Par la désignation Tours Nord on entend la partie de la ville qui se situe au Nord de la Loire. Par extension, cette page traite aussi des communes voisines qui de fait font partie de l'agglomération Tourangelle et qui figurent sur le schéma ci-contre.
Nous examinons ici les communes qui vont de Vouvray à Fondettes.
Tours et sa périphérie au Nord de la Loire
Le côteau Nord de la Loire s'élève tout près de la rive du fleuve, sa configuration permet de se protéger des inondations. Il a été habité dès la Préhistoire avec la réalisation de nombreux troglodytes creusés dans le tuffeau blanc.
Ceci est particulièrement visible vers Sainte Radegonde, Rochecorbon et Vouvray où quelques habitations utilisent encore des grottes du côteau.
Plus tard cette abbaye transfére le domaine de Vouvray aux seigneurs de Beaugency.
Les coteaux sont propices à la culture de la vigne et dès le XVème siècle les vins blancs de Vouvray avaient une très grande renommée et étaient plus particulièrement recherchés par les habitants du nord de la France et de l'étranger. Ceci est toujours vrai actuellement.
Prés de Vouvray en direction de Rochecorbon, le chateau de Moncontour domine la Loire. Balzac l'a habité.
Château de Moncontour
L'église de Vouvray
Parcay Meslay
Maison de la Commanderie à Parcay Meslay Le Porche de Meslay La Grange de Meslay
Dès le IXème siècle Parcay est le siège d'une seigneurie dépendant de l'Abbaye de Marmoutier. Meslay possèdait un Prieuré qui appartenait aussi à cette Abbaye.
C'est vers 1220 que Hugues des Roches Abbé de Marmoutier fit construire le Porche et la Grange de Meslay par l'architecte Etienne de Mortagne. La Grange mesure 60m de long sur 25 de large.
Rochecorbon
Rochecorbon est un village situé à la fois en bord de Loire et en hauteur sur le côteau. Il est dominé par une Lanterne assez spectaculaire.
Au IXème siècle Rochecorbon s'appelait Vosnes (Vodanum) et appartenait au Chapitre de la Cathédrale de Tours. L'église Notre Dame date du XIIème siècle. Le premier seigneur connu de cet endroit (appelé les Roches) vivait un peu avant l'an Mil, il s'appelait Corbon, il a laissé son nom à la commune. La seigneurie de Rochecorbon était assez importante au Moyen-Age, elle est passée à la famille des Vicomtes de Thouars au XIVème siècle.
L'église de Rochecorbon
Rochecorbon était dominé par un château depuis une époque très ancienne, il a été reconstruit par Robert des Roches en 1113 et à nouveau remanié au XVème siècle. Il n'en reste qu'un poste de vigie, la Lanterne qui permet de surveiller très loin dans la Vallée de la Loire.
Au XVIIème siècle, Rochecorbon est associée à la Seigneurie de Maillé et devient une partie du duché de Luynes constitué en faveur de Charles d'Albert de Luynes, le favori du roi de France Louis XIII.
En 1808 Rochecorbon a annexé la commune voisine de Saint Georges. Celle ci avait une église paroisiale remarquable qui subsiste toujours: la Chapelle Saint Georges. Elle a été construite aux XI et XIIèmes siècles collée au rocher avec une crypte taillée dans le tuffeau. Elle possède des Fresques Romanes remontant aux premières années de sa construction.
Sharon Farmer here investigates the ways in which three medieval communities--the Town of Tours, the Basilica of Saint-Martin there, and the Abbey of Marmoutier nearby--all defined themselves through the cult of Saint Martin. She demonstrates how in the early Middle Ages the bishops of Tours used the cult of Martin, their fourth-century predecessor, to shape an idealized image of Tours as Martin's town.
Sainte Radegonde
Cette ville s'appelait Saint Ouen jusqu'au XVIIème siècle. L'église date du XIIème siècle, elle comprend une partie taillée dans le roc, c'est la grotte où habitait et officiait Saint Gatien, le premier évêque de Tours.
Abbaye de Marmoutier: Portail de la Crosse Plan de l'Abbaye au début du XVIIIème siècle
C'est au bord la Loire, sur la rive Nord quelques kilomètres en amont de Tours, que Saint Martin s'installe avec ses disciples dans des grottes creusées dans le côteau.
En 372 il fonde une Abbaye qui devient rapidement très célèbre et très riche, peu après sa création elle comptait déjà 80 Moines.
Les rois Carolingiens protègent l'abbaye et lui attribuent des immunités et de nombreuses dotations.
En 853 cette est pillée et détruite par les Normands qui tuent plus de cent religieux, les survivants se réfugient dans l'Abbaye de Saint Martin.
A partir de 980, des moines venus de l'Abbaye de Cluny en Bourgogne s'installent à Marmoutier. Aussi après l'an Mil, sous l'impulsion de l'Abbé Bernier, l'Abbaye se développe considérablement et devient une des plus riches d'Europe, elle reçoit en dons, des abbayes, des prieurés, des paroisses et des églises ainsi que des terres.
Avant 985, elle est contrôlée par les Robertiens, elle passe ensuite sous l'influence des comtes de Blois. Un parent de ceux-ci, Gauzbert, devient Abbé, mais il est contesté par les moines et il faudra de nombreuses années pour rétablir le calme dans l'abbaye.
Plus tard, à l'occasion des luttes féodales de la deuxième partie du XIème siècle l'Abbaye est sérieusement endommagée par le comte d'Anjou, Geoffroy le Barbu.
Le 1° mars 1096, le Pape Urbain II vient consacrer la nouvelle Eglise (cf ci-dessous).
Le monastère, devenu insuffisant, est complètement reconstruit au début du XIIIème siècle par l'Abbé Hugues des Roches, à cette époque plus de cent Prieurés dépendent de l'Abbaye qui est extrèmement riche. Le roi Saint Louis la retire aux comtes de Blois et la fait dépendre directement de la couronne de France.
Abbaye de Marmoutier: Tour des Cloches
A la fin du XVème siècle; les rois de France qui résident en Touraine, Charles VII et Louis XI, la protègent et la vénèrent.
L'Abbaye de Marmoutier possèdait de grands domaines en Angleterre, elle les perd quand le roi Henri VIII se sépare de l'église Catholique au début du XVIème siècle.
En 1562, au début des Guerres de Religion, l'Abbaye de Marmoutier est pillée par les Protestants, elle se releve difficilement de cet évènement.
En 1637, l'abbaye passe sous la tutelle de la Congrégation de Saint Maur qui bénéficie des faveurs du pouvoir royal ce qui lui permet de recouvrer un peu de prospérité.
Ruines de l'Abbaye de Marmoutier au XVIIIème siècle
Pendant la Révolution Francaise, l'Abbaye est d'abord transformée en hôpital militaire puis vendue comme bien national en 1799. Une vingtaine d'années plus tard la plupart des bâtiments, église, cellules des moines, sont démolis, seuls subsistent le Portail de La Crosse (cf photo au-dessus), la Tour des Cloches (cf photo ci-dessus), la Maison du Prieur et une partie de l'enceinte avec deux tourelles sur la facade Ouest.
Depuis plus d'un siècle maintenant c'est un établissement d'éducation.
De nombreux Papes sont venus à Tours aux XI et XIIèmes siècles. La plupart du temps ils préferaient séjourner dans l'Abbaye de Marmoutier qui relevait directement du Pape.
En mars 1096 Urbain II vint faciliter la mise en place de la réforme Grégorienne et consacra la nouvelle église dédiée à la Sainte Croix. Il prêcha la Première Croisade devant le Comte d'Anjou Foulques le Réchin et la noblesse de Touraine rassemblée entre la Loire et le portail du monastère.
En 1119, juste élu, le Pape Calixte II séjourne lui aussi à Marmoutier et convainc le comte Foulques V d'Anjou de partir en Croisade. Ce dernier deviendra roi de Jérusalem.
Urbain II prechant la Croisade à Marmoutier
En 1162, le Pape Alexandre III qui a été chassé de Rome par l'Empereur Frédéric Barberousse, vient résider à Tours. Il consacre la chapelle Saint Benoit élevée dans la cour de l'Abbaye de Marmoutier.
Cette étude se propose d'aborder l'espace urbain comme une construction impensée de l'activité humaine. Les pratiques et les représentations des acteurs qui s'impliquent dans la ville de Tours (les chanoines de Saint-Martin, les moines de Saint-Julien et de Marmoutier, les rois, les archevêques, les comtes...) sont examinées tout d'abord pour elles-mêmes, comme une série de moments particuliers, liés à chaque fois à des finalités spécifiques et très diverses - et en général non urbaines. Puis, elles sont mises en relation avec les caractéristiques de l'espace urbain, c'est-à-dire le parcellaire et le réseau viaire précisément décrits grâce à un système d'information géographique, en montrant qu'elles participent à structurer cet espace urbain de manière dialectique, et non causale ou immédiate. Les temporalités propres à l'activité sociale, qui ne sont pas les mêmes que celles de la structuration de l'espace urbain, interagissent néanmoins en permanence avec celles de la ville. C'est ce jeu de décalage entre des temporalités aux rythmes différents qui permet d'expliquer la morphogenèse de la ville.
Abbayes de Touraine Relié - de François-Christian Semur, Michel Sigrist - ISBN : 2845617666
Voici une étude du patrimoine des abbayes de Touraine. Il recense les abbayes tourangelles sur les différents sites, présents ou disparus. Un ouvrage complet, réalisé par des spécialistes du sujet, pour mieux connaître ce patrimoine historique régional.
Saint Symphorien, en bas de la Tranchée avec les anciens bureaux de l'Octroi
Le site de Saint Symphorien est habité depuis les temps les plus anciens, un pont Romain vers Caesarodunum, proche de l'actuel Pont Wilson, existait au Ier siècle. Il avait disparu au IVème siècle.
Au Moyen-Age, un passage par bateau de la Loire donne sur le coeur de l'ancien Tours. Un peu aprés l'an mil, un Pont de Pierre a été construit sur la Loire par Eudes II de Blois, ce qui a assuré la prospérité de Saint Symphorien à cette époque.
De l'autre coté, à Tours, il débouchait sur le Château et la Cathedrale. Il a été détruit au XVIIIème siècle et remplacé par le Pont Wilson légèrement en aval. Actuellement une passerelle piétonne suit à peu près le tracé de l'ancien pont dont les restes sont visibles en été quand la Loire est basse.
L'église de Saint Symphorien a été fondée par l'évêque de Tours Saint Perpet au Vème siècle. Ensuite elle appartient à l'Abbaye de Marmoutier. La construction actuelle comprend des parties qui remontent au XIIème siècle, le portail date du XVIème siècle.
Façade de l'église de Saint Symphorien
Pendant trés longtemps Saint Symphorien a été une commune autonome. Depuis les années 1970 la ville a été annexée à Tours, elle en est devenue un quartier.
La passerelle (Pont de Fil) venant de Tours sur l'emplacement du vieux Pont
Le long de la Loire, légèrement à l'Ouest du Pont Wilson se situe un couvent dénommé la Grand Bretèche, sans que pour autant il ait à voir avec la roman de Honoré de Balzac. Celui-ci se situe en fait à Vendôme.
La Loire à Saint Symphorien: la Grande Bretèche
Saint Cyr sur Loire
Belle demeure de Saint Cyr dominant la Loire
Le côteau de Saint Cyr a toujours été recherché pour ses multiples agréments: paysage, exposition au soleil, etc ... La commune possède de nombreuses et belles résidences.
A partir du XIème siècle la paroisse de Saint Cyr (Chaumont à l'époque) appartenait aux Seigneurs d'Amboise, et une branche cadette de cette maison a constitué la lignée des Seigneurs de Chaumont (il s'agit de Chaumont sur Loire). Ceux ci ont eu un destin exceptionnel à la fin du XVème siècle.
Peu avant 1500 le domaine était en possession du chapitre de l' Abbaye Saint Martin. Cette propriété comprenait le Port de Saint Cyr et le droit de passage sur la Loire.
Saint Cyr est un endroit très résidentiel. Ainsi le Chansonnier Béranger a habité la Grenadière de 1836 à 1848 et le Peintre Cazin de 1869 à 1871.
Deux hommes de lettres célèbres ont vécu à Saint Cyr dans la pemière moitié du XXème siècle, Anatole France (photo ci contre) qui résidait à la Béchellerie où il est mort le 13 Octobre 1924 et le philosophe Henri Bergson qui lui, habitait à la Gaudinière.
L'église primitive de Fondettes a été construite au début du XIème siècle. Vers 1050 un prêtre achète à Hilduin II de Maillé et Agnès de Lisle, sa femme, une part de cette église. Leur fils Hardouin I cède le tout en 1084 à l'Abbaye de Marmoutier. Cette église a d'abord été dédiée à la Sainte Vierge et ensuite à Saint Symphorien, elle a été rebatie sur l'ancienne église aux XII et XIIIèmes siècles.
C'est sur le territoire de cette commune, en surplomb sur la Loire au dessus du Pont de la Motte, que Foulques III Nerra comte d'Anjou a construit au début du XIème siècle la forteresse de Montboyau qui lui permettait de surveiller Tours. A la suite d'un traité avec le comte Eudes II de Blois, le fort a été démoli par Foulques lui même qui en contrepartie conserva la possession de Saumur.
La Membrolle sur Choisille
A partir du XIème siècle se trouvait là un Prieuré dépendant de l'Abbaye de Marmoutier. La commune de La Membrolle a été constituée en 1873 par un démembrement de celle de Mettray.
Mettray
Mettray est célèbre pour la Colonie Agricole qui y a été fondée en 1839. Son but était de récuperer et d'élever, selon les principes de la société de l'époque, les enfants mineurs ayant déja commis des délits. Elle assurait ensuite le suivi de la réinsertion de ses pensionnaires une fois que ceux-ci étaient sortis de la Colonie.
Un autre établssement pour adolescents, mais cette fois à caractère répressif, existait aussi à Mettray: La Maison Paternelle.
L'Eglise de Mettray est dédiée à Saint Symphorien, elle a été très endommagée par un incendie en 1847. Au Moyen Age, Mettray était un fief qui relevait du chateau de La Motte Sonzay.
Tout les événements marquants de cette région, décryptés par un spécialiste.
Voici résumée toute l'histoire de la Touraine, de la Préhistoire à nos jours. À travers les personnages emblématiques de la région et les faits historiques incontournables tourangeaux, l'auteur nous explique comment s'est construit le prestige de la Touraine.
De Saint-Martin évangélisant les campagnes au désaccord entre De Gaulle, Pétain et Churchill sur la conduite à tenir face aux Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, en passant par Anne de Bretagne, Gambetta ou Agnès Sorel (première maîtresse officielle d un roi de France), Pierre Audin nous dresse un portrait précis et sans détour de cette belle région.
Tours est une ville qui a eu une grande importance historique pendant tout le Moyen-Age. Capitale d'une Province Gallo-Romaine puis capitale religieuse avec le culte voué à Saint Martin, elle est enfin devenue capitale politique avec Charles VII et surtout Louis XI.
Ce livre est un ouvrage de référence sur l'histoire de la Touraine, il a été réalisé par des Universitaires spécialistes de l'Histoire. Il décrit la vie de la Touraine au travers de toutes les époques: Gallo-Romaine, Moyen Age, Renaissance, XVII et XVIIIèmes siècles, Révolution et Empire, XIX ème siècles, les Guerres Mondiales et enfin la période contemporaine jusqu'aux années 1980. Il possède de très nombreuses illustrations qui viennent appuyer les textes.