La France pendant le Haut Moyen-Age
A la fin du IXème siecle les pouvoirs institutionnels de l'
Empire Carolingien ont eclaté. L'
Empire Carolingien s'est d'abord fractionné en trois parties: Francie de l'Ouest, Lotharingie, Germanie (
Traité de Verdun -843- puis Traité de Meersen).
La Francie de l'Ouest s'est ensuite fragmentée à son tour entre la
Normandie, l'
Aquitaine, la
Bourgogne et le duché de France.
Le duché de France était en fait l'ancienne Neustrie, il couvrait l'Ouest de la Francie (entre Seine et
Loire). Les invasions Normandes et les incursions Bretonnes ont profondément secouée cette région. C'est dans ce contexte que sont apparues la plupart des dynasties féodales, en général à partir des notables Francs apparentés aux
Carolingiens.
A la mort du duc des Francs
Hugues le Grand, son fils
Hugues Capet est mineur, le roi
Lothaire et et les grands vassaux du duché en profite pour en accaparer certains domaines et pouvoirs.
Plusieurs comtés deviennent quasiment autonomes, en particulier le
comté d'Anjou, mais aussi le
comté de Blois qui intègre ceux de
Chartres et de
Châteaudun. Les titulaires de ces comtés en font des fiefs hereditaires.
Quand
Hugues Capet devient roi de France en 987, la situation est déjà bien établie.
Ce qui s'est passé à cette époque autour d'
Angers est exemplaire en terme de développement de la
féodalité puisqu'une famille seigneuriale a reussi à s'imposer aux barons voisins et a constitué un comté fortement structuré.
Ensuite par conquêtes et mariages, elle s'est construit un Empire comprenant l'
Anjou, le
Maine, la
Touraine, la
Normandie, l'
Aquitaine puis l'Angleterre: c'est l'
Empire Plantagenêt.
L'Anjou pendant le Haut Moyen-Age
Le territoire de la tribu Gauloise des Andécaves est devenu pendant la période Gallo-Romaine la Civitas Andegavensis
, qui est à la base du comté d'Anjou.
La Province d'Anjou englobait le département du Maine et Loire et les régions de La Flèche et de Château-Gontier.
Dès le VIème siècle les Francs, implantés dans la région à la suite de la victoire, en 507 à Vouillé, de
Clovis sur les
Wisigoths, se trouvent confrontés aux Bretons à l'Ouest.
Ceux-ci, immigrés de l'Ile de (Grande-)Bretagne, s'étaient installés en Armorique aux Vème et VIème siècles. Pendant trois siècles (600-900) ils cherchent à s'étendre vers l'
Anjou, le
Maine (qui constituent la Marche de Bretagne).
En 845, le chef Breton Nominoe, auquel s'est allié le comte Lambert de Nantes, bat l'armée de
Charles le Chauve dans les Marais de Ballon (près de Redon). Les Bretons s'avancent ensuite vers Bayeux (847) puis
Angers (849) qu'ils pillent.
Ils poursuivent en remontant la
Vallée du Loir jusqu'à
Vendome, où Nominoe meurt en 851. De son coté Lambert de Nantes s'est emparé du
Mans en 850 et a conquis la partie de l'
Anjou située à l'Ouest de la Mayenne, il meurt à son tour en 852.
Les incursions Bretonnes se poursuivent avec les successeurs de Nominoe: Erispoe et Salomon. Salomon se fait confirmer la possession de la partie de l'
Anjou à l'Ouest de la Mayenne (les Bretons la conservent jusqu'en 907) et l'
Abbaye Saint Aubin d'Angers en contrepartie de sa reconnaissance de la tutelle Franque.
Après 850 ce sont les incursions Normandes qui bouleversent la région.
Robert le Fort remporte sur les Normands la victoire de Brissarthe en 866, mais il meurt lors de cette bataille.
Le Welf
Hugues l'Abbé prend sa succession dans l'Ouest de la France. Plus tard les fils de Robert le Fort,
Eudes I et
Robert I, reprennent le controle de la Neustrie y compris le
Maine et l'
Anjou.
Le fils de Robert,
Hugues le Grand donne une certain cohérence à son duché de France, mais son fils
Hugues Capet a eu beaucoup de mal à maintenir son pouvoir dans la région surtout vis à vis de
Thibault de Blois.
La Première Dynastie des Comtes d'Anjou
L'
Anjou a été confiée vers 880 à un comte,
Ingelger, qui est le fondateur de la première Maison d'Anjou (qui deviendra les
Plantagenêts).
Le fils d'
Ingelger,
Foulques I le Roux débarrasse la contrée des Normands et agrandit ses domaines en
Touraine. Il meurt en 942, et son successeur,
Foulques II le Bon, répare les destructions des guerres antérieures.
Geoffroy I Grisegonelle, qui succède à
Foulques II le Bon vers 960, commence une politique d'extension aux dépens de ses voisins, en particulier les
comtes de Poitou. Il meurt en 987 au moment même où son suzerain
Hugues Capet obtient le royaume de France.
Le successeur de
Geoffroy I Grisegonelle est son fils
Foulques III Nerra, un des plus remarquables personnages de ce temps. Il dirige l'
Anjou de 987 à 1040. Il construit une série de châteaux-forts aux frontières de son domaine
et contient la montée en puissance de ses voisins, en particulier les
comtes de Blois.
Le fils de
Foulques III Nerra est
Geoffroy II Martel (1040-60). Il poursuit la politique d'expansion de son père et annexe le
Vendômois ainsi qu'une partie du
Maine.
Geoffroy II Martel n'a pas eu d'enfant et ses deux neveux,
Geoffroy III le Barbu et
Foulques IV le Réchin, lui succèdent. Cependant ils s'opposèrent rapidement dans un conflit armé qui tourna à l'avantage de Foulques IV en 1068. Ce dernier dut pour autant cèder certains de ses territoires au duc de Normandie
Guillaume.
A la mort de Foulques IV en 1109, son fils
Foulques V le Jeune annule les gains des Normands par le mariage de son fils
Geoffroy Plantagenet avec Mathilda, la fille de
Henri I d'Angleterre et veuve de l'Empereur Germanique Henri V.
Par son mariage avec Mathilda,
Geoffroy IV Plantagenet acquiert un droit sur la
Normandie et l'Angleterre. Il a passé sa vie à remettre dans l'obéissance les chatelains de l'
Anjou. En 1151, il remet à son fils
Henri II Plantagenet un comté pacifié.
Les Plantagenets
Dans la deuxième moitiè du XIIème siècle, l'
Anjou, le
Maine et la
Touraine sont au coeur de l'
Epopée des Plantagenêts. En effet avec
Henri II Plantagenet la famille des comtes d'Anjou se trouve propulsée au premier rang en Europe, avec un empire dans l'Ouest du continent allant de l'Ecosse aux Pyrénées.
Comte d'Anjou, du
Maine et duc de Normandie,
Henri II Plantagenet se marie à
Alienor d'Aquitaine, après l'annulation du mariage de celle-ci avec
Louis VII roi de France. Bientot
Henri II Plantagenet devient en plus roi d'Angleterre.
Pendant près de cinquante ans les Plantagenets avec
Henri II et
Richard Coeur de Lion sont prédominants en Europe et paraissent capables de balayer les rois de France de la
dynastie Capétienne. Mais ils trouvent en face d'eux un roi,
Philippe Auguste, qui est particulièrement habile et qui parvient à casser leur Empire et à obliger
Jean sans Terre à se replier en Angleterre.
Au final la famille des comtes d'Anjou ne conserve que le royaume d'Angleterre sur lequel elle règne plus de trois siècles.
Cependant cette lutte avec les rois de France trouve son prolongement deux siècles plus tard avec la
Guerre de Cent Ans dont un des objectifs était de permettre à la famille
Plantagenet de recouvrer ses anciens domaines patrimoniaux en France.
Voici la version (en anglais) de la
Chronique
des Comtes d'Anjou.
Elle a été écrite à la demande de
Foulques IV le Réchin pour mettre en valeur sa Maison.
Vous pouvez aussi consulter le
Cartulaire
de l'Abbaye Saint Aubin d'Angers
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Fulk Nerra, the Neo-Roman Consul, 987-1040
A Political Biography of the Angevin Count
de Bernard S. Bachrach
This is the first comprehensive biography of Fulk Nerra, an important medieval ruler, who came to power in his teens and rose to be master in the west of the French Kingdom. Descendant of warriors and administrators who served the French kings, Fulk in turn built the state that provided a foundation for the vast Angevin empire later constructed by his descendants. Bernard Bachrach finds the terms "constructed" and "built" more than metaphorical in relation to Fulk's career. He shows how Fulk and the Angevin counts who followed him based their long-term state building policy on Roman strategies and fortifications described by Vegetius. This creative adaptation of Roman ideas and tactics, according to Bachrach, was the key to Fulk's successful consolidation of political power. Students of medieval and military history will find here a colorful, impressively researched biography.
Cet ouvrage est remarquable et de loin le plus complet concernant Foulques Nerra
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Anjou
Roman de Marcel Deyres, Jean Porcher
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Robert the Burgundian and the Counts of Anjou, Ca. 1025-1098
de W. Scott Jessee
This book examines the history of a prominent castle lord of eleventh-century Anjou, a man who has been referred to in numerous works but has never been carefully studied. Robert the Burgundian was an Angevin knight whom the counts of Anjou allowed to amass enormous power on the northwestern march of Anjou. Until he departed for the First Crusade in 1098 Robert was the central figure in Count Fulk Rechin's court. In contrast with many studies of the period, this work finds that Robert spent a long career as a major supporter of the counts of Anjou, rather than as someone undermining their authority. The author calls into question what is known about "feudal anarchy" in the eleventh century and finds that Robert and his descendants were indeed loyal to the count and were able to maintain Angevin power.
Remarkably, records of more than one hundred legal acts involving Robert, some based on his actual words, survive today. They reveal a richly textured life, establishing family connections, political alliances, and relations with the Church as Robert struggled to maintain his lands and position through invasion, civil war, and episcopal interdict. Of special interest is Robert's participation in the First Crusade after a personal visit by Pope Urban II, and his interaction with the counts and the effect this had on the development of the Angevin state.
The book will be of interest to students of French history and politics, medieval studies, and military history.
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La Deuxième dynastie des comtes d'Anjou
Le roi de France
Louis IX attribue l'
Anjou à son plus jeune frère,
Charles, le 27 mai 1246 (gravure ci-contre).
Charles I d'Anjou
Charles I d'Anjou devient ensuite comte de Provence, roi de
Sicile, de
Naples, de Jérusalem et d'Albanie. Il est également Sénateur de
Rome.
Il est à l'origine d'une dynastie médiévale prestigieuse puisque ses descendants deviennent
rois de Hongrie et de Pologne.
En savoir plus sur les Capétiens-Anjou 1° Dynastie, 1° partie
En savoir plus sur les Capétiens-Anjou 1° Dynastie, 2° partie
Le château de Naples construit par les comtes d'Anjou au XIIIème siècle
En 1290 la petite fille de
Charles I d'Anjou apporte par mariage le comté d'Anjou à
Charles de Valois, le père du roi de France
Philippe VI.
A l'avènement de ce dernier, en 1328, l'
Anjou est alors réintégré au domaine Royal.
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La Troisième dynastie des comtes d'Anjou
En 1331, l'
Anjou est à nouveau attribué en apanage à Jean de Valois, fils de
Philippe VI. Mais quand
Jean (le Bon) devient à son tour roi de France le comté retourne dans le domaine Royal.
En 1356, le roi
Jean II le Bon attribue le comté d'Anjou à son fils
Louis I qui est la souche de la troisième dynastie des comtes et ducs d'Anjou. C'est au même moment que commence la
Guerre de Cent Ans avec les Anglais et l'
Anjou se trouve au coeur de ce conflit.
En 1380,
Louis I est adopté comme héritier par la reine
Jeanne I de Naples. Lui-même et ses descendants se retrouvent impliqués dans les aventures et guerres en
Italie et
Sicile.
Louis I d'Anjou a fait réaliser les
Tapisseries de l'Apocalypse qui sont exposées au
château d'Angers.
L'épouse du duc Louis II d'Anjou,
Yolande d'Aragon, a joué un rôle important dans l'histoire tourmentée du XIVème siècle en France.
Belle-mère du roi
Charles VII, elle influence fortement sa politique et a été déterminante dans la destinée de
Jeanne d'Arc.
En 1417 le fils ainé de Yolande, Louis III duc d'Anjou, est lui aussi adopté comme héritier par la reine
Jeanne II de Naples. Il luttera sans succés pour conserver son royaume de
Naples.
Le roi René
Quand Louis III meurt, son frère et successeur, le célèbre
Roi René (1409-1480) essaie lui aussi de reprendre
Naples, mais il échoue face au roi Alphonse d'
Aragon.
René a été apprécié pour ses qualités personnelles et artistiques. Il était entouré d'une cour brillante en particulier pendant la période où il a vécu à Aix en Provence.
Le roi René ne laissant pas d'héritier male, à sa mort le duché d'Anjou et le comté de Provence passent à son neveu Charles puis sont absorbés par le roi de France
Louis XI.
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