La rivière qui s'appelle le Cher est un des principaux affluents de la Loire. Il prend sa source au nord du Massif Central dans le département de la Creuse et s'écoule sur plus de 350 km dans le centre de la France avant de rejoindre la Loire près de Tours.
La rivière traverse le Bourbonnais et le Berry. La première ville significative qu'il rejoint est Montluçon dans le département de l'Allier.
Le Cher a une longueur de 365 km, il fait partie du bassin de la Loire.
Le Cher prend sa source dans le département de la Creuse, près du village de Mérinchal, à 700 m d'altitude. La rivière quitte le département de la Creuse au niveau du barrage de Rochebut. Il traverse alors le Bourbonnais et le Berry en remontant vers le Nord, passe près d'Auzances, atteint Château sur Cher puis passe près de la station thermale d'Evaux les Bains.
La première ville significative qu'il rejoint est Montluçon dans le département de l'Allier, où il sépare la ville en deux. Il continue sa montée vers le Nord, passe à Vallon en Sully et près de Meaulne avant de s'approcher d'Ainay le Vieil dans le département du Cher.
La rivière traverse ensuite Selles sur Cher, Saint Aignan, une ville qui possède de beaux monuments (château, église). A partir de Saint Aignan, sur la rive droite, les ruines Romaines de Thésée sont incontournables et le château de Gué-Péan mérite une visite. Sur la rive gauche (Sud), ce sont les églises de Mareuil, Pouillé et Angé qui attirent l'attention.
Le Bec du Cher, jonction entre la rivière et la Loire
Avec Google
Département de l'Allier (03)
Montluçon
Montluçon est une sous-préfecture du département de l'Allier, aussi importante que le chef-lieu, Moulins. Une station thermale est à moins de dix kilomètres, Néris les Bains (Aquae Neriae), qui était déjà exploitée à l'époque Gallo-Romaine et contribue toujours à l'activité économique de Montluçon.
La ville a sans doute été initialisée, à l'époque Gallo-Romaine, par un proconsul, Lucius Appius, qui y avait installé un Castrum pour surveiller deux tribus gauloises proches: les Lémovices (Limoges) et les Arvernes.
Au Moyen-Age, le domaine des sires de Montluçon a été rattaché à celui, voisin, de la seigneurie de Bourbon en 1202.
La ville ancienne de Montluçon est implantée sur un piton rocheux dominant le Cher, c'est là que se situe le château (cf photo ci-contre).
Au XIIIème siècle, le duc Louis II de Bourbon relève les murailles et fait construire quatre portes pour entrer dans la ville. Il restaure aussi le château et l'église Notre-Dame.
La ville a connu un fort développement dans la seconde partie du XIXème siècle. Elle est devenue une ville industrielle grâce à la présence de houille à Commentry, à moins de quinze kilomètres côté Est.
Le Cher n'étant pas navigable, le Canal de Berry, construit entre 1810 et 1840, a permis ainsi que le chemin de fer de transporter le charbon et le fer, bases de l'industrie de Montluçon. Les hauts-fourneaux sont devenus alors une des caractéristiques de la ville.
Des entreprises importantes (Dunlop, ...) se sont implantées à Montluçon. La ville a commencé à décliner après la Seconde Guerre Mondiale, elle tente maintenant de retrouver un certain dynamisme économique.
Ainay le Vieil est un village qui possède un beau château à la fois médiéval et renaissance.
Il a été construit sur un site déjà occupé à l'époque Gallo-Romaine. A l'époque Mérovingienne puis Carolingienne, le site est à la frontière entre l'Aquitaine et les royaumes Francs du Nord et il a en conséquence été fortifié et ceci explique aussi son caractère et son envergure.
L'édifice a été reconstruit au XIVème siècle par Louis de Sully sur les bases de l'ancienne forteresse, l'enceinte est crénelée et a une forme octogonale avec neuf tours et des douves qui sont d'ailleurs toujours en eau.
L'édifice est confisqué par le roi en 1453 puis passe à la famille de Bigny en 1467, c'est celle-ci qui a fait construire, autour de 1500, le corps de logis (cf photo ci-dessus) dans le style Gothique flamboyant avec les premières influences de la Renaissance italienne. La chapelle conserves des fresques murales intéressantes.
Le roi Louis XII accompagné de sa femme Anne de Bretagne, Colbert et enfin, la femme du roi Louis XVI, Marie-Antoinette ont séjourné au château d'Ainay le Vieil.
Drevant
Le site Gallo-Romain de Drevant
Drevant est un petit village à quatre kilomètres au Sud de Saint Amand Montrond, il est situé sur le bord du Cher.
Ce village conserve des ruines significatives de l'époque Gallo-Romaine, en fait il apparait que Drevant était un site religieux de la cité des Bituriges à cette époque.
Il conserve les traces de Thermes alimentées par un aqueduc, d'un Sanctuaire, d'un Forum et surtout les ruines d'un Théâtre comme le montre la photo ci-dessus. Ce théâtre a un diamètre de 85 mètres avec avec au centre une arène de 27 mètres de diamètre, ce qui présuppose une utilisation de type amphithéatre, le cas échéant. Il avait à l'origine 24 rangées de gradins et pouvait accueillir jusqu'à 5000 spectateurs.
Deux voies romaines qui allaient de Bourges à Clermont-Ferrand, une de chaque côté du Cher desservaient le site de Drevant. Le site a été complètement délaissé pendant de nombreux siècles.
Plan du site antique de Drevant
Bien qu'identifié depuis très longtemps, la première fouille archéologique du site de Drevant remonte à 1834. La dernière campagne de fouilles s'est déroulée dans les années 1970.
De nombreux éléments Gallo-Romains retrouvés sur le site de Drevant sont maintenant exposés dans les musées de Saint Amand Montrond et Bourges.
Au Moyen-Age, le théâtre a servi de base à une forteresse qui relevait de la seigneurie de Charenton.
L'église du village est dédiée à Saint Julien, elle est du XIIème siècle et de style Roman.
Canal de Berry
Ce canal longe le tracé du Cher, a été mis en construction à partir de 1810 et achevé en 1840, il a été utilisé jusqu'en 1945 puis déclassé en 1955.
Il se développe sur les départements de l'Allier, du Cher et du Loir et Cher. Il part de Montluçon et se termine à Noyers sur Cher, près de Saint Aignan avec une longueur de 270 kilomètres. Il comptait 97 écluses et 3 ponts canaux. Son utilisation maximale s'est étendu de 1880 à 1914, il a fortement contribué au développement économique de Montluçon sur cette période.
Déclassé en 1955, le canal de Berry a été vendu aux communes riveraines. Certaines l'ont conservé en état, d'autres l'ont abandonné ou bouché. Ceci rend difficile sa réhabilitation pour le tourisme fluvial, celle-ci a néanmoins été entreprise.
Le Canal de Berry à Drevant
Saint Amand Montrond
Saint Amand-Montrond est une sous-préfecture dans le Sud du département du Cher, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Bourges.
L'occupation humaine du site de la ville est ancienne, elle remonte à l'époque Gallo-Romaine, on y a retrouvé des éléments datant du Ier siècle. Vers 620, un moine, Théodulfe, fonde un couvent avec un sanctuaire dédié à Saint Amand, un bourg se forme autour de ce sanctuaire.
Le village dépend alors de la baronnie de Charenton (une quinzaine de kilomètres à l'Est de Saint Amand), qui était possédée par des membres de la puissante famille des seigneurs de Déols. Au milieu du XIIème siècle, Ebbe VI de Charenton accorde une charte aux habitants. Saint Amand Montrond passe ensuite sous la dépendance de la famille de Culan qui la conserve jusqu'à la fin du XVème siècle.
La ville avait jadis un château-fort et des remparts qui ont disparu.
Chevet Roman de l'église paroissiale de Saint Amand Montrond
L'église paroissiale de Saint Amand Montrond est à la base de style roman (XIIème siècle) comme le montre la photo du chevet ci-contre. Par contre une bonne partie des flancs ont été remaniés au XVème siècle en style Gothique. Le transept est surmonté d'un clocher qui a été remanié au XIXème siècle.
La Mairie occupe les bâtiments de l'ancienne église des Carmes construite à la fin du Moyen-Age et au début de la Renaissance. Cette église est due à l'initiative d'Isabeau de La Tour d'Auvergne. Elle était un lieu de pélerinage, on venait s'y recueillir devant la statue de Notre-Dame de la Recouvrance. Elle a été désaffectée au moment de la Révolution Française puis est devenue le siège de l'Hôtel de Ville.
L'Abbaye de Noirlac se situe sur le Cher à 4 kilomètres au Nord de Saint Amand Montrond. Elle a été fondée au milieu du XIIème siècle à l'initiative d'Ebbe V de Charenton. C'est l'une des abbayes cisterciennes les mieux conservées de France.
L'Abbaye de Noirlac, au premier plan à gauche, l'église
Le premier abbé est Robert de Chatillon, un neveu de Saint Bernard de Clairvaux , qui était à la tête d'un établissement Cistercien à la Maison-Dieu sur Cher près de Saint Amand Montrond.
La construction de l'église a commencé autour de 1150, elle s'est achevée une centaine d'années plus tard, au milieu du XIIIème siècle, ce qui fait que l'édifice est l'illustration de la transition du style Roman au style Gothique.
En 1822, siècle, l'Abbaye de Noirlac est transformée en manufacture de porcelaine, elle est classé monument historique en 1860. Elle a été achetée par le département du Cher en 1910. Sa restauration, effectuée de 1950 à 1980, en a fait un des ensembles monastiques les plus remarquables de France.
Meillant est un petit village situé 8 kilomètres au Nord de Saint Amand Montrond. Son origine est très ancienne puisqu'on y a retrouvé des traces d'occupation remontant à l'époque Gallo-Romaine.
Le château de Meillant, au premier plan la Chapelle, à droite la Tour du Lion, très décorée
L'origine du château remonte au XIème siècle, il est renforcé au XIIème siècle, c'est alors une forteresse qui est défendue par des remparts, des tours et des douves. Il est doté au XIIIème siècle d'une Tour Gothique: la Tour des Cerfs. Le caractère médiéval de l'édifice apparait bien sur la face Sud. Au début du XIVème siècle le château est remanié par Jean de Sancerre.
En 1473, leur fils, Charles I d'Amboise, commence la transformation du château. Son fils Charles II est nommé gouverneur de Milan, en Italie, où il acquiert une grande fortune. Celle-ci lui permet d'achever le château, il y fait ajouter un corps de logis avec la Tour du Lion (cf photo ci-dessus).
La chapelle est détachée du château (cf photo ci-dessus), elle possède un beau rétable rhénan du XVème siècle représentant la Passion du Christ.
Châteauneuf sur Cher est un village à une vingtaine de kilomètres au Nord de Saint Amand Montrond.
A l'origine, au XIème siècle, Châteauneuf était le siège d'une baronnie qui appartenait aux vicomtes de Bourges. Ils y font édifier une puissante forteresse sur un replat qui supervise la vallée du Cher.
Cette baronnie passe au XIIIème siècle aux seigneurs de Culan qui l'ont conservé jusqu'à la fin du XVème siècle, les structures du château actuel datent de cette époque.
Au XVIème siècle, le château appartient à Guillaume de l'Aubépine qui le transforme dans le style Renaissance. En 1569, pendant les Guerres de Religion, le logis est incendié par les Protestants, il est restauré en 1581.
En 1679, Colbert achète le château, qui est passé ensuite à différents propriétaires, il appartient maintenant à la famille de Maillé.
Le château de Châteauneuf sur Cher
A l'intérieur du château, l'ancienne salle des gardes est décorée par un tableau de Mignard représentant Claire-Clémence de Maillé, la femme du Grand Condé.
De la terrasse du château, on découvre un beau panorama sur Châteauneuf et la vallée du Cher.
Saint Florent sur Cher
Saint Florent sur Cher est une ville sur le Cher à une douzaine de kilomètres au Sud-Ouest de Bourges et à 20 kilomètres à l'Est d'Issoudun.
Au XXème siècle elle s'est développée par l'implantation d'activités industrielles, conséquence de sa proximité avec le chef-lieu du département.
Le site est habité depuis la période Gallo-Romaine, la voie allant d'Avaricum (Bourges) à Argentomagus (Argenton sur Creuse) franchissait le Cher à cet endroit, un pont est construit dès cette époque, il en reste des ruines.
L'église Saint Florent remonte au XIe siècle, elle a été démolie et reconstruite au milieu du XIXème siècle.
Une seigneurie apparait au XIIIème avec un château qui surveillait le trafic fluvial sur le Cher.
Un nouveau pont est construit sur le Cher en 1832, puis un viaduc pour le chemin de fer à partir de 1892.
La Mairie est installée dans un château construit aux XVème et XVIème siècles.
Panorama sur Saint Florent sur Cher
Charost
Dix kilomètres à l'Ouest de saint Florent et 10 kilomètres à l'Est d'Issoudun le village de Charost est traversé par l'Arnon. Il conserve, un peu à l'extérieur du centre du bourg, une église Romane dédiée à Saint Michel.
Elle a été construite avec des pierres en grès blanc et rouge. Elle fait plus de 50 mètres de longueur. Sur la façade un avant-corps précède le portail qui est sans tympan. La nef est éclairée par des fenêtres en plein cintre et le transept a été reconstruit au XVIème siècle. Le choeur est étroit et voûté en berceau brisé. Le chevet présente à sa base une rangée d'arcatures aveugles
Le château remonte au XIIème siècle, il a été refait au XIXème siècle.
Bourges, jadis capitale de la Province du Berry, est le chef-lieu du département du Cher, elle se situe près du centre de la France à une centaine de kilomètres au Sud d'Orléans et à 150 kilomètres au Sud-Est de Tours.
Le Cher passe à une quinzaine de kilomètres à l'Ouest du centre de la ville, mais plusieurs affluents de celui-ci desservent les parties basses de l'agglomération: l'Auron, la Yèvre, le Moulon, d'ailleurs à l'origine la ville était entourée et protégée par des marais dont il subsiste des parties.
La ville est bâtie sur les pentes d'une colline au haut de laquelle se situe la Cathédrale qui est ainsi visible de très loin.
En plus de la Cathédrale, Bourges conserve quelques églises d'origine médiévale.
Depuis le milieu du XIXème siècle Bourges a une économie s'appuyant sur les activités militaires et l'industrie de l'armement. Elle redevient aussi une ville Universitaire avec en particulier une Faculté de Droit et des Sciences et une Ecole d'Ingénieurs (ENSI).
La ville est devenue un site incontournable de la chanson française avec le Printemps de Bourges, une manifestation musicale qui se tient chaque année.
La Cathédrale Saint Etienne de Bourges est une des plus belles cathédrales françaises de style Gothique, elle est inscrite au Patrimoine Mondial de l'UNESCO.
Elle a été édifiée en remplacement d'une église Romane devenue trop petite pour l'importance du diocèse de Bourges, qui, en particulier prétendait à la primatie en Aquitaine (en concurrence avec Bordeaux). Le roi de France Louis VII est couronné par l'archevêque de Bourges dans la cathédrale Saint-Etienne en 1137.
La nouvelle cathédrale est construite à partir de 1195 à l'initiative de l'Archevêque Henri de Sully (1183-1199) et du Chapitre de la Cathédrale. Son architecte est issu de la France du Nord, à cette époque Eudes de Sully, le frère de Henri, est devenu évêque de Paris et contribue à l'achèvement de Notre-Dame de Paris.
Les efforts des archevêque successifs font que la cathédrale est à peu prés achevée vers 1250.
Mais bientôt des difficultés apparaissent, les fondations s'avèrent insuffisantes et on arrête la construction des Tours (d'ou leur style massif). L'édifice doit être consolidé au début du XIVème siècle pour éviter la chute des voûtes. Ce n'est qu'aprés tous ces contretemps que se tient la dédicace de la cathédrale Saint Etienne en 1324.
Intérieur de la cathédrale Saint Etienne de Bourges
Elle est améliorée et embellie à la fin du XIVème siècle par Guy de Dammartin, l'architecte du duc Jean de Berry. Pourtant la Tour Nord s'effondre le 31 décembre 1506 et l'architecte Guillaume Pelvoysin met plus de trente ans pour réparer les dégats et édifier une tour plus puissante (65 mètres de hauteur).
Mehun sur Yèvre est une petite ville qui se situe sur l'Yèvre affluent du Cher qui n'est qu'à 4 kilomètres à l'Ouest. Mehun est à mi-chemin entre Bourges et Vierzon.
Le château
La ville conserve les ruines d'un château construit par Jean, duc de Berry, troisième fils du roi Jean II le Bon. Ce château est représenté par une miniature des Très riches heures du duc de Berry. L'édifice passe ensuite au roi Charles VII qui y est proclamé roi par ses partisans en 1422. Ce roi a aussi reçu Jeanne d'Arc dans ce château en 1429, il lui remet alors ses lettres d'annoblissement, et en 1430. Charles VII est mort à Mehun en 1461.
Le château a été endommagé au XVIème siècle par des incendies, il es quasiment détruit en 1793.
Ruines du château de Mehun sur Yèvre
Porte de l'Horloge à Mehun sur Yèvre
Autre monument intéressant, la Porte de l'Horloge (cf photo ci-dessus à droite), elle a été construite au XIVème siècle. Elle donne sur la rue Jeanne d'Arc qui conserve de nombreuses maisons anciennes.
Au Moyen-Age, la ville était protégée par une enceinte dont il ne reste pratiquement rien.
La Collégiale Notre-Dame
La Collégiale Notre-Dame est un édifice de style Roman dont le choeur a été commencé au XIème siècle. Un clocher porche précède la façade, le chevet est particulièrement remarquable (cf photo ci-contre).
Collégiale de Mehun sur Yèvre
Au XIXème siècle, une activité de production de porcelaine s'implante et se développe à Mehun. A son maximum, elle employait plus de 1000 personnes.
Près de Mehun sur Yèvre se situe le puissant émetteur d'Allouis pour la diffusion d'ondes radio, il diffuse en particulier France-Inter.
Brinay
Brinay est un village situé à une dizaine de kilomètres au Sud de Vierzon. Il possède une église avec de remarquables peintures murales du XIIème siècle.
L'église Saint Aignan
Elle est de petite dimension, elle est précédée par un porche en charpente. Elle comporte deux salles rectangulaires, la première étant la nef et la seconde le choeur, les deux sont recouverts par une charpente en bois. Le chevet est plat.
L'arc d'entrée et les quatres faces du choeur sont recouvertes par des peintures murales dégagées au début du XXème siècle, elles ont des couleurs vives (blanc, rouge, vert, jaune, bleu). Les scènes sont disposées sur deux registres et illustrent la vie du Christ.
Fresque murale de l'église Saint Aignan de Brinay: les Rois Mages
Côté Nord se trouvent entre autres des représentations de l'Incarnation, de l'Annonciation et de l'Adoration des Mages.
Sur le mur Est est peint le Massacre des Innocents. Le côté Sud décrit les premiers épisodes de la vie du Christ: Baptême, Noces de Cana, etc.
Un calendrier des Travaux des mois décore l'intérieur de l'arc entre le choeur et la nef.
Fresque murale de l'église Saint Aignan de Brinay
Vierzon
Vierzon est une sous-préfecture du département du Cher à une trentaine de kilomètres au Nord-Ouest de Bourges et 80 kilomètres au Sud d'Orléans. La ville se situe a confluent de deux rivières: le Cher et l'Yèvre. C'est aussi un carrefour routier et un noeud de voies de chemin de fer.
Vierzon est une ville industrielle, des forges y ont été implantées dès 1780, elle possèdait aussi des ateliers de mécanique, de construction de machines agricoles, des fabriques de porcelaine, etc. Une partie de ces activités s'est maintenue.
La ville est assez ancienne et la seigneurie de Vierzon était assez puissante au Moyen-Age. Le centre-ville conserve des maisons anciennes à pan de bois et surtout deux monuments intéressants: le Beffroi et l'église Notre-Dame.
Vierzon: église Notre-Dame et le Cher
Le Beffroi Le Beffroi a été construit au XIIème siècle, jadis il servait de porte d'accés au château, qui était situé sur la Butte de Sion. Le Beffroi a servi de prison aux XIXème et XXème siècles.
Vierzon: Le Beffroi
L'église Notre-Dame L'église Notre-Dame date du XIIème siècle, elle a été agrandie au XVème. Elle possède un clocher-porche (cf photo à droite). A l'intérieur se trouve un vitail sur la Crucifixion du XVème siècle et un tableau réprésentant Saint Jean-Baptiste peint par le peintre Jean Boucher en 1604.
Clocher-porche de l'église Notre-Dame
Vierzon conserve aussi des vestiges de son ancienne enceinte, la première a été construite en bois au Xème siècle. Elle a été détruite en 1197 par Richard Coeur de Lion, roi d'Angleterre, duc de Normandie et d'Aquitaine. La ville a reconstruit ses remparts au XIIIème siècle.
Mennetou est une petite ville tranquille et sans histoire sur les bords du Cher. Les vestiges des monuments médiévaux sont significatifs et méritent une visite.
Cette ville s'est développée autour d'un monastère fondé par Ingeltrude, fille du roi Mérovingien Clotaire I.
Le nom de Mennetou est issu de Monastellum : petit monastère. Détruit au moment des Invasions Normandes, ce monastère est reconstitué par des religieuses de l'Abbaye de Beaumont lès Tours, il a subsisté jusqu'à la Révolution Française.
Au début du XIIIème siècle, Mennetou est entre les mains des seigneurs de Vierzon. En 1213, Hervé I de Vierzon fait fortifier la ville et construit une forteresse dont certains éléments sont toujours visibles (cf photo ci-contre).
En 1356, au début de Guerre de Cent Ans, les troupes du Prince Noir enlèvent la ville d'assaut. La ville est reconquise par Du Guesclin en 1370. La seigneurie de Mennetou passe alors à la famille de Vaudenay qui engage la rénovation de la ville à partir du milieu du XVème siècle.
Au moment de la Révolution Française, le monastère (Prieuré) et le chateau ont été vendus comme Bien National. Actuellement la municipalité s'efforce de remettre en valeur les monuments de la cité.
Langon
Langon est un village entre Mennetou et Villefranche sur Cher, il possède une église Romane dédiée à Saint Sulpice, elle a été construite au XIIIème siècle avec des compléments au XVème siècle.
Eglise Saint Sulpice de Langon
Villefranche sur Cher
Villefranche sur Cher est un carrefour entre la route qui suit la vallée du Cher et celle venant de Romorantin et Blois.
L'église Sainte Madeleine est du XIIème siècle pour le transept, la croisée du transept et le choeur (cf photo ci-contre). Des compléments ont été réalisés au XVème siècle (façade). Elle dépendait d'une ancienne Commanderie d'Hospitaliers située au Nord de la ville.
Eglise de la Sainte Madeleine
Romorantin
Romorantin est une sous-préfecture du Loir et Cher à 35 kilomètres au Sud-Est de Blois. C'est la principale ville de la Sologne, elle est sur une rivière, la Sauldre, qui est un affluent du Cher. Villefranche sur Cher est à 5 km au Sud de Romorantin.
La Sauldre à Romorantin
La ville s'est d'abord développée à partir de l'industrie du drap puis plus tard autour de l'automobile dans la deuxième partie du XXème siècle.
Histoire
Un camp situé sur l'île de la Lotte a été identifié à l'époque Gallo-Romaine, mais la ville n'apparait vraiment dans l'Histoire qu'à la fin du Xème siècle. Elle appartient aux comtes de Blois qui y possèdent un château-fort implanté sur l'île Marin. Romorantin se développe autour de ce château.
A la fin du XIIème siècle, un Donjon est construit sur l'emplacement de la place de la Tour. Autour de 1220, Elizabeth de Blois, femme de Sulpice III d'Amboise, fonde l'Abbaye du Lieu-Notre-Dame.
En 1445, la ville appartient à Jean d'Angoulème, grand père de Francois I, il y fait construire un nouveau château qui est achevé à la fin du XVème siècle. Francois I séjourne souvent à Romorantin pendant son enfance et sa femme, Claude de France, y est née.
Au début du XVIème siècle, Louise de Savoie, la mère de Francois I, fait agrandir le château et aménager la ville.
Au moment des Guerres de Religion, Romorantin est prise et pillée à plusieurs reprises par les Protestants, elle tombe en déclin. En 1560, François II, influencé par Michel de L'Hospital y signe l'édit de Romorantin qui accorde la liberté de conscience aux Protestants tout en leur refusant la liberté du culte. En 1585 la ville subit une épidémie de peste dévastatrice.
Le début du XVIème siècle ramène la prospérité économique avec le développement de l'industrie du drap. L'église Saint Etienne est restaurée et de nombreux hôtels particuliers sont édifiés. Au milieu du XVIIème siècle, la Fronde a un impact négatif sur Romorantin qui retrouve pourtant une belle santé économique au XVIIIème siècle.
Au XIXème siècle, la modernisation modifie la production du drap , les filatures Normant ont une usine employant plus de mille ouvriers vers 1850. En même temps l'urbanisme de la ville est transformé avec création de rues plus larges, la construction des Halles et d'un pont sur la Sauldre. Mais ceci ne dure pas et Romorantin est une ville secondaire dans la première moitié du XXème siècle.
En 1960, Romorantin absorbe la commune voisine de Lanthenay et retrouve une certaine activité économique dans la deuxième partie du XXème siècle avec le développement de l'industrie automobile (Matra).
Selles sur Cher est à une vingtaine de kilomètres au Sud-Ouest de Romorantin. La ville s'est construite au Moyen-Age sur un important point de passage de la rivière entre Blois d'une part et Déols et Châteauroux d'autre part.
Le nom de Selles provient du latin Cella qui désignait une cellule d'Ermite dans les premiers temps du Christianisme en Gaule, à l'époque Mérovingienne, la ville s'est longtemps appelée Celles en Berry..
C'est en effet à cet endroit que s'établit Saint Eusice au début du VIème siècle, il y fonde un monastère. Le roi Childebert Ier fait construire à partir de 531 une basilique dans laquelle le Saint est inhumé. Cet édifice est devenu par la suite une abbaye et un centre de pélerinage.
Le bourg médiéval établi sur la point de passage du Cher s'est aussi développé autour du monastère et a constitué la ville de Selles. Pendant longtemps, celle-ci a porté le nom de Celles en Berry.
Au moment de la Guerre de Cent Ans, Charles VII a séjourné à plusieurs reprises à Selles sur Cher, en particulier lors des Etats-Généraux du 12 au 18 août 1423 puis à ceux du 12 au 16 mars 1424. Entre le 29 mai et le 6 juin 1429, aprés la libération d'Orléans, Jeanne d'Arc et le duc d'Alençon ont rassemblé à Selles une arméee de 6000 hommes afin d'étendre le contrôle du roi Charles VII sur le Val de Loire.
A la fin du XVIème siècle celle-ci a été prise dans la tourmente des Guerres de Religion, elle s'est trouvée détenue tour à tour par les Catholiques ou les Protestants.
Les deux principaux monuments de la ville sont l'église Saint Eusice et le château.
Eglise Saint Eusice (Notre-Dame la Blanche)
Eglise Notre-Dame La Blanche (Saint Eusice)
Le monastère est détruit par les Normands autour de l'an 900. L'église a été reconstruite au début du XIIème siècle en style roman, en 1145 l'archevêque de Bourges y instaure une abbaye. Le plan de l'édifice reste typiquement Roman. La crypte contient le sarcophage de Saint Eusice.
La partie Nord a été remaniée au début du XIVème siècle en style Gothique, le choeur a été endommagé pendant les Guerres de Religion et le clocher a été victime de la foudre en 1597. L'église a été réparée au début su XVIIème siècle.
Elle a été un peu dénaturée par les restaurations réalisées à la fin du XIXème siècle par l'architecte Baudot (cf photos ci contre et ci-dessus).
Chevet Eglise Notre-Dame La Blanche (Saint Eusice) Collatéral et nef
L'église Saint Eusice conserve cependant des éléments remontant à l'époque Mérovingienne: les quatre colonnes de marbre et leurs châpiteaux sur la façade (cf photo au-dessus à droite), des colonnettes et chapiteaux à la croisée du transept et dans une des chapelles rayonnantes.
Pour tout le reste, à l'intérieur (cf photo ci-dessus à droite), le style Gothique est dominant. Les piliers sont composés par une colonne centrale avec quatre colonnettes engagées surmontées de chapiteaux sculptés.
La couverture de la nef est faite de lambris, tandis que les collatéraux sont voûtés d'ogives.
Les bras du transept ont été voûtés au XIXème siècle. Le choeur est en fait un ouvrage du XIXème même si le chevet comporte des éléments Romans.
Partie de la Frise supérieure du chevet de l'église Saint Eusice
Des frises sculptées (cf photo ci-contre) décorent les chapelles rayonnantes du chevet.
La frise inférieure représente des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament, la frise supérieure relate des épisodes (les miracles) de la vie de Saint Eusice.
Le château de Selles sur Cher
Selles possède aussi un château édifié sur les rives du Cher. Il a été construit sur les restes d'une forteresse féodale qui avait été édifiée au Xème siècle par le comte de Blois Thibault le Tricheur. Le château-fort a été remanié à partir de 1212 par Robert de Courtenay, ses fortifications étaient associées à celles de la ville assurant une forte protection à l'ensemble.
Pendant la Guerre de Cent Ans, le château devient la propriété des La Trémoïlle. En 1424 il accueille les Etats-Généraux convoqués par le roi Charles VII. En 1429 c'est dans le château que s'établit l'état-major chargé de la défense d'Orléans.
Château de Selles sur Cher
Le château actuel a été construit au début du XVIIème siècle pour Philippe de Béthune, le frère cadet de Sully, il était alors l'ambassadeur de France auprès du Pape. L'édifice s'est trouvé achevé en 1612, il avait la forme d'un rectangle adossé au Cher.
Sa démolition a été engagée en 1788 et il n'en subsiste guère que la partie Est avec les deux pavillons d'entrée visibles sur la photo ci-dessus et le bâtiment en arrière.
Il conserve les ruines d'un château-fort et une église dédiée à Saint Georges qui a été édifiée du XIIIème au XVème siècles en style Gothique.
Ruines du chateau-fort de Villentrois
Le château-fort remonte au XIème siècle et a été construit à l'initiative de Foulques III Nerra comte d'Anjou. Celui-ci en confia la garde à un de ses fidèles, Roger, dont la mission était de faire face aux comtes de Blois.
Villentrois était la forteresse située la plus à l'Est du dispositif militaire des comtes d'Anjou.
Au XIVème siècle le château appartient à la famille d'Amboise, il devient ensuite la propriété de Philippe de Commynes d'abord chambellan du duc de Bourgogne Charles le Téméraire puis conseiller du roi de France Louis XI. Celui le fait reconstruire entre 1473 et 1483.
Le château est abandonné à partir du XVIIIème siècle et en partie détruit au XIXème siècle. Il a été consolidé au début des années 2000.
Saint Aignan
La ville de Saint Aignan est à une quinzaine de kilomètres à l'Ouest de Selles sur Cher. Elle est établie principalement sur un côteau qui domine le Cher.
Presque en vis à vis, sur la rive Nord du Cher se trouve la petite ville de Noyers sur Cher.
Panorama sur Saint Aignan: l'église, le château, une tour de l'ancienne forteresse médiévale, le tout surplombant le Cher
L'origine de Saint Aignan remonte au IXème siècle, jusqu'à la Révolution Française elle s'est appelée Saint Aignan en Berry et relevait du diocèse de Bourges.
Au Moyen-Age la ville est protégée par des murailles, elle est le siège d'une seigneurie dont le premier titulaire connu est Geoffroy de Donzy.
La seigneurie devient un comté en 1538 et se voit transformé en duché pour la famille de Beauvilliers en 1663.
Maisons à pans de bois de Saint Aignan
En plus du château et de l'église Saint Aignan, la ville conserve des édifices intéressants, en particulier des maisons anciennes (cf photos ci-dessus).
Le château de Saint Aignan
A l'origine, un château médiéval était implanté sur ce site. Il a été remplacé à partir de la fin du XVème et au XVIème siècle par un château Renaissance.
Château de Saint Aignan vu du côté Nord
Le château-fort médieval
Eudes I Comte de Blois a fait édifier un château féodal à Saint Aignan à la fin du Xème siècle. Il surplombe le Cher, l'accès s'effectuait sur le côté Ouest, il était protégé par la Tour Agard.
Le comte y établit un chevalier pour en assurer la garde, celui-ci est la tige de la famille de Donzy qui a eu beaucoup d'importance à l'époque de la féodalité, en effet elle obtient par la suite le comté de Nevers.
Ce château fait partie d'un dispositif de défense établi sur le Cher pour se protéger des actions des comtes d'Anjou.
Ce qui n'empêche pas le château d'être pris par Foulques III Nerra comte d'Anjou en 1030.
La Tour Agard et l'entrée du château-fort
La Tour Agard (cf photo ci-contre) et la base polygonale du donjon côté Sud (cf photo ci-dessous à gauche) sont les parties qui subsistent de cet ancien château-fort.
Il reste peu d'éléments du mur d'enceinte et le donjon a été en partie reconstruit au XIVème siècle. Les logis était sur l'emplacement du château actuel.
Base du donjon de l'ancien chateau-fort et Tour octogonale de 1830
Le château Renaissance
Le château actuel a été construit pour l'essentiel par la famille de Beauvilliers à la fin du XVème et au XVIème siècle (cf photo ci-dessous) dans le style de la Renaissance.
La Tour octogonale a été construite en 1830 pour le Prince de Chalais (cf photo ci-dessus à droite), il a fait également restaurer la chapelle.
Château de Saint Aignan vu du Sud-Ouest
Eglise Saint Aignan
Au IXème siècle deux moines issus de Saint Martin de Tours construisent une chapelle sur le coteau au dessus du Cher. Une église dédiée à Saint Jean remplace bientôt cette chapelle. Les seigneurs du château y font construire une église dédiée à Saint Aignan à partir du XIème siècle, elle est devenue une Collégiale au XIIème siècle.
Elle a été endommagée au moment de la Révolution Française: disparition du jubé et mutilation de nombreuses sculptures. Pendant un temps elle devient un Temple de la Raison puis elle est vendue comme Bien National avant d'être restituée à la ville.
Au milieu du XIXème siècle elle a été restaurée mais les travaux ont fait disparaitre des fresques murales dans l'église.
Eglise de Saint Aignan Chevet, abside et chapelles rayonnantes
Les travaux de construction de l'édifice ont commencé par l'abside, le transept et le clocher au dessus de la croisée du transept qui sont de la fin du XIème siècle.
Le choeur est spectaculaire avec ses arcades en plein cintre dont la plupart sont aveugles (cf photo ci-dessous à gauche), les colonnes et les chapiteaux ont été restaurés à la fin du XIXème siècle. L'abside est en hémicycle, un déambulatoire autour du choeur dessert des chapelles rayonnantes.
Le carré du transept possède quatre grandes arcades en plein cintre à double rangées de claveaux retombant sur des piliers cruciformes avec des colonnes engagées.
Au-dessus une coupole octogonale est supportée par de petites trompes. Le carré du transept est éclairé par des verrières qui ont été agrandies au XIVème siècle.
La nef (cf photo ci-dessous à droite) a été réalisée à partir de 1130, elle est achevée côté Ouest autour de 1200, les travées sont voûtées d'ogives bombées séparés par des doubleaux en arc brisé. Les voûtes des bas-côtés sont séparées par des doubleaux en plein cintre.
Choeur avec ses arcades en plein cintre Eglise de Saint Aignan Nef voûtée en ogives
La base du clocher-porche occidental est de l'époque Romane mais sa partie haute a été reprise dans les années 1870 en essayant de retrouver l'allure du beffroi originel.
On accède au porche par trois arcades en ogives (cf photo ci-contre) mais l'accès à la nef s'effectue par un arc en plein cintre.
Au premier étage de la tour une salle est couverte d'une voûte bombée avec des nervures toriques qui retombent sur des statues de Saint Pierre, Saint Jean, Marie-Madeleine et Marie-Salomé.
Clocher-porche côté Ouest de l'église de Saint Aignan
Les Chapiteaux
L'édifice comporte environ 250 chapiteaux sculptés, beaucoup ont été refaits lors de la restauration du XIXème siècle, la plupart ne sont que des ornements: feuilles et thèmes végétaux, etc.
Pour autant certains chapiteaux historiés sont remarquables (cf photos ci-dessous), ils ont pour objectif de sensibiliser les fidèles à la crainte du péché et de son châtiment.
Lions avalant d'autres lions Chapiteaux de la nef de l'église de Saint Aignan Daniel priant entre des lions qui le menacent
Certaines parties de l'église sont du XVème siècle, par exemple la Chapelles des Miracles. Elle est décorée par des peintures murales représentant en particulier des scènes du Nouveau Testament.
La Crypte et ses fresques murales
La Crypte s'étend sous toute la surface choeur, elle compense le dénivellation du sol. Elle a toujours été nommée église Saint Jean ce qui fait penser qu'elle était l'église primitive.
Elle a été commencée à la fin du XIème siècle et n'a pas subi les vélléités des restaurateurs du XIXème siècle, elle reste typiquement de style Roman. Pour autant, pendant et après la Révolution Française elle servi de cellier, d'étable et d'écurie pour le plus grand dommage des fresques murales.
Fresque (Christ en majesté) du choeur de la Crypte de l'église de Saint Aignan
La Crypte comporte un choeur, une chapelle centrale et trois chapelles absidiales desservies par un déambulatoire (cf photo ci-contre). La chapelle Nord a perdu ses fresques.
Le choeur sert d'appui pour le carré du transept et le clocher qui le surmonte, d'où la puissance des piliers. Trois portes basses communiquent avec le déambulatoire. Une fresque sur l'abside en cul-de-four (cf photo ci-dessus) représente un Christ en majesté avec Saint Pierre et Saint Jacques le Mineur à ses côtés, elle est de la fin du XIIème siècle.
Les deux fresques latérales sont du début du XVème siècle, elles ont sans douté été réalisées sur des fresques Romanes.
Partie de la Crypte de l'église de Saint Aignan (déambulatoire)
D'autres fresques Murales intéressantes décorent les murs de cette crypte, elles ont été peintes entre le XIIème et le XVème siècle.
La chapelle principale (côté Est) a conservé des fresques dédiées à Saint Jean l'Evangéliste, premier patron de l'église. La fresque sur Saint Gilles est du XIIIème siècle, une autre représente la résurrection de Lazare, etc..
Mareuil sur Cher
Mareuil est un village à 4 kilomètres de Saint Aignan sur la rive Sud du Cher.
Eglise Saint Martin Elle conserve une église intéressante. Un texte de Grégoire de Tours permet de dire qu'un sanctuaire dédié à Saint Martin y existait dès le VIème siècle. Il a servi de base à la construction d'une église Romane vers la fin du XIème siècle, la nef est de cette époque. Les baies Gothiques sont de la fin du XVème siècle, le choeur et le clocher ont été restaurés à la fin du XVIIème siècle. Avant la Révolution Française, l'église de Mareuil appartenait à l'aumonier de l'Abbaye de Villeloin, dans le Sud de la Touraine.
Eglise Saint Martin de Mareuil
Château Mareuil conserve aussi un château en partie adossé à l'église. Le corps de logis avec une tourelle polygonale remonte au XVème siècle, l'aile côte Sud date du XVIIème siècle.
Château de Mareuil sur Cher, côté Est
Thésée et Pouillé
Ruines Gallo-Romaines de Thésée, sur le site des Maselles
En continuant vers Montrichard, sur la rive droite du Cher, on passe à Thésée. Cette petite ville, alors nommée Tasciaca, était sur l'ancienne voie Gallo-Romaine allant de Caesarodunum (Tours) à Avaricum (Bourges) (elle figure sur la Table de Peutinger) et elle conserve les ruines d'un centre de ravitaillement construit au IIème siècle sur le site des Maselles.
Pouillé
Tasciaca s'étendait sur les deux rives du Cher et en face de Thésée, sur la rive gauche du Cher à Pouillé, on a également trouvé des restes de monuments de cette époque.
Eglise Saint Saturnin de Pouillé
Cette église dédiée a premier évêque de Toulouse, Saint Saturnin (ou Sernin) a une origine très ancienne. Elle a été construite aux XIème et XIIème siècles, elle possède un clocher de cette époque qui est intéressant.
Peu après Thesée, un kilomètre au nord de la rive droite du Cher, se situe le Château du Gué Péan. Le château se compose de trois corps de bâtiments encadrant une cour qui s'ouvre vers vers l'Ouest. Des tours ont été édifiées aux angles et aux extrémités. Il a été construit au XVIème siècle sur les restes d'une ancienne forteresse féodale. Le logis principal et l'aile Nord sont du XVIIème siècle.
En continuant vers Montrichard sur la rive Sud du Cher, on passe à Angé, un petit village qui possède une belle église (cf photo ci-contre). Cette église, dédiée à Saint Pierre aux Liens, a été construite au XIIème siècle. La charpente qui soutient la flèche a été remaniée ultérieurement.
Eglise Saint Pierre aux Liens d'Angé
Au Sud du village se trouve un château qui comporte un logis du XIXème siècle, avec des éléments de l'époque de la Renaissance: tour semi-cylindrique et petit châtelet. La porte extérieure de la poterne montre les traces d'un ancien pont-levis.
Montrichard
Panorama sur Montrichard, le Château-fort, le Cher et le Pont sur cette rivière
Le Cher conduit ensuite à Montrichard qui est couronné d'une forteresse due à Foulques Nerra Comte d'Anjou. Sa position géographique, au sud de Blois, permet d'imaginer la stratégie d'encerclement qu'il développait à l'encontre des Comtes de Blois.
Outre le Chateau, la ville de Montrichard conserve plusieurs monuments médiévaux (dont l'église de Nanteuil) ou datant de l'époque de la Renaissance.
A l'origine le Cher était franchi par un passage à gué. A la fin du XIIème siècle, le seigneur de Montrichard, Hugues II , fait réaliser un pont sur le Cher sur l'emplacement du gué sous la surveillance du Donjon immédiatement en arrière. Au début du XIXème siècle, c'est la Mairie de Montrichard qui bénéficie de l'octroi, elle fait construire une maison (qui subsiste toujours) pour recueillir l'argent des droits de passage.
Juste quelques kilomètres après Montrichard, sur la rive droite, on peut admirer le ravissant Chateau de Chissay.
Quelques kilomètres au delà le Cher atteint Bléré, petite ville coquette avec, au pied de l'Eglise (photo gauche), sa place centrale et sa rue commercante semi piétonne.
Au nord, un peu en dehors de la ville on peut jeter un coup d'oeil à une petite église Romane très caractèristique (photo de droite).
Dierre
Dierre est un petit village entre Bléré et Saint Martin le Beau, il possède une belle église Romane avec trois nefs (cf photo ci-contre) qui est dédiée à Saint Médard. La nef principale et l'abside sont du XIIème siècle. Une autre nef date du XVème siècle, elle a été réalisée grâce au financement de la corporation des bouchers d'Amboise contre le droit de faire paître leurs troupeaux dans les patures de la paroisse. La troisième nef, ainsi que le clocher, ont été construits au début du XVIème siècle.
Le Prieuré de Dierre relevait, au XIème siècle, de l'Abbaye Saint Julien de Tours qui le cèda ensuite à l'Abbaye de Beaulieu prés de Loches.
Saint Martin le Beau
Sur la rive droite du Cher se situe Saint Martin le Beau qui garde le souvenir d'une victoire sur les Normands à la fin du IXème siècle et de la bataille de Nouy en 1044 où Geoffroy II Martel Comte d'Anjou remporta une victoire décisive sur le Thibault III Comte de Blois. C'est suite à cette victoire que la Touraine est alors passée sous la tutelle des Comtes d'Anjou.
L'église Saint Martin conserve un beau porche à décor feuillagé (cf photo ci-contre) du XIIème siècle, le chevet est également de style Roman.
Dans la rue principale se trouve une belle maison ancienne, la Maison Estève, qui date du début du XVIème siècle, elle a été construite pour un prêtre denommé Michel Estève.
Saint Jean de Grais
Azay sur Cher
Au niveau d'Azay sur Cher, quelques kilomètres au sud se trouvent deux monuments dus à Foulques Nerra Comte d'Anjou: le Prieuré Saint Jean de Grais et la Tour de Brandon.
Celle ci faisait partie du dispositif d'encerclement de Tours mis en place par Foulques Nerra autour de l'An Mil.
La Tour du Brandon
Veretz
Ensuite le Cher s'écoule au pied de nombreux chateaux situés sur sa rive gauche dont Nitray et Veretz (photo ci contre)
Le chateau de Veretz date du XVIème siècle, il a été reconstruit au XVIIIème siècle pour le Duc d'Aiguillon puis réaménagé au milieu du XIXème siècle.
L'église Notre-Dame de Veretz date du XIIème siècle mais elle a été fortement remaniée au début du XVIème siècle. Elle possède des peintures murales de la fin du XVIème siècle, elles sont dues à Jacob Bunel.
Larçay
Larçay possède plusieurs chateaux (cf photo ci-contre) d'où le panorama sur la vallée est splendide. Larcay est une cité très ancienne. A l'époque Gallo Romaine, au Bas Empire (III et IVèmes siècles) un Castrum, bati en haut du côteau, surveillait la Vallée du Cher et de la Loire. Il devait sans doute protèger les vallées au moment des premières invasions Barbares et de la recrudescence des pillages des Bagaudes.
Il en reste des vestiges que l'on peut visiter.
Tours
Tours est une ville qui a un passé historique prestigieux. Ceci est du à sa position centrale en France qui en a fait un noeud de communication routier mais aussi fluvial jusqu'à la fin du XIXème siècle. A la fin du Moyen Age et pendant la Renaissance Tours et sa région a été capitale de la France en lieu et place de Paris. C'est d'ailleurs ce qui a produit les Chateaux de la Loire répartis le long de la Loire et des rivières voisines: Cher, Indre, ...
Le Cher traverse alors Saint Avertin puis les quartiers sud de Tours. Dans les années 1960, de grands travaux ont réaménagés les Rives du Cher (nom d'une zone de la ville de Tours) afin de dégager des terrains à urbaniser et à protèger la ville des inondations du Cher (comme celle de 1856 par exemple). A certains endroits, le cours de la rivière a été modifié, ainsi au niveau de Saint Avertin, un grand plan d'eau et des lacs artificiels ont été réalisés.
Dans la partie au sud-Ouest de Tours, les aménagements des rives du Cher se sont poursuivis jusqu'à maintenant avec la construction du Quartier des Deux-Lions (Université, entreprises, commerces et logements) et la mise en valeur de la plaine de la Gloriette.
Au delà, le Cher se dirige vers Savonnières en restant parallèle à la Loire pendant une quinzaine de kilomètres, là aussi les rives ont été aménagées et dotées de digues afin d'assurer une protection contre les inondations.
La rive sud du Cher est désormais dotée d'une piste cyclable qui permet d'effectuer une balade très agréable entre le sud de Tours et Savonnières.
La photo ci-contre montre le Grand Moulin qui est à mi chemin entre Tours et Savonnières. C'est un exemple du typique des moulins qui étaient construits le long du Cher.
Savonnières est un village charmant. Il est connu pour sa petite plage sur le Cher. Jadis, sa Foire aux Anes, qui avait lieu chaque année le premier week end d'Aout, attirait beaucoup de gens de la région. L'église de Savonnières est ancienne et intéressante.
A la sortie du village se trouvent des grottes Troglodytes célèbres: les Caves-Gouttières.
Le Cher atteint ensuite Villandry un village implanté sur le côteau et qui conserve une belle église romane.
Mais Villandry est surtout célèbre par son un chateau agrémenté de jardins.
Au Moyen Age Villandry s'appelait Colombiers (nom conservé par un hameau sur la rive Nord du Cher). C'est là qu'à la fin du XIIème siècle Henri II Plantagenet et Philippe Auguste signèrent un traité de paix. Henri II devait mourrir quelques jours plus tard à Chinon.
Le Bec du Cher, jonction entre la rivière et la Loire
Peu après Villandry le Cher (sur la droite de la photo) se joint à la Loire (sur la gauche de la photo, sous le pont SNCF) à hauteur de Cinq-Mars et de sa Pile remontant à l'époque Gallo-Romaine. L'arrivée du Cher à cet endroit s'appelle le Bec du Cher.
Au temps jadis la jonction avec la Loire se faisait sur une zone marécageuse allant pratiquement jusqu'à Langeais. Un canal donnant directement dans la Loire (qui porte le nom de Bec du Cher) a permis d'assècher et d'assainir cette zone.