Tours a pour origine la ville Gallo-Romaine de Caesarodunum qui s'est développée sur un petit monticule de la rive gauche de la Loire protègé des inondations de ce fleuve.
A travers le temps cet espace a toujours été le centre institutionnel de la ville: militaire avec le Château, religieux avec la Cathédrale et administratif, d'où l'appellation de la Cité.
La Cité de Tours s'est vraiment constituée à la fin de l'époque Gallo-Romaine (au Bas-Empire). Elle est directement issue du prolongement de la partie Est de Caesarodunum. Là se trouvait le Palais du Gouverneur, la Basilique, les Arènes et des Thermes.
Caesarodum au IVème siècle
La légende du schéma ci-contre (réalisé en 1910) indique la position des principaux monuments Romains, on remarque aussi l'existence et la position de nombreuses poternes. La position 1 correspond en fait à des Thermes Publics identifiés récemment et qui ont précédés le Château.
Suite aux incursions barbares du IIIème siècle, une partie de la population se regroupe dans cet espace en construisant une enceinte pour se protèger.
Le Quartier a gardé un style austère et sobre, avec ses rues pavées et ses hauts murs. Dans la rue du General Meusnier se trouve le point le plus haut de Tours: 60 mètres. Encore maintenant ce quartier de Tours possède plusieurs églises et de nombreuses maisons restent le siège de congrégations religieuses.
Jusqu'à la fin du XIXème siècle on pouvait y voir la Porte Rouline (cf dessin ci-dessous), une des anciennes portes d'entrée de la ville, elle a été supprimée en 1887.
La Porte Rouline qui était au Sud de l'Amphithéâtre (Dessin de Gatien de Clérambault)
Le bourg des Arcis, avec des artisans, s'est petit à petit constitué sur le coté Ouest de la Cité, c'est à partir de lui que s'est développé le Quartier Colbert.
Maisons Anciennes, quartier Mirabeau
Un autre bourg est également apparu coté est autour de l'église Saint Pierre des Corps, on en retrouve la trace rue Blanqui et rue Avisseau qui ont encore quelques Maisons Anciennes (photos ci-dessus).
Enceinte Gallo-Romaine puis Médiévale
La cité de Caesarodunum s'est entourée de fortifications à la fin du IIIème siècle quand les incursions barbares et les dévastations des Bagaudes sont devenues significatives.
Elle a continuée a être utilisée au Moyen-Age, elle a en particulier protègé la Cité lors de plusieurs tentatives des Normands contre la ville.
Enceinte Gallo-Romaine et Médiévale: la Brèche faite par les Normands en 903.
La photo ci-contre montre la Brèche faite par les Normands en 903. La réparation est bien visible et au dessus un petit oratoire rappelle que les défenseurs prirent le dessus quand les reliques de Saint Martin ont été amenées pour leur redonner courage.
De manière approchée, cette enceinte avait la forme d'un quadrilatère bordant la Loire. Il mesurait de 400 mètres de long sur 250, soit environ 10 hectares.
Un morceau assez long de la partie Sud-Est de cette enceinte est bien visible (photo ci contre). Un autre longe la rue du Petit Cupidon où il est caché derrière les maisons. En tout l'enceinte subsiste sur près de 500 mètres de long, elle pourrait être mieux mise en valeur.
Des tours rondes étaient disposées le long de cette enceinte et en particulier en occupaient les quatres coins.
L'une est toujours visible (remaniée) à l'entrée de l'archevêché, le contour d'une autre apparait au sol du coté de la Loire et une troisième au pied de la tour nord de la Cathédrale.
Des élements de cette enceinte apparaissent aussi dans les bases du Logis du Gouverneur le long de la Loire (cf photo ci contre).
Enceinte Gallo-Romaine dans la base du Logis des Gouverneurs, à l'arrière-plan la Tour de Guise
Maison de la Justice des Bains Rue Manceau selon l'axe principal de l'Amphithéâtre
Caesarodunum possèdait des Thermes, un de ceux-ci a été identifié sur l'emplacement du château et un second a été localisé à l'endroit où se trouve la Maison de la Justice des Bains (photo ci contre), derrière la Cathédrale. Cette Justice était celle du Chapitre de la Cathédrale, qui était indépendante de la Justice Episcopale (qui s'exercait pourtant dans l'immeuble juste en face à 10 mètres).
Mais c'est l'Amphithéâtre qui impressionne le plus, il est tout à fait repèrables grace au tracé elliptique de la rue du Général Meusnier. Il était très vaste et pouvait accueillir prés de 20000 spectateurs. Des éléments de cet Amphithéâtre subsistent dans les caves des maisons construites à cet endroit.
Deux édifices protègeaient l'accés par la Loire: la Tour Feu-Hugon et le Château.
Tour Feu-Hugon
Coté Est, sur la Loire, s'élevait une Tour Carrée (aussi appelée château des comtes ou Tour Feu-Hugon). Elle avait été construite au IXème siècle par le comte Hugues de Tours, à la demande du roi Charles le Chauve, afin de renforcer les murailles de la ville pour faire face aux attaques des Normands.
Les premiers comtes de Tours y résidaient, d'où le nom de château des comtes. Elle a maintenant complètement disparue. Seul le nom d'une rue en rappelle le souvenir: rue du Port Feu-Hugon
Tour Feu-Hugon
Chateau de Tours
Le Château de Tours borde la Loire, il a été construit au XIIIème siècle à l'angle Nord-Ouest de la Cité sur l'emplacement d'anciens Thermes de l'époque Gallo-Romaine. A partir du Vème siècle ceux-ci ne fonctionnent plus et l'utilisation du site n'est pas bien identifiée, mais sans doute militaire.
Au milieu du XIème siècle un édifice imposant est construit par le comte d'Anjou Geoffroy Martel après qu'il ait pris, en 1044, le controle de la Touraine aux dépens des comtes de Blois qui étaient les suzerains des vicomtes de Tours du moment.
Le bâtiment devient alors sans doute la résidence des Gouverneurs de la Touraine pour le compte des comtes d'Anjou et ceux-ci y résident quand ils séjournent à Tours.
Gravure du Château au XVIème siècle
Le château a été construit par Henri II Plantagenet vers 1160, il incorpore le bâtiment du XIème siècle. Il a été endommagé lors des luttes entre le roi de France Philippe Auguste et les Plantagenets à la fin du XIIème siècle.
Le château a été en bonne partie détruit à la fin du XVIIIème siècle, il n'en reste que ses fondations (cf photo ci-dessous), la Tour de Guise et le flanc Est.
Plan du Chateau Le schema ci-contre donne le Plan du Chateau.
En noir les parties qui subsistent dont la Tour de Guise coté Loire et une autre Tour vers la Cathédrale Saint Gatien.
En vert les parties qui ont disparues (ou dont on ne voit plus que les substructures). Au milieu de celles-ci le Donjon carré (construit au XIIème siècle) est marqué de manière plus foncée.
Les zones marquées en rouge sont celles où les bases de l'enceinte Gallo-Romaine sont visibles (cf également les photos au dessus).
Le château était entouré de douves qui renforcaient sa protection.
Plan du Château de Tours
Fondations du Château Médiéval
La Tour de Guise reste bien visible face à la Loire. C'est de cette tour, où il était retenu prisonnier que le duc de Guise (le fils de celui assassiné à Blois en 1588) s'échappa le 15 aout 1591.
Tour de Guise
Un batiment a été construit aux XV et XVIème siècle le long de la Loire sur les bases de l'enceinte Gallo-Romaine (photo de droite), on l'appelle le Logis des Gouverneurs.
Logis des Gouverneurs
Les Tours du Chateau Château et Cathédrale vues de la Passerelle
A partir de 1356 et le début de la Guerre de Cent Ans, Tours est devenue progressivement la Capitale du Royaume de France.
C'est avec Louis XI, qui résidait au chateau de Plessis lès Tours, que cette position est devenue quasiment officielle. Les grandes familles Tourangelles ont occupé la plupart des fonctions administratives importantes (Trésoriers, ...) auprès des Rois de France pendant une longue période. Leur enrichissement a permis la construction de nombreux chateaux de la Loire.
La Cathédrale de Tours
Il a fallu près de quatre siècles pour mener à bien la construction de la Cathédrale Saint Gatien. Ceci lui permet de rassembler tous les éléments de l'architecture religieuse du moyen-age.
Les deux tours (environ 70 m de haut) sont visibles de très loin, elles ont été achevées à la fin du XVème et au debut du XVIème siècle.
Les batiments de l'Archeveché se situent immédiatement au sud de la Cathédrale. Il reste un élément de style Roman de l'archeveché médiéval: la Salle des Synodes.
L'envergure de l'archeveché reconstruit aux XVII et XVIIIèmes siècles traduit l'importance qu'avaient à cette époque les fonctions écclésiastiques et en particulier celle d'archevêque de Tours.
Ce bâtiment est occupé maintenant par le Musée des Beaux Arts de Tours.
Le Pont de Fil au dessus de la Loire suit à peu près le tracé de l'ancien pont médiéval
Une passerelle piètonnière (photo ci contre) traverse la Loire en suivant, à peu de chose près, le tracé de l'ancien pont. On peut d'ailleurs apercevoir des restes de celui-ci au moment des basses eaux, en été.
A l'époque Gallo-Romaine, deux ponts avaient été construits pour franchir la Loire, l'un était près de l'actuel Pont Wilson, l'autre au niveau de Fondettes, légèrement à l'Ouest de la ville. Ces ponts ont été détruits au moment des invasions barbares (fin du Vème siècle).
Le franchissement de la Loire posait dont un problème au début du Haut Moyen-Age. Il ne pouvait alors s'effectuer qu'avec des bacs.
L'étape suivante a été de faire supporter une passerelle par des barques. Grégoire de Tours signale l'existence de cette solution à son époque (VIème siècle). Elle pouvait s'avérer dangereuse quand le courant du fleuve emportait les barques et les personnes qui traversaient à ce moment là.
En 1034, le comte de Blois et de Tours, Eudes II, engage la construction d'un Pont. Il l'exempte de péage, ce qui est rare pour l'époque et déplait au Chapitre de l'Abbaye Saint Martin qui possédait les péages des passages sur la Loire pour la ville de Tours et ses environs.
Le Pont comporte des éléments à la fois en bois et en pierre, il possède vingt trois arches qui ne sont ni bien alignées ni de même hauteur. Ainsi entre la huitième et la neuvième arche les moines de Marmoutier avaient fait construire la chapelle Saint Ciquault, il y avait également des ouvrages militaires à plusieurs endroits et en particulier à sa jonction avec le château.
En fonction des crues (ou d'autres évènements) le Pont est fréquemment remanié, ainsi pendant l'hiver 1407-1408 une partie de l'ouvrage est emportée par la crue et les glaces.
A partir du milieu du XVème siècle les modifications sont faites en pierres. Au XVIIème siècle il finit par être complètement bâti en pierre.
Le Pont a rendu de bons et loyaux services pendant sept siècles jusqu'au milieu du XVIIIème siècle où le nouveau pont (le Pont Wilson) construit en aval, à l'Ouest, se substitue à lui. Le vieux pont tombe alors en désuétude.
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De Saint-Martin évangélisant les campagnes au désaccord entre De Gaulle, Pétain et Churchill sur la conduite à tenir face aux Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, en passant par Anne de Bretagne, Gambetta ou Agnès Sorel (première maîtresse officielle d un roi de France), Pierre Audin nous dresse un portrait précis et sans détour de cette belle région.
Tours est une ville qui a eu une grande importance historique pendant tout le Moyen-Age. Capitale d'une Province Gallo-Romaine puis capitale religieuse avec le culte voué à Saint Martin, elle est enfin devenue capitale politique avec Charles VII et surtout Louis XI.
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