Préhistoire et époque Gallo-Romaine
Butte de César aux Châtelliers à Amboise
Le site des
Chatelliers, sur les hauteurs comprises entre les vallées de la
Loire et de l'
Amasse, a été occupé par l'homme dès le Néolithique (plus de 3000 ans avant JC. Il est devenu ensuite un Oppidum Celtique important, il était de fait le point central de la tribu Gauloise des Turons.
En effet ce site, qui est situé sur un éperon, est facile à protèger et son extrémité Ouest est d'ailleurs occupée par le chateau actuel. Cet oppidum occupait une surface d'environ 50 hectares avec une Butte et des remparts en terre (celui coté Est mesurait près de 500 mètres de longueur).
Les composants en bois des remparts (cf photos ci dessous) de l'oppidum ont été datés au carbone 14 en 410 avant J-C (époque de la Tène). Le site a livré de nombreux objets préhistoriques et antiques: épées, haches, faucilles, bracelets, pendentifs, morceaux d'amphores, etc...
Au centre de l'oppidum se situe une importante Butte artificielle, appelée Butte de César, qui a environ 70 mètres de diamètre (cf photo ci dessus). Son extrémité Ouest est occupée par le
château d'Amboise
Avant même l'existence de
Caesarodunum (Tours),
Amboise était la capitale des Turones, une des tribus Gauloises. Le site des Chatelliers continue d'être occupé à l'époque Gallo-Romaine, au moins pendant les deux premiers siècles de notre ère, on y a retrouvé un
Fanum (Temple) datant des Ier et IIème siècles après JC. Les Romains y construisent des fortifications et une forteresse.
A la fin du IIIème siècle, les Bagaudes s'emparent et détruisent la forteresse d'Amboise. Vers 380, Anicien, Gouverneur Romain du Pays des Turons, fait reconstruire sur le site un chateau qui porte le nom de Motte-Anicien.
Moyen Age et seigneuries d'Amboise
A la fin du Vème siècle le
Royaume Wisigoth s'étend jusqu'à la
Loire, mais ceux-ci sont confrontés à la progression des
Francs qui arrivent par le Nord.
En 504,
Clovis roi des Francs et
Alaric II, roi des Wisigoths se rencontrent à
Amboise dans l'Ile Saint Jean (jadis appelée Ile d'Or) sur la
Loire. Leur entrevue ne sert à rien puisqu'en 507 les
Francs de Clovis battent les
Wisigoths d'Alaric à
Vouillé près de
Poitiers.
Au début du VIème siècle,
Amboise appartient au futur Saint Bauld (qui est originaire de
Verneuil sur Indre), Grand Référendaire du roi Franc Clotaire I puis
éveque de Tours. Il meurt en 552 et son fils lui succède comme
seigneur d'Amboise.
Vers 840, la ville est prise d'assaut par les Normands qui détruisent tout, y compris le château. La ville est alors sous la tutelle des Adalard, une grande famille
Carolingienne. Une nièce de Adalard,
Archevêque de Tours, Adelais, épouse
Ingelger Préfet Militaire de
Touraine et bientot
comte d'Anjou.
Ingelger obtient alors la tutelle de la ville d'
Amboise et en garde la partie principale sous son contrôle direct (seigneurie dite de la Maison Consulaire) et il relève le chateau. Les successeurs d'
Ingelger fondent la première maison des
comtes d'Anjou et dans la seconde partie du Xème siècle
Amboise devient un point fort avancé enclavé dans le territoire de l'ennemi des Angevins, les
comtes de Blois, qui possèdent
Blois,
Chaumont et
Tours.
Une autre partie d'
Amboise, appartient à
Haimon de Buzancais à qui le roi
Charles le Chauve l'a attribuée en 870. La famille de Buzancais est également apparentée aux Adalard.
Cette seconde seigneurie (dite de la Tour ou de la Tour fondue ou encore de la Tour de Pierre) s'étend sur la partie Ouest du bourg jusqu'à l'église Saint Denis, la Tour de pierre était située au sud ouest du chateau entre les deux bras de l'Amasse, elle fut détruite au début du XIIème siècle.
Sulpice I de Buzancais (dit Mille-Boucliers) succède à son père et tient cette seigneurie pendant la première moitié du Xème siècle. Les sires de Buzancais seront toujours alliés aux
comtes d'Anjou et leur point fort dans la partie Est de la
Touraine qui est sous la menace des
comtes de Blois.
Sulpice II de Buzancais fait reconstruire la Tour en pierre en 1014.
Amboise est le siège d'autres seigneuries, à la fin du Xème siècle le comte d'Anjou,
Geoffroy Grisegonelle, attribue une Maison-Forte à Landry de Dun dans le quartier de Châteauneuf. Autour de 1010, alors que le comte d'Anjou
Foulques Nerra est en Terre Sainte, Landry de Dun fait défection et rejoint le parti de
Eudes II de Blois. Une lutte sans merci s'engage alors dans
Amboise entre Archambaud et Sulpice de Buzancais, fidèles au comte d'Anjou, et Landry. Landry n'est vaincu qu'une fois
Foulques Nerra revenu de pélerinage.
Vers 1015, après le décès d'
Archambaud de Buzancais, Foulques décide de réorganiser les domaines Angevins au contact du
Blésois. Pour cela il il installe à
Amboise un de ses meilleurs capitaines,
Lisoie de Bazouges. En outre
Foulques Nerra investit Lisoie du chateau de
Loches. C'est grace à ce contexte que
Foulques Nerra peut remporter la bataille de Pontlevoy sur
Eudes II de Blois en 1016.
A l'été 1027,
Eudes II de Blois avec le soutien du fils ainé du roi de France,
Henri, engage le siège d'
Amboise. La ville et le château sous la conduite de
Sulpice II de Buzancais résistent à cette tentative. Sulpice II de Buzancais donne sa seigneurie de la Tour en dot à sa nièce Hersende qui épouse Lisoie à la fin de 1027 (Sulpice meurt alors), Hersende apporte également la seigneurie de
Verneuil sur Indre et des domaines à
Loches et Moré. Lisoie est désormais un personnage considérable dans la région. Pour autant
Foulques Nerra nomme Léon de Meung-sur-Loire comme son représentant civil à
Amboise, celui-ci s'installe à la Maison-Forte, dans le faubourg de Chateauneuf.
Amboise est encore le siège d'une autre seigneurie, celle de la Motte (appelée aussi la Motte-Anicien), située sur le site des
Chatelliers. La fille de
Lisoie de Bazouges, Elizabeth, apporte cette seigneurie à son mari, Fourcroy de Thorigny, au milieu du XIème siècle. En 1075
Sulpice I s'empare de la forteresse de la Motte, la fait raser et joint la seigneurie de la Motte à la sienne. Concrètement c'est son fils
Hugues II qui unifie toutes les seigneuries de manière définitive.
Ces seigneuries multiples montrent bien le caractère stratègique de la position, des chateaux et du bourg d'
Amboise à cette époque. Le bourg lui-meme est directement victime des querelles féodales, il ne se développera qu'une fois l'unification des seigneuries réalisées.
En savoir plus sur les seigneurs d'Amboise
La Renaissance
La
seigneurie d'Amboise a été rattachée au domaine royal en 1434 par le roi de France
Charles VII.
Son fils
Louis XI réside à
Amboise avant d'aller s'établir à
Plessis les Tours. C'est sur les hauteurs d'
Amboise que
Louis XI accueille en 1482
Saint Francois de Paule, à l'endroit où on a construit un Couvent des Minimes. Cette rencontre bénéficie à
Amboise qui en retire l'exemption de la taxe appelée
la Taille.
C'est
Charles VIII (né en 1470 et mort en 1498 dans les deux cas à
Amboise) et
Louis XII qui ont fait construire le
château Renaissance.
Hôtel de Ville d'Amboise
Le Cardinal
Georges d'Amboise (issu de l'ancienne famille des
seigneurs d'Amboise) est l'ami, le confident et le conseiller du roi
Louis XII. A l'avènement de ce dernier il devient le personnage le plus important du royaume après le roi et le reste jusqu'à sa mort en 1510. Archevèque de Rouen, il devient ensuite Légat du Pape en France. Il favorise sa famille et en fait simultanément un instrument de sa puissance. Son neveu Chaumont d'Amboise est un des principaux chefs militaires et ses frères accumulent les évêchés: Louis avec Albi, Pierre avec
Poitiers, Jacques avec Clermont et l'
Abbatiat de Cluny.
A l'époque de la Renaissance le chateau et la ville d'
Amboise deviennent une résidence royale très appréciée des Valois. En 1518 la jouissance de la Baronnie d'Amboise et du gouvernement de la ville est donnée à Louise de Savoie, la mère du roi
Francois I. L'ensemble reintègre le domaine royal en 1531, c'est d'ailleurs cette présence de la Cour qui a conduit Léonard de Vinci à s'établir à demeure au
Clos-Lucé.
Les Guerres de Religion
Pendant les
Guerres de Religion, sous le règne de
Francois II, a eu lieu en 1560 la
Conjuration d'Amboise, complot contre les Guise qui dominaient le roi. Cette conjuration a conduit à l'éxecution de nombreux Protestants. Plus de quinze cents prisonniers ont été pendus aux gibets et aux balcons du
château.
Le château d'Amboise avec à gauche le haut de la Tour des Minimes et au centre le balcon où ont été pendus les conjurés d'Amboise
En 1589, après l'
assassinat du duc de Guise à
Blois, le roi
Henri III fait conduire des prisonniers au
château d'Amboise, c'est le début de l'utilisation du château comme prison pour les grands personnages de l'Etat.
En savoir plus sur la Conjuration d'Amboise
Les Guerres de Religion
La Baronnie d'Amboise sous l'Ancien Régime
A partir de 1639 la Baronnie d'Amboise possède une Lieutenance du Roi, elle se compose alors de deux chatellenies, deux prévotés et cent quarante six fiefs.
Jusqu'en 1764, date de la constitution d'un duché pour Choiseul, un Bailli représentait le roi dans la ville.
Amboise était aussi le siège d'une Election, d'un Grenier à Sel et d'une Maitrise des Eaux et Forets.
Chanteloup et le duc de Choiseul
Le Chateau de Chanteloup se trouvait en haut du coteau Sud de la
Loire au dessus de l'
église Saint Denis, dans la direction de
Saint Martin le Beau.
A l'époque de
Louis XI se trouvait là une Maison forte qui appartenait à son Grand Veneur Yvon du Fou. Au milieu du XVIème siècle, Chanteloup devient une seigneurie et au début du XVIIIème, Jean Bouteroux secrétaire de la Princesse des Ursins, transforme le château en une résidence somptueuse.
Le duc de Choiseul, devenu Gouverneur de Touraine puis Baron d'Amboise, l'achète en 1761. En 1764 Chanteloup est érigé en Duché-Pairie. Choiseul y fait effectuer d'importants travaux qui sont dirigés par l'Architecte Le Camus de Mézières.
Le chateau a alors une allure grandiose et des appartements très raffinés. Le Parc avait une superficie de 15 hectares et était lui aussi splendide. Choiseul réside au château pendant plusieurs années, et y accueille à partir de 1770, une cour qui rivalisait et faisait de l'ombre à celle du roi à
Versailles. Pour loger ses nombreux visiteurs, Choiseul est d'ailleurs conduit à acheter de nombreux châteaux du voisinage.
Le château de Chanteloup au XVIIIème siècle
La Pagode de Chanteloup
Choiseul fait construire entre 1775 et 1778 la celèbre
Pagode. Elle comporte six étages et est haute de 44 m avec à son pied un plan d'au de trois hectares.
Elle est d'inspiration Chinoise mais en fait de style Louis XVI. Elle a été restaurée en 1910.
La Pagode de Chanteloup près d'Amboise
Après la mort de Choiseul en 1785, Le chateau de Chanteloup est racheté par le duc de Penthièvre. Il est confisqué lors de la Révolution Francaise.
En 1802, il appartient au savant Chaptal qui est alors Ministre de l'Intérieur. Il est acheté au début du XIXème siècle par des spéculateurs qui l'ont démoli afin d'en revendre les matériaux à partir de 1823. Il ne subsiste de ce magnifique ensemble que la Pagode.
Etienne-Francois Comte de Stainville, Duc de Choiseul
Le duc de Choiseul a été un des plus grands hommes d'état Francais du XVIIIème siècle.
Il est né en 1719. Sa carrière commence grace à Mme de Pompadour, il devient Ambassadeur à
Rome en 1753, puis à Vienne, en Autriche.
En 1758, il est nommé Ministre des Affaires Etrangères de Louis XV, il y ajoute bientot en 1761 les ministères de la Guerre et de la Marine. En 1760 il est fait également Gouverneur de la Touraine. Pendant près de onze ans, il est de fait l'équivalent d'un Premier Ministre.
En conflit avec la nouvelle favorite du roi, Mme du Barry, il est disgracié en 1770 et exilé à
Amboise. Il garde pendant son exil une grande réputation et un grand prestige dans toutes les couches de la société Francaise.
Il mène une vie fastueuse dans son
château de Chanteloup, la cour qui l'entoure concurrence celle du roi Louis XV à
Versailles. A la mort de Louis XV, le 10 mai 1774, son successeur le roi Louis XVI met fin à son exil. Pour autant Choiseul ne reviendra jamais aux affaires. Il est mort en 1785.