La Loire est le plus beau et le plus long fleuve de France, il fait 1010 km en longueur.
Son bassin hydrographique s'étend sur une surface de 120000 km2 et sur plusieurs régions géographiques francaises.
La Loire prend sa source dans l'Est du Massif Central au pied du Mont Gerbier de Jonc qui est une des montagnes les plus élevées (1550m) du département de l'Ardèche (Vivarais).
Dans ce périple, la Loire trace son chemin dans quelques gorges mais surtout dans des plaines comme celle du Forez.
Le fleuve passe près de Saint Etienne puis près de Montbrison et à Feurs, la capitale de l'ancienne province du Forez. La Loire s'épanouit au niveau de Roanne et traverse les villes de Digoin et Decize avant d'atteindre Nevers.
Peu après, elle reçoit les eaux de l'Allier, un affluent majeur qui lui donne une nouvelle envergure.
Carte interactive de la Vallée de la Loire entre Saint Etienne et Nevers
Vous pouvez vous déplacer ou zoomer en utilisant les signes en haut à gauche
La Loire prend sa source dans l'est du Massif Central au pied du Mont Gerbier de Jonc qui est une des montagnes les plus élevées (1550m) du département de l'Ardèche (Vivarais).
Au Nord de Saint Etienne la vallée devient beaucoup plus large et le fleuve s'écoule vers Feurs. De nouvelles Gorges encadrent la Loire de Saint Paul de Vézelin à Saint Maurice sur Loire, en amont du Barrage de Villerest. Au delà, le fleuve passe sur le flanc droit de Roanne.
La Loire est un département rattaché à la région Rhône-Alpes. Son chef-lieu est Saint Etienne les autres villes significatives sont Roanne, Saint Chamond, Firminy et Montbrison. Le fleuve la Loire traverse le département du Sud au Nord sur une longueur de plus de 130 kilomètres.
La partie centrale du département correspond à l'ancienne province du Forez et la Plaine du Forez en représente une part significative. Ce département est assez montagneux avec les Monts du Forez, les Monts du Lyonnais et les Monts de la Madeleine. Les forêts occupent le tiers de la superficie du département.
Histoire A l'époque Celtique puis Gallo-Romaine, ce territoire était occupé par la tribu Gauloise des Ségusiaves. Conséquence des invasions Barbares, le Forez fait ensuite partie du royaume des Burgondes au Vème siècle. Conquis par les Francs (Mérovingiens et Carolingiens), il est incoporé au royaume de Bourgogne au Xème siècle.
Le département de la Loire s'est industrialisé aux XIXème et XXème siècle avec en particulier le développement industriel de Saint Etienne. Sa population est passée de moins de 300000 habitants en 1800 à plus de 750000 au début du XXIème siècle, les nouveaux habitants étaient issus de l'exode rural frappant les départements voisins de l'Ardèche et de la Haute-Loire, en particulier.
Peu après Aurec, la Loire passe à Saint Paul en Cornillon et devant le Rocher de Cornillon qui forme une presqu'île entourée par une boucle de la Loire.
Sur le rocher subsiste un château médiéval en ruines, il a été construit au XIème siècle et reconstruit au XIVème siècle.
Le village est d'origine médiévale, il s'est développé autour d'un monastère, il en conserve une église Romane.
Après avoir franchi la Loire sur le pont suspendu du Pertuiset, on atteint Unieux et Firminy, à ce moment on est dans l'agglomération de Saint Etienne.
Saint-Etienne
Saint Etienne se situe à 600 mètres d'altitude, elle est devenue la capitale du Forez et le chef-lieu du département de la Loire. La ville est un peu à distance du fleuve qui s'écoule sur son flanc Ouest.
Panorama sur Saint-Etienne
L'existence de Saint Etienne est signalée à partir du XIIème siècle, à cette époque c'est un bourg qui relève du château de Saint Priest. Elle est sur la route qui va de Lyon à Toulouse via Le Puy en Velay. La ville se développe à partir du XVIème siècle avec la production d'armes.
Quartier ancien de Saint-Etienne
La ville décolle au XIXème siècle pendant la première révolution industrielle avec l'exploitation des mines de charbon, la métallurgie, la production textile (passementerie: rubans de soie, etc) et sa célèbre manufacture d'armes et de cycles (Manufrance). Des milliers d'ouvriers contribuaient à ces productions dans des usines, des ateliers ou à domicile.
A partir des années 1970, Saint Etienne a entrepris une forte mutation économique pour compenser le déclin de ses industries traditionnelles. Les mines et la métallurgie ont marqué le paysage autour de Saint Etienne même si les crassiers sont maintenant recouverts par la verdure. Cités ouvrières et usines sont toujours bien visibles même si certains bâtiments ont été reconvertis en musées.
Saint Etienne a effectué une valorisation de ses anciennes infrastructures et tente de promouvoir le tourisme culturel en complément du tourisme vert du Parc du Pilat et du Parc du Livradois-Forez. Dans cette même perspective la ville a mis en place, dès 1833, un Musée d'Art et d'Industrie pour mémoriser et valoriser son Patrimoine Industriel: cela va du tissage de la soie et de la passementerie (rubans) à la fabrication des armes et cycles.
Saint Etienne possède un Musée d'Art Moderne de qualité sur la peinture et la sculpture. Il comporte des oeuvres de Soulages, Picasso, Fernand Léger, Picabia, Max Ernst, Miro, Vasarely, Dubuffet, etc.
Le lac de Grangent est une retenue d'eau créée sur la Loire par un barrage. Il s'étend sur une vingtaine de kilomètres en longueur à partir de Aurec-sur-Loire. Du village de Saint Victor (rive droite) et de celui de Chambles (rive gauche) on découvre une très belle vue sur la Loire.
Deux châteaux se situent dans ses environs, tous deux proches du barrage : le château de Grangent (cf photo ci-dessous) qui se trouve sur une île du lac, et le château d'Essalois qui surplombe le lac depuis une colline.
Le château remonte au XIème siècle, il était sur un promontoire qui dominait la Loire. La construction du barrage a inondé son voisinage ne laissant émergé qu'une île au sommet de laquelle il est implanté.
L'île de Grangent avec son château
La rive droite du lac est protegée par la Réserve naturelle régionale Saint-Étienne - Gorges de la Loire.
Saint Rambert
Au Nord du lac de Grangent, Saint-Rambert est une petite ville établie en hauteur qui remonte à l'époque Gallo-Romaine (son nom était Occiatus. Elle s'est développée autour d'un Prieuré dont l'église est dédiée à Saint André. Celle-ci date des XIème et XIIème siècles, elle est de style Roman avec une triple nef voûtée en berceau. Elle possède deux clochers, le premier est sur la façade dont il constitue le porche, le second est au-dessus de la croisée du transept.
Au Moyen-Age, Saint-Rambert était protègé par une enceinte dont il reste des éléments comme la Porte Franchise qui permettait d'accéder au Prieuré. Elle est ainsi nommée car ceux qui parvenaient à entrer par cette porte dans l'enceinte bénéficiaient alors du droit d'asile qui assurait leur protection. Le village conserve aussi des maisons anciennes des XVème et XVIème siècles.
A partir du XVIIIème siècle la ville a construit de nombreuses embarcations en bois (les Rambertes) capables de transporter au delà de 30 tonnes de matériaux (charbon, ...) sur la Loire jusqu'à Orléans et Nantes. Le bois était récupéré pour une autre usage à l'issue du voyage.
La commune de Saint-Rambert a fusionné avec sa voisine Saint-Just en 1973 pour former la nouvelle commune de Saint-Just-Saint-Rambert.
La Plaine du Forez
Au delà du lac de Grangent, vers le Nord, le relief s'aplanit, on rentre dans le bassin du Forez. Le Forez est une ancienne Province Française qui s'étendait essentiellement dans l'actuel département de la Loire mais ausi sur les départements de la Haute-Loire et du Puy de Dôme.
L'altitude de la Plaine du Forez tourne autour de 300 mètres et le sol n'étant pas propice à l'écoulement des eaux elle comporte de nombreux étangs.Cette plaine s'étend sur une longueur d'une trentaine de kilomètres à l'issue desquels se trouvent de nouvelles Gorges de la Loire. Côté Ouest, elle s'appuie sur les Monts du Forez dont le sommet est à plus de 1600 mètres d'altitude.
A l'époque Celtique, le Forez était occupé par la tribu des Segusiaves, leur capitale était Forum Segusiavorum (Feurs). Au Xème siècle, cette région constitue le comté du Forez avec les villes de Feurs et Montbrison et Roanne.
Les comtes de Forez étaient des seigneurs importants dans la région, ils étaient souvent en conflit avec les archevêques de Lyon. En 1441, Montbrison devient la capitale du comté à la place de Feurs. A certaines époques le comté de Forez a englobé le Beaujolais. En 1371, Anne de Forez, héritière du comté se marie avec Louis II duc de Bourbon, le comté passe alors dans les possessions de la maison de Bourbon. Il a été rattaché à la France en 1531, suite à la trahison du connétable de Bourbon.
La Plaine du Forez de Fabrice Frappa, Pascal Faverot -- Guide patrimoine Rhone Alpes -- ISBN: 2908010356
Montbrison
Montbrison: gravure du XIXème siècle
Montbrison est à dizaine de kilomètres de la Loire, à l'Ouest de Montrond les Bains qui est une station thermale avec un château médiéval du XIIème siècle, qui contrôlait la navigation fluviale sur la Loire.
Montbrison est au pied des Monts du Forez et elle est traversée par le Vizézy qui est un affluent du Lignon qui lui-même se jette dans la Loire. La ville est d'origine médiévale, les comtes de Forez y ont établi leur château principal (au XIème siècle, il n'en reste rien), ce qui en a fait, à partir de 1441, la capitale du Forez.
Montbrison conserve la Collégiale Notre-Dame de l'Espérance construite à l'initiative du comte Guy IV au début du XIIIème siècle, sa construction ne s'est achevée qu'à la fin du XVème siècle. La façade avec ses deux tours évoque une forteresse, la nef est de style Gothique. Derrière la collégiale se situe la salle de la Diana (nom issu de Doyenné) construite à la fin du XIIIème siècle, elle était la salle de réunion des Etats du Forez, elle conserve un beau plafond à caissons. L'ancien monastère des Cordeliers date du XIIIème siècle, c'est l'actuel Hôtel de Ville.
Comme bien d'autres cités dans la région, Montbrison a subi les vicissitudes de la Guerre de Cent Ans, ce qui a conduit à protèger la ville par des remparts (toujours visibles) au début du XVème siècle. De même la ville a été endommagée au moment des Guerres de Religion.
L'ancien collège des Oratoriens (édifié en 1620) est le siège de la sous-préfecture. Montbrison a été le chef-lieu du département de la Loire de 1795 à 1855, date à laquelle ce rôle a été transféré à Saint Etienne.
A cinq kilomètres au Nord de Montbrison se situe le Prieuré de Champdieu fondé au début du XIIème siècle par l'Abbaye de Manglieu, en Auvergne. Ce Prieuré constituait jadis une véritable forteresse. L'église est du XIIème siècle, elle a été transformée au XIVème siècle. Les bâtiments conventuels sont intéressants: fenêtres, plafond à caissons du réfectoire. Une fresque du XVème siècle représentant la Cène est au dessus de la cheminée gothique.
Le château de La Bastie-d'Urfé est sur la commune de Saint Etienne le Molard, une quinzaine de kilomètres au Nord de Montbrison et une dizaine à l'Ouest de Feurs.
La Bastie-d'Urfé est au départ un château construit au XIVème siècle et transformé en demeure à l'italienne par Claude d'Urfé, au milieu du XVIème siècle. Claude d'Urfé avait été ambassadeur de France à Rome de 1548 à 1561. L'édifice comporte une partie centrale et deux ailes.
La partie significative est la cour d'honneur avec une belle galerie à deux étages (cf photo ci-contre) avec un promenoir à colonnes corinthiennes qui imite celui du Palais de la Ragione à Vérone.
La cour d'honneur du château de La Bastie d'Urfé, elle est d'inspiration italienne
Le petit-fils de Claude, Honoré d'Urfé, écrivain à la charnière du XVIème et du XVIIème siècle, a vécu dans ce château où l'on peut toujours voir son cabinet de travail. Il s'est inspiré de ce château et de son environnement pour son roman l'Astrée, le roman de référence des Précieuses pendant le règne du roi Louis XIII.
Juste à côté de La Bastie-d'Urfé sur un roc volcanique au dessus de la rivière le Lignon, à Montverdun, est établi un prieuré du XIIème siècle.
Feurs
Feurs est une ancienne ville Gallo-Romaine, elle était un important Emporium (centre commercial) et la capitale de la cité des Ségusiaves. Son nom était Forum Segusiavorum et c'est de lui que dérive le nom de Forez. Des vestiges de l'ancienne cité Romaine subsistent à Feurs, elle avait un forum significatif, un théâtre, des thermes, un temple etc. Elle était sur le parcours de la Voie Romaine Agrippa. La ville a été sans doute été devastée par les incursions barbares de la seconde partie du IIIème siècle.
Feurs ne réapparait dans les textes qu'au début du XIème siècle. Pour autant elle devient une ville prospère au Moyen-Age, elle était protègée par des fortifications dont il reste la Tour de la place de la Boaterie.
Feurs a été le premier chef-lieu du département de la Loire, de 1793 à 1795, avant de céder ce statut à Montbrison.
Eglise de Feurs
La première église de Feurs remonte au Xème siècle, elle a été bâtie à l'emplacement d'un ancien édifice Gallo-Romain. Des chapelles latérales ont été ajoutées pendant le Moyen-Age. Elle a été remaniée au XVème siècle avec des parties en style Gothique flamboyant, le clocher est du XIXème siècle.
Une douzaine de kilomètres au delà de Feurs, après Balbigny, la Loire creuse de nouvelles gorges jusqu'au Barrage de Villerest, à l'approche de la ville de Roanne où la largeur du fleuve arrive à dépasser les cent mètres.
Pommiers
Pommiers est un village à moins de dix kilomètres à l'Ouest de la Loire. Il possède un Prieuré fortifié remarquable, il apparait massif avec ses grosses tours quand on arrive au bourg, à noter aussi le pont Gothique (XVème siècle) en dos d'âne au dessus de l'Aix, une petite rivière.
On pénètre dans le village par deux portes fortifiées. Outre l'église, les bâtiments monastiques comportent un cloitre avec trois galeries, une salle capitulaire et le logis du Prieur. L'ensemble de l'édifice a été restauré au XVIIIème siècle.
L'origine de Pommiers est très ancienne et à l'époque Gallo-Romaine un établissement y avait été établi pour les vétérans de l'armée Romaine.
Au IXème siècle, à l'emplacement d'une ancienne villa Gallo-Romaine, l'Abbaye de Nantua (dans le département de l'Ain) y fonde un Prieuré autour duquel se développe le bourg. Ce prieuré est rattaché en 960 à l'Abbaye de Cluny et le reste jusqu'au XVIIIème siècle. Les dons de Giraud II comte de Forez permettent de le reconstruire au XIème siècle.
L'église Romane (à l'arrière-plan sur la photo ci-contre) est dédiée à Saint-Pierre et Saint-Paul, elle est simple et massive, sa nef est à cinq travées voutées en berceau. Une coupole est au dessus de la croisée du transept. Cette église est du XIème siècle et a été agrandie au XIIIème siècle.
A l'intérieur se trouvent des peintures (fresques du XVIème siècle) et sculptures intéressantes.
Le logis du Prieur est du XVème siècle avec une belle façade, due au Prieur Jean de Bourbon, et une tourelle d'escalier.
Le château-Prieuré de Pommiers: tours et église à l'arrière-plan
Pendant la Guerre de Cent Ans, à la fin du XIVème siècle, pour se protèger des bandes armées, Pommiers s'enferme dans une enceinte.
Le Prieuré a été endommagé par les Protestants au moment des Guerres de Religion au XVIème siècle, suite à la prise de la ville voisine de Saint Germain-Laval. Il devient d'ailleurs une place forte des Ligueurs.
L'ensemble du château-prieuré a été vendu comme Bien National en 1790, après le départ des moines. Maintenant il est la propriété du Conseil Général de la Loire.
Saint Maurice sur Loire
Le site de Saint Maurice sur Loire permet de superviser la Loire qui forme une boucle en bas du village. Il a été était occupé par les hommes dès l'époque préhistorique. A l'époque Celtique un oppidum y était implanté.
Château de Saint Maurice sur Loire
Au XIIIème siècle, Saint-Maurice est le siège d’une châtellenie relevant des comtes de Forez. Un château (cf photo ci-contre) a été construit pour contrôler la circulation sur la Loire, le donjon cylindrique du XIIème siècle, la poterne, les remparts et des portes fortifiées subsistent et il est possible d'emprunter le chemin de ronde. Ce château était un point fort des comtes de Beaujeu pour faire face aux comtes de Forez.
L'église conserve une abside Romane à chevet plat avec des fresques remarquables de la fin du XIIIème siècle.
Saint-Maurice conserve aussi des petites rues et maisons anciennes. A signaler le manoir de La Mure-Chantois situé en terrasse au Sud du village, il est du XVIème siècle.
La commune de Saint Maurice a fusionné avec celle de Saint Jean pour former la nouvelle commune de Saint-Jean-Saint-Maurice.
Barrage de Villerest
Le Barrage de Villerest
Le Barrage de Villerest se situe au débouché des Gorges de la Loire, au sud de Roanne. Il a été mis en service en 1985 et le lac de retenue a une superficie de près de 800 hectares. Le barrage a été commencé en 1978, il est achevé en 1982 et mis en eau en 1984.
Il a pour objectif de contribuer à la régulation du débit du fleuve et plus précisément de maitriser les crues (le souvenir des grandes crues de 1856 et 1866 reste présent) et en sens inverse de parer aux sècheresses. Il veille en particulier à une alimentation régulière des centrales nucléaires de Belleville (dans le Cher) et de Dampierre (dans le Loiret) avec d'assurer leur refroisissement.
Cette retenue fonctionne en coordination avec celle de Naussac
Roanne
La Loire en amont de Roanne
La Loire en aval de Roanne
Roanne est une ville ancienne, a l'époque Celtique elle était sur le territoire de la la tribu Gauloise des Ségusiaves. A l'époque Gallo-Romaine son nom est Rodumna, c'était un port fluvial. Elle apparait sur les Tables de Peutinger établies pendant l'Empire Romain Tardif (IVème siècle). Peu significative pendant le Moyen-Age (il reste un donjon de cette époque) la ville reprend de l'importance à l'aube de la Renaissance, en particulier grâce à Jacques Coeur qui contribue à l'exploitation des mines de cuivre, de plomb et d'argent du Roannais. Le minerai était transporté par des bateaux sur la Loire vers des fours situés plus au Nord (dans le Berry en particulier).
Au XVIIIème siècle le trafic fluvial de marchandises et de passagers augmente considérablement.
Au XIXème siècle, l'activité économique se développe avec en particulier l'industrie du textile (coton) et des activités alimentaires et militaires. Le commerce se fait essentiellement par la Loire qui est aménagée et réorganisée sur un seul bras et aussi grâce à la création du canal la téral de la Loire vers Digoin. Jusqu'à la fin du XIXème siècle, le port de Roanne reste très actif avec le transport de charbon mais aussi des vins du Beaujolais vers Orléans et l'estuaire du fleuve.
Eglise Saint Etienne de Roanne
L'église Saint-Etienne (cf photo ci-dessus) est du XVème siècle, elle a été fortement remaniée au XIXème siècle.
Jadis, il était possible de franchir la Loire par un Gué à Roanne. Régulièrement les pont de bois ont été emportés par des crues, ce n'est qu'en 1854 que le premier pont de pierre a été mis en service.
C'est à partir de Roanne que la navigation sur la Loiredevenait vraiment praticable. L'ancien port, comblé à partir du XVIIIème siècle, se situait sur le bras principal de la la Loire. Entre Roanne et Digoin, la Loire est doublée par un canal.
Plan du centre de Roanne
La Loire à Roanne avec le Pont de Pierre ouvert en 1854: gravure du XIXème siècle
La vallée de la Loire vue des Monts de la Madeleine au Nord de Roanne
Les Monts de la Madeleine sont une région de moyenne montagne qui se situent à cheval partie sur le département de l'Allier, à l'Est de Vichy, et partie sur le département de la Loire, à l'Ouest de Roanne. Le point le plus haut est à 1160 mètres d'altitude. Au Nord, le Massif est bordé par le Brionnais et le Charolais, au Sud par les Monts du Forez.
Sur leur côté Est, les Monts de la Madeleine dominent la Vallée de la Loire qui est alors très large (cf photo ci-dessus).
L'église Notre-Dame de Châtel-Montagne, dans l'Allier, est un édifice Roman remarquable, le plus beau monument de ce petit massif montagneux.
Charlieu
Charlieu est une petite ville qui se situe sur les premiers contreforts des Monts du Beaujolais à 5 kilomètres à l'Est des rives de la Loire. Il est arrosé par une petite rivière, le Sornin, qui se jette dans la Loire à Pouilly sous Charlieu.
Cloitre de l'Abbaye de Charlieu
Charlieu a été construite autour d'un monastère Bénédictin fondé en 872, il a été rattaché à l'Abbaye de Cluny vers 930. Celle-ci fait édifier au XIème siècle l'église Saint Fortunat qui a été en bonne partie détruite lors de la Révolution Française. Il n'en reste que la première travée de la nef et le narthex (XIIème siècle) qui précèdait la façade. Le portail de ce narthex est particulièrement bien décoré (cf photo ci-dessous). Le cloitre Gothique conserve toujours trois de ses galeries (cf photo ci-dessus).
Portail du narthex de l'église de Charlieu Vue d'une partie de l'Abbaye de Charlieu
A environ 500 mètres à l'Ouest du monastère subsiste le cloitre des Cordeliers (XIVème et XVèmes siècles), il conserve quatre galeries de style Gothique avec des sculptures.
La position géographique de la ville face à la Bourgogne conduit Philippe II Auguste à la faire fortifier au début du XIIIème siècle, il en subsiste une grande Tour cylindrique.
Dans les ruelles étroites de Charlieu, de nombreuses maisons remontent à l'époque médiévale, certaines conservent de belles charpentes en chêne.
Au XIXème siècle, la ville a développé une production textile orientée vers le luxe (tissus d'apparat, etc).
Près de Charlieu, le village de Pouilly sous Charlieu est sur la Loire et à 4 kilomètres et de l'autre côté du fleuve se trouve l'Abbaye de La Bénisson-Dieu. Son nom d'origine était Notre-Dame de la Bénédiction de Dieu déformé pour devenir La Bénisson-Dieu.
Cette abbaye a été créée au XIIème siècle par un disciple de Bernard de Clairvaux et dotée par les seigneurs locaux, Guy II comte de Lyon et de Forez, Ithier et Artaud vicomtes de Mâcon, etc.
L'église a été construite au XIIème siècle, il ne reste de cette époque que la nef centrale. Le clocher et la toiture de la nef sont de la fin du XVème siècle, ils sont l'oeuvre de l'abbé Pierre de La Fin. Le clocher est en pierre jaune, il est surmonté d'une flèche en charpente. Le toit de la nef est couvert de tuiles polychromes formant des dessins réguliers.
Abbaye de La Bénisson-Dieu
L'abbaye est endommagée au moment des Guerres de Religion au XVIème siècle. Elle devient une abbaye de femmes au début du XVIIème siècle, elle est alors restaurée.
Au moment de la Révolution Française, l'Abbaye est vendue et sert de carrière de pierres. Seuls restent dans un état correct le clocher, la toiture et la nef. Les habitants du village rachètent l'église qui devient alors celle de leur paroisse.
Le Département de la Saône et Loire (71)
Au niveau d'Anzy le Duc, la Loire sert de frontière entre le département de la Saône et Loire et celui de l'Allier jusqu'au Nord de Bourbon-Lancy. Aussi ne sont examinés que les villages à l'extrême Ouest de la Saône et Loire.
Le Brionnais est une région du Sud-Ouest de la Bourgogne qui borde la Loire. C'est une région vallonnée, avec des collines recouvertes de prairies et une importante activité d'élevage analogue à celle du Charolais voisin. Son altitude varie de 240 mètres sur la Loire à plus de 500 mètres dans sa partie centrale. Les hauteurs du Brionnais sont constituées de grès dur, de granit un peu rose et de calcaire doré au grain fin. Ces types de pierres sont recherchées par les bâtisseurs, les tailleurs de pierre et les sculpteurs, ceci a été un facteur favorable pour la construction des églises romanes et maisons médiévales.
En effet, ce territoire est particulièrement riche en petites églises Romanes édifiées du XIème au XIIème siècle. En plus de la disponibilité des matériaux évoqués ci-avant, ceci est issu de l'influence de l'Abbaye de Cluny et de ses filles à Paray le Monial et Charlieu.
On trouve ces églises dans plusieurs communes proches de la Loire: Iguerande, Saint Julien de Jonzy, Semur en Brionnais, Varennes-l'Arconce et Montceaux-l'Etoile, par exemple. Ce dernier village est sur la rive droite de La Loire.
En 910, le duc d'Aquitaine et comte de Mâcon Guillaume III fonde une abbaye encore faible, mais destinée à conquérir l'Europe : Cluny. Cet ouvrage présente le rôle fondamental joué par l'abbaye de Cluny dans la richesse et la densité du patrimoine roman du Charolais-Brionnais.
Iguerande
Iguerande est sur la rive droite de la Loire, le village conserve de vieux quais. Son église est du XIIème siècle, sur une butte qui domine à la fois le fleuve et la plaine du Forez. Le clocher de cette église est carré et la nef est voûtée, elle possède de beaux chapiteaux représentant des visages et des feuillages.
Saint Julien de Jonzy
Saint Julien de Jonzy est à un plus de cinq kilomètres à l'Est d'Iguerande sur une butte relativement élevée. Son église domine les alentours.
Il ne reste de l'église construite en 1150 qu'un clocher carré et le portail.
Ce portail est sculpté avec un Tympan représentant un Christ en majesté dans une mandorle soutenue par deux anges, tandis que le linteau figure la Cène sculptée de manière très fine. Une particularité vient de ce que le tympan et le linteau sont taillés dans le même bloc de pierre, ce qui illustre la qualité du sculpteur qui l'a réalisé.
Tympan et linteau de l'église de Saint Julien de Jonzy
Plan du centre de Roanne
Semur en Brionnais
Semur en Brionnais est une petite ville située à une altitude de 400 mètres à cinq kilomètres à l'Est de la Loire. Elle est la capitale du Brionnais.
Au Moyen-Age, Semur a été le siège d'une seigneurie puissante, les seigneurs de Semur avaient des possessions en Charolais et même dans la région d'Autun. Pendant l'Ancien Régime, Semur est devenu un chef-lieu de Bailliage, d'où son Grenier à Sel.
Semur conserve les restes d'un château-fort initié au Xème siècle. Le donjon est carré et s'élève à 22 mètres de hauteur, ses murailles font 2 mètres d'épaisseur et il est renforcé par deux tours rondes juste à côté de lui. Il permettait de contrôler la circulation sur et le long de la Loire.
Dalmas de Semur qui vivait au début du XIème siècle était marié à Aremburge de Vergy et ils ont eu plusieurs enfants dont l'Abbé Hugues de Cluny (1024-1109) et une fille Hélie (1016-1056) qui a épousé, en 1033, Robert I duc de Bourgogne, fils du roi de France Robert II le Pieux.
L'importance des seigneurs de Semur, le rôle prédominant de Hugues de Semur Abbé de Cluny qui est à l'origine de la construction la plus grande église Romane de la chrétienté à Cluny, ont favorisé l'édification de nombreuses églises Romanes dans le Brionnais à cette époque, en particulier de celle de Paray le Monial.
Chevet de la Collégiale Saint-Hilaire de Semur en Brionnais
L'église de Semur a été construite par Geoffroy V en expiation de ses méfaits, à la demande de Hugues, Abbé de Cluny, son oncle. Cette église possède un clocher octogonal à deux étages (cf photo ci-contre). Le portail montre un Christ en majesté et raconte la vie légendaire de Saint Hilaire.
Semur conserve d'autres monuments intéressants comme le Grenier à Sel, l'Hôtel de Ville du XVIIIème siècle, l'église de Saint Martin la Vallée, etc. On y trouve aussi des maisons anciennes comme la Maison du Beurier, la Maison des Clercs et la Maison du Chapitre, toutes construites entre le XVIème et le XVIIIème siècles.
Un peu à l'extérieur du bourg, l'église Saint Martin la Vallée est de style Roman, elle conserve des fresques Romanes et Gothiques.
La petite ville fait partie des Plus beaux villages de France.
Marcigny
L'ancien Moulin, à l'arrière-plan la Tour Maisons anciennes à colombage à Marcigny
Marcigny est une petite ville à un kilomètre à l'Est de la Loire et à cinq kilomètres à l'Ouest de Semur en Brionnais.
A la fin du XIème siècle, Geoffroy de Semur, le frère de Hugues Abbé de Cluny, offre à cette abbaye la terre de Marcigny pour y fonder un monastère de dames nobles. La soeur de Geoffroy et de Hugues en est la première Prieure.
Le bourg s'est développé autour de ce prieuré et il s'est fortifié avec la construction de remparts. La Tour du Moulin, qui a une hauteur de 25 mètres, faisait partie de l'enceinte, elle a été construite, à l'initiative de Jean sans Peur duc de Bourgogne, entre 1410 et 1420. Pourtant Marcigny a eu à souffrir la Guerre de Cent Ans, au début du XVème siècle. De la même manière, le village a subi les vicissitudes des Guerres de Religion au XVIème siècle.
Marcigny conserve de nombreux édifices et monuments anciens. Des maisons anciennes à colombage et encorbellement se trouvent sur la place des Halles. L'église est du XIIème siècle avec à proximité des maisons du XVIème siècle. Place Reverchon, le couvent des Ursulines a été réalisé à partir de 1643 et tout proche l'Hôtel de Montcolon est de 1735. Toujours au XVIIIème siècle, deux beaux bâtiments ont été édifiés par l'architecte Edme Verniquet: l'Hôtel de la Prieure et l'actuel Hôtel de Ville.
Marcigny est la patrie d'un général et baron du Premier Empire: Philibert Fressinet (1767-1821).
Anzy le Duc
Anzy le Duc est à trois kilomètres à l'Est de la Loire et à cinq kilomètres au Nord de Marcigny. Anzy domine le Val d'Arconce et la vue s'étend vers le Forez et les Monts du Beaujolais. Un Prieuré y a été établi en 880 par Hugues un moine de l'Abbaye de Saint-Savin en Poitou et sur une terre de l'Abbaye Saint Martin d'Autun.
Le tombeau de Hugues devient un lieu de pélerinage et l'église commence à être reconstruite un peu après l'An Mil, son architecture s'inspire de celles des églises de Paray le Monial et Charlieu.
Le chevet et le transept ont été achevés dans la seconde moitié du XIème siècle, la croisée du transept est recouverte par une coupole. Au XIIème siècle sont réalisés la nef, avec cinq travées, et les bas-côtés, ils sont voûtés de manière uniforme. Les fenêtres de la nef sont hautes et apportent beaucoup de lumière. L'église est dédiée à la Sainte Trinité.
Le clocher Roman (cf photo ci-contre) est octogonal et ajouré sur trois étages, il est remarquable, il a sans doute inspiré les constructeurs de la Basilique de Vézelay. La nef a cinq travées. Le portail comporte un beau Tympan qui représente l'Ascension du Christ soutenu par deux anges, sur le linteau les apôtres regardent la scène du tympan.
Dans le choeur se situe de belles fresques murales (cf photo ci-dessous) évoquant la vie de Saint Jean-Baptiste et de Saint Hugues d'Anzy.
Eglise et clocher de la Sainte Trinité d'Anzy le Duc Fresque du choeur de l'église d'Anzy le Duc
Les bâtiments conventuels du Prieuré ont été endommagé par le Prince Noir au début de la Guerre de Cent Ans. Il le sont à nouveau, en 1576 par les Protestants, pendant les Guerres de Religion. Il n'en reste que le logis du prieur, une partie du mur d'enceinte, une tour d'angle du XIVème siècle et un portail avec tympan et linteau sculpté.
Montceaux-l'Etoile
Montceaux-l'Etoile est un village à trois kilomètres au Nord d'Anzy le Duc et à la même distance de la rive droite de la Loire.
Il possède une église romane du XIIème siècle qui dépendait du prieuré d'Anzy le Duc. La particularité de cet édifice est son très beau portail du début du XIème siècle. Le Tympan représente une scène originale: le Retour du Christ à la fin des temps, il est dans une mantorle soutenue par deux anges. Sur le linteau Saint Pierre et les apôtres le regardent en levant les mains vers lui (cf photo ci-dessous).
Tympan du portail de l'église de Montceaux-l'Etoile Eglise de Montceaux-l'Etoile
Paray le Monial
Paray le Monial est à la limite du Brionnais et du Charolais. La petite ville est à 9 kilomètres à l'Est de la Loire et de Digoin sur le Canal du Centre et une petite rivière, la Bourbince. Elle est aussi à une quinzaine de kilomètres de Charolles et à moins de quarante de Cluny.
La premier monastère de Paray le Monial a été fondé en 973 par Lambert comte de Chalon, un bourg se forme autour de lui. En 999, ce monastère est placé sous l'autorité de l'Abbaye de Cluny.
L'église abbatiale a été initiée par Hugues Abbé de Cluny vers 1090, elle a été achevée en 1110. Il en a fait une sorte de réplique (réduite) de l'église abbatiale de Cluny, la maison-mère de Paray le Monial. Comme l'Abbaye de Cluny est en bonne partie détruite, la Basilique de Paray le Monial sert de référence pout l'Architecture Clunisienne qui est avant de style Roman.
La façade est sobre avec deux tours qui encadrent un narthex à deux étages (cf photo ci-contre), la décoration du portail est relativement simple. Les tours et le clocher octogonal au dessus de la croisée du transept sont surmontés par des flèches couvertes d'ardoise et en pointe.
Basilique du Sacré-Coeur de Paray le Monial
La nef est relativement haute (27 mètres), elle est supportée par des collatéraux, à l'intérieur elle comporte la nef principale et deux nefs latérales qui sont voûtées en berceau brisé, chacune avec trois travées.
Autour du choeur, le déambulatoire parcourt l'abside et s'ouvre sur trois absidioles, il comporte des colonnes élancées avec des chapiteaux historiés, ils donnent une bonne illustration de l'art bourguignon du XIIème siècle. L'abside est en cul-de-four, sa partie haute comporte une fresque murale du XIVème siècle qui figure le Christ en majesté.
Abside avec le Promenoir des Anges et les colonnes élancées
L'église est une basilique, depuis 1875, en hommage à Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690), une religieuse du couvent qui a eu des visions. Ses restes sont dans une chasse dans l'église. Elle est est devenue un centre de pélerinage important à partir de cette époque et l'athmophère religieuse est bien perceptible dans la ville.
Outre la Basilique, Paray le Monial possède un très bel Hôtel de Ville qui occupe une maison de style Renaissance, édifiée entre 1525 et 1528. Sa façade est très décorée et comporte 26 médaillons sur les rois de France. Au Nord de la ville, La Tour Saint Nicolas est le clocher de l'ancienne église paroissale qui avait été reconstruite en 1535. Elle a été en partie détruite au XIXème siècle.
Le Musée du Hiéron a récupéré le portail du Prieuré d'Anzy le Duc qui comporte des sculptures du XIIème siècle. Le Christ est dans une mandorle soutenue par deux anges. L'image de la Vierge allaitant est scuptée sur le linteau, elle est entourée par quatre femmes et quatre saints.
Paray le Monial de Nicolas Reveyron, Jean-Noël Barnoud, Gilles Rollier, Jean-Pierre Gobillot - Editions Zodiaque - ISBN: 2736903102
Les récentes fouilles archéologiques entreprises dans l'église de Paray-le-Monial ont réécrit l'histoire monumentale de cet édifice, inscrit à l'inventaire des Monuments historiques en 1842, devenu basilique en 1875 et placé sous le vocable du Sacré-Coeur. Dans les années quatre-vingt-dix, les premières études menées sur les élévations de l'ancienne priorale ont décrypté le lent déroulement d'une construction mariant dans la durée les impératifs du chantier, les exigences de la vie monastique et les nécessités de la liturgie. Il ne reste aujourd'hui aucune trace de la première église (Paray I), fondée en 973 par Lambert, comte de Chalon, et totalement reconstruite après son rattachement à l'ordre de Cluny en 999. La nouvelle église (Paray II), consacrée par l'abbé de Cluny Odilon, le 9 décembre 1004, fut augmentée d'une avant-nef vers la fin du XI siècle. Elle céda la place à l'actuel édifice (Paray III), projet démesuré pour les finances du prieuré, dont le chantier de construction s'étendit sur l'ensemble du XIIe siècle et déborda sur le XIIIe siècle. En confrontant textes, données archéologiques, archéologie du bâti et stylistique architecturale, les auteurs nous racontent l'histoire de Paray, de manière claire et accessible, depuis le choix du site jusqu'aux restaurations du XIXe siècle, en passant par la rénovation radicale de l'église au XVe siècle et les divers aménagements qui se sont succédés jusqu'au XVIIe siècle. Un campagne photographique inédite accompagne le texte.
Digoin est à moins de dix kilomètres à l'Ouest de Paray le Monial et sur la Loire. C'est dans cette ville que la Bourbince se jette dans le fleuve. L'Arroux, une rivière en provenance de Gueugnon, se jette dans la Loire un peu plus loin, en aval de de la ville. En outre le Canal du Centre permet d'établir une connexion fluviale entre la Loire et la Saône grâce à un pont-canal qui rejoint le Canal de Roanne. Ce carrefour de voies navigables fait de Digoin un des noeuds les plus importants de France pour le trafic fluvial.
Au Moyen-Age, Digoin a longtemps été une ville frontière entre la France et la Bourgogne. L'histoire de la cité en a été marquée.
La Loire a determiné la vie de la ville, la place du Petit-Port était un lieu de rassemblement des mariniers de Loire. Certains provenant de Nantes déchargaient leurs gabarres chargée de sel à la rue du Dépôt(comme l'évoque le nom) et ramenaient en sens inverse du vin, du poisson et des céréales vers Orléans et Paris. En 1871, l'annexion de l'Alsace-Lorraine par les Allemands entraine le transfert à Digoin des faïenceries de Sarreguemines, ce qui redonna de la vitalité à la ville.
Digoin est aussi un centre de production de céramique et de faïence grâce à la qualité de son terrain argileux. Autre particularité, sa tradition culinaire, qui a fait que de nombreux Grands Chefs étaient et sont toujours issus de la ville et de sa région.
La Loire à Digoin: gravure du XIXème siècle
En 1874, le Pont-Canal enjambant la Loire, grâce à ses onze arches, est mis en service, il permet de joindre le Canal du Centre au Canal latéral de la Loire. En effet, de Digoin à Decize puis Nevers, le fleuve est flanqué par le Canal latéral de la Loire.
Coulanges est sur la rive gauche de la Loire à une dizaine de kilomètres à l'Ouest de Digoin, il est à 230 mètres d'altitude. Ce village est en fait dans le département de l'Allier.
Le site était fréquenté à l'époque Préhistorique, on y a retrouvé de nombreux instruments du Néolithique, de l'âge de fer et de l'âge de bronze.
Eglise Saint Révérien de Coulanges
Coulanges conserve une église construite à l'époque moderne en copiant le style Roman.
La nef est terminée par une abside en hémicycle et flanquée de petites chapelles rectangulaires.
Bourbon-Lancy
Bourbon-Lancy est une ville qui est à trois kilomètres à l'Est de la Loire qu'elle domine ainsi que le Bourbonnais. Elle est une station thermale depuis l'époque Celtique, elle traite les rhumatismes et les troubles de la circulation. Catherine de Médicis y venait au XVIème siècle. Au XVIIème siècle ce fut aussi le cas pour Mme de Sévigné (une maison porte son nom). La ville thermale possède un Casino, une belle promenade en bord de Loire et surtout un édifice, le Grand Bain, qui s'élève sur l'emplacement d'anciens Thermes Gallo-Romains dont il ne reste rien.
Le Prieuré de Saint-Nazaire, relevant de l'Abbaye de Cluny, y a été créé au XIème siècle, l'ancienne église de ce prieuré est avec une nef plafonnée et une abside en cul-de-four. Elle accueille maintenant un Musée d'Archéologie et des Beaux-Arts.
Bourbon-Lancy: Tour et rue de l'Horloge et maisons médiévales
Bourbon-Lancy est une ville ancienne qui garde des monuments intéressants avec la Tour de l'Horloge (du XIVème siècle), qui est l'ancien beffroi, la porte de l'Eperon, l'Hospice d'Aligre et des vestiges de remparts.
Le Département de la Nièvre (56)
Nous ne nous intéressons qu'à la partie de la Loire au Sud de Nevers, la partie au Nord est examinée dans la Loire de Nevers à Orléans.
Decize supervise la Loire, à une altitude de près de 200 mètres, le fleuve y reçoit les eaux de l'Aron et en même temps le Canal du Nivernais y rejoint le Canal Latéral de la Loire.
A l'époque Celtique, la région était occupée par la tribu des Eduens. Sur le site de la ville se trouvait un oppidum du nom de Decetia, Jules César le cite dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules (VIIème livre).
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Decize: panorama sur la ville avec le pont sur la Loire, l'église Saint Aré et la Tour Guy Coquille
Au Moyen-Age, le bourg est d'abord concentré sur une île s'élevant une quinzaine de mètres au dessus de la Loire, il s'étend ensuite progressivement sur les deux rives.
Les comtes de Nevers construisent un château-fort (il en reste des ruines) sur l'île dès le XIème siècle, et en 1194, le comte de Nevers Pierre de Courtenay fait construire une enceinte complète dont il reste plusieurs éléments dont la porte du Marquis d'Ancre.
Le XVIème siècle n'es pas favorable à Decize qui est assiègée et enlevée par des mercenaires. Puis en 1559, un incendie ravage la ville.
En 1775 a été ouvert le Pont en pierre de la Vieille Loire sur un bras de fleuve, jadis ce pont était emprunté par la navigation sur la Loire.
L'église Saint Aré (cf photo ci-dessus) a une origine ancienne, le choeur est du XIème siècle. La ville conserve des momuments anciens interresssants comme la porte du Marquis d'Ancre (déja citée), des tours de l'enceinte médiévale, la Tour Guy Coquille (construite au milieu du XIXème siècle), l'ancien Prieuré Saint Pierre qui relevait de l’Abbaye Saint-Germain d’Auxerre,
etc.
En direction de Nevers sur la rive gauche de la Loire, la route passe devant une chapelle Romane à Jaugenay puis arrive à une forteresse du XIIIème siècle, le château de Rosemont, renforcé au moment de la Guerre de Cent Ans, près de Luthenay-Uxeloup.
En continuant sur la rive gauche de la Loire après le château de Rosemont, on arrive au village de Chevenon qui est juste face à Imphy, un pont permet de se rendre dans cette ville. Chevenon conserve un château médiéval de la fin du XIVème siècle qui a été aménagé au XVIème et restauré au XIXème siècle.
La campagne à Chevenon sur la rive gauche de la Loire face à Imphy
Imphy est une petite ville située à une dizaine de kilomètres au Sud-Est de Nevers, sur la rive droite de la Loire.
Depuis le XIXème siècle c'est une cité à vocation industrielle, elle est connue pour sa production d'aciers spéciaux. Les usines de la société Arcelor-Mittal occupent une part significative du bourg.
Nevers
Nevers, le Pont sur la Loire et la cathédrale Saint Cyr et Sainte Julitte
La ville de Nevers se situe au confluent de la Loire et de la Nièvre, elle se situe en hauteur sur la rive droite de la Loire. Depuis le XVIème siècle elle est célèbre pour ses Faiences, la Loire jouait un rôle primordial pour la commercialisation et le transport de celles-ci.
Nevers est une ville ancienne qui a un grand passé historique. Avant la conquête de la Gaule par Jules César, il est probable qu'elle était une agglomération importante des Eduens, une des principales tribus Gauloises, elle était un port fluvial dès l'époque Celtique.
Autour de l'An Mil la famille des comtes de Nevers est importante dans le royaume Capétien. Elle étend ses possessions dans le Val de Loire en obtenant la seigneurie de Craon et par mariage le comté de Vendôme.
Porte du Croux
La ville a connu une période de prospérité à partir du XVIème siècle, en particulier grâce à la batellerie sur la Loire mais aussi par le développement des faïences et des émaux de Nevers, qui ont été introduits en France par Louis de Gonzague, duc de Nevers au XVIIème siècle. En 1659, le duché est attribué au Cardinal de Mazarin qui le rétrocède à un de ses neveux, Mancini. Cette famille le conserve jusqu'à la Révolution Française.
Gravure représentant la ville de Nevers à la fin du Moyen-Age
Nevers possède de nombreux monuments. D'abord les restes de l'enceinte du XIIIème siècle comme la Porte du Croux construite en 1398 (photo au- dessus) et les Maisons anciennes de la rue de la Parcheminerie. Ensuite, plusieurs églises de Nevers sont intéressantes: cathédrale Saint Cyr et Sainte Julitte et l'église Saint Etienne.
Plan du centre de Nevers
La cathédrale Saint Cyr et Sainte Julitte
Cette église (cf photo ci-dessous) a été bâtie à l'emplacement d'une église datant du IVème siècle.
C'est une construction d'envergure qui rassemble plusieurs styles d'architecture: Transept et Abside Ouest du XIème épargnés par l'incendie de 1221, la nef est du XIVème et fait 100 mètres en longueur, le choeur est aussi du XIVème siècle, la Tour (52 mètres de hauteur) est du XVIème siècle.
La cathédrale a une fresque du XIIème siècle, représentant le Christ au milieu des Evangélistes, et un baptistère du VIème siècle.
Flanc Ouest Cathédrale Saint Cyr et Sainte Julitte de Nevers Chevet
L'église Saint Etienne
Cet édifice s'élève sur l'emplacement d'un oratoire fondé par Saint Colomban au début du VIIème siècle.
L'église a été commencée en 1063 à l'initiative du comte Guillaume de Nevers et consacrée en 1097 par Yves de Chartres. L'évêque de Nevers l'attribue en 1068 à l'Abbaye de Cluny.
Eglise Saint Etienne de Nevers
L'église Saint Etienne est de style Roman et est restée bien préservée à travers les siècles à part la perte des tours de la façade (cf photo ci-dessous à gauche) et celle de la croisée du transept au moment de la Révolution Francaise.
Le plan est en croix latine, à l'intérieur un déambulatoire entoure le choeur et dessert les absidioles.
Le chevet et ses absidioles sont remarquables (cf photo ci-dessous à droite), l'intérieur est bien éclairé.
Trois sarcophages Mérovingiens sont situés dans le choeur.
Façade Ouest Eglise Saint Etienne de Nevers Chevet
Le Palais Ducal
Ce Palais a été construit sur l'emplacement de l'ancien château féodal des comtes de Nevers.
Il a été réalisé aux XVème siècle pour Jean de Clamecy, comte de Nevers, et achevé au XVIème siècle pour les familles de Clèves et de Gonzague, ducs de Nevers.
La facade est de style Renaissance alors que l'arrière avec les tours est de style Médiéval.
Le Palais Ducal de Nevers
La ville de Nevers a toujours eu une fonction administrative, par contre plusieurs villes de sa banlieue (Varennes-Vauzelles, Fourchambault) et des environs (Imphy, La Machine) ont eu et conservé une activité industrielle.
Les Faïences de Nevers
A partir de la fin du XVIème siècle, sous l'impulsion de la famille de Gonzague, qui possèdait le duché de Nevers, mais était d'origine italienne, une activité de verrerie et d'émaillerie se met en place dans la ville.
Utilisant d'abord les méthodes et motifs italiens, elle s'émancipe et développe des faïences avec des motifs polychrome originaux avec en particulier le bleu de Nevers.
Cette activité atteint son apogée au XVIIème siècle avec onze fabriques qui emploient près de 2000 ouvriers. Elle s'est poursuivie jusqu'à nos jours.
Musée de la Faïence à Nevers
Le Musée de la ville (cf photo ci-contre) possède une très belle collection de ces faïences. Il est installé dans les bâtiments de l'ancienne Abbaye Notre-Dame.
Le guide indispensable pour un itinéraire exceptionnel, 680 km de parcours au fil de la Loire et 160 km, de variantes pour découvrir les châteaux de la vallée des Rois. Un guide de 128 pages : Les informations pratiques et touristiques indispensables à l'organisation de votre séjour à vélo ; Des cartes précises et fiables, des plans des villes ; Les bonnes adresses, les hébergements, les loueurs et les services adaptés ; Les informations train + vélo. Un guide fait par des cyclistes pour les cyclistes...