Blois est une ville ancienne qui a un grand passé historique. La période la plus significative s'étend du Xème au XIIIème siècles pendant laquelle les comtes de Blois comptaient parmi les plus grands seigneurs féodaux de l'Europe de l'Ouest.
Le nom de Blois semble venir du Breton Bleitz qui signifie un loup, cet animal figurait sur le premier blason de la ville.
Le château de Blois est le principal et le plus célèbre monument de la ville, il en symbolise l'histoire. Il a été constuit sur un promontoire au dessus de l'Arrou.
Ce lieu, propice pour la défense et pour la protection des habitants alentour, est fortifié depuis des temps trés anciens. Le comte Thibaud le Tricheur y a construit une première forteresse au Xème siècle.
La ville s'est ensuite développée au pied du château et sur la colline en face au bas de l'église Saint Solenne (Cathédrale Saint Louis).
Blois a connu une période de prospérité au XVIème siècle, car elle a alors été une résidence royale où la Cour du roi séjournait fréquemment.
Le chateau actuel date essentiellement de cette époque, il est l'oeuvre des rois de France Louis XII et Francois I. L'aile Sud Ouest, dite Gaston d'Orléans est du XVIIème siècle.
Les Celtes étaient installés à Blois vers 200 av. J.C. Ils habitaient sur le site et en contrebas de l'actuel chateau, les habitants appartenaient à la tribu des Carnutes ainsi que ceux de Chartres, Chateaudun, Vendome et Orléans.
La ville était un point de passage important d'abord sur la voie le long de la Loire entre Orléans (Genabum) et Tours (Caesarodunum). Ensuite la route de Chartres (Autricum) à Bourges (Avaricum) franchissait par un pont la rivière Arrou, celle-ci s'écoulait le long de l'emplacement actuel de la rue du Commerce qui était le Cardo de la cité. Vers Bourges, la voie traversait la forêt de Russy où il en subsiste des troncons, elle passait à Bracieux.
Blois s'est développé à l'époque Gallo-Romaine au point d'être relativement prospère de l'an 190 à 240. Un forum a été identifié près de la place Louis XII. Des thermes ont été édifiés à la fin du Ier siècle, on a découvert leur structure sur la parking Vaslin de la Vaissière, ils étaient alimentés par un aqueduc également identifié. De nombreuses boutiques jouxtaient les thermes. On a aussi retrouvé les traces d'un pont de cette époque sur l'Arrou. Des habitations étaient établies sur les pentes des collines pour se protèger des crues de la Loire.
La photo ci-contre (Juillet 1999) a été prise au pied du château sur l'ancienne place Vaslin de la Vaissière, près de l'Eglise Saint Nicolas et de la Loire, elle montre l'exploration archéologique de la ville Gallo Romaine de Blois.
La population s'était aussi installée dans l'île de Vienne et un port fluvial était en activité au IIIème siècle, il créait une animation commerciale sur les bords de la Loire (rives nord et sud), la ville était une place d'échange des marchandises (emporium). Des tanneurs étaient présents dès le Ier siècle après J-C sur le site de la rue de la Foulerie, près de la Loire et à l'extérieur de la cité. Celle-ci peut être délimitée par l'implantation des nécropoles, l'une était sur la place du Marché aux Veaux et sur la rue du Bourg-neuf.
Des villas significatives existaient coté Ouest, aux Grouets, et coté Est, à la Chaussée Saint Victor.
Blois est victime des incursions barbares de 275-276. Les habitants retournent sur le site de l'oppidum (château) et il semble que la ville romaine en est sortie quasiment détruite et ruinée.
A la fin du Vème siècle, en 490, la place forte de Blois est contrôlée par les Bretons. Elle passe aux Francs de Clovis quand celui-ci conquiert les régions entre la Seine et la Loire. Blois devient la capitale d'un des six pagi du diocèse de Chartres avec en particulier Vendôme et Châteaudun (Dunois).
Vers 450, la chapelle Saint Pierre, première église de Blois, est construite sur la colline en face du château et c'est là qu'au VIème siècle sont déposées les reliques de Saint Solenne.
Le premier Comte Carolingien connu s'appelle Guillaume, frère d'Eudes comte d'Orléans, tous deux fidèles de l'Empereur Louis le Pieux. C'est en septembre 834, à Chouzy, à 5 km à l'ouest de Blois, que l'Empereur recut la soumission de son fils Lothaire révolté contre lui.
Entre 850 et 860, la ville servit de refuge et de protection contre les Normands. Elle est cependant pillée à plusieurs reprises (854 et 856-7). C'est à cette époque qu'arrivent à Blois les reliques de Saint Laumer, Saint Calais, Saint Victor. Ainsi les moines d'Anisola (Saint Calais dans la Sarthe) vinnent se réfugier sur l'emplacement d'une partie de l'actuel château.
Dans les années 860, Charles le Chauve attribue le duché entre la Seine et le Loire (la Neustrie) à Robert le Fort, Blois et sa région en font partie. Les successeurs de Robert le Fort délèguent une partie des pouvoirs locaux à des Vicomtes.
A la fin du IXème siècle Blois est tenue par le Vicomte Garnegaud qui meurt en 906. Une nouvelle famille vicomtale apparait alors au début du Xème siècle, Thibaud l'Ancien, d'abord Vicomte de Tours devient ensuite Vicomte de Blois. C'est le fondateur de la dynastie des comtes de Blois qui a été très puissante pendant le Moyen Age.
Thibaud l'Ancien, a épousé Richilde de la dynastie des comtes de Bourges. Il a développé ses domaines en s'emparant en 935 de la région autour de Selles sur Cher et de Vierzon. Il est mort vers 940.
C'est un peu auparavant, en 924, qu'a été fondée l'Abbaye de Saint-Laumer.
Le Comté de Blois pendant l'époque féodale
Le comté de Blois a eu une grande importance pendant la période féodale (XI-XIIIème siècles).
Le comte Thibaud le Tricheur est à l'origine de sa puissance. Le comté s'étend du Pays Chartrain à la Sologne au Berry et jusqu'au Chinonais et au Saumurois à l'Ouest.
Pendant plus d'un siècle les comtes de Blois allaient être des féodaux prédominants du royaume de France Ils sont même devenus capables capables de mettre en péril la nouvelle dynastie Capétienne quand ils ont reçu la Champagne en héritage au début du XIème siècle. Au XIIème siècle les domaines de la maison de Blois-Champagne enserrait le domaine Royal et Etienne de Blois est même devenu roi d'Angleterre.
La longue lutte entre les comtes de Blois et les comtes d'Anjou a duré de 980 à 1050, elle a peu affecté la ville. Les batailles ne s'en rapprochèrent pas à moins de 20 km. C'est à la fin du XIème siècle, sans doute parce que la comtesse Adèle (fille de Guillaume le Conquérant) résidait à Blois, qu'est construite la première enceinte urbaine en pierre. En contrepartie de cette construction, Adèle supprima certaines redevances.
C'est à partir de 1130 et pendant près de 60 ans qu'est construite la partie romane de l'église Saint-Laumer (actuelle église Saint Nicolas).
Un peu plus tard les cordeliers (Franciscains, ordre mendiant) s'installent dans le quartier de la rue d'Angleterre.
En 1234, Blois passe au pouvoir des comtes de la famille de Chatillon
qui allait conserver le Comté jusqu'en 1397. Cette famille n'avait pas le prestige de la première Maison de Blois et le comté perd beaucoup de son importance. Le pouvoir royal est alors de plus en plus présent.
Louis Ier, comte de Blois, accorde une charte aux habitants de Blois et affranchit les serfs comtaux.
La photo ci contre montre la Tour, reste du chateau-fort remanié par la famille de Chatillon au XIIIème siècle.
Pendant un siècle (1250-1350) la ville se développe et au milieu du XIV ème siècle elle compte environ 5000 habitants et a acquis une certaine prospérité. Pourtant à partir de 1356, la Guerre de Cent ans s'étend sur la France et Blois est menacé.
La chevauchée du Prince Noir dans le sud de la France s'achève sur la défaite de Jean II le Bon, roi de France, à Poitiers. A partir de là le royaume se trouve livré aux routiers et écorcheurs. Charles V et Du Guesclin parviennent pourtant à reprendre l'essentiel des territoires cédés aux Anglais.
Blois n'échappe pas au triste sort des villes et campagnes à cette époque. Les fortifications (ici la Tour Beauvoir construite au XIIème siècle) sont remises en état progressivement. Cela n'empecha pas pillage et désolation dans le comté de Blois d'après le chroniqueur Froissart. La base des routiers était établie
à Beaugency d'où ils rayonnaient alentour. La ville se créa un corps de gens en armes pour sa défense.
En 1392 les Châtillon vendent le comté à Louis Ier d'Orléans frère de Charles VI et peu aprés, en 1408, Blois devient la résidence des ducs d'Orléans.
La Tour Beauvoir a été édifiée au XIIème siècle, elle a ensuite été incluse dans les murailles de la ville.
L'armée de secours se prépare à Blois sous la direction d'Ambroise de Loré et de Louis de Culan. Jeanne d'Arc, qui vient de Chinon et de Tours, rejoint cette armée en avril 1429 et elle l'accompagne à Orléans le 26 avril. Devant la détermination des combattants Francais et de Jeanne d'Arc en particulier l'opération est réussie et les Anglais lèvent le siège d'Orléans.
A partir de 1440 Blois est la résidence de Charles d'Orléans, le poète, aprés son retour de captivité d'Angleterre.
(17 mars 1998) de Gendron/St Phane -- Broché -- ISBN : 2862532266
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Coutume de Blois (1990) -- de Maurice Vallas - - ISBN : 7630003714
Blois, Ville royale
En 1498 Louis II d'Orléans devient le Roi de France Louis XII, à partir de ce moment et pendant un siècle Blois va connaitre la période la plus brillante de son histoire. Avec Tours et Amboise elle est au coeur du Royaume de France, au XVIème siecle le Val de Loire est de fait la région centrale du pays.
C'est à cette époque qu'ont commencé les travaux de construction du chateau, sur l'emplacement de l'ancienne forteresse féodale. Ensuite Francois I complète la partie Renaissance du château.
A partir de 1560, la ville est agitée par des soulèvements Protestants et plus généralement par les conséquences des Guerres de Religion.
Cet évenement a provoqué la rupture entre le roi et les Catholiques de la Ligue puis l'assassinat de Henri III par Jacques Clément et l'arrivée de Henri IV de Bourbon sur le trone de France.
Blois perd l'importance qu'elle avait au siècle précedent, pourtant Henri IV et Louis XIII font de frequents séjours au château de Blois.
En 1617, Marie de Médicis, la mère de Louis XIII, est exilée à Blois. Elle s'en échappe en 1619. En 1626, le comté de Blois fait partie de l'apanage de Gaston d'Orléans, frère du roi. En 1634, a l'issue de nombreuses conspirations contre Louis XIII et le Cardinal de Richelieu, il est à son tour exilé à Blois.
Il se lance, avec le concours de l'Architecte Francois Mansart, dans la rénovation du château: d'où l'aile dite Gaston d'Orléans. Il reviendra à nouveau en exil en 1652 avec une petite cour qui entretenait l'économie locale. Sa mort en 1660 fut la fin d'une période faste pour la ville.
En 1698, Blois devient le siège d'un nouvel Evéché par démembrement de celui de Chartres.
Epoque Moderne
A partir du XVIIIème siècle Blois devient un ville ordinaire du royaume puis de la République. Son histoire perd toute originalité et se confond avec celle de la France. A la Révolution Blois devient la préfecture du département de Loir et Cher, c'est la patrie de Denis Papin, l'inventeur de la machine à vapeur, et de Robert Houdin le celèbre presdigitateur.
C'est entre 1717 et 1724 qu'est construit, par l'architecte Jacques Gabriel, le Pont de Blois sur la Loire. Parallèlement l'urbanisme de la ville est adapté, en particulier par l'aménagement des rives de la Loire, ce qui conduisit à la suppression des murailles le long du fleuve.
Le Pont de Blois, oeuvre de Jacques Gabriel
Pendant la Révolution la ville a eu un évêque Constitutionnel célèbre : L'Abbé Grégoire. C'est à son initiative que la Convention Nationale a aboli l'esclavage en 1794. Il devient après 1801, le chef du schisme de la Petite Eglise.
Visages de Blois (20 septembre 2001) Relié - de Jacques Bugier - ISBN: 2908071886
Blois a eu assez de force pour s'imaginer une forme libre, en symbiose parfaite avec la Loire où elle se reflétait, ces eaux elles-mêmes sans loi, sous un ciel encore plus étrange, avec son bleu unique, jamais gris, jamais non plus éblouissant. Une lumière assez singulière pour modeler, autant que les pierres, les architectures de la ville : elles ne se dévoilent souvent que par surprise et laissent l'impression, surtout dans les constructions Renaissance, qu'un autre monde est prêt à surgir au fond des perspectives, d'un instant à l'autre, comme par magie.
Une gravure représentant Blois au XVIIIème siècle
Le Blésois
Château de Ménars au dessus de la Loire avec les terrasses ajoutées à la fin du XVIIIème siècle