Rois de France Capétiens (2)
XIII° siècle : de Philippe II Auguste à Charles IV le Bel

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A la mort de Louis VII la situation des Capétiens n'est pas brillante, le nouveau roi Philippe II n'a que quinze ans et il a face à lui Henri II Plantagenet, le fondateur de l'Empire Plantagenêt au zenith de sa puissance.
 
Pendant son règne, Philippe II va réussir à retourner la situation et à sa mort en 1223, il est un roi respecté qui a stabilisé sa dynastie sur le trône de France.
 
Philippe II Auguste est un des plus grands rois de la France Médiévale, sa victoire à la Bataille de Bouvines en 1214 a permis d'affirmer la puissance du royaume de France.
 
Cette page est également consacrée aux rois de France qui se sont succédés pendant le XIIIème siècle, c'est à dire après Philippe II Auguste, Louis VIII le Lion et son épouse Blanche de Castille , leur fils Louis IX (Saint Louis), Philippe III le Hardi puis Philippe IV le Bel qui est mort en 1314. Cette période transforme la situation du royaume de France qui devient alors l'état le plus puissant d'Europe Occidentale.
 
Philippe IV le Bel en apporte l'illustration avec son conflit victorieux contre la Papauté qui s'installe en 1305 à Avignon. Il est également célèbre pour avoir liquidé l'Ordre des Templiers qui était devenu trop riche et puissant en France.

 
Philippe II Auguste           Bataille de Bouvines 1214           Louis VIII le Lion           Blanche de Castille
 
Saint Louis (Louis IX)             Philippe III le Hardi             Philippe IV le Bel            
 
Louis X le Hutin             Philippe V le Long             Charles IV le Bel
 
 
Après la période de la Féodalité, le XIIIème siècle est un âge d'or dans le Moyen-Age, la civilisation progresse dans un contexte économique favorable et en conséquence l'essor démographique est important. C'est aussi une époque forte dans l'Histoire du Catholicisme avec la continuation des Croisades et surtout la construction des grandes Cathédrales Gothiques qui nous émerveillent toujours.
 
Voici une présentation générale de la dynastie Capétienne. Une autre partie raconte l'histoire et l'ascension des ancetres des Capétiens, les Robertiens jusqu'à l'arrivée de Hugues Capet sur le trone de France puis l'histoire des Premiers Rois Capétiens.
 
Vous trouverez aussi l'épopée étonnante d'une branche des Capétiens, la Maison des Capétiens-Anjou, issue du frère de Saint Louis, Charles d'Anjou. Elle a règné sur la Sicile puis Naples et enfin la Hongrie et la Pologne.
 
Les Capétiens-Valois se sont installés dans le Val de Loire du début du XVème jusqu'à la fin du XVIème siècle. Ce sont les Rois de France en Val de Loire.
 


Sur un plan plus général découvrez cette présentation du Moyen-Age et un rappel synthétique de l'Histoire de France au Moyen-Age avec en particulier le Haut Moyen-Age (VI - Xèmes siècles) et le Moyen Age (XIème - XVème siècles).

Visitez les Cathédrales, les Abbayes Médiévales de la France ainsi que les Chateaux-forts du Val de Loire.


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Situation des Capétiens en 1180

Aux approches de l'année 1180 le roi de France est le Capétien Louis VII.
 
Il est débordé par Henri II Plantagenet, un prince ambitieux et dynamique, qui possède tout l'Ouest de la France (Normandie, Maine, Anjou, Touraine, Poitou, Aquitaine, ....) et qui en 1154 est devenu roi d'Angleterre.
 
Quand Louis VII meurt en 1180 il laisse le trone de France à son fils enfant, Philippe II, la dynastie Capétienne est donc dans une position trés difficile.
 
En un siècle grace à de grands rois: Philippe II Auguste, Louis VIII et sa femme la régente Blanche de Castille puis Louis IX (Saint Louis), la situation change du tout au tout.
 
La famille Plantagenet s'est repliée principalement en Angleterre et ne conserve que des possessions en Aquitaine.
 
Les Capétiens ont fait du royaume de France l'état le plus puissant d'Europe Occidentale. Ils développent même des visées expansionnistes qui se traduisent par la conquête de la Sicile et de l'Italie du Sud par Charles I d'Anjou.




Louis VII de Ivan Gobry     Louis VII de Yves Sassier

Henri II Plantagenêt de Christian Thévenot     L'Empire des Plantagenet de Martin Aurell



Philippe Auguste et Isabelle de Hainaut
 

Philippe II Auguste

Philippe II Auguste est le fils du roi Louis VII et d'Adèle de Champagne, la fille de Thibault IV de Blois-Champagne. Il est né en 1165 et a donc 15 ans quand il monte sur le trône. Avant même cette accession il intervient dans les affaires du royaume car son père Louis VII est physiquement diminué et n'est plus capable de le diriger.
 
Philippe II Auguste est un des plus grands rois de France, d'une part il a déstabilisé les Plantagenets, au départ beaucoup plus puissants que lui, d'autre part il a constitué un noyau territorial et administratif organisé et efficace qui a permis à ses successeurs de constituer le France.
 
Philippe II épouse Isabelle de Hainaut (cf image ci-contre) le 28 avril 1180. Elle est la nièce de Philippe d'Alsace comte de Flandre et apporte en dot l'Artois aprés la mort du comte. Il en a un fils qui sera le roi Louis VIII.
 
Toujours en 1180 Philippe passe un Traité à Gisors avec Henri II Plantagenet. La famille de sa mère, la Maison de Blois-Champagne, est désappointée par sa perte d'influence et engage sans succés la lutte contre le roi au début de 1181.
 
Le Traité de Boves avec le comte Flandre, en 1185, lui permet de bénéficier, à la mort du comte, des droits de la femme de celui-ci, Isabelle de Vermandois, sur le Vermandois, Amiens et l'Artois. Philippe les récupère en 1191 lors de la mort du comte.

Philippe II et les Plantagenets

Philippe II s'intéresse de prés aux conflits internes à la famille Plantagenêt.
 
Il soutient Henri Court Mantel, l'ainé des fils de Henri II en révolte contre celui-ci. Ensuite il s'allie à Richard Coeur de Lion et contribue à la fin dramatique de Henri II.
 
Richard succède à Henri II à la tete de l'Empire Plantagenet et il part pour la IIIème Croisade en compagnie de Philippe II et de l'Empereur Frédéric Barberousse.
 
Cette Croisade est provoquée par la victoire de Saladin sur le roi de Jérusalem Guy de Lusignan avec pour conséquence la prise de Jérusalem, ce qui a un grand retentissement dans la Chrétienté.
 
Saint Jean d'Acre est prise par les Croisés le 13 juillet 1191. Philippe II rentre alors en France tandis que Richard échoue à reprendre Jérusalem. Sur le chemin du retour Richard est capturé par le duc d'Autriche qui le cède à l'Empereur Romain-Germanique Henri VI. Celui-ci demande une énorme rancon pour libérer Richard.
 
Jean sans Terre qui gouverne le domaine Plantagenet pour le compte de Richard n'est pas pressé de payer la rancon et cède le Vexin et une partie de la Normandie à Philippe II.
 
Quand Richard Coeur de Lion est libéré en 1194 la guerre avec le roi de France est inévitable. Elle se déroule mal pour Philippe II qui est vaincu en 1194 à Fréteval près de Vendôme, le roi de France y perd ses archives. Il est vaincu à nouveau près de Gisors en 1198 et beneficie d'une Trève (Vernon - janvier 1199) grace à la médiation du Pape Innocent III.
 
La mort de Richard en avril 1199 suite au siège du château de Chalus en Limousin tombe bien à propos pour Philippe II qui exploite à son profit les conflits issus de la succession de Richard. En effet Jean sans Terre accapare tous les domaines Plantagenêts aux dépens de son neveu Arthur de Bretagne qui en appelle à Philippe II, leur suzerain commun en France.
 
Le premier épisode s'achève au Traité du Goulet en mai 1200. Celui-ci entraine le mariage du fils de Philippe II, Louis VIII le Lion avec la fille du roi de Castille Alphonse VIII, elle est la petite-fille d'Aliénor d'Aquitaine : Blanche de Castille.
 
Toujours par le Traité du Goulet Philippe II reconnait Jean comme roi d'Angleterre et en contrepartie obtient le comté d'Evreux et le Vexin Normand (sauf les Andelys). La dot de Blanche de Castille se compose de terres dans le Berry: les seigneuries d'Issoudun, de Graçay et de Châteauroux (Deols), Philippe II en devient tout de suite le suzerain. D'autre part l'héritière de la Bretagne est mariée à un Capétien, Pierre Mauclerc comte de Dreux, qui fera reparler de lui.
 
En 1202 Jean sans Terre enlève la fiancée, Isabelle d'Angouleme, d'un puissant seigneur du Poitou, Hugues X de Lusignan, fils de Hugues IX comte de La Marche. Les Lusignan en appellent à Philippe II qui fait prononcer la saisie des biens de Jean sans Terre en France.
 
Il réattribue l'Anjou et l'Aquitaine à Arthur de Bretagne qui pénètre dans ses nouveaux domaines. Jean sans Terre fait prisonnier Arthur à Mirebeau, puis le fait assassiner en 1203.
 
La lutte reprend avec Philippe II qui prend Chateau-Gaillard puis conquiert la Normandie (Rouen tombe en Juin 1204), l'Anjou, le Maine. Le roi de France finit également par s'emparer de Tours en 1203. L'année suivante tout le Nord du Poitou et Poitiers tombent entre les mains de Philippe II et en 1205 la Touraine est en sa possession. Une trève est établie en octobre 1206 entre Philippe et Jean, a partir de 1207 les possessions des deux protagonistes se stabilisent.
 
En 1209, Jean sans Terre entre en conflit avec le Pape Innocent III sur la désignation de l'archevêque de Canterbury. Le Pape finit par excommunier le roi d'Angleterre, et il demande à Philippe II de conquérir son royaume. Celui-ci prépare alors son armée mais en 1213 Jean sans Terre fait sa soumission au Pape et le Légat du Pape lève l'excommunication.
 
En 1214 Jean sans Terre monte, avec l'Empereur Romain-Germanique Othon, une coalition Européenne contre Philippe II. La victoire du fils de Philippe, Louis VIII le Lion, sur Jean à La Roche aux Moines et surtout celle de Bouvines permettent à Philippe II d'officialiser toutes ses conquêtes sur Jean par le Traité de Chinon le 18 septembre 1214.

Philippe II et l'Empire Romain-Germanique

Au début des années 1200 la vie de l'Empire Romain-Germanique est agitée et la succession de Frédéric Barberousse s'avère difficile. Philippe II et le Pape prennent position en faveur du petit-fils de Barberousse, Frédéric II de Hohenstaufen, alors roi de Sicile. Le concurrent de Frédéric II, l'Empereur Othon IV engage alors la lutte contre Philippe II.
 
En association avec Jean sans Terre dont il est le neveu, il participe à une vaste coalition qui comprend Ferrand de Portugal comte de Flandre, Renaud de Dammartin comte de Boulogne, le duc de Lorraine et Guillaume le Velu comte de Frise ainsi que d'autres seigneurs de Hollande et de Lorraine.
La bataille décisive a lieu à Bouvines en juillet 1214. Philippe II en sort vainqueur, les comtes de Flandre et de Boulogne sont faits prisonniers et conduits à Paris où ils sont présentés à la foule.
Conséquence directe de Bouvines, Frédéric II de Hohenstaufen remplace Othon IV à la tete de l'Empire Romain-Germanique.

Philippe II et la Croisade contre les Albigeois

Philippe II n'est pas intervenu lui-meme dans la Guerre contre les Albigeois, il a laissé faire les Croisés du Nord, puis au moment opportun a fait intervenir son fils Louis. Le résultat en a été, à terme, le rattachement effectif du Languedoc et du Sud au royaume de France.
 
L'idéologie Cathare (à base de manichéisme) s'est répandue dans le Languedoc puis y a pris une ampleur significative au début du XIIIème siècle.
Saint Dominique est envoyé par le Pape pour remettre les Languedociens dans le droit chemin, mais son intervention ne réussit pas.
Le comte Raymond VI de Toulouse soutient d'ailleurs le mouvement Cathare. En 1208 le Légat du Pape Pierre de Castelnau apporte la sentence d'excommunication du comte, mais des agents de ce dernier assassinent le Légat.
 
Le Pape Innocent III décide alors d'engager une Croisade contre les Cathares (ou Albigeois). Elle est conduite par Simon de Montfort qui prend Béziers en juillet 1209 avec un massacre de plusieurs millers d'habitants (la phrase pretée au Légat du Pape est restée célèbre : Tuez les tous, Dieu reconnaitra les siens).
Simon de Montfort remporte ensuite la bataille de Castelnaudary sur les armées des comtes de Toulouse et de Foix. La victoire remportée à Muret le 12 septembre 1213 par Simon sur le roi Pierre II d'Aragon conforte le succés de la Croisade sur les Languedociens.
 
Raymond VI, qui a fait sa soumission au Pape, peut récupèrer son comté de Toulouse en 1216 à la condition de prêter hommageà Philippe II Auguste qui prend ainsi pied dans le Sud du royaume. Pour autant la lutte continue avec les armées de Simon de Montfort, celui-ci meurt lors du siège de Toulouse le 25 juin 1218 et son fils Amaury lui succède.
Les seigneurs Languedociens prennent alors l'avantage. Philippe II se décide alors à envoyer son fils Louis en Languedoc. Les succés ne sont pas immédiats et Louis n'achèvera la prise de controle du pays qu'après la mort de Philippe II qui a lieu en 1223.

Les mariages de Philippe II Auguste

La première épouse de Philippe II est Isabelle de Hainaut, elle meurt en 1189. Il épouse ensuite Ingeburge de Danemark, mais immédiatement la repousse, fait annuler ce mariage et la fait cloitrer.
Il se remarie alors avec Agnès de Méran, mais le Pape Innocent III refuse au final l'annulation du mariage précédent et lance l'interdit sur le royaume en 1198. Philippe II est obligé, en 1200, de reprendre Ingeburge à la Cour, pour autant il n'a pas vécu avec elle. Il a eu un fils avec Agnès de Méran: Philippe Hurepel qui sera comte de Boulogne.

Conclusion sur le règne de Philippe II Auguste

Philippe II a réalisé un accroissement considérable du domaine direct des rois de France, c'est à partir de lui que la France a commencé à prendre sa configuration définitive et qu'apparaissent les premières manifestations d'un sentiment national. Il a égalemnt imposé son royaume comme un acteur significatif du jeu politique Européen, avant lui les rois de France étaient éclipsés par l'importance et les affaires gérées par les Empereurs Romain-Germaniques.
 


Lisez ces livres :
Philippe Auguste et son temps: (1137-1226) de Achille Luchaire

Philippe Auguste et son gouvernement de John W Baldwin     Philippe Auguste de Gérard Sivery

Philippe Auguste : La Naissance de l'Etat monarchique, 1165-1223 de Jean Flori

Philippe Auguste : Le Printemps de la nation française de Guy Gauthier

La France de Philippe Auguste: Le temps des mutations : actes du colloque international (1982)

Ingeburge, la reine interdite de Gérard Morel     Simon de Montfort et le drame cathare de Dominique Paladilhe



La Bataille de Bouvines -27 Juillet 1214-

La Bataille de Bouvines fait partie des évènements décisifs qui ont contribué à la construction de la France au Moyen-Age. Philippe II Auguste y a fait face à une véritable Coalition Européenne. Sa victoire a affirmé le royaume de France comme le plus puissant état d'Europe et corrélativement l'affaiblissement de l'Empereur Romain-Germanique.
 
La bataille de Bouvines n'est pas un évènement accidentel, c'est le point d'aboutissement d'une situation conflictuelle qui s'accroit depuis le début de 1214.
En janvier les comte Ferrand de Flandres et Renaud de Boulogne font le siège de Calais mais Louis, le fils de Philippe II, les oblige à lever le siège. Louis poursuit sa campagne militaire en exercant des représailles sur les villes Flamandes de Cassel, Bailleul et Steenvoorde. Ferrand et Renaud se vengent sur Saint Omer et sur le comté de Guines. Suite à cette action le comte Arnoul de Guines se rallie à Philippe II. Ferrand avance en Artois, mais il échoue à prendre Lens, il fait alors le siège de Bruxelles et parvient ainsi à faire changer de camp le duc Henri Ier de Brabant qui se rallie la Coalition bien que Philippe II soit son beau-père.

La Coalition engage la lutte contre le roi de France sur deux fronts

Conscients de la force du roi de France les Coalisés décident d'attaquer sur deux fronts. Jean sans Terre est chargé d'envahir le domaine de Philippe II par l'Aquitaine. Othon IV doit pénetrer en France par le Nord.
 
Le 16 février 1214, Jean sans Terre débarque à La Rochelle, il constitue une armée avec l'aide des vassaux qu'il conserve en Aquitaine. Quand il en est Informé Philippe II Auguste rejoint Chatellerault puis Chinon. Il apprend en avril les actions de plus en plus menacantes des Coalisés au Nord de la France. Il scinde son armée en deux : son fils Louis reste sur la Loire et lui-meme remonte jusqu'à Péronne en Picardie. Il demande aux Communes de l'aider en lui fournissant des fantassins.

Le front Sud: La Roche aux Moines
Un dispositif de défense est mis en place pour faire face à Jean sans Terre. Louis avec l'aide du Maréchal Henri Clément marche avec 800 chevaliers d'élite, 2000 sergents à cheval, 7000 fantassins. Il se positionne aux abords de la Loire en s'appuyant sur les châteaux-forts de Loches et Chinon. Coté Nord, Guillaume des Roches et Amaury de Craon assurent la garde du chateau de La Roche aux Moines avec 4.000 hommes. Coté Ouest, Robert duc de Bretagne et Pierre de Dreux sont positionnés à Nantes et gardent l'accés à la Bretagne.
 
En mai, Jean sans Terre entre en action. Il attaque le sire de Lusignan qui est du parti du roi de France, il reprend le controle d'une partie des pays au sud de la Loire. Au final Geoffroy de Lusignan et ses fils sont contraints de se rallier à Jean sans Terre.
 
Pour s'opposer à Jean sans Terre, Louis avance vers le Sud mais ne réussit pas à s'emparer de la place de Moncontour. Jean remonte vers la Loire, le 17 juin il franchit le fleuve à Nantes, et fait assièger la ville après avoir pris Angers. Lui même remonte vers Paris et au passage entreprend le siège de La Roche aux Moines, il ne veut pas avoir cette garnison sur ses arrières.
 
La place forte est défendue par Guillaume des Roches, Sénéchal d'Anjou , elle résiste en attendant l'armée de Louis qui remonte de Chinon. Le 2 juillet 1214 Louis et Pierre de Dreux devenu duc de Bretagne obligent Jean sans Terre à lever le siège. Le trésor de Jean tombe entre leurs mains et il s'enfuit avec son armée. Le roi d'Angleterre est le 4 juillet à Saint-Maixent puis le 15 juillet à La Rochelle, il rentre ensuite en Angleterre où il doit faire face à une conjuration de Barons Anglais qui vont lui imposer la Grande Charte en 1215.
La première manche est gagnée pour Philippe II et son fils Louis.

Le front Nord: Bouvines
Le 28 avril une Conférence se tient à Maastricht entre l'Empereur Othon, Renaud de Boulogne, Ferrand de Flandres, le comte de Hollande, le duc de Brabant et le comte de Salisbury pour fixer les conditions de l'attaque par le Nord. Un rendez-vous général est fixé à Nivelle en Brabant, dans les premiers jours de juillet.
 
Othon part d'Aix la Chapelle où s'est effectué le rassemblement de son armée, il se dirige vers le Hainaut et arrive à Nivelle le 12 juillet 1214 où les Coalisés tiennent une conférence. Outre les grand Seigneurs indiqués précedemment, sont présents : le duc Thibault I de Lorraine, le duc Albert de Saxe, Philippe de Courtenay Marquis de Namur, Hugues de Boves, etc .... Ils se partagent le domaine de Philippe II par avance.
 
L'armée des Coalisés se dirige alors vers Valenciennes où elle arrive le 20 juillet. On estime l'ensemble de cette armée à environ 60.000 hommes : 10.000 cavaliers et environ 50.000 fantassins. Un émissaire de Philippe II, le Frère Guérin, arrive à Valenciennes, il propose une trève de 15 jours et invite les Coalisés à une réunion au Quesnoy. Les Coalisés refusent.
 
L'armée Francaise est sensiblement moins nombreuse, on l'estime entre 20 à 30.000 hommes. Elle part de Péronne et arrive à Douai le 23 juillet puis le 26 elle est à Tournai. Philippe II souhaite prendre l'armée adverse à revers en la contournant par le Nord-Est, de manière à couper la route de l'Allemagne.
Prévenu, l'Empereur Othon IV fait faire mouvement à son armée de Valenciennes jusqu'à Mortagne, au confluent de la Scarpe et de l'Escaut. Philippe décide alors de se replier vers Lille par la route la plus directe, celle qui emprunte le pont de Bouvines. Alors que son armée a déjà commencé à franchir ce pont, l'armée des Coalisés arrive, la bataille est inévitable, nous sommes le 27 juillet 1214.
Bataille de Bouvines

la Bataille de Bouvines

L'armée française est composée de trois corps : Philippe Auguste est au centre, l'aile droite est commandée par le duc Eudes de Bourgogne et l'aile gauche par Robert de Dreux. Philippe est entouré de ses principaux fidèles: Guillaume des Barres, Mathieu de Montmorency, Pierre Mauvoisin, etc..
 
L'armée Impériale comporte également trois corps avec au centre Othon IV, l'aile gauche est commandée par Ferrand comte de Flandre et l'aile droite par Renaud de Dammartin comte de Boulogne.
 
                                                                                                Philippe II Auguste à Bouvines
 
Coté Francais, le comte Gautier de Saint-Pol lance une charge de cavalerie contre les Flamands et transperce les lignes. Puis c'est le duc de Bourgogne qui entre à son tour en action.
Bataille de Bouvines




Après quelques heures de bataille, l'aile gauche de l'armée Impériale a été dispersée et Ferrand de Portugal comte de Flandre est fait prisonnier.
 
Au centre Philippe II Auguste a failli etre capturé, mais les exploits de Ganelon de Montigny et de Pierre Mauvoisin et de bien d'autres renversent la situation. Othon IV fuit le champ de bataille et rejoint Valenciennes.
 
Du coté de l'aile droite Robert de Dreux et son frère Philippe évêque de Beauvais font difficilement face aux soldats de Renaud de Dammartin. Ceux-ci essaient sans succès de s'emparer du pont de Bouvines. Renaud de Dammartin comte de Boulogne, dont les troupes ont pourtant bien tenu, réalise que la bataille est perdue et il se rend au Frère Guérin.
 
La bataille a duré un aprés-midi et le succés de l'armée Francaise est incontestable. Cette victoire établit solidement les rois Capétiens et le royaume de France sur l'échiquier Européen.
 
Le comte Ferrand de Flandre est ramené prisonnier à Paris
 
Ferrand de Flandre est ramené dans une charette à Paris et présenté comme un trophée aux Parisiens (cf gravure ci-contre). Emprisonné il sera liberé quelques années plus tard par Blanche de Castille.


Lisez ces livres :
Le Dimanche de Bouvines, 27 juillet 1214 de Georges Duby

Philippe Auguste et Bouvines de Antoine Hadengue

Bouvines, ou l'aube d'une nation: 27 juillet 1214 : en direct du champ de bataille de Robert Garnier






Louis VIII le Lion

Louis VIII est né en 1187, il est le fils de Philippe II Auguste et de Isabelle de Hainaut. Il est marié encore enfant avec Blanche de Castille en 1200, c'est une des clauses du Traité du Goulet.
Louis VIII et Blanche de Castille ont eu de nombreux enfants:
- Philippe né en 1209 et mort en 1218,
- Louis IX, le roi Saint Louis né en 1214 qui suit,
- Robert né en 1216 qui devient comte d'Artois, il est mort en 1250 suite à la bataille de Mansourah en Egypte.
- Isabelle née en 1223,
- Jean, Philippe Dagobert et Etienne morts en bas age,
- Alphonse né en 1220 qui devient comte de Poitiers puis épouse Jeanne l'héritière du comté de Toulouse,
- Charles né en 1226, il devient comte d'Anjou puis de Provence à la suite de son mariage avec Béatrice de Provence, il devient ensuite roi de Sicile et de Naples,
 
Le futur Louis VIII participe rapidement aux affaires du royaume pour le compte de son père. En juillet 1214 il remporte la victoire de La Roche aux Moines sur les armées de Jean sans Terre.
 
En mai 1216 Louis débarque en Angleterre à l'appel des Barons Anglais révoltés contre Jean sans Terre. Rapidement il conquiert toute la partie Est de l'Angleterre, il est couronné roi d'Angleterre.
 
La mort de Jean sans Terre le 19 octobre 1216 remet tout en cause, la plupart des Barons Anglais soutiennent alors Henri III le fils de Jean. Les armées de Henri III battent celles de Louis à Lincoln en avril 1217, la situation devient de plus en plus difficile et Louis signe alors le Traité de Lambeth et rentre en France.
 
Philippe II Auguste décède le 14 juillet 1223, Louis VIII est couronné roi le 6 aout. Il est immédiatement sollicité par Henri III Plantagenet qui essaie de récuperer le patrimoine Francais de son père.
En réponse Louis VIII s'allie avec Hugues de Lusignan (qui a pourtant épousé son ancienne fiancée, Isabelle d'Angoulème, la veuve de Jean sans Terre et mère de Henri III Plantagenet) et d'autres seigneurs Poitevins. Pendant l'été 1324 il s'empare de Saint Maixent, Niort (3 juillet), Saint Jean d'Angely et enfin La Rochelle (3 aout). Tout le Poitou est alors entre les mains du roi de France. Il pénètre en Gascogne mais s'arrete là suite aux demandes du Pape Honorius III qui est plus préoccupé par l'hérésie Cathare.
 
Le Pape désigne Romano Frangipani comme son Légat en France. Celui réunit un Concile à Bourges en novembre 1225 pour discuter de la situation des Cathares (ou Albigeois).
Le concile rejette les offres de soumission du comte Raymond VII de Toulouse et décide de lancer une nouvelle Croisade dont le financement est assuré par l'Eglise. Louis VIII accepte d'en prendre la tête et il se croise le 30 janvier 1226. Il convoque l'armée à Bourges pour le 17 mai 1226.
La campagne commence par le siège d'Avignon, la ville se rend en septembre 1226. Par crainte, la plupart des principales villes du Languedoc se soumettent à leur tour, sauf Toulouse la capitale. L'Assemblée de Pamiers attribue au roi de france les fiefs confisqués et ceux qui vont l'être. Louis VIII choisit de ne pas insister pour prendre Toulouse et il reprend la route de Paris. Arrivé à Montpensier, en Auvergne, il est atteint d'une dysenterie le 8 novembre 1226, il meurt 5 jours plus tard.
Son règne n'aura duré q'un peu plus de trois ans, pour autant il a joué un rôle important dans la construction du royaume.


Lisez ces livres :
Louis VIII, le Lion de Gérard Sivéry     Louis VIII, le Lion de Jacques Choffel



Blanche de Castille

Blanche de Castille

Blanche de Castille est la fille d'Alphonse VIII roi de Castille et d'Aliénor, fille d'Henri II Plantagenet et d'Aliénor d'Aquitaine, elle est née en 1188.
 
Choisie par Aliénor d'Aquitaine, elle épouse Louis, le fils ainé de Philippe II à la suite du Traité de Goulet négocié par le roi de France avec Jean sans Terre, roi d'Angleterre. Le mariage est célébré le 23 mai 1200, les deux époux sont encore des enfants. Leur premier fils Louis (futur Louis IX) nait en 1214.
 
Louis VIII devient roi de France en 1223 à la mort de Philippe II, Blanche est couronnée à Reims avec son mari le 6 aout de cette même année.
 
A la mort de Louis VIII, en 1226, leur fils Louis IX est encore enfant. Blanche de Castille se hâte de le faire couronner à Reims le 29 novembre 1226 et elle assure alors de fait la régence du Royaume pour le compte de son fils.
Elle conserve auprés d'elle les conseillers de Philippe II et s'appuie également sur le Légat du Pape, le Cardinal de Saint-Ange Romano Frangipani.
 
Elle est rapidement confrontée à l'opposition des grands seigneurs Féodaux qui cherchent à profiter de la situation de faiblesse provoquée par cette régence. Ils sont conduits par un Capétien, Pierre Mauclerc, duc de Bretagne, un Baron du Poitou, Hugues de Lusignan comte de La Marche, le comte Thibaud IV de Champagne et même Philippe Hurepel comte de Boulogne et oncle du roi.
Henri III Plantagenet roi d'Angleterre soutient également la révolte.
 
Blanche de Castille manoeuvre habilement et parvient à neutraliser Thibaud IV de Champagne, un des principaux révoltés. Elle se réfugie au chateau de Vendôme dont le comte Jean IV lui est resté fidèle. Les coalisés signent le Traité de Vendôme au printemps 1227. L'agitation se poursuit cependant et une tentative d'enlèvement de Louis IX à Montlhéry échoue grace à la fidèlité des habitants de Paris.
 
Blanche doit faire face à de nouveaux soulèvements à partir de 1228. En octobre 1229 Pierre Mauclerc duc de Bretagne fait hommage de son duché au roi d'Angleterre. Blanche de Castille fait prononcer sa déchéance et réunit une armée contre lui. A partir de 1230 elle parvient à contoler tous les grands Féodaux.
Elle sait également tirer les bénéfices de la Croisade contre les Albigeois, par le Traité de Meaux en 1229, Raymond IV est maintenu au comté de Toulouse, mais il doit marier sa fille et héritière Jeanne avec Alphonse frère du roi Louis IX.
Raymond doit aussi partir en Terre Sainte pour cinq ans. Le comte de Foix se soumet lui aussi en septembre 1229. L'influence et la présence des Capétiens en Languedoc et dans le Sud de la France devient de plus en plus forte. Blanche de Castille et le Cardinal de Saint-Ange organisent dès cette époque l'intègration du Languedoc dans le royaume de France.
 
Blanche de Catille conserve assez longtemps la tutelle sur son fils Louis IX. Celui-ci ne prend le pouvoir réellement qu'en 1242. Plus tard, en 1248, quand Saint Louis part en Croisade, Blanche assure à nouveau la régence. Elle rassemble la rançon demandé par le Sultan d'Egypte pour la libération de Saint Louis qui a été fait prisonnier et elle manifeste aux Templiers son mécontentement pour leur lenteur à traiter cette affaire.
 
Elle est toujours régente quand elle meurt en 1252.


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La reine Blanche (Blanche de Castille) de Régine Pernoud

Blanche de Castille de Gérard Sivéry     Blanche de Castille de Philippe Delorme







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Saint Louis

Louis IX (Saint Louis)

Louis IX est le fils de Louis VIII le Lion et de Blanche de Castille. Il est né en 1214 à Poissy. On le désigne couramment sous le nom de Saint Louis.
Il n'a que douze lors de la mort de son père en 1226, c'est pourquoi la régence du Royaume est confiée à sa mère Blanche de Castille.
Louis IX épouse Marguerite de Provence en juin 1234 à Sens, elle est la fille ainée de Raymond Béranger V comte de Provence et de Béatrice de Savoie. Louis et Marguerite ont pour enfants:
- Blanche née en 1240 et morte en 1243,
- Isabelle née en 1242, ellépouse en 1255 Thibaud V comte de CHampagne et roi de Navarre,
- Louis né en 1244 et mort en 1260,
- Philippe III le Hardi né en 1245, qui suit.
- Jean Tristan né à Damiette en 1250 mort à Tunis en 1270, il épouse Yolande de Bourgogne,
- Pierre né en 1251, il devient comte d'Alencon et du Perche,
- Blanche née en 1253 à Jaffa, elle épouse en 1269 Ferdinand de Castille, Philippe III tentera en vain de préserver le trone de Castille à leurs enfants après la mort de Ferdinand,
- Marguerite née en 1254, elle épouse en 1270 Jean I duc de Brabant,
- Robert né en 1256, qui devient comte de Clermont, il épouse en 1272 Béatrice héritière de la seigneurie de Bourbon, c'est de lui que sont issus les Bourbons et en particulier la famille des Bourbons-Vendome dont descendent tous les rois de France à partir d'Henri IV et également les Bourbons d'Espagne.
- Agnès née en 1260,épouse en 1279 Robert II duc de Bourgogne.
 
Marguerite de Provence survivra longtemps à son mari, elle est morte en 1295. La première période de son mariage est difficile car elle avait une antipathie certaine avec Blanche de Castille.

Le 25 avril 1234 le roi Louis IX devient majeur, mais en pratique Blanche de Castille conserve le pouvoir et dirige les affaires du royaume jusqu'en 1244.
En 1241 Louis IX rachète à l'Empereur Latin Jean de Brienne des reliques de la passion du Christ: la couronne d'épines et un morceau de la vraie croix, c'est pour les accueillir qu'il fait construire la Sainte Chapelle à Paris

Louis IX et Henri III Plantagenet, roi d'Angleterre

le 20 mai 1242 Henri III débarque à Royan, il veut une nouvelle fois reconquérir les anciens domaines Plantagenets. Les armées de Louis IX remportent la victoire de Taillebourg (21 juillet) puis celle de Saintes (22 juillet) sur le roi d'Angleterre.
Le comte de Toulouse qui devait venir l'aider a fait défaut. Une trève de cinq ans est conclue le 12 mars 1243 entre les deux rois, les conditions sont particulièrement dures pour les seigneurs Poitevins qui se sont alliés à Henri III. Le Traité de Paris, qui officialise la plupart des acquisitions des rois de France aux dépens des Plantagenets, n'est signé que 15 ans plus tard, en 1258.

Louis IX , les Cathares et le Sud du royaume

En mai 1242 des Cathares de Montségur tuent deux Inquisiteurs et l'archidiacre de Toulouse, la tension monte à nouveau. Le comte de Toulouse se soumet et signe le Traité de Lorris en janvier 1243. Le chateau de Montségur est réduit par un siège qui dure d'avril 1243 à mars 1244. Le Traité de Lorris consacre le rattachement définitif des régions du Languedoc au royaume de France.
 
En 1246 Louis IX négocie avec succés le mariage de son jeune frère Charles d'Anjou avec Béatrice, l'héritière du comté de Provence. Charles s'impose progressivement en Provence et meme en Italie du Nord.

Louis IX et la Septième Croisade

En 1229 Pierre Mauclerc duc de Bretagne et Thibaud de Champagne partent en Terre Sainte dans le cadre d'une nouvelle Croisade. Celle-ci aboutit bien des années plus tard, en 1241, à la reprise de Jérusalem.
Louis IX tombe gravement malade en 1244, il s'engage à partir en Croisade en cas de guérison. En effet en juin de la même année les Turcs ont repris Damas puis Jérusalem le 11 juillet. Une fois guéri Louis tient à accomplir son voeux en dépit des conseils contraires du Pape Innocent IV (qui est alors en plein conflit avec l'Empereur Frédéric II de Hohenstaufen).
La Septième Croisade part d'Aigues-Mortes en aout 1248, Marguerite de Provence accompagne le roi. La flotte fait d'abord escale à Chypre avant d'arriver à Damiette, en Egypte, en mai 1249. Les Croisés pénètrent dans l'intérieur de l'Egypte et remontent le Nil jusqu'à Mansourah dont ils s'emparent en février 1250. Le Sultan Ayoub d'Egypte est mort à la fin de 1249 et les nouveaux maitres du pays deviennent plus agressifs. Les Mamelouks Turcs reprennent Mansourah sur les Croisés en avril 1250. Pendant le repli de l'armée vers Damiette le frère du Roi, Robert d'Artois, est tué et Louis IX est fait prisonnier et mis à rancon. Puis la flotte des Croisés est détruite à Damiette, qui est son port d'attache.
 
En mai 1250 un complot contre le Sultan d'Egypte permet à Baibars de prendre le pouvoir. Blanche de Castille rassemble la rançon pour libérer Saint Louis et la fait verser aux Egyptiens par l'intermédiaire des Templiers qui échelonnent le paiement sur quatre ans. Le roi est d'abord libéré sur parole en mai 1250, il attend 4 ans et l'achèvement du paiement de la rancon pour rentrer en France en 1254. Pendant ces années il s'installe à Saint Jean d'Acre dans le royaume Franc d'Orient. Il s'attache à donner à celui-ci une meilleure organisation administrative et militaire. Pour stabiliser l'existence du royaume Franc il négocie avec les Turcs d'une part et les Mongols d'autre part, mais sans succés. Il rentre en France en juillet 1254.
 
Pendant l'absence de Louis IX, Blanche de Castille assume de nouveau la régence du Royaume de France, elle est confrontée en mai et juin 1251 à la Croisade des Pastoureaux qui rassemble de nombreux pauvres voulant libérer le roi, Blanche fait réduire sans ménagement ce rassemblement.

La politique de Paix de Louis IX

Saint Louis est un roi épris de Paix et de Justice, il impose aux agents Royaux d'avoir un comportement d'équité et d'intégrité dans l'exercice de leurs fonctions.
 
Dans la seconde partie de son règne le Roi Louis IX jouit d'un grand prestige en Europe ce qui conduit de nombreux souverains à faire appel à lui comme arbitre
Ainsi en septembre 1256 il contribue à ramèner la paix entre la Flandre et le Hainaut. Il intervient également pour résoudre des conflits entre la Bourgogne et Chalon, Bar et la Lorraine, la Savoie et le Dauphiné.
 
le 11 mai 1258 il signe le Traité de Corbeil avec le roi Jacques Ier d'Aragon. Celui-ci renonce à ses droits sur le comté de Toulouse et celui de Provence, en contrepartie Louis IX renonce à sa suzeraineté sur la Catalogne et le Roussillon.
 
Le 28 mai 1258 il signe avec Henri III d'Angleterre l'important Traité de Paris qui officialise le rattachement de la Normandie, du Maine, de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou à la France. En contrepartie la Saintonge, l'Agenais, le Périgord et le Quercy sont restitués au roi d'Angleterre et la Guyenne reste aussi à celui-ci. L'ensemble des possessions du Plantagenet en France est désormais sous la suzeraineté du roi de France. Par la suite Louis IX intervient même comme arbitre dans un conflit opposant le roi Henri III d'Angleterre à ses Barons Anglais.
Saint Louis servant les pauvres

L'oeuvre personnelle et administrative de Louis IX

Le règne de Louis IX a vu le pouvoir royal se développer fortement. La monnaie du roi est désormais utilisable dans tout le royaume venant ainsi concurrencer les monnaies des seigneurs Féodaux. Le système fiscal est amélioré et les prélèvements sur le clergé sont accentués.
 
Les villes prennent plus d'indépendance par rapport aux seigneurs et les officiers du roi interviennent de plus en plus dans les conflits et les affaires courantes. Dans certains cas on peut faire appel de la justice du seigneur devant celle du roi.
 
C'est sous son règne que Robert de Sorbon crée la Sorbonne qui devient l'Université de Paris. Louis IX est aussi l'initiateur du Parlement de Paris.


Saint Louis rendant la justice



On a conservé de lui le souvenir d'un roi pieux avec de grandes qualités humaines, soucieux de justice et d'équité et sensible aux difficultés des pauvres et des humbles.
La gravure ci-dessus le montre en train de servir un repas aux pauvres.

L'image de Saint Louis rendant la justice sous un chêne à Vincennes, prés de Paris, (cf dessin ci-contre) est passée dans l'imagerie populaire.

Sa foi l'a conduit cependant à être intolérant vis à vis des hérétiques et des infidèles, et motive ses départs en Croisade aux dépens de l'intéret de son royaume.



Louis IX et la conquete de la Sicile et de Naples par son frère Charles

En 1266, influencé par le Pape Clément IV (c'est un Français, Guy Fouques), Saint Louis accepte que son frère Charles d'Anjou se lance à la conquête de la Sicile et de l'Italie du Sud.
Cette même année Charles d'Anjou vainc et tue le roi Manfred de Sicile à la bataille de Bénévent et il devient lui-meme roi de Sicile. Il est à l'origine de la Maison des Capétiens-Anjou qui va règner sur Naples, la Hongrie et la Pologne.

Louis IX et la Huitième Croisade

En 1270 Louis engage une nouvelle Croisade contre les Musulmans de Tunisie, il est accompagné par son fils et héritier Philippe et d'un autre fils Jean Tristan.
Il arrive à Carthage en juillet et attend l'arrivée du contingent de son frère Charles d'Anjou roi de Sicile. Avant cette arrivée l'armée des Croisés est atteinte par la peste, le comte Bouchard V de Vendome, celui de la Marche, les sires de Montmorency, de Piennes, de Brissac décèdent ainsi que Gautier de Nemours Maréchal de France et bien d'autres.
Puis c'est au tour du fils de Saint Louis, Jean Tristan, et enfin Saint Louis meurt de la peste le 25 aout 1270 à Carthage (Tunis).
Charles d'Anjou arrive juste aprés le décès du roi, il négocie le départ des Croisés avec l'Emir de Tunis. Ainsi s'achève la dernière Croisade de la Chrétienté contre l'Islam.
Saint Louis a été canonisé par le Pape Boniface VIII en 1297.



Lisez ces livres :
Saint Louis et son Siècle de Gérard Sivéry     Louis IX, 1214-1270 : Le Roi saint de Gérard Sivéry

Les Rois qui ont fait la France : Saint-Louis de Georges Bordonove

Saint-Louis de François Bayrou     Saint Louis de Jacques Le Goff

Saint Louis de Simone Abraham-Thisse, Alain Plessis     Le Siècle de Saint-Louis de Noël Bosetti, Morgan

Saint-Louis et le crépuscule de la féodalité de Régine Pernoud     Le chêne de la sagesse de Jean Markale

Saint Louis roi de France : 1214-1270 de Philippe Baud

L'économie du royaume de France au siècle de Saint Louis (vers 1180-vers 1315) de Gérard Sivéry

Les Capétiens et l'argent au siècle de Saint Louis: Essai sur l'administration et les finances royales au XIIIe siècle de Gérard Sivéry




Saint Louis
(1996) de Jacques Le Goff -- Relié -  ISBN : 2070733696

Parce qu'il a été roi et saint, Louis IX est un personnage central de l'Occident médiéval. Il n'est dès lors guère surprenant qu'un des plus grands spécialistes français du Moyen Âge se soit penché sur lui.
Peut-on parvenir au Saint Louis vraisemblable ? Telle est la question que se pose Le Goff. Dans cette optique, les témoignages, ceux de Joinville entre autres, font l'objet d'une étude attentive. On découvre alors non un saint roi au destin tout tracé mais un homme en proie à des incertitudes et à des contradictions. La très grande familiarité - l'intimité pourrait-on dire - de l'auteur avec son objet d'étude, lui donnent épaisseur et vie.
Tout en redonnant ses lettres de noblesse à ce genre historique, Le Goff réussit à dépasser l'image, forgée par la tradition, d'un roi figé dans sa sainteté








Philippe III le Hardi

Philippe III est né en 1245, il est le fils de Louis IX et de Marguerite de Provence. Il faut reconnaitre que Philippe III fait un peu pâle figure devant la stature de ses prédecesseurs et celle de son successeur, Philippe IV le Bel
Il épouse en premières noces, en 1262, Isabelle d'Aragon soeur du roi Pierre d'Aragon. Ils ont pour enfants:
- Louis, sa mort en 1278, cause la chute et la pendaison de Pierre de La Brosse,
- Philippe IV le Bel qui suit,
- Charles de Valois dont est issue la branche des Capétiens-Valois.
 
Philippe et Isabelle d'Aragon participent à la huitième Croisade en Tunisie, Philippe est présent lors de la mort de son père à Tunis en aout 1270 et est donc immédiatement proclamé roi de France.
En France, Mathieu de Vendome est régent en attendant le retour du roi. C'est l'oncle de Philippe, Charles I d'Anjou, roi de Sicile, qui négocie à son avantage la paix avec l'Emir de Tunis. Isabelle d'Aragon fait une chute de cheval dont elle meurt lors du retour en France du couple royal.
 
Dans les premières années de son règne Philippe III s'appuie sur son favori, Pierre de La Brosse, ancien Chambellan de Louis IX, qui bénéficie également du soutien de la reine mère, Marguerite de Provence.
 
En 1271, l'oncle de Philippe IIl, Alphonse de Poitiers décède sans héritiers directs, le roi de France récupère ainsi le Poitou, l'Auvergne, le nord de la Saintonge, l'Aunis, l'Agenais, le Rouergue, le Quercy et le comté de Toulouse. Il lui faut néanmoins remettre à la raison le comte de Foix en 1272.
 
Philippe III cède une partie du Comtat Venaissin au Pape Grégoire X en 1274. Il achète la même année le comté de Nemours.
 
Henri III de Champagne, roi de Navarre meurt en juillet 1274. Sa femme Blanche d'Artois, une nièce de Louis IX, devient la régente du royaume de Navarre. Elle remet sa fille unique et héritière, Jeanne, à Philippe III qui la fiançe à son second fils, le futur Philippe le Bel qui heritera ainsi de la Champagne et de la Navarre. En 1275 Philippe III devient régent du Royaume de Navarre.
 
Philippe III épouse en secondes noces Marie de Brabant en aout 1274 . Intelligente et vive, Marie prend l'ascendant sur son mari et anime la Cour du Roi où prévalait jusque là un style austère. Philippe et Marie ont pour enfants : Marguerite, Blanche et Louis comte d'Evreux.
Marie de Brabant, infléchit la politique Francaise. Elle éloigne les membres du parti Anglais qui s'appuyent sur la reine mère Marguerite de Provence. En 1278, avec l'aide de Charles Ier d'Anjou, Marie parvient à faire condamner Pierre de La Brosse, il est pendu au gibet de Montfaucon. Il avait accusé Marie d'avoir fait empoisonner Louis le fils ainé (du premier mariage) du roi et lui même est accusé de trahison au profit du roi de Castille.
 
Mathieu de Vendome, Abbé de Saint-Denis, jadis conseiller de Louis IX, redevient le principal acteur dans la conduite de la politique du royaume.
 
En Castille, Sanche IV, le second fils d'Alphonse X s'est emparé du trône, avec l'aide de Pierre III d'Aragon, aux dépens des enfants de l'ainé, Ferdinand de La Cerda. La veuve de ce dernier, Blanche, est la soeur de Philippe III. Celui-ci entreprend une action militaire en Castille en 1276 pour rétablir ses neveux dans leurs droits. Mais l'opération échoue et les enfants sont retenus prisonniers par Pierre III d'Aragon.
 
Philippe III cède au roi d'Angleterre l'Agenais et le sud de la Saintonge, par le Traité d'Amiens signé en 1279, en contrepartie d'une reconnaissance de vassalité en tant que duc d'Aquitaine.
 
Son frère Pierre d'Alencon meurt en 1283 sans autre héritier que le roi qui récupère ainsi le comté d'Alencon et le Comté du Perche.
 
Marie de Brabant pousse Philippe III à s'investir pour la défense des interêts Siciliens de son oncle Charles I d'Anjou contre son ex beau-frère Pierre III d'Aragon.
Le Pape Martin IV excommunie Pierre III d'Aragon, pour sa responsabilité dans les Vêpres Siciliennes au cours desquelles les Français de Sicile sont massacrés, puis il attribue le royaume d'Aragon à Charles de Valois, fils de Philippe III. Celui-ci part même à la conquête de l'Aragon, en mars 1285. Il met le siège devant Gérone pendant deux mois, son armée est affaiblie par le paludisme et la flotte française est détruite par la flotte Aragonaise de Roger de Loria.
 
Philippe III est lui-même atteint de paludisme, il repasse les Pyrénées et décède à Perpignan le 5 octobre 1285. C'est Philippe le Bel qui règlera le conflit avec l'Aragon.
Mathieu de Vendome est à nouveau désigné comme régent du Royaume.


Lisez ce livre :   Philippe III le hardi de Gérard Sivery








Charles d'Anjou et la Maison des Capétiens-Anjou

Charles I d'Anjou est le plus jeune frère de Saint Louis. Il épouse l'héritière du Comté de Provence puis à la demande du Pape il conquiert la Sicile et l'Italie du Sud. Il perd la Sicile lors des Vepres Siciliennes en 1282 mais se maintient à Naples et dans l'Italie du Sud.
 
Ses descendants élargissent leur domaine d'intervention puisque, outre le royaume de Naples, certains deviennent rois de Hongrie, de Croatie et de Pologne et possèdent des Principautés sur la cote Dalmate (ainsi Durazzo).
 
Le comté d'Anjou lui-même passe par mariage à la Maison de Valois et quand Philippe de Valois devient roi de France l'Anjou est réincorporé au domaine Royal.
 
La Maison d'Anjou parvient à se maintenir à Naples en dépit des secousses du règne de Jeanne de Naples. Les trois branches cadettes (Hongrie, Tarente, Duras) s'entredéchirent (en dépit de nombreux mariages croisés) pour s'installer à la tête du royaume.
 
Louis d'Anjou fils du roi de France Charles V est adopté par la reine Jeanne pour lui succèder, mais il ne parviendra pas à reprendre le royaume de Naples à son compétiteur, Charles de Duras, qui devient roi sous le nom de Charles III.
 
Louis d'Anjou conserve néanmoins la Provence, il est le fondateur de la 2° Maison des Capétiens-Anjou.
 
A la fin du XVème siècle, le roi de France Louis XI hérite des droits de la Maison d'Anjou sur Naples et la Sicile. C'est une des revendications qui permettent à ses successeurs Charles VIII, Louis XII et Francois I de se lancer dans les Guerres d'Italie.


En savoir plus sur l'épopée de la Maison d'Anjou



Philippe IV le Bel (1285-1314)

Philippe le Bel n'a que 17 ans, en 1285, lorsqu'il devient roi de France en 1285. Pourtant il assume rapidement sa fonction de roi et s'impose à son entourage et aux grands seigneurs du pays. Son règne a duré près d'une trentaine d'années jusqu'en 1314. C'est un des plus grands rois de France, il est le fondateur de la France moderne.
 
Philippe IV a épousé Jeanne de Champagne, héritière de la Champagne et de la Navarre, en 1284. Ils sont couronnés à Reims en 1286. La reine n'intervient pas dans les affaires politiques du royaume par contre elle reste très impliquée sur ses domaines propres: le comté de Champagne et le royaume de Navarre.
 
Philippe IV et Jeanne de Champagne ont eu trois fils qui ont succédé à leur père: Louis X le Hutin, Philippe V le Long et Charles IV le Bel, ils ont aussi eu une fille Isabelle qui a épousée le roi Edouard II d'Angleterre.
 
Le gouvernement du roi
La personnalité et la manière de gouverner du roi a frappé ses contemporains. Il reste toujours impassible et même froid (une statue). Il se tient en retrait et délègue beaucoup à ses conseillers (Guillaume de Nogaret, Pierre Flote, Guillaume de Plaisians, Enguerrand de Marigny, etc) et aussi à son frère Charles de Valois, pour autant il garde le dernier mot. Il prend aussi les avis de ses cousins Robert d'Artois et de sa fille, Mahaut, ainsi que de Robert duc de Bourgogne.
Au plan financier le roi s'appuie sur les frère Guidi, Biche et Mouche, issus d'un homme d'affaire de San Gimignano en Toscane.
 
Philippe le Bel a fait évoluer le pouvoir royal en prenant des distances avec les principes féodaux. Il amorce la construction d'une monarchie nationale.
Ses conseillers sont des Légistes spécialisés par domaines. Ils conduisent les négociations au nom du roi avec les pouvoirs les plus étendus. L'administration du royaume s'appuie de plus en plus sur des Baillis et Sénéchaux nommés et rémunérés par le roi et qui sont surveillés de près.
 
Le roi a toujours des besoins financiers croissants pour conduire sa politique. Pendant de nombreuses années il utilise des expédients classiques: nouvelle fiscalité (le fouage: impôt par feu (foyer)), reprise du droit de battre monnaie sur les seigneurs féodaux puis manipulation de la monnaie, prélèvements sur les financiers Juifs et Lombards, etc.
Mais tout cela s'avère insuffisant et il apparait bien qu'une des motivations de son action contre les Templiers est financière.
 
Philippe IV et l'Angleterre
Le roi Edouard Ier d'Angleterre est le vassal de Philippe IV pour ses possessions Françaises, essentiellement la Guyenne. Les officiers du roi de France interviennent régulièrement dans cette Province et les seigneurs locaux utilisent leur droit d'appel au roi de France par dessus la tête de leur suzerain Edouard.
 
En 1293 un différend oppose des marins Normands et Anglais, Philippe convoque Edouard Ier qui envoie son frère Edmond de Lancastre. Au final le roi prononce la confiscation de terres d'Edouard Ier en France. La guerre entre les deux rois est enclenchée.
 
Edouard Ier reçoit le soutien de nombreux alliés: l'Empereur Adolphe de Nassau, le comte de Flandre, le duc de Brabant, les comtes de Bar, de Juliers et de Savoie, etc.
 
Philippe le Bel peut compter sur le Dauphin de Viennois Humbert Ier, les comtes de Hollande, de Hainaut, de Bourgogne et de Luxembourg et même ensuite le roi d'Ecosse et les rois d'Aragon et de Castille.
 
En 1294, les Anglais prennent Blaye, Castillon, Saint Sever et Bayonne. Mais en 1295, l'armée de Charles de Valois occupe la plus grande partie de la Guyenne et en 1296 Robert d'Artois achève la conquête de ce duché. A la fin de 1295, une escadre commandée par Mathieu de Montmorency fait un raid contre Douvres.
 
Pourtant la lutte n'est pas terminée, elle se poursuit à travers le conflit au sujet de la Flandre.
 
Philippe IV et la Flandre
La Flandre est perturbée par la succession de Guillaume de Dampierre, second mari de Marguerite de Flandre. Celle-ci avait épousé en premières noces Bouchard d'Avesnes dont elle avait eu un fils Jean.
Saint Louis avait établi Guy de Dampierre comme comte Flandre mais Jean d'Avesnes possédait l'essentiel du Hainaut. Cette situation mettait le roi de France en position d'arbitre. En outre, le Bailli de Vermandois (Saint Quentin) intervient régulièrement dans les affaires flamandes, il assiste aux plaids du comte de Flandre.
 
Au début des années 1290, Guy de Dampierre et Edouard Ier se reçoivent et font alliance sans conséquence immédiate. Les discussions engagées entre le comte de Flandre et le roi de France ne mènent à rien et au début de 1296 le comte de Flandre envahit le Hainaut et s'empare de Valenciennes.
 
Dans les villes la population est divisée en deux groupes antagonistes: les notables et les gens des métiers. Dans plusieurs grandes villes: Gand, Bruges, Lille, Ypres, Douai, les notables se rangent du côté du roi de France.
 
En juillet 1296, le comte de Flandre est cité à comparaitre devant le roi, il vient pour s'entendre signifier la prise de contrôle du roi sur les villes précitées.
 
Le roi Edouard Ier d'Angleterre se montre ensuite particulièrement actif contre le roi de France dans le conflit qui oppose celui-ci à la Flandre. Un traité d'alliance contre Philippe IV est établi le 7 janvier 1297, le comte de Flandre conteste son statut de vassal du roi de France.
 
Philippe IV prend la tête d'une armée et engage le siège de Lille, le comte de Flandre se retrouve seul, la plupart des ses alliés lui font défaut. Le roi Edouard Ier est empêtré dans des affaires intérieures et ne peut intervenir. Après Lille, Coutrai, Dunkerque et Bruges tombent devant les armées du roi de France, seul Gand résiste.
Le 13 août 1297 le comte Robert d'Artois vainc les Flamands à Furnes.
 
Une trêve établie avec le concours du Pape Boniface VIII est conclue en 1298, le roi d'Angleterre récupère la Guyenne (sauf Bordeaux) mais en restant vassal du roi de France et la fille de Philippe, Isabelle, doit épouser l'héritier de la couronne d'Angleterre le futur Edouard II.
 
Depuis 1297, les Français occupent tout l'Ouest de la Flandre. En janvier 1300, Charles de Valois continue à investir le comté, il s'empare de Gand et fait prisonnier le comte Guy de Dampierre et son fils Robert de Béthune. En 1301, Philippe le Bel fait un grand voyage dans le comté où les principales villes lui font un très bon accueil. Mais les maladresses du Gouverneur Jacques de Châtillon changent l'athmosphère qui devient anti-Française. Le 18 mai 1302 ont lieu les Mâtines de Bruges où les habitants tuent de nombreux soldats Français, les partisans du comte de Flandre relèvent alors la tête.
 
Une armée Française conduite par Robert d'Artois arrive devant Courtrai le 11 juillet 1302, les milices communales sont conduites par les habitants de Bruges, elles font face aux chevaliers Français et remportent une grande victoire. Beaucoup de seigneurs français sont tués: Robert d'Artois, Jacques de Châtillon, Pierre Flote, etc. Gand, Lille, Douai et bien d'autres villes reviennent dans le parti du comte de Flandre qui reste cependant prisonnier du roi de France.
 
Par des négociations habiles, Philippe IV arrive à mettre dans son camp et le nouveau Pape Benoit XI et même le roi Edouard Ier d'Angleterre. Le comte de Flandre est libéré pour prêcher la conciliation des Flamands avec le roi, il échoue.
 
En juillet 1304, Philippe le Bel réunit une armée à Arras, la roi écrase l'armée Flamande à Mons en Pévèle. Le siège de Lille est engagé le 24 août et la ville se rend le 14 septembre.
 
Un Traité de Paix est finalisé à Athis, Robert de Béthune est libéré et devient comte de Flandre (son père vient de mourir), les villes prises lui sont restituées mais leurs murailles sont abattues et elles doivent verser une énorme indemnité, Bruges est particulièrement sanctionnée. Le roi conserve des places fortes en garantie de l'exécution du traité.
 
Philippe IV et la Papauté
Dès le début de son règne, Philippe demande à L'Eglise de contribuer au financement de sa politique. Le Pape est plus que réticent, il interdit de verser des subsides aux autorités laïques sans sa permission.
 
Le Pape se considère comme supérieur aux rois ce qui entraine un conflit avec Philippe le Bel qui met en cause la légitimité de ce Pape.
 
Le roi interdit l'exportation d'or et d'argent vers Rome et expulse les collecteurs des taxes pontificales. Il affirme son indépendance temporelle vis à vis du Pape, et il saisit le temporel des évêques qui obéissent au Pape.
 
En 1301, l'évêque de Pamiers tient des propos injurieux contre le roi Philippe qui veut le faire juger pour cela. Le Pape Boniface VIII conteste ce droit que s'attribue le roi de France.
 
En septembre 1303, Guillaume de Nogaret avec une petite armée investit Agnani où réside le Pape qu'il arrête pour le ramener en France. La population d'Anagni se soulève et la Pape peut se réfugier à Rome où il meurt un mois après.
 
En 1305, le nouveau Pape est Clément V, le Français Bertrand de Goth auparavant archevêque de Bordeaux. Il est incapable de résider à Rome qui est en proie aux luttes de factions. Il s'installe à Avignon dans le Comtat Venaissin qui a été acquis par la Papauté en 1274, ce faisant il est sous le contrôle du roi de France ce qui prend une importance particulière dans le cadre de l'action de Philippe IV contre les Templiers.
 
Philippe IV et les Templiers
A l'origine les Templiers était des moines soldats qui contribuaient aux Croisades pour la reconquête de la Terre Sainte. Avec le temps, leur mission et leurs comportements ont évolué, ils sont devenus des banquiers et un important propriétaire foncier dans les pays d'Europe de l'Ouest, dont la France.
A la fin du XIIIème siècle on compte neuf mille Commanderies et maisons fortes de Templiers, chacune avec un domaine propre: dépendances agricoles, forêts, péages, etc. Ils accumulent un trésor colossal puisqu'ils n'ont plus l'occasion de dépenser pour la Guerre Sainte, la Palestine étant définitivement perdue.
A Paris, la forteresse du Temple (elle était située au Nord du Quartier Châtelet) est impressionnante, elle domine tout le quartier alentour et même les bâtiments royaux.
Enfin les Templiers représentent une force militaire importante (plusieurs milliers d'hommes expérimentés et mobilisables rapidement). Cette force etait susceptible d'être utilisée de manière arbitraire, par exemple contre les rois (à la demande éventuelle d'un Pape...).
En outre leur vie n'est pas exemplaire comme l'illustre l'expression: Boire comme un Templier.
 
Le 13 octobre 1307 le roi fait arrêter tous les Templiers du royaume (plus de 2000). En arrière-plan de son action, Philippe IV vise leurs richesses et se méfie de leur force militaire.
 
Clément V est d'abord surpris et s'oppose à ces arrestations dans un premier temps puis il cède à l'exigence du roi de France. Le roi fait confirmer son action par des Etats Généraux réunis à Tours en mars 1308.
 
Certains templiers avouent des crimes sous la torture et dès 1310, 54 sont brûlés vifs. Le roi obtient du Pape Clément V la suppression de l'Ordre des Templiers, leur biens sont répartis par exemple au bénéfice des Hospitaliers, mais en France une bonne partie alimente les finances royales.
 
Le Grand-Maitre du Temple, Jacques de Molay, et les principaux responsables de l'Ordre sont traduits en justice, on les accuse alors de tous les crimes et surtout de la défaite en Terre Sainte. Les hauts dignitaires sont emprisonnés dans la forteresse de Chinon (les pierres de la tour du Coudray conservent des inscriptions de ces prisonniers).
Le procès des Templiers se déroule de 1307 à 1314, le 18 mars 1314 les principaux responsables de l'Ordre sont brûlés vifs sur un bûcher établi sur le parvis de Notre-Dame de Paris
 
Jacques de Molay a le temps d'assigner Philippe IV et Clément V à paraitre rapidement devant Dieu: Clément V est mort le 20 avril et Philippe IV le 29 novembre 1314.
 
Le scandale des belles-filles du roi
Dans les années 1310, la fin du règne est ternie par une grave affaire d'adultère concernant les trois belles-filles du roi.
 
L'accusation est portée par Isabelle, la fille du roi qui est mariée à Edouard II d'Angleterre. Marguerite de Bourgogne, épouse de l'héritier Louis (futur Louis X le Hutin) et Blanche de Bourgogne épouse de Charles sont accusées d'avoir des relations adultères avec les frères d'Aulnay qu'elles recevaient dans la Tour de Nesle à Paris.
La soeur de Blanche, Jeanne de Bourgogne, femme de Philippe n'est pas coupable mais au courant des frasques de sa soeur et de sa belle-soeur.
 
Marguerite et Blanche sont confondues par des aumonières offertes à leurs amants. Elles sont jetées en prison dans des cachots à Château-Gaillard. Leurs amants sont torturés et exécutés. Jeanne de Bougogne est quant à elle relaxée.
 
Philippe le Bel est mort le 29 novembre 1314, son fils ainé Louis X lui succède.


Lisez ces livres :  
Philippe le Bel de Jean Favier     Philippe le Bel de Dominique Poirel

Philippe IV le Bel et les derniers Capétiens, 1268-1328 de Sylvie Le Clech

1300 Art au temps de Philippe le bel




Philippe le Bel (1978) -- de Jean Favier -
- Broché  -  ISBN : 2213600953

L'histoire de Philippe le Bel est une suite d'énigmes: qu'est ce que l'entourage du Roi, son conseil, son gouvernement?
Qui sont ces légistes dont on parle tout le temps ? Qui du Roi ou de ses conseillers gouverne vraiment le Royaume autour de ces années 1300 ?

Cette période est la fin d'une belle époque, celle des Croisades et de la bonne monnaie, celle de la croissance économique et de l'essor démographique. Pourtant l'édifice commence à craquer sans qu'on le sache encore: Matines de Bruges, fausse monnaie, gifle d'Anagni, bucher des Templiers, Tour de Nesle, ....

Ce livre est l'oeuvre d'un des plus grands experts du Moyen-Age Francais: Jean Favier.


Philippe le Bel (1991) -- de Dominique Poirel -
- Broché  -  ISBN : 2262007497



Louis X le Hutin (1314-1315)

Il est le fils de Philippe IV et de Jeanne de Champagne-Navarre, il devient roi de Navarre en avril 1305 apès la mort de sa mère, il est sacré à Pampelune en 1307. Ses frères Philippe et Charles sont respectivement comte de Poitiers et comte de La Marche, cette province avait été acquise en 1308 sur la famille de Lusignan.
 
Il épouse Marguerite de Bourgogne dont il a une fille Jeanne qui est l'héritière du royaume de Navarre. Marguerite meurt dans sa prison au début de 1315. Louis X épouse alors Clémence d'Anjou-Hongrie.
 
A la fin du règne de Philippe IV les levées d'impôts sont de plus en plus impopulaires, en particulier en Bourgogne. Les conseillers de l'ancien sont mis en cause, surtout Enguerrand de Marigny.
 
Louis X fait confiance, à tort, à son oncle Charles de Valois qui le pousse à se débarasser des anciens conseillers de Philippe IV. Enguerrand de Marigny est pendu au gibet de Montfaucon pour prévarication et sorcellerie en avril 1315.
 
Pour faire face au nombreuses contestations des grands Barons, Louis leur accorde de larges concessions réduisant ainsi les efforts réalisés par son père.
 
La Flandre s'agite à nouveau et de manière récurrente, le problème sera en partie règlé par la victoire des armées royales en 1328 à Cassel, la Flandre rentre sous l'autorité du roi.
 
Pendant le règne de Louis X tous les serfs du domaine royal sont affranchis, le plus souvent contre un paiement, néanmoins cela illustre à la fois une évolution des mentalités et la généralisation de progrès dans les méthodes agricoles: usage du collier d'épaule pour le cheval, ferrages des chevaux, moulin à vent, etc.
En même temps apparaissent les premiers signes d'un essouflement économique: famine de 1315 à 1317 puis en 1320 et 1321, nouveaux mouvements de pastoureaux (jeunes bergers), etc.
 
Louis X est mort en juillet 1315 après un règne de seulement 18 mois. Quand il meurt sa femme Clémence de Hongrie est enceinte, quatre mois plus tard elle accouche d'un fils posthume Jean qui ne vit que quatre jours.
 
Pendant cette période son frère Philippe assure la régence puis il devient roi à la mort de Jean.
 


Philippe V le Long (1317-1322)

Philippe V est le second fils de Philippe IV le Bel, il est né en 1293 et reçoit en apanage le comté de Poitiers. Il a épousé Jeanne de Bourgogne qui a échappé au sort des ses belles-soeurs.
 
Il devient roi de France en janvier 1317, en application de la Loi Salique qui écarte les femmes du pouvoir royal, il est préféré à Jeanne, la fille de Louis X qui pour autant devient reine de Navarre. Il a bénéficié de l'appui de son oncle Charles de Valois et de son frère Charles comte de La Marche.
 
Quand il devient roi, Philippe V est à Lyon afin d'y surveiller le conclave qui tente d'élire un successeur à Clément V (mort en 1314). Il force la prise de décision du conclave en faisant murer les issues de la Cathédrale de Lyon, au final le Pape Jean XXII est élu, il siège à Avignon.
 
Les relations de Philippe avec la Papauté restent bonnes pendant la durée de son règne.
 
Il s'attache à renforcer l'autorité royale mise à mal pendant le règne de Louis X.
 
Il convoque le roi d'Angleterre Edouard II, son beau-frère, à venir lui rendre hommage pour le duché de Guyenne, ce qui est fait en 1320.
 
Philippe V engage une consultation régulière des trois Ordres (Clergé, Noblesse, Tiers-Etat) sur les affaires du royaume.
 
Il entreprend d'unifier les règles de mesures des marchandises (blé, vin, etc).
 
Son règne ne dure que cinq ans car il meurt d'une maladie en janvier 1322. Il n'avait que des filles de sa femme Jeanne de Bourgogne, elles sont en conséquence écartées de la succession au trône.
 


Charles IV le Bel (1322-1328)

Charles est le troisième fils de Philippe IV le Bel, quand il devient roi son épouse Blanche de Bourgogne est encore en prison.
 
Il fait casser son mariage par le Pape Jean XXII et épouse rapidement Marie de Luxembourg, fille de l'Empereur Henri VII et de Marguerite de Brabant. Mais Marie meurt un an et demi plus tard, Charles IV se remarie alors avec sa cousine Jeanne d'Evreux.
 
En juillet 1324, le roi d'A,gleterre Edouard II refuse de prêter hommage au roi Charles IV pour l'Aquitaine. L'armée française envahit alors cette province qui tombe sous le contrôle des Français à l'exception de Bordeaux et de Bayonne.
 
Isabelle, femme d'Edouard II et soeur de Charles IV facilite la réalisation d'un compromis, son fils Edouard (le futur roi Edouard III) devient duc d'Aquitaine, ce n'est donc plus le roi d'Angleterre qui prête hommage au roi de France.
 
Mais Charles IV ne respecte pas cette conciliation, il conserve l'Agenais et La Réole puis en 1325 confisque les biens du roi d'Angleterre dans le royaume de France.
 
En 1237, Isabelle est régente du royaume d'Angleterre, elle essaie à nouveau de trouver un accord avec Charles IV, sans succès.
 
C'est dans cette situation que meurt Charles IV en janvier 1328, Jeanne d'Evreux accouche d'une fille posthume. Le roi d'Angleterre postule alors au royaume de France, la Guerre de Cent Ans est dès lors en perspective.
 



Les Rois Maudits   L'intégrale en 3 DVD de Georges Marchal   (18 avril 2001)

Ces films sont inspirés du célèbre roman de Maurice Druon : Les Rois Maudits. Ces Rois sont les fils du Roi de France Philippe le Bel au XIVème siècle qui sont tous morts sans laisser d'héritier déclenchant ainsi une guerre de succession qui deviendra la Guerre de Cent Ans.



La Guerre de Cent Ans

La Guerre de Cent Ans est un conflit qui a opposé deux grandes dynasties féodales, les Plantagenets et les Capétiens pendant plus d'un siècle (1330-1450). L'enjeu en est la possession du Royaume de France.

1° période: 1330 - 1380       2° période: 1380 - 1413       3° période: 1413 - 1453









 
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