est sous la tutelle des évêques de Limoges. La protection de la ville est assurée par les vicomtes de Turenne et les seigneurs de Malemort, mais la bourgeoisie de Brive est souvent en conflit avec eux.
En 1213, la ville obtient la protection du roi de France Philippe II Auguste, un Consulat y est reconnu par le roi Louis VIII en 1225.
La première enceinte est construite, elle protège le quartier autour de la Collégiale. Pour autant la place est conquise par traitrise par les Anglais pendant la Guerre de Cent Ans.
Une seconde enceinte, beaucoup plus vaste, est construite au début du XVème siècle, elle est délimité par les boulevards actuels. Elle comportait tours et portes d'accès et faisait plus d'un kilomètre et demi de longueur.
Tour des Echevins
La ville se développe au XVIème en dépit des Guerres de Religion. De beaux édifices sont construits comme l'Hôtel Labenche et la Tour des Echevins (cf photo ci-contre).
Avec l'arrivée du chemin de fer en 1860, Brive devient un noeud ferroviaire qui favorise son développement économique.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Brive subit des bombardements, la Résistance (avec par exemple Edmond Michelet) y est forte et la cité se délivre elle-même en août 1944.
Collégiale Saint Martin
Façade, nef et transept Collégiale Saint Martin de Brive Clocher, chevet et absidioles
L'église actuelle a été construite à la fin du XIIème siècle sur l'emplacement d'un sanctuaire sur le tombeau de Saint Martin l'Espagnol, lapidé au début du Vème siècle.
Les vestiges de ce premier édifice, édifié à la fin du Vème siècle, sont visibles dans la crypte située sous la nef.
Les voûtes de la nef Romane s'effondrent, elles sont reconstruites au XIVème siècle en style Gothique (voûtes d'ogives).
Le cloitre et la salle capitulaire ainsi ques bâtiments conventuels étaient implantés sur le flanc Nord de la Collégiale. Le cloitre a été démoli à partir du milieu du XVIIIème siècle.
Le clocher actuel a été construit au XIXème siècle en style néo Roman.
Jadis des maisons étaient accolées à la Collégiale, elles ont été démolies à partir de la fin du XIXème siècle.
Archives Municipales de Brive
Le centre de la ville a été réhabilité avec en même temps la création de rues piétonnes et une mise en valeur remarquable de la Collégiale.
Cet ensemble d'actions a contribué à faire de Brive une destination touristique.
Collonges la Rouge tire son nom de la couleur de ses maisons et édifices qui ont été réalisés avec un grès rouge issu des carrières de la région. La petite ville est à une quinzaine de kilomètres au Sud-Est de Brive, elle est devenue un site touristique très recherché.
Panorama sur Collonges la Rouge: au premier plan le castel de Vassignac, au-dessus l'église Saint Pierre
A l'époque Gallo-Romaine, ce site faisait partie d'une Villa, il était exploité par un colon qui versait des redevances au maitre de cette villa.
A la fin du VIIIème siècle, en 785, Roger vicomte de Limoges le donne aux moines de l'Abbaye de Charroux qui reprennent le Prieuré préexistant. Un bourg avec des artisans se forme autour de celui-ci.
Au Haut Moyen-Age, dès 844, Collonges relève de la vicomté de Turenne. Elle est ensuite protègée par une enceinte dont il subsiste la Porte du Prieuré et la Porte Plate.
Au début du XIIIème siècle, Collonges prend plus d'importance car le bourg devient une étape du pélerinage vers Saint Jacques de Compostelle, il est sur la via Lemovicensis qui commence à Vézelay et traverse le Limousin.
En 1308, les bourgeois de Collonges obtiennent du vicomte de Turenne une Charte qui leur donne des franchises et libertés communales. La ville devient le siège d'un Baillage puis d'une Châtellenie, elle est dotée d'un tribunal avec un procureur et un lieutenant de justice.
L'administration de la vicomté se délocalise progressivement à Collonges, les officiers s'y construisent de belles résidences à partir du XVème siècle. La plupart de ces demeures sont toujours là : maison de la Sirène, castel de Maussac, maison Ramade de la Serre, maison Ramade de Friac, castel de Vassignac, castel de Benges, etc.
Maison de la Sirène
La maison de la Sirène (cf photo ci-contre) est du XVIème siècle, elle est à encorbellement. A droite et en haut de la porte se trouve la sculpture d'une Sirène qui a donné le nom de cette maison.
Maison Ramade de la Serre, elle date du XVIème siècle
Collonges est assez prospère du XVIème juqu'au début du XVIIIème siècle grace à la production et au commerce de l'huile de noix et d'un vin blanc recherché. Ceci s'ajoute à son activité administrative et judiciaire, la ville a pu compter alors près de 1500 habitants.
Dès le milieu du XVIIIème siècle, la vente de la vicomté au roi de France porte un coup fatal à cette prospérité, les officiers de la vicomté sont remplacés par une administration royale qui lève des impôts et taxes beaucoup plus élevés qu'antérieurement. Le déclin de la ville commence, il est accentué par la Révolution Française. Tant et si bien qu'au XIXème siècle Collonges est rattachée au canton de sa voisine Meyssac. C'est aussi au XIXème siècle qu'une bonne part des remparts disparaissent.
A la fin de ce siècle, la vigne de Collonges est dévastée par le phylloxera, la production du vin blanc disparait quasiment ruinant de nombreux habitants qui désertent la ville.
Castel de Vassignac
Cependant, la prise de conscience de la qualité du patrimoine du bourg font que dès la fin du XIXème siècle la restauration s'engage et s'amplifie au XXème. La Société des Amis de Collonges est fondée en 1927.
Maintenant Collonges la Rouge est devenue un haut-lieu du tourisme régional.
C'est le maire de Collonges qui a fondé en 1987 l'association des Plus beaux villages de France qui permet de ressuciter des villages ayant conservé une architecture remarquable.
Intérieur de la Halle Chapelle des Pénitents
La Halle (cf photo ci-dessus à gauche)
La Halle a été édifiée au XVIIème siècle, elle est sur la place centrale de la ville, à côté de l'église Saint Pierre. Sa charpente est remarquable, au fond, à gauche, on entrevoit l'ancien four banal (les habitants étaient tenus de cuire leur pain dans ce four contre une redevance au seigneur, ici le vicomte de Turenne).
La Chapelle des Pénitents (cf photo ci-dessus, à droite)
Au XVIème siècle, une communauté importante de Protestants s'est formée à Collonges. A partir de la Contre-Réforme du XVIIème siècle, une confrérie de Pénitents noir est présente est active jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, elle dispose d'une chapelle à côté de l'église Saint Pierre.
L'église Saint Pierre
Outre les manoirs et maisons anciennes précités, l'église Saint Pierre est un édifice remarquable en bonne partie de style Roman.
Eglise Saint Pierre de Collonges la Rouge
L'église Saint Pierre a été édifiée à partir de 1060, elle a été remaniée aux XIIème et XVème siècles. En outre elle a été fortifiée au XVIème siècle, au moment des Guerres de Religion comme le montre la Tour de Guet sur le flanc Sud.
Le clocher à gâbles a été réalisé autour de 1100, il est de syle Roman. Les trois premiers étages de la tour sont carrés, ils sont surmontés d'une flèche octogonale sur deux niveaux avec au-dessus un niveau circulaire et un toit en poivrière. La plupart des baies sont ajourées.
Au bas de la façade (cf photo ci-dessus, à gauche), le portail possède un tympan remarquable réalisé à partir de 1130 (cf photo ci-contre). Il est entouré par une archivolte et surmonte deux arcs trilobés. La sculpture a été réalisée sur une pierre blanche issue de Jugeals-Nazareth, près de Turenne. Cette pierre blanche est plus facile à sculpter que le grès
La partie haute du tympan figure l'Ascension du Christ, en dessous se trouve la Vierge entourée des apôtres.
Au moment des Guerres de Religion, par crainte de sa destruction par les Protestants, il a été caché en le répartissant dans les pierres de la façade de l'église. Il a été reconstitué et remis en place en 1923.
Tympan du Portail de l'église Saint Pierre à Collonges la Rouge
A l'intérieur, la nef est complexe, en effet elle est double. La principale (côté Sud) de style Roman, même si les chapelles sont Gothiques, et une autre (coté Nord) de style Gothique réalisée au XVème siècle. Au fond de cette dernière, le rétable en bois peint est du XVIIIème siècle.
Le chevet est plat, sans doute le résultat de plusieurs modifications de la construction d'origine où il devait être arrondi.
Les bâtiments conventuels du Prieuré ont disparu au moment de la Révolution Française.
Vocabulaire de l'Architecture Religieuse du Moyen-Age
La description des églises et édifices de l'architecture religieuse nécessite la connaissance d'un vocabulaire spécialisé dont les expressions ne sont pas intuitives. Pour vous aider vous pouvez vous appuyer sur cette page:
Elle est à 630 mètres d'altitude dans la partie Sud-Est du Plateau de Millevaches. Elle est bordée par deux petites rivières: la Sarsonne et la Diège qui sont des affluents de la Dordogne.
Son activité est agricole avec un élevage important dans la région autour. Des entreprises d'exploitation et de transformation du bois y sont implantées. Jadis des mines dans le voisinage avait généré une activité minière quasiment éteinte maintenant.
L'origine de la ville est ancienne, elle est issue de l'oppidum du Peyrot de la tribu Gauloise des Lémovices qui est en hauteur au-dessus de la cité. Une aigle Romaine y a été découverte et implantée au centre d'Ussel, sur la place Voltaire.
Le centre-ville ancien a été réhabilité, ce qui a permis de remettre en valeur les maisons en granit dont certaines sont remarquables: l'Hôtel des ducs de Ventadour, la tour de Soubise qui date des XIVème et XVème siècles, etc.
Au Moyen-Age Ussel fait partie de la vicomté de Ventadour et au XVIème siècle elle devient la capitale administrative du duché de Ventadour.
Les nombreuses tanneries assurent la prospérité de la ville aux XVIIème et XVIIIème siècles.
L'arrivée du chemin de fer au milieu du XIXème siècle a redonné temporairement de la vitalité à Ussel. Depuis le début des années 1980, la ville traverse une période difficile, la population de la ville diminue et le tourisme a de la peine à s'y développer.
Eglise Saint Martin d'Ussel
L'église Saint Martin remonte au XIème siècle, elle a été modifiée à la fin du XIIème siècle et au début du XIIIème. Elle est de style Roman, l'abside est à chevet plat avec trois fenêtres voûtées en plein cintre. La nef a été remaniée et des bas-côté ont été ajoutés au début du XVIème siècle. Elle a été restaurée au XIXème siècle.
Le clocher s'est effondré au milieu du XIXème siècle, il a été reconstruit dans les années 1860.
A l'intérieur de l'église se trouvent des stalles et des boiseries remarquables.
L'Hôtel des ducs de Ventadour Maisons anciennes à Ussel
L'Hôtel des ducs de Ventadour (cf photo ci-dessus à gauche) a été bâti à la fin du XVème siècle dans le style Renaissance, les fenêtres sont encadrées par des pilastres et des colonettes sculptées surmontées d'un fronton. Les ducs de Ventadour ont éprouvé alors le besoin de quitter parfois leur château-fort, à 30 kilomètres de là, pour résider en ville.
Sur la photo du centre, la maison à l'arrière-plan est l'ancien presbytère de l'église Saint Martin.
Bort les Orgues: Hôtel de Ville et Halle en rotonde Chevet de l'église Saint Germain
La ville de Bort les Orgues se situe à l'extrême Est du département de la Corrèze, près du Puy-de-Dôme et du Cantal. Elle est traversée par la Dordogne qui sort juste du barrage et la ville s'étend principalement sur la rive droite de la rivière. Elle est à une altitude de 430 mètres.
La première partie du nom de Bort est d'origine Celtique (Bo-Ritos), la racine ritos signifiant un gué sur la rivière. Jadis ce point de passage de la Dordogne entre le Limousin et l'Auvergne était important.
La seconde partie du nom est associé aux Orgues rocheuses (en basalte) voisines (cf photo ci-dessous), elles dominent d'environ 350 mètres le cours de la Dordogne. Les piles sont accolées les unes aux autres comme les tuyaux d'un orgue sur une longueur de près de deux kilomètres.
Elles ont près de cent mètres de hauteur et de leur sommet on découvre un panorama magnique sur la ville, la vallée de la Dordogne, les massifs du Mont-Dore et du Cantal.
Les Orgues de Bort
Un Prieuré est créé à Bort au Xème siècle, il dépendait de l'Abbaye de Cluny, en Bourgogne. Un bourg se développe autour de ce prieuré et au Moyen-Age, la ville se protège en édifiant des remparts au XVème siècle.
L'église Saint Germain (cf photo au-dessus) était à l'origine celle du Prieuré. Elle est du XIIème siècle et de style Roman. La nef est voûtée en berceau, elle a été remaniée au XVème siècle avec l'adjonction des chapelles latérales.
Une route conduit au Puy de Bort, le plus haut point de la région à 860 mètres d'altitude. Il offre un panorama sur le Limousin et l'Auvergne.
Pendant longtemps Bort a vécu de ses tanneries et de sites industriels, elle met en valeur maintenant avec succés le tourisme vert et sportif.
En effet le lac formé par le barrage permet de faire des promenades en bateau, mais aussi de la voile, etc.
Château de Val au bord du lac de retenue du Barrage de Bort les Orgues
Le château de Val est sur le territoire de la commune de Lanobre dans le département du Cantal mais sa situation sur le lac du barrage de Bort les Orgues conduit à l'évoquer ici.
Ce château a été bâti sur un promontoire rocheux au milieu du XVème siècle, il est maintenant au bord du lac. Il possède six tours avec des machicoulis, juste côté se trouve la chapelle Saint Blaise de style Gothique (cf photo ci-contre). Le site est spectaculaire.
Le Barrage de Bort les Orgues
Barrage de Bort les Orgues avec la retenue d'eau
Un important barrage (120 mètres de hauteur, près de 400 mètres de long) y a été construit sur le cours de la Dordogne qui prend sa source dans les Monts d'Auvergne, il fait près d'une vingtaine de kilomètres de longueur.
La création de ce barrage a suscité une importante contestation, en effet il a submergé le village de Port-Dieu dont seul apparait maintenant l'église et les vestiges d'un ancien Prieuré situés sur un promontoire rocheux.
Barrage de Bort les Orgues Vue du haut du barrage en direction de Bort les Orgues
Plusieurs barrages hydroélectriques ont été installés sur le cours de la Dordogne. Le barrage de Bort est le premier et le plus important, les suivants sont ceux de Marèges, de l'Aigle, de Chastang, et enfin celui du Sablier.