Son église collégiale était une Basilique car elle abritait le tombeau de Saint Martin, l'apôtre des Gaules. La Basilique Saint Martin de Tours n'existe plus, victime de la négligence des pouvoirs locaux à la fin du XVIIIème siècle, tombant en ruines elle a été détruite au moment de la Révolution Francaise.
La partie Ouest de la rue des Halles a été tracée sur son emplacement et seuls deux vestiges en restent bien visibles: la Tour Charlemagne et la Tour de l'Horloge.
Cette page retrace l'histoire de l'Abbaye et de son église collégiale disparue qui était l'une des plus grandes de l'occident Médiéval, point d'aboutissement d'un des principaux pélerinages de la Chrétienté d'alors: celui sur le Tombeau de Saint Martin.
C'est Saint Martin qui a évangélisé la région dans la religion Catholique et au delà, il a aussi fortement contribué à l'évangélisation des Gaules.
Saint Martin est né en 316 en Pannonie (actuelle Hongrie), il devient légionnaire et se convertit rapidement à la foi catholique.
Saint Hilaire, évêque de Poitiers, l'ordonne prêtre. Il devient évêque de Tours en 371.
Il fonde l'Abbaye de Marmoutier en 372. Cette Abbaye est rapidement devenue une des plus puissantes de la France Médiévale.
Saint Martin est mort à Candes, au confluent de la Loire et de la Vienne, le 11 novembre 397. A partir de ce moment Tours est devenu, pendant le Moyen-Age, un des centres religieux et de pélerinage les plus importants en Occident.
Sharon Farmer here investigates the ways in which three medieval communities--the Town of Tours, the Basilica of Saint-Martin there, and the Abbey of Marmoutier nearby--all defined themselves through the cult of Saint Martin. She demonstrates how in the early Middle Ages the bishops of Tours used the cult of Martin, their fourth-century predecessor, to shape an idealized image of Tours as Martin's town.
L'Abbaye Saint Martin
La charge d'Abbé Laique de Saint Martin de Tours avait une importance considérable dès le Haut Moyen-Age. A la fin du VIIIème siècle, Charlemagne fait nommer Alcuin, un moine Anglais de son entourage, comme Abbé. Celui-ci et ses successeurs revitalisent les études et développent le Scriptorium pour faciliter la diffusion des manuscrits.
Au milieu du IXème siècle, l'Abbaye compte 200 chanoines, c'est à dire plus que l'Abbaye Saint Germain des Prés (120), à Paris et que l'Abbaye de Saint Denis (150). L'Abbaye de Saint Martin est alors la plus importante communauté religieuse de la Francie de l'Ouest. Pour autant vers 1250 il n'y a plus qu'une cinquantaine de chanoines.
Dans le Chapitre de Saint Martin on distinguait les Chanoines d'Honneur Ecclésiastiques avec le Patriarche de Jérusalem, plusieurs archevêques (Mayence, Cologne, Saint Jacques de Compostelle, Sens, Cambrai, Bourges) et évêques, les Chanoines d'Honneur Laïques, les Dignitaires de l'abbaye (Doyen, Trésorier, ....), les Prévôts des principales filiales de l'abbaye, etc.
L'Abbaye Saint Martin était très riche, d'abord par l'importance de son implantation dans Tours (Châteauneuf), ensuite par les nombreux domaines qu'elle possédait en Touraine et dans tout le Val de Loire mais aussi en Bourgogne et en Lombardie.
Dans la période initiale, les abbés étaient dits réguliers (ils étaient des religieux). A partir de 830 ce sont des abbés séculiers en fait des grands seigneurs qui récupèrent pour eux les revenus de l'Abbaye. Robert le Fort devient Abbé en 866.
Au Xème siècle, les Robertiens, ancêtres des Capétiens étaient particulièrement attachés à leur titre d'Abbé de Saint Martin.
Cette Abbaye a été à certains moments une capitale de l'Etat Robertien au Xème siècle. Le Comte-Abbé était entouré d'évêques, de chanoines, de comtes et de vicomtes. Ses actes étaient écrits ou dictés par les chanoines de l'Abbaye qui constituaient une sorte de chancellerie.
En l'absence de l'Abbé Laïque (les rois de France à partir du XIème siècle), le personnage le plus important de l'Abbaye était de fait le Trésorier, il était de droit baron de Châteauneuf ce qui lui permettait d'y exercer la Haute Justice. Les Trésoriers étaient le plus souvent issus de grandes familles féodales. Ainsi Simon de Brion est devenu Trésorier en 1260 avant de devenir ensuite Chancelier de France puis le Pape Martin IV en 1281.
Les deux gravures ci-dessous montrent comment apparaissait l'église collégiale au Moyen-Age avec l'immense édifice dominant les remparts.
Tours au XIe siècle: Remparts et Basilique Saint Martin
Prise de Tours par Philippe Auguste
L'église collégiale (Basilique) de l'Abbaye Saint Martin
Jusqu'à l'époque de Saint Martin, Tours est restée une ville Gallo-Romaine de moyenne importance. Mais très vite la renommée du Saint et le pélerinage sur son tombeau, l'un des principaux du monde chrétien médiéval, a transformé le destin de la ville. Pendant plus d'un millénaire Tours a été une cité importante et une métropole de la chrétienté.
Ceci est du en bonne part aux récits du disciple de Saint Martin, Sulpice Sevère, qui se répandirent très vite y compris dans l'Eglise d'Orient. Près de 700 paroisses et 500 localités portent le nom de Saint Martin.
L'église de l'Abbaye Saint Martin selon une gravure du XVIIIème siècle
Vers 400, l'évêque Saint Brice fait édifier un petit bâtiment pour abriter le tombeau de Saint Martin. En 482, Saint Perpet, évêque de Tours, fait construire une Basilique qui a été décrite par Grégoire de Tours. Elle est pillée et endommagée par les Normands à la fin du IXème siècle et reconstruite en style Roman au début du Xème siècle et entourée de remparts qui font dénommer le Bourg Châteauneuf.
Un incendie la détruit en 994, le Trésorier de l'Abbaye, Hervé de Buzancais, engage la construction d'un vaste édifice de style Roman au début du Xème siècle. Elle s'inspirait de l'église Saint Sernin de Toulouse (églises dites de pélerinages), sa longueur approchait les 60 mètres et le transept avait également une longueur significative. Le choeur était entouré d'un déambulatoire avec cinq chapelles.
Deux tours étaient implantées de part et d'autre de la façade: la Tour du Trésor au Sud et la Tour Saint Nicolas au Nord. Un clocher s'élevait au dessus de la croisée du transept. Par la suite deux tours sont construites aux extrémités du transept: la Tour Charlemagne au Nord et la Tour du Cadran au Sud.
Les incendies de 1096 et 1122 conduisent à refaire au XIIème siècle les voûtes, la façade Ouest et le chevet qui est reconstruit en l'agrandissant sensiblement. La Basilique subit un nouvel incendie en 1203 et différentes reconstructions aboutissent à la réalisation d'une église de style Gothique aux XIIIème et XIVème siècles.
La Basilique Saint Martin de Tours était un des plus grands édifices religieux d'Occident, elle s'est effondrée faute d'entretien et a été détruite à la fin du XVIIIème siècle. Pendant la Révolution Française elle a été déclarée Bien National et a servi d'écurie pour les chevaux de l'Armée qui allait combattre en Vendée.
Les traces de ses piliers sont toujours visibles dans la portion de rue des Halles entre les deux tours qui subsistent de l'édifice. Cette rue est à peu près dans l'axe de la Nef.
Le schéma ci-contre (réalisé par l'Office du Tourisme de Tours) montre l'implantation de l'ancienne Basilique (rose) et de la nouvelle en relation avec l'organisation urbaine actuelle du quartier.
La rue des Halles est dans l'axe principal de l'ancienne Basilique.
Plan de l'ancienne Basilique Saint Martin (établi en 1779 avant sa démolition)
La Tour de l'Horloge (Tour du Trésor)
La Tour de l'Horloge se situe du coté Sud de l'ancienne facade (qui regardait vers l'Ouest). On l'appelait aussi Tour du Trésor car c'est là que pendant des siècles ont été entreposés les dons des Pélerins.
Elle a été reconstruite progressivement du XIème au XIIIème siècle: rez de chaussée et premier étage sont du XIème, le second étage est du XIIème et enfin le haut de la tour date du XIIIème siècle. Elle conserve également des éléments plus anciens remontant à son origine.
Elle avait jadis une flèche qui a été remplacée par un dôme au XIXème siècle et une horloge y a été installée, d'où son nouveau nom: Tour de l'Horloge.
La Tour de l'Horloge, la rue des Halles et en arrière-plan la Tour Charlemagne
Au premier plan, la Tour de l'Horloge et la rue des Halles qui a été réalisée selon l'axe de l'édifice, à l'arrière plan apparait la partie haute de la Tour Charlemagne.
La Tour Charlemagne
La Tour Charlemagne est dénommée ainsi car elle s'élève sur le tombeau de l'épouse de Charlemagne, Luitgarde, qui est morte lors du séjour à Tours de l'Empereur, en 800.
Cette Tour était accolée au Nord du transept, elle a été construite au XIème siècle et surélevée d'un niveau au XIVème. Elle possèdait des fresques Romanes.
Elle est vendue comme Bien National au moment de la Révolution Francaise. En 1813 elle est utilisée comme fonderie de plombs de chasse et est victime d'une incendie en 1826. En 1831 on creuse un puits artésien à son pied et en 1875 l'eau de ce puits est stockée au premier étage, elle sert donc de château d'eau (!!).
L'édifice n'était plus équilibré par les piliers de la Basilique et victime de tous ces mauvais traitements le coté Sud s'est effondré le 12 mars 1928, il a été sommairement restauré depuis.
C'est à la suite de cet effondrement qu'est apparu le chapiteau Roman de la photo ci-dessous.
Chapiteau Roman de la Tour Charlemagne
La Tour et son environnement ont été remise en valeur au début des années 2000.
Le Cloitre Saint Martin
Le plan ci-dessous du Cloître Saint Martin date de 1762, la Basilique existait toujours. Il a été réalisé à la demande du Chapitre de Saint Martin. Au Sud, il atteignait l'actuel Boulevard Béranger et son axe principal (Est-Ouest) était l'actuelle rue Néricault Destouches. Le Cloître Saint Martin était un vaste espace clos dans lequel on pouvait pénétrer par une dizaine de portes
Ce plan a été modifié vers 1860 en y faisant figurer les noms des rues et le tracé des nouvelles rues réalisées sur l'emprise de l'ancienne Basilique.
Plan du Cloître Saint Martin Maison du XIIIème siècle rue Rapin
On désigne aussi sous le nom de Cloître Saint Martin un espace carré (denommé Préau sur le plan ci dessus) qui jouxtait le transept et le côté Sud de la Basilique. Deux parties en subsistent: la galerie Est et une dépendance, la Chapelle Saint-Jean.
La galerie Est a été construite de 1508 à 1519 au début de la Renaissance. La décoration en a été réalisée, dans un style italien, par Bastien Francois, un neveu de Michel Colombe.
Ce Cloître donne au Sud sur la rue Rapin qui conserve une belle Maison du XIIIème siècle (cf photo ci-dessus à droite) qui appartenait au Chapitre de Saint Martin, elle a été remaniée au début du XXème siècle puis restaurée en 1985 en se basant sur un dessin antérieur de Gatien de Clérambault.
La Chapelle Saint-Jean (en grisé sur le Plan) a été batie au XIIIème siècle sur l'emplacement d'un Baptistère fondé par l'évêque Grégoire de Tours à la fin du VIème siècle. Ce Baptistère contenait des reliques de Saint Jean Baptiste et de Saint Serge. Au début du XIème siècle les reliques de Saint Martin y ont était déposées pendant la reconstruction de la Basilique.
La Chapelle actuelle est du XIIIème siècle, elle a été restaurée à plusieurs reprises et a servi de Salle Capitulaire. Les Chanoines s'y réfugièrent lors du pillage de la Basilique par les Protestants en 1562.
Elle a été vendue comme Bien National au moment de la Révolution Francaise puis rachetée par l'archevéché en 1811. Elle abrite maintenant le Musée Saint Martin.
Histoire de la Basilique Saint Martin de Tours
Le premier édifice destiné à abriter le tombeau de Saint Martin a été construit à l'initiative de l'évêque Saint Brice, successeur de Saint Martin, en 437. C'est une petite chapelle en bois qui pourtant attire d'emblée un grand nombre de pélerins.
Vers 465-470, l'évêque Saint Perpet, propagateur actif du culte de Saint Martin, fait construire une grande Basilique. Le Tombeau du Saint est placé dans l'abside. En 507, après sa victoire sur les Wisigoths à Vouillé, c'est dans cette église que le roi des Francs, Clovis, recoit de l'Empereur d'Orient Anastase les insignes de Consul. Sa femme, la reine Clotilde, vient terminer ses jours près du Tombeau du Saint. Tours avec sa Basilique est alors le centre de la Gaule Mérovingienne.
La Basilique est considérée comme un asile inviolable aussi de nombreux proscrits viennent s'y réfugier. Au milieu du VIème siècle, Chramne, révolté contre son père le roi Clotaire, y trouve refuge. L'incendie provoquée par ses poursuivants n'aura heureusement que des conséquences minimes.
A la fin du VIème siècle, l'évêque Grégoire de Tours fait restaurer les peintures et Dagobert charge Saint Eloi d'enrichir d'orfèvrerie le Tombeau.
L'Epoque Carolingienne est faste pour l'Abbaye et en 813 le Concile de Chalons considère comme équivalent les pélerinages de Tours et de Rome. Le pélerinage de Tours s'étendait aussi à l'Abbaye de Marmoutier et à l'église de Candes, lieu de la mort du Saint.
Les Normands
Les Normands apparaissent devant Tours pour la première fois en novembre 853. Le 8, ils pillent et incendient la Basilique, cependant par mesure de précaution le corps du Saint avait été transporté à Cormery et le Trésor à Orléans. Tout est ramené à Tours en 854, mais il faut éloigner les reliques à nouveau car en 856 les Normands sont de retour.
Ils sont encore là en 872 et cette fois les Chanoines de l'Abbaye ont emporté les reliques dans le diocèse d'Auxerre. Treize ans plus tard, le Préfet de Touraine, Ingelger Vicomte d'Angers, conduit une expédition pour ramener les reliques que l'évêque d'Auxerre, récalcitrant, refuse de redonner. Elles sont de nouveau à Tours le 13 décembre 885 et une fête est instituée pour commémorer cet épisode: la Révision de Saint Martin, tous les 13 décembre.
En 887 nouvelle apparition des Normands, mais cette fois la ville a relevé ses fortifications. Enfin en juin 903, la dernière tentative des Vikings échoue, ils n'arrivent pas à prendre la Cité, mais la Basilique, le bourg de Saint-Martin et de nombreuses églises sont de nouveau incendiées. La Châsse de Saint Martin est portée sur les remparts (cf gravure ci contre) et à sa vue les Normands reculent. Ils subissent une première défaite à la sortie de la ville dans le faubourg Saint Pierre (appelé des Corps, en souvenir des nombreux Normands tués alors). Poursuivis, les Normands sont vaincus un peu plus loin à l'est à Saint Martin le Beau (12 mai 904).
La Basilique est reconstruite entre 904 et 918 avec une abside et un déambulatoire, elle préfigure ainsi les Cathédrales des siècles à venir. En même temps des fortifications entourent le batiment et les habitations environnantes. En mai 919, les reliques reviennent dans la Basilique.
Foulques le Bon, comte d'Anjou, tenait beaucoup à son titre de Chanoine de l'Abbaye Saint Martin de Tours, il était ami du Tourangeau Saint Odon, premier Abbé de Cluny, qui a terminé sa vie dans l' Abbaye Saint Julien.
L'église est incendiée en 994 suite à la prise de Tours par le comte d'Anjou Foulques III Nerra.
Une nouvelle église s'élève de 1003 à 1014 sous l'impulsion du Trésorier de l'Abbaye, Hervé de Buzancais. La Châsse de Saint Martin est replacée dans l'église le jour de sa consécration, le 4 juillet 1014. Elle est remaniée dans la seconde partie du XIème siècle. Elle est endommagée par plusieurs incendies en 1096, 1122 et 1203 qui conduisent à la modifier substantiellement.
Le chevet est reconstruit au début du XIIIème siècle dans le style Gothique. D'autres modifications pendant le siècle en font un batiment d'envergure, un des plus grand édifices religieux de l'occident Médiéval: il faisait 110 mètres de long et 55 de large au niveau du transept, la hauteur sous les voûtes est de 26 mètres. Elle possèdait 140 piliers ornés de figures grotesques d'hommes et d'animaux.
Elle possède cinq tours. Deux sont sur la facade orientée à l'Ouest: la Tour de l'Horloge (qui subsiste) et la Tour Saint Nicolas (disparue). Deux autres sont aux extrémités du transept: coté Nord, la Tour Charlemagne (qui subsiste) et la Tour du Cadran au Sud (qui a disparue). Enfin un clocher se dressait au dessus de la croisée du Transept.
En 1562, pendant les Guerres de Religion, la Basilique est mise à sac par les Protestants, ils brulent les reliques de Saint Martin et endommagent l'ancien Tombeau. Seules des fragments du crane, des cendres des ossements et des éléments du tombeau sont récupérés.
Dans les deux siècles qui suivent la Basilique est insuffisamment entretenue, elle subit des dégradations supplémentaires à l'époque de la Révolution Francaise, tant et si bien que les voûtes s'effondrent en 1797.
Le batiment est démoli à l'exception de deux tours. des rues sont tracées sur son emplacement avec des maisons et immeubles le long de celles-ci.
Le renouveau du Catholicisme au milieu du XIXème siècle conduisent à la construction d'une nouvelle basilique, qui a bien du mal à faire oublier l'ancienne.
Cette étude se propose d'aborder l'espace urbain comme une construction impensée de l'activité humaine. Les pratiques et les représentations des acteurs qui s'impliquent dans la ville de Tours (les chanoines de Saint-Martin, les moines de Saint-Julien et de Marmoutier, les rois, les archevêques, les comtes...) sont examinées tout d'abord pour elles-mêmes, comme une série de moments particuliers, liés à chaque fois à des finalités spécifiques et très diverses - et en général non urbaines. Puis, elles sont mises en relation avec les caractéristiques de l'espace urbain, c'est-à-dire le parcellaire et le réseau viaire précisément décrits grâce à un système d'information géographique, en montrant qu'elles participent à structurer cet espace urbain de manière dialectique, et non causale ou immédiate. Les temporalités propres à l'activité sociale, qui ne sont pas les mêmes que celles de la structuration de l'espace urbain, interagissent néanmoins en permanence avec celles de la ville. C'est ce jeu de décalage entre des temporalités aux rythmes différents qui permet d'expliquer la morphogenèse de la ville.
Abbayes de Touraine Relié - de François-Christian Semur, Michel Sigrist - ISBN : 2845617666
Voici une étude du patrimoine des abbayes de Touraine. Il recense les abbayes tourangelles sur les différents sites, présents ou disparus. Un ouvrage complet, réalisé par des spécialistes du sujet, pour mieux connaître ce patrimoine historique régional.
L'Abbaye Saint Martin et les pélerinages contribuaient à une forte présence de religieux, moines et clercs dans le bourg de Châteauneuf. C'est pourquoi de nombreuses églises, chapelles, sanctuaires entouraient la Basilique.
Cette chapelle est située dans la rue du meme nom, du coté Ouest du Quartier Plumereau.
Elle a été construite au XIVème siècle sur l'emplacement d'un ancien sanctuaire où selon la tradition le corps de Saint Martin avait été déposé après avoir été ramené de Candes, là où le saint était mort.
Bien d'autres églises existaient autour de la Basilique: Saint Venant, Sainte Monégonde, Saint André, Sainte Colombe, Saint Sulpice, Saint Hilaire, Saint Pierre du Chardonnet.
Chapelle du Petit Saint Martin
Saint Pierre le Puellier
L'église de Saint Pierre le Puellier se situe juste au Nord de la Place Plumereau, elle accueille maintenant une grande brasserie. Vue de l'extérieur on remarque les ogives (cf photo ci-contre). Elle a été reconstruite dans la seconde moitié du XIIème siècle.
A côté de l'Hotel des ducs de Touraine se trouve l'église Saint Denis qui était une paroisse, elle a été reconstruite à la fin du XIIème siècle.
Dans le même secteur existaient les églises de Sainte Croix et de Notre Dame de l'Ecrignole dont il ne reste que peu d'éléments visibles.
Eglise Saint Clément
Eglise Saint Clément au milieu du XIXème siècle Les Halles autour de 1900, à l'arrière-plan la Basilique Saint Martin
L'église Saint Clément occupait la partie Nord des Halles actuelles. Elle avait été construite en 1462 avec trois nefs et pas d'abside. La paroisse est supprimée fin 1790, l'église est alors affectée pour être une Halle aux blés. Elle n'est pas entretenue et se dégrade, elle est finalement démolie en 1883 pour laisser la place à une nouvelle Halle. Celle-ci a à son tour été démolie dans les années 1970 pour laisser la place à une Halle moderne.
Les Halles modernes
Mais écoutons ce qu'en disait l'écrivain Touchard-Lafosse au milieu du XIXème siècle: C'est avec une sentiment de vive affliction que l'on voit une halle établie dans une autre église de Tours, Saint Clément, délicieux édifice du style Gothique fleuri. Originairement, il y avait là un hospice destiné à recevoir les gentilshommes peu fortunés qui visitaient le tombeau de Saint Martin; en 896 cet hospice fut donné aux pauvres. Plus tard, la population de Chateauneuf s'étant accrue, l'église Saint Clément fut érigée en paroisse. L'édifice actuel, construit vers le milieu du XVème siècle, par Jean Briçonnet l'ainé, premier maire de Tours, est décoré dans plusieurs de ses parties avec magnificence: on admire surtout le porche nord..
La rue des Halles, les Tours de l'ancienne Basilique et la Halle moderne
Le Prieuré Saint Eloi
Le Prieuré Saint Eloi se situe au Sud Ouest de l'ancienne Basilique, à l'extremité Ouest du Boulevard Béranger. Le Prieuré a été fondé au Xème siècle.
Pendant longtemps inséré dans un fabrique de bière (Brasserie Saint Eloi) il a été dégagé et remis en valeur dans les années 1980. Il abrite désormais les Archives de la Touraine.
Le Prieuré Saint Eloi
La nouvelle Basilique Saint Martin
Autour de la Tour Charlemagne vers 1860, à droite les maisons édifiées au dessus du Tombeau de Saint Martin
Dans les premières années du XIXème siècle, les catholiques les plus zélés étudient la reconstruction de la Basilique Saint Martin quasiment à l'identique de l'ancienne.
Ils sont motivés par la redécouverte du Tombeau de Saint Martin dans les maisons au Sud de la Tour Charlemagne.
La photo ci-contre montre ce projet, sur la droite la place de Châteauneuf et la rue de Châteauneuf sont inchangées.
Au centre, devant la façade une rue (nommée Saint Martin) mène à l'église Saint Clément.
A gauche, le quartier est restructuré avec une grande rue qui conduit aux Halles.
Le projet de reconstruction de la Basilique Saint Martin Il tente de reproduire l'ancienne Basilique
De nombreuses oppositions s'élèvent contre ce projet et son coût s'avère prohibitif, il est finalement abandonné.
Un ouvrage exposant ce projet de reconstruction a été publié en 1922 :
C'est le projet plus modeste d'un architecte Tourangeau, Victor Laloux, qui est finalement retenu en 1884 pour la reconstruction de la Basilique.
Elle est orientée selon un axe nord-sud et possède un dome de type Byzantin. Elle a été commencée en 1887 et achevée en 1924.
Auparavant il a fallu détruire les maisons qui avaient été construites sur l'emplacement du Tombeau de Saint Martin (cf photo au-dessus).
Victor Laloux a également réalisé la facade de la Gare et l'Hotel de Ville de Tours.
La nouvelle Basilique Saint Martin de Tours
A l'arrière-plan de la photo ci-contre apparait la façade Sud de la Tour Charlemagne, en effet la position du tombeau de Saint Martin dans l'ancienne Basilique a été préservée dans la nouvelle.
Tout les événements marquants de cette région, décryptés par un spécialiste.
Voici résumée toute l'histoire de la Touraine, de la Préhistoire à nos jours. À travers les personnages emblématiques de la région et les faits historiques incontournables tourangeaux, l'auteur nous explique comment s'est construit le prestige de la Touraine.
De Saint-Martin évangélisant les campagnes au désaccord entre De Gaulle, Pétain et Churchill sur la conduite à tenir face aux Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, en passant par Anne de Bretagne, Gambetta ou Agnès Sorel (première maîtresse officielle d un roi de France), Pierre Audin nous dresse un portrait précis et sans détour de cette belle région.
Tours est une ville qui a eu une grande importance historique pendant tout le Moyen-Age. Capitale d'une Province Gallo-Romaine puis capitale religieuse avec le culte voué à Saint Martin, elle est enfin devenue capitale politique avec Charles VII et surtout Louis XI.