La Claise est une rivière dont la source se situe près de l'Etang des Loges quelques kilomètres au Sud-Ouest de Chateauroux dans le Département de l'Indre.
Les liens de la région avec sa voisine du Nord-Ouest sont donc forts et anciens. A titre d'exemple le château d'Azay le Ferron appartient à la ville de Tours.
La Brenne est dans le département de l'Indre, c'est une région humide composée d'étangs, de landes et de marais, sa superficie est d'environ 80 000 hectares.
Les étangs ont une faible profondeur qui permet le développement d'une micro-faune et d'une flore diversifiée. C'est en particulier un refuge pour les oiseaux qui peuvent s'y reproduire au calme ou s'y arreter lors de leurs migrations.
La plupart de ces étangs ont été creusés à partir du XIIème siècle par les moines des Abbayes de Fontgombault, Saint-Cyran et Méobecq pour y élever des poissons et en particulier des carpes qui étaient un mets très recherché au Moyen-Age.
La capitale de la Brenne est Mézières en Brenne, qui, avec le dévelopement du tourisme de la nature, est devenue une petite ville agréable et coquette.
Vers l'Ouest et également sur la Claise, le village de Saint Michel en Brenne accueillait jadis l'Abbaye de Saint Cyran (aujourd'hui disparue. Légèrement vers le Nord se trouve Paulnay avec une église romane qui conserve des fresques murales et Azay le Ferron avec son château et son église. On retrouve la Claise au village de Martizay.
La Brenne est en fait la partie Nord du Parc Naturel Régional qui s'étend sur tout la partie Sud-Ouest du département de L'Indre.
Mézières en Brenne est la principale ville de la Brenne. Sa position en fait un centre touristique agréable et fréquenté par les amateurs de nature et de détente.
Mézières possède deux monuments: une partie de l'ancien château dit des seigneurs d'Anjou, son église de style Gothique, ancienne Collégiale du Château, et plusieurs maisons anciennes des XVème, XVIème et XVIIème siècles.
Le château
Le château remonte à une forteresse du XIème siècle dont il subsiste deux tours, il a été reconstruit au XVème siècle. Une tourelle d'escalier est accolée à la grosse tour ronde. Il n'a plus été entretenu à partir du milieu du XVIIIème siècle et a été en bonne partie détruit au moment de la Révolution Française.
Les parties restantes accueillent maintenant un Musée de l'histoire locale et la Maison de la Pisciculture.
Partie de l'ancien château de Mézières
Les seigneurs de Mézières
Des seigneurs de Mézières sont identifiés depuis le début du XIème siècle, Gilbert de Brenne, seigneur de Mézières a signé l'acte de fondation de l'Abbaye de Déols en 1012. Au XIIIème siècle, Jeanne de Brenne épouse Hervé III de Vierzon et lui apporte la seigneurie. Leur fille Jeanne épouse Geoffroy de Brabant seigneur d'Aerschot.
Au début du XIVème siècle Alix de Brabant, leur fille, est l'héritière de la seigneurie, elle est l'épouse de Jean III d'Harcourt vicomte de Châtellerault. Alix est un grand personnage de l'époque, en effet sa tante Marie de Brabant est l'épouse du roi de France Philippe III.
La famille d'Harcourt détient la seigneurie jusqu'en 1445, à cette date Jean VII d'Harcourt l'échange avec Charles IV d'Anjou, comte du Maine contre celle de La Ferté-Bernard dans le Maine.
Vitrail du XIVème siècle au milieu de l'abside de l'église Sainte Marie-Madeleine
En bas à gauche, blason des Anjou, à droite blason des Craon, La Trémouille et Thouars
En conséquence, pendant plus d'un siècle, une branche de la famille des ducs d'Anjou détient la baronnie de Mézières. Charles IV d'Anjou est le fils du duc d'Anjou et roi de NaplesLouis II d'Anjou et de Yolande d'Aragon dont le rôle a été déterminant au début du règne du roi de France Charles VII.
Charles IV a pour fils naturel Louis d'Anjou à qui il attribue la baronnie de Mézières.
Louis épouse Louise de la Trémouille, il est mort en 1489. Ils ont pour fils René (1483-1524), lui aussi baron de Mézières, époux de Antoinette de Chabannes.
Leur fils Nicolas est né en 1518, il devient Marquis de Mézières et épouse Gabrielle de Mareuil, leur fille et héritière est Renée (1550-1573) épouse de François de Bourbon, duc de Montpensier.
La dernière héritière des Bourbon-Montpensier est la Grande Demoiselle, fille de Gaston d'Orléans (le frère du roi Louis XIII) et de Marie de Bourbon-Montpensier.
L'église Sainte Marie-Madeleine
C'est l'église d'une Collégiale fondée en 1334 à l'initiative d'Alix de Brabant, elle est administrée par un chapitre de chanoines.
L'église a été commencée en 1333, elle a été réalisée en six ans et consacrée en 1339, elle est de style Gothique.
Elle a été endommagée au moment des Guerres de Religion, en particuler les statues des voussures du portail ont été décapitées pour la plupart d'entre elles (cf photo ci-dessous).
La Collégiale et son chapitre sont dissous au moment de la Révolution Française, les bâtiments du chapitre sont vendus comme Bien National en 1790. L'église devient paroissiale en l'An IV.
L'église est victime d'un orage en juin 1829 qui lui cause de sérieux degâts. Les travaux de remise en état se sont étalés sur le XIXème siècle.
Elle est qualifiée Monument Historique dès 1862. Elle est à nouveau restaurée dans les années 1960.
Eglise Sainte Marie-Madeleine avec à droite la chapelle d'Anjou
La façade est surmontée par la tour principale du clocher et deux clochetons sur ses côtés, le clocher était en pierre à l'origine, il a été repris en ardoises au XIXème siècle.
A l'intérieur du porche le portail est très décoré. Le tympan est entouré d'arcs en berceau brisé avec des nombreuses statuettes.
Statuettes sur les voussure du portail de l'église Sainte Marie-Madeleine
La nef est couverte par une charpente et des pans en chêne. Les peintures ont été refaites au XIXème siècle.
Le choeur s'achève avec une abside à trois pans, il comporte des stalles du XVIème siècle venant de l'église de Saint Cyran en Brenne.
La chapelle Saint Pierre, à gauche du choeur, a été construite au début du XVème siècle. La chapelle d'Anjou, à droite de la nef et du choeur, a été construite entre 1540 et 1550 puis consacrée en 1559.
Les verrières de la nef et du choeur sont du XIVème siècle, sans doute une réalisation des ateliers de Rouen (cf photo au-dessus à droite).
Les verrières de la chapelle d'Anjou sont du XVIème siècle, ils sont l'oeuvre des verriers de Saint Fargeau.
Elles représentent des membres de la famille d'Anjou (cf photos ci-dessous) et leur patrons. Elles anticipent celles réalisées à la demande des Bourbon-Montpensier à Champigny sur Veude.
Vitraux de la chapelle d'Anjou de l'église Sainte Marie-Madeleine de Mézières en Brenne
Vue d'ensemble de l'église Eglise Saint Etienne de Paulnay Fresque murale sur le cul-de-four de l'abside
L'église Saint Etienne de Paulnay
Cette église remonte sans doute au XIIème siècle, elle dépendait de l'abbaye de Saint Cyran qui n'est située qu'à cinq kilomètres au Sud.
Elle a été significativement restaurée aux XIXème et XXème siècles.
La façade comporte trois arcades, les deux latérales sont aveugles (cf photo ci-dessus à gauche).
Le portail central est encadré par deux contreforts rectangulaires, il a été restauré en 1946. La décoration est assurée par des sculptures de feuilles, de palmettes recourbées, etc (cf photo ci-dessous à gauche). Les chapiteaux au-dessus des colonnes comportent des monstres à tête humaine.
La nef comporte trois travées qui sont voûtées en berceau brisé (cf photo ci-dessous à droite). La travée sous le clocher est voûtée en plein cintre avec doubleaux ainsi que le choeur, l'abside est en cul-de-four. Les chapiteaux sculptés sont de l'époque Romane, ils étaient peints.
Fresques des travaux des mois de l'église Saint Etienne
Les fresques murales
Des fresques murales se trouvent dans toutes les parties de l'église. La date de leur réalisation n'est pas connue.
La grande fresque du cul-de-four de l'abside représente un Dieu en majesté (cf photo au-dessus à droite) entouré des symboles des Evangélistes. Dans le choeur les fresques montrent deux anges musiciens.
Le deuxième doubleau de la nef porte des fresques représentant les douze mois du calendrier, il en subsiste 10 (cf photo ci-contre).
Sur la voûte de la première travée de la nef on peut identifier l'Enfer avec des têtes au milieu des flammes.
Portail sculpté Eglise de Paulnay Nef, choeur et abside de l'église
Azay le Ferron
Azay le Ferron est un village qui se situe à six kilomètres à l'Ouest de Paulnay et à une douzaine à l'Est de Preuilly sur Claise.
Il conserve un château construit du XVème au XVIIIème siècle avec un beau parc. Juste à côté, l'église est d'origine Romane.
Le château
La seigneurie d'Azay le Ferron relevait des Barons de Preuilly, elle est détenue par Nicolas Turpin de Crissé au milieu du XIIIème siècle.
Elle passe ensuite à la famille de Preuilly puis par mariage à Pierre Frotier. Son petit-fils, également nommé Pierre joue un rôle important à la cour du roi de France Charles VII. Le premier château identifié date de cette époque.
Au milieu du XVIème siècle le château passe à la famille de Crevant. Ensuite le château a changé souvent de propriétaire. La dernière propriétaire, Marthe Luzarche d'Azay (épouse Hersent) en a fait don à la ville de Tours à son décés en 1951.
Château d'Azay le Ferron: la tour et les trois pavillons
Le château se compose d'un corps principal d'habitation et de bâtiments annexes.
Le corps principal se compose de quatre pavillons (cf photo ci-dessus) construits à différentes époques.
Sur la gauche, la tour ronde est issue de l'ancien château médiéval et a été réalisée par Prégent Frotier autour de 1480.
Le bâtiment sur sa droite est du milieu du XVIIème siècle, il a été réalisé pour Louis de Crevant d'Humières, son allure est de style Classique.
Toujours en allant vers la droite le grand pavillon est de la première partie du XVIème siècle. Sur les fronton de certaines on peut y voir des salamandres sculptées, ce qui fait référence au roi François Ier.
Le pavillon le plus à droite est du XVIIIème siècle, il a été commencé pour Louis Le Tonnelier de Breteuil, propriétaire au début de ce siècle, puis achevé vers la fin du XVIIIème.
Le grand bâtiment perpendiculaire au corps principal sur le côté Ouest (cf photo ci-dessous) est une réalisation du XVIIème siècle.
Les pièces du château sont meublées avec un mobilier de qualité et décoré avec des peintures, aquarelles et objets remarquables.
Bâtiments côté Ouest du château d'Azay le Ferron
Le parc est une création du XVIIème siècle, il s'étend sur une cinquantaine d'hectares, il a été revalorisé au milieu du XIXème siècle par les frères Buhler.
L'église Saint Nazaire
Voûte d'ogives de l'abside Eglise Saint Nazaire
Cette église est sur une place a proximité immédiate et au Nord du château.
L'église Saint Nazaire remonte au XIIème siècle et conserve une allure extérieure de style Roman.
Elle conserve d'ailleurs quelques éléments Romans comme le portail sur le flanc Sud de la nef (cf photo ci-contre).
Portail Roman de l'église Saint Nazaire
Elle a été reprise postérieurement en style Gothique.
La nef, le choeur et l'abside ont des voûtes d'ogives de style Plantagenêt (cf photo ci-dessus à gauche).
La façade a été refaite au XIXème siècle.
Martizay
A Martizay se trouve un site Préhistorique important. Il y avait des ateliers de métallurgie 1500 ans avant JC, on y a retrouvé en particulier des moules à bronze.
Des fouilles réalisées au milieu du XXème siècle ont permis de dégager partiellement une villa Gallo-Romaine (Saint Romain) ornée de peintures dont les plus anciennes remontent à 30 avant JC.
L'occupation de ce site a perduré à travers les invasions barbares sans doute jusqu'à l'époque Carolingienne.
Un Musée y expose des objets des époques Préhistorique, Gallo-Romaine, Mérovingienne.
Il présente en particulier la décoration et les peintures murales de la villa Gallo-Romaine de Saint Romain permettant de comprendre le cadre de vie des riches Gaulois de cette époque.
Le Musée est juste à côté de l'église.
Eglise de Martizay
L'église de Martizay (cf photo ci-contre) est principalement de style Gothique.
Bossay sur Claise est un village à 6 kilomètres à l'Ouest de Martizay et à 4 kilomètres au Sud-Est de Preuilly.
Le site est occupé depuis l'époque du Paléolithique, de nombreux vestiges Préhistoriques et de l'époque Gallo-Romaine y ont été retrouvés. D'ailleurs le village accueille un Musée Archéologique et Préhistorique.
La commune a compté autrefois jusqu'à neuf chapelles.
Plusieurs moulins sont implantés le long de la Claise au Moyen-Age. Au XVIIème siècle s'est développée une activité métallurgique utilisant le minerai local, des forges ont fonctionné jusqu'au milieu du XIXème siècle.
L'église a été reconstruite au XIIème siècle, elle est de style Roman. Elle a été restaurée en 1883.
La façade occidentale comporte un portail en plein cintre encadré par deux contreforts rectangulaires, les chapiteaux au-dessus des colonnes sont sculptés mais ils ne sont pas en bon état.
La partie Nord est une collatéral ajouté à la fin du XIXème siècle.
La nef est voûtée en berceau et elle est éclairée par des baies en plein cintre (on en compte six sur le flanc Sud).
Le clocher s'élève au-dessus de la croisée du transept.
L'église comporte plusieurs chapiteaux sculptés intéressants comme ceux présentés sur les photos ci-dessous.
Chapiteaux de l'église Saint Martin de Bossay sur Claise
Plusieurs châteaux sont situés sur le territoire de la commune de Bossay. Celui de Cingé remonte à une forteresse du XIIème siècle, un logis y a été ajouté au moment de la Renaissance. Le château de Ris a été commencé au XVème siècle, il a été restauré au XIXème siècle.
Preuilly sur Claise
Preuilly sur Claise est une ville très ancienne, Saint Perpet, archevêque de Tours au Vème siècle, a fait des dons à l'église de Preuilly ce qui traduit son existence ainsi que celle d'une communauté de chrétiens dès cette époque.
Au XVIème siècle Claude Dupuy l'épouse du Baron de Preuilly se convertit au Protestantisme. Elle entraine avec elle de nombreux habitants de la ville puisque la Religion Réformée comptera jusqu'à 600 membres soit environ un tiers de la population.
Un protestant, Samuel Gaudon de la Rallière, devenu très riche racheta une bonne partie du bourg pour le faire reconstruire, mais emprisonné à la Bastille en 1649 il ne peut mener son projet à bien.
Au XIXème et au début du XXème siècle, Preuilly, capitale d'une région rurale, bénéficiait d'une certaine prospérité économique. Depuis la ville perd petit à petit son activité d'antan.
Panorama sur Preuilly au-dessus de la Claise: le château et l'abbaye Saint Pierre
Les Barons de Preuilly au Moyen-Age
Preuilly est au Moyen-Age le siège d'une seigneurie importante dont l'emprise débordait à l'Ouest de la Creuse et comprenait une partie de la Brenne.
Le premier seigneur connu est, à la fin du IXème siècle, Atto I, il est issu d'une grande famille Carolingienne et il est d'abord vicomte de Tours.
Château de Preuilly sur Claise avec les restes de l'ancien chateau-fort (Château du Lion)
Atto II construit la première forteresse au début du Xème siècle sur un promontoire qui domine la Claise, il était en bois et il n'en reste rien.
Le château est reconstruit au XIème siècle. Foulques d'Anjou s'en empare et le détruit en 1116.
Il est reconstruit autour de 1130 par Pierre I Montrabel mais il est à nouveau saccagé au XIVème siècle pendant la Guerre de Cent Ans car Preuilly était dans une zone où Français et Anglais s'opposaient en permanence.
Occupé par les Anglais il est enlevé en 1369 par Bertrand du Guesclin et Jean de Bueil. Eschivard VI de Preuilly puis son successeur Gilles commencent sa restauration qui est achevée par Pierre Frotier à partir de 1422.
Au début des Guerres de Religion, en 1562, le château est pris par les Protestants qui endommagent la Collégiale Sainte Mélaine.
Au début du XVIIème siècle, le nouveau propriétaire, le duc César de Vendôme, fait restaurer le château puis bientôt les propriétaires suivants préfèrent résider à Azay le Ferron.
Le château est laissé à l'usage d'exploitation agricole et se dégrade pendant tout le XVIIIème siècle. La Collégiale Sainte Mélaine est irrémédiablement endommagée au moment de la Révolution Française, il n'en reste que le clocher-porche et en outre les chapiteaux ont été vendus en 1930.
Racheté au début du XIXème siècle le château a servi de carrière de pierres et d'entrepôt de matérieux de construction.
Aujourd'hui il ne reste presque rien de ce château-fort (cf photo ci-dessus). Le château actuel est du début du XXème siècle.
Abbaye Saint Pierre de Preuilly sur Claise
L'église Saint Pierre de Preuilly est un des plus importants édifice religieux de Touraine.
Juste au passage de l'An Mil, Effroy de Preuilly et son épouse Béatrice d'Issoudun fondent une abbaye, dédiée à Saint Pierre, qui s'est développée et a eu une grande importance dans la région.
Elle est consacrée en 1008 par l'archevêque de Tours Archambaud de Sully et c'est le Trésorier de l'Abbaye Saint Martin de Tours, Hervé de Buzancais, qui se charge de trouver les moines (peut-être issus de l'abbaye de Maillezais).
Initialement l'abbaye dépendait de celle de Saint Julien de Tours. Elle possèdait de très nombreuses reliques et à partir de 1095 les moines obtiennent le droit d'élire leur abbé. Elle est devenue indépendante en 1205.
Vue d'ensemble de l'église Saint Pierre
L'église actuelle (cf photo ci-contre) a été reconstruite à partir du milieu du XIIème siècle, quelques parties de l'édifice antérieur ont été conservées.
L'extérieur a été sensiblement modifié en particulier au XIXème siècle, par contre l'intérieur est resté assez conforme à la construction d'origine.
Le plan de l'église n'est pas trés régulier: axes déviés, travées et collatéraux inégaux, les piliers ne sont pas alignés et les distances qui les séparent varient, le choeur est incliné vers le Nord et le transept ne coupe pas la nef à angle droit, etc...
Façade Eglise Saint Pierre de Preuilly sur Claise Intérieur de la nef
Il est probable que l'édifice a été commencé par le chevet et le choeur, ce qui est habituel, mais aussi simultanément par la façade occidentale, le raccord difficile entre ces deux parties peut expliquer les désaxages.
Sur cette façade (cf photo ci-dessus à gauche) le portail en arc plein cintre remonte au XIème siècle. A l'étage les trois baies correspondent à la nef principale et aux collatéraux. Au-dessus la galerie aveugle a été refaite au XVIIème siècle et le pignon est, quant à lui, une reprise du XVème siècle. Sur les côtés apparaissent de puissants arcs-boutants qui sont du XVème siècle.
La nef (cf photo ci-dessus à droite) comporte cinq travées , elle est voûtée en berceau sur doubleaux légèrement brisé. Les arcs retombent sur des piliers cruciformes avec quatre colonnettes engagées au sommet desquelles des chapiteaux représentent des figures fantastiques (cf photos ci-dessous) et des feuillages. Les chapiteaux ont été retravaillés au XIXème siècle (cf photo en-dessous).
Elle est entourée de collatéraux étroits. La voûte principale s'appuie sur les voûtes en demi-berceau des collatéraux.
Le transept comportait des travées droites terminées par des absidioles, celles-ci ont été supprimées au XIXème siècle et le bras Sud a alors été reconstruit. La croisée du transept a la forme d'un trapèze illustrant les irrégularités de la construction, à l'origine elle devait être surmontée d'une coupole qui a été reforcée au XVème siècle par huit nervures.
A l'origine l'église avait deux clochers au-dessus de chaque bras du transept, celui qui reste, au-dessus du bras Nord, a été reconstruit en 1873. Il est recouvert de tuiles de Bourgogne.
Choeur Eglise Saint Pierre de Preuilly sur Claise Chevet
Sur la photo ci-dessus à gauche les grandes arcades du choeur sont surmontées d'une arcature aveugle à colonnettes annelées et par un étage de fenêtres percées sous le cul-de-four. Le choeur est entouré par un déambulatoire voûté d'arêtes sans doubleau, des chapelles rayonnantes donnent sur ce déambulatoire.
Le chevet (cf photo ci-dessus à droite) a été pratiquement reconstruit au moment des restaurations du XIXème siècle.
Une crypte avait été construite pour servir de sépulture aux Barons de Preuilly. En 1562 elle a été saccagée par les Protestants et par la suite elle s'est trouvée peu à peu comblée.
Chapiteaux de l'église Saint Pierre de Preuilly sur Claise
A l'époque de sa prospérité, Preuilly a compté jusqu'à six paroisses, il en restait quatre avant la Révolution Française. L'église de l'abbaye Saint Pierre devient la seule église paroissiale et les autres églises sont alors vendues comme Biens Nationaux.
L'église Notre-Dame des Echelles
Bien que transformée après la Révolution Française, l'église est restée en partie présentable.
Sa position dans la pente du côteau a fait que la façade s'est retrouvée surélevée. C'est de là que vient le nom des Echelles car il faut emprunter un escalier pour y accéder. Ceci a été accentué par la réalisation de la rue au début du XIXème siècle.
Cette église a une origine très ancienne puisque elle existait déjà au IXème siècle.
Elle est reconstruite au plus tard au début du XIIIème siècle par Eschivard II de Preuilly à son retour d'un pélerinage en Terre Sainte.
Façade de l'église Notre-Dame des Echelles
Le portail (cf photo ci-contre) est de cette époque, il est de style Roman, de même que la nef, la base du clocher et le croisillon Nord du transept.
La grande baie au-dessus du portail est plus tardive dans le XIIIème siècle, elle possède deux lancettes jumelées surmontées d'une petite rose quadrilobées.
Boussay est un village qui se trouve à 4 kilomètres de Preuilly, légèrement vers le Sud par rapport à la Claise. Il était habité dès l'époque Préhistorique et des vestiges Gallo-Romains y ont été retrouvés.
L'église Saint Laurent remonte au XIIème siècle, elle dépendait de l'Abbaye Saint Pierre de Preuilly. Elle a été très remaniée au XVème puis au XIXème siècles.
Château de Boussay
Le village possède un beau château (cf photo ci-contre) dont une partie date du XVème siècle (deux tours) et l'autre partie du XVIIIème.
Il est toujours entouré par des douves, un pont a remplacé l'ancien pont-levis.
Chaumussay
Chaumussay est un site occupé par l'homme depuis l'époque Préhistorique, on y a retrouvé des traces d'atelier de taille de pierre aux Fripières et à la Fontaine de Saint Marc.
Des vestiges de l'époque Gallo-Romaine ont été découverts au lieu-dit Champ de César.
L'église Saint Médard
Cette église (cf photo ci-contre) remonte au XIIème siècle. Elle conserve plusieurs parties en style Roman: le centre de la façade, la nef principale, le choeur et l'abside en hémicycle.
La voûte de la nef et les collatéraux sont des ajoûts postérieurs.
Eglise Saint Médard
Le village possédait également un Prieuré, dédié à Saint Valentin, qui dépendait de l'Abbaye de Fontgombault, il n'en reste rien.
Deux seigneurs de Chaumussay ont laissé leur nom dans l'Histoire, il s'agit de Jean Le Meingre Père et Fils, dits Boucicaut, ils ont tous les deux été Maréchal de France au XVème siècle pendant la Guerre de Cent Ans.
Etableaux
Le bourg d'Etableaux est établi le long de la Claise à 7 kilomètres au Nord-Ouest de Chaumussay. Ce bourg a été rattaché à la commune du Grand Pressigny en 1821, il en est à deux kilomètres vers le Sud.
Il conserve les ruines d'un château-fort (cf photo ci-dessous) qui domine la vallée de la Claise et les reste d'une église Romane du XIIème siècle.
Ruines du château-fort d'Etableaux: enceinte et en haut le donjon
Le château d'Etableaux a été construit par Maurice de Craon, sénéchal de Touraine au début du XIIIème siècle. Il relevait du seigneur de Sainte Julitte.
En 1364 l'héritière du fief d'Etableaux épouse Jean I Le Meingre dit Boucicaut, Maréchal de France, qui devient ainsi seigneur d'Etableaux.
Le château est construit en étages au-dessus de la Claise, Son enceinte en trapèze est toujours bien visible (cf photo ci-dessous), elle était renforcée par des tours rondes ou carrées. Les ruines du donjon dominent l'ensemble de l'édifice.
L'église Saint Martin d'Etableau
Cette église a été construite à la fin du XIIème siècle par Guillaume de Pressigny. Son chevet est orienté au Sud-Est. Suite à un incendie, elle est restaurée au XVIème siècle. Le clocher a été démoli au XVIIIème siècle.
Elle conserve des traces de fresques Romanes du XIIème siècle principalement sur le thème de la Passion du Christ.
Le Grand Pressigny
Le Grand Pressigny est au confluent de la Claise et de l'Aigronne, à neuf kilomètres à l'Ouest de La Celle-Guenand.
Le Grand-Pressigny est une site Préhistorique de renommée mondiale.
Panorama sur Le Grand Pressigny à partir du château
La Préhistoire
Le site du Grand Pressigny est occupé par l'homme depuis les temps les plus anciens. C'est en 1862 que cette petite ville de Touraine est devenue célèbre quand il a été mis en évidence que c'était un site Préhistorique de première importance pour les époques Paléolithique et Néolithique.
Près de 10000 silex taillés pendant l'Age de Pierre y ont été retrouvés.
Ces pièces sont présentées dans le Musée Préhistorique de la ville qui est installé depuis 1955 dans le château de la Renaissance en haut la ville. Un bâtiment moderne complémentaire lui a été ajouté (cf photo ci-dessous sur la droite).
Musée de la Préhistoire au Grand Pressigny (dans l'enceinte du château)
Le Paléolithique
Les hommes ont séjourné autour du Grand Pressigny dès le Paléolithique inférieur (ou Acheuléen: de 700000 à 100000 avant J-C). La taille des silex s'effectue avec des techniques rudimentaires).
Pendant le Paléolithique moyen (100000 à 35000 avant J-C), les pierres sont taillées de manière plus régulières et plus plates. La production se diversifie: lames, burins, grattoirs, etc.
Cette évolution se confirme au Paléolithique supérieur (35000 à 8000 avant J-C)
Le Néolithique
La période s'étend de 8000 à 3000 avant J-C, les productions s'améliorent en qualité et diversification. Elles sont exportées dans toute l'Europe de l'Ouest: territoires correspondant à la France, la Suisse, la Belgique, l'Allemagne, ...
Château-fort du Grand Pressigny avec le Musée de la Préhistoire à gauche et le donjon à droite
Histoire
Le Grand-Pressigny reste occupé par l'homme à l'époque Gallo-Romaine, on y a retrouvé les traces d'une villa et d'un pont sur la Claise..
Le Grand Pressigny était au Moyen-Age le siège d'une Baronnie et il en reste un château-fort au centre de la ville. Le premier seigneur connu est Guillaume Ier, à la fin du XIIème siècle, il était aussi seigneur de Sainte Maure par sa femme Avoye.
Guillaume Ier est un acteur pour le roi de France Philippe II Auguste dans la guerre qui l'oppose aux Plantagenêts, le Grand-Pressigny est dans une zone frontière entre les deux Etats.
Guillaume engage d'importants travaux pour l'établissement du château-fort. Son successeur Guillaume II (il prend le nom de Sainte Maure) et son frère Josbert, poursuivent la réalisation de la forteresse et de son enceinte.
En 1301, Isabeau de Pressigny épouse Amaury de Craon et lui apporte la seigneurie, leur fils Guillaume III de Craon porte le titre de baron de Pressigny. En 1396 Marie de Craon, l'héritière de la seigneurie, épouse Louis Ier de Chabot-Rohan.
La ville a été le théatre des luttes de la Guerre de Cent Ans, elle a été prise par les troupes de Jean sans Peur, duc de Bourgogne, en 1417 (il était alors allié aux Anglais) puis reprise l'année suivante par l'armée du Dauphin Charles (futur Charles VII).
Au milieu du XVème siècle le détenteur de Pressigny est Bertrand de Beauvau qui fait réaliser d'importants aménagements au château.
Au XVIème siècle Honorat de Savoie, marquis de Villars est seigneur du Grand Pressigny, c'est une des grands personnages du royaume de France pendant plusieurs décennies, il a fait un mariage significatif en épousant Jeanne de Foix et d'autre part il est le beau-frère du Connétable de Montmorency.
Honorat s'est fait construire un logis de style Renaissance avec une galerie à arcades. C'est le bâtiment qui abrite le Musée Préhistorique (cf photo au-dessus et ci-dessous).
La fille d'Honorat de Savoie et de Jeanne de Foix, Henrye, épouse en secondes noces Charles de Lorraine, duc de Mayenne, qui est un grand chef du parti Catholique des Ligueurs à la fin des Guerres de Religion. Le Sud de la Touraine est totalement impliqué dans ces guerres.
Le château du Grand Pressigny
La photo ci-dessous à gauche montre le château du Grand Pressigny avant l'effondrement partiel de la Tour (à droite sur cette photo) en février 1988.
Chateau du Grand Pressigny avant l'effondrement partiel du donjon en 1988
Le donjon a été construit par Guillaume de Pressigny à la fin du XIIème siècle, il est renforcé par des contreforts. Il constituait alors le logis seigneurial initial.
Il repose sur une base rectangulaire et s'élève à 35 mètres de hauteur, il était le centre d'un système de défense qui comprenait une enceinte garnie de tours et des fossés.
La partie haute et les machicoulis sont du XVème siècle (au moment de la Guerre de Cent Ans.
Il était divisé en étages avec des salles sur chacun des niveaux, ce que laisse bien apparaitre la vue en coupe de ce donjon (cf photo ci-contre).
Une fois le donjon construit, à la fin du XIIème siècle, s'engage la réalisation d'une enceinte raccordée à la chemise du donjon. Elle est établie sur une pente côté Sud-Est et protégée par un fossé au Sud-ouest.
Entrée du château-fort du Grand Pressigny avec une partie de l'enceinte et à gauche la Tour Vironne
La tour-porte de départ a une forme carrée, elle est de la fin du XIIème siècle. Les tours qui l'encadrent sont du début du XIIIème siècle et constituent en fait un chatelet d'entrée. L'accés était protégé par des fossés que l'on pouvait franchir grace à un pont-levis.
L'enceinte est également de la fin du XIIème et du début du XIIIème siècle pour l'essentiel. La courtine avait une épaisseur moyenne de deux mètres, elle était assez haute ceci est bien visible sur le flanc Ouest (à droite sur la photo ci-dessus), elle était parcourue par un chemin de ronde. Elle est toujours en bonne partie visible surtout sur flanc Sud qui domine la ville, même si les murs ont été abaissés au XVIIème et XVIIIème siècles.
Le logis Renaissance construit pour Honorat de Savoie est du milieu du XVIème siècle, il était à l'origine beaucoup plus important et pouvait se comparer aux châteaux du Val de Loire. Il ne reste que la Tour Vironne de la partie Nord, le reste a disparu (il était à l'emplacement de la construction moderne du Musée Préhistorique).
Au moment de la Révolution Française le château est vendu comme Bien national puis sert de carrière de pierre. Le donjon a été racheté par la commune en 1856 et les restes du château par le Conseil Général d'Indre et Loire en 1861, il sert alors de Gendarmerie.
Les travaux de restauration ont été entrepris à partir de 1958, ils n'ont pas empêché un effondrement partiel du donjon le 5 février 1988.
L'église Saint Gervais et Saint Protais
Le bourg possède une église dès le Vème siècle (elle est citée par Grégoire de Tours qui a fait don à cette église des reliques de Saint Nicet évêque de Lyon).
Elle est dédiée à Saint Gervais et Saint Protais et sa construction remonte au XIIème siècle, elle a été remaniée aux XVème et XVIème siècles.
Eglise Saint Gervais et Saint Protais du Grand Pressigny
Le choeur qui se compose d'une travée voûtée en berceau et l'abside en hémicycle voûtée en cul-de-four sont du XIIème siècle (cf photo ci-dessous à droite et le chevet à gauche). Le pignon du chevet est postérieur.
Le transept et la nef ont été refaits au XVème siècle. La croisée du transept est surmontée d'une coupole sur trompes à base octogonale. La toiture de la nef est supportée par une charpente sur le côté Sud et voûté coté Nord (en fait il y a un collatéral).
Une chapelle seigneuriale a été construite au XVIème siècle sur le flanc Sud, elle conserve des peintures murales du XVIIème siècle.
Le clocher (cf photo ci-contre) a été rebati au milieu du XVIIème siècle par Pierre Brulart baron du Grand Pressigny.
Chevet et clocher Eglise Saint Gervais et Saint Protais Choeur et abside
Trois kilomètres au nord de la rivière, sur un petit affluent, le Rémillon, on arrive à La Celle-Guenand qui conserve un château du XVème siècle et une eglise Romane (avec des parties Gothiques), le village possède également quelques maisons anciennes.
Panorama sur La Celle-Guénand avec le château et l'église
Le site est occupé par l'homme depuis l'époque Préhistorique.
Le village est la réunion, en 1779, de deux paroisses (qui étaient aussi des châtellenies au Moyen-Age): La Celle-Draon et La Celle-Guenand. La commune porte le nom du détenteur d'une des châtellenies, les Guenand.
Le château
Château de La Celle-Guénand avec ses tourelles, à droite le haut du chatelet
Le château a été construit au XVème siècle, il a la forme d'un quadrilatère avec une tour ronde sur trois angles et une tour carrée (cf photo ci-contre).
Cette tour carrée possède un chemin de ronde avec des machicoulis. On accédait au château par un pont-levis. Elle comporte aussi l'accés aux étages des logis.
Un escalier permettait de descendre dans un souterrain-refuge composé de plusieurs salles.
Château de La Celle-Guénand avec à gauche le Châtelet et à droite la tour carrée
Un chatelet fortifié a été édifié à la fin du XVème siècle, il précède l'entrée du château. Il est relié à celui-ci par une galeie surmontée par un étage.
Le chatelet protégeait le château et son entrée était dotée d'une herse.
L'église Notre-Dame
L'église a son origine au XIIème siècle, elle avait alors une nef unique couverte par une charpente, un transept avec une absidiole accolée à chaque bras et un choeur avec une abside en hémicycle.
Elle a longtemps été l'église unique des deux paroisses de La Celle-Guenand et La Celle-Draon.
Chevet Eglise Notre-Dame de La Celle-Guénand Façade et côté Sud
L'église Notre-Dame a été restructurée au XIIIème siècle avec la division de la nef en trois vaisseaux voûtés (nef principale et collatéraux) qui correspondent aux portes sur la façade Ouest (cf photo ci contre).
Sur cette façade le portail central est surmonté par une baie en plein cintre à l'étage, elle est encadré par deux contreforts rectangulaires.
Le portail central est entouré par quatre voussures sculptées retombant sur des colonnes avec des chapiteaux eux aussi sculptés, les sculptures sont dégradées.
Intérieur de l'église Notre-Dame de La Celle-Guénand
A l'intérieur, la nef est encadrée par des collatéraux étroits. La première travée de la nef a éte reprise au XVème siècle, elle est voûtée d'ogives (style Gothique).
La seconde travée est restée en l'état initial du XIIIème siècle et la troisième est recouverte par une coupole ovale (barlong).
Ensuite la croisée du transept est également recouverte par une coupole octogonale sur trompes, elle a été réalisée au XIIème siècle. Le clocher s'élève au dessus de la croisée du transept, il est pointu avec huit pans et couvert d'ardoises.
Le choeur a été reconstruit au XVème siècle avec une chapelle seigneuriale qui date du XVIème siècle, ces parties sont en style Gothique (cf photo au-dessus à gauche).
Le Petit Pressigny
Le Petit Pressigny se situe sur la rivière l'Aigronne, une dizaine de kilomètres à l'Est du Grand Pressigny et trois kilomètres au Sud de La Celle-Guénand. Le site était occupé par l'homme dès l'époque Paléolithique, il en subsiste de nombreux restes en particulier pour le Néolithique.
Une voie Gallo-Romaine longeait la rive droite de l'Aigronne. Une nécropole Mérovingienne a été identifiée au lieu-dit Gaillon.
Au Moyen-Age Le Petit-Pressigny était un fief qui relevait du Baron du Grand Pressigny.
A deux kilomètres du bourg se situait le Prieuré Sainte Radegonde, du XIIIème siècle, qui jadis relevait de l'abbaye de Saint Cyran dans la Brenne, il n'en subsiste qu'une chapelle intéfrée dans une ferme.
Autre construction intéressante, le château des Bordes-Guénand. Cette forteresse a été tenue par les Ligueurs à la fin des Guerres de Religion. Le château actuel a été reconstruit au XVIIIème siècle.
L'église Saint Pierre
Façade, nef et transept côté Nord Eglise Saint Pierre du Petit Pressigny Chevet et transept Sud
L'église (cf photos ci-dessus) est dédiée à Saint Pierre. Elle relevait de l'Abbaye de Pontlevoy dans le Blaisois.
Elle remonte au XIIème siècle, date de la construction du clocher et de l'abside (cf photo ci-dessus à droite), celle-ci a été restaurée au XIXème siècle.
Le clocher carré possède quatre arcs aveugles en plein cintre sur chacun de ses côtés, ils sont surmontés par des bandes lombardes dont les modillons sont sculptés.
La nef est aussi du XIIème siècle, il en subsiste les travées à l'Est (ceci est visible par le changement des contreforts extérieurs).
La croisée du transept est du XIIème siècle, les bras du transept ont été refaits au XVIème siècle.
Chapiteaux sculptés dans la nef de l'église Saint Pierre
Des chapiteaux sculptés intéressants surmontent les colonnes de la nef (cf photo ci-contre).
Nef et transept ont été restaurés au XIXème siècle alors que la façade occidentale a, elle, été complètement refaite alors (cf photo ci-dessus à gauche).
Charnizay
Charnizay est à cinq kilomètres à l'Est du Petit Pressigny et à proximité du département de l'Indre. Le site est occupé depuis l'époque Préhistorique commen en témoignent de nombreux vestiges de cette époque.
Charnizay est surtout connue pour le monument Druidique, jadis la Pierre Levée maintenant les Palets de Gargantua, qui se situe au lieu-dit le Champ de l'Oiseau sur une colline au dessus de l'Aigronne.
Ce dolmen est important, sa table est constituée d'une pierre brute qui mesure 6 mètres de longueur et 4,5 de largeur.
Dolmen des Palets de Gargantua
Charnizay a une église, dédiée à Saint Martin, qui remonte au XIIème siècle et qui a été fortement restaurée et agrandie aux XIVème et XVème siècles. La façade est du XIXème siècle.
Initialement elle dépendait de l' abbaye Saint Martin de Tours, celle-ci l'a transférée, à la fin du Xème siècle, à l'abbaye Saint Pierre de Preuilly.
Au Moyen-Age le domaine de Charnizay formait une châtellenie dont le premier seigneur connu est Jean de Menou en 1442, il possèdait aussi Boussay et Chambon sur la Creuse. Ses descendants sont restés seigneurs de Charnizay jusqu'à la Révolution Francaise en 1789.
La Vallée du Brignon
En allant du Grand Pressigny vers Abilly on passe près de la Claisière où se situait un atelier préhistorique de fabrication d'instruments en silex. C'est également là qu'une petite rivière le Brignon rejoint la Claise.
Bien qu'elle ne fasse qu'une trentaine de kilomètres cette rivière traverse plusieurs villages intéressants:
Le Brignon prend sa source quelques kilomètres à l'ouest du village de Saint Flovier (photo de l'église ci-contre: du XVIIIème siècle avec des éléments datant du XIIème).
Au Moyen-Age Saint Flovier était une seigneurie relevant des Barons de Preuilly qui l'ont d'ailleurs détenue en direct pendant une centaine d'années.
C'est Louis de Thianges seigneur du Roulet et de Saint Flovier à l'époque de la Fronde (milieu du XVIIème siècle) qui a laissé le souvenir le plus terrible, il a effectué de multiples brigandages dans la région pendant plusieurs années. Il est mort en 1650.
Eglise de Saint Flovier
Betz le Château
Betz le Château est un village très ancien qui remonte au moins à l'époque Mérovingienne.
C'était le siège d'une Viguerie qui possèdait un atelier de fabrication de monnaies dont il subsiste quelques exemplaires.
Une partie considérable de la commune qui s'appelait le canton des Clérais avait été attribuée en 770 par Charlemagne à l' Abbaye Saint Martin de Tours. En 1791 les Chanoines de Saint Martin y possèdaient encore 600 hectares de terrain.
La motte castrale
La motte castrale est la forme primitive d'un château-fort, Betz en possède un bel exemple qui illustre bien le premier âge de la féodalité.
Betz était, au départ, le siège de la viguerie puis est devenue celui d'une seigneurie dont le premier seigneur connu est Gilles de Betz qui vivait au début du XIème siècle. Elle contrôlait la voie (d'origine Gallo-Romaine) qui allait de Orléans à Poitiers.
Motte castrale de Betz le château (à droite extrait du panneau de la Mairie de Betz le Château)
La motte, en hauteur, est en partie artificielle, réalisée grace aux déblaiements issus du creusement des fossés. Elle était surmontée d'une tour en bois qui servait de refuge et était protégée par une palissade. En contrebas se trouvait une première basse-cour, l'ensemble était gardé par un talus et des fossés.
Plus bas se trouvait les habitations et l'église qui elles aussi étaient compris dans un périmètre entouré d'une enceinte en terre et d'une palissade.
La construction d'un parking au chevet de l'église Saint Etienne a fait apparaitre des silos qui permettaient dans l'antiquité et au Moyen-Age le stockage de la nourriture en particulier.
L'église Saint Etienne
L'église remonte au XIème siècle, mais seuls le choeur et l'abside subsistent de cette époque et sont de style Roman (cf photo ci-contre).
l'abside est en hémicycle et voûtée en cul-de-four, elle est éclairée par trois fenêtres en plein cintre.
La travée de la nef qui précède le choeur est voûté d'une croisée d'ogives, elle est surmontée par le clocher.
Eglise Saint Etienne de Betz le château vue de la motte castrale
La façade et la nef ont été reconstruites au XIXème siècle.
Le château-fort
Le château-fort est situé en contrebas du village, près du Brignon.
Ce château était à l'origine une forteresse construite au XIIème siècle par le seigneur de Betz afin de contrôler la route qui reliait la château du Grand-Pressigny à celui de Loches.
L'édifice actuel est du XVème siècle. Le corps de logis s'élève sur quatre étages, il est encadré par deux tours.
Un chapelle est située au rez de chaussée du bâtiment.
Château de Betz le château
Le château possède un réseau de souterrains avec des couloirs, des escaliers et des salles.
Certaines parties ont accès à un point d'eau. On y a trouvé aussi un silo pour stocker de la nourriture.
Ferrière-Larçon
Ferrière-Larçon est à trois kilomètres à l'Ouest de Betz le Château et à un kilomètre au Nord de la rivière Brignon.
Le site était occupé par l'homme à l'époque Préhistorique comme le montre les grottes creusées dans le coteau de la rivière Larçon.
Le nom de Ferrière évoque la présence de mines de fer, elles étaient utilisées dans des forges dès l'époque Gauloise. Des traces d'occupation Gallo-Romaine ont également été identifiées.
Au Moyen-Age la châtellenie de Ferrière-Larçon relève du Château de Chinon, le premier seigneur connu est Barthélémy II de Montbazon au milieu du XIVème siècle.
L'église Saint Mandet et Saint Jean
Cette église date du début du XIIème siècle, la nef, la croisée du transept et le clocher qui la surmonte sont de cette époque.
Le choeur du XIIIème siècle, il y a une importante différence de hauteur entre la nef et le choeur qui est beaucoup plus haut, ceci est bien visible sur la photo ci-dessus à gauche.
Eglise Saint Mandet et Saint Jean de Ferrière-Larçon Façade occidentale
La façade
Sur la façade, le portail est sans tympan, il est encadré par de puissants contreforts (cf photo ci-dessus à droite), il est en plein cintre avec trois voussures composées de claveaux avec des palmettes sculptées, les chapiteaux au-dessus des colonnes sont aussi sculptés.
Au dessus se trouvent deux fenêtres géminées en plein cintre qui sont à l'intérieur d'une baie elle-même en plein cintre. Une ligne de modillons est à la base du fronton.
La nef
Elle est construite en moyen appareil avec des pierre en tuffeau. Chaque flanc de la nef est soutenu par des contreforts plats et comporte quatre fenêtres en plein cintre qui en assurent l'éclairage.
A l'intérieur la nef est couverte en lambris à l'aide d'une charpente en bois, elle donne sur la croisée du transept dont les bras n'ont pas été conservés.
Le clocher
Il a une base carrée, des contreforts puissants le contrebutent au Nord et au Sud, ils sont issus de l'ancien transept Roman.
Au premier étage de chaque côté quatre arcatures aveugles s'appuyent sur des colonnettes, au-dessus la corniche porte des modillons sculptés.
Sur le beffroi, toujours sur chaque côté, deux baies en plein cintre comportant des voussures sont surmontées par des modillons sculptés de têtes humaines et de monstres. Au-dessus la flèche de pierre est hexagonale avec des clochetons aux angles de la tour support carrée. Elle a été refaite postérieurement.
Sur le côté Nord, une tourelle contient un escalier qui permet d'accéder au clocher.
A l'intérieur le clocher est supporté par quatre puissants piliers avec au-dessus une coupole octogonale sur trompes.
Le Choeur et l'abside
Le choeur de style Gothique est beaucoup plus long et large que la nef, avec deux travées (cf photo ci-dessous à droite et plan ci-dessus) en plus de celle correspondant au clocher. Les voûtes sont sur des croisées d'ogives de style Gothique Plantagenêt.
Voute de l'abside Partie Gothique de l'église Saint Mandet et Saint Jean Choeur, collatéral Nord et abside
Le choeur est composé d'un vaisseau central encadré de collatéraux, le vaisseau central débouche sur l'abside. Les fenêtres fournissent un éclairage abondant. Le collatéral Nord monte très haut, il est vouté d'ogives (cf photo ci-dessus à droite). Le collatéral Sud présente un décalage pour se raccorder à la base du clocher, il est couvert par une charpente.
La plupart des chapiteaux en haut des colonnes sont sculptés avec des thèmes végétaux (feuillages, etc).
L'abside est à sept pans avec de hautes verrières (cf photo ci-dessus à gauche). Les nervures de la voûte retombent sur des colonnettes. L'ensemble est spectaculaire.
Le site est occupé par l'homme au moins depuis l'époque du Néolithique, il en conserve des édifices comme le Dolmen de la Pierre Chaude (cf photo ci-dessous à gauche) au-dessus du Brignon en direction de Neuilly le Brignon. Ce dolmen contenait une chambre polygonale fermée
Le site est également occupé à l'époque Gallo-Romaine, les vestiges d'une villa y ont été retrouvés.
Dolmen de la Pierre Chaude Eglise Sainte Croix de Paulmy
L'église Sainte Croix a été reconstruite à la fin du XVIème siècle sur l'emplacement d'une église antérieure.
Sur la façade les deux contreforts positionnés aux angles sont surmontés d'un lanternon.
La nef unique a une toiture supportée par une charpente. Le transept est débordant et le clocher s'élève au-dessus de la croisée du transept.
Le choeur possède un rétable du XVIIème siècle et le chevet est plat avec une fenêtre à meneaux.
Le Châtelier
Le hameau du Châtelier fait partie de la commune de Paulmy. Il possède un château-fort construit aux XIIème et XIIIème siècles sur un éperon au-dessus du Brignon dans lequel des logis ont été édifiés du XVème au XVIIème siècle.
Il a appartenu pendant plusieurs siècles à la famille Voyer d'Argenson dont un des membres fut Ministre de la Guerre et des Finances du roi de France Louis XV.
Panorama sur Le Châtelier: château et hameau
Ce château était, au Moyen-Age, un des mieux fortifiés de la région.
Il était entouré par une double enceinte à machicoulis et jalonnée de tours, l'ensemble était protégé par des douves alimentées d'eau en permanence. Il a été rebâti au XVème siècle.
Le donjon est en ruines, c'est une tour cylindrique de 25 mètres de hauteur et de 13 mètres de diamètre (cf photo ci-contre). Il comportait cinq niveaux, l'escalier était dans l'épaisseur des murs, une grande salle se situait au deuxième étage.
Les douves font le tour de l'édifice, résultat d'un gros travail d'aménagement. Leur franchissement s'effectue sur un pont (cf photo ci-contre) après lequel on arrivait à une porte fortifiée avecun pont-levis (disparu en 1770).
Donjon et douves du château de Le Châtelier
Au moment des Guerres de Religion Le Châtelier était un place forte des Protestants, en effet il appartenait à Charles de Téligny , le gendre de l'Amiral de Coligny.
Charles de Téligny est mort lors de la Saint Barthélémy en 1572. Ensuite le Protestant François de la Noue prend le contrôle du château.
Le donjon a sans doute été démantelé pendant les Guerres de Religion et les fortifications pendant la Révolution Française.
Le château comporte aussi un logis réalisé à partir du XVème siècle. La partie Nord est des XVème et XVIème siècle, la partie Sud est du XVIIème (cf photo ci-dessous).
L'ensemble du château a été superbement restauré depuis la fin des années 1960.
Le Châtelier: logis du château vu du côté Sud
Neuilly le Brignon
Neuilly le Brigon est sur un site occupé par l'homme dès le Néolithique. Il est cité par la Légende de Saint Martin puis par Grégoire de Tours au VIème siècle.
L'église Saint Saturnin (cf photo ci-contre) a été fondée au VIème siècle par évêque de Tours Saint Bauld. La construction actuelle remonte au XIème siècle, elle a été restaurée et aménagée aux XVème, XVIème et XIXème siècles.
Eglise Saint Saturnin de Neuilly le Brignon
Le château de Larcy était le siège d'une seigneurie qui relevait des seigneurs de La Haye (Descartes). Son origine est au XIVème siècle.
Histoire
Abilly est un village très ancien, en venant du Grand-Pressigny on passe à la Claisière où se situait un atelier préhistorique de fabrication d'instruments en silex. L'Archeolab a été réalisé sur le site du Petit-Paulmy à Abilly pour montrer la vie des hommes préhistoriques et antiques et comment les fouilles permettent de les redécouvrir.
A l'époque Gallo-Romaine un domaine est attribué à Abilius, un vétéran de l'armée Romaine, c'est de là que vient le nom d'Abilly.
Au XIXème siècle la commune s'est industrialisée avec, en particulier, l'implantation de minoteries et une importante fonderie.
Eglise Saint Martin
L'église a été fondée par les seigneurs de La Haye (Descartes) et vers 1096 elle appartenait à Geoffroy Foucaud.
Chevet et clocher Eglise Saint Martin d'Abilly Côté Sud
L'église Saint Martin a été construite à la fin du XIème siècle et ensuite a été rattachée à l'abbaye de Noyers.
L'église a une nef principale avec de chaque côté un collatéral qui aboutissent respectivement à l'abside principale et à des absidioles.
Le chevet et le clocher sont toujours de style Roman.
Le clocher (cf photo ci-dessus à gauche) s'élève au-dessus de la croisée du transept, celle-ci et le premier étage sont du XIIème siècle, cet étage est décoré d'arcatures aveugles en plein cintre.
L'étage supérieur est postérieur, il présente des fenêtres géminées à l'intérieur d'un grand arc avec des voussures, le tout en plein cintre.
Le transept et l'abside ont des voûtes en plâtre simulant la pierre: coupole pour la crisée du transept et cul-de-four pour l'abside (cf photo ci-dessous à droite).
Modillon sculpté du chevet: bête avalant un homme
L'église a été agrandie au XVIème siècle avec l'ajoût de collatéraux autour de la nef (cf photo ci-dessous à gauche).
Cette nef communique avec ceux-ci au travers d'arcades en arc brisé qui retombent côté Nord sur des piliers octogonaux et côté Sud sur des piliers carrés (cf photo ci-dessous à gauche).
Nef Eglise Saint Martin d'Abilly Voûte de l'abside et du transept
Manoir le Pont
Ce manoir se situe en hauteur au-dessus du village. Il a été construit au XVème siècle.
A l'angle Sud-Ouest (cf photo ci-contre), une tour carrée évoque l'existence d'une fortification.
La tour à cinq pans contient l'escalier qui dessert les différents étages du bâtiment.
Manoir le Pont à Abilly
Le château de Bessé
Ce château surplombe le Brignon avant que celui-ci ne rejoigne la Claise. Il remonte au XIIIème siècle et a été remanié aux XVème et XVIème siècles, il était protégé par des douves.
Il a été vendu comme Bien National au moment de la Révolution Française, il est maintenant devenu une ferme.
Château des Termelles
Ce château, qui domine la vallée de la Claise, est une construction du milieu du XIXème siècle.
Chateau des Termelles à Abilly
Au milieu du XXème siècle le château a été racheté par la commune d'Abilly qui l'a transformé en maison de retraite.
Rives
La Claise rejoint la Creuse au hameau de Rives qui appartient à la commune d'Abilly.
A cet endroit Robert d'Arbrissel et Sophicia de Rainfredis, qui a fait don de terres qu'elle possédait, ont fondé en 1117 un Prieuré pour femmes dépendant de l'Abbaye de Fontevraud. Il s'est développé assez rapidement puisqu'au XIIIème siècle il comprenait 80 religieuses. Des frères assuraient l'exploitation des domaines pour le compte des religieuses.
En 1569, pendant les Guerres de Religion, il est pillé et incendié par les Protestants, cela ajouté à une réputation de vie facile a contribué à la suppression de fait de ce monastère vers 1640 et officiellement un siècle plus tard.
L'église de ce prieuré est de style Roman, elle est maintenant une grange. Elle a une nef unique les baies en plein cintre sont maintenant aveuglées. Le clocher et l'abside ont disparu. A côté de l'église subsiste des restes de l'ancien cloitre qui a été remanié au XVème siècle.