Cette découverte se prolonge le long du parcours qu'effectue l'Indre dans sa traversée de la Touraine.
Ce parcours est subdivisé en deux parties, celle présentée dans cette page va de Bridoré à Montbazon, l'autre partie est la Vallée du Lys, théâtre du roman de Balzac: Le Lys dans la Vallée.
La découverte des villages s'effectue en partant de Bridoré un peu en amont de Loches puis en descendant le cours de la rivière jusqu'à Montbazon.
Une manière agréable de découvrir les villages et les sites consiste à longer l'Indre à vélo, la route est agréable, pas trop fréquentée par les voitures, et à chaque pas on trouve soit un monument soit un beau paysage.
Le premier seigneur connu du Bridoré est Josbert de Sainte Maure au XIIIème siècle. Le Bridoré relève ensuite de la baronnie du Grand-Pressigny.
Château de Bridoré
Au XIVème siècle, la châtellenie appartient aux Le Meingre (dits Boucicaut). D'abord Jean I, Maréchal de France et lieutenant-général de la Touraine. Ensuite Jean II, également Maréchal de France à l'époque de la Guerre de Cent Ans. Ils font reconstruire le château.
La partie principale de ce château est une haute tour rectangulaire coiffée d'échauguettes (cf photo ci-dessus). Du haut de cet édifice on supervise la vallée de l'Indre et la région alentour.
On pénètre dans le château par une porte avec pont-levis flanquée d'une tour ronde (cf photo ci-dessus), cet ensemble est l'oeuvre d'Imbert de Bastarnay, seigneur du Bouchage et secrétaire du roi de France Louis XI, qui a acquis le château vers 1475.
Son fils René de Bastarnay (1513-1580) est gouverneur du Mont Saint Michel, il remet à niveau les défenses du château au début des Guerres de Religion.
Le château-fort, qui est protégé par des douves, est doté à cette époque de caponnières (moineaux) aux angles, dispositif défensif assez rare en Touraine. Il permet de s'opposer aux tentatives de bandes armées dépourvues d'artillerie car il n'y a pas d'angle mort pour les tirs des défenseurs.
L'église Saint Roch de Bridoré a été reconstruite au XVème siècle par la famille de Bastarnay.
Verneuil sur Indre
Verneuil est un village en hauteur à trois kilomètres au Sud-Ouest de l'Indre et à une dizaine de kilomètres au Sud de Loches. Le principal monument est le château qui est l'adjonction d'un édifice du XVIIème siècle aux restes d'un ancien château-fort.
Château et église Saint Baud de Verneuil sur Indre
Le château-fort
Dans la seconde partie du IXème siècle, il semble que Charles le Chauve a fait don des terres de Verneuil et Buzançais à Hémon qui est le premier seigneur de Buzançais. La seigneurie de Verneuil passe ensuite par mariage à Lisoie de Bazouges seigneur d'Amboise, sa famille la conserve jusqu'au milieu du XIVème siècle où elle passe par mariage à Guillaume II de Craon, vicomte de Châteaudun.
Toujours par mariage, la seigneurie passe à la famille de Chabot au début du XVème siècle. Louis II Chabot le cède en 1438 à Jean d'Oiron.
Le château-fort actuel est une reconstruction du XVème siècle, le donjon carré a été repris autour de 1850.
Le château du XVIIème siècle
Il a été construit pour la famille Chaspoux qui avait acquis la seigneurie de Verneuil et a obtenu son érection en marquisat au milieu du XVIIIème siècle.
Chevet de l'église Saint Baud
Eglise Saint Baud
L'église (cf photo ci-dessus à droite et ci-contre) est dédiée à Saint Baud, évêque de Tours au milieu du VIème siècle.
Elle remonte au XIème siècle, elle a été remaniée aux siècles suivants.
A noter son chevet original (cf photo ci-contre).
Perrusson
Perrusson est un village à moins de cinq kilomètres au Sud de Loches qui possède une église intéressante. L'origine du village est ancienne, on a retrouvé les traces d'une implantation de l'époque Gallo-Romaine.
Contreforts de la façade Eglise Saint Pierre de Perrusson Mur Sud, porte et visualisation du petit appareil
L'église Saint Pierre de Perrusson est une église Romane très ancienne (seconde partie du Xème siècle) comme en témoigne sa construction en petit appareil qui reste bien visible sur une bonne partie des murs (cf photo ci-dessus à droite). Des dalles Gallo-Romaines ont été réemployées à la base des murs.
A l'origine elle était rectangulaire, elle a été remaniée au siècle suivant avec la mise en place de puissants contreforts sur la façade (cf photo ci-dessus à gauche), le mur gouttereau Nord et le chevet. Sur ce dernier les deux contreforts centraux sont réunis par une arcade en plein cintre qui entoure une fenêtre.
A l'intérieur, les deux tiers de la nef ont une couverture en bois reprise au milieu du XIXème siècle, le dernier tiers est divisé en trois vaisseaux avec des voûtes en berceau.
Le clocher est une tour rectangulaire surmontée d'une flèche à six pans, sur chaque face les deux derniers étages sont percés par des baies en plein cintre.
Au XIIème siècle, le mur Sud de la nef a été percé par une porte en plein cintre et à deux rouleaux (cf photo ci-dessus à droite).
L'église a été remaniée du XVème au XVIIIème siècles, les fenêtres ont été agrandies et surtout au XVIIème siècle l'entrée du choeur a été complètement transformée en style Classique.
La porte du mur Sud, les pignons de la façade et du chevet ont été restaurés dans la période récente.
Loches se situe à 40 km au Sud Est de Tours, la ville possède un grand nombre de monuments historiques.
Au XVème siècle Loches a été la résidence du roi de France Charles VII. C'est dans une des salles de ce chateau que Jeanne d'Arc l'a décidé (en mai 1429) à aller se faire sacrer à Reims.
La forteresse féodale de Loches est particulièrement impressionnante (elle a environ 40m de hauteur). Elle est construite sur un long éperon rocheux qui domine l'Indre et toute la région alentour, ce site a été fortifié dès les temps les plus anciens.
La route qui quitte Loches face à la Porte des Cordeliers traverse la plaine de l'Indre et conduit à Beaulieu qui n'est distant que d'à peine un kilomètre.
Plusieurs batiments intéressants longent cette route: l'Hôpital qui date du XVIIème siècle, l'Hôtel d'Armaillé qui est devenu la sous Préfecture et surtout le Château de Sansac. Celui ci a été construit en 1529 par un fidèle du roi de France Francois I. C'est sans doute dans ce château que Francois I a reçu l'Empereur Charles Quint le 1° décembre 1539.
Abbaye de Beaulieu les Loches
Cette abbaye a été fondée en 1007 par Foulque III Nerra, comte d'Anjou, à son retour d'un pélerinage à Jérusalem en Terre Sainte qu'il avait accompli en expiation du meurtre de Hugues de Beauvais.
Il y a placé un fragment du tombeau du Christ qu'il avait rapporté de son voyage.
Elle est dédiée à la Sainte Trinité, Foulque III Nerra, qui est mort à Metz en 1040, y a été enterré, son tombeau a été redécouvert à la fin du XIXème siècle.
Eglise abbatiale de Beaulieu les Loches
L'abbaye a connu un fort développement après l'An Mil, la ville de Beaulieu s'est développée autour de ce monastère et les constructions qui subsistent dans le bourg montrent bien sa prospérité à l'époque Médiévale.
Pendant la Guerre de Cent Ans, en 1412, l'abbaye et la ville ont été pillées et incendiées par les troupes Anglaises. l'église abbatiale a été en partie reconstruite au XVIème siècle.
L'église d'origine est en ruines, seul subsiste un beau clocher du XIIème siècle à trois étages, sa flèche octogonale est décorée de lucarnes et des pinacles sont implantés aux angles.
Gravure de 1699 représentant l'Abbaye de Beaulieu les Loches: au centre la Tour-Lanterne du Saint Sépulchre Eglise abbatiale de Beaulieu les Loches
Eglise Saint Laurent
L'église Saint Laurent (photo ci contre) était l'église paroissiale de la ville, elle se situe légèrement au nord de l'Abbaye.
Elle a été vendue comme Bien National pendant la Révolution Française (en 1793). Elle est redevenue un édifice de culte au milieu du XIXème siècle puis son propriétaire l'a donnée à la commune de Beaulieu en 1953. Elle a été restaurée ensuite.
C'est un édifice du XIIème siècle avec des remaniements postérieurs. Elle est constituée de deux bâtiments rectangulaires joints et alignés dont l'un contient la nef et l'autre (plus petit) le choeur.
La nef est voûtée dans le style Anjou-Plantagenêt et les deux travées du choeur sont voûtées avec des croisées d'ogives. Les ouvertures sont Romanes ou issues d'ouverture Romanes reprises en Gothique.
Eglise Saint Laurent de Beaulieu les Loches
Le clocher est du début du XIIIème siècle, c'est une tour carrée dont l'étage supérieur est percé de deux baies en plein cintre sur chaque côté avec des voussures qui retombent sur des colonnettes. Les chapiteaux sont sculptés.
A l'intérieur, elle conserve des fresques murales de l'époque médiévale (cf photo ci-dessous). Au centre apparait un personnage décapité dont la tête est soutenue par son bourreau qui a son épée dans l'autre main, cette scène évoque la Décollation de Saint Jean-Baptiste
Fresque de l'église Saint Laurent de Beaulieu les Loches
Vieilles Maisons de Beaulieu les Loches
Ancien Relais de Poste Beaulieu les Loches Vieille maison
Beaulieu les Loches conserve de nombreuses constructions anciennes et en particulier de vieilles maisons qui remontent aux XVème et XVIème siècles.
Parmi les édifices anciens on peut citer le chevet et une tour de l'église Saint Pierre, la Tour Chevalleau et la Léproserie qui sont du XIIème siècle.
Pour les maisons, La Maison des Templiers, la maison dite d'Agnès Sorel du milieu du XVème siècle, le Logis du Prieur avec ses tourelles carrées, un ancien Relais de Poste remontant au XVème siècle (cf photo ci-dessus à gauche), la Maison de Justice des XVème et XVIIIème siècles, etc.
Contray
Contray est un hameau à 2 kilomètres au Nord de Loches, à l'extrémité d'un chemin de terre se trouvent les ruines d'un aqueduc de l'époque Gallo-Romaine, quatre piles sont visibles aisi que les restes d'une cinquième et la trace d'une sixième. L'aqueduc complet devait avoir une longueur d'environ un kilomètre.
Ruines de l'aqueduc de Contray
Cet aqueduc desservait une villa Gallo-Romaine dont les restes été identifiés près cet endroit. On y a retrouvé de nombreuses monnaies des IIème et IIIème siècles, émises pendant l'Empire Romain.
Plus généralement les traces des implantations Gallo-Romaines dans cette partie de la Vallée de l'Indre sont multiples.
Un chemin antique allait de Caesarodunum (Tours) vers Argentomagus d'une part et Levroux d'autre part.
Il longeait la rive droite de l'Indre et de nombreux gués utilisés à cette époque ont été identifiés.
Azay sur Indre
Ce village est à une dizaine de kilomètres au Nord-Ouest de Loches, il est implanté sur la rive gauche de l'Indre, en partie étagé sur le côteau qui domine la rivière.
Le site était occupé par l'homme à l'époque Celtique. Deux voies Gallo-Romaines passaient près du bourg, la première est celle indiquée au-dessus (de Caesarodunum (Tours) vers Argentomagus), elle franchissait l'Indrois grâce à un gué près de son confluent. Elle croisait une seconde voie joignant Manthelan à Bléré et Thésée.
Eglise Saint Crépin et Saint Crépinien (côté Sud)
Eglise Saint Crépin et Saint Crépinien
Cette église remonte au XIIème siècle, La base du clocher, la nef et le choeur sont de cette époque. Le portail Ouest est en plein cintre avec deux rouleaux .
La chapelle sur le côté Sud et la partie supérieure du clocher sont du XVIème siècle.
Il y avait également à Azay un Prieuré qui appartenait à l'Abbaye de Noyers (près de Nouâtre).
Le château d'Azay sur Indre, en haut du côteau et au-dessus de l'église a été construit aux XVème et XVIèmes siècles.
Reignac est une petite ville à trois kilomètres au Nord d'Azay sur Indre, elle est également traversée par cette rivière. A l'origine le village est implanté surtout sur la rive droite et subit de nombreuses crues dévastatrices, la centre du bourg est maintenant sur la rive gauche, en hauteur.
Le site était occupé par l'homme dès l'époque Néolithique. A l'époque Gallo-Romaine elle était le carrefour de deux voies Romaines, celle allant de Levroux à Caesarodunum (Tours) qui longeait le rive droite de l'Indre et celle allant de Limonum (Poitiers) à Ambacia (Amboise) par Manthelan et qui franchissait l'Indre par un gué.
Au milieu du XIème siècle, Bray est le siège d'une seigneurie, sur le côteau au-dessus de l'Indre se trouvait un chateau-fort dont il ne reste plus de traces.
C'est à Bray (Reignac) qu'est né le Pape Martin IV.
Au début du XIIème siècle vit à Bray un personnage nommé Pierre qui possède la terre de la Brosse sur le territoire de la paroisse. C'est le grand-père de Pierre de la Brosse, favori du roi de France Philippe III et qui fut exécuté tragiquement en 1278.
En 1420 la seigneurie passe à Jean du Fau, le village prend alors le nom de Fau. En 1700, Louis Barberin comte de Reignac en Charente devient aussi baron du Fau, le roi Louis XIV érige alors la baronnie en marquisat avec le nom de Reignac, nom que prend aussi le village.
Eglise Saint Etienne
La première église aurait été fondée par Saint Eustoche, évêque de Tours au milieu du Vème siècle.
L'église est rebatie au Xème ou XIème siècle, il en reste le clocher qui est percé de chaque côté par deux hautes baies en plein cintre (cf photo ci-contre).
Tout le reste de l'édifice a été reconstruit à la fin du XIXème siècle.
Eglise Saint Etienne, la mairie et le château de Reignac
Le château
Le château actuel est près de l'église (cf photo ci-contre). Il a été commencé au XVème siècle, c'était un château-fort protégé par des douves, il en subsiste deux tours cylindriques
Il a été transformé au XVIIIème siècle par le nouveau marquis de Reignac, il crée une aile perpendiculaire au bâtiment principal et fait édifier une chapelle. Il fait combler les douves et créer un grand parc.
L'édifice a été restauré au milieu du XIXème siècle, il est maintenant devenu un château-hôtel.
Courçay est un village pittoresque dont l'origine est très ancienne. La voie Romaine allant de Tours à Loches, et au-delà vers Argentomagus (Argenton sur Creuse) et Levroux, passait près de Courçay et une villa Gallo-Romaine a été identifiée au Grand Geay.
Un atelier monétaire était établi à Courçay à l'époque mérovingienne.
L'église était initialement dédiée à Saint Martin qui a ensuite été remplacé par Saint Urbain. Cet édifice et le bourg appartenaient au chapitre de l'Abbaye Saint Martin de Tours qui érigea Courçay en Prévoté au XIIème siècle. Le Prévôt résidait dans un château (disparu) qui était situé près des moulins.
Eglise Romane Saint Urbain de Courçay
L'église Saint Urbain (cf photos ci-dessus) a été construite dans la seconde partie du XIIème siècle. La nef est éclairée par de petites fenêtres en plein cintre. Le choeur comporte deux travées et l'abside est voûtée en cul-de-four. A l'extérieur, le chevet est renforcé par des contreforts (cf photo ci-dessus à gauche), il a trois fenêtres en plein cintre surmontées par une corniche avec des modillons sculptés (visages humains, etc).
Le clocher est du début du XIIème siècle, il est accolé au côté Sud du chevet et a une allure bien caractérique de la région (on retrouve des clochers identiques à Esvres et à Veigné.
La tour est carrée, elle est construite en petits moellons sur trois niveaux et surmontée par une flèche. Le niveau bas est sans ouverture avec des contreforts médians et des contreforts d'angle, les deux niveaux au-dessus sont percées par des ouvertures en plein cintre (deux sur chaque côté et chaque niveau), le niveau supérieur est légèrement en retrait. La flèche a une allure conique, elle est octogonale (huit pans) avec des lucarnes à la base et de petites ouvertures réparties sur toute la surface de cette flèche.
Cormery
Cormery est une petite ville à une vingtaine de kilomètres au Sud-Ouest de Tours. Elle conserve les ruines d'une abbaye créée au temps de Charlemagne et où a résidé Alcuin d'York et une église essentiellement Romane: Notre-Dame du Fougeray.
La Route du Berry créée en 1766 apporte la prospérité à Cormery, celle-ci dure jusqu'à la fin du XIXème siècle car la ville contribuait à l'approvisionnement de Tours, elle a decliné au XXème siècle mais elle se revitalise maintenant car elle fait partie de la grande zone urbaine de Tours.
Tour médiévale le long de l'Indre qui faisait partie de l'enceinte de Cormery
En 1443, l'abbé Pierre Berthelot fait construire une enceinte pour protéger le bourg de Cormery. Elle comportait quatre portes d'accés, des tours (cf photo ci-dessus), un pont-levis, les murs étaient dotés de créneaux, échauguettes et barbacanes pour faciliter la défense.
Il reste des éléments de ces fortifications dispersés dans la ville.
Alcuin est un proche de Charlemagne. Il devient à son tour Abbé de Saint Martin de Tours et de Cormery en 796, il est mort en 804. Il recoit l'autorisation de Charlemagne d'y installer des moines en 800. En 821, des moines venant du monastère d'Aniane s'y établissent.
Alcuin choisit son successeur, Fridugise. L'abbé Audacher obtient, en 844, de Charles II le Chauve l'autorisation de créer des foires et des marchés (le marché du jeudi qui existe toujours remonte à cette époque). C'est à partir de ce moment que s'est développé le bourg de Cormery.
L'abbaye a été très endommagée par les Normands au IXème siècle. A partir de 1054 les abbés Robert I et Robert II la font reconstruire en beaucoup plus vaste.
Au Moyen-Age les communes de Reignac, Truyes et Cormery étaient la propriété de l'Abbaye de Cormery qui possédait en outre de nombreux prieurés et établissements en Touraine et même au-delà.
Une église paroissiale est créée en dehors de l'enceinte du monastère pour les habitants du bourg, c'est l'église Notre-Dame du Fougeray.
Les ruines actuelles comportent des restes des différentes époques fastes de l'abbaye. A la fin du XIIIème siècle la partie orientale de l'église s'effondre, l'abbé Thibault de Chalon fait reconstruire le choeur et le transept de 1296 à 1310.
En 1358, au début de la Guerre de Cent Ans une troupe à la solde des Anglais commandée par Basquin du Poncet, prend d'assaut la ville, la pille et la détruit presque entièrement après avoir massacré de nombreux habitants.
En 1412, la ville est mise à rancon par un capitaine Anglais, Jean Blount. Mais Cormery a été préservée grace à l'arrivée du Sire de Bueil.
A la Fin du XVème et au début du XVIème siècle l'abbaye connait une période faste avec les abbés Jean du Puy et Denis Briconnet.
En 1791, pendant la Révolution Française, les moines sont obligés de quitter le monastère. Les batiments de l'abbaye ont été démantelés pendant le Premier Empire au début du XIXème siècle.
Gravure de l'abbaye de Cormery au XVIIIème siècle
La gravure ci-contre donne la configuration de l'abbaye au XVIIIème siècle, elle permet de constater l'importance du bâti et par voie de conséquence l'ampleur des destructions réalisées.
L'ancienne église abbatale a été détruite au moment de la Révolution Française, une rue a été tracée sur l'emplacement de la nef.
En suivant cette rue, sur la droite, se trouve la Tour Saint Jean construite en 1463 à l'extrémité du bras du transept Sud, elle soutenait le choeur de l'église qui montrait des signes de faiblesse. La chapelle de la Vierge (voir ci-dessous) a été construite sur le côté Nord du chevet de l'église abbatiale.
Au Nord, une partie du réfectoire reste visible, il est du XIIIème siècle et conserve une double nef et six travées. Il reste également des éléments du cloître et des traces de la salle capitulaire.
La Tour Saint Paul
La Tour-Porche (cf photo ci-contre) remonte à la fin du XIème siècle, elle a été restaurée au XVème siècle. Cette tour précédait la façade Ouest de l'église abbatiale.
Le premier étage est occupé par une salle, les chapiteaux sculptés en haut des colonnes sont intéressants.
Sa flèche en pierre s'est effondrée en 1891 provoquant également la destruction du troisième étage de l'édifice.
Tour Saint Paul de l'abbaye de Cormery
En haut de la tour subsistent deux bas reliefs assez dégradés, celui de gauche représente sans doute l'entrée du Christ à Jérusalem (cf photo ci-dessous).
Sculpture de la Tour Saint Paul: l'entrée du Christ à Jérusalem
Ruines de l'abbaye de Cormery: à gauche le Réfectoire des moines, au fond la Tour Saint Paul et à droite le Logis du Prieur
Le Logis du Prieur
Il se situe au pied de la Tour Saint Paul (cf photo ci-dessus à droite), on l'appelle aussi l'Aumônerie car c'était là que résidait l'aumônier du monastère (celui qui distribuait les aumônes aux pauvres).
Les murs sont percés par des fenêtres à meneaux et une tour octogonale contient l'escalier desservant les étages du logis.
Le Réfectoire des moines
Ce bâtiment (cf photo ci-dessus à gauche) a été construit au milieu du XIIIème siècle, il comporte six travées éclairées par de grandes fenêtres.
La grande salle faisait 30 mètres sur 10. La voûte est en ogives qui retombent sur des colonnes centrales et sur des culs-de-lampes sur les murs gouttereaux. Ce qui reste de la charpente est remarquable.
Le réfectoire a échappé à la destruction mais a été vendu par morceaux à des particuliers qui en ont fait leur logement.
Il donne aussi sur le côté Ouest du cloitre (cf photo ci-contre).
Cloitre et Tour Saint Paul de l'abbaye de Cormery
Le cloitre
Le cloitre (cf photo ci-contre) était sur le côté Nord de l'église abbatiale.
Il était rectangulaire et bordé de galeries couvertes avec des arcades en berceau légèrement brisé.
La salle capitulaire (cf photo ci-dessous à droite) était sur le flanc Est, elle était surmontée par le dortoir des moines. Elle est maintenant un logement privé.
Chapelle de la Vierge, côté Sud avec l'arrivée de voûtes d'ogives Abbaye de Cormery Salle capitulaire du cloitre
La chapelle de la Vierge
Cette chapelle (cf photo ci-dessus à gauche et ci-dessous à droite) s'appelait initialement Saint Symphorien, elle a pris le nom de la Vierge quand elle a été reconstruite et agrandi autour des années 1500 par l'abbé Jean du Puy.
Elle comporte deux travées aveugle et une abside à cinq pans. Les clefs de voûte de chaque travée sont sculptés. L'abside est percée par trois baies avec un remplissage de style Gothique flamboyant.
Sur son côté Sud on voit les extrémités des voûtes d'ogives d'une chapelle du chevet de l'église abbatiale, les chapiteaux sont décorés de feuillages.
Enceinte du monastère Le Logis de l'abbé Abbaye de Cormery La chapelle de la Vierge (côté Nord)
Le Logis de l'abbé
Ce logis (cf photo ci-dessus à gauche) a été réalisé au XVème siècle, il est adossé à l'enceinte du monastère.
Il comprend deux parties, d'une part un pavillon carré avec une toiture à quatre pans, d'autre part un bâtiment rectangulaire auquel est accolé une extension en colombages. Les deux bâtiments sont desservis par un escalier situé dans une tour hexagonale au toit pointu.
Eglise Notre-Dame du Fougeray
Eglise Romane Notre-Dame du Fougeray à Cormery
L'église Notre-Dame du Fougeray était à l'origine l'église paroissiale de Cormery. Elle situe en hauteur à l'Ouest du bourg, sur la route en direction de Courcay.
Elle a été construite au milieu du XIIème siècle à l'initiative des moines de l'abbaye de Cormery.
La nef et les bras du transept ont une voûte en berceau brisé, sans doubleaux. Le mur gouttereau au Nord n'a ni fenêtre ni contrefort, alors que celui au Sud possède six fenêtres, dont une aveugle.
La stabilité de l'édifice est renforcée par une charpente en bois (cf photo ci-contre).
En haut des colonnes de la nef les chapiteaux sont sculptés avec des feuillages, des têtes de monstres, etc.
Nef de l'église Notre-Dame du Fougeray
Le clocher est au-dessus de la croisée du transept A l'origine il était plus haut, il a été en partie détruit en 1388 et une nouvelle couverture a été installée à mi-hauteur par rapport à l'ancien.
Coupole au-dessus de la croisée du transept Eglise Notre-Dame du Fougeray Abside
Une coupole sur pendentifs s'élève au dessus de la croisée du transept, des colonnes engées sont aux quatre angles de la croisée (cf photo ci-dessus à gauche).
L'abside est voûtée en cul-de-four. Elle est éclairée par deux niveaux de trois fenêtres, celles du haut étant les plus petites (cf photo ci-dessus à droite).
Alcuin d'York
Alcuin d'York est né à York en 735. Il a été distingué par Charlemagne et fait partie de ses conseillers. En récompense de ses services il est nommé Abbé de Saint Martin de Tours et de Cormery.
Alcuin était un proche de l'Empereur Charlemagne, il dirigea son Université, développa l'éducation et restaura les Arts et Lettres dans l'Empire Carolingien.
C'était un des plus remarquables savants de son époque. Il succède à Ithier comme Abbé de Saint Martin de Tours et de Cormery et contribue au développement de ces abbayes.
Le village de Truyes se situe en vis à vis de Cormery sur le côteau Nord de l'Indre.
Truyes a une origine ancienne, le site était habité à l'époque Préhistorique. Une villa Gallo-Romaine y a été identifiée et les restes d'un ancien aqueduc de l'époque Gallo-Romaine y ont jadis été signalés. De nombreuses monnaies Romaines y ont été retrouvées.
Eglise Saint Martin
Eglise de Truyes avec son clocher sur cinq étages
L'église Saint Martin remonte au XIIème siècle, la nef est de style Roman elle est précédée par une porte en arc brisé refaite au XVIème siècle.
Le clocher est original: il a une forme carrée et comporte cinq étages avec sur chacun des quatre étages supérieurs et sur chaque côté des fenêtres géminées (cf photos ci-dessus). En haut la flèche est octogonale, elle est flanquée de quatre lucarnes d'angle.
Cette église faisait partie d'un Prieuré qui relevait de l'Abbaye de Cormery.
Sur la route se dirigeant vers Tours se situe la Chapelle Saint Blaise qui remonte au XIIème siècle, elle relevait aussi de l'Abbaye de Cormery. Elle a été vendue comme Bien National en 1791, pendant la Révolution Française. Elle est maintenant utilisée pour des expositions temporaires.
Esvres
En descendant l'Indre à partir de Cormery, on atteint Esvres.
Esvres est un village animé et charmant qui a gardé un cachet médiéval avec son château et son église qui domine la place au centre de la ville.
Cette petite ville bénédicie maintenant de sa proximité avec Tours où de nombreux habitants vont travailler quotidiennement et simultanément plusieurs entreprrises se sont implantées dans sa zone d'activités.
C'est un village d'origine très ancienne, le site était sans doute occupé par l'homme à l'époque préhistorique.
Un vicus (bourg) y était implanté à l'époque Gallo-Romaine avec le nom d'Evena, on y a identifié une nécropole de la fin de l'Empire Romain. Il était au carrefour de deux voies Romaines, celle allant de Caesarodunum (Tours) à Limoges et celle allant du même Caesarodunum à Argentomagus.
Esvres est le chef-lieu d'une viguerie pendant l'époque Carolingienne: Truyes(Troacis) en faisait partie.
Des seigneurs d'Esvres apparaissent au début du XIIIème siècle, il font construire un château-fort. Certaines rues du village permettent de retracer le contour de son enceinte.
Eglise Saint Médard et chateau d'Esvres à l'arrière-plan
Eglise Saint Médard
L'église Saint Médard (cf photo ci-contre) a pour origine un édifice établi par Saint Perpet, évêque de Tours, à la fin du Vème siècle (459-489).
Elle a été reconstruite au XIIème siècle. Le clocher est de cette époque (cf photo ci-dessus), sa base est carrée et à l'étage il est percé par deux hautes baies sur chaque côté. La flèche octogonale est encadrée par des clochetons d'angle.
Des sculptures remontant sans doute au VIIIème siècle sont incrustées dans le haut du chevet (cf photo ci-contre).
La plaque du bas comporte trois personnages avec un auréole sous des arcs en plein cintre reposant sur des colonnettes, le personnage central est sans doute un Christ honoré par les deux autres qui l'encadrent.
Sculptures en haut du chevet de l'église Saint Médard
L'église a été remaniée au XIIIème siècle, au XVIIème siècle une absidiole centrale a été ajoutée au chevet (cf photo ci-dessus).
Dans la seconde partie du XIXème siècle la nef a été complètement refaite.
A la fin du XIXème siècle des vitraux réalisés par l'atelier Lobin de Tours ont été installés sur les verrières.
Les clochers des églises d'Esvres et de Veigné ont des caractéristiques similaires à celui de Courçay.
Le château d'Esvres
Tour d'angle du château d'Esvres Remparts médiévaux
La photo ci-dessus à gauche montre des escaliers qui partent de la place centrale du bourg et mènent au château dont on voit une tour d'angle qui a un toit en poivrière coiffée d'un lanterneau. Sur le côté se trouve une échauguette.
Le château d'Esvres a été construit au XIIIème siècle. Il était protégé par des remparts qui sont toujours visibles sur le côté Ouest (cf photo ci-dessous à droite).
Un château du XVème siècle se situe à Vaugrignon, il a été remanié au XIXème siècle. Il surplombe la vallée de l'Indre. La commune possède d'ailleurs plusieurs autres châteaux sur son territoire.
Veigné est à 4 kilomètres à l'Ouest de Esvres. Ce village s'est développé près d'un gué sur l'Indre, il bénéficie maintenant de la proximité de Tours qui n'est qu'à une dizaine de kilomètres au Nord.
La ville a bien remis en valeur ses moulins (cf photo ci-dessous à gauche).
Le site était habité dès l'époque Néolithique, on y a découvert un polissoir et de haches de cette période et un menhir a été détruit au XIXème siècle.
Des sites Gallo-Romains ont été repérés sur le territoire de cette commune aux lieux-dits Varenne et la Marillière. Une villa Carolingienne est attestée à la Belle Jonchère.
Moulins de Veigné Clocher de l'église Saint Maixent
Eglise Saint Maixent
Cette église remonte au XIIème siècle, il n'en reste que le clocher avec une flèche ocogonale encadrée par quatre clochetons, analogue à ceux de Esvres et Courçay.
Le reste de l'édifice a été quasiment reconstruit en 1873.
Plusieurs châteaux sont implantés sur le territoire de la commune: la Belle Jonchère (qui remonte au XIème siècle), la Guéritaulde, Taffonneau, Couzières, Fontiville et la Tortinière sur le côteau de la rive Nord de l'Indre.
Montbazon est une petite ville située à environ dix kilomètres au Sud de Tours. Au pied du château, le long de l'Indre dans la rue des Moulins, une porte fortifiée rappelle l'enceinte médiévale de la ville.
Château neuf de Montbazon Forteresse de Foulque III Nerra à Montbazon
Le château-fort de Montbazon a été construit par Foulque III Nerra comte d'Anjou juste avant l'An Mil. Il faisait partie d'un dispositif militaire qui encerclait la ville de Tours alors détenue par les comtes de Blois.
Il est placé sur un éperon dominant la Vallée de l'Indre et son emprise est assez importante. Il permettait aussi de contrôler un des chemins de Tours à Poitiers.
Au XIème siècle, il a été assiègé et pris par Eudes II comte de Blois puis récupéré ensuite par le comte d'Anjou. Il y a de nombreux souterrains sous le château, certains sont en cours de déblaiement.
Le roi de France Charles VII a séjourné à Montbazon en 1450, il y a recu à cette date l'hommage de Pierre, le nouveau duc de Bretagne.
Montbazon est devenu le siège d'un duché au XVIIème siècle au bénéfice de la famille de Rohan.
La grande Vierge a été placée en haut du Donjon à la fin du XIXème siècle.
Malheureusement une des tours du rempart s'est effondrée en avril 2001 en conséquence de fortes pluies.