L'Indre est une rivière qui prend sa source à l'extrême Sud du département du Cher, aux confins du département de la Creuse. Après une course de cinq kilomètres, elle pénétre dans le département de l'Indre, son trajet y est de 130 kilomètres.
Sainte-Sévère est une ville du Sud du département de l'Indre, à une douzaine de kilomètres de la source de l'Indre qui est à Saint Priest la Marche dans le département du Cher.
La ville est à une quinzaine de kilomètres au Sud de La Châtre, dans la région du Boischaut. Elle a gardé un caractère traditionnel et a servi de cadre pour le roman Mauprat de l'écrivain George Sand.
Sainte Sévère conserve plusieurs monuments, en particulier un donjon cylindrique reste d'un ancien château-fort (cf photo ci-dessous à gauche), il est implanté sur une motte médiévale et il est en ruines.
Panorama sur Sainte Sévère avec la Tour à l'extrême gauche
Histoire
Au VIIème siècle (vers 630), Sévère, une abbessse de Trèves (en Austrasie Mérovingienne), a fondé à cet endroit un monastère de religieuses. Il prend son nom et un pélerinage se développe autour de sa tombe. Un bourg se forme autour du monastère, il prend le nom de la sainte.
Une forteresse est construite à cet endroit par les seigneurs d'Huriel. Au Xème siècle, le bourg se déplace pour bénéficier de la protection du château.
Au Moyen-Age, Sainte Sévère était le siège d'une seigneurie qui est passée à la famille des vicomtes de Brosse vers 1230, elle l'a conservée jusqu'en 1577.
Au début de la Guerre de Cent Ans, la ville est prise par les Anglais en 1372. Le connétable du Guesclin l'a repris ensuite après en avoir fait le siège.
Jean de Brosse, appelé le Maréchal de Boussac, a été un acteur important de la période finale de la Guerre de Cent Ans.
La ville possède aussi un château du XVIIIème siècle.
Les Halles et la croix de pierre de 1543 La place du Marché de Sainte Sévère La Porte médiévale
Mais le site le plus spectaculaire est la Place du Marché (cf photo ci-contre). Son ancienne halle est de la fin du XVIIème siècle, elle possède une belle charpente en bois.
Egalement sur le pourtour de cette place subsiste un une Porte du XVème siècle qui faisait partie des remparts de la ville (cf photo ci-dessus à droite). Cette porte était encadrée par la prison et par un auditoire de justice.
L'ancien château féodal était du XIIIème siècle. Il en reste un pan de Tour (cf photo au-dessus), le reste s'est écroulé en 1840.
C'est dans cette petite ville que le cinéaste Jacques Tati a tourné son film Jour de fête en 1947.
La Châtre
La ville de La Châtre se situe à environ 35 kilomètres au Sud-Est de Châteauroux sur un côteau au-dessus de l'Indre, qui n'est encore qu'une petite rivière (cf photo ci-dessous).
L'Indre à La Châtre
Elle conserve plusieurs monuments et maisons anciennes intéressants: le Donjon de Chauvigny et la Maison Rouge par exemple.
Comme Sainte Sévère, la ville a été marquée par la présence de George Sand, un Musée est dédié à cet écrivain, il est installé dans le Donjon de Chauvigny, Nohant et Vic ne sont qu'à quelques kilomètres au Nord-Est de la ville.
La place centrale de La Châtre
Histoire
Le nom de la ville vient sans doute de castrum, une référence à un point fortifié dès l'époque Gallo-Romaine. Au début du XIème siècle, le sire de Déols établit à cet endroit une forteresse et une collégiale qui attirent autour d'elles la population de l'ancien bourg de Montgivray (un kilomètre au Nord). La Châtre devient le siège d'une seigneurie détenue par Ebbes Ier, un fils de Raoul II le Chauve, sire de sire de Déols puis par ses descendants, elle relève de la seigneurie de Déols.
En 1189, Denise de Déols, sire de Déols et La Châtre épouse André de Chauvigny, cette famille s'implante ainsi durablement dans le Bas-Berry. Le roi de France Philippe II Auguste s'empare de La Châtre en 1209.
En 1417, le sire de Chauvigny autorise la construction de remparts pour protéger la ville. Guy III de Chauvigny fait aussi construire un château-fort dont il ne reste que le Donjon (dit de Chauvigny, cf photo ci-contre).
Donjon de Chauvigny, il accueille le Musée George Sand
Au début de la Guerre de Cent Ans, en 1360, les Anglais sont chassés de la ville par le sire de Sarzay. Dans la seconde partie du XVIème siècle, son organisation défensive a permis à La Châtre de traverser les Guerres de Religion sans destruction majeure.
En 1614, la seigneurie de La Châtre est achetée par le Prince de Condé, elle est revendue au roi de France en 1736.
En 1737, le donjon devient une prison royale. Dans le cours du XVIIIème siècle, les anciens remparts et portes de la ville sont démolis.
La ville est assez prospère aux XVIIème et XVIIIème siècles en particulier grâce aux tanneries qui bénéficiaient de la proximité de l'Indre et de l'important élevage dans les campagnes alentour.
Le centre-ville conserve des rues anciennes qui ont des noms évocateurs: rue des Trois-Marchands, etc. Elles sont bordées de maisons anciennes et d'hôtels particuliers des XVIIème et XVIIIème siècles.
La Châtre conserve une belle maison à pans de bois appelée la Maison Rouge (cf photo ci-contre). Le deuxième étage est en encorbellement par rapport au premier étage.
Elle a été construite à la fin du XVème siècle par une famille de marchands.
Sa couleur rouge n'est pas d'origine, elle provient d'une rénovation du début du XIXème siècle.
George Sand évoque cette demeure et d'autres quartiers de La Châtre dans un de ses romans: André.
La Maison Rouge à La Châtre
La Châtre conserve un autre maison à pans de bois de la même époque et qui est également intéressante.
Église Saint-Germain
Effondrement du clocher en 1896 Eglise Saint Germain de La Châtre Nouveau Clocher
L'église Saint Germain était d'origine Romane, le clocher et le porche se sont effondrés en 1896 (cf photo ci-dessus). Elle a été presque entièrement reconstruite en 1904, le nouveau clocher s'élève à 55 mètres de hauteur, il est visible de loin.
La Vallée Noire est une création de George Sand dont elle a décrit elle-même l'étendue et les limites. Citons-la:
Faire courir une ligne circulaire, partant si vous voulez de Cluis-Dessus, qui est le point de mire de tous les horizons de la Vallée Noire, et faites passer par toutes les hauteurs qui enferment et protègent notre bocage. Du côté de Cluis toutes les hauteurs sont boisées, c'est ce qui donne à nos lointains cette belle couleur bleue qui devient violette et quasi noire dans les jours orageux. C'est d'un côté le bois Fonteny; de l'autre le bois Mavoye, le bois Gros, le bois Saint Georges. Dirigez votre ligne d'enceinte vers les plateaux d'Aigurande, de Sazeray, Vijon, les sources de l'Indre, les bois de Vicher, la forêt de Maritet, Chateaumeillant, le bois de Boulaise, Thevet , Verneuil, Vilchère, Corlay. De là vous dirigez votre vol d'oiseau vers les bois du Magnié, où la vallée s'abaisse et se perd avec le cours de l'Indre dans les brandes d'Ardentes. Si vous voulez la retrouver, il faut vous éloigner de ces tristes steppes et remonter vers le Lys-St-Georges, d'où vous la verrez se perdre à votre droite, avec le cours de la Bouzanne, dans la direction de Jeu-les-Bois et des brandes d'Arthon. A votre gauche, elle se creuse majestueusement, pour se relever vers Neuvy Saint Sépulcre et vous ramener au clocher de Cluis, votre point de départ, que, dans toute cette tournée, vous n'avez guère perdu de vue.
Ce n'est donc pas à proprement parler une vallée mais bien plutôt une région relativement étendue du Sud du Bas-Berry. Nous de parcourons içi que les sites à proximité de l'Indre.
Trois kilomètres à l'Est de Nohant, Lourouer-Saint Laurent possède le château d'Ars et l'église Saint Laurent avec des fresques murales.
Le château d'Ars
Ce château a été construit aux XVème et XVIème siècles, George Sand en parle dans son roman Les Beaux Messieurs de Bois-Doré.
Le propriétaire à cette époque était Georges Papet qui était son médecin et ami. Dans ce village, l'église Saint Laurent conserve des fresques murales de l'époque médiévale.
Le château d'Ars
L'église Saint Laurent (ou Saint Pardoux)
Elle possède une nef unique de l'époque Romane précédée par une tour-porche, le choeur Gothique se termine par un chevet plat.
Des fresques Romanes et Gothiques ont été dégagées dans la nef au début du XXIème siècle.
On peut identifier la Crucifixion, la Mise au Tombeau, différentes scènes de la Passion et un Jugement Dernier.
Nohant
Nohant et Vic sont de petits villages à peu de kilomètres au Nord-Ouest de La Châtre, ils sont connus grâce à George Sand. Nohant et Vic sont devenus des sites touristiques.
Aurore Dupin (George Sand) est venue vivre à Nohant sans sa jeunesse, elle y est restée très attachée et l'évoque dans son livre Histoire de ma vie. Elle était l'arrière petite-fille du Maréchal Maurice de Saxe.
Son père, Maurice Dupin, est chef d'Escadron et aide de camp de Murat, il se déplace à travers l'Europe avec les armées de Napoléon. Quand il décède, Aurore reste vivre avec sa grand-mère à Nohant. Elle est morte à Nohant le 8 juin 1876 et elle repose dans le cimetière de la commune au milieu de sa famille.
De nombreux personnages célèbres de son entourage ont séjourné chez elle: Liszt, Chpoin, Delacroix, Balzac, Flaubert, Tourgueniev, Alexandre Dumas, Théophile Gautier, etc.
Aurore Dupin (George Sand) jeune
La maison habitée par George Sand a été construite en 1770, c'est une grande bâtisse, presque un château. Elle conserve l'allure qu'elle avait lorsqu'elle y vivait, elle y est arrivée à l'âge de quatre ans en 1808. La propriété comporte aussi un parc avec jardin et des communs. L'écrivain y a écrit la majeure partie de son oeuvre.
L'église du village dédiée à Saint Anne est célèbre (cf photo ci contre), elle date des XIIème et XIIIème siècles.
L'église Sainte Anne de Nohant
De nombreux visiteurs viennent retrouver l'ambiance des romans de George Sand et en particulier du plus célèbre: La Mare au Diable, qui décrit la vie des paysans de cette partie du Berry au début du XIXème siècle.
Au Nord-Ouest de Nohant, dans le bois de Chanteloube à Mers sur Indre, se trouve la Mare au Diable qui a donné son nom au plus célèbre roman de George Sand.
Vicq est un village à 2,5 kilomètres au Nord-Ouest de Nohant. L'église Saint Martin de Vic conserve des fresques murales du début du XIIème siècle.
Eglise Saint Martin
Elle est à nef unique avec un choeur quadrangulaire se terminant par une abside, le clocher et l'absidiole Sud sont postérieurs.
Elle a été classée Monument Historique grace à l'intervention de George Sand qui avait alerté Prosper Mérimée. Sa restauration s'est déroulée en 1853.
Fresque murale de l'église Saint Martin de Vic
L'ensemble des fresques murales de Vic est le plus important du Berry avec celui de Brinay dans le département du Cher. A l'origine, l'ensemble de l'église était décorée de fresques.
Les fresques restantes couvrent les parois de choeur, la voûte de l'abside et le mur Est de la nef. Les thèmes sont les principales scènes de la vie du Christ avec des épisodes de la vie de Saint Martin.
Dans l'abside se trouve une représentation du Christ en majesté, il est entouré de personnages de l'Ancien et du Nouveau Testament.
La fresque ci-contre montre bien le style et les coloris de ces fresques qui sont à base d'ocre, de blanc et de noir.
Ce village est à trois kilomètres au Nord de Nohant, sur une petite rivière, l'Igneraie qui est un affluent de l'Indre.
Saint Chartier possède un château du XIIème siècle reconstruit au XVème siècle et remanié aux XVIème et XIXème siècles.
Saint Chartier et son château
Le village organise un festival de musique traditionnelle: Les Rencontres Internationales des Luthiers et des Maitres Sonneurs.
Sarzay
Sarzay et son château médiéval sont à moins de 10 kilomètres à l'Ouest de La Châtre.
Ce château a été commencé au XIIIème siècle par la famille de Barbançois et repris au XVème siècle. A l'origine, il était protégé par une enceinte qui comportait 38 tours et 3 pont-levis.
Il est très caractéristique avec un donjon-logis flanqué de quatre tours rondes, avec machicoulis et une tour contienant un escalier à vis (cf photo ci-contre).
Un chemin de ronde crénelé permettait aussi la communication entre les différentes parties du château.
Il a été vendu au XVIIIème siècle et délaissé par ses nouveaux propriétaires, il sert comme entrepôt. Au XIXème siècle, les tours de l'enceinte sont arasées et les fossés sont comblés.
L'édifice a été restauré à la fin du XXème siècle.
Du sommet des tours du château on découvre le paysage de la Vallée Noire.
George Sand y situe un de ses romans: Le meunier d'Angibault.
Neuvy Saint Sépulchre
Neuvy Saint Sépulchre est une petite ville à 10 kilomètres à l'Ouest de Sarzay.
Elle est établie à l'endroit où la voie Romaine d'Argentomagus à Néris franchissait une petite rivière, la Bouzanne, grace à un gué. Son nom traduit son ancienneté, il vient du latin Novus Vicus (nouveau bourg).
Au Moyen-Age, Neuvy fait partie des domaines du seigneur de Cluis dont le suzerain est le sire de Deols.
Raoul puis Ebbes II de Déols construisent une forteresse (il n'en reste rien) dont les murailles incorporait l'église Saint Jacques.
Cette église, qui avait le statut de Collégiale, est principal monument de la ville, elle remonte au XIème siècle et est très originale. Elle est classée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO.
Neuvy Saint Sépulchre a conservé des rues et des maisons anciennes. Le nom de ces rues est évocateur: rue de l'Enfer, des Bouchers, de la Folie, de l'Estrapont, de la Gourdonnerie, ...
Dans les années 1030 des pélerins ramènent de Jérusalem un fragment du tombeau du Christ et de la terre du Calvaire.
Une église est construite, sans doute sur l'emplacement d'un ancien sanctuaire Gallo-Romain, pour accueillir ces reliques dans les années 1040 avec l'appui de Boson seigneur de Cluis et surtout de son suzerain Eudes l'Ancien seigneur de Déols qui avait effectué lui-même un pélerinage à Jérusalem en 1027.
L'église et ses annexes étaient dans l'enceinte du château-fort et donc protégée par des fortifications. Elle n'a été achevée qu'au XIIème siècle.
L'église est dédiée à Saint Jacques et initialement rattachée directement à celle du Saint Sépulchre de Jérusalem dont elle s'inspire. Elle était sur un des chemins suivis par les pélerins qui se rendaient à Saint Jacques de Compostelle.
Quand le roi de France Philippe II Auguste prend le contrôle du Bas-Berry au début du XIIIème siècle, il donne la tutelle sur la ville et son église à l'Abbaye Saint Sulpice de Bourges.
En 1524 des bandes de pillards s'emparent de la ville et brulent les archives du chapitre de la Collégiale Saint Jacques, ce qui rend difficile la connaissance de son histoire. On sait seulement qu'elle possédait deux autres églises du bourg de Neuvy, de l'autre côté de la Bouzanne: Saint Etienne et Saint Pierre.
L'église Saint Jacques devient celle de la paroisse de Neuvy en 1808. Elle a été restaurée par Viollet le Duc et Mérindol au milieu du XIXème siècle. Le clocher a été démoli en 1899 et remplacé par un campanile à trois arcades.
L'église circulaire Saint Jacques de Neuvy-Saint Sépulchre
L'église comporte en fait deux édifices distincts juxtaposés, l'église cylindrique évoquée ci-dessus (cf photo ci-contre) et une église avec une nef rectangulaire avec collatéraux, sans transept et s'achevant par un chevet plat. Avec le temps les deux édifices ont été assemblés et n'en constituent plus qu'un seul.
Les étages de la rotonde et la coupole de l'église circulaire Saint Jacques
Eglise circulaire (cf photos ci-dessus)
Le premier édifice est circulaire (la rotonde a un diamètre de 22 mètres) sur trois niveaux et avec un déambulatoire surmonté de tribunes. La base est du XIème siècle tandis que les deux étages sont du début du XIIème siècle.
A l'intérieur de la rotonde le mur extérieur est doté d'une série d'arcades en plein cintre dont les arcs retombent sur des colonnes engagées dans des piliers.
De l'autre côté du déambulatoire onze colonnes sont disposées en cercle et délimitent le rond-point central. Ce déambulatoire est voûté de doubleaux en plein cintre reliés par des arêtes.
Les piliers sont surmontés de chapiteaux sculptés: ce sont des feuilles rabattues formant une collerette liée par un lacet passant alternativement desssus et dessous les feuilles, ces motifs sont parfois accompagnés de têtes monstrueuses.
Au premier étage la rotonde comporte des arcades supportées par quatorze colonnes, un seul chapiteau est sculpté.
Eglise de plan basilical
Juste à côté et accolée au premier édifice (cf photo au-dessus) se situe une église de plan basilical, elle aussi dédié à Saint Jacques. Elle a été souvent remaniée à travers les siècles en particulier à la fin du XIIème et pendant le XIIIème et XVème siècles.
La nef comporte trois travées avec des collatéraux et un chevet plat. La nef d'origine était couverte avec une charpente, après avoir été reprise, la voûte de la nef est constituée d'ogives dont les nervures retombent sur des colonnettes engagées.
L'éclairage se fait par des fenêtres percées dans les murs des collatéraux.
Livres des Editions Zodiaque sur l'Art Roman, Collection La Nuit des Temps
Berry Roman
de Jean Favière, de Basche --- Editions Zodiaque
Anjou Roman
de Marcel Deyres, Jean Porcher --- Editions Zodiaque
Maine Roman
de Marcel Deyres, Jean Porcher --- Editions Zodiaque
Lys-Saint Georges
Lys-Saint Georges est à cinq kilomètres au Nord de Neuvy-Saint Sépulchre sur le Gourdon, une petite rivière affluent de la Bouzanne.
Le principal monument du village est le château avec en particulier un donjon médiéval.
Lys-Saint Georges conserve aussi une église des XIIIème et XVème siècles, des maisons anciennes comme la Maison du Parlement et les restes d'un ancien hôpital-léproserie.
Château de Lys-Saint Georges: donjon et logis, en bas l'église du village
Le château de Lys-Saint Georges
Un donjon elliptique construit à partir du XIVème siècle faisait partie d'une imposante forteresse avec une enceinte renforcée par onze tours et avec un châtelet d'entrée dont seule une tour subsiste.
Ce donjon a sa partie haute détruite, ses murs faisaient en moyenne trois mètres d'épaisseur et même sept mètres à sa base. On y accédait par un pont-levis. L'ensemble du dispositif était protégé par des douves
Il a servi de prison au duc de Milan, Ludovic Sforza, autour des années 1500, il a ensuite été transféré dans le donjon du château de Loches.
Le donjon a été endommagé au moment de la Révolution Française.
Un logis résidentiel a été aménagé au XVIème siècle à l'intérieur de l'enceinte médiévale. Il a une façade de style Renaissance avec trois tours (cf photo ci-contre)
Ardentes
Ardentes est une ville dont l'origine est ancienne puisqu'elle figure sur l'itinéraire Romain appelé la Carte de Peutinger avec le nom d'Alerta sur la voie Romaine qui allait de Argentomagus (Argenton sur Creuse) à Avaricum (Bourges).
Des forges ont été établies sur le territoire de la commune au XVIIème siècle, elles ont fonctionné jusqu'au milieu du XIXème siècle. Un lieu-dit porte d'ailleurs le nom de La Forge.
La ville résulte de la fusion de deux anciennes communes de part et d'autre de l'Indre: Saint Vincent et Saint Martin qui ont fusionné en prenant le nom d'Ardentes au milieu du XIXème siècle.
L'église Saint Vincent d'Ardentes sur la place de la République, le clocher est du XIXème siècle
Elle possède donc deux églises, celle de la photo ci-contre correspond au bourg de Saint Vincent.
L'église Saint Martin
Cette église est plus intéressante, elle a été construite sur l'emplacement d'un ancien Temple Romain, elle dépendait de l'abbaye de Déols.
L'édifice actuel date du XIIème en style Roman. Le portail est en plein cintre avec des voussures et des chapiteaux sculptés, l'abside est en cul-de-four et le chevet entouré d'arcades est soutenu par des contreforts-colonnes.
Elle a été restaurée et remaniée au XIXème siècle, le croisillon Nord a été reconstruit.
Châteauroux est la préfecture du département de l'Indre, elle a été fondée au Moyen-Age et a été prospère au XVIIIème et XIXème siècles grace à plusieurs implantations industrielles. Elle conserve un château d'origine médiévale et un quartier ancien intéressant.
Le centre-ville est bâti sur un plateau qui domine à une faible hauteur la rive gauche de l'Indre.
Au Sud de la ville, à moins de dix minutes du centre-ville en direction d'Ardentes, s'étend une vaste forêt de plus de 5000 hectares.
Châteauroux, le château au-dessus de l'Indre
Histoire
La ville de Châteauroux a une origine médiévale, son nom est issu de Raoul, seigneur de Déols, qui y a construit une forteresseau Xème siècle.
La ville de Châteauroux s'est développée autour du château, dès le XIIIème siècle elle accueille plusieurs foires chaque année.
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Au début de la Guerre de Cent Ans, en 1360, le Prince Noir s'empare de la ville qu'il incendie.
Elle est a nouveau ravagée en 1374 et s'entoure de fortifications au début du XVème siècle.
La baronnie de Châteauroux s'est substituée à la seigneurie de Déols, elle est devenue un comté à la fin du XVème siècle, puis un duché au début du XVIIème.
Le Couvent des Cordeliers à Chateauroux
Louis XV fait don de ce duché à une de ses maitresses qui devient ainsi la duchesse de Châteauroux.
Au XVIIIème siècle, la ville prospère, en particulier grâce à sa manufacture de draps qui est fondée en 1751. Elle bénéficie aussi du nouveau tracé de la route qui à partir de Paris conduit à Limoges et Toulouse.
Lors de la Révolution Française, Châteauroux devient le chef-lieu du département de l'Indre, issu du démembrement de la partie Sud-Ouest (Bas-Berry) de l'ancienne Province de Berry.
Le chemin de fer arrive à Châteauroux en 1847 ce qui entraine une croissance supplémentaire de la ville d'autant qu'elle est tête de ligne jusqu'en 1854.
Les remparts et les portes médiévales (Porte Neuve, Porte aux Guédons, ...) sont démolis pour faciliter l'extension de la ville. Le donjon du château, l'église Saint Martin (dans l'enceinte du château), l'Hôtel-Dieu Saint Jacques, la Maison du Père Adam disparaissent également.
Châteauroux est alors une ville industrielle, principalement grace aux textiles mais aussi avec l'installation d'une manufacture de tabac, de fonderies, de brasseries, etc.
Après la Seconde Guerre Mondiale la ville bénéficie de l'installation de l'usine d'aviation Dassault à Déols.
Au milieu du XXème siècle, de 1951 à 1967, une importante base américaine, a permis de préserver l'activité économique de la ville. Ceci et sa position de noeud de communication (Nationale 20 et Autoroute A20) lui ont permis de profiter du développement économique français, de 1970 à 2000.
Le château
Le château est le monument le plus intéressant de la ville.
Raoul, seigneur de Déols, qui y a construit la première forteresse à partir de 937 sur un côteau au-dessus de l'Indre
Le site était bien moins vulnérable que celui de Déols, le siège de la seigneurie.
C'est à partir du XIIème siècle que cette forteresse et le bourg qui s'est formé autour prennent le nom de Château-Raoul, d'où Châteauroux.
Le roi de France Philippe II Auguste s'en empare en 1188 mais sa suzeraineté n'est officiellement reconnue qu'au début du XIIIème siècle.
Le château a été victime d'un incendie en 1366 et en bonne partie reconstruit au milieu du XVème siècle par Guy III de Chauvigny.
Le château de Chateauroux vu du côté du jardin
La façade sur l'Indre est la plus spectaculaire (cf photo au-dessus), elle comporte trois tourelles des XIVème et XVèmes siècles.
Au XVIème siècle, la baronnie passe à la famille de Maillé-Brézé. La femme du Grand Condé, Claire-Clémence de Maillé-Brézé, nièce de Richelieu, y a longtemps vécu et y est morte en 1693.
Le Couvent des Cordeliers (cf photo au-dessus)
Ce monastère a été fondé en 1218 par Guillaume Ier de Chauvigny qui revenait de Terre Sainte.
Il comporte une nef rectangulaire et un choeur avec déambulatoire. Les deux clochers ont été démolis au moment de la Révolution Française.
A l'intérieur subsiste un vitrail du XIIIème siècle.
Il accueille maintenant des expositions d'art.
L'église Saint Martial
Cette église a été reconstruite au XIIIème siècle sur un ancien édifice de style Roman. La nef est d'ailleurs Romane, les chapelles latérales sont des XIVème et XVème siècles.
Le clocher (cf photo ci-contre à droite) est du XVIème siècle en style Gothique.
L'église Saint Martial
La cathédrale Saint André
Cette cathédrale a été construite dans les années 1870 en style néo-Gothique sur l'emplacement d'une église antérieure qui était de style Roman.
Ses deux clochers s'élèvent à 60 mètres de hauteur.
La cathédrale Saint André
Le Quartier ancien et les vieilles maisons
Vieilles maisons à pans de bois à Chateauroux
La ville conserve un quartier ancien autour de la place Lafayette et de la rue de l'Indre qui accueillait les artisans de l'activité textile (tanneurs, drapiers, teinturiers, ...) installés le long de l'Indre.
La plus ancienne maison de Châteauroux est du XIIIème siècle.
La Porte Saint Martin
La Porte Saint Martin
C'est une ancienne porte de l'enceinte du Château Raoul (cf photo ci-contre).
Elle a ensuite servi de prison jusqu'en 1742.
L'Hôtel Bertrand
Cet hôtel particulier a été construit par le grand-père du Général Bertand au XVIIIème siècle, il se situe au-dessus du Couvent des Cordeliers.
Il a appartenu au Général Bertrand un des fidèles de l'Empereur Napoléon Ier. Le Général y est mort en 1844.
Acquis par la ville au début du XXème siècle, il est devenu le Musée municipal avec beaucoup de souvenirs de l'Empire Napoléonien.
Déols est maintenant un faubourg de Châteauroux qui conserve des monuments intéressants issus de son importante histoire médiévale.
La seigneurie de Déols au Moyen-Age
Elle a été fondée au début du Xème siècle par un fidèle de Guillaume le Pieux, duc d'Aquitaine. Elle relevait de manière lâche du duché d'Aquitaine. Son emprise comprenait l'essentiel du Bas-Berry, à l'exception du Nord-Ouest alors contrôlé par les sires de Buzançais sous la tutelle des comtes d'Anjou et du Sud-Ouest qui faisait partie de la vicomté de Brosse (les ruines du château de Brosse sont visibles sur le territoire de la commune de Chaillac). Des branches de cette famille avaient été placées dans des seigneuries sensibles, à Issoudun, Charenton et La Châtre.
Au XIIème siècle, la seigneurie de Déols relève du duché d'Aquitaine. Elle passe sous le contrôle de Henri II Plantagenêt en 1152, quand il se marie avec Aliénor d'Aquitaine. Les sires de Déols restent fidèles à Aliénor d'Aquitaine, bien que les troupes du roi de France Louis VII dévastent la région.
En 1176, Raoul VI de Déols, meurt au retour de la croisade. En 1189, Denise de Déols, sa fille et héritière de Déols et La Châtre, épouse André de Chauvigny, cette famille s'implante ainsi durablement dans le Bas-Berry.
Le roi Philippe II Auguste fait de nombreuses tentatives pour contrôler la seigneurie de Déols, elles aboutissent en 1209, la suzeraineté du roi de France sur la seigneurie devient définitive.
Porte de l'Horloge à Déols
L'Abbaye Notre-Dame de Déols
Cette abbaye a été fondée en 917 par le Ebbes le Noble, sire de Déols, qui la confie aux moines de l'Abbaye de Cluny qui venait elle-même d'être fondée par Guillaume le Pieux, duc d'Aquitaine. Les deux abbayes ont d'ailleurs partagé le même premier abbé.
Elle a été le grand centre monastique du Berry, l'église abbatiale a été reconstruite à partir du début du XIème et au XIIème siècle, elle avait une dimension impressionnante.
Elle possédait cinq clochers: deux à l'Ouest, deux à l'Est et un au-dessus de la croisée du transept. Le clocher qui subsiste a une flèche en forme de cône, elle est encadrée par quatre clochetons (cf photo au-dessus à gauche).
Le choeur a été consacré par le Pape Pascal II en 1107, il avait un déambulatoire à chapelles rayonnantes. Les bâtiments conventuels ont été réalisés au XIIIème siècle.
Clocher de l'abbaye Notre-Dame à Déols
Victime de la Guerre de Cent Ans puis des Guerres de Religion, elle est incendiée par les Protestants dans la seconde partie du XVIème siècle, l'abbaye a progressivement périclité.
Elle est sécularisée en 1628 au profit du Prince de Condé puis devient ensuite une carrière de pierres. Au début du XIXème siècle subsistaient le porche Nord, les deux clochers à l'Ouest et une chapelle. La destruction s'est poursuivie et un seul clocher a subsisté.
Ce clocher est de forme cônique et cantonnée par des clochetons, il est de style Roman. La photo ci-dessus montre le clocher et une partie d'un mur gouttereau de la nef, celle-ci et le choeur étaient de style Gothique.
Des éléments du décor sculpté du tympan de la façade occidentale sont conservés au Musée Bertrand à Châteauroux: le Christ en gloire et des fragments de la Cène.
Eglise Saint Etienne
A côté de l'abbaye, les habitants du bourg disposait d'une église paroissiale, elle était dédiée à Saint Etienne.
Elle a été construite au XIème siècle en remplacement d'un édifice antérieur situé sur l'emplacement d'une ancienne nécropole Gallo-Romaine. Elle conserve deux cryptes d'origine très ancienne.
Elle est devenue église paroissiale en 1139. Les collatéraux sont des extensions du XVème siècle et le clocher est du début du XVIème.
Eglise Saint Etienne à Déols
Niherne
Niherne est un village sur l'Indre à une dizaine de kilomètres au Nord de Châteauroux.
Il possèdait jadis un château médiéval dont il ne reste rien.
L'église de Niherne est du XIIème siècle, de style Roman. Certains chapiteaux de l'église sont sculptés, en particulier ceux du portail qui est entouré de voussures en plein cintre.
Eglise Romane de Niherne
Surins
En face de Niherne, de l'autre côté de l'Indre, se trouve le hameau de Surins qui existait déjà à l'époque Gallo-Romaine.
Au Moyen-Age, un Prieuré y était établi, il relevait de l'abbaye de Déols.
La Vallée de l'Indre
L'Indre est une rivière qui prend sa source à l'extrême Sud du département du Cher, aux confins du département de la Creuse.
La rivière passe près des villages de Saint Genou et de Palluau avant d'arriver à Chatillon sur Indre qui conserve des monuments médiévaux intéressants.
A partir de Buzancais l'influence de la Touraine commence à se faire sentir, en effet avant la Révolution Française une partie de cette région appartenait à la Province de Touraine.
L'Indre entre Buzançais et Châtillon sur indre
A proximité de Buzancais le château d'Argy est renommé, un peu plus loin Pellevoisin est un village intéressant.
L'Indre passe ensuite près de Saint Genou et de Palluau qui conservent des monuments réputés (château, églises).
Les châteaux d'Argy, de Palluau et de l'Isle-Savary ont été reconstruits au tournant du XVème siècle par des familles apparentées les unes aux autres et qui ont joué un rôle important pendant les règnes des rois Charles VII et Louis XI.
La vallée de l'Indre dans le Sud de la Touraine: de Bridoré à Montbazon
Après Chatillon l'Indre passe auprès de Bridoré et de son château (cf photo ci-dessous), puis à Saint Hippolyte et près de Verneuil sur Indre, à Saint Jean-Saint Germain et à Perrusson qui possède une belle église Romane.
Elle remonte ensuite en direction du Nord-Ouest, passe à Courçay puis Cormery qui conserve les ruines d'une ancienne abbaye et possède une belle église Romane, Notre-Dame du Fougeray. Au-delà la rivière prend une direction plein Ouest et atteint Montbazon.