Les Guerres de Religion en France (1559-1598)

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Les Guerres de Religion ont désolé la France pendant prés de quarante ans, de 1560 à 1598. Elles trouvent leurs racines dans le mouvement de réforme de la religion catholique initié d'abord par Luther puis prolongé par Calvin (ce sont surtout les calvinistes qui se sont répandus en France).
 
Les Protestants (Réformés) se sont trouvés bien vite en conflit avec l'Eglise Catholique et avec une bonne partie des populations restées attachées à cette religion.
 
La fracture religieuse a eu des conséquences qui vont bien au delà de la religion. Elle a d'abord coupée l'Europe en deux, au début du XVIIème siècle, on peut distinguer une Europe Catholique (au Sud) et une Europe Protestante (au Nord).
 
La France est dans une situation intermédiaire. Cette coupure sera d'ailleurs la cause de nouveaux conflits au XVIIème siècle en Allemagne (Guerre de Trente Ans) et en France (lutte contre les Huguenots).
 
Les Guerres de Religion ont aussi cassé le cycle de croissance économique qui se développait en Europe depuis 1450. Les pays en guerre (surtout la France et les Provinces-Unies) en sortent ravagées.

Le conflit français n'est pas isolé, pour bien le comprendre il est utile d'avoir, au préalable, une vue d'ensemble sur la Réforme (le Protestantisme), son implantation dans l'ensemble de l'Europe et les Guerres Religieuses qui en sont résultées, essentiellement dans le Saint Empire (Allemagne), aux Pays-Bas et en France.

Un résumé des Guerres de Religion en France donne ensuite une vue de synthèse sur le déroulement du conflit en France, conventionnellement il s'achève avec l'Edit de Nantes en 1598.

Aprés une présentation de la monarchie des Valois au XVIème siècle en France, la description détaillée du conflit religieux est fait selon les règnes des rois de France:

Règnes de François I (1515-1547) et Henri II (1547-1559): Début du Protestantisme    
 
Les Protestants en France
 
Règne de François II (1559-1560)     Règne de Charles IX (1560-1574)

Fin des Guerres de religion (1574-1598)     Règne de Henri III (1574-1589)    
 
Début du règne de Henri IV (à partir de 1589)

 
Paris et les Guerres de religion à la fin du XVIe siècle

 



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Voici une présentation générale de la dynastie Capétienne. Une autre partie raconte l'histoire et l'ascension des ancetres des Capétiens, les Robertiens jusqu'à l'arrivée de Hugues Capet sur le trone de France puis l'histoire des Premiers Rois Capétiens. Vous trouverez aussi l'épopée étonnante d'une branche des Capétiens, la Maison des Capétiens-Anjou, issue du frère de Saint Louis, Charles d'Anjou. Elle a règné sur la Sicile puis Naples et enfin la Hongrie et la Pologne.
Les Capétiens-Valois se sont installés dans le Val de Loire du début du XVème jusqu'à la fin du XVIème siècle. Ce sont les Rois de France en Val de Loire.

Sur un plan plus général découvrez cette présentation du Moyen-Age en Val de Loire et un rappel synthétique de l'Histoire de France pendant le Le Haut Moyen-Age (VI - Xèmes siècles) et le Le Moyen Age (XI - XVèmes siècles). Visitez les Cathédrales et Abbayes et Chateaux-forts du Moyen-Age.

Livres sur les Guerres de Religion


La France du XVIe siècle : 1483-1598 de Arlette Jouanna     Les Guerres de Religion de Pierre Miquel

Guerre civile et compromis, 1559-1598 de Janine Garrisson

Royauté, renaissance et réforme, 1483-1559 de Janine Garrisson

Les guerriers de Dieu : La violence au temps des troubles de religion (vers 1525- vers 1610) de Denis Crouzet

Histoire et dictionnaire des guerres de religion, 1559-1598 de Arlette Jouanna

Les Guerres de Religion de Georges Livet Que Sais-Je?

La France au temps des Guerres de Religion de Jean-Marie Constant

Guerres et paix de religion en Europe aux 16ème-17ème siècles de David El Kenz, Claire Gantet


Voici des livres sur :   Les Chateaux de la Loire   et   l'Histoire de France









Les Guerres de Religion en Europe

Au début du XVIème siècle, l'Eglise Catholique est figée et surtout soucieuse de préserver ses acquis temporels. Certaines pratiques heurtent les esprits comme la vente des indulgences qui permettent de racheter des années de purgatoire. En même temps, le développement de la Renaissance, de l'humanisme et des idées nouvelles amènent les intellectuels de l'époque à réfléchir sur la religion. Le Protestantisme qui apparaît alors est issu de la confrontation entre une église figée et un besoin de renouvellement de la foi. Il génère une fracture qui débouche sur un schisme: les Protestants se séparent de l'Eglise Catholique. Cette séparation est la cause des Guerres de Religion qui s'étendent dans le nord de l'Europe, les trois régions les plus concernées sont d'abord l'Allemagne (l'Empire), la France et les Pays-Bas.
Du côté des catholiques, la lutte est conduite par le pape au plan spirituel, la papauté essaye de maintenir l'unité religieuse avec la réunion du Concile de Trente, mais dès le départ ce concile est bien plus la définition de la Contre-Réforme, on y organise la lutte spirituelle et même temporelle contre les protestants.
Le bras armé du catholicisme est la famille de Habsbourg avec d'abord l'Empereur Charles-Quint puis dans la seconde partie du XVIème siècle, son fils Philippe II d'Espagne, qui est le champion de la contre-réforme. En pratique, les Habsbourg veulent établir leur domination politique sur l'Europe et leur alliance avec le pape et les mouvements catholiques doit aussi être resituée dans cette perspective.

C'est dans l'Empire (partie Allemande) que les premiers conflits religieux sont apparus; en effet Luther (qui était moine à Wittenberg en Allemagne) est le principal fondateur de la religion Protestante. A l'issue d'une longue lutte, les Protestants Allemands parviennent à se faire reconnaître officiellement par Charles-Quint lors de la Diète d'Augsbourg en 1555. Les princes allemands peuvent choisir leur religion et celle de leurs sujets. Ils s'imposent dans plusieurs états et leurs troupes deviennent alors disponibles. Plus tard, ces troupes (les mercenaires allemands) vont apporter une contribution significative aux protestants français.

Aprés 1560, la France est à son tour atteinte, le conflit va y sévir pendant prés de 40 ans.

En 1555, Charles-Quint abdique et les Pays-Bas passent sous la tutelle de son fils Philippe II d'Espagne. Il est confronté à l'opposition des protestants de la province, la lutte est sans merci, elle oppose les Gueux situés essentiellement dans les provinces du nord (Union d'Utrecht) aux espagnols du duc d'Albe qui bénéficie du soutien des provinces du sud (Union d'Arras). La répression conduite par le duc d'Albe est terrible, son successeur, Alexandre Farnèse, duc de Parme est plus conciliant. Pour autant la guerre va durer plus de quarante ans (1566-1609) et à certains moment s'entrecroiser avec le conflit en France. En pratique, les Provinces du nord (Provinces-Unies: Hollande) finissent par gagner et obtiennent leur indépendance à l'issue du conflit.



Résumé des Guerres de Religion en France (1560-1598)

Jusqu'à l'Affaire des Placards, en 1534, le roi François I est tolérant pour la nouvelle religion. Cette affaire déclenche cependant les premières persécutions contre les Protestants français. Pendant le règne d'Henri II, jusqu'en 1559, la religion catholique reste bien établie.

La situation se gâte lors du règne de François II qui est dominé par les Guise, chefs du parti catholique. La Conjuration d'Amboise, organisée par un groupe de protestants, est durement réprimée en 1560.

Quand François II meurt en décembre 1561, son frère Charles IX lui succède, il est mineur et sa mère Catherine de Médicis devient régente du royaume. Le massacre de Wassy, en 1562, par les troupes du duc François de Guise, fait dégenérer le conflit entre catholiques et protestants. Catherine de Médicis et son chancelier Michel de L'Hospital réussissent néanmoins à établir une certaine entente et tolérance. Un chef protestant, l'Amiral de Coligny, prend une influence sur le roi Charles IX. Catherine de Médicis s'en inquiète et de connivence avec les Guise, elle organise, contre les Huguenots, le Massacre de la Saint Barthélémy (24 août 1572) à Paris d'abord, puis le mouvement se répand en province. La fracture est désormais irréparable.

Les ambitions des grandes familles princières françaises font surface quand, aprés l'avènement de Henri III, son frère et héritier, François d'Alençon (devenu duc d'Anjou) meurt en juin 1584. Le nouvel héritier est Henri de Bourbon-Vendôme, roi de Navarre, qui est protestant. De nombreux catholiques, conduits par la Sainte Ligue et les Guise, ne veulent pas d'un huguenot sur le trône de France. La Ligue est particulièrement forte à Paris, elle chasse le roi Henri III de la ville lors de la journée des barricades (12 mai 1588). Peu aprés, ce roi fait assassiner le duc de Guise à Blois en décembre 1588. Henri III reconnait Henri de Bourbon-Vendôme comme son héritier, mais il est à son tour assassiné par Jacques Clément en mars 1589. Le royaume de France est alors dans un état de guerre civile totale.

La religion est toujours le motif officiel de la guerre, mais en fait on est dans la perspective d'un conflit dynastique. Les ligueurs sont alliés au roi Philippe II d'Espagne qui envisage de placer sa fille Isabelle sur le trône de France. La situation se résoud par les armes. Henri de Bourbon-Vendôme et les protestants remportent les victoires d'Arques et d'Ivry (prés de Dreux) sur les catholiques du duc de Mayenne (le dernier des Guise). Un premier échec pour prendre Paris, en 1590, n'arrête pas Henri de Bourbon qui recoonquiert le royaume place par place. Il finit par abjurer le protestantisme en juillet 1593, il est sacré roi sous le nom d'Henri IV, à Chartres au début de 1594. Paris finit alors par lui ouvrir ses portes le 22 mars 1594. Il achève la reconquête du royaume en chassant les espagnols, il signe avec Philippe II la Paix de Vervins (1598). L'Edit de Nantes, en 1598, établit la paix religieuse, les protestants peuvent vivre librement et avec tous les droits dans le royaume, ils ont des places fortes (La Rochelle, Nimes, Montauban, ...) pour garantir leur sécurité.

La guerre civile est pratiquement terminée en France, mais elle a profondément dévasté et marqué le pays pendant prés de quarante ans et elle aura des séquelles importantes dans la première moitié du XVIIème siècle.






La monarchie des Valois au XVIème siècle

En 1515, la monarchie capétienne est installée sur le trône de France depuis plus de 500 ans (depuis 987). Le roi François I est issu de la branche des Valois-Angoulême. Il dispose de l'autorité souveraine sur le peuple de France. Le roi est aussi de droit divin, c'est à dire que son pouvoir émane de Dieu, il est total pour le temporel, partagé avec le pape pour le spirituel. Le roi n'est pas propriétaire du royaume, il n'en est que l'usufruitier qui jouit des revenus de celui-ci.
Son pouvoir repose sur les lois fondamentales du royaume qu'il n'a pas la capacité de transgresser. Parmi celles-ci, deux sont particulièrement importantes, la Loi Salique et la Loi sur l'inaliènabilité du domaine royal. La loi salique définit la régle de succession qui est celle de la primogéniture mâle. La loi sur l'inaliènabilité du domaine royal empêche le roi de vendre ou cèder le domaine qu'il a recueilli lors de son accesssion au trône. Son pouvoir est également limité par des Lois Coutumières issues des usages du passé et de la tradition.
Le roi exerce son gouvernement selon une organisation à trois niveaux: central, provincial et local.
Au niveau central, il s'appuie sur la Maison du roi qui gère les affaires publiques mais aussi les affaires privées du roi. La Cour est une composante de la maison du roi. Le principal organe de gouvernement est le Conseil du roi qui se décompose lui-même en plusieurs conseils. Le plus important est le Conseil Privé, il accueille les princes de sang et les grands feudataires du royaume ainsi que les grans officiers de la maison du roi (chancelier, connétable). Le Chancelier dirige l'administration royale. C'est dans le conseil privé que se prennent les principales décisions concernant le royaume et c'est là que s'élaborent les lois qui sont publiées sous forme d'édits et d'ordonnances. A certains moments, le Conseil étroit, qui comprend le roi et ses principaux familiers peut également jouer un rôle prédominant, mais c'est alors à titre officieux.
Au niveau régional (ou plûtot provincial), le roi délègue ses pouvoirs à un Gouverneur, toujours issu d'une des grandes familles de la noblesse française. Ce gouverneur est assisté par un Lieutenant général. Au niveau local, le relais est assuré par le Bailli dans les bailliages et le Sénéchal sans les sénéchaussées. Tous sont chargés de faire appliquer et respecter la loi du roi et à ce titre ils sont chargés de la justice locale et provinciale.
Le royaume dispose également d'institutions représentatives. Au niveau national se trouvent les Etats Généraux, les derniers ont été réunis en 1484. Au niveau de certaines provinces, on a des Etats Provinciaux et enfin des assemblées locales pour les bailliages et seigneuries et paroisses.
La religion catholique est la religion de l'état, la situation du royaume est synthétisée par l'expression: Une foi, une loi, un roi. A partir des années 1530, l'Eglise Catholique est sécouée par un mouvement de Réforme qui fait émerger un nouveau courant religieux: le Protestantisme. Cette situation va déboucher sur un conflit interne majeur de l'Histoire de France: les Guerres de Religion, qui vont bousculer la position du roi à la tête du royaume.

La maison de Valois aux XV et XVIèmes siècles :

Charles VII     Louis XI     Charles VIII     Louis XII     Francois I     Henri II

Catherine de Médicis     Francois II     Charles IX     Henri III     François d'Alençon     Marguerite de Valois



Livres sur les derniers Rois Valois


Les Valois : De François Ier à Henri III, 1515-1589 de Georges Bordonove     Les derniers Valois de Janine Garrisson

Henri II de Ivan Cloulas     La France sous Henri II de Henry Lemonnier

Les Rois qui ont fait la France : Henri II, roi gentilhomme, 1547 de Georges Bordonove     Diane de Poitiers de Ivan Cloulas

Catalogue des Actes de François II : 1559-1560 de M.-Th. de Martel


Catherine de Médicis

Catherine de Médicis de Ivan Cloulas     Catherine de Médicis de Jean Orieux

Le haut coeur de Catherine de Médicis : Une raison politique aux temps de la Saint-Barthélemy de Denis Crouzet

Paris et Catherine de Medicis de MN Beaudoin-Matuszek     Diane, Henri, Catherine, le triangle royal de André Castelot

Le Roman de Catherine de Médicis de Michel Peyramaure     Catherine de Médicis de Jean-Francois Solnon

Catherine de Médicis: La passion du pouvoir de Ivan Cloulas     Lettre à Catherine de Médicis de Michel Nostradamus

La reine noire : Catherine de Médicis, 1519-1589 de Jean Orieux

Catherine de Médicis : L'Impossible harmonie de Janine Garrisson     Catherine de Médicis (1519-1589) de RJ Knecht


Charles IX

Charles IX de Michel Simonin     Charles IX : la France divisée par Dieu de Emmanuel Bourassin    

Charles IX devant la Saint-Barthélemy de Jean-Louis Bourgeon    

Les Rois qui ont fait la France, les Valois : Charles IX de Georges Bordonove

Charles IX, récit d'histoire par Louis Dauphin de R Pouzet


Henri III

Henri III, roi shakespearien de Pierre Chevallier     Henri III et son temps de R. Sauzet     Henri III de Jean-François Solnon

Lettres de Henri III, roi de France : 5, 8 avril 1580-31 décembre 1582

Les rois qui ont fait la France. Henri III, roi de France et de Pologne de Georges Bordonove

Lettres de Henri III, roi de France de Henry     La vie et faits notables de Henry de Valois de Jean Boucher

Registre-journal du règne de Henri III (1588-1589) de Pierre de l' Estoile


Marguerite de Valois

La Reine Margot Film avec Isabelle Adjani     Mémoires de Marguerite de Valois - La Reine Margot

Les amours de la Reine Margot. Les amants sacrifiés de Jocelyne Godard


Voici d'autres livres sur Rois de France



Règnes de François I (1515-1547) et Henri II (1547-1559): la Réforme et le début du Protestantisme

François Ier
Les débuts du protestantisme, sous François I, se font dans une ambiance plutôt bienveillante. Le Roi est influencé par sa soeur Marguerite de Navarre, qui protège le cercle de Meaux. Celui-ci est dirigé par Guillaume Briçonnet (issu d'une grande famille de Tours), il est évêque de Meaux depuis 1516. Un autre membre influent est son vicaire, Lefèvre d'Étaples. Le cercle réforme les abbayes dont Briçonnet a les bénéfices, en dépit de résistances. En 1521, la protection de Marguerite de Navarre permet d'éviter les foudres de la Faculté de théologie de Paris. Pendant la captivité du roi à Madrid, la régente, Louise de Savoie, initialise la répression: le cercle de Meaux se dissout. La Sorbonne condamne l'œuvre de Lefèvre d'Étaples en 1526, celle d'Érasme en 1527. En 1531, Marguerite de Navarre publie, de manière anonyme, un ouvrage: le Miroir de l'âme pécheresse, celui-ci est condamné en avril 1533 par la Faculté de théologie de Paris.
Une partie de la noblesse et du haut clergé sont partisans des idées humanistes et souhaitent une réforme du christianisme. Par contre, le Parlement de Paris y est hostile et multiplie les actions et procès notamment pour interdire les traductions de la bible et leur diffusion.
François I s'inquiète pourtant de l'évolution religieuse du pays. Il voit le développement de la guerre religieuse en Allemagne et constate que l'Empereur Charles Quint n'arrive pas à la contrôler. François I se convainc progressivement que l'unité religieuse est nécessaire à l'unité nationale qui est un élément important de sa lutte contre Charles-Quint.
Dans la nuit du 17 au 18 octobre 1534, un pamphlet, Articles véritables sur les horribles, grands et insupportables abus de la messe papale, exprimant les idées protestantes est affiché à Paris, Blois, Orléans et même à l'intérieur du château d'Amboise où réside le roi François I. C'est l'Affaire des Placards, le roi est outré, il commence la répression. Une trentaine de protestants sont brûlés, Clément Marot et Calvin quittent la France. Puis le roi se radoucit vis à vis des hérétiques, d'abord en juillet 1535, avec l'édit de Coucy et en 1536 où il les amnistie. Ce n'est que temporaire car la répression reprend avec l'édit de Fontainebleau en 1540. La Sorbonne reprend son activisme et met à l'index de nombreux livres, l'imprimeur Étienne Dolet est brûlé sur un bucher place Maubert à Paris, en août 1546.

Henri II
Henri II, est un catholique plus intransigeant que François I, il s'engage directement dans la répression des réformés dès le début de son règne. En 1547, Il institue une Chambre ardente au Parlement de Paris, elle condamne à mort de nombreux Protestants. Il essaie de s'en prendre à Genève, centre de refuge des Huguenots Français, avec, en juin 1551, l'édit de Chateaubriand. L'affaire de la rue Saint-Jacques, en septembre 1557, où un rassemblement de Réformés est pris à partie par la foule, aboutit à plusieurs exécutions. Mais c'est surtout l'affaire du Pré-au-Clercs à Paris, en mai 1558, qui marque les esprits, une assemblée de plusieurs milliers de personnes est conduite par de grands seigneurs dont Antoine de Bourbon, duc de Vendôme, prince du sang, ils sont à nouveau pris à partie par la foule parisienne. A la mort du roi Henri II, on compte près de deux millions de Protestants.
Quand Henri II meurt en 1559, il a 40 ans et quatre fils de son épouse Catherine de Médicis. Ils sont tous jeunes, néanmoins la poursuite de la dynastie parait assurée. L'ainé, François II devient roi, les autres enfants sont Charles IX, Henri III et François d'Alençon.



Les Protestants en France

Le Protestantisme en France s'est développé selon la doctrine de Jean Calvin: le Calvinisme. Jean Calvin est né à Noyon, il a fait ses études au collège de Montaigu, à l'emplacement de l'actuelle Bibliothèque Sainte-Geneviève. En 1533, il opte pour la Réforme et devient prédicateur. Après l'affaire des Placards, il s'enfuit à Bâle. En 1541, il s'établit à Genève, où il restera jusqu'à sa mort. Sa doctrine est contenue dans l'Institution de la religion chrétienne qu'il publie en 1536.
La religion calviniste s'implante en France à partir de 1541, surtout dans la noblesse et la bourgeoisie des villes mais elle touche aussi le clergé, elle n'est significative qu'à partir de 1550. Dans le clergé, les évêques de Beauvais, Chartres, Nevers et Pamiers penchent vers la réforme. Dans la noblesse, les effectifs de convertis varient selon les régions et certaines familles, comme les Montmorency, sont divisées (leurs parents, les Chatillon sont Protestants). Les villes sont touchées par la diffusion de la réforme, surtout les commercants et les membres des corps de ville (surtout dans le Midi). Les paysans restent plutôt catholiques. Au plan géographique, un croissant réformé se dessine, allant de La Rochelle au Dauphiné, en parcourant la vallée de la Garonne et le Bas-Languedoc. Les provinces du nord-ouest et du nord de la France sont moins touchées par le mouvement protestant.
L'Eglise Protestante de France est organisée selon les recommandations de Calvin. A la base, l'église est dirigée par un Pasteur désigné par un Consistoire. Au dessus se trouve l'Assemblée des Pasteurs et encore au dessus est le Synode Provincial qui se réunit 2 fois par an. Enfin le Synode National, réuni en fonction des besoins. Les Protestants sont également désignés par le nom de Huguenots. Les Catholiques les appellent les Hérétiques, en sens inverse les Protestants appellent les Catholiques, les Papistes.
Significatif de son extension, le synode national qui s'est réuni à Paris le 25 mai 1559. L'église Protestante compte maintenant, surtout par la qualité de ses adhérents, elle est à la recherche d'une reconnaissance officielle. Les Protestants ont l'appui des Bourbons-Vendôme, princes du sang, il s'agit d'Antoine de Bourbon duc de Vendôme et roi de Navarre par sa femme Jeanne d'Albret, et surtout de son frère Louis de Bourbon-Vendôme, prince de Condé.


Livres sur les Protestants


La Genèse de la réforme française, 1520-1562 de Denis Crouzet

Les Réformes : Luther, Calvin et les protestants de Olivier Christin

La Réforme et les protestants de René Marlé     Les Protestants français du XVIe au XXe siècle de Didier Poton

Coligny, les Protestants et la mer de Acerra Martiniere     Les protestants au XVIe siècle de Janine Garrisson

Jean Calvin et la tradition Calvinienne de Albert-Marie Schmidt

Ils portaient l'écharpe blanche : L'aventure des premiers réformés des Guerres de Religion à l'Edit de Nantes, de la révocation à la République de François Bayrou (Amazon)



Le règne de François II

A la mort du roi Henri II, l'héritier du trône, François II est trés jeune. Son épouse Marie Stuart est une nièce des Guise. Ceux-ci, François de Lorraine, duc de Guise, et son frère Charles, cardinal de Lorraine utilisent cette situation pour accaparer le pouvoir, ils sont catholiques et partisans de la répression contre les réformés. Ainsi, Anne du Bourg, conseiller au Parlement de Paris, est brûlé sur un bûcher à la fin de 1559. Les Guise ont inspiré la politique d'alliances catholiques du défunt roi, Henri II. La Paix de Cateau-Cambrésis signée en 1559 avec l'Espagne a pour objectif de permettre au roi de régler, en France, le problème huguenot. Dés le début du règne de François II, les Guise prennent une place prépondérante auprés de lui.
Dès février 1560, des édits sont publiés qui aggravent les peines contre les réformés. Certains protestants se décident à agir, un complot est organisé par La Renaudie, début mars 1560, les conjurés se regroupent autour d'Amboise pour s'emparer du roi. Le complot, que l'on appelle la Conjuration d'Amboise, est éventé, les Guise font une répression féroce qui marque tout le monde et surtout les Protestants. Condé et les chefs huguenots commencent à organiser leur défense à la fois sur le plan militaire et sur le plan politique. Les Protestants s'implantent solidement dans de nombreuses villes qui vont alors vivre de manière quasiment indépendante.
Immédiatement aprés la Conjuration d'Amboise, Catherine de Médicis accroît son influence et milite pour une certaine tolérance vis à vis des réformés. Michel de L'Hospital devient chancelier en avril 1560, il fait publier en mai l'édit de Romorantin qui assouplit les contraintes pesant sur les réformés. En août, une assemblée se réunit à Fontainebleau pour établir un consensus entre les principaux acteurs politiques et religieux du pays. Il y est décidé de convoquer les Etats généraux pour la fin de l'année. Ceux-ci s'ouvrent donc à Orléans en décembre 1560. A la demande des Guise, Louis de Condé est arrêté dès son arrivée, il est jugé rapidement et condamné à mort. Il est sauvé par le décès du roi François II le 5 décembre. Son héritier est Charles IX qui est mineur.
Le règne de François II voit un affaiblissement du pouvoir réel du roi. En effet, il ne gouverne pas lui-même, mais laisse le champ libre aux Guise et à leurs partisans. Ceci facilite l'émergence d'un parti opposé: celui des Huguenots.


Livres sur les Guerres de Religion


Foi et violences XVIe-XVIIe siècle : L'Europe des guerres de religion de Asrid Desbordes

Le Huguenot et le sauvage: L'Amérique et la controverse coloniale en France, au temps des guerres de religion (1555-1589) de Frank Lestringant

L'idée Gallicane au temps des Guerres de Religion de Henri Morel

Gouverner la haine : Discours politiques pendant les Guerres de Religion, 1560-1568 de Michel de L'Hospital

Le temps des Guerres de Religion: Le cas du Limousin (vers 1530-vers 1630) de Michel Cassan






Le règne de Charles IX

La mère de Charles IX, Catherine de Médicis manoeuvre habilement et parvient à se faire nommer régente par le Conseil privé. Les Guise se retrouvent de fait écartés du pouvoir. Le Conseil privé innocente Condé le 8 mars et Antoine de Bourbon devient lieutenant général du royaume le 27 mars 1561.
Ce retournement de situation est mal ressenti par les catholiques zélés. A paris, en avril 1561, des étudiants attaquent une groupe de réformés qui se rendent à un prêche au Pré au clercs. Le prévôt de Paris est obligé d'intervenir pour protèger ces derniers.
Les Etats généraux ont été prolongés à Pontoise, ils ne résolvent pas le problème financier du Trésor royal. Pendant tout l'été, le pays est secoué par les violences des Papistes et par celles des Huguenots. Du 9 septembre au 9 octobre 1561 se réunit le Colloque de Poissy pour trouver un compromis religieux entre les deux confessions. Les grands théologiens s'opposent sur la présence de Dieu dans l'hostie consacrée. Du côté des Catholiques on trouve le cardinal de Lorraine et le général des Jésuites, Lainez. Du côté des Protestants, les représentants sont Théodore de Bèze, Pierre Martyr et l'Amiral Gaspard de Coligny. Les deux confessions n'arrivent pas à s'entendre et le colloque est un échec.
Pourtant Catherine de Médicis et Michel de L'Hospital poursuivent leur politique de tolérance, ils publient l'édit de Janvier 1562 (appelé aussi édit de Saint Germain) qui outre la liberté de conscience permet la liberté du culte dans les maisons particulières et dans les faubourgs des villes. Tout ceci accentue le ressentiment des catholiques extrémistes.
Le 1er mars 1562, les troupes du duc de Guise massacrent, à Wassy, des Protestants assemblés pour un prêche. Le 27 mars, Guise et ses alliés du Triumvirat (Montmorency, Saint André) obligent le roi et la régente à se réfugier dans Paris "pour leur sécurité". Ces évenements conduisent à l'ouverture de la première guerre de religion.

Première guerre de religion (1561-1563)
Le 8 avril, Condé déclenche la lutte armée au motif qu'il faut libérer le roi qui est prisonnier des Guise. Orléans est devenu le quartier général des réformés, Coligny et d'Andelot recrutent des reîtres en Allemagne. La première guerre de religion se déroule à deux niveaux, d'abord des combats entre les troupes royales et les troupes réformées, ensuite l'investissement et la prise de contrôle de nombreuses villes par les Protestants. En effet de nombreuses élites urbaines sont devenues calvinistes, certaines villes deviennent des places fortes des Huguenots: Montauban, La Rochelle, Nîmes, La Charité sur Loire, Sancerre, ... Le baron des Adrets, un réformé, sévit dans la vallée du Rhône et dans le Dauphiné, à travers la France. Catholiques et Protestants s'opposent violemment dans de nombreuses villes, de nombreuses églises sont endommagées par les Huguenots.
Le pouvoir royal réagit en reprenant le contrôle des villes du Val de Loire: Blois, Bourges, ... L'armée royale atteint Orléans, Rouen est reprise aux Huguenots le 26 octobre, Antoine de Bourbon, qui s'est rallié aux Catholiques, est mort pendant le siège de cette ville.
L'armée protestante se retrouve prés de Paris puis se dirigent vers la Normandie, elles rencontrent les troupes royales, commandées par le duc de Guise, prés de Dreux. Celui-ci est vainqueur mais le connétable de Montmorency côté catholique et Condé côté protestant, sont faits prisonniers. Guise se dirige alors vers Orléans dont il engage le siège, c'est là qu'il est assassiné par Poltrot de Méré en février 1563. Cet évènement va conduire à la fin de la première guerre de religion.
Catherine de Médicis négocie la paix avec Condé qui est toujours prisonnier, elle est matérialisée par l'Edit d'Amboise du 19 mars 1563 qui diminue les droits des Huguenots. La liberté de conscience est maintenue, par contre la liberté de culte est restreinte, elle n'est autorisée dans les faubourgs d'une seule ville par bailliage et chez les seigneurs haut-justiciers pour leur famille et leurs sujets. Le culte protestant est interdit à Paris. Cet édit avantage l'aristocratie, ce que de nombreux Protestants reprochent à Condé. L'édit d'Amboise inquiète la bougeoisie catholique de certaines villes qui commencent alors à constituer des confréries et ligues.

De mars 1563 à septembre, le royaume vit dans un calme relatif. A l'été Charles IX devient majeur et roi à part entière. De 1564 à 1566, le roi, la famille royale et la cour font un grand tour de France pour restaurer l'image de la monarchie dans les provinces. En pratique, au niveau de la population, les conflits entre catholiques et protestants restent fréquents. Lors du passage à Bayonne, en juin et juillet 1565, Catherine de Médicis rencontre l'envoyé de Philippe II d'Espagne, le duc d'Albe qui lui propose une alliance contre les hérétiques. Catherine temporise, mais cette réunion inquiète les Protestants. En 1566, Michel de L'Hospital fait publier la Grande Ordonnance de Moulins pour rétablir les prérogatives de l'Etat là où elles ont été usurpées: d'abord dans les villes, mais aussi en limitant les pouvoirs des gouverneurs de province et en restreignant le droit de remontrance des parlements. Pour autant la monarchie n'a pas vraiment les moyens de faire respecter ses décisions.

Deuxième guerre de religion (1567-1568)
Les Huguenots sont mécontents de la situation qui leur est faite, Condé et Coligny préparent l'armée protestante à reprendre le combat. Des Déclarations reprochent au roi de défavoriser la noblesse protestante et réclament la tenue d'Etats généraux. Les troupes protestantes sont rassemblées à Rosay en Brie à l'est de Paris, l'objectif est de s'emparer du roi. La cour, qui est à Meaux, rentre rapidement sur Paris d'autant qu'elle est harcelée par des soldats huguenots pendant le voyage. Le roi Charles IX et Catherine de Médicis constatent alors l'échec de la politique de tolérance, ils renvoient le chancelier Michel de L'Hospital.
L'armée de Condé bloque Paris, la ville est dégagée par les troupes du connétable Anne de Montmorency, mais celui-ci trouve la mort dans cet engagement, il décède le 10 novembre 1567. Délogés, les Huguenots vont alors s'emparer de Chartres qui est le principal point d'approvisionnement en blé de Paris.
De nouvelles négociations s'engagent, elles aboutissent au Traité de Longjumeau, le 23 mars 1568, qui rétablit les conditions de l'édit d'Amboise.

Troisième guerre de religion (1568-1570) Mais la situation évolue dans le courant de l'année 1568, les Protestants perdent des positions dans le nord de la France tandis qu'ils se consolident dans le sud avec Jeanne d'Albret, reine de Navarre et veuve d'Antoine de Bourbon. Jeanne d'Albret se rend à La Rochelle pendant l'été 1568 avec son fils Henri de Bourbon, duc de Vendôme, elle y est rejointe par Condé et Coligny. Catherine de Médicis lance un ordre d'arrestation contre les chefs Protestants. Une armée royale, conduite par Henri, duc d'Anjou, (le futur Henri III) et le Maréchal de Tavannes, rencontre et vainc l'armée des Huguenots à Jarnac le 13 mars 1569, Condé est fait prisonnier, il est ensuite tué. Coligny rassemble les forces huguenotes, mais il est à nouveau vaincu par l'armée royale à Moncontour, dans le Poitou, le 3 octobre 1569. Coligny parvient néanmoins à ramener ses troupes à La Charité sur Loire et à faire peser une menace sur Paris.
Du côté du roi le trésor est vide, il faut donc négocier, avec Coligny, la Paix de Saint Germain, le 8 août 1570, qui apporte des avantages complémentaires aux Protestants. Outre l'amnistie et l'exercice du culte dans les faubourgs de 24 villes, ils obtiennent en particulier quatre places des sûreté pour deux ans: La Rochelle, Montauban, Cognac et La Charité sur Loire.

Nombre de Catholiques sont trés désappointés par les concessions faites aux Huguenots, ils s'en prennent à eux dans les villes de Paris, Rouen, Dieppe, Sens, Troyes, Orange, ... A cela se rajoute l'augmentation forte du prix des grains qui créée des troubles sociaux. Pour autant, pendant deux années, le royaume va vivre dans une paix relative.

Le massacre de la Saint Barthélémy (24 août 1572)
A l'automne 1571, Coligny fait son entrée au Conseil Royal mais il est en minorité vis à vis des catholiques de ce conseil qui sont conduits par les Guise. Deux sujets sont au coeur des préoccupations politiques: le premier est une éventuelle intervention de l'armée royale aux Pays-Bas pour soutenir la révolte contre Philippe II d'Espagne, le second est le mariage de Henri de Bourbon-Vendôme.
En avril 1572, la rebellion des nobles et bourgeois des Pays-Bas contre les Espagnols franchit un nouveau degré, la résistance armée s'organise, elle est dirigée par Guillaume d'Orange. Coligny souhaite l'intervention de l'armée du roi de France pour soutenir les rebelles (ce sont des Calvinistes). Déjà des nobles protestants français participent à la lutte contre les Espagnols. Mais les Catholiques zélés, en particulier la petite bourgeoisie des villes, voient d'un trés mauvais oeil ces demandes d'intervention. D'autant que les Espagnols viennent de vaincre la flotte turque à Lépante (en 1571) et le prestige de Philippe II est grand dans les milieux catholiques. Ceux-ci se regroupent de plus en plus derrière le jeune duc Henri de Guise, qui est le leader incontesté du parti catholique.

Au plan intérieur, Charles IX et Catherine de Médicis veulent réconcilier les Bourbon avec la famille royale et obtenir ainsi une paix durable. Ils négocient avec Jeanne d'Albret le mariage de Marguerite de Valois, soeur du roi, et de Henri de Bourbon, fils de Jeanne. Le mariage a lieu à Paris le 18 août 1572, au milieu de grandes fêtes. De nombreux Protestants sont venus à Paris pour participer à cet évènement et aux fêtes. Le 22 août, Coligny est victime d'une tentative d'assassinat par Maurevert, un partisan des Guise. Les Protestants crient vengeance. Charles IX et Catherine de Médicis sont d'abord désemparés, puis ils décident d'exterminer les Protestants qui séjournent à Paris. Ils en attendent un affaiblissement durable du parti Réformé et donc une poursuite de la paix. C'est le Massacre de la Saint Barthélémy du 24 août 1572, ce jour, fête de la Saint Barthélemy, à 3 heures du matin, le carillon de l'église de Saint-Germain l'Auxerrois, en face du Louvre, sonne le tocsin. C'est le signal qui déclenche les massacres.
Coligny est d'abord assassiné dans son hôtel de la rue de Béthisy, puis la tuerie se poursuit au Louvre même. Le roi et sa mère font appel à la milice parisienne, qui est trés opposée aux Huguenots, son zèle a un effet d'entrainement sur le peuple. Pendant trois jours des massacres affreux (cf gravure ci-contre) sévissent dans la ville, des pillages accompagnent les meurtres. Ce sont ensuite les villes de province qui prennent le relais: Orléans, Bourges, Toulouse, Bordeaux, Lyon, Angers, Saumur, ... On estime le nombre de victimes de la Saint Barthélémy à plus de 5000 morts dont plus de 2000 à Paris. Seuls Henri de Bourbon et son cousin Henri de Condé sont épargnés, mais ils doivent abjurer le protestantisme et sont retenus prisonniers.
Le 26 août, dans une Déclaration, Charles IX reconnait l'initiative du massacre et dénonce un complot ourdi par l'amiral de Coligny. De nombreux Huguenotsse abjurent et reviennent à la foi catholique, certains résidant au nord de la Loire descendent vers les régions du sud qui leur sont plus favorables, d'autres prennent le chemin de l'étranger, d'abord la Suisse et Genève, mais aussi les Pays-Bas, l'Angleterre, l'Allemagne, ... Les communautés protestantes et le parti huguenot en sortent trés affaiblis, surtout au nord de la Loire.

Gravure du XVIème siècle décrivant le Massacre de la Saint Barthélémy
Sur la droite, le duc de Guise contemple Coligny qui gît, mort.


En savoir plus sur le massacre de la Saint Barthélémy


Quatrième guerre de religion (1573)
Dans le Centre-Ouest et le Midi, la résistance politique s'organise avec l'Union Protestante qui tient son assemblée à Anduze en février 1573, elle établit les Provinces Unies du Midi et désigne comme Protecteur, le prince Henri de Condé, qui s'est rapidement évadé de la Cour. Quand Henri de Bourbon s'évade à son tour en 1576, c'est lui qui devient le Protecteur.
Sur le plan militaire, la noblesse protestante provinciale constitue des groupes armés qui prennent le contrôle de villes et bourgs dans les Cévennes, le Vivarais et d'autres régions du Midi de la France. La ville de Sancerre refuse le gouverneur envoyé par le roi à l'automne 1572, elle est assiègée par le maréchal de La Châtre. En dépit de la famine, la ville ne se rend qu'en août 1573 contre la vie sauve et la liberté de culte.
La ville de La Rochelle a accueilli de nombreux réfugiés, elle devient le point fort des Protestants. La ville refuse le gouverneur envoyé par Charles IX, le Maréchal de Biron, et elle demande l'aide de Elizabeth I d'Angleterre. Le roi envoie alors un Protestant, François de La Noue, pour rétablir la situation par la négociation, il échoue et quitte La Rochelle. La ville est assiègée en février 1573 par une armée commandée par le duc d'Anjou (futur Henri III). Les assauts effectués en avril ne viennent pas à bout de la ville qui est épuisée et subit une famine trés dure. Elle est sauvée par l'élection d'Henri d'Anjou comme roi de Pologne.
Face à cette situation difficile, le gouvernement royal choisit d'accorder, le 11 juillet 1573, l'édit de Boulogne. Il admet toujours la liberté de conscience mais restreint la liberté de culte à quatre villes: La Rochelle, Sancerre, Nîmes et Montauban, et à la résidence des seigneurs haut-justiciers qui sont toujours protestants. En novembre 1573, Catherine de Médicis et son quatrième fils, François d'Alençon, rencontrent Louis de Nassau à Blamont. Il y est question de soutien aux révoltés des Pays-Bas.

Cinquième guerre de religion (1574-1576)
La politique royale reste donc hésitante. Dans le Conseil royal, François, duc de Montmorency appuie François d'Alençon qui devient, entre autres, commandant des armées royales. Mais les Catholiques du Conseil, conduits par le cardinal de Lorraine, font face, ils obtiennent le départ de François de Montmorency. Ceci provoque de l'inquiètude chez les Catholiques modérés (les Malcontents) et les Protestants, ils reprennent les actions violentes. François de la Noue, un chef Huguenot, s'empare de plusieurs villes du Poitou, des mouvements analogues ont lieu dans le Languedoc qui est gouverné par Damville( Henri de Montmorency) et dans le Dauphiné avec du Puy-Montbrun et Lesdiguières. En Normandie, l'agitation est le fait de Montgomery, celui qui a tué Henri II par un coup de lance, il est capturé à Domfront et exécuté en mai 1574.
A la cour, des complots ont pour objectif de faire s'enfuir François d'Alençon et Henri de Bourbon. Une tentative de La Môle et Coconnas échoue, elle est réprimée durement puisque les deux protagonistes sont exécutés (cet épisode est un des thèmes de l'ouvrage d'Alexandre Dumas: la Reine Margot). Deux maréchaux de France, François de Montmorency et Artus de Cossé, sont arrêtés et emprisonnés le 4 mai 1574.
C'est dans ce contexte que se développent les écrits monarchomaques qui contestent la monarchie et prônent la souveraineté du peuple. On a vu qu'une partie du sud de la France récuse la suzeraineté du roi, le royaume est de plus en plus désarticulé. Les Malcontents, quant à eux, estiment qu'il y a complot contre les gentilshommes du royaume, ils mettent en cause les italiens de l'entourage royal: le chancelier René de Birague, Albert de Gondi, duc de Retz, Louis de Gonzague, duc de Nevers.
Charles IX est atteint de tuberculose, il meurt le 30 mai 1574. Aprés une période de flottement sur le successeur: Henri d'Anjou, roi de Pologne, ou François d'Alençon ? , leur mère Catherine de Médicis assure la régence pour le compte d'Henri III. Le 18 juin, elle destitue Damville de sa fonction de gouverneur du Languedoc, mais cette mesure reste théorique, elle a surtout pour effet de faire se rapprocher Damville et les Protestants de cette province. En juillet 1574, ils l'élisent Protecteur de la province du Languedoc.
Henri III s'est enfuit de Pologne dans des conditions rocambolesques, il revient lentement vers la France, il est de retour à Paris en septembre 1574.

Règne de Henri III et suite de la cinquième guerre de religion



Livres sur le règne de Charles IX et la Saint Barthélémy


Charles IX de Michel Simonin     Charles IX : la France divisée par Dieu de Emmanuel Bourassin    

Charles IX devant la Saint-Barthélemy de Jean-Louis Bourgeon    

Les Rois qui ont fait la France, les Valois : Charles IX de Georges Bordonove

Charles IX, récit d'histoire par Louis Dauphin de R Pouzet     Chronique du règne de Charles IX de Prosper Mérimée

La nuit de la Saint-Barthélemy de Denis Crouzet     Le Massacre de la Saint-Barthélemy, 24 août 1572 de Philippe Erlanger

Blaise de Monluc : Commentaires 1521-1575 : Chroniques des Guerres de Religion




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