Le Moyen-Age s'étend du VIème siècle jusqu'à la fin du XVème, soit près de mille ans. Il nous a laissé deux principaux types d'édifices: les Châteaux-forts pour les constructions militaires et les Eglises pour les édifices religieux. Ces deux types de bâtiments illustrent bien les principaux caractères de la période: la guerre qu'elle soit publique ou privée et la religion chrétienne qui a règlé la société médiévale.
L'architecture religieuse du Moyen-Age comprend deux grandes périodes: la période Romane et la période Gothique. Cette dernière est plus spécifique de la France du Nord et de l'Europe du Nord.
Chevet Roman de l'église paroissiale de Nourray en Vendômois
Cette page a pour objectif de vous aider à comprendre les bases de l'architecture religieuse médiévale. Une église et les éventuels bâtiments annexes (cloitre, cryptes, etc) est un ensemble complexe qui répond aux différents aspects du culte chrétien. Un vocabulaire bien spécique est utilisé pour décrire ces édifices.
Vue de l'extérieur, l'emplacement et l'orientation ne sont pas le fait du hasard, en général la façade est côté Ouest et le chevet côté Est. Le plan et la configuration sont relativement homogènes en Europe Occidentale.
La décoration dépend bien souvent de la situation géographique et des matériaux disponibles.
En simplifiant, on peut distinguer cinq types principaux d'églises: les Cathédrales, les églises Abbatiales, les Basiliques, les Collégiales et les églises Paroissiales.
Cathédrale
La cathédrale Notre-Dame de Paris
La cathédrale est l'église de l'évêque, c'est la principale église du diocèse. Dans la cathédrale, l'évêque est assisté par un collège de chanoines qui constituent le chapitre cathédral. A l'époque Gothique, les cathédrales sont devenus des édifices symbolisant la puissance des évêques, d'où une compétition entre ceux-ci qui a abouti à la réalisation d'édifices impressionants.
Maquette de l'Abbaye de Cluny en Bourgogne, en son temps la plus grande église de France
L'église abbatiale est l'église principale d'un monastère qui est sous l'autorité d'un Abbé. Une abbaye comporte aussi d'autres bâtiments nécessaires pour la vie des moines: cloitre, réfectoire, dortoirs, logis de l'Abbé, etc. De même l'église d'un Prieuré est qualifiée d'église Priorale, le plus souvent les prieurés relèvent d'une abbaye.
Basilique Saint Martin de Tours (gravure du XVIIIème siècle)
A l'origine, une basilique est un édificile civil, le plus souvent l'endroit où la puissance publique rend la justice. C'était le cas pendant l'Empire Romain, ainsi le forum de Rome conserve les restes de plusieurs basiliques. Le terme a été utilisé pour les grandes églises paléochrétiennes de la fin de l'Empire Romain, ainsi à Rome pour Saint Pierre de Rome, Sainte Marie Majeure et Saint Clément. Depuis le XIXème siècle le terme de Basilique qualifie le plus souvent des édifices abritant les restes de saints significatifs.
Les collégiales sont les églises qui relèvent d'un collège de chanoines vivant en communauté. Une collégiale a parfois été construite pour répondre répondre à un voeu, c'est une fondation pieuse.
Chaque diocèse est subdivisé en paroisses qui sont les lieux de culte de la majorité de la population. La paroisse possède une église placée sous la responsabilité d'un curé.
Partie haute du chevet de l'église Saint Trojan de Rétaud en Saintonge
En complément d'autres édifices religieux peuvent se présenter, en particulier des chapelles et plus rarement des baptistères.
Chapelle La chapelle est un lieu de culte de petite taille. Elle est parfois isolée mais peut être aussi à l'intérieur d'une église sur les bas-côtés ou en arrière du déambulatoire.
Baptistère Les baptistères sont issus des mausolées de l'Empire Romain, la plupar des baptistère en France remonte aux premiers siècles du développement du christianisme.
Les églises Romanes
L'église Romane de Châtel-Montagne dans les Monts de la Madeleine (Allier)
Les églises Romanes d'Europe Occidentale ont été construites entre la fin du Xème et le XIIème siècle. Elles se sont développées d'abord en France sur les bases des édifices Carolingiens puis se sont répandues dans l'Europe Occidentale. Dans le Nord de l'Europe la mutation vers le style Gothique a été progressif dans la seconde partie du XIIème siècle. Dans le Sud elle a eu lieu plutôt au début du XIIIème siècle.
L'origine de leur construction est bien sûr religieuse et elle s'appuie sur l'influence des ordres monastiques (Bénédictins, ...), vrais détenteurs du savoir à cette période. Les édifices ont parfois un souci défensif, d'où l'allure souvent massives des églises Romanes et leurs fenêtres réduites.
L'église Romane de Notre-Dame la Grande à Poitiers
Dans ses grandes caractéristiques, l'église romane a une forme en croix latine, allongée selon la nef. Le plus souvent cette nef est unique et la tour-clocher est à la croisée du transept (cf photo de l'église d'Aulnay ci-dessous), mais parfois il n'y a pas de transept. En général les choeurs se terminent par une abside semi-circulaire ou en cul-de-four.
Les voûtes sont en berceau, l'arc formé est dit en plein cintre, il est souvent renforcé par une arc (dit doubleau) au niveau des piliers. Ce type de voûte est lourd et exerce une forte pression latérale sur les murs de l'édifice, pour l'équilibrer des contreforts massifs (extérieurs) sont réalisés et les fenêtres sont de taille réduites afin de ne pas fragiliser les murs.
Voûtes en berceau de l'église de Saint Savin
Bas-côtés voûtés d'arêtes
A partir de la fin du XIIème siècle, les voûtes en berceau deviennent à profil brisé, l'arc est brisé au sommet. On utilise aussi les voûtes d'arêtes issues de l'intersection de deux voûtes en berceau, le poids de la voûte est concentrée sur les piliers aux quatre points de retombée des arcs (cf photos ci-dessus).
L'église Romane d'Aulnay en Saintonge (classée au Patrimoine Mondial de L'UNESCO)
Paray le Monial de Nicolas Reveyron, Jean-Noël Barnoud, Gilles Rollier, Jean-Pierre Gobillot - Editions Zodiaque - ISBN: 2736903102
Les récentes fouilles archéologiques entreprises dans l'église de Paray-le-Monial ont réécrit l'histoire monumentale de cet édifice, inscrit à l'inventaire des Monuments historiques en 1842, devenu basilique en 1875 et placé sous le vocable du Sacré-Coeur. Dans les années quatre-vingt-dix, les premières études menées sur les élévations de l'ancienne priorale ont décrypté le lent déroulement d'une construction mariant dans la durée les impératifs du chantier, les exigences de la vie monastique et les nécessités de la liturgie. Il ne reste aujourd'hui aucune trace de la première église (Paray I), fondée en 973 par Lambert, comte de Chalon, et totalement reconstruite après son rattachement à l'ordre de Cluny en 999. La nouvelle église (Paray II), consacrée par l'abbé de Cluny Odilon, le 9 décembre 1004, fut augmentée d'une avant-nef vers la fin du XI siècle. Elle céda la place à l'actuel édifice (Paray III), projet démesuré pour les finances du prieuré, dont le chantier de construction s'étendit sur l'ensemble du XIIe siècle et déborda sur le XIIIe siècle. En confrontant textes, données archéologiques, archéologie du bâti et stylistique architecturale, les auteurs nous racontent l'histoire de Paray, de manière claire et accessible, depuis le choix du site jusqu'aux restaurations du XIXe siècle, en passant par la rénovation radicale de l'église au XVe siècle et les divers aménagements qui se sont succédés jusqu'au XVIIe siècle. Un campagne photographique inédite accompagne le texte.
L'art roman en Roussillon, célèbre au-delà des frontières, s'illustre par son architecture, mais aussi sa sculpture, sa peinture murale et son mobilier. Géraldine Mallet a recensé, visité et étudié églises, monastères et prieurés, certains magnifiquement mis en valeur, d'autres méconnus, voire abandonnés à la végétation ou perdus au bout d'un long chemin. Elle nous fait partager son émerveillement devant les prouesses du bâtisseur de Saint-Martin-du-Canigou, dès le tournant du XIe siècle ; elle nous invite à mieux voir le linteau de Saint-Génis-des-Fontaines, première sculpture datée de 1019-1020 ; et nous dévoile l'histoire rocambolesque du cloître de Saint-Michel-de-Cuxa dont nombre de chapiteaux sont maintenant à New York... Nous découvrons avec elle les abbayes de Sainte-Marie d'Arles-sur-Tech et de SaintAndré-de-Sorède, la cathédrale d'Elne et la collégiale de Serrabone..., ainsi que nombre d'églises plus modestes, mais non dépourvues d'intérêt, comme celle de Saint-Martin-de-Fenollar, à l'abside couverte de peintures, de Planès, dont le plan complexe a tant intrigué..., et même les quelques édifices antérieurs à l'an mille, annonçant ce grand art qui s'imposa pendant plus de deux siècles en terres catalanes. Près de trois cents édifices religieux sont ainsi présentés selon six itinéraires : le long du littoral, dans les trois vallées, dans les hauts cantons et dans la plaine. Ils sont précédés d'une introduction riche d'enseignement, qui intéressera tant le médiéviste averti que le néophyte curieux. Un ouvrage de bibliothèque comme de terrain, illustré de nombreux dessins, cartes et photos en noir et blanc et en couleurs.
Les églises Gothiques d'Europe Occidentale ont été construites entre le milieu du XIIème et le milieu du XIVème siècle en France, période à laquelle commence la Guerre de Cent Ans.
La première église qui peut être qualifiée de Gothique est la Basilique de Saint-Denis partiellement reconstruite, à partir de 1135, à l'initiative de l'Abbé Suger, conseiller du roi de France Louis VI le Gros. Pendant une période les édifices Gothiques ont coexistés avec les édifices Romans.
Les derniers édifices Gothiques ont été réalisés à l'issue de la Guerre de Cent Ans, à la fin du XVème siècle et au début de XVIème siècle, elle sont alors principalement du style Gothique flamboyant.
Nef et chevet de la cathédrale Saint Etienne de Bourges
Le style Gothique est devenu dominant dans le Nord de la France, beaucoup de constructions de ce style se sont substituées aux édifices Romans antérieurs. La concurrence exacerbée entre les évêques avec l'appui de leur ville siège a conduit à la réalisation de monuments impressionants.
Grâce à la mise en oeuvre de techniques permettant de mieux répartir les charges, les édifices ont pris une ampleur exceptionnelle, les nefs sont devenues plus hautes et plus larges et aussi plus éclairées.
Au début, les piliers sont cantonnés, c'est à dire que les colonnes engagées qui recoivent la retombée des arcs de la voûte font corps avec les piliers. Les techniques évoluent ensuite avec le temps.
Les fenêtres (baies) deviennent plus grandes et sont dotées de nervures de pierres qui permettent de supporter les vitraux, celles de la Cathédrale de Bayonne (cf photo ci-dessous) sont du XIIIème siècle.
Au XVème siècle ces nervures prennent la forme de flammes d'où la dénomination de Gothique flamboyant.
Tours, nef et transept de la Cathédrale de Bayonne
Eglise de la Ferté-Bernard (Sarthe) La Cathédrale de Reims
Qu'est-ce qu'une Cathédrale ? Une abbatiale ? Une basilique ? Comment distinguer les styles roman, gothique, baroque ? Où se trouve le baptistère ? Pourquoi y a-t-il deux clochers ? Qu'est-ce qu'un transept ? Un narthex ? Un déambulatoire ?
Les questions ne manquent pas quand on visite une église. Ce guide propose de découvrir cet édifice religieux grâce à 340 mots-clefs définis tout au long de l'ouvrage et répertoriés dans un index.
Douze chapitres expliquent les étapes de sa construction, son aménagement et l'usage qui est fait de son espace. Soixante dessins permettent de visualiser les plans, les techniques de construction, les façades, la forme des bâtiments, les détails, les vêtements liturgiques.
Plan et configuration d'une Eglise
Vue d'ensemble de la Cathédrale de Chartres: tours (clochers), nef transept, chevet
Le plan d'ensemble d'une église correspond à la fonction que celle-ci doit assurer: les fidèles participent à un office (messe, vepres,...) dont le déroulement est assuré par un prêtre. Les fidèles se tiennent sous la nef, le pretre est dans le choeur qui lui meme est dans le chevet de l'église.
Les églises sont construites selon deux schémas simples: la forme (à peu près) rectangulaire ou la forme d'une croix. La forme rectangulaire est majoritaire pour les petites églises rurales en particulier, la forme en croix est la plus fréquente pour les cathédrales et abbayes (surtout pour celles de style gothique).
Dans tous les cas l'axe principal porte la nef et part de la facade vers le choeur et le chevet. L'axe secondaire est celui du transept, quand il en existe un.
Plan d'une église
Abside : Vue de l'intérieur, extrémité de l'église vers l'orient (vers l'est), c'est un espace semi-circulaire qui entoure le choeur. Vu de l'extérieur l'abside correspond au chevet.
Absidiole : Abside secondaire, plus petite, greffée soit sur un bras de transept, soit sur le déambulatoire.
Appareil : Ce sont les pierres de construction. On distingue le petit appareil, le moyen appareil et le grand appareil. Les joints d'assemblage sont importants.
Baie : Ouverture pratiquée dans un mur.
Bas-côtés : Vaisseaux latéraux flanquant la nef principale ou le transept. Ils permettent de circuler sur les côtés de l'église. Le bas-côté est moins haut que la nef principale, sinon on parle plutôt de collatéral.
Chevet et absidiole d'une église Gothique
Chevet : c'est, vu de l'extérieur, la partie arrière de l'église, elle est arrondie et abrite le Choeur. Le mot est issu du latin caput: tête. En général, le chevet donne vers l'orient (vers l'Est). Vu de l'intérieur de l'église on désigne le même élement par le nom d'abside.
Chœur: le choeur se situe à l'intérieur de l'église c'est l'ensemble qui entoure l'autel principal où opère le prêtre et c'est la partie réservée au clergé, aussi c'est la partie de la construction qui est la plus travaillée. Le choeur principal est à l'arrière de l'église par rapport à la facade. Il est entouré par l'Abside.
Clocher ou Tours : le clocher est la partie la plus haute de l'édifice, il contient les cloches qui permettent d'appeler les fidèles à l'office religieux. Comme il est visible de loin ces fidèles n'ont pas à le rechercher, ils peuvent s'y diriger à vue. Le clocher en bâtière est coiffé d'un toit à deux pentes. Le clocher-peigne est implanté au-dessus de l'église, il est composé d'une maçonnerie droite percée de baies abritant des cloches. Le clocher-porche est une tour élévée au-devant de l'église, faisant offiche de porche au rez-de-chaussée et de clocher au dessus.
Collatéral : c'est une nef latérale. On emploie ce mot de préférence à bas-côté lorsque sa hauteur de voûte est presque égale à celle de la nef centrale.
Croisillon : Ce terme est synonyme de bras de transept ou de bras de croix.
Crypte : la crypte est une chapelle souterraine généralement située sous le choeur. Elles accueillent souvent les sépultures ou reliques de saints.
Déambulatoire : galerie ou bas côté permettant de faire le tour du choeur et de l'abside.
Façade : terminaison de la nef du côté Ouest. La facade est l'entrée principale des fidèles dans l'église. Il peut y avoir plusieurs facades, mais la facade principale est toujours clairement individualisée et décorée.
Narthex: espace aménagé en avant du portail ou entre le portail et la nef.
Nef: c'est la partie la plus grande de l'église, elle abrite les fidèles qui participent à l'office. Le mot est issu du latin navis: vaisseau, terme également utilisé pour décrire une église
Porche : auvent ou espace ouvert sur l'extérieur en avant du portail de l'église. Il permet d'abriter les fidèles qui rentrent dans l'église.
Transept perpendiculaire à la Nef, ici le transet est Roman alors que le reste de l'église est Gothique (Abbaye de Vendôme). Notez aussi les contreforts et les culées.
Transept : c'est une nef transversale coupant perpendiculairement la nef principale et donnant à l'église la forme d'une croix. La travée formée par l'intersection de la nef et du transept s'appelle le carré du transept ou la croisée. Le transept accueille souvent des autels secondaires.
Travée : partie de l'église allant d'une pilier de soutien à l'autre. Les travées de la nef se comptent à partir du choeur parce que ce sont les premières construites.
Epaulement extérieur d'une Eglise
Les voûtes de la nef et du chevet exercent une pression latérale sur les murs de l'édifice. Plusieurs dispositifs permettent de neutraliser cette poussée, sans eux l'église s'effondrerait.
Arc-boutant : arc exterieur qui résiste à la poussée transversale issue du poids des voûtes de la nef ou du chevet. L'arc-boutant a été conçu au XIIème siècle et surtout utlisé dans les édifices Gothiques. On peut avoir un double arc-boutant quand deux arcs-boutant sont placés dans le prolongement l'un de l'autre et séparés par une culée intermédiaire.
Contrefort : pilier adossé à un mur pour l'épauler en supportant les pressions latérales.
Culée : massif de pierre supportant un arc boutant. La culée neutralise la poussée exercée par les voûtes sur les piliers de l'église.
Pinacle : couronnement en forme de cône ou de pyramide placé en appoint au dessus de la culée d'un arc -boutant. Son poids supplémente la résistance de la culée.
Gargouille: la gargouille sert à évacuer les eaux de pluie pour protèger la culée. Elle est, par la même occasion, un élément décoratif de l'église.
Description intérieure d'une Eglise
Cette partie s'intéresse à l'élévation d'une église, à la manière dont elle est couverte et aux murs qui la composent. L'architecte élabore des solutions différentes selon que la couverture s'appuie sur une charpente, sur une voûte ou sur une coupole.
Les églises simples (plan rectangulaire) possèdent en général une charpente. Les voûtes en pierre ont été généralisées en occident à partir de l'An Mil, elles exercent une poussée latérale sur leurs supports et ceux-ci doivent doivent être renforcés pour y résister.
Dans l'architecture Romane, les colonnes deviennent de puissants piliers, ils sont renforcés par des systèmes d'arcs.
Dans l'architecture Gothique la voute repose sur la croisée d'ogives qui transmet la poussée due au poids de la voute vers les piliers d'angle, ceux –ci sont ensuite épaulés par des contreforts, des arcs-boutant et des culées à l'extérieur de l'église.
Intérieur de la nef: voûte et piliers (cas d'une église Gothique: Abbaye de Vendôme)
Arc : courbe que décrit une voûte ou un élément de construction. L'Art Roman utilise l'arc plein cintre ou l'arc brisé (ou arc en ogive ou arc en tiers point). L'arc en plein-cintre a la forme d'un demi-cercle. L'arc doubleau permet de renforcer la voûte en reportant la charge sur les piliers.
Arcade : ouverture pratiquée sous un arc dans un mur et aussi un ensemble d'arches avec leurs colonnes ou leur pilier de soutien.
Architrave : partie inférieure de l'entablement, c'est un corps de moulure reposant sur le chapiteau.
Baie : ouverture pratiquée dans un mur.
Bandeau : moulure horizontale indiquant la division entre les différents niveaux d'un édifice.
Chanfrein : surface oblique obtenue lorsque l'on abât l'arête d'une pierre taillée.
Chapiteau : bloc de pierre ordinairement sculpté qui coiffe une colonne ou un pilastre. Il comprend de bas en haut: l'astragale, la corbeille et le tailloir. Dans le style Gothique le chapiteau sert de support pour les différents arcs que soutient la colonne.
Claveau : pierre taillée en forme de coin entrant dans la composition d'un arc ou d'une voûte.
Colonne : support vertical de forme circulaire comportant une base, un fût et un chapiteau.
Corbeau : pierre partiellement engagée dans un mur pour supporter une charge.
Corniche : élément supérieur de l'entablement composé de moulures en surplomb les unes sur les autres.
Coupole : voûte de forme hémisphérique, elle permet de couvrir des surfaces carrées. Elle est souvent utilisée à la croisée du transept et de la nef (cf voûte).
Croisée d'Ogives : intersection de deux ogives au sommet d'une voute. Caractèristique du style Gothique.
Doubleau : arc en maçonnerie destiné à doubler la solidité d'une voûte; il est en saillie sur elle et perpendiculaire à son axe.
Ecoinçon : ouvrage formant l'encoignure de l'embrasure d'une baie. En style Gothique on les trouve aux angles des Rosaces et ils sont alors parfois ajourés.
Embrasement : biais donné à l'épaisseur des murs autour d'une baie pour augmenter l'arrivée de la lumière.
Entablement : structure en maçonnerie surmontant l'alignement des colonnes. Il est composé de trois éléments superposés: l'architrave, la frise et, en haut, la corniche.
Frontispice : façade de la principale entrée d'un batiment.
Jubé : tribune en forme de galerie comprise entre la Nef et le Choeur.
Linteau : pièce de bois ou de pierre fermant la partie supérieure d'une porte ou d'une fenetre et soutenant la maconnerie. Il est dit en bâtière lorsque son sommet épouse la forme d'un angle obtus.
Méplat : sculpture au relief peu marqué, qui est à demi plat.
Métope : c'est une dalle, souvent sculptée, qui est placée entre deux modillons.
Modillon (ou corbeau) : pierre en saillie, sculptée ou lisse, placée à intervalle régulier sous une corniche comme pour la soutenir.
Ogive : arc diagonal situé en dessous d'une voûte et qui met en valeur l'arete.
Pendentifs : triangles concaves construits dans les angles du carré à couvrir (cf voûte).
Pilastre : support rectangulaire engagé dans un mur et légèrement saillant, il est en général muni d'une base et d'un chapiteau.
Pignon : chapiteau triangulaire d'un mur dont le sommet supporte des élements des combles.
Pilier : support de section quadrangulaire. Le Pied droit est un pilier (ou un mur) portant la naissance d'une voûte ou d'une arcade.
Rose ou Rosace : vitrail circulaire de grande taille décoré avec des entrelacs.
Tiers-point : point d'intersection de deux arcs formant une ogive.
Tore : moulure ronde en forme de cylindre continu.
Tribune : galerie haute située sur les bas-côtés et ouverte sur la nef. Elle sert souvent à accueillir des fidèles pendant les offices.
Triforium : galerie intérieure étroite surmontant les bas cotés ou la tribune d'une église.
Trompes : petites voûtes coniques tronquées insérées dans les quatre angle d'un carré, pour passer au plan octogonal destiné au support d'une coupole (cf voûte).
Tympan : emplacement en haut du portail d'une église au dessus du linteau. Espace compris entre le linteau et la voussure du portail.
Trumeau : pilier de soutien du linteau d'un portail.
Vitrail : panneau formé de morceaux en verre assemblés avec des baguettes en plomb dont la fonction est d'éclairer l'intérieur de l'église. Ils servent simultanément à la mise en condition des fidèles (representation de scènes de l'évangile, de saints, de grands personnages, de scènes édifiantes, ...).
Volute : élément scupté en spirale aux angles supérieurs d'une corbeille de chapiteau.
Voussure : arcade surmontant une baie ou un portail.
Voûtes
La Voûte est une construction de maçonnerie cintrée, coulée ou appareillée, elle a pour fonction de couvrir un espace.
Des variétés de voûtes permettent de mieux transférer la charge vers les supports (Piliers et Arcs-boutants).
La voûte en berceau a la forme d'un demi-cylindre. Lorsque la voûte est en berceau brisé elle exerce une poussée latérale plus faible que la voûte en plein cintre.
La voûte d'arêtes est formée par l'intersection de deux voûtes de plein cintre en berceau qui se coupent à angle droit.
Voûte d'arêtes de l'église de Saint Savin en Poitou
La voûte en cul-de-four a la forme d'un demi-coupole, c'est la voûte de presque toutes les absides.
La voûte en coupole sert le plus souvent à couvrir une surface carrée (par exemple la croisée des transepts) en utilisant deux procédés de construction: les trompes et les pendentifs.
La voûte sur croisée d'ogives est établie sur des arcs doubleaux et des ogives servant à supporter la voûte et à transmette son poids vers les supports.
Charpentes et Toitures
La toiture et la charpente sont étroitement dépendantes des conditions climatiques. Les combles doivent permettre l'écoulement de la pluie. Les charpentes supportent le poids de la toiture et doivent résister aux rafales de vent. De nombreuses pièces de bois permettent de rigidifier les charpentes, rendant la construction de celles-ci relativement complexe.
Charpente au dessus de la voûte en pierre de la nef de l'église abbatiale de Guitres
Abalétrier : pièce maitresse d'une charpente, l'arbalétrier est la poutre oblique chargée de supporter la toiture.
Ardoise : roche schisteuse qui, divisée en plaques, permet de couvrir les toits depuis le XIème siècle. Le plus souvent sa couleur va du bleu-noir au gris.
Bulbe : petit dôme renflé dans sa partie inférieure.
Bardeaux : tuiles de bois, la nature de celui-ci dépend des conditions locales: chêne, châtaignier, sapin, etc.
Charpente : assemblage des pièces composant l'ossature d'une toiture.
Chéneau : rigole creusée dans la pierre, située à la base d'un toit pour recueillir les eaux de pluie et les conduire vers les gouttières.
Chevrons : pièces de bois fixées sur les pannes pour soutenir le lattis.
Comble : charpente du haut de l'église qui supporte la toiture.
Contrefiches : pièces de bois réunissant les arbalétriers au poinçon afin de reporter la charge de la toiture.
Couverture en terrasse : couverture réalisée en dalles de pierre taillées et légèrement inclinées, ou en core en feuilles de métal ou en béton.
Dôme : comble hémisphérique construit en charpente ou en pierre. En général, il sert de couverture à une coupole.
Entrait : dans une charpente, l'entrait est la poutre horizontale de la ferme.
Epi de faîtage : ornement vertical réalisé en terre cuite ou en métal (plomb) fixé sur la ligne de faîte d'une toiture.
Faîte : crête du toit.
Ferme : élément de base de la charpente, la ferme est un assemblage triangulaire composé d'une pièce horizontale, l'entrait, de deux pièces obliques, les arbalétriers, et d'une pièce verticale, le poinçon. Les fermes rendent la charpente indéformable.
Lanternon : petite construction circulaire, élancée, percée de baies, généralement placé au sommet d'un dôme.
Lattis : lattes horizontales fixées sur les chevrons ou sur les arbalétriers afin de supporter la couverture.
Lauze : plaque de calcaire employée pour couvrir certains toits.
Mur gouttereau : mur qui porte des chéneaux et des gouttières.
Mur pignon : mur, le plus souvent triangulaire, soutenant les versants de la toiture.
Panne : pièces horizontales posées sur les arbalétriers et supportant les chevrons.
Poinçon : pièce verticale de la ferme réunissant le milieu de l'entrait aux deux arbalétriers.
Sablière : pièce de charpent horizontale disposée sur les maçonneries d'un édifice et supportant les fermes.
Schiste : roche qui peut se débiter en feuilles. L'ardoise est une roche schisteuse.
Tables de plomb : feuilles de plomb utilisées dans la couverture de certaines églises.
Tambour : maçonnerie circulaire ou octogonale parfois percée de fenêtres, supportant un dôme ou un bulbe.
Tuile : plaque de terre cuite permettant de couvrir les édifices.
Volige : planches fixées au chevron et supportant la toiture.
Le Cloître et la Salle Capitulaire
Le cloître est un espace de circulation et de promenades qui relie les différentes parties d'un couvent. Comme son nom l'indique, la salle capitulaire est le lieu de réunion du chapitre (composé des chanoines).
Cloître de l'Abbaye Saint Pierre de Moissac (classé au Patrimoine Mondial de l'Unesco)
Le cloître de Moissac (cf photo ci-dessus), dans le département du Tarn et Garonne, est remarquable, il comporte 76 chapiteaux sculptés dont certains remontent à l'époque Romane.
Arcature : petite arcade servant d'ornement. Elle est dite aveugle lorsqu'elle ne perce pas le mur sur lequel elle est appliquée.
Baldaquin : ouvrage qui couronne un autel et supporté par des colonnes.
Baptistère : Edifice contenant des fonts baptismaux.
Bas-relief : sculpture réalisée sur un bloc (pierre, bois, métal) dont le relief est peu pronocé.
Bourdon : grosse cloche au son grave.
Campanile : Italien, désigne un clocher ou une tour isolée situé près d'une église.
Carillon : batterie de cloches de tailles et de tonalités différentes permettant de jouer des mélodies.
Chaire : tribune du prédicateur (en pierre ou en bois).
Contrecourbe : dans un arc en accolade, courbe concave à la suite de la courbe convexe.
Ecoinçon : surface triangulaire entre deux arcs tangents.
Fleuron : ornement en forme de fleur.
Fresque : peinture murale réalisée à l'eau sur un enduit de plâtre encore humide.
Frise : bandeau ornemental continu en bas-relief.
Gable : fronton triangulaire au dessus de l'arc d'une voûte ou d'une baie. Il est souvent ajouré et décoré et se se trouve le plus souvent dans les édifices gothiques.
Gisant : statue (pierre, bois ou métal) représentant le defunt sur sa tombe.
Jubé : clôture établie entre le choeur et la nef surmontée d'une tribune où était lus l'épitre et l'évangile.
Mosaïque : ornement composé de tesselles (petits cubes de pierre, verre, céramique, ou métal) fixées sur du mortier. Il existe deux types de mosaïque, celle de pavement (sol) et la mosaïque murale.
Mouchette : découpure en forme d'ellipse courbe, le plus souvent dans les fenêtres en gothique flamboyant.
Moulure : ornement sculpté en relief ou en creux.
Oculus : fenêtre ronde.
Polyptique : ensemble de panneaux peints ou sculptés comprenant une composition centrale protégée par des volets latéraux mobiles.
Rétable : meuble vertical déposé derrière un autel. ils peuvent se composer de panneaux peints ou utiliser des émaux et des sculptures.
Salle Capitulaire : Salle ou se tient les assemblées du Chapitre.
Stalles : chaises relevables à dossier haut situées de chaque coté du choeur de l'église. Les stalles sont réservées aux membres du clergé.
Trompe-l'oeil : peinture qui, à distance, donne l'illusion de la réalité.
Durant les onze siècles qui correspondent à la période médiévale, l'histoire de l'Eglise est indissociable de celle de la société. Au sens étymologique, le terme " Eglise " désigne en effet l'assemblée des chrétiens, et toutes les sociétés occidentales du Moyen Age se définissent comme chrétiennes. Ecrire l'histoire de l'Eglise au Moyen Age consiste à décrire la manière dont les sociétés occidentales se sont construites et développées dans la perspective d'une chrétienté universelle. Il s'agit aussi de s'interroger sur ce que signifie concrètement l'appartenance à cette chrétienté pour les hommes et les femmes de ce temps.
Entre le XIIIe et le XVe siècle, la société occidentale, puise dans le christianisme ses représentations de l'homme et du monde. Histoire de la vie religieuse, de ses réalités institutionnelles et sociales (structures familiales, éducatives et caritatives) comme de la spiritualité et des pratiques de dévotion, l'ouvrage présente l'évolution de l'Eglise et de son insertion dans la société, à la lumière des recherches qui, depuis plus de trente ans, en ont renouvelé la connaissance La période voit naître un appareil de gouvernement centralisé d'une ampleur sans précédent qui culmine sous la papauté d'Avignon, avant de devoir composer avec l'émergence des Eglises nationales. Revers de ce mouvement unitaire, l'exclusion des dissidents, juifs et musulmans s'accentue. Loin d'être figées, les formes de la vie religieuse se transforment au gré de l'appropriation du message chrétien par les fidèles, clercs et laïcs : vitalité des pratiques et des cultes ; diversité des mouvements réguliers ; aspirations largement partagées aux expériences spirituelles, voire mystiques, notamment chez les femmes. Travaillée par un profond mouvement de réforme qui se repère, au XVe siècle, dans l'administration des diocèses ou le renouveau des réguliers, l'Eglise qu'ébranle la Réforme protestante n'est en rien décadente.
Ce livre n'est pas seulement le fruit d'un événement circonstanciel, à savoir la question d'histoire médiévale mise au programme de l'agrégation externe en 2010-2011. Il procède d'une démarche éclairant d'un jour nouveau l'histoire du fait religieux en Occident au Moyen Age et dont les travaux récents, attentifs aux apports méthodologiques de l'anthropologie et de la sociologie, montrent toute la fécondité. Il s'agit en un mot de comprendre comment s'articulent deux versants du christianisme médiéval : les éléments de stabilité (les" structures ") d'une part, les éléments mouvants (les "dynamiques ") d'autre part. Plus efficiente que l'opposition conventionnelle entre " institutions " d'un côté et " vie religieuse ", cette démarche relie les cadres hiérarchiques et normatifs aux idées qui ont présidé à leur Instauration. Elle s'efforce par ailleurs de mettre en lien données religieuses et données sociales, dans leurs concordances comme dans leurs dissonances et leurs confrontations. Si le mot " sociétés " est ici au pluriel, c'est pour appréhender la réalité sociale dans toute sa diversité - différences entre milieu urbain et monde rural, entre élites et foules anonymes, entre hommes et femmes, entre peuples, entre communautés religieuses dominantes ou en minorité, etc. Ceci dans un espace immense, celui de l'Occident latin - de la Scandinavie à la péninsule Ibérique reconquise et de l'Irlande à la Hongrie - et en couvrant une période de près de trois siècles : du Troisième concile du Latran (1179) - qui met fin au cycle de la " réforme grégorienne " tout en préparant la valorisation de la paroisse connue cadre privilégié de l'action pastorale, sur fond d'épanouissement du courant évangélique et de foisonnement hérétique - jusqu'à la clôture du concile de Hâle (1449) - qui sonne le glas du conciliarisme au profit d'un pouvoir pontifical dont le champ s'est considérablement réduit depuis la consolidation des Eglises nationales. Pour relever ce défi ambitieux, une quarantaine d'auteurs français et étrangers ont été mis à contribution. Tous spécialistes du domaine qu'ils abordent, ils en proposent une synthèse à la fois accessible et actualisée à la lumière de leurs dernières découvertes.
Livres des Editions Zodiaque, Collection La Nuit des Temps
Les Editions Zodiaque ont publié un ensemble impressionnant de livres sur les églises Romanes de France et d'Europe de l'Ouest.