La Bataille de Poitiers (732)
Les Arabes et Maures ont envahi l'
Espagne au début du VIIIème siècle et on rapidement conquis la péninsule ibérique aux dépens des
Wisigoths. Ils ont poursuivi ensuite en investissant le Sud du royaume des Francs.
La bataille de Poitiers est en pratique une suite de combats échelonnés de
Tours à
Poitiers avec au final une rencontre décisive entre
Chatellerault et
Poitiers à
Moussais la Bataille.
Charles Martel, Maire du Palais, a été appelé par Eudes duc d'Aquitaine qui s'est trouvé submergé par l'avancée des Arabes venant d'
Espagne.
L'armée de
Charles Martel a pris position et engagé le combat au Sud de
Tours, près de Ballan-Miré et de Joué les Tours, au lieu dit les
Landes de Charlemagne.
Charles Martel pendant la bataille de Poitiers (732)
Les Arabes ont reculé jusqu'au dernier combat à
Moussais. Ensuite ils se sont repliés vers le Sud en abandonnant l'
Aquitaine à
Charles Martel.
Les prisonniers Arabes auraient été regroupés dans le
Pays de Véron, alors un marais entre la
Loire, la
Vienne et l'
Indre près de
Chinon et
Bourgueil.
Les historiens Arabes et Américains appelle cet évènement la
BATAILLE de TOURS et non Poitiers comme on a l'habitude de le faire en
France.
Charlemagne et la Renaissance Carolingienne
En mai 800
Charlemagne rassemble ses Leudes à
Tours pour préparer le plan de partage de ses états entre ses trois fils. C'est à ce moment que meurt Luitgarde, sa femme, elle a été enterrée dans la
Basilique Saint Martin. L'actuelle Tour Charlemagne a été construite sur sa tombe.
En 811 le Comte
Hugues de Tours est le négociateur envoyé par
Charlemagne auprès du Basileus de Constantinople pour négocier les frontières entre les Empires d'Orient et d'Occident.
La Tour Charlemagne, une des tours de la Basilique Saint Martin de Tours
De fréquentes réunions d'évêques se tiennent à
Tours: le IIIème Concile de Tours en 813 recommande la traduction des Saintes Ecritures dans la langue populaire qui deviendra bientot le Francais.
L'ancienne Basilique Saint Martin de Tours
Ithier, Abbé de
Saint Martin de Tours et Prochancelier de l'Empereur
Charlemagne s'établit à
Cormery avec quelques compagnons et y fonde un monastère en 791 (cf photo ci-contre).
Ce monastère relevait de l'
Abbaye Saint Martin de Tours.
A la mort d'Ithier,
Alcuin est nommé Abbé de
Saint Martin de Tours et de
Cormery en 795. Agé il quitta
Charlemagne pour s'établir en
Touraine.
Avec Alcuin les Abbayes de
Saint Martin de Tours et
Cormery devinrent un centre culturel important de l'
époque Carolingienne et l'Ecole de Tours est alors la première de l'Empire.
Alcuin meurt à
Tours en 809.
Le Scriptorium de l'
Abbaye Saint Martin a produit de nombreux ouvrages, bibles, chroniques, vies de saints, ... tous remarquables. Ainsi la Bible de
Charles le Chauve réalisée dans la première moitié du IXème siècle, elle appartient maintenant à la Bibliothèque Nationale de France.
Tour de l'ancienne Abbaye de Cormery
L'ancienne Abbaye Saint Paul de Cormery
En 821 l'Empereur
Louis I le Pieux demande à son envoyé Pépin de commencer les travaux pour endiguer la
Loire.
Son fils, le roi de la Francie de l'Ouest,
Charles le Chauve venait souvent à
Tours qu'il considérait comme la capitale intellectuelle de son royaume.
L'enluminure ci-contre a été réalisée vers 845 à l'
Abbaye Saint Martin de Tours. L'abbé laïc Vivien fait remettre par trois clercs une bible au roi
Charles le Chauve.
Enluminure de la Bible de Charles le Chauve
Il ne reste rien des nombreux monuments carolingiens de
Tours, mais plusieurs églises de
Touraine datent ou conservent des éléments des IXème et Xème siècles:
Cravant (vieux bourg),
Saint Mexme à
Chinon, Saint Germain sur Vienne,
Restigné,
Esvres.
En pratique la Renaissance Carolingienne a été de courte durée puisqu'elle commence avec
Alcuin en 795 pour s'achever avec l'Abbé Vivien autour de 850. En effet dans la deuxième partie du IXème siècle un nouveau et terrible danger venu du nord s'amplifie: les
Invasions Normandes.
Les Normands
Les Invasions Normandes ont commencées dès l'époque de l'Empereur
Charlemagne et se sont développées sous le règne de son fils
Louis le Pieux. Elles sont restées maitrisées pendant les 40 premières années du IXème siècle. et sont restées géographiquement limitées au voisinage de la Manche et de la cote Atlantique.
C'est à partir des années 840 que les rivières de la Francie (Seine, Loire, ...) sont remontées par les Drakkars Normands. Le Danois Horic s'établit dans l'ile de Bière, sur la Loire, près de Saint Florent en
Anjou et c'est en 843 qu'il lance les premières reconnaissances vers la
Touraine.
En 853 Hastings envahit
Tours, incendie la
Basilique Saint Martin et une vingtaine d'églises et détruit l'
Abbaye de Marmoutier.
Les destructions sont importantes entre la
Loire et le
Cher de
Tours jusqu'à hauteur d'
Amboise. Les reliques de
Saint Martin sont d'abord transférées à
Cormery puis à
Orléans et
Saint Benoit sur Loire. Elles sont ramenées en 854 et éloignées à nouveau en 856 car les Normands sont de retour.
Après quelques années d'accalmie, les Normands reviennent en 866.
Robert le Fort le nouveau duc de France et
Ramnoux comte de Poitiers les rencontrent à Brissarthe en
Anjou, les Normands sont repoussés mais
Robert le Fort périt dans la bataille.
Les Normands sont encore devant
Tours en 872, les chanoines de l'
abbaye Saint Martin ont emporté les reliques à Chablis puis à Auxerre. Treize ans plus tard, le Préfet de Touraine,
Ingelger, vicomte d'Angers, conduit une expédition pour ramener les reliques que l'éveque d'Auxerre, récalcitrant, refusait de redonner. Elles sont de nouveau à
Tours le 13 décembre 885 et une fete est instituée pour commémorer cet épisode: la
Révision de Saint Martin, tous les 13 décembre.
En 887 nouvelle apparition des Normands, mais cette fois la ville a relevé ses fortifications.
Enfin en mai 904, le chef Normand Rollon envoie ses lieutenants pour piller
Tours, la
Basilique Saint Martin est de nouveau incendiée. Les Normands font un brèche dans la partie ouest du rempart de la cité, ils sont néanmoins repoussés à la vue des reliques de
Saint Martin portées en procession sur les remparts. Ils subissent une première défaite à la sortie de la ville dans le faubourg
Saint Pierre (appelé des Corps, en souvenir des nombreux Normands tués alors). Poursuivis, les Normands sont écrasés un peu plus loin à l'est, à
Saint Martin le Beau (12 mai 904). Six cents Normands auraient péris dans ce combat.
Le Traité de Saint Clair sur Epte signé en 911 entre le roi
Charles le Simple et le Normand Rollon conduisit au rétablissement progressif de la paix. Cette période tragique a pourtant duré près de cent ans.
La
Basilique Saint Martin et le bourg qui l'entourait ayant subis deux incendies et cinq pillages sont protègés par un rempart. Une nouvelle Basilique est édifiée et consacrée par l'archevêque Robert II en 917.
L'Abbaye Saint Martin à la fin des Carolingiens
La charge d'abbé laïc de
Saint Martin de Tours avait une importance considérable. Et les
Robertiens, ancêtres des
Capétiens étaient particulièrement attachés à leur titre d'abbé.
Cette abbaye a été à certains moments une capitale de l'Etat Robertien au Xème siècle.
Le comte-Abbé était entouré d'évêques, de chanoines, de comtes et de vicomtes. Ses actes étaient écrits ou dictés par les chanoines de l'abbaye qui constituaient une sorte de chancellerie.
L'abbé pouvait attribuer en précaire des biens de l'abbaye sous réserve de l'accord du chapitre des chanoines. Les intérets temporels de l'abbaye étaient défendus par l'avoué de Saint Martin. Après 930 cette charge semble être attribuée au Trésorier, poste occupé par des seigneurs laïcs (par exemple
Hervé de Buzançais). Le Trésorier devient alors le personnage le plus important de l'abbaye après l'Abbé.
L'
Abbaye Saint Martin de Tours pouvait compter alors jusqu'à deux cents chanoines, alors que la plus importante des autres abbayes Carolingiennes ne dépassait pas le chiffre de cent. L'abbaye était donc un grand centre ecclésiastique, pépinière d'évêques avec le soutien du comte-abbé.
Pendant longtemps l'
Abbaye de Marmoutier a dépendu de fait de l'
Abbaye Saint Martin de Tours. Elle s'en est détachée suite au don qui en a été fait par
Hugues Capet au comte
Eudes I de Blois.
A partir de ce moment elle s'est trouvée sous l'influence des
comtes de Blois. Elle est devenue rapidement une des plus riches
abbayes de France.