Voici une visite virtuelle de la partie de la Vallée de l'Indre qui va de Buzancais jusqu'à Châtillon sur Indre. La distance est courte, un peu plus d'une vingtaine de kilomètres, mais les sites et monuments sont nombreux.
On est içi dans le département de l'Indre, il tire son nom de la rivière l'Indre qui le traverse du Sud-Est au Nord-Ouest sur environ 130 kilomètres de longueur.
A partir de Buzancais l'influence de la Touraine commence à se faire sentir, en effet avant la Révolution Française une partie de cette région appartenait à la Province de Touraine.
L'Indre entre Buzançais et Châtillon sur indre
A proximité de Buzancais le village d'Argy conserve un beau château de même que, un peu plus loin, Pellevoisin.
L'Indre passe ensuite près de Saint Genou et de Palluau qui conservent des monuments réputés (château, églises).
Les châteaux d'Argy, de Palluau et de l'Isle-Savary ont été reconstruits au tournant du XVème siècle par des familles apparentées les unes aux autres et qui ont joué un rôle important pendant les règnes des rois Charles VII et Louis XI.
Buzançais est à 25 kilomètres au Nord-Ouest de Châteauroux. La ville est répartie de part et d'autre de l'Indre dont plusieurs bras sont franchis par autant de ponts, mais la partie centrale et historique est sur la rive droite de la rivière.
La quasi-totalité des monuments médiévaux de Buzançais ont disparu, les gravures ci-dessous permettent donc d'en montrer un aperçu pour la période antérieure à la Révolution Française.
Panorama sur Buzançais au XVIème siècle (panneau de l'office de tourisme de Buzançais)
L'agglomération existait dès l'époque Gallo-Romaine, le faubourg Saint Etienne (au Nord-Ouest) était déjà habité. Le site bénéficiait d'un gué permettant de franchir l'Indre.
Dans la seconde partie du IXème siècle, le roi de la Francie de l'Ouest Charles le Chauve avait une villa à proximité.
Il l'attribue à un de ses fidèles Haimon, lequel ainsi que ses successeurs transforment la villa en maison forte puis construisent un château-fort sur une motte au bord de l'Indre.
Les habitants de Saint Etienne se déplacent alors progressivement pour se grouper autour de ce château-fort et constituer le bourg de Buzançais.
C'est ce qui explique que depuis très longtemps Buzancais et sa région étaient liés à la Touraine et jusqu'à la Révolution Francaise la justice de cette ville relevait de Tours.
Plan de Buzançais au XVIIIème siècle (panneau de l'office de tourisme de Buzançais)
En 1847, suite à une hiver particulièrement rude, certains habitants ont provoqué une émeute qui a été sévèrement réprimée: trois condamnations à mort, quatre aux travaux forcés à perpétuité, etc..
Au Moyen-Age Buzançais était protégé par une enceinte. L'église Saint Honoré, la chapelle Saint Jean et le Prieuré Notre-Dame étaient du XIIème siècle.
Il ne reste rien du château médiéval et que de rares vestiges de l'enceinte. La chapelle Saint Jean et le Prieuré Notre-Dame ont également disparu.
Une commanderie des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem existait au début du XIVème siècle.
Un Hôtel-Dieu (hôpital) avait été fondé en 1360 par Sarrazine de Prie, la fille d'un seigneur de Buzançais, pour assister les pauvres et les pélerins, sa chapelle était dédiée à Saint Roch.
Il ne reste rien non plus de ces édifices.
L'église Saint Honoré avec son clocher du XIIème siècle a disparu en août 1944 (l'Hôtel de Ville est sur son emplacement).
Prieuré Saint Croix à Buzançais
Sur le côté Est de Buzançais subsiste la chapelle Saint Lazare qui a été édifiée au XIIème siècle, elle faisait partie d'une maladrerie.
Le Prieuré de Sainte Croix (cf photo ci-contre) a été fondé en 1418 par Jean de Prie seigneur de Buzançais, il a été fermé au moment de la Révolution Française. Après avoir été utilisé de manière variée, c'est le seul édifice médiéval qui subsiste à Buzançais.
La ville conserve également plusieurs maisons anciennes dont certaines du XVIème siècle (cf photos ci-dessous).
Le Pavillon des Ducs a été construit à partir de 1533 par l'amiral Philippe Chabot comte de Buzançais, il dépendait du Château-Neuf, il comporte une tourelle polygonale (cf photo ci-dessous à droite). Il a été modifié aux XVIIIème et XIXème siècles.
Argy est un village qui se situe à six kilomètres au Nord de Buzançais. Il était le siège d'une petite seigneurie médiévale qui relevait des sires de Buzançais.
Archambaud d'Argy a fondé en 1115 l'abbaye du Landais qui est à proximité. Son fils Archambaud II participe à la fondation de l'abbaye de Beaugerais en Touraine. Au XIIIème siècle ces seigneurs détiennent aussi Palluau et sont vassaux des seigneurs de Buzançais. Cette lignée de seigneurs s'éteint en 1270.
A la fin du XIIIème siècle au plus tôt, la seigneurie passe à la famille de Brillac. A la fin du XVème siècle Pierre de Brillac, seigneur d'Argy, est Chambellan du roi Louis XI, il a épousé Anne de Tranchelion de la famille des seigneurs de Palluau. Il obtient de relever directement du roi de France.
Leur fils Charles de Brillac, il a épousé Jeanne Varye, la fille de Guillaume Varye qui a fait reconstruire le château voisin de l'Isle-Savary.
Charles de Brillac fait reconstruire le château autour de 1500, le donjon et la tour de Brillac sont issus de l'ancienne forteresse.
Il est occupé au XVIème et au début du XVIIème siècle mais par la suite les seigneurs d'Argy ne résident peu au château.
L'édifice reprend du service à la fin du XVIIème et au début du XIXème siècle, les propriétaires y résident à nouveau jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale.
Ensuite il reste longtemps à l'abandon. Le château a été acquis en 1970 par le Club du Vieux Manoir qui a engagé alors sa restauration.
Le château d'Argy, à gauche le donjon rectangulaire, en haut au centre la tour de Brillac
Le château et les annexes forment un quadrilatère formé de deux parties: la haute-cour avec le château lui-même et la basse-cour. La basse-cour se compose essentiellement de l'église et des communs.
Le château comporte trois batiments disposés en équerre autour d'une cour. Quatre tours sont implantés aux angles, trois tours rondes et une quatrième, carrée, qui est le donjon (cf photo ci-contre) auquel on accédait par un pont-levis.
Le côté Ouest n'existe plus. Les tours sont reliées entre elles par une courtine. L'aile Sud a été reconstruite au XIXème siècle.
Deux façades raffinées avec des galeries donnent sur la cour intérieure, ces galeries sont sur deux niveaux, les galeries du rez-de-chaussée ont des arcatures en plein cintre surmontées d'arcs en accolades, à l'étage du côté Nord les arcades sont en anse de panier.
Le donjon est décoré par deux petites tours en encorbellement sur le côté Ouest, une tourelle avec un escalier est présente à l'angle Sud-Est.
Le corps de bâtiment principal fait plus de 80 mètres de long, il est flanqué par deux tours rondes.
Pellevoisin
Le village de Pellevoisin est cinq kilomètres au Nord d'Argy et à une dizaine de kilomètres des rives de l'Indre.
Il a une origine ancienne, le site était occupé à l'époque Gallo-Romaine avec le nom de Pellevicus, puis au Moyen-Age. On y a identifié un tumulus qui contenait des sarcophages ( sans doute Mérovingiens), un point fortifié du Haut Moyen-Age (motte castrale) y était aussi implanté.
Suite à un phénomène miraculeux dans les années 1870, Pellevoisin accueille un pèlerinage Catholique à Notre-Dame de la Miséricorde, en septembre de chaque année. Un monastère y a été construit.
A la fin du XIXème siècle deux enfants appelés à devenir des grands écrivains ont séjourné à Pellevoisin: Georges Bernanos (qui est inhumé dans le cimetière communal) et Jean Giraudoux.
A la fin de 1940 le Grand Hôtel Notre-Dame a été réaquisitionné comme prison d'Etat. Des personnalités de la IIIème République y ont été internés: Paul Raynaud, Vincent Auriol, Georges Mandel, Marx Dormoy, Marcel Bloch (plus connu avec le nom de Marcel Dassault), etc.
L'église Saint Pierre et Saint Paul
L'origine de cette église (cf photo ci-contre) remonte au XIIème siècle. Elle a été remaniée aux XVIIIème et XIXème siècles.
Eglise Saint Pierre et Saint Paul de Pellevoisin
Le château du Mée
Ce château se situe à 4 kilomètres à l'Ouest du village, en direction de Villegouin et de Palluau sur Indre.
La famille de Menou détient la seigneurie de Pellevoisin et le fief du Mée dès le XIVème siècle, elle a fait construire le château du Mée au milieu du XVème siècle.
Château de Le Mée à Pellevoisin
Le corps de logis s'appuie sur une tour d'angle et une tour au centre du bâtiment (cf photo ci-contre).
Il était à l'origine entourée par une enceinte renforcée par des tours d'angle.
Une aile a été ajoutée sur le flanc Est au XVIIème siècle.
Saint Genou
Saint Genou est un village à moins de dix kilomètres au nord-Ouest de Buzançais. Il conserve une église qui est un des plus beaux exemplaire de l'Art Roman en Berry en dépit de la destruction de la nef au XVIIème siècle. Les sculptures des chapiteaux de l'église sont remarquables.
Histoire de l'abbaye
Au IIIème siècle, Saint Genou, un Romain, a été envoyé en Gaule par le Pape Sixte II avec une mission d'évangélisation, Il a accompli des miracles de son vivant. Il est mort et a été enterré à Selles sur Nahon en Berry. Ses reliques ont été transférées à Estrées (Saint Genou) autour de l'an 900.
Au milieu du VIIIème siècle, le roi de Francie Pépin le Bref lance des campagnes militaires contre le duc d'Aquitaine Waïfre qui s'est révolté, il installe un point fort à Estrées (près de l'actuel Saint Genou) pour lui servir de point d'appui, le comte de Bourges est chargé de le sécuriser.
En 828, le comte de Bourges Wilfried et son épouse Ode créent un petit monastère près du village d'Estrées, sur la voie Romaine de Avaricum (Bourges) à Caesarodunum (Tours), ils la confient à des moines Bénédictins.
Le hameau d'Estrées est marqué par l'actuelle Lanterne des morts qui est située au milieu du cimetière paroissial. Elle est du XIVème siècle et s'élève à plus de 8 mètres de hauteur.
Les moines s'enfuient au moment de l'arrivée des Normands en 867, quand ils reviennent il reconstruisent leur église un peu au Nord de l'ancien emplacement. Un bourg se constitue autour de cette église, il est à l'origine du village de Saint Genou qui finit par récupérer les habitants d'Estrées.
Gravure de l'abbaye de Saint Genou
L'abbé était élu par les moines, béni par l'archevêque de Bourges et l'élection approuvée par l'archevêque de Tours. Le monastère a été supprimé dans les années 1770.
La gravure ci-contre montre la nef qui a été détruite au XVIIème siècle, elle est à la gauche du clocher qui lui aussi n'existe plus.
Les tours d'enceinte en bas à droite et en haut à gauche existent toujours et permettent d'appréhender la superficie d'ensemble de l'abbaye..
Chevet et choeur vus du côté Nord Eglise de la Sainte Vierge à Saint Genou Vue du transept, du choeur et du chevet côté Sud
La construction de l'église a commencé avant l'An Mil et elle a été consacrée en 1066 par l'archevêque de Bourges Aymon, elle a été reprise au XIIème siècle.
Elle est de style Roman, l'église faisait alors plus de 50 mètres de longueur, le grand clocher était au Sud du transept, un peu à l'écart de l'église.
Il subsiste de cette église le choeur, l'abside et le transept qui a été tronqué. La nef a été démolie en 1676 à la demande de l'abbé Louis Fumée.
Le choeur est très élevé et allongé avec des bas-côtés se terminant par une absidiole. Ces bas-côtés sont couverts par une voûte en demi-berceau.
Sur le mur-pignon intérieur, les colonnettes de la partie haute du choeur, entre les deux fenêtres côté Est, sont annelées. Au dessus se trouve une petite fenêtre en losange.
Une colonnade (les colonnes sont cylindriques) de cinq arcades sépare le choeur d'avec les bas-côtés, il est sur trois niveaux: les grandes arcades, des arcatures aveugles et au-dessus les fenêtres bordées de colonnettes.
La voûte en berceau mise en place au XIXème siècle a remplacé une charpente et renforcé cette partie de l'édifice.
Le choeur est prolongé par une abside en hémicycle voûtée en cul-de-four.
Choeur et abside de l'église de la Sainte Vierge
Les chapiteaux intérieurs sont décorés de sculptures remarquables qui racontent, entre autres, la vie de Saint Genou et des scènes de la Bible.
L'activité religieuse a été suspendue en 1768 et les bâtiments ont été vendus comme Bien National au moment de la Révolution Française.
L'église devient un édifice paroissial au début du XIXème siècle. Elle a été restaurée significativement au XIXème siècle, entre 1851 et 1886, par les architectes Mérindol et Darcy avec le souci de le consolider et de maintenir son aspect d'origine.
La colonnade extérieure du chevet et du choeur de l'église de la Sainte Vierge
Les chapiteaux sculptés
Ils se situent à la fois à l'extérieur et à l'intérieur de l'édifice.
A l'extérieur les arcatures aveugles encadrées par des colonnettes engagées surmontent les fenêtres.
La plupart des chapiteaux extérieurs ne sont pas d'origine, ils ont été refaits en s'appuyant sur le modèle d'origine qui était trop dégradé pour être recupéré.
Chapiteau extérieur au Nord du chevet de l'église de Saint Genou
Chapiteaux intérieurs
Ceux à l'intérieur sont par contre de vrais chapiteaux Romans même s'ils ont été reconditionnés. De nombreux chapiteaux sont agrémentés de motifs végétaux. Sur certains chapiteaux de l'abside on retrouve des traces de polychromie.
Un certain nombre de chapiteaux historiés sont présentés ci-dessous, ce sont:
- sur le côté Nord du choeur: Daniel dans la fosse aux lions (cf photo ci-dessous à gauche), le prophète est assis entre deux lions, une main tenue par un ange porte Habacuc lui fournit de la nourriture.
- sur le côté Sud du choeur: Saint Genou avec un chien et deux femmes (cf photo ci-dessous à droite), sur la droite, les deux femmes qui s'embrassent sont serrées l'une contre l'autre (peut-être la Visitation de la Vierge Marie à Elizabeth).
Daniel dans la fosse aux lions Chapiteaux historiés à l'intérieur de l'église de Saint Genou Saint Genou avec un chien et deux femmes
Les deux chapiteaux historiés ci-dessous sont:
- un chapiteau aux monstres qui sont dressés avec leurs têtes réunies (cf photo ci-dessous à gauche),
- un premier chapiteau du dresseur de singes, un des singes est enchainé, l'autre est monté sur un porc (cf photo ci-dessous à droite), peut-être une relation avec le péché de luxure.
Chapiteau aux monstres Chapiteaux historiés à l'intérieur de l'église de Saint Genou Chapiteau du dresseur de singes
Les deux chapiteaux historiés ci-dessous sont:
- des pélerins avec un bâton de marche (cf photo ci-dessous à gauche),
- un second chapiteau du dresseur de singes, un des singes est enchainé et se tient la tête car son dresseur le bat avec un baton, l'autre est monté sur un porc qui est le symbole du péché (cf photo ci-dessous à droite).
Chapiteau des pélerins en marche Chapiteaux historiés à l'intérieur de l'église de Saint Genou Chapiteau historié
Les deux sculptures historiées ci-dessous sont:
- un chapiteau aux lions (cf photo ci-dessous à gauche),
- un bas-relief sculpté (cf photo ci-dessous à droite) est implanté dans le bras Sud du transept, sur l'envers de la façade. Il est sans doute du XIIème siècle et issu d'un monument funéraire (ou d'un autel), il représente deux saints martyrs tenant une palme.
Chapiteau aux lions Eglise de Saint Genou Bas-relief
Palluau sur Indre
Palluau est à une dizaine de kilomètres au nord de Buzancais, le village s'étend par étages sur le côteau Nord de l'Indre. A l'époque Romaine, la voie qui allait de Genabum (Orléans) à Limonum (Poitiers) passait au pied de l'éperon rocheux qui porte Palluau.
La ville conserve plusieurs monuments intéressants: un château d'origine médiévale (cf photo ci-dessous) qui domine la vallée, l'église Saint Sulpice qui est une ancienne Collégiale et surtout l'église Prieuriale Saint Laurent avec ses remarquables fresques murales d'époque Romane.
Il est dommage qu'avec une tel patrimoine la cité fasse un peu figure de belle endormie. Il est vrai que la petite ville comptait environ 2000 habitants vers 1850, maintenant elle est devenue un village de moins de 800 habitants.
Panorama sur Palluau sur Indre: le château et l'église Saint Sulpice
Le château
Il est sur un éperon qui est à 120 mètres au-dessus de l'Indre. Cette forteresse a été construite à l'initiative du comte d'Anjou Foulques IV le Réchin dans les années 1070, Palluau était à cette époque la limite Sud de la Touraine, qui appartenait à ce comte d'Anjou.
Foulques IV le Réchin confie la garde de ce château à un vassal, Jean de Palluau dont les descendants sont seigneurs de Palluau.
Agathe, l'héritière de la seigneurie de Palluau épouse en 1160 Archambaud III, seigneur d'Argy, leurs descendants détiennent la seigneurie de Palluau.
Dans la seconde partie du XIIème siècle il fait partie des domaines de Henri II Plantagenêt puis Richard Coeur de Lion. En 1188 l'armée du roi de France Philippe II Auguste s'en empare, il en est resté un nom au donjon: la tour Philippe-Auguste.
Au début de la Guerre de Cent Ans, en 1356, le château est pris par le Prince Noir qui effectue un long raid dans le centre de la France. Le château subit de nombreux dommages pendant cette période.
A partir de 1365, Palluau et son château passent par mariage à la famille Tranchelion qui le conserve jusqu'en 1537. Le château-fort est reconstruit, le donjon (tour Philippe-Auguste) et la tour Sainte Menehoulde sont de cette époque.
A la fin du XVème siècle Guillaume de Tranchelion fait reconstruire le logis principal entre les deux tours, au-dessus du village, l'édifice est résidentiel selon le goût de l'époque. Le logis disposé en équerre (cf photo ci-contre et ci-dessous) est réalisé pour Charles de Tranchelion au début du XVIème siècle. Ces logis sont en style Gothique avec l'influence de la première Renaissance.
La chapelle est aussi de la fin du XVème siècle en style Gothique flamboyant avec des fresques réalisées au XVIIème siècle portant sur la vie de la Vierge et l'enfance du Christ.
Château de Palluau vu du Nord-Ouest, au centre le donjon
Le château se dégrade pendant les Guerres de Religion. Antoine de Buade de Frontenac l'achète au début du XVIIème siècle, il le fait aménager et compléter.
Louis de Frontenac, comte de Palluau, a été gouverneur de la Nouvelle France (Québec) pendant le règne de Louis XIV.
Les bâtiments ont été remis en état au XIXème siècle. Le logis principal (en blanc sur les photos au-dessus et ci-contre) a été restauré au début du XXIème siècle.
Le seigneur de Palluau avait un droit original vis à vis de hommes et des femmes mariés dans la paroisse au cours de l'année: Le jour de la Pentecote, les femmes mariées devaient lui présenter un chapeau de roses rouges et chanter une chanson en dansant en rond. Les hommes mariés en premières noces lui offraient un pot neuf et couraient un éteuf jeté dans la prairie voisine. Ceux qui s'étaient mariés en secondes noces apportaient une buie et la brisaient.
Vue de la cour intérieure du château de Palluau
Eglise Saint Sulpice
L'église Saint Sulpice est une ancienne Collégiale qui a l'origine était dédiée à Sainte Menehoulde, elle est construite en contrebas du château comme le montre la photo ci-dessous. Elle existait au début du XIIIème siècle sans que la date de sa construction soit connue.
Eglise Saint Sulpice de Palluau, à l'arrière-plan le château
La photo ci-dessus montre bien sa structure, sur la gauche la nef et le clocher qui sont les parties les plus anciennes et sur la droite, en surélévation par rapport à la nef, le choeur et le chevet sont de la fin du XVème siècle en style Gothique flamboyant.
Elle a une nef unique de trois travées qui précède un vaste choeur très éclairé par les grandes fenêtres Gothiques (cf photo ci-contre), l'arc doubleau massif qui les sépare a été ajouté en renforcement à la fin du XVIIIème siècle.
Les travées de la nef sont couvertes de voûtes d'ogives à huit quartiers. Les arcs retombent sur des colonnes engagées flanquées de deux colonnettes, toutes portant des chapiteaux sculptés. Toute cette partie est une reprise de l'édifice du XIIIème ou XIVème siècle, les voûtes ont été remaniées au XVIème.
Le choeur (cf photo ci-contre) est de la fin du XVème siècle ou du début du XVIème, il est l'oeuvre de Jean et Charles de Tranchelion.
Les voûtes en ogives du choeur sont à six quartiers, celles de l'abside sont accompagnées de liernes et de tiercerons. Les baies sont agrémentées en hauteur d'un remplage composé d'un ensemble à trois lancettes trilobées. Les vitraux sont sur le thème de la vie du Christ.
Choeur Gothique de l'église Saint Sulpice
La chapelle seigneuriale, côté Nord, a été réalisée en 1502 par Charles de Tranchelion.
La façade (cf photo ci-dessous à gauche) a été refaite dans la seconde moitié du XIXème siècle avec en particulier le remplage néo-gothique de la fenêtre.
Les stalles du XVème siècle montrent des sculptures sur bois de personnages grotesques sur les miséricordes.
Façade Ouest Eglise Saint Sulpice de Palluau Chevet et chapelle seigneuriale côté Nord
A l'intérieur, la nef était couverte de fresques murales, dont une seule reste à peu près visible (cf photo ci-dessous à droite), les autres ne sont que des traces.
De nombreux chapiteaux sculptés sont intéressants (cf photo ci-dessous à gauche).
Chapiteau sculpté Eglise Saint Sulpice de Palluau Fresque murale
De nombreuses statues en pierre polychromes décorent l'ensemble de l'édifice, elles sont des XVème et XVIème siècles. Surla photo ci-dessous au centre, Saint Roch est accompagné de son chien et de son ange, à droite Saint Jacques en pélerin.
Statue polychrome Statue polychrome de Saint Roch Statue polychrome de Saint Jacques
L'église Saint Laurent
Chevet, choeur et transept Eglise Saint Laurent Façade occidentale
L'église Saint Laurent est située dans la rue Basse, elle ne paye pas de mine vue de l'extérieur (cf photo ci-dessus à gauche).
Elle a sans doute été construite à la fin du XIème siècle en style Roman.
Vendue comme Bien National et par lots au moment de la Révolution Française, elle a été transformée en logements, c'est pourquoi la nef est encore habitée.
La façade occidentale (cf photo ci-dessus à droite) dessert en fait une habitation.
La partie haute du chevet (cf photo ci-dessus à gauche) comporte, juste au-dessus d'une fenêtre qui a été rendue aveugle, une décoration de colonnettes dont l'une est cannelée.
Le reste de l'édifice comporte une crypte du XIème siècle (cf photo ci-contre) avec un arc en plein cintre à doubles rouleaux.
Crypte de l'église Saint Laurent
Cette crypte est surmontée par un choeur qui est séparée de l'abside par un arc doubleau qui retombe sur des chapiteaux à feuillages en haut de colonnes cylindriques peintes (cf photo ci-dessous à gauche).
Les fresques murales
C'est dans le choeur et l'abside que se trouvent de belles fresques murales Romanes réalisées au XIIème siècle, l'église en était sans doute complètement recouverte à l'origine.
Ces fresques ont été identifiées sous un badigeon à la fin des années 1930, elles ont été remises en valeur dans les années 1980.
Elles ont été réalisées avec de la peinture à l'eau colorée par des pigments qui sert ensuite à dessiner sur un enduit (à base de lait de chaux) qui fixe la fresque en séchant.
Vue d'ensemble des fresques murales de l'église Saint Laurent
La photo ci-contre montre les principales compositions, elles sont détaillées sur les deux photos en dessous.
La Vierge en majesté
Sur la voûte en cul-de-four de l'abside (en arrière-plan) se trouve une Vierge en majesté avec sur les côtés deux saintes tenant des palmes, elle est assise et tient le Christ sur ses genoux (cf aussi photo ci-dessous à gauche).
La tête de la Vierge est entourée d'un voile qui retombe sur ses épaules. Sa robe est de couleur pourpre.
Le Christ dans une mandorle
Sur la voûte du choeur (au premier plan) un Christ dans une mandorle est entouré par les 24 vieillards de l'Apocalypse (cf photos ci-contre et ci-dessous à droite).
Le Christ adresse adresse une bénédiction avec sa main droite, il tient un livre dans la main gauche. Sa robe est pourpre comme celle de la Vierge.
Il est entouré par trois des quatre symboles des Evangélistes: le lion de Saint Marc, l'aigle de Saint Jean, le symbole de Saint Mathieu, par contre le symbole de Saint Luc a disparu.
Fresque de la Vierge dans l'abside Eglise Saint Laurent Fresque du Christ sur la voûte du choeur
Sur la fresque de la photo ci-dessous à gauche, Saint Laurent est peint sur son gril, torturé par un bourreau pendant qu'un auxiliaire entretient le feu. Cette fresque est au bord de la fenêtre, sur le côté Nord de l'abside.
La fresque sur la photo ci-dessous à droite représente un évêque avec sa crosse.
Fresque du martyre de Saint Laurent Eglise Saint Laurent Fresque d'un évêque
Livres des Editions Zodiaque sur l'Art Roman, Collection La Nuit des Temps
Berry Roman
de Jean Favière, de Basche --- Editions Zodiaque
La photo de la jaquette montre la fresque de la Vierge de l'église Saint Laurent de Palluau sur Indre.
Anjou Roman
de Marcel Deyres, Jean Porcher --- Editions Zodiaque
Maine Roman
de Marcel Deyres, Jean Porcher --- Editions Zodiaque
Arpheuilles
Arpheuilles est un village à moins de huit kilomètres au Sud de Palluau, de l'autre côté de l'Indre.
Eglise Saint Hilaire d'Arpheuilles
L'église Saint Hilaire remonte au XIIème siècle, le choeur et chevet restent en style Roman. Le choeur comporte deux travées marquées par les conreforts extérieurs.
Comme le montre bien la photo ci-dessus, la nef (à gauche sur la photo) est d'une facture postérieure.
Les murs gouttereaux sont renforcés par quatre contreforts rectangulaires, les trois fenêtres sont placées en hauteur.
Le portail de la façade occidentale est surmonté par un arc en plein cintre avec plusieurs voussures sculptées (cf photo ci-contre).
Les modillons sont aussi sculptés mais leur état est assez dégradé.
Voussures et sculptures du portail de l'église Saint Hilaire
Clion sur Indre
Clion est une petite ville à six kilomètres au Nord-Est d'Arpheuilles et à moins de huit kilomètres au Sud-Est de Châtillon sur Indre.
Son origine est ancienne, elle a été créée comme site d'un marché (Claudiomagus) à l'époque Gallo-Romaine.
Château de l'Isle Savary
Ce château est à la sortie Est du bourg. Il a été construit en 1465 sur l'emplacement d'un ancien chateau-fort qui remontait à l'An Mil.
Le nom du site vient de Jourdan de Savary qui le possède au début du XIIIème siècle. La famille Savary le garde jusqu'au début du XIVème siècle.
Il devient la propriété de Guillaume Varye, un proche de Jacques Coeur, qui entreprend une reconstruction complète de l'édifice à partir de 1465, il meurt en 1469 et sa veuve Charlotte de Bar achève l'édifice.
Il a un plan carré, autour d'une cour se développent trois corps de bâtiments avec des tours d'angle, l'une d'elles est plus haute et fait office de donjon, il est isolé du corps de logis. Toutes les tours sont crénelées et ont des machicoulis et parcourues par un chemin de ronde.
Il est entouré par un fossé sur trois de ses côtés: Ouest, Sud et Est.
L'intérieur du château a été réagencé au début du XIXème siècle. Laissé à l'abandon à partir de la fin du XIXème siècle, il a été restauré à la fin du XXème siècle.
Château de l'Isle Savary à Clion sur Indre
Châtillon sur Indre
Chatillon sur Indre est une petite ville du département de l'Indre, elle est à un cinquantaine de kilomètres au Nord-Ouest de Châteauroux et à une trentaine au Sud-Est de Loches.
Grace à son château et à son ancienne Collégiale Saint Outrille (Notre-Dame) la ville a gardé un cachet ancien mis en valeur par la rue piètonnière qui est entourée par des ruelles anciennes.
Panorama sur Châtillon sur Indre avec le Donjon et la chemise qui l'entoure
Histoire
Le village d'origine était situé à Toizelay (à un kilomètre vers l'Ouest), les habitants se sont déplacés autour du château après la construction de celui-ci afin de bénéficier de sa protection. Au Moyen-Age, le bourg était protégé par une enceinte dont certains éléments restent visibles le long du boulevard du général Leclerc.
A la fin de 1188, Châtillon et son château sont enlevés par le roi de France Philippe II Auguste qui est en guerre contre les Plantagenêts. Repris par ces derniers le château passe finalement sous le contrôle du roi de France en 1205.
La vie du bourg a ensuite été rythmée par les succés ou mésaventures des seigneurs puis propriétaires du château jusqu'à la fin de l'Ancien Régime.
Châtillon devient le siège d'une élection issue de celle de Loches à la fin du XVIème siècle puis d'un bailliage et d'un présidial une cinquantaine d'années plus tard.
Au moment de la Révolution Française Châtillon est rattaché au nouveau département de l'Indre. Pour autant la ville et sa région sont restées liées au Pays Lochois.
La ville comptait près de 4000 habitants en 1850, elle en avait encore près de 3600 en 1980 mais en une trentaine d'années elle en a perdu près de 800 (plus de 20%) pour arriver maintenant à 2800 habitants. Sa situation économique n'est donc pas florissante, de manière analogue à la région qui l'entoure.
Maison ancienne qui a disparu au début du XXème siècle
La ville conserve plusieurs monuments remarquables: le château, avec d'une part le donjon et d'autre part l'enceinte castrale, et l'eglise Notre-Dame (anciennement Saint Outrille) qui est à la base de style Roman mais aussi marquée par la transition vers le style Gothique.
Elle conserve aussi des maisons anciennes même si certaines, très caractérisques, ont disparu pendant la première moitié du XXème siècle (cf photo ci-contre). Cette période n'a d'ailleurs pas été faste, de nombreux édifices intéressants ont alors été détruits ou endommagés.
Le château: Donjon, enceinte castrale et Logis
Relisons la description qu'en faisait Stendhal en 1837, dans son livre Mémoires d'un touriste :
La diligence s'arrêtant deux heures à Châtillon sur Indre, j'ai couru à la fameuse tour. Au milieu des énormes pans de muraille de l'ancien château, s'élève un rocher, et sur ce rocher une énorme tour ronde de trente pieds de haut, et sur cette tour un seconde qui a soixante pieds d'élévation. Tout celà est revêtu de lierres magnifiques.
L'ensemble castral est difficile à identifier pour le visiteur, d'abord parce qu'il est vaste et surtout il a été désarticulé au fil des siècles.
De nombreuses parties ont été détruites à la fin du XIXème siècle et certaines constructions sont en mauvais état.
Il se compose maintenant d'édifices divers dont certains (par exemple les maisons qui ont été ajoutées à l'époque moderne) n'ont rien à voir avec le château d'origine.
L'ensemble castral avec le donjon, l'enceinte castrale et les logis
L'ensemble castral comporte plusieurs parties, en premier lieu le Donjon (parfois appelé Tour de César) sur le flanc Ouest de l'enceinte castrale dont il subsiste plusieurs éléments sur les flancs Nord et Est et les Logis construits par Pierre de la Brosse à la fin du XIIIème siècle, ils donnent sur l'Indre vers l'Est.
Le Château à travers les siècles
Dès le IXème siècle une motte (point fortifié) est implantée sur le point haut de Châtillon. Le roi de Francie Occidentale Charles le Chauve donne vers 870 à un de ses fidèles, Haimon, la motte de Châtillon. Un château avec un donjon sur la motte et une enceinte castrale a sans doute été construit dès le XIème siècle.
A la fin du XVème siècle il est occupé par l'administration royale, certaines parties sont même louées. Il finit par être vendu au milieu du XVIIIème siècle.
Au moment de la Révolution Française il est à nouveau vendu mais cette fois par lots, il est négligé et même maltraité pendant le XIXème et la première moitié du XXème siècle.
Depuis la fin du XIXème siècle, la municipalité rachete petit à petit l'ensemble castral et tente de le remettre en valeur.
Le Donjon
Sa construction a été réalisée dans la seconde partie du XIIème siècle par Henri II Plantagenêt qui cherchait alors à consolider sa tutelle sur le Bas-Berry. Le donjon permettait de contrôler toute la campagne environnante.
Le donjon est implanté sur une motte escarpée qui fait environ 50 mètres de diamètre. Il est situé sur le flanc Ouest de l'enceinte castrale.
Il se compose d'une tour cylindrique d'environ 12 mètres de diamètre et 18 mètres de hauteur, elle était sans doute plus élevée à l'origine.
Elle était alors couverte par un toit. Elle comportait aussi des niveaux souterrains.
A l'intérieur une salle est couverte par une voûte en coupole et avec des ouvertures étroites (archères).
La tour a été réaménagée et renforcée dans le courant du XVème siècle en conséquence de l'insécurité créée par les luttes de la Guerre de Cent Ans.
Puis elle a malheureusement été réamenagée à nouveau, en 1930, pour y placer un réservoir d'eau.
Donjon de Chatillon sur Indre avec la partie Nord de la chemise, en bas une des tours de la Porte Nord
Cette tour est entourée par une petite enceinte appelée chemise qui a été réalisée en deux temps.
La partie Sud-Ouest est la mieux conservée avec 23 pans bien visibles grace à un parement en pierre blanche (cf photo ci-dessous à gauche), l'autre partie est quasiment démolie jusqu'au niveau du terre-plein.
Les deux parties de la chemise ont perdu leurs créneaux.
L'enceinte castrale
La muraille protégeant le château se raccordait sur la chemise du Donjon, à la fois côté Sud et côté Nord. La partie Sud de cette enceinte a été détruite en 1885, y compris la porte Sud qui était l'entrée principale du château (cf photo de son emplacement ci-dessous à gauche).
Elle était à la jonction de la place du Vieux-Château et de la place du Marché. Des maisons modernes ont été construites à la place de cette porte Sud.
La partie Est a été transformée au moment de la construction des Logis à la fin du XIIIème siècle.
Emplacement de l'ancienne Porte Sud dans l'enceinte du château, au-dessus le donjon et la partie Sud-Ouest de sa chemise
La partie Nord conserve des éléments de l'enceinte: Porte Nord et Tours quadrangulaires, elles sont noyées dans des constructions de l'époque moderne.
La Porte Nord
Des ruines de la porte Nord sont encore visibles (cf photo ci-dessous), elles sont au pied du donjon (cf photo au-dessus), en fait cette porte a été construite à la fin du XVème siècle.
Deux tours semi-circulaires encadraient un pont-levis, une rampe devait permettre d'accéder à la cour du château.
Porte Nord de l'enceinte du château de Châtillon sur Indre
Les Tours quadrangulaires
Les tours qui subsistent se situent sur le côté Nord de l'enceinte le long de la rue Isorée (cf plan au-dessus et photos ci-contre et ci-dessous).
Elles sont maintenant insérées dans des habitations et dans le même état d'entretien que celles-ci.
Deux autres tours quadrangulaires existaient sur le côté Sud, elles ont été démolies à la fin du XIXème siècle.
Les tours quadrangulaires de la partie Nord de l'enceinte du château
La tour sur la photo ci-dessous à droite s'appelle la tour des prisons appartient à la commune elle est sur cinq niveaux, celle sur la photo à gauche est privée.
C'est entre ces deux tours qu'était établi un bâtiment qui a contenu des prisons, il prenait appui sur une tour et sur l'intérieur de la muraille.
Leurs bases sont aveugles et surmontés par des étages munis d'archères avec ébrasement (ouvertures qui se retrécissent de l'intérieur vers l'extérieur).
Une des tours conserve les traces d'un chemin de ronde qui devait longer toute la courtine à l'époque médiévale.
Les tours quadrangulaires de la partie Nord de l'enceinte du château
Les Logis
En 1274, le roi de France Philippe III donne à son conseiller et chambellan Pierre de la Brosse la châtellenie de Châtillon, y compris le château et la ville. Celui-ci fait construire un important Logis avec une grande terrasse.
Il est arreté, condamné et exécuté en 1278. Châtillon et son château reviennent alors dans le domaine royal. Dans les décennies qui suivent le château sert parfois de résidence royale.
L'enceinte et les Logis sur le flanc Est du château
Le Logis principal domine l'Indre sur le côté Est, il donne sur une grande terrasse d'agrément (cf photo ci-dessus). Il a plusieurs niveaux avec de nombreuses fenêtres. La chapelle prolonge le logis sur son flanc Sud, elle a été réalisée après 1280.
Les Logis vus du Nord-Est du château, à gauches deux tourelles faisant partie de l'enceinte et à droite la première tour quadrangulaire
Le côté Nord du Logis comporte trois étages bien visibles avec les trois niveaux de planchers du pignon (cf photo ci-dessus).
Sous ce pignon apparaissent deux tourelles arasées, elles étaient encore complètes au milieu du XVIIIème siècle, celle du Nord-Est (à gauche) contenait un escalier raccordé aux étages du Logis.
Les Logis vus du côté Ouest donnant sur la place du Vieux-Château
Eglise Notre-Dame (anciennement Collégiale Saint Outrille)
Une Collégiale a été fondée à Châtillon au XIème siècle avec un chapitre de chanoines par le seigneur Guy de Châtillon, elle était dédiée à Saint Outrille (Austrégésile), un archevêque de Bourges qui est mort en 624. La collégiale relevait de cet archevêché.
L'église actuelle de cette collégiale a été commencée au XIème siècle et sa construction s'est étendue sur les deux siècles suivants, elle comporte donc des parties en style Roman et d'autres en style Gothique.
La première église est modifiée au XIIème siècle, la nef est reconstruite avec des voûtes en berceau et l'ajoût de collatéraux dont les arcs doubleaux s'appuient sur des contreforts extérieurs. Ainsi les fenêtres sont plus grandes et fournissent un meilleur éclairage de l'intérieur de l'édifice.
Au XIIIème siècle la croisée du transept est couverte d'une voûte angevine (de style dit Plantagenêt) et elle est surmontée par un clocher. Au XVème siècle des chapelles sont implantées dans les collatéraux.
Façade Ouest et côté Sud de l'église Notre-Dame
En juillet 1790, pendant la Révolution Française, le chapitre des chanoines de Saint Outrille a été supprimé.
L'église devient celle de la paroisse de Châtillon en 1801, elle est dédiée alors à Notre-Dame.
Elle a été restaurée d'abord en 1804, 1813, 1845 puis de manière plus complète de 1852 à 1854. Ceci n'empêche pas l'effondrement, en 1874, d'une chapelle donnant sur un collatéral, les travaux reprennent de 1875 à 1877. D'autres travaux de consolidation ont eu lieu de manière récurrente jusqu'à maintenant.
La longueur de l'édifice est de près de 37 mètres, celle du transept est de plus de 21 mètres.
Le choeur, les absides et le transept sont les éléments les plus anciens (cf photo ci-contre) ils remontent au XIème siècle.
Façade occidentale de l'église Notre-Dame
La façade Ouest (cf photo ci-contre)
Elle a été reprise dans les années 1850, d'où son allure nette, seuls les chapiteaux de la partie basse ont été réemployés.
Elle est divisée horizontalement en deux niveaux. La partie haute porte des fenetres, celle du centre étant plus importante, elles sont en plein cintre.
Dans la partie basse, en avant des portes, existait un porche voûté en ogives (le départ des ogives est encore visible), il protégeait les sculptures des portes.
Sur les trois portes seule celle du centre (le portail principal) est ouverte, les portes latérales sont aveugles depuis le XVIème siècle.
Le portail central est surmonté par quatre voussures en plein cintre et d'une archivolte. La première voussure est décorée de feuilles d'acanthe, les trois autres avec divers fleurons.
Les chapiteaux sculptés sont portés par des colonnettes, les thèmes représentés (cf photo ci-dessous) sont par exemple Adam et Eve et des illustrations de la lutte des forces du Bien et du Mal.
La façade est divisée verticalement en trois parties par quatre contreforts, la partie centrale correspond à la nef, les parties latérales aux collatéraux.
Sculptures des chapiteaux du portail de l'église Notre-Dame
La Nef et les collatéraux
La nef possède quatre travées avec des collatéraux, elle est du XIIème siècle. A l'intérieur elle a une allure élancée en effet, sa largeur (sans les collatéraux) n'est que de 7 mètres alors que la hauteur sous la voûte est de près de 17 mètres. Elle se prolonge par le transept, le choeur et l'abside en hémicycle.
Les voûtes de la nef sont en berceau brisé avec des doubleaux. Les voûtes des collatéraux sont en berceau également avec des doubleaux. Les arcades de séparation sont également en arc brisé et retombent sur des piliers avec des colonnes engagées.
Elle comporte des chapiteaux sculptés qui pour la plupart d'entre eux sont des reprises du XIXème siècle (cf photo ci-dessous à droite).
Nef, collatéraux et choeur Sculpture d'un chapiteau de la nef (XIXème siècle)
Le Transept
Le transept se compose de la croisée et des bras Nord et Sud, il a une longueur de 21 mètres et l'ensemble a été surélevé (cf photo en-dessous).
La croisée du transept est encadrée par quatre grandes arcades en plein cintre et à rouleau unique qui retombent sur des piliers avec des colonnes engagées.
Elle est couverte par une voûte d'ogives à nervures toriques, elle a été réalisée au XIIIème siècle.
Les chapiteaux de la croisée du transept ont été réalisés au milieu du XIIème siècle, ils sont de qualité: Daniel dans la fosse aux lions, Saintes femmes allant au tombeau du Christ, la Légende de Saint Outrille, etc.
Chaque bras du transept (croisillon) est couvert par une voûte en berceau plein cintre et possède une absidiole en hémicycle sur son côté Est, elles sont couvertes par un cul-de-four. Les fenêtres son en hauteur.
Haut du transept Sud de l'église Notre-Dame
A l'extérieur, en haut du pignon du transept Sud un bas-relief représente un Christ en gloire encadré de deux anges (cf photo ci-contre).
En descendant on trouve deux bas-reliefs qui sont peut-être issus de l'église du XIème siècle, on peut y identifier Saint Pierre et Saint Outrille qui punissent un personnage qui accapare les biens des églises.
En dessous deux fenêtres ont des archivoltes dont certaines reposent sur des colonnettes.
Encore en dessous, une porte donne sur le flanc Sud de la nef (cf photo ci-dessous), elle comporte des voussures en retrait les unes par rapport aux autres et qui sont décorées par des fleurs à quatre pétales, des billettes et des pointes de diamant.
L'inscription en haut à droite provient d'un bas-relief antérieur, il évoque une guérison faite par Saint Austégésile (Outrille).
Portail du bras Sud du transept
Le Choeur et l'abside
A l'intérieur, le choeur n'est que constitué que d'une courte travée, il est relié à la croisée du transept par une arcade en berceau à double rouleau.
L'abside est en cul-de-four, elle est éclairée par des fenêtres avec des voussures en plein cintre qui retombent sur des colonnettes avec des châpiteaux sculptés de motifs variés (collerettes de feuillages, animaux, ...).
La base du mur comporte cinq arcades aveugles en plein cintre dont le style montre que c'est la partie la plus ancienne de l'église.
Chevet et transept Sud de l'église Notre-Dame
Le Chevet
A l'extérieur, le chevet permet de se rendre compte des volumes respectifs du transept, du choeur et de l'abside: la travée du choeur est beaucoup plus haute que l'abside.
Les deux absidioles des bras du transept entourent l'abside principale. Toutes les fenêtres sont surmontées d'un arc en plein cintre.
On remarque la surélévation par rapport au sol qui est en pente descendante.
La vallée de l'Indre dans le Sud de la Touraine: de Bridoré à Montbazon
Après Chatillon l'Indre passe auprès de Bridoré et de son château (cf photo ci-dessous), puis à Saint Hippolyte et près de Verneuil sur Indre, à Saint Jean-Saint Germain et à Perrusson qui possède une belle église Romane.
Elle remonte ensuite en direction du Nord-Ouest, passe à Courçay puis Cormery qui conserve les ruines d'une ancienne abbaye et possède une belle église Romane, Notre-Dame du Fougeray. Au-delà la rivière prend une direction plein Ouest et atteint Esvres puis Montbazon.