Le territoire des Gaules occupait l'extrémité occidentale du continent Européen. Ce territoire n'avaient aucune unité constituée. Le terme de Gaules est une création de Jules César.
Les premiers habitants connus de ce territoire sont des populations Indo-Européennes. Pendant le premier millénaire avant l'ère chrétienne, c'est la période que l'on appelle l'Age du fer, il est envahi par les Celtes.
Venant de l'est de l'Europe (Allemagne du sud et région des sources du Danube) ils s'établissent progressivement dans les vallées des fleuves et en particulier le long du cours de la Loire.
Six tribus Gauloises occupent la région autour du Val de Loire :
1/ Les Aulerques Cénomans sont installés autour du Mans et dans le Maine avec les Aulerques Diablintes autour de Noviodunum (Jublains).
ALAIN FERDIÈRE est aujourd'hui professeur d'Histoire Ancienne et Archéologie (Antiquités Nationales), émérite, à l'Université de Tours. Il
se considère avant tout comme un archéologue, discipline qu'il pratique depuis plus de quarante ans sur le terrain. Ses travaux et recherches portent essentiellement sur la Gaule romaine. La Gaule n'est pas la France : il ne s'agit pas ici, en quelque sorte, du premier volume d'une histoire de France, mais d'un élément d'une histoire régionale des provinces de l'Empire romain. C'est une aire géographique large, touchant à plusieurs pays d'Europe occidentale qui sera ici prise en compte. Pourquoi une nouvelle histoire des Gaules ? La monumentale Histoire de la Gaule de Camille Jullian date de près d'un siècle, et n'a été que partiellement remplacée depuis. Il était nécessaire d'y opérer un dépoussiérage, notamment en matière d'historiographie, l'histoire de ces contrées restant souvent encore empreinte de lourds préjugés idéologiques, notamment nationalistes. En termes de recherche historique, de nombreuses relectures des documents, textuels et épigraphiques, ont été effectuées ces dernières décennies et offrent des éclairages nouveaux qu'il importe de prendre en compte aujourd'hui, en ce début du XXIe siècle. Ce corpus de données s'est aussi bien sûr enrichi de certaines découvertes nouvelles, et surtout celles concernant l'archéologie qui ont, dans maints domaines, depuis les années 1970, quasi révolutionné nos connaissances sur les Gaules, quant aux villes, aux campagnes, à l'économie... On a donc voulu offrir aux chercheurs et aux étudiants un aperçu assez complet des événements historiques qui ont marqués ces territoires au cours de ces dix siècles, mais aussi brosser des tableaux des particularités de cette culture gauloise puis gallo-romaine, à plusieurs étapes de cette histoire : un groupe de provinces avec ses spécificités fortes, mais somme toute une pièce parmi d'autres, chacune avec son originalité, du Monde romain.
La Conquête Romaine
Rome a commencé la conquête des Gaules à la fin du IIème siècle av J-C, c'est à cette époque qu'est constituée la Province de Narbonnaise. Au milieu du Ier siecle av J-C, César est Proconsul de cette province. Il prend la décision de conquérir les Gaules et utilise pour celà un appel à l'aide de la tribu des Eduens qui est menacée par les Suèves.
Pendant l'hiver de l'année 57 av J-C, les Légions de Crassus, un lieutenant de César, s'installent le long de la Loire.
En 54 les Carnutes s'agitent et condamnent à mort Tasgettios, le roi que César leur a imposé. Ce dernier envoie alors la Légion de Plancus surveiller les Carnutes, ceux-ci font une soumission fictive.
Tandis que César retourne alors à Rome, les Carnutes, poussés par leurs Druides, préparent alors la guerre à outrance. Le 13 février 52, ils massacrent les citoyens Romains de Cenabum (Orléans). Cet acte pousse le chef Arverne Vercingétorix à déclencher un soulèvement général. Les Turons sont parmi les premiers à le rejoindre.
César repasse rapidement en Gaule et arrive devant Cenabum qu'il fait piller et bruler. Il se dirige ensuite vers Avaricum (Bourges). A Noviodunum (Neung sur Beuvron), il est attaqué par l'avant-garde de Vercingétorix, mais la cavalerie Romaine met celle-ci en déroute. Avaricum (Bourges) est prise et incendiée.
C'est ensuite le siège d'Alésia, huit mille Turons font partie de l'armée de secours qui tente en vain de délivrer la place.
En 51 avant J-C les Pictons se soulèvent contre leur roi, Duratius, imposé par Rome. Dumnacus le chef des Andécaves (Angevins) se soulève à son tour et fait le siège de Limonum (Poitiers), mais il est vaincu par les Légions de Fabius et deux Légions s'installent à demeure en Touraine (en particulier à l'Oppidum des Chatelliers à Amboise) pour surveiller l'Ouest de la Gaule. La région du Val de Loire ne bouge plus et dans le découpage des Gaules elle fait partie de la Province de Lyonnaise.
Bien plus tard en 21 après J-C une révolte est conduite par Sacrovir mais elle est rapidement réprimée par Acilius Aviola. La Pax Romana s'étend sur la Gaule et en particulier sur les régions du Centre.
Au début du VIe siècle avant Jésus-Christ, les peuplades celtes, installées jusqu'alors dans le centre de l'Europe, entamèrent des mouvements migratoires qui leur permirent de se répandre dans l'ensemble du continent, de l'Irlande à la Grèce. On donna à celles installées dans le pays appelé " Gaule ", entre Rhin et Atlantique, entre Ardennes et Pyrénées, le nom de " Gaulois ". Dans cet ouvrage richement illustré, présenté sous forme d'un lexique, Lionel Dumarcet, historien, nous raconte la vie et le quotidien de ce peuple à travers 59 " entrées " qui nous permettent d'aborder et de serrer au plus près les particularismes et l'originalité de cette société : agriculture, cuisine, divinités, artisanat et technique, arts, expéditions célèbres, langues, navigation, guerres, druides, commerce, etc.
Gérard Coulon est Conservateur en chef du Patrimoine, ancien conservateur du musée d'Argentomagus (Argenton sur Creuse -Indre-), site dont il a dirigé les fouilles.
Découvrez l'extraordinaire diversité et la grande richesse des Celtes de la Gaule qui ont dominé l'Europe jusqu'à l'avènement de la puissance romaine. Comment vivaient les Gaulois ? Quels étaient leurs dieux et leur organisation politique ? La Gaule a-t-elle tenu une place importante dans l'Empire romain ? Comprenez l'histoire des peuples gaulois avant et après la conquête romaine.
La Pax Romana
Dès l'époque d'Auguste (aprés 30 avant J-C) la Romanisation de la Gaule se développe.
Les luttes entre les tribus Gauloises disparaissent, celles-ci fournissent des contingents à l'armée Romaine qui garde les frontières de l'Empire afin de prévenir et empêcher les incursions des peuples Germaniques.
A l'image de l'Italie et des provinces conquises antérieurement, des villes se constituent rassemblant l'élite de la population.
Dès le premier siècle de notre ère un niveau de vie élevé est visible. De riches villas sont construites en particuler le long des rivières. La villa de Chatigny (à Fondettes près deTours) occupait plus de 1000 m2 au sol avec un plan sophistiqué. Beaucoup plus grande était la villa de Cheillé (près d'Azay le Rideau), puisque la surface des batiments dépassait les 10000 m2. Dans le Maine, la villa des Tuffètes à Allonnes occupait plus d'un hectare et était desservie par un aqueduc particulier.
De nombreux monuments sont construits: Amphithéatres, Thermes, Temples, etc, il en est ainsi à Caesarodunum (Tours) et Argentomagus par exemple.
Dès l'époque Gauloise la navigation sur la Loire était importante, elle s'est encore amplifiée avec le développement des villes et des échanges commerciaux.
Au milieu du IIIème siècle la Paix Romaine est ébranlée. Ce sont d'abord les troubles provoqués par les Bagaudes (troupes de pillards), puis à partir de l'année 275, les incursions des Germains qui sont dévastatrices.
La ville de Tours elève des remparts (photo ci contre) sur un périmètre réduit, de l'ordre de 10 hectares, en utilisant les éléments des anciennes constructions des siècles précedents ( Amphithéatre, Colonnes etc...). C'est aussi à cette époque qu'est construit le Castellum de Larcay qui domine la rive Gauche du Cher.
Remparts Gallo-Romains de Tours
Les mêmes causes produisent les mêmes effets au Mans, les invasions de la deuxième partie du IIIème siècle provoquent un resserrement de la ville de Subdunum et la construction d'une enceinte rectangulaire d'une longueur d'environ 1,3 km couvrant environ 8 hectares. Une partie de cette enceinte est visible maintenant, elle est très bien conservée et est certainement un des monuments Gallo Romains les plus remarquables au nord de la Loire.
La chute de l'Empire Romain
La cité de Tours fut une des dernières de cette partie de la Gaule à rester fidèle à l'Empire Romain sous les Patrices Aegidius et Syagrius qui commandaient entre la Seine et la Loire.
Les Alains s'introduirent en Touraine à titre de fédérés (alliés) de l'Empire, mais d'autres Germains s'infiltrent ensuite de force dans la région.
Simultanément les Wisigoths, temporairement repoussés par Aegidius, arrivent vers 480 en conquérants à Tours. La ville passe sous leur tutelle et désormais la Loire est la frontière Nord du royaume Wisigoth.
Le site du Mans, sur un promontoire au-dessus du confluent de la Sarthe et de l'Huisne, était déjà habité à l'époque Celtique, il y avait sans doute un Oppidum sur la colline du Vieux Mans. La bourgade s'appelait Vindunos.
Elle prend le nom de Subdunum (Subdinnum ou encore Suindinum) et finalement Vindumum. Elle devient la capitale de la Cité des Aulerques Cénomans et s'étend sur près de 50 hectares pendant le Haut-Empire. Elle déborde ainsi sur la rive Ouest de la Sarthe.
Elle prospère pendant les deux premiers siècles ainsi que la plupart des cités de la Gaule. Il subsiste des ruines de l'Aqueduc des Fontenelles et de celui d'Isaac qui amenaient l'eau à la ville, celle ci possèdait des Thermes, un Théatre (pouvant contenir jusqu'à 7000 spectateurs) et un port sur la Sarthe (près de l'actuel pont Gambetta).
On a identifié aussi les traces de villas et maisons de maitre dont certaines avec des mosaïques.
Remparts Gallo-Romains du Mans
Les incursions des Francs et des Alamans, ainsi que les dévastations des Bagaudes dans la deuxième partie du IIIème siècle provoquent un resserrement de la ville et la construction, vers la fin du IIIème siècle, d'une enceinte rectangulaire d'une longueur d'environ 1,3 km couvrant environ 8 hectares sur la butte qui domine la Sarthe.
Une partie de cette enceinte est toujours visible actuellement, elle comprend les vestiges de monuments Gallo Romains dont les pierres ont été utilisées pour la construire à la hâte.
Elle comporte aussi des motifs décoratifs très bien conservés comme le montrent les photos ci contre et ci-dessous.
Pendant le Bas-Empire, Vindunum devient le siège d'une autorité militaire qui contrôle les communications vers l'Ouest de la Gaule.
Tout proche, à Alauna (Allones) au Nord du Mans se trouvait une agglomération de type sanctuaire avec un temple, une fontaine, des murailles, etc. On y a retrouvé de nombreuses monnaies antiques.
A la fin du IVème siècle Le Mans accueille une garnison d'auxiliaires Barbare (Lètes), sans doute des Suèves.
A la fin du Vème siècle, Le Mans devient sans du route le siège temporaire du petit royaume Franc de Rigomer qui se retrouve absorbé au moment des conquêtes de Clovis.
Une autre ville Gallo Romaine importante existait dans le Nord du Maine: Noviodunum (Jublains) qui était la capitale de Aulerques Diablinthes. Elle s'étendait sur une superficie de près de 50 hectares avec un théâtre, des thermes alimentées par un aqueduc, etc. Un gué permettait de franchir la Sarthe. Au milieu du Vème siècle la Cité des Diablinthes a été rattachée à celle des Cénomans.
Plusieurs agglomérations secondaires ont été identifiées, dont l'une à Cherré dans la commune de Vaas.
La Vallée du Loir
La Vallée du Loir conserve quelques sites et monuments Gallo-Romains répartis sur le territoire des Carnutes et des Aulerques Cénomans.
Grace à de photos aériennes, le cardo (axe Nord-Sud) et le decumanus (axe Est-Ouest) de cette agglomération secondaire ont été repèrés avec forum, basilique et temple.
Fanum (Tour de Grisset) à Fréteval
C'est d'abord, près de la petite ville de Fréteval, la Tour de Grisset (qui est visible en passant sur la route nationale 10), elle date du IIème siècle après J-C et surmontait la Voie Romaine allant de Vindunum (Le Mans) à Cenabum (Orléans).
Plusieurs constructions de la même époque ont été identifiées autour de lui par des photos aériennes: des Thermes, avec deux salles chaudes, une salle tiède et une salle froide, qui étaient alimentées par une canalisation amenant l'eau d'une source à proximité, sur le côteau. On a aussi repéré des bâtiments annexes.
Vue intérieure Fanum Gallo-Romain (Tour de Grisset) Vue extérieure
La Tour de Grisset est la Cella d'un fanum (Temple Gallo-Romain) de plan carré. La voûte est en briques (cf photo ci-dessus à gauche), les murs latéraux sont en petit appareil (avec des pierres en silex) divisés par des couches de briques.
Areines
En descendant le Loir on arrive à Areines dont le nom évoque un théâtre Gallo-Romain qui a été retrouvé à cet endroit.
Areines est situé au confluent du Loir et de la Houzée et l'eau y a été l'objet d'un culte depuis les temps les plus anciens. C'était un lieu de pélerinage paien qui a été fréquenté au moins jusqu'au IVème siècle.
Théâtre Gallo-Romain d'Areines près de Vendôme
Ce théatre remonte au Ier siècle après J-C, il touche pratiquement le Loir. L'édifice mesure 68 mètres de diamètre extérieur et l'arène (intérieur) 26 mètres.
Il se situait dans une petite agglomération secondaire qui comprenait des Thermes (situées sous le Lycée Agricole dans la partie haute de la photo ci-contre) et un petit village.
Environ 30 kilomètres au delà de Vendôme, toujours en descendant le Loir, on atteint Artins. L'ancienne église a été construite sur l'emplacement d'un Temple Gallo Romain.
Le village se situait sur la Voie Romaine de Caesarodunum (Tours) à Autricum (Chartres), au siècle dernier on pouvait encore en voir des traces sur une longueur de deux kilomètres. Cette voie franchissait le Loir sur un pont de l'époque Gallo-Romaine qui a subsisté jusqu'en 1555.
Juste au Nord d'Artins, à Sougé on a retrouvé l'existence d'un ancien Camp Romain au lieu dit Le Camp de César.
A l'époque Gauloise Angers est la capitale des Andes un des peuples Gaulois, l'éperon dominant la Maine était déjà fortifié. En Anjou un oppidum Gaulois existait en haut du coteau de Chenehutte les Tuffeaux près de Saumur, il dominait la Loire. Un autre a été mis en évidence près de Montrevault (Fief Sauvin) dans les Mauges.
Les Gaules et le pays des Andes conquis par César, celui-ci fait camper à Angers la VIIème Légion de l'Armée Romaine, dirigée par Crassus, pendant l'hiver 57-56 av JC. C'est un des points à partir desquels il lance son offensive contre les Vénètes de Vannes.
Les Andes contribuent à l'armée Gauloise envoyée au secours d'Alésia et après son échec le chef Andécave Dumnacus continue la lutte. Il est vaincu par les Légions Romaines du coté de Doué la Fontaine et Montreuil Bellay. La domination des Romains sur la région est alors établie.
A cette époque Angers s'appelle Juliomagus. C'est une véritable ville avec Amphithéatre et Thermes. Les ruines de l'Amphithéatre ont subsisté pendant tout le Moyen Age et un dessin en a été réalisé en 1609. De nombreuses fouilles (en particulier celles réalisées Place du Ralliement au XIXème siècle) ont mis en évidence l'importance et le structure de la ville Gallo Romaine.
Afin de se protèger des invasions Barbares, au milieu du IIIème siècle est construite une enceinte d'une longueur supérieure à un kilomètre qui entourait une superficie de l'ordre de 10 ha. La hauteur moyenne de ces remparts était de 10 mètres et son épaisseur à la base de 4 mètres. Il en subsiste quelques élements près de la Cathédrale.
Dès le IVème siècle un évêque est présent à Angers. A la fin du IVème siècle, l'Anjou fait partie de la IIème Lyonnaise dont la capitale est Tours.
D'autres cités Gallo-Romaines ont été identifiées en Anjou, en particulier à Doué la Fontaine (La Chapelle sous Doué) et à Gennes. Dans le site de Gennes on a retrouvé les traces d'un aqueduc, d'un théâtre, de thermes, etc...
La Touraine Gallo-Romaine
Enceinte Gallo-Romaine de Tours: partie Sud, au centre la brèche crée par les Normands en 903, à droite la Tour du Petit Cupidon
A l'époque Gauloise les Turons n'avaient pas de ville capitale mais des cités réparties sur le territoire, en particulier Amboise (Ambacia), Langeais (Alingavia), Esvres (Evena), et Loches (Lucca).
Peu après la conquête une ville apparait sur une butte dominant légèrement la Loire. Elle prend le nom de Caesarodunum, c'est en fait la fondation de la ville de Tours.
De la fin du Ier au milieu du IIIème siècle la ville de Caesarodunum prend progressivement de l'importance, elle s'étend sur un quadrilatère d'environ 100 hectares. Elle possède un vaste Amphithéatre qui peut contenir 20000 personnes, ainsi que des thermes, des temples situés près de la Loire.
Le village de Larcay se situe sur la rive gauche du Cher à environ 10 km au sud est de Tours.
Il est dominé par un coteau d'environ 30m de haut au sommet duquel se trouve un ancien Castellum Gallo-Romain (cf photo ci contre) destiné à défendre cette partie des Vallées du Cher et de la Loire.
Castellum Gallo-Romain de Larçay
Ce fort a été construit entre 275-280 au moment où les incursions Barbares dans la Gaule étaient les plus dévastatrices.
Luynes et Cinq-Mars
Aqueduc de Luynes Monuments de l'époque Romaine Pile de Cinq-Mars
Au Nord de Luynes, sur le plateau, subsistent les ruines d'un ancien aqueduc de la période Gallo-Romaine (cf photo ci-dessus à gauche).
En continuant vers Cinq Mars, au confluent de la Loire et du Cher, se trouve une Pile (cf photo ci-dessus à droite) qui remonte à l'époque Gallo Romaine et qui dans un remarquable état de conservation.
A Thésée subsistent les ruines d'un entrepôt Gallo Romain. Il servait de relais à la fois pour les marchandises qui empruntait la route qui longeait le Cher et aussi pour celles qui empruntait des bateaux naviguant sur le fleuve.
L'entrepôt Gallo-Romain de Thésée près de Montrichard
Le site de Thésée figure dans la Table de Peutinger avec le nom de Tasciaca.
Le Christianisme et Saint Martin
Dès le milieu du IIIème siècle, le christianisme a été préché en Touraine, Saint Gatien devient le premier évêque de Tours, il a laissé son nom à la Cathédrale actuelle.
Saint Martin partageant son manteau
Mais le plus célèbre des évêques est Saint Martin. Il a fondé le Monastère de Marmoutier tout près de Tours.
Au pays des Bituriges
Les tribus Bituriges seraient venues des régions de la Basse Moselle autour des années 600 avant J-C. Les Bituriges Cubi ont occupés la région de Bourges et plus tard les Bituriges Vivisci la région de Bordeaux et la basse vallée de la Garonne. Elles deviennent pendant plusieurs siècles les tribus les plus puissantes des Gaules ce qu'illustrent leurs incursions en Italie puis à Rome.
La cité des Bituriges Cubi était plus vaste que le Berry proprement dit, elle incorporait aussi la partie Nord du Département de l'Allier avec en particulier la région de Montluçon. Elle était protégée de la cité des Carnutes au Nord par la Sologne, à l'Ouest des cités des Turons et des Pictons par la Brenne et à l'Est de la cité des Eduens par de grandes forêts.
Les Bituriges avaient un réel savoir-faire pour la métallurgie comme en témoigne les lieux-dits nommés Ferrières.
La cité comportait plusieurs oppida en plus Avaricum (Bourges): Dun sur Auron, Mehun sur Yèvre, Brives, Salbris, etc. Certains vici étaient conséquents comme Levroux, Argentomagus.
L'époque Gallo-Romaine
En 27 avant J-C, Auguste organise les Provinces des Gaules, les Bituriges Cubi sont rattachés à la Province d'Aquitaine qui atteint la Loire.
La région connait une assez grande prospérité au Ier siècle et surtou au IIème (Haut-Empire). Par contre des troubles et destructions (Bagaudes, incursions Barbares) marquent la fin du IIIème siècle.
La Christianisation des Bituriges est longue est progressive, le premier évêque de Bourges, Sénécien, vit au milieu du IVème siècle. Saint Martin intervient chez les Bituriges dans les années 370 et suivantes, trois communautés chrétiennes ont été identifiées à Avaricum, Levroux et Claudiomagus (Clion sur Indre).
En 406, les Barbares (Vandales, Suèves, Alains, etc) franchissent le Rhin et se répendent dans la Gaule, le pays des Bituriges n'échappe pas aux destructions (on a retrouvé de nombreux trésors enfouis).
En 469, les conquérants Wisigoths battent les troupes Romaines commandées par le Patrice Aegidius près de Déols, mais la domination des Wisigoths sera éphémère.
Avaricum (Bourges) était la capitale de la tribu Gauloise des Bituriges, c'était une ville importante, située en hauteur et protégée par des remparts et des fossés. Ces remparts doivent toujours être présents sous une dizaine de mètres de remblais, travail de l'homme et du temps.
En mars et avril de l'année 52 avant J-C, Jules César achève la conquête des Gaules, il fait le siège puis s'empare d'Avaricum, une bonne partie des habitants sont massacrés. Il mobilise sa XIIIème Légion commandée par T. Sextius pour surveiller et contrôler les Bituriges.
Sous la Pax Romana, la ville se rétablit et développe un programme d'urbanisation avec de nombreux monuments: Forum avec un grand Portique, Fontaine, plusieurs Thermes, Aqueducs, Théâtre, Temples, Amphithéâtre (au Nord-Ouest de la cité, sa destruction s'est achevée en 1620), etc. Elle s'étend sur une superficie de près de 100 hectares, on a retrouvé de nombreux fragments architecturaux de cette époque: colonnes, chapiteaux, frises, etc..
Son plan est globalement organisé autour du Cardo (axe Nord-Sud: rue Moyenne) et du Decumanus (axe Est-Ouest: rues Pauliat et Mayet-Génetry). Certaines habitations comportaient des peintures murales.
Un port fluvial a été réalisé sur l'Auron à proximité de la cité pour permettre son approvisionnement. Trois nécropoles étaient implantées autour de l'agglomération.
Dans la seconde partie du IIIème siècle, Avaricum est confrontée aux incursions des Barbares, la cité se rétracte et un rempart est réalisé au début du IVème siècle, il protège une superficie d'environ 25 hectares. Ce rempart se composait d'une cinquantaine de tours avec trois portes pour accéder à la ville.
A la fin du IIIème siècle, l'Empire Romain se réorganise et Avaricum devient la capitale de la Province d'Aquitaine puis d'une partie de celle-ci, l'Aquitaine Ière en 360.
C'est un site très ancien occupé avant la conquête Romaine par un Oppidum Gaulois.
A l'époque Gallo-Romaine, Argentomagus est une ville importante. De nombreux batiments: Temples, Théatre, Fontaine ont été construit pendant le Premier siècle après JC. Vers 150 le Théatre est agrandi et s'y ajoute la construction de Thermes.
Site Gallo-Romain d'Argentomagus (Argenton sur Creuse)
Argentomagus figure sur l'Itinéraire d'Antonin et sur la Table de Peutinger, document établis au IIIème siècle.
La ville est victime des invasions Barbares et est en partie détruite à la fin du IIIème siècle. Après une reprise au siècle suivant elle est progressivement abandonnée à partir du Vème siècle.
Ce n'est qu'en 1566 qu'un historien s'interesse aux vestiges et ils n'ont été explorés réellement que dans les années 1960. L'importance des découvertes ont conduit à la construction d'un Musée Archéologique sur le site.
Drevant est un petit village à quatre kilomètres au Sud de Saint Amand Montrond, il est situé sur le bord du Cher.
Ce village conserve des ruines significatives de l'époque Gallo-Romaine, en fait il apparait que Drevant était un site religieux de la cité des Bituriges à cette époque.
Il conserve les traces de Thermes alimentées par un aqueduc, d'un Sanctuaire, d'un Forum et surtout les ruines d'un Théâtre comme le montre la photo ci-dessus.
Ce théâtre a un diamètre de 85 mètres avec avec au centre une arène de 27 mètres de diamètre, ce qui présuppose une utilisation de type amphithéatre, le cas échéant. Il avait à l'origine 24 rangées de gradins et pouvait accueillir jusqu'à 5000 spectateurs.
Plan du site antique de Drevant
Deux voies romaines qui allaient de Bourges à Clermont-Ferrand, une de chaque côté du Cher desservaient le site de Drevant. Le site a été complètement délaissé pendant de nombreux siècles.
Bien qu'identifié depuis très longtemps, la première fouille archéologique du site de Drevant remonte à 1834. La dernière campagne de fouilles s'est déroulée dans les années 1970. De nombreux éléments Gallo-Romains retrouvés sur le site de Drevant sont maintenant exposés dans les musées de Saint Amand Montrond et Bourges.
Au Moyen-Age, le théâtre a servi de base à une forteresse qui relevait de la seigneurie de Charenton.
L'église du village est dédiée à Saint Julien, elle est du XIIème siècle et de style Roman.
La Provence est une trés belle région qui possède de nombreux monuments de l'époque Gallo-Romaine. Une découverte de la Provence Antique est fortement recommandée avec une attention particulière sur Vaison la Romaine.
(2005) de Christine Delaplace et Jérôme France -- ISBN : 2200267517
Christine Delaplace est maître de conférences en histoire ancienne à l'université de Toulouse II. Jérôme France est professeur d'Histoire romaine à l'université Michel de Montaigne-Bordeaux 3 (Institut Ausonius)
Synthèse de douze siècles d'existence, cet ouvrage présente un bilan historique, politique et social des Gaules (transalpine, cisalpine, chevelue), de l'indépendance du VIe s. av. J.-C. jusqu'à la naissance de la Francia mérovingienne au VIe s. de notre ère, en passant bien sûr par la conquête romaine et l'intégration " réussie " à l'Empire (ler s. av. J.-C. - Ve s. ap. J.-C.). Née de la volonté de Rome - à laquelle des liens privilégiés l'attachèrent longtemps -, la " nation gauloise " constitua pendant plusieurs siècles un Etat tampon entre l'Empire et les barbares. Provincia dans l'Empire chrétien du IVe s., avec la chute de ce dernier, elle voit s'effondrer les frontières qui contenaient les poussées de ceux qui deviendront ses nouveaux maîtres Wisigoths puis Francs, annonciateurs d'un nouvel ordre soutenu par une christianisation toujours plus profonde et influente. Structures administratives, religieuses, économiques et de société sont ici abordées chronologiquement, accompagnant les mutations politico-militaires de ces siècles d'intense bouleversement des frontières, des mentalités et des idées.
(2008) de Martial Monteil et Laurence Tranoy -- ISBN : 2707154385
Martial Monteil (université de Nantes) et Laurence Tranoy (université de La Rochelle) sont archéologues et enseignent l'archéologie et l'histoire antiques.
La conquête de la Gaule par Rome a entraîné des transformations majeures. Une société originale va en découler, dite "gallo-romaine" au sens où elle mêle des traits propres à ces deux civilisations, et va évoluer entre le 1er siècle avant notre ère et le Ve siècle après. Elle nous a laissé nombre de monuments. encore visibles sur le territoire français et emblématiques de la culture romaine (enceintes. théâtres et amphithéâtres. mausolées. etc.). mais les vestiges enfouis permettent d'en éclairer bien d'autres aspects. L'archéologie de la Gaule romaine a en effet. depuis le début des années 1980. profondément renouvelé nos connaissances et conduit à réviser les apports des sources antiques. Martial Monteil et Laurence Tranoy. associés à plusieurs autres chercheurs. en proposent ici une synthèse qui fait une large place aux résultats acquis lors de fouilles et recherches récentes. Le paysage est ainsi dessiné avec son infrastructure routière et ses fleuves parcourus par des navires de commerce ou encore ses cités avec leurs villes capitales et agglomérations nées d'un mouvement d'urbanisation sans précédent Les activités agricoles et artisanales, qui profitent de l'ouverture de nouveaux marchés, sont également dépeintes tandis qu'un nouveau regard est porté sur les pratiques funéraires et la religion. Enfin, la vie quotidienne du petit peuple et des notables nous fait pénétrer plus avant dans l'intimité des hommes et femmes de la Gaule romaine.
Barbares aux yeux des Grecs et des Romains, figures poétiques pour les Romantiques, héros nationalistes chez les historiens du XIXe siècle, les Gaulois gardent pour nous un certain mystère. Leur brillante civilisation, épanouie seulement en quelques siècles, a été submergée par celles de ses voisins, peut-être parce qu'elle en était trop proche. Grâce aux sources littéraires antiques et aux résultats les plus récents de l'archéologie, c'est à une redécouverte des Gaulois que ce guide convie.
(2007) de Christian Goudineau -- ISBN : 2742769242
Christian Goudineau est professeur au Collège de France, titulaire de la chaire des Antiquités nationales. Archéologue, historien mais aussi philologue, il a consacré plusieurs livres et de nombreux articles à la Gaule indépendante et romaine.
Des débuts de l'Age du Fer jusqu'à la fin du Haut Empire romain, ce livre illustré de photographies et de cartes propose le vaste panorama de dix siècles de Gaule antique. Les articles réunis ici font l'objet de commentaires et de critiques de l'auteur, qui témoignent de son érudition et du plaisir qu'il prend à la transmettre, mais aussi de sa capacité à reconsidérer ses propres certitudes. Publié par les éditions Errance en 1998, cet ouvrage devenu une référence constitue une excellente introduction à la Gaule et aux Gaulois.
Liste des ouvrages sur la Cartographie de la Gaule par Département (ordre alphabétique)