Les premiers habitants bien connus de la Gaule sont les Celtes à partir du début du Ier Millénaire avant J-C.
Ils s'établissent dans les vallées des fleuves et en particulier le long du cours de la Loire. La tribu Celte qui occupait la région autour de la ville actuelle de Tours étaient les Turons, ils occupaient à peu près l'actuelle Touraine (Indre & Loire).
Au milieu du premier siècle avant J-C, Rome poursuit le développement de son Empire. Les Armées Romaines de Jules César font la conquête de la Gaule.
C'est au premier siècle après J-C qu'apparait la ville de Caesarodunum. Elle possède des Thermes, des Temples et un Amphithéâtre. Un réseau de Voies Romaines mettent la ville en relation avec les autres agglomérations de la région.
L'implantation humaine en Touraine est très ancienne, les nombreux monuments Mégalithiques (grandes pierres) qui subsistent en sont le témoignage. On trouve ainsi un Cromlech à Continvoir, un Menhir à Draché et un autre à Vaujours, près de Château la Vallière, tous les deux font près de 4 mètres de hauteur, de même que plusieurs Dolmens à Crouzilles, Cravant, Mettray (La Grotte des Fées), Neuillé Pont Pierre, Sainte-Maure, Charnizay, etc.
A l'époque Néolithique, le Grand-Pressigny est un centre important de taille et de polissage de silex, la production des ateliers de ce site a été exportée dans toute l'Europe Occidentale.
Des enceintes fortifiées remontant à cette époque ont été identifiées sur plusieurs promontoires de la région: La Motte près de Fondettes, les sites des châteaux de Loches et de Chinon, les Chatelliers à Amboise, etc.
Les Celtes
Les Turons sont des Celtes qui arrivent dans la région à partir du VIème siècle avant J-C, ils venaient de la haute vallée du Main en Germanie. Ils s'installent de part et d'autre de la Loire.
La Conquête Romaine
Cela fait près d'un siècle que Rome s'est implantée dans le Sud de la Gaule (en Provence (Provincia): quand César, proconsul de celle-ci, se lance à la conquête des Gaules, régions situées plus au Nord.
Pendant l'hiver de l'année 57 av J-C, les Légions de Crassus s'installent le long de la Loire. Lors de l'insurrection de 52 av J-C conduite par Vercingétorix, huit mille Turons font partie de l'armée de secours qui tente en vain de délivrer Alésia.
En 51 avant J-C, Dumnacus le chef des Andes (Angevins) se soulève à son tour mais il est vaincu par les Légions de Fabius et deux Légions s'installent à demeure en Touraine (en particulier à l'Oppidum des Chatelliers à Amboise) pour surveiller l'Ouest de la Gaule.
Bien plus tard en 21 après J-C, une révolte des Turons et des Andes, pour contester une augmentation des impôts, se rallie à Sacrovir mais elle est rapidement réprimée par Acilius Aviola. Le pays des Turons s'installe alors pour trois siècles dans la Pax Romana.
A l'époque Gauloise les Turons n'avaient pas de ville capitale mais des cités réparties sur le territoire, en particulier Amboise (Ambacia), Langeais (Alingavia), Esvres (Evena), et Loches (Lucca). Une cité gauloise a également été identifiée à Tours (sur le site de l'Hopital Clocheville et dans ses environs).
Peu après la conquête Romaine et la pacification du Val de Loire, entre 10 et 15 après J-C, une ville s'édifie sur une butte dominant légèrement la Loire, elle prend le nom de Caesarodunum.
Autour des années 50 après J-C, Caesarodunum est devenue une cité gallo-romaine à part entière. En 121, à l'occasion d'une tournée d'inspection en Gaule, l'Empereur Hadrien passe en Touraine. De la fin du Ier jusqu'au début du IIIème siècle la ville de Caesarodunum prend progressivement de l'importance.
De nombreuses Villas Romaines ont été édifiées en Touraine, on en retrouve la trace dans les noms des villes et des hameaux. Certaines villas étaient importantes comme celle de Luynes qui était alimentée en eau par un Aqueduc significatif.
Les incursions et invasions Barbares
Les troubles de la seconde partie du IIIème siècle modifient la situation, la ville de Caesarodunum est dévastée, elle se replie alors sur un espace réduit. Pour protèger la ville des raids de Barbares et de Bagaudes des enceintes et forteresses sont édifiées en Touraine. Ainsi sont réalisées l'enceinte de Caesarodunum et les forteresses de Larcay et de Chinon sur le site du château.
Bien sur l'activité économique de cette époque est basée sur l'agriculture avec deux composantes majeures: le blé, et à partir de la fin du IVème siècle la vigne, en plus la ville des Turons (Tours) possède déjà de nombreux commercants et artisans.
A la fin du IVème siècle, dans le cadre d'une réorganisation administrative et militaire de l'Empire Romain et plus précisément de la Gaule, Caesarodunum devient la capitale de la IIIème Lyonnaise qui couvre une bonne part de l'Ouest de la Gaule (Touraine, Anjou, Maine, Bretagne).
Début 406 se produit une nouvelle invasion de barbares (Vandales, Alains, Suèves, Burgondes). Ils descendent la Loire d'Orléans à Tours, traversent le fleuve en différents endroits (surtout à Meung sur Loire) et pénètrent en Aquitaine. Les remparts semblent avoir suffi pour protèger la ville de Tours.
La réapparition des Bagaudes crée des troubles pendant toute la première partie du Vème siècle. En plus les contingents mercenaires de l'Armée Romaine, composés de Barbares, n'hésitent pas à rançonner les populations.
La chute de l'Empire Romain
La cité de Tours est une des dernières de cette partie de la Gaule à rester fidèle à l'Empire Romain sous les Patrices Aegidius et Syagrius qui commandent entre la Seine et la Loire. Les Alains s'introduirent en Touraine à titre de fédérés (alliés) de l'Empire, mais d'autres Germains s'infiltrent ensuite de force dans la région. Simultanément les Wisigoths, temporairement repoussés par Aegidius, arrivent vers 480 en conquérants à Tours. La ville passe sous leur tutelle et désormais la Loire est la frontière nord du royaume Wisigoth.
La victoire du roi Franc Clovis, en 507 à Vouillé, fait passer Tours et la Touraine sous la tutelle Franque.
Les Villas Gallo-Romaines
de Gérard Coulon, Ronan Seure-Le Bihan, Erwan Seure-Le Bihan -- ISBN : 2737335620
Après la conquête de Jules César, en 51 avant Jésus-Christ, les campagnes de la Gaule se couvrent de fermes (ou villas) et les champs sont activement cultivés. Quels étaient l'aspect et la taille de ces fermes antiques ? Comment les paysans labouraient-ils ? Est-il vrai qu'ils connaissaient la moissonneuse ?
Cultivait-on déjà la vigne ? Quels animaux élevaient-ils ? Où peut-on, aujourd'hui, visiter des vestiges de villas gallo-romaines ? C'est à toutes ces questions - et bien d'autres encore ! - que répond ce petit livre clair, passionnant et richement illustré.
Les Romains ont réutilisé les chemins de l'époque Celtique en les aménageant selon leurs techniques de construction des Voies.
A l'époque Celtique puis Gallo-Romaine un chemin allait de Lyon (Lugdunum) vers l'Armorique via Bourges (Avaricum). Il rejoignait la Loire à l'emplacement du site de Tours.
La conquête Romaine amplifie le rôle de cette voie, Caesarodunum est établi comme noeud de communication où convergent plusieurs voies romaines. Un pont sur la Loire est construit entre 40 et 50 aprés J-C, prés de l'actuel Pont Wilson, il est resté en service jusqu'aux premières invasions barbares (fin du IIIème siècle).
Dans notre imaginaire collectif, ces routes antiques toujours rectilignes sont, comme les rues de Pompéi, revêtues de larges dalles et striées de profondes ornières creusées par le passage répété des chars. Aujourd'hui, les voies romaines nous apparaissent dans une étonnante diversité: chemins de terre, chaussées asphaltées, simples lignes de buissons, limites de parcelles ou de communes. Quand elles ont disparu, seule la photographie aérienne permet parfois de les faire revivre de façon éphémère et souvent spectaculaire sous la forme de tracés linéaires dans les champs cultivés. A travers sept chapitres consacrés notamment à la mise en place du réseau routier, à la construction des chaussées, à la signalisation, aux ouvrages d'art et aux aléas du voyage, ce livre de référence, fondé sur les découvertes les plus récentes, offre une vision suggestive de ces voies qui jouèrent un rôle essentiel dans la romanisation de la Gaule. Jamais encore un livre n'avait réuni une telle somme d'images pour ressusciter l'univers des routes romaines.
On prendra en compte les limites de la province telle que constituée au début du Haut-Empire et décrite par Pline l'Ancien (HN, IV, 105 et 107), sans compter ici la cité des Lingons, d'abord en Belgique puis, à partir de la fin du Ier siècle ap. J.-C, en Germanie, et intégrée seulement aux provinces lyonnaises au IVe siècle La Lyonnaise est, avec l'Aquitaine, une des deux seules provinces des Gaules, avant en tout cas la création de ces nouvelles provinces-frontières de Germanies, à ne pas posséder de confront avec le Barbaricum, l'extérieur de l'Empire romain, ni donc, a priori, à présenter un caractère militaire prononcé.
Pour l'Antiquité, les données géographiques et topographiques nous sont données par, dans l'ordre chronologique, César (BG), Strabon (Géogr., IV), Pline l'Ancien (HN, IV, 105 et 107), Ptolémée (Géogr.), l'Itinéraire d'Antonin ou la Carte de Peutinger.
Le territoire de la province romaine de la Lyonnaise se situe entièrement en France métropolitaine, du Lyonnais et des Dombes à l'est à la Bretagne à l'ouest. Il s'agit en fait - comme pour beaucoup de provinces romaines - d'un territoire artificiel et arbitraire découpé par l'administration augustéenne dans les différentes parties de la Gaule indépendante, ici la Celtique, en fonction des besoins de l'administration romaine : ses limites ne correspondent pas non plus à une unité géographique ou géomorphologique, même si l'on se situe, pour l'essentiel, dans les grandes plaines de l'Europe du nord-ouest, et pour une bonne part dans le bassin versant de la Loire-Liger, fleuve qui constitue un peu la colonne vertébrale de la province, comme le dit déjà Pline l'Ancien (HN, IV, 107) ; elles concernent aussi, dans une moindre mesure, le bassin de la Seine-Sequana, rive gauche.
A l'époque Celte, le site principal de la Tribu de Turons semble avoir été l'oppidum des Chatelliers à Amboise. Pour autant une agglomération Gauloise a été identifiée sur le site de l'Hopital de Clocheville et dans ses environs.
Peu après la conquête Romaine et la pacification du Val de Loire, entre 10 et 15 après J-C, une ville Gallo-Romaine apparait à environ un kilomètre à l'Est de la ville Gauloise.
Cette nouvelle ville est installée sur une butte dominant légèrement la Loire (là où est maintenant la Cathédrale Saint Gatien), elle s'étend aussi sur le côté Ouest de cette butte. Elle prend le nom de Caesarodunum. Lugdunum (Lyon) et l'Armorique d'une part et entre le Sud et le Nord de la Gaule d'autre part.
Sa fonction est administrative, elle a pour objectif de gérer et contrôler la population Gallo-Romaine des Turons. Sa surface initiale est relativement importante, de l'ordre de 50 hectares, elle est aménagée selon les habitudes Romaines: rues à angles droits, deux axes principaux: Cardo) et Decumanus.
Autour des années 50 après J-C, Caesarodunum est devenue une ville à part entière.
Un pont sur la Loire se situe légèrement à l'Est de l'actuel pont Wilson. A proximité une noria prélevait l'au du fleuve et alimentait un aqueduc.
Un autre pont sur le fleuve est réalisé à trois kilomètres vers l'Ouest au niveau de Fondettes.
Le Cardo (axe nord-sud) de la ville est relativement proche de l'actuelle rue Nationale. Le second axe (est-ouest), le Decumanus est sans doute la rue de la Scellerie.
Des monuments, des Thermes et un Temple sont à proximité de leur croisement où est le Forum. Les Thermes se situent sur l'actuel emplacement du Lycée Descartes, le Temple est légèrement plus au nord, sur le Cardo.
La ville a d'autres Thermes, un emplacement a été reconnu prés de la Cathédrale. L'Amphithéâtre est bien identifiable, juste derrière cette même Cathédrale, il a été réalisé en deux temps et sa dimension était considérable puisqu'en son état maximum, il pouvait accueillir 30000 personnes.
Des habitations sont implantées le long de la Loire et dans l'axe formé par les rues Blanqui, Colbert et du Commerce, à l'extrémité de celui-ci, prés de Saint Pierre le Puellier, subsiste des vestiges datant de cette époque. En pratique on a retrouvé de nombreuses traces d'édifices ou d'habitations Gallo-Romaines sur la zone s'étendant au Nord de l'axe Heurteloup-Béranger.
De la fin du Ier jusqu'au milieu du IIIème siècle la ville de Caesarodunum prend progressivement de l'importance, elle s'étend sur un quadrilatère d'environ 100 hectares délimité par la Loire et ce qui est actuellement la rue Mirabeau, les boulevards Heurteloup et Béranger et le Quartier Plumereau.
Afin de protèger la ville des fréquents raids de Barbares et de Bagaudes est construite au IVème siècle l'enceinte de Caesarodunum (cf photo ci-dessous) en utilisant les matériaux issus des anciens monuments et constructions romains.
La ville se rétracte, les habitants se regroupent dans un périmètre protègé. Celui-ci reste facilement identifiable comme le montre le plan ci-dessous. Il correspond à l'actuel Quartier de la Cité.
La position de la Cathédrale, du château et de la Loire permet de bien le positionner par rapport au plan actuel. Le Cardo est alors dans l'axe du nouveau pont, le Decumanus (axe Est-Ouest) proche de la rue de la rue de la Scellerie.
C'est aussi à cette période que le nom de la ville évolue, il devient Turones civitas (Cité des Turons) puis Tours.
Les Ponts
Trois ponts ont été établis sur la Loire pendant la période Gallo-Romaine. Le pont le plus ancien est sans doute celui de Fondettes, quelques kilomètres à l'Ouest de Tours.
Le premier pont de Caesarodunum (40-50 aprés J-C) a été identifié légèrement à l'Est de l'actuel pont Wilson, la sécheresse de l'année 2003 a permis d'en observer les pieux dans la Loire. La culée de ce pont a été retrouvée lors des fouilles du parking Prosper Mérimée. Il se situait sur l'axe Nord-Sud de la ville (Cardo). Il a disparu lors des invasions barbares de la seconde moitié du IIIème siècle.
Un deuxième pont a été réalisé pendant l'Empire Tardif (IVème siècle), il se situait à l'Est du précèdent, prés de l'actuelle passerelle piètonne. II desservait la cité qui s'était repliée dans un espace protègé par une enceinte (autour du château, de la cathédrale et de l'amphithéâtre). Les pieux enfoncés dans le lit de la Loire sont toujours visibles lors des basses eaux, en été. Il participait au nouvel axe Nord-Sud (Cardo) de la ville (rue Lavoisier).
Les Thermes
La ville de Caesarodunum possèdait trois Thermes publics. Le principal établissement se situait sur l'emplacement de l'actuel Lycée Descartes. Un aqueduc souterrain devait y amener l'eau en provenance de Bléré à 25 km de distance (en fait il n'a sans doute pas été achevé car il n'a jamais franchi le Cher).
Un autre établissement thermal était localisé derrière la Cathédrale actuelle, à l'endroit où s'élève la Maison de la Justice des Bains.
Le Temple
Un Temple a été identifié lors des opérations de reconstruction aprés les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale. Il a été exploré lors de fouilles complémentaires en 1994-1995. Il se situait prés du carrefour entre la rue Nationale et la rue Emile Zola.
La construction repose sur un nombre important de pieux (plus de 10000), elle a été réalisée autour de 40 aprés J-C. Le temple se composait d'un propylée (pronaos de 6 colonnes) peu profond et d'une cella circulaire de 30 mètres de diamètre intérieur. Certaines parties des colonnes du pronaos ont été retrouvées dans les remparts.
L'Amphithéâtre et l'Enceinte Gallo-Romaine
L'Amphithéâtre
La ville de Caesarodunum possèdait un vaste Amphithéâtre comme toutes les grandes villes Romaines.
Dans le quartier derrière la Cathédrale, l'arc de cercle formé par la rue du Général Meusnier, la rue Racine et la rue de la rue de la Bazoche permet de bien en repérer le tracé. L'axe principal de l'amphithéatre correspond à l'actuelle rue Manceau.
L'extrait de Google Maps présenté ci-dessous permet de bien visualiser la cité de Caesarodunum au IVème siècle. Elle reste bien marquée dans le paysage urbain.
Au centre la rue du Général Meusnier forme un arc de cercle délimitant l'ancien Amphithéâtre, celui-ci est encore mieux visible par l'agencement des maisons, pour mieux le voir cliquez sur + en haut à gauche.
La ligne de la muraille Gallo-Romaine part de cet amphithéâtre en direction de la rue du Petit Cupidon, juste avant celle-ci, elle remonte vers la Loire (elle est cachée par des maisons et immeubles). Pour la voir, cliquez sur - en haut à gauche, elle est visible sur l'avenue André Malraux, le long du fleuve jusqu'à la rue Lavoisier. A l'angle de l'avenue et de la rue on voit très bien l'emprise de l'ancien château de Tours. La rue Lavoisier passe devant la Cathédrale où des élements de cette muraille sont toujours présents. Ensuite la muraille rejoint l'amphithéâtre qui a d'ailleurs été une partie intégrante de cette muraille.
L'Amphithéatre Gallo-Romain de Tours
Vous pouvez vous déplacer ou zoomer ou contre-zoomer en utilisant les signes en haut à gauche
L'Amphithéâtre a été réalisé en deux temps, la première construction faisait 110 mètres de diamètre et pouvait contenir jusqu'à 20000 personnes. Il avait la forme d'une ellipse et son centre, faisait 58 mètres sur 46 et il comportait deux niveaux de galeries. La seconde construction porte son diamètre à 156 mètres ce qui est considérable (le Colisée à Rome fait 180 mètres de diamètre). On a identifié les huit couloirs d'accés, les Vomitoria, dont les deux principaux donnaient au Nord sur la rue Racine et au Sud sur la rue du Général Meusnier. Sous les maisons anciennes à l'intérieur de ce cercle on peut retrouver les couloirs souterrains de cet Amphithéâtre. Dans la rue Manceau on a retrouvé des éléments de couloirs et cette rue se relève quand elle passe sur les anciens gradins.
L'Amphithéâtre a été intégré au système défensif mis en place à la fin du IIIème siècle, il en constituait même le point fort et un fossé accentuait la protection. Pour autant il a sans doute continué à accueillir des spectacles pendant une partie de la période de l'Empire Tardif (IVème siècle).
Aucun autre amphithéatre n'a été retrouvé dans le pays des Turons, mais ceci ne justifie que partiellement sa grande capacité qui reste inexpliquée.
Vaincus par César (Alésia, 52 avant Jésus-Christ), les Gaulois connaissent une profonde évolution de leur mode de vie et, à la faveur de la Pax Romana, se forgent, sur le modèle romain, une véritable civilisation. En témoignent les innombrables amphithéâtres, théâtres, temples, aqueducs, ponts et thermes qui, jusqu'aux grandes invasions barbares du IVe siècle, recouvrent le sol gaulois...
L'architecture gallo-romaine révèle un sens de l'urbanisme monumental certain et une exceptionnelle qualité : aujourd'hui encore, quelque deux mille ans après leur construction, il nous est possible d'en apprécier de très nombreux vestiges, reflet d'une société parfaitement ordonnée et entièrement tournée vers Rome.
A la fin du IIIème siècle la Paix Romaine est ébranlée. L'invasion Franque en 253 puis en 258, les troubles provoqués par les Bagaudes autour des années 270, de nouvelles incursions Franques en 276, créent une insécurité généralisée.
Après les premiers raids des Barbares, la ville de Caesarodunum élève des remparts pour se protèger. Ils entourent un périmètre réduit, de l'ordre de 9 hectares, qui comprend le centre administratif de la ville mais aussi des habitations et des édifices publics (amphithéâtre, thermes, ...), la longueur de l'enceinte est de 1150 mètres.
On note facilement l'aspect hétérogène des fondations qui montre qu'elle a été construite avec une certaine précipitation en utilisant les éléments des anciennes constructions des siècles précedents (maisons et édifices publics, temples, thermes, colonnes etc...). Par la suite, les fondations ont été consolidées et les murs bâtis selon la technique Romaine habituelle: blocage encadré d'un double parement en petit appareil avec des chaînes de briques posées à plat sur deux rangées. Le blocage est composé de moellons, galets et pierres enserrés par un mortier d'une grande solidité.
Le plan ci contre montre le contour de l'enceinte construite à la fin du IIIème siècle. Les murailles toujours présentes et visibles sont en noir. Les murailles disparues sont en vert avec une bordure rouge quand des éléments de l'enceinte se retrouvent dans les batiments construits au dessus d'elle.
La partie Nord de l'Enceinte (5)
Enceinte Gallo-Romaine dans la base du Logis des Gouverneurs, à l'arrière-plan la Tour de Guise Chapelle Saint Libert
L'enceinte Gallo-Romaine s'étend le long de la Loire et elle est quasiment enterrée dans la surélévation des levées de ce fleuve, nous n'en voyons que des éléments. C'est le cas au bas du château et du Logis des Gouverneurs (cf photo ci-dessous).
Elle comportait trois tours, en plus de celles aux extémités, et deux poternes. Près de la poterne Ouest une grande pierre sculptée de 3,2m sur 0,8m a été retrouvée, elle provenait sans doute de l'entablement d'un édifice public de Caesarodunum (elle est visible au Musée de la Société Archéologique de Touraine).
En avançant vers l'Est, on arrive à l'ancienne Chapelle Saint Libert (cf photo ci-dessus) qui date du XIVème siècle, elle a été construite sur la muraille. Elle est mentionnée dès le début du Xème siècle. Elle a été tranformée en magasin au moment de la Révolution Française. Elle est en cours de restauration
Les bâtiments à l'angle Nord-Est de la muraille ont été détruit en 1883 faisant apparaitre des vestiges de la muraille, ils ont été ensuite recouverts à nouveau.
La partie Est de l'Enceinte
La partie Est(1) est parallèle à la rue du Port Feu Hugon et à celle du Petit Cupidon. Le long de la rue du Petit Cupidon le rempart existe toujours, il est malheureusement caché par des maisons ou immeubles.
A la jonction avec la rue Blanqui une petite tour carrée est bien observable. La rue Blanqui correspond à l'ancien Decumanus (voie Est-Ouest) de Caesarodunum. Une porte d'accès à la ville se situait a chaque extrémité du Decumanus, celle de la rue Blanqui est la porte Est (elle s'est ensuite appelée porte d'Orléans).
Au delà, plusieurs maisons s'appuyent sur l'enceinte, une cave de l'une de celles-ci conserve des fûts de colonnes décorés.
A l'extrémité Sud, la Tour du Petit Cupidon est assez bien préservée, elle fait l'angle avec la partie Sud de l'enceinte.
Partie Est de l'Enceinte Gallo-Romaine
La carte de Google Maps présentée au-dessus permet de bien visualiser l'ensemble du pourtour de l'enceinte.
La partie Sud de l'Enceinte (2) et (3)
Enceinte Gallo-Romaine de Tours: partie Sud, au centre la brèche crée par les Normands en 903, à droite la Tour du Petit Cupidon
Une partie de la muraille Sud est bien dégagée et visible, au niveau de la Tour, elle tourne à angle droit vers la Loire. La partie Sud de l'enceinte comportait deux poternes, petites portes de dimension rédite qui permettait le passage des petites charettes. Une poterne reste visible, elle est en partie enterrée car le sol était beaucoup plus bas à cette époque et la muraille atteignait plus de 4 mètres de hauteur.
La suite de la muraille longe le cinéma Studio des Ursulines puis la rue du Général Meusnier où elle intègre l'Amphithéâtre. Au point le plus au Sud de l'Amphithéâtre commence la rue Rouline où jadis avait été edifiée une porte d'accès à la ville pour les personnes venant de Saint Avertin (cf photo ci-dessous).
La Porte Rouline qui était au Sud de l'Amphithéâtre (Dessin de Gatien de Clérambault)
Ensuite la muraille constitue les soubassements de l'Archeveché (Musée des Beaux Arts) où elle est toujours visible dans les caves de celui-ci. La tour à l'ouest de l'édifice a été construite sur la base d'une tour de l'enceinte gallo-romaine (4), on en voit encore bien la trace dans les murs.
La muraille tourne alors vers la Loire, les tours de la Cathédrale ont été baties sur leur assise. Près de la Tour Nord on voit les restes du parement externe de l'enceinte Gallo-Romaine avec, en particulier des cordons de briques rouges. De même dans le Cloitre de la Psalette on retrouve les vestiges d'une tour semi-circulaire. A l'intersection avec la rue Colbert se situait sans doute une des entrées principales dans la ville (Decumanus).
Autres Vestiges Gallo-Romains de Caesarodunum
A coté de la Place Plumereau, au centre de Tours, on peut voir des éléments Gallo Romains (photo ci contre), outre des emplacements funéraires il y avait peut-être aussi des Thermes publics.
La distance (environ un kilomètre) entre ce site et les ruines des remparts de cette époque permet de situer la dimension qu'avait Caesarodunum au moment de sa plus grande ampleur (début du IIIème siècle après JC).
Guides Archéologiques de la France
Les Guides archéologiques de la France font découvrir les vestiges des grands sites préhistoriques, antiques ou médiévaux de notre territoire et leur histoire. Ils donnent une lecture topographique de leur évolution et présentent les monuments principaux à l'aide de cartes, de plans en couleur et, le plus souvent possible, de restitutions 3D, les photographies de fouilles et d'objets viennent compléter cette documentation. Des visites des musées sont proposées ainsi que des itinéraires de découverte des quelques témoins architecturaux qui subsistent.
Le village de Larcay se situe sur la rive gauche du Cher à environ 10 km au sud est de Tours. Il est dominé par un côteau d'environ 30m de haut au sommet duquel se trouve un ancien Castellum Gallo-Romain (cf photo ci contre) destiné à défendre cette partie des Vallées du Cher et de la Loire.
Ce fort a été construit autour de 280 au moment où les incursions des Barbares étaient les plus dévastatrices.
Fondettes
La photo ci dessus a été réalisée pour la Société Archéologique de Touraine en 1980.
Elle laisse apparaitre, dans l'ovale noir près du Pont de la Motte, un alignement de Pieux en chêne. Ils dataient de l'époque Gallo-Romaine et étaient sans doute les piles d'un Pont Romain.
Pont de La Motte près de Fondettes
Malheureusement ces pieux ont été quasi totalement détruits en 1987 pour faciliter les éventuelles descentes de la Loire en planche à voile.
Aqueduc de Luynes
Aqueduc Gallo-Romain de Luynes
Au nord de Luynes, sur le plateau, subsistent les piles d'un ancien aqueduc de la période Gallo-Romaine qui desservait une grande villa situé sur les hauteurs du bourg.
Bien que peu protègées, leur état de conservation est remarquable.
Aqueduc Gallo-Romain de Luynes
Les ruines d'un autre aqueduc sont visibles à Contré près de Loches.
A Thésée subsistent les ruines d'un entrepôt Gallo Romain. Il servait de relais à la fois pour les marchandises qui empruntait la route qui longeait le Cher et aussi pour celles qui empruntait des bateaux naviguant sur le fleuve.
Le site de Thésée figure dans la Table de Peutinger avec le nom de Tasciaca.
Le Christianisme et Saint Martin
Dès le milieu du IIIème siècle, le christianisme est prêché en Touraine, Saint Gatien devient le premier évêque de Tours, il a laissé son nom à la Cathédrale actuelle. Saint Lidoire, évêque élu en 337 est l'organisateur du diocèse de Tours, il bénéficie pour celà des mesures favorables aux chrétiens, prises par l'Empereur Constantin au début du IVème siècle.
Mais le plus célèbre des évêques est le successeur de Lidoire,Saint Martin qui devient évêque en juillet 371. Il a fondé le Monastère de Marmoutier près de Tours et après sa mort son Tombeau est devenu le centre d'un très grand pélérinage.
Une Basilique imposante a été rapidement élevée sur ce tombeau. Elle a été détruite à l'époque de la Révolution Francaise, car elle tombait en ruines.
La reconstitution est l'un des meilleurs moyens pour comprendre les vestiges gallo-romains qui peuplent notre sol. Ne faut-il pas une part de rêve pour saisir de manière plus sensible et évocatrice ce que racontent les fouilles les plus méticuleuses, les monuments les plus ruinés ? Vivants et suggestifs, les textes de Gérard Coulon se conjuguent harmonieusement avec les magnifiques et minutieuses évocations de Jean-Claude Golvin.
Des restitutions qui, basées sur les études les plus récentes, sont l'aboutissement de multiples esquisses et d'un incessant dialogue avec les archéologues. Du 1er siècle au Ve siècle de notre ère, l'ensemble du territoire français est ici pris en compte, d'Amiens à Strasbourg, de Lyon à Saintes, de Bordeaux à Fréjus...
Et au fil des pages, le lecteur parcourt les campagnes, sillonne les voies romaines, se prélasse aux thermes, frémit dans l'arène aux combats de gladiateurs et, au cirque, vibre aux exploits des conducteurs de chars. On ne pourra plus regarder un site archéologique gallo-romain de la même façon après avoir refermé ce livre. La Gaule romaine telle que vous ne l'aviez encore jamais vue, c'est ce que propose cet ouvrage où les monuments qui parsèment la France reprennent une vie qui nous émerveille.
La Gaule n'est pas la France : il ne s'agit pas ici, en quelque sorte, du premier volume d'une histoire de France, mais d'un élément d'une histoire régionale des provinces de l'Empire romain. C'est une aire géographique large, touchant à plusieurs pays d'Europe occidentale qui sera ici prise en compte.
Pourquoi une nouvelle histoire des Gaules ? La monumentale Histoire de la Gaule de Camille Jullian date de près d'un siècle, et n'a été que partiellement remplacée depuis. Il était nécessaire d'y opérer un dépoussiérage, notamment en matière d'historiographie, l'histoire de ces contrées restant souvent encore empreinte de lourds préjugés idéologiques, notamment nationalistes. En termes de recherche historique, de nombreuses relectures des documents, textuels et épigraphiques, ont été effectuées ces dernières décennies et offrent des éclairages nouveaux qu'il importe de prendre en compte aujourd'hui, en ce début du XXIe siècle.
Ce corpus de données s'est aussi bien sûr enrichi de certaines découvertes nouvelles, et surtout celles concernant l'archéologie qui ont, dans maints domaines, depuis les années 1970, quasi révolutionné nos connaissances sur les Gaules, quant aux villes, aux campagnes, à l'économie... On a donc voulu offrir aux chercheurs et aux étudiants un aperçu assez complet des événements historiques qui ont marqués ces territoires au cours de ces dix siècles, mais aussi brosser des tableaux des particularités de cette culture gauloise puis gallo-romaine, à plusieurs étapes de cette histoire : un groupe de provinces avec ses spécificités fortes, mais somme toute une pièce parmi d'autres, chacune avec son originalité, du Monde romain...
Liste des ouvrages sur la Cartographie de la Gaule par Département (ordre alphabétique)