Tous deux ont une origine ancienne comme en témoignent leurs monuments Gallo-Romains: l'Aqueduc de Luynes et la Pile de Cinq Mars, elles ont aussi conservé des châteaux-forts médiévaux.
La route qui conduit de Tours à Luynes suit la rive nord du fleuve, elle passe d'abord près de Fondettes avant d'atteindre Luynes (anciennement Maillé).
Cinq-Mars est à 7 kilomètres à l'Ouest de Luynes.
Aqueduc de Luynes Monuments de l'époque Romaine Pile de Cinq-Mars
Luynes se situe à une douzaine de kilomètres à l'Ouest de Tours, à proximité de la Loire, sur le côteau Nord ce qui le préserve des inondations.
Histoire
Le site de Luynes est occupé par l'homme depuis l'époque du Paléolithique, à l'époque Gallo Romaine il porte le nom de Malliacum qui ensuite a donné Maillé. L'aqueduc et des vestiges de villas témoignent de l'existence d'une agglomération.
Aqueduc de Luynes
Au VIème siècle, au début du Moyen-Age, un monastère (prieuré de Saint Venant) était implanté sur le côteau, là où est mort Saint Solenne évêque de Chartres au temps de Clovis.
La paroisse Sainte Genviève, au bas du côteau, est une fondation du Xème siècle.
Dans la seconde partie du XVème siècle, le village bénéficie de la présence du roi de France Louis XI à Tours. Des Halles et de belles maisons à colombages sont construites.
Le village a changé son nom de Maillé quand il est devenu, en 1619, la possession de Charles d'Albert de Luynes, le favori du roi de France Louis XIII, il a alors porté le nom de ce duc.
La siège d'un duché-pairie, la ville a connu une certaine prospérité pendant la fin de l'Ancien Régime.
La ville décline au XIXème siècle. En 1870, l'église Sainte Geneviève est démolie et remplacée par l'édifice actuel.
L'Aqueduc
Le site a été occupé des l'époque Gallo Romaine, il reste au Nord du bourg, en haut du côteau, plusieurs piles d' un Aqueduc antérieur au IVème siècle. Cet aqueduc permettait d'approvisionner en eau les thermes d'une villa avec caldarium, frigidarium, etc.
L'aqueduc de Luynes
L'aqueduc faisai près de deux kilomètres de longueur de la source jusqu'aux thermes. Il est bâti avec des pierres en petit appareil (cf photo ci-contre), les piles trapézoïdales s'élèvent à environ 9 mètres de hauteur.
A l'origine il compait 90 piles, 62 étaient visibles en 1767 puis 44 en 1967.
La pente était d'environ 1,5 mètres pour un kilomètre avec un débit relativement faible. L'aqueduc aboutissait dans un réservoir dont l'emplacement est identifié.
Au XIème siècle Maillé etait le siège d'une seigneurie qui s'appuyait sur un château-fort qui dominait la vallée de la Loire et même au delà celle de son affluent, le Cher. C'était un observatoire de premier ordre pour surveiller et garder la large vallée de ces deux fleuves.
Le château de Luynes vu du côté sud
Le premier château-fort est endommagé pendant le XIème siècle à l'occasion des luttes entre les comtes de Blois et les comtes d'Anjou.
Il est reconstruit au début du XIIème siècle puis agrandi au siècle suivant. Un donjon occupait le centre de la forteresse, les remparts étaient dotés de hourds (galeries en bois). La protection côté Nord était assuré par des douves avec des pont-levis.
Le château actuel a été reconstruit au XVème siècle puis réaménagé au XVIème et surtout au XVIIème siècles: le donjon est rasé et de nouvelles ailes sont réalisées. Le bâtiment en briques est de la fin du XVème siècle (cf photo ci-dessous à gauche).
Cour intérieure du chateau de Luynes
L'aile dans la cour du château est complétée au XVIIème siècle. Le château a été restauré au XIXème siècle, il appartient toujours à la famille des ducs de Luynes.
Au XVIème siècle, la baronnie de Maillé passe par mariage dans la branche de Laval de la famille des Montmorency. En 1572, le roi Charles IX donne à Jean de Laval le titre de comte de Maillé.
Charles d'Albert de Luynes, le favori du roi Louis XIII, achète en 1619 le comté de Maillé. Le roi en fait un duché-pairie qui porte désormais le nom du nouveau duc, Luynes.
Progressivement le territoire du duché se développe avec en particulier la baronnie de Semblançay, les seigneuries de Saint-Michel et de Rochecorbon.
Halles et maisons anciennes
Luynes conserve des Halles et des maisons de la fin du XVème siècle, elles ont été construites à une période de prospérité du village.
Les Halles
Elles étaient entourées par la Place du Marché qui allait jusqu'à la maison à colombages du XVème siècle. Elles conservent une belle charpente en bois.
Il n'en reste qu'une partie, à l'origine elles comportaient dix travées et s'étendaient vers l'Ouest. Une partie a été détruite au début du XVIIème siècle puis vers 1670 pour construire le Maison de la Justice du duché de Luynes. Cette maison a été détruite en 1913 pour réaliser la salle des fêtes actuelle.
Maison à colombages Centre de Luynes Les Halles
Les Maisons à colombages
Celle à gauche sur la photo ci-contre est de la fin du XVème siècle, sa façade est remarquable.
Elle comportait une échoppe au rez-de-chaussée.
Les piliers en bois supportant l'étage sont sculptés.
Maisons à colombages à Luynes
La maison à droite sur la photo est un peu plus récente.
Une Halle en bois avait été construite au XVIème siècle pour l'accueil des marchés et des foires, elle a été détruite au XIXème siècle.
L'ancien Manoir de Paul-Louis Courier se situe sur le territoire de la commune de Cinq-Mars.
La Pile de Cinq-Mars
Juste avant d'arriver à Cinq Mars en venant de Luynes, sur le côteau qui domine la confluence de la Loire et du Cher, s'élève une Pile qui est sans doute un monument funéraire construit à la fin du IIème siècle pendant l'époque Gallo-Romaine, elle servait peut-être aussi à orienter la navigation sur le fleuve.
Jusqu'au XIXème siècle elle était entourée de murs qui étaient sans doute également d'origine Gallo-Romaine.
Pile de Cinq-Mars Briques polychromes
Elle est relativement bien conservée avec une base carrée sur 5 mètres de côté, elle s'élève à près de 30 mètres de hauteur.
Elle est édifiée en briques et remplie à l'intérieur par des moellons et du mortier. Au sommet, sur chaque angle, se trouvent des petites piles carrées.
Sur le deuxième étage, côté Sud, la façade comporte des briques polychromes (cf photo ci-contre à droite).
Cinq-Mars conserve les ruines d'un château-fort situé en haut du côteau dominant la Loire, il a sans doute été édifié sur l'emplacement d'un point fort de l'époque Gallo-Romaine.
Il est placé à une position stratégique car il permet de controler la navigation sur la Loire mais aussi le confluent avec le Cher.
Il a été construit au XIème siècle et renforcé aux XIIème et XIIIème siècles, il était entouré par des fortifications, il reste des vestiges de la première et de la deuxième enceinte.
A l'origine il comptait quatre tours, il en subsiste les deux du côté Sud ainsi que les douves. Un pont-levis permettait de franchir ces douves, il a été remplacé par un pont à trois arches au XVIème siècle.
Chaque tour comporte trois salles superposées voûtées en ogives. La Tour Est est du XIIème siècle, elle donne sur Luynes et au loin on peut deviner Villandry. La Tour Ouest donne sur Langeais.
Les seigneurs de Saint-Médard résidait dans un manoir qui a été reconstruit au XVIème siècle en style Renaissance. Il n'en subsiste qu'une aile, le reste a été démoli vers 1840.
Tours du château de Cinq-Mars, à l'arrière-plan le pont au-dessus des douves
Au milieu du XIème siècle, le château était gardé par Geoffroy de Saint Médard, un vassal des comtes de Blois qui luttaient contre les comtes d'Anjou.
Le quartier de la Juiverie se situe en contrebas du château qui assurait sans doute sa protection. Il témoigne de la présence ancienne d'une population Juive à Saint Médard.
Entrée de la Juiverie à Cinq-Mars
La photo ci-dessus montre l'entrée principale de la Juiverie qui est située côté Sud, elle est surmontée par un oculus.
Ce quartier était protégé par une enceinte dont les murs ne sont pas très épais. Elle a la forme d'un trapèze, les murs sont renforcés par des contreforts et comportent des ouvertures.
Des éléments de voûtes permettent de penser que deux salles étaient adossées aux murs.
La nef est du début du XIème siècle, le transept et le chevet sont un peu plus tardifs, ils ont été réalisés autour de 1100. Le choeur est assez profond par rapport à la taille de l'église.
Chevet Eglise Saint Médard Façade, nef, clocher, transept
Les murs gouttereaux de la nef sont renforcés par des contreforts qui s'élèvent à mi-hauteur, les contrefort d'angles avec la façade sont plus significatifs. Ces murs sont percés de baies étroites en hauteur, quatre de chaque côté (cf photo ci-dessus à droite).
Le clocher est percé de deux fenêtres en plein cintre sur chaque côté, la flèche octogonale est du XVème siècle.
Ce clocher s'élève au-dessus de la croisée du transept (cf photo ci-contre), les piliers supportant le clocher sont très puissants. Cette croisée est voûtée en berceau plein cintre. Les bras du transept sont voûtés en berceau plein cintre.
L'édifice a été restauré en 1888, une partie de la façade et l'absidiole du bras Nord du transept sont de cette époque.
La seigneurie de Saint Médard est très ancienne puisque le premier seigneur connu Geoffroy de Saint Médard vivait vers 1050. André de Saint-Médard est mort en Terre Sainte en 1210.
A la fin du XVIème siècle, elle passe à une famille Tourangelle, les Ruzé.
Martin Ruzé a été Secrétaire d'Etat et Grand Maitre des Mines de France. Son petit neveu Antoine Coeffier, hérita de Cinq-Mars. C'est le père d'Henri Ruzé d'Effiat.
Henri Ruzé d'Effiat, Marquis de Cinq-Mars
Le nom de Cinq-Mars a en effet été illustré par Henri Ruzé d'Effiat Marquis de Cinq-Mars (cf photo ci-contre), favori du roi de France Louis XIII et Grand Ecuyer de France.
Il a conspiré avec l'Espagne contre Richelieu. Capturé et emprisonné, il a été décapité à Lyon le 12 septembre 1642 à l'age de 22 ans.
Alfred de Vigny a écrit un roman celèbre sur la vie de Cinq-Mars.
Traditions de Cinq-Mars
Au début du XXème siècle se pratiquait toujours une vieille tradition lors des décès. A l'enterrement, la famille du défunt faisait distribuer des pièces de cinq sous aux assistants et ceux ci devaient les remettre au plateau de l'offrande.